Photosensibilisation
Quelles plantes, et quel risque ?

Certaines plantes rendent la peau plus sensible aux UVs du soleil et provoquent, chez la personne sensible, des brulures inattendues. Ceci est peu courant, mais mieux vaut rester sur ses gardes pendant les jours chauds de l’été.
Dans cet article, je vous donne une liste de plantes qu’il vaudra mieux éviter pendant les périodes où vous vous exposez au soleil de manière prolongée. Car mieux vaut un vacancier averti que deux rouges comme une écrevisse…
Qu’est-ce que la photosensibilité ?
C’est une réaction exagérée de la peau aux rayons du soleil. Vous avez peut-être l’habitude de vous exposer au soleil pendant une certaine période sans aucun problème. Si vous développez une photosensibilité, cette même période provoquera un coup de soleil ou autre réaction inflammatoire de peau (dermite, allergie au soleil, etc).
Certaines plantes, consommées en interne (infusion, teinture) ou en externe (macérât huileux, crème, huile essentielle) peuvent provoquer de telles réactions. Lorsque cela arrive, l’arrêt de ces plantes met fin à la photosensibilisation. Mais il faut bien sur du temps pour que la brulure se dissipe.
Ombellifères riches en psoralène

Certaines plantes sont connues depuis des millénaires pour re-pigmenter les taches du vitiligo. Ceci s’effectue au travers d’un mécanisme de photosensibilisation. Les Egyptiens utilisaient le khella (Ammi visnaga) à cet effet.
Le constituant photosensibilisant appartient à la famille des furanocoumarines et s’appelle le psoralène. Ce même psoralène isolé est parfois prescrit par votre docteur et combiné à un traitement par UV afin de re-pigmenter un vitiligo.
Hors contexte du vitiligo, ces plantes prises en interne ou appliquées en externe peuvent être problématiques. Elles appartiennent à la famille des apiaceae (ombellifère). La liste complète est donnée en fin d’article.
Les agriculteurs ou employés des industries de transformation, c’est-à-dire ceux qui sont en contact avec ces plantes pendant de longues durées, ont signalé de telles réactions pour l’angélique (Angelica archangelica), le céleri, le persil et la livèche (Levisticum officinale).
Rutacées
La famille des rutacées inclut les agrumes, ainsi que la rue (Ruta graveolens, R. angustifolia). Dans certaines régions, les marcheurs apprennent vite à reconnaitre la rue. Elle provoque en effet chez les plus sensibles une forte inflammation de peau parfois accompagnée de pustules lorsque l’on s’y frotte.

L’huile essentielle de bergamote (Citrus bergamia) est bien connue du grand public au travers des huiles de bronzage (surtout dans les années 70 et 80). En effet, elle favorise une augmentation du nombre de mélanocytes ainsi que la production de mélanine. Bilan – un bronzage accéléré. Mais elle peut aussi provoquer des dermites chez certains.
Dans cette famille, on se méfiera en particulier des huiles essentielles d’agrumes qui peuvent être incorporées dans les huiles de massage ou les produits de cosmétique naturelle.
Le cas du millepertuis

Les cas de photosensibilité au millepertuis (Hypericum perforatum) sont rares, mais existent. J’en ai personnellement rencontré.
Ce qui nous mène en général à la question suivante : peut-on utiliser le macérat huileux de millepertuis (la fameuse huile rouge) pour calmer un coup de soleil comme préconisé par les anciens ?
Je suis pour.
En effet, si vous souffrez d’un coup de soleil, vous n’irez pas vous exposer pendant plusieurs jours. L’huile rouge, dans laquelle vous diluerez 10% d’huile essentielle de lavande vraie (Lavandula angustifolia), fournit un soulagement rapide et efficace.
Faites preuve de bon sens
Evitez :
- Les formes concentrées des plantes listées ci-dessous comme les huiles essentielles ou les comprimés standardisés (ex : de millepertuis) ;
- Un contact prolongé avec la plante, si vous la cueillez ou la transformez par exemple.
- Exception : pour les plantes de la liste en rouge, un bref contact peut suffire.
- L’application sur votre peau de macérâts huileux ou autres produits cosmétiques contenant ces plantes ;
- De démarrer une cure d’une plante en particulier, par exemple si vous vouliez commencer une cure d’angélique ou de khella, que ce soit en infusion ou en teinture ;
Pas de stress :
- Si vous consommez les plantes alimentaires de la liste (persil, aneth, céleri) dans vos salades ;
- Si vous vous offrez de temps en temps une petite liqueur d’angélique ou un limoncello ;
- Si vous allez au restaurant indien et que vous consommez un plat contenant un assaisonnement au cumin ;
- Si vous décidez de prendre une infusion d’achillée millefeuille d’une manière ponctuelle pour calmer des règles douloureuses.
Bref, comme pour tout, prudence et modération !
Famille |
Plantes |
| Apiaceae |
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| Rutaceae |
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| Autre |
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La parole est à vous
Avez-vous déjà souffert de photosensibilisation ? Si oui, faites-nous part de votre expérience en laissant un commentaire ci-dessous.




66 réponses
Bonjour,
Voici presque un an que j’ai laissé mon dernier commentaire concernant la prise de macérat de bourgeons de figuier et je voudrais dire ceci : en hiver, je ne sors pas les bras nus, ni les jambes, donc je peux prendre du Ficus Carica, je n’ai pas de problème. C’est bon à savoir pour les personnes qui ont ressenti les bienfaits du figuier sur le stress par exemple. Maintenant vous savez que vous pouvez faire une cure en hiver. En ce moment, j’en consomme pour mes brûlures d’estomac dues au stress.
Bonne journée à tous
Cordialement
Anne
Bonjour Anne et merci pour votre témoignage 🙂
Bonjour, chaque été bien que vigilante, au contact de l’achillée millefeuille (prurit), du mélilot (vésicules), du panais (prurit), j’ai des réactions photosensibilisantes aux mains, aux pieds ou aux bras nus sans protections. Ces démangeaisons apparaissent en général 3 jours après le contact avec la peau et durent environ 3 semaines qu’il fasse grand soleil ou non, seules les pommades à la cortisone viennent à bout de ces problèmes, pour les vésicules je dois mettre des pansements sur chaque ampoule afin d’éviter qu’elles ne s’infectent quand elles viennent à se rompre. Je suis donc continuellement avec les mains gantées, le port de bottes et les bras protégées pour éviter toute réaction quand je travaille en extérieur. J’ai eu des difficultés à trouver les responsables mais après de nombreuses recherches j’ai pu les identifier et je fais en sorte de les éviter chaque fois que je peux. J’ai constaté également être intolérante à l’huile de bourrache ou d’onagre utilisée sur le visage. Il est vraisemblable que certaines molécules communes en sont la cause pour certaines plantes. Ayant un terrain allergique depuis mon jeune âge, il est vraisemblable que certaines plantes ne me conviennent pas.
Bonjour,
Du coup, est ce que par précaution, on ne ne doit pas s’exposer au soleil après la prise d’une infusion de ces plantes ?
Merci.
bonjour Haziel
oui il vaut mieux éviter
merci Sabine
Bonjour, je voudrais préciser aux personnes qui prennent des bourgeons du FICUS CARICA en gouttes, qu’il faut ABSOLUMENT EVITER D’ALLER SOUS LE SOLEIL car même ingéré, le macérat provoque des brûlures sur la peau. Ceci à cause des FUROCOUMARINES présentes dans TOUTES LES PARTIES DU FIGUIER. Donc contrairement à ce qu’on lit souvent, les brûlures n’apparaissent pas sur la peau au seul contact de la sève du figuier.
Je peux témoigner de mon expérience en 2916 qui m’a amenée à faire des recherches (puisque peu de personnes, y compris les médecins, connaissent ce problème) qui ont abouti à l’INRA de Bordeaux. C’est ainsi que j’ai tout appris sur le figuier, la consommation de macérat de bourgeons et les risques avec le soleil. Mais vous pouvez aussi lire cet article : Effets secondaires : Le figuier contient des furocoumarines, des molécules photosensibilisantes. L’exposition au soleil peut engendrer des réactions de type coup de soleil. Vérifiable ici : : https://doctonat.com/bourgeon-figuier-gemmotherapie/#dosages-et-posologie
Il existe d’autres sites qui traitent du problème mais ils sont rares car cela n’est pas « vendeur ».
Ceci étant dit, je confirme aussi que les bourgeons de figuier remplacent LARGEMENT les anti acides chimiques et que j’en reprends actuellement…EN EVITANT LE SOLEIL… ce n’est pas facile mais pas le choix.
POUR RESUMER : LE FICUS CARICA EST UN GRAND REMEDE POUR LES NERVEUX, HYPERSENSIBLES, ETC…
Je vois seulement à l’instant que vous nous invitez à parler de notre expérience de photosensibilisation, donc si vous le souhaitez, je peux vous envoyer une photo des dégâts sur ma peau ainsi que mes échanges de courriels avec l’INRA en 2016.
Bien à vous
Anne
bonjour Anne
Merci pour votre témoignage qui permettra de rester vigilant, Christophe nous dit aussi , d’après son expérience et les retours qu’il est possible aussi que ce soit une réaction atypique , on voit tellement ça souvent dans le monde des plantes et des compléments… « moi le magnésium ça m’excite tellement que je n’arrive plus à dormir » – oui ok mais globalement, c’est plutôt l’inverse chez 99,9% des gens.
Bonjour. Merci d’avoir répondu à mon message. J’ai envoyé un échantillon de mon macérat de figuier à l’INRA en 2016. Ils l’ont analysé et la conclusion est qu’il était concentré en FUROCOUMARINES. Je constate qu’en général on a du mal à croire à mon expérience et que l’on cherche systématiquement une autre cause. Les seules personnes qui sont vraiment ouvertes sont celles qui ne vendent pas ce produit et me demandent de leur envoyer mes échanges avec l’INRA pour étoffer leurs bases de données. Vous ne me l’avez pas demandé mais je vous livre quand même quelques extraits des réponses de l’INRA
‘Votre cas présente effectivement tous les symptômes d’une photosensibilisation par les furocoumarines. D’abord l’éruption cutanée qui
est apparue sur les zones de votre peau exposées directement au soleil. Ensuite, la pigmentation (bronzage) que vous avez développée aux endroits de votre peau qui étaient enflammés. Tout cela est très classique.
Nos analyses ont révélé la présence de 2 furocoumarines dans votre extrait de figuier Boiron.
En biologie, les mêmes causes produisant les mêmes effets, je ne saurais trop vous conseiller d’oublier ce traitement à base d’extrait de ficus.
Tout ça n’est pas très sérieux de la part des laboratoires Boiron. Les furocoumarines sont des sensibilisants bien décrits depuis plusieurs décennies et les principales plantes qui les contiennent sont bien connues.. »
Frederic Bourgaud, Prof.
Directeur du laboratoire Agronomie et Environnement UMR 1121 Université de
Lorraine – INRA ENSAIA, 2 Avenue Forêt de Haye TSA 40602 , 54518 Vandoeuvre