Thierry Thévenin sur l’herboristerie de demain

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A l’occasion des journées de Nyons qui vont se dérouler les 29, 30 octobre et 1er novembre, je vous propose une interview avec Thierry Thévenin qui nous raconte un peu son parcours et ses motivations en tant que producteur de plantes médicinales et cueilleur de sauvages, en tant que porte parole du syndicat des Simples, en tant que président de la Fédération des paysans Herboriste, auteur prolixe, enseignant… vous l’aurez compris, Thierry Thévenin est une référence incontournable dans le monde de l’herboristerie, avocat de la cause des paysans-herboristes.

Site de l’évènement : https ://www.herbodedemain.com/


Christophe : Bon, t’es prêt Thierry ?

Thierry Thévenin : Oui.

On y va ?

On y va.

Eh bien écoute, bienvenue dans mon modeste studio d’enregistrement.

Et bien ravi de le découvrir.Thierry Thévenin


On va parler des journées de Nyons qui vont se dérouler les vingt-neuf, trente octobre et premier novembre. Et on va faire un petit périple, si tu veux bien, au travers de toi, ton expérience, au travers des gros dossiers de l’herboristerie aussi. Ça va nous amener à Nyons, mais on va prendre quelques petits chemins de traverse, si tu veux bien.

Et j’aimerais commencer par, par toi, qui tu es, parce que tu as toujours été un porte-parole de, de la cause, surtout des, des paysans herboristes et puis au fil des années de l’herboristerie globalement. Je me posais la question, je me disais : comment est-ce que on devient engagé militant ? Est-ce qu’on est engagé militant ? Il faut avoir un certain caractère parce qu’il y a des gros dossiers à gérer et on peut jamais mettre tout le monde d’accord. Il faut faire face à des désagréments, des obstacles, on se prend des râteaux.

Alors les râteaux, pour le jardinier ça fait pas peur, mais quand même, il faut être assez fort. Est-ce que chez le jeune Thierry, quand tu étais enfant, adolescent, jeune adulte, est-ce qu’il y avait déjà la graine de ce militant engagé ? Comment étais-tu ?

En fait euh, effectivement, on se prend des râteaux, on fait des conneries, on fait des bêtises, on fait des erreurs, mais je crois que j’ai toujours été assez enthousiaste J’aime la vie. Je suis curieux de ce qui m’entoure et ça, ça donne beaucoup d’énergie, ça donne envie de faire des pas, de se bouger et ça engage pas à rester passif quoi.

Je crois que j’ai toujours été assez actif et du coup, c’est vrai que… Bon, c’est vieux hein, c’est vieux maintenant, mais je pense qu’effectivement, même enfant, même à l’école ou même dans les cercles d’amis, je pense que j’ai souvent été un peu force de propositions et à aller voir, à bouger, à imaginer, à avoir des idées, à provoquer un certain effet de l’entraînement. Mais parce que moi-même, je suis entraîné. Ce n’est pas l’idée de vouloir entraîner les autres, c’est parce que moi, le monde m’appelle. En fait, si on parle de plantes, pour moi, c’est une rencontre à chaque fois, une plante. Et que ça soit quand je fais des recherches dans des livres ou quand je la cueille, j’ai vraiment le sentiment d’être avec un être qui est comme moi, qui est arrivé sur cette planète, voilà, il a eu un papa, il a eu une maman, ça ne se passe pas exactement pareil pour les plantes, mais quand même, il y a un être vivant, il y a une entité, il y a une individualité qui, finalement, établit des relations avec ce qui l’entoure.

Donc les plantes, ça va être avec les insectes, ça va être avec les animaux. Quand je suis arrivé chez toi, le premier truc qui m’a frappé, c’est ton magnifique micocoulier. Il y a une relation que tu entretiens, même si elle n’est pas toujours consciente. En tout cas, elle est bien réelle. C’est vrai que voilà, c’est un arbre qui va te procurer un peu de fraîcheur quand c’est la canicule, qui va te faire sortir le balai quand il va perdre ses feuilles, que peut-être tu vas grignoter ses fruits, peut-être un jour, il va écraser le toit de ta maison et il va t’amener à complètement revoir ton habitat et peut-être à te pousser enfin, je ne sais pas, tu vois et donc moi, je fonctionne comme ça.

Chaque rencontre, qu’elle soit un être humain ou une plante ou un animal, ça m’interroge, ça peut m’attirer, ça peut me repousser, ça peut permettre des très belles choses, ça peut faire faire des grosses conneries, mais en tout cas, c’est jamais anodin. Et du coup, c’est vrai qu’on dit, c’est pour soi, mais en même temps, on est le monde et le monde, c’est nous quoi. Et c’est pas spécialement égoïste pour moi, c’est juste de se sentir vivant et… Le monde m’appartient, mais j’appartiens au monde. Il y a pas de presséance. C’est compliqué d’ailleurs quand on jardine, parce que souvent, la question, c’est : de quel droit ? De quel droit ?

C’est le droit de vie ou de mort, le jardinier. Toi, tu as le droit de pousser parce que c’est moi qui ai choisi, c’est mon jardin, c’est moi décide. Toi, je te bute parce que toi, j’ai pas envie de toi. C’est un truc, ça a toujours été un drame que j’ai toujours pas résolu depuis quarante ans parce que je suis en voyage un peu moi dans ce monde.

Quand on est jardinier, tu sais, quand tu fais tes semis, à un moment, tu as trop semé. Et donc, il faut Comment on appelle déjà ce mot ? Pas affiner, mais rappelle-moi, comment on dit ?

On peut dire soustraire. Normalement, ça va être Il y a plein de mots qui ont été inventés. On dit démarier, c’est joli. Démarier des carottes, c’est éclaircir.

Éclaircir, voilà, merci.

C’est le plus classique, mais il y a plein de mots qui ont été inventés.

Et moi, ça m’a toujours posé problème. Et donc la seule manière de résoudre ce dilemme, c’était que je mangeais les petites plantules.

Je ressens vraiment quelque chose d’assez proche parce que je me dis effectivement, si c’est vraiment de la tyrannie et de dire : « Je te supprime parce qu’effectivement, tu me gênes et tu me déranges et je ne te donne pas le droit d’exister simplement parce que tu me pourris la vie », là, je trouve que c’est de la tyrannie et c’est quelque chose que je n’ai pas envie. En tout cas, j’ai envie de lutter contre ça, même si je suis un tyran comme tous les êtres humains. Alors que quand on en fait quelque chose, soit pour se nourrir, soit pour se soigner, c’est une manière d’honorer, parce que moi, je vais partir aussi et peut-être ça va être une bactérie, un virus ou je n’en sais rien, ou un automobiliste, ou je n’en sais rien. Mais en tout cas je vais mourir aussi comme ça dans une relation et j’espère que ce ne sera pas gratuit et que ça pourra apporter quelque chose. Et en tout cas, c’est sûr que je vais nourrir les micro-organismes.

Voilà, donc, je trouve que tant qu’on est dans le flux de la vie, il n’y a pas de problème. Effectivement, à chaque fois qu’on peut consommer, sans que ce soit un gros mot, ce qu’on arrache ou ce qu’on enlève dans son jardin, pour moi, il n’y a pas de problème.


Nous ferons un très bon terreau, j’espère. « Plaidoyer pour l’herboristerie », c’est un livre que tu as publié en 2017. Je suppose que tu commences à

En 2013.

2013 ?

Oui, 2013, je crois.

C’est pas vrai ! J’ai regarde le copyright. Oui, tu vois ! C’est largement plus de 10 ans. Moi, ça a été une belle découverte ce livre. Je crois que c’est un des livres que j’ai le plus souligné de toute ma bibliothèque. Pourquoi est-ce que tu avais écrit ce livre à l’époque ?

Ce livre, C’était vraiment pour essayer de C’était un plaidoyer, donc c’était un peu le travail d’avocat. C’était défendre la cause de notre relation aux plantes. Parce que moi, je suis convaincu depuis très longtemps que notre relation aux plantes, c’est un miroir et c’est le miroir de notre humanité. Et moi, j’aime beaucoup la notion d’humanité avec tous ses défauts et ses qualités, mais où on est en relation directe avec le monde vivant, entre nous, avec les plantes, avec les animaux, avec l’eau. On n’est pas dans une relation artificielle ou commerciale. Il se trouve que la plante, c’est vraiment un objet qui est très intéressant pour ça, parce qu’elles sont partout.

À part au fin fond d’un couloir de métro, où là, il n’y a plus de plantes parce qu’il n’y a plus de soleil. Mais sinon, elles sont sur les murs, elles sont sur les terrasses, elles sont essentiellement partout. Moi, c’est ça que j’ai voulu défendre dans ce livre, c’est que, on est quand même dans un monde Moi, je suis du XXIᵉ siècle, je suis né en 1965. J’ai vu et subi aussi peu à peu un éloignement du monde vivant, un éloignement de l’humanité avec de plus en plus de machines, d’écrans. Là, par exemple, il y a des gens qui nous écoutent et avec qui on peut interagir, qui sont de l’autre côté d’un écran.

Et pour moi, ça, c’est quelque chose qui est dangereux et qui nous fait perdre quelque chose qui nous constitue vraiment. En tout cas, moi, me donne beaucoup de plaisir. Je crois que j’aime vivre, j’aime la vie. Et pour moi, le plaisir, c’est aussi d’être en présence comme ça. C’est quand même beaucoup mieux que d’être à distance et être en zoom.

Et les plantes, c’est quelque chose qui est accessible, qu’on peut saisir avec sa main, qu’on peut aller chercher, qui va nous nourrir, qui va nous soigner. Donc, pour moi, c’est quasiment un antidote à une déshumanisation en cours. Et c’est ça que j’ai voulu essayer de défendre dans ce plaidoyer. Et puis, pourquoi il y a quelque chose à défendre ? C’est parce qu’on a un rapport ambigü aux plantes.

C’est qu’à la fois, il y a quelque chose en nous qui est encore très attiré, qui est un peu atavique. On voit que ça a du succès. Du coup, d’ailleurs, en ce moment, la grande distribution ou Big Pharma ou quoi, commencent à vouloir récupérer le truc parce qu’on sent qu’il y a un truc, moi, j’appelle ça le métier qui ne veut pas mourir, l’herboristerie. On sent que malgré tout, il y a une attraction assez forte pour ça, qu’on idéalise, qu’on romantise, qu’on fantasme. Donc, il y a une attraction forte, donc ça fait partie de nous, notre humanité. Mais en même temps, il y a aussi une part de nous qui en a peur et qui se méfie beaucoup. Est-ce qu’une plante, c’est vraiment efficace ? Est-ce que ce n’est pas dangereux ? Et comment on fait avec les plantes toxiques ? Et comment on fait pour être sûr de ne pas faire de bêtises ?

Et d’ailleurs, pourquoi il n’y a plus d’herboristes ? Il y a plein de questions comme ça qui reviennent. C’est un peu ça que j’avais essayé de proposer dans ce plaidoyer. C’était proposer une hypothèse de réponse, moi, comment je voyais les choses, mais c’était répondre à toutes ces questions qui reviennent tout le temps et qui sont finalement des obstacles pour le retour de l’herboristerie. Comment ça se fait que dans notre pays, ça semble risqué, dangereux, Le Conseil des médecins avait parlé d’une perte de chance pour les Français. Comment ça se fait que dans notre pays, depuis 80 ans, c’est tellement compliqué de rétablir l’herboristerie ? Moi, j’ai essayé de démontrer qu’il y a des raisons pour ça et qu’elles ne sont pas fondées, à mon avis.

C’était dans ce sens-là, ce plaidoyer, que c’est, que c’est infondé, qu’on a beaucoup plus d’intérêts et beaucoup plus de bonheur à attendre et de choses vertueuses à attendre du retour des herboristes plutôt que de vouloir étouffer quelque chose qui nous appartient depuis très longtemps quand même.

Livre plaidoyer pour l'herboristerie


Du coup, quel regard porterais-tu aujourd’hui sur le chemin accompli depuis l’écriture et la publication du livre ?

Moi, ce qui m’intéresse, c’est ce qui se passe dans le bruit de fond de la société et je trouve qu’on a beaucoup avancé. Mais c’est un peu comme, comme la tisane : on ne s’en rend pas compte, on est impatient, on dit ça marche pas, ça sert à rien, ça avance pas parce que c’est quelque chose qui avance doucement, en douceur, sans faire de bruit ou comme quelque chose qui pousse. Un peu comme les herbes, on est tout content, on a désherbé et puis on s’arrête une heure ou deux heures. On dit c’est bon, il ne se passe rien. Par contre, si on s’arrête quinze jours, on se rend compte que ouh là là ! Mais ça a déjà poussé autant que ça !

Et moi, j’ai le sentiment de quelque chose comme ça. Euh, ça fait. J’ai une petite quarantaine d’années de recul et franchement, il y a un avant et un après et on pourrait dire on n’a pas avancé. C’est désespérant, c’est décourageant parce que finalement, on est en situation de blocage et on n’avance pas d’un pas. C’est pas vrai.

Moi, je me souviens qu’un des tout premiers marchés que j’ai fait, tout jeune paysan herboriste à Clermont-Ferrand, les gens ricanaient devant mon stand. Mais vraiment, c’est le mot. Et. Ah oui, c’est quoi ? C’est de le pisse-mémé là ? Et vous avez pas un truc pour bander ? Enfin c’était l’horreur quoi.

C’était en quelle année ça ?

Quatre-vingt-neuf, quatre-vingt-dix. Et là, c’est plus du tout ça. Donc il y a vraiment quelque chose qui a bougé. Les lignes ont énormément bougé. Il y a des structures rigides, institutionnelles, le droit, tout ça, ça résiste. Mais c’est pas forcément toujours une mauvaise chose, parce que c’est aussi des… C’est bien aussi des fois d’avoir une maison dans laquelle on peut se réfugier.

Et moi, le droit, je le vois comme ça. L’institution, je la vois comme ça. Euh voilà, la République, la Déclaration des droits de l’homme, il y a des espèces où la Constitution, c’est vrai que c’est étouffant. C’est vrai que c’est contraignant. C’est vrai que des fois, on a envie de dépoussiérer ça et de casser des murs et de faire entrer de la lumière.

Mais c’est aussi un cadre et en tout cas le plus important, c’est, qui sont les gens qui vivent à l’intérieur et comment ils vivent. Et là, je connais surtout le contexte français. C’est ce que je suis le plus en prise avec. Et ça a bougé quand même. On ne rigole plus.

Il y a Pierre Lieutaghi qui avait écrit ça dans les années quatre-vingt. Il avait dit : La plante médicinale n’est plus l’idiote du village. Et ben, c’est tout à fait vrai et donc je trouve qu’on a bien avancé. Alors il y a des signes concrets. Par exemple, la dernière fois qu’il y avait eu dans l’histoire un certificat reconnu par l’État où il y avait le mot herboriste, c’était le certificat qui a été abrogé en mille-neuf-cent-quarante-et-un.

Et bien en deux-mille-vingt-trois, France Compétences, donc c’est les pouvoirs publics, ont reconnu le métier de paysan herboriste. Alors on aurait demandé herboriste tout seul, ça n’aurait pas été accepté. Mais paysan herboriste, c’est accepté. Ça, je trouve que c’est un signe très encourageant. Ça veut dire que, il y a, il y a vraiment eu beaucoup de chemin de fait pour que, à nouveau l’herboristerie, les herbes, les plantes médicinales, retrouvent une place légitime dans la société, y compris auprès des pouvoirs publics.

Donc c’est lent. On aimerait bien que ça aille plus vite, peut-être, mais ça bouge. Alors après, ça bouge dans tous les sens, c’est-à-dire que ça bouge comme ça pour moi, pour le bien ou c’est-à-dire qu’on reconnaît la valeur de l’importance de ces métiers. Parce qu’il y a quand même plusieurs métiers et pour le bien-être de la société et qu’on leur reconnaît une légitimité. Mais en même temps, ça avance aussi toujours dans notre travers, parce qu’on est dans cette mouvance-là de l’ultra-capitalisme et de la récupération et du greenwashing.

Donc ça avance aussi, ça fait beaucoup avancer pour ça. On n’aurait absolument pas mobilisé des multinationales ou les premiers qui le faisaient. Moi, quand j’ai commencé, ceux qui avaient compris ça, c’était un petit peu des épiphénomènes, c’était Yves Rocher, c’était Pierre Fabre. Mais aujourd’hui, les plantes intéressent. Moi, j’ai lu dans un rapport de France Agrimer que l’année dernière, la vente des tisanes a augmenté de vingt-sept pour cent dans le réseau des pharmacies et des parapharmacies. C’est énorme trente pour cent d’augmentation sur un temps bref. Alors que la tisane, voilà, c’était le pisse-mémé dans les années quatre-vingt. Donc ouais, je crois qu’on a beaucoup, beaucoup avancé. On a une partie de nous qui est intuitive, qui est dans la confiance, qui est dans une relation sensuelle avec le monde qui nous entoure et confiant parce que de toute façon, on se rassure avec le temps.

On se dit bah ça fait quand même soixante ans que je suis là et je vois bien que même si je ne prends pas toujours soin de moi et même si je fais un peu n’importe quoi et que des fois, je fais beaucoup trop de kilomètres ou quoi. Finalement, je suis en vie le lendemain, le soleil se lève et je suis encore là. Donc il y a une partie de nous qui est a un fond de confiance dans la vie. Et puis il y a une autre partie de nous-mêmes qui est plutôt dans la peur et dans le besoin de contrôle, de gestion. Et la plante, elle peut servir les deux.

Elle peut être cet être qu’on croise, qu’on va cueillir ou qu’on va aller chercher chez le petit producteur parce qu’on espère qu’elle va nous faire du bien et, on l’absorbe un peu les yeux fermés et en confiance, ou alors on va chercher un remède parce qu’on veut gérer. Gérer son handicap, gérer sa fièvre, gérer son mal au ventre. Et parce qu’on la prend à ce moment-là comme un objet, on lui accorde plus d’attention pour ce qu’elle est, on la prend comme un produit, voilà, comme on mettrait de l’essence dans le réservoir de sa voiture. On a les deux attitudes mêlées. Et donc c’est pour ça que les deux avancent ensemble.

Moi, je plaide pour la première attitude. Parce que je trouve qu’il y a un côté éthique aussi. Une plante, c’est pas une matière, c’est pas un matériau, c’est un être vivant. Et c’est ça l’intérêt. Et du coup, ça suppose, ça permet de prendre conscience du miracle de la vie et du monde vivant qui est une chaîne d’êtres qui se mangent, qui se régurgitent, d’êtres et puis de choses aussi plus fondamentales comme l’eau. Mais tout ça, c’est un assemblage auquel on appartient, on participe. Pour moi, c’est l’occasion de retrouver peut-être un peu… je vais aborder presque le thème du religieux, mais une attitude un peu plus animiste. On reconnaît On se reconnaît comme faisant partie d’un tout, du monde vivant et, un peu dans notre civilisation judéo-chrétienne. Il paraît que c’est quelque chose qui a été inventé, mais maintenant, c’est une réalité. Il y a beaucoup de gens qui le défendent, où là, finalement, c’est un petit peu anthropocentré. L’homme est au centre et tout le reste de la création a été faite pour lui et à son service. Il en est le maître et le gardien. Moi, c’est quelque chose auquel je n’adhère pas du tout. Et je trouve qu’on est en train de trouver des limites. Et on voit que quand on pousse les limites de ce raisonnement, ça aboutit plutôt à la peur, à la haine de l’autre, à l’enfermement et à l’auto-enfermement, parce que finalement, l’autre, c’est aussi nous-mêmes.

Et c’est pas du tout le projet qui m’intéresse. Moi, je suis plus attiré par ces relations animistes qui ne sont pas sans risque hein. La vie, c’est risqué. Et effectivement, c’est des moments, chaque moment qu’on vit, c’est un petit miracle parce que ça dure pas, c’est fragile. Mais au moment où on est là, c’est un vrai bonheur parce que cette chance qu’il y a quand ça marche et quand ça fonctionne et que ça procure du bien, c’est une vraie jouissance, c’est magnifique.

Ouais, puis on en parlait tout à l’heure, c’est le fait qu’aussi, c’est une manière de voir la vie, l’univers, la nature, ça a toujours fait partie de tous les peuples dans notre histoire, ça fait toujours partie des peuples premiers, cette notion que je suis une toute petite partie d’un grand tout, mais une partie qui a un rôle à jouer aussi. Donc il y a ces deux parties, moi, que je trouve fabuleuses, c’est que je suis poussière, mais poussière qui a sa place.

Oui, et puis en mouvement. Alors que c’est vrai que le monde qui cherche la gestion des risques, la gestion des conflits, la gestion des problèmes et le pouvoir, c’est un monde figé. En fait, là, par exemple, on peut se dire qu’on est bien parce qu’il n’y a pas de bruit autour de nous, il y a la bonne température, la bonne lumière, on a les bons instruments, mais ça suppose quelque chose d’assez figé. Et, Alors que c’est une illusion. Évidemment, cet endroit, il est appelé à s’abîmer, à être détruit. Il y a un animal qui peut rentrer, il y a quelqu’un qui peut mettre de la musique dans la pièce à côté.

Il y a un ado qui se réveille, qui peut venir perturber notre discussion.

Voilà, et ça ne se voit pas. Et c’est plutôt essayer de participer à une espèce d’énorme ballet comme ça, qui est bruyant. Moi, j’aime le mouvement, j’aime pas les choses figées, sinon j’ai l’impression d’être en prison. Et les plantes, c’est pour ça aussi qu’elles me plaisent beaucoup, c’est que dans leur apparente fixité, un individu donné en général, sauf un peu quelques espèces, mais la plupart du temps, ils paraissent statiques et fixes. En fait, ils ont une énorme capacité plastique d’adaptation, de déplacement et qui n’accepte souvent pas les règles qu’on voudrait leur fixer. Tous les jardiniers le savent, elles ne restent pas là où on voudrait.

Et puis, il y a toujours les ronces qui reviennent ou les plantes invasives. Ça pousse toujours là où on ne voudrait pas beaucoup plus vite qu’on veut. Donc, il y a cette liberté-là. Moi, c’est quelque chose qui me réjouit. Ce n’est pas quelque chose qui m’effraie. C’est quelque chose, je trouve, qui est très réjouissant parce que on ne s’ennuie pas. C’est quand on a construit son palais où on est tout puissant et tyran, mais qu’est-ce qu’on doit s’emmerder. Voilà, c’est un peu mon idée.


On va parler des enjeux sociétaux qui nous attendent dans les années. Je ne sais pas si les années à venir, les décennies à venir. Je ne sais pas à quelle vitesse nos sociétés vont évoluer, mais on voit que ça peut évoluer très vite, avec une grande instabilité géopolitique, avec des technologies qu’on a un petit peu du mal à comprendre et à maîtriser, avec des dettes, des niveaux de pollution. On a l’impression que tout est en train de se casser la figure. Dans ce contexte-là, on est convaincu, je pense que l’herboristerie aura un grand rôle à jouer. On en parlait tout à l’heure. Le fait que l’herboristerie, c’est pouvoir reconnaître la plante, la transformer et la conseiller et de pouvoir faire ça à tout moment, même si la société autour de nous n’offre plus les services.

On voit des services médicaux qui ne répondent plus à la promesse, qui ne répondent plus à la demande. J’insiste sur le fait que moi, je n’ai jamais mis en cause l’humain dans le système, mais le système lui-même qui est en train de s’effondrer. Il y a quelques jours, je devais venir chez toi, tu le sais, mais j’ai été pris de très fortes douleurs dans le mollet et donc j’ai cru que c’était une phlébite. Ça correspondait vraiment à tous les symptômes et donc je suis allé aux urgences et j’ai vécu une caricature dans le système. On m’a baladé d’un point à l’autre, d’un système à l’autre. On m’a fait peur aux urgences, mais on m’a dit : On ne peut rien pour vous. Allez à tel centre médical. Le centre était fermé. On m’a envoyé un autre centre qui ne prenait pas. J’ai fait du porte-à-porte pour finalement trouver quelqu’un qui a pu me prendre et me dire que ce n’était pas une phlébite, c’était un claquage.

Tout va bien, mais en l’espace de quelques heures, j’ai l’impression d’avoir vécu une pièce de théâtre. On voit bien que les choses ne vont pas bien. Quels sont pour toi les enjeux sociétaux et quel rôle aura-t-on à jouer ?

Pour moi, les plantes, c’est vraiment l’assurance vie. Parce qu’en fait, quand on prend une assurance vie, aujourd’hui, je pense que là, on n’est pas du tout sûr que la caisse à laquelle on est cotisé ne va pas faire faillite. On n’est pas sûr du tout, c’est quelque chose. Et puis, on n’est pas sûr, même la plupart des Français aujourd’hui, je crois que le volant de sécurité au niveau des circuits d’alimentation, c’est quatre ou cinq jours et si ça se grippe en quatre ou cinq jours, tout est vide et il n’y a plus rien à bouffer. Donc, les plantes, parce qu’il y a des plantes à l’herboristerie, c’est des plantes médicinales, mais c’est aussi souvent des plantes comestibles, condimentaires. C’est quelque chose qui est encore saisissable.

Parce que les plantes ne font pas faillite, la nature ne fait pas faillite. Jamais. On voit que même dans les zones les plus désolées, je pense aux friches urbaines, aux talus autoroutiers, aux talus ferroviaires, jusqu’au cœur de la ville, les endroits où on a voulu supprimer les plantes sont toujours là, elles poussent. Et dès qu’on arrête de les empêcher de pousser, elles poussent. Moi, ça me paraît une vraie sécurité.

Dans les moments comme ça de bascule ou de crise où il y a quand même des tensions fortes sur l’avenir. On n’est pas sûr que les rayons soient remplis demain, qu’on n’a pas des pénuries ou des choses comme ça. Parce que souvent, quand il y a des éclipses biopolitiques, il y a la guerre, on passe par des périodes de pénurie. À chaque fois, dans l’histoire, si on regarde, les gens sont retournés aux plantes. Quand il y avait des forêts, ils allaient dans la forêt, ils allaient où ils pouvaient.

Pour moi, c’est une vraie assurance vie. L’enjeu, il est là. Ça peut paraître insuffisant, dérisoire. On peut dire : On ne va pas retourner à la bougie, on ne va pas retourner à bouffer de l’herbe. Si, ça peut arriver. Et je ne le souhaite pas. Je ne nous le souhaite pas, je me le souhaite pas, je le souhaite à personne, mais ça peut arriver. Et pour moi, l’enjeu, il est là, c’est que c’est ça la véritable assurance vie et c’est ça qu’il ne faut pas lâcher. On dit : Il faut toujours garder une poire pour la soif. Et bien il faut toujours garder une plante pour la cata.

Et c’est un trésor parce que c’est quand même ce qui nous accompagne depuis des dizaines de milliers d’années. Les premières preuves tangibles d’utilisation de plantes, c’est même avant Homo sapiens. Déjà, Néandertal, on sait qu’il y avait des usages de plantes médicinales qui sont non-fortuites. Donc, c’est quelque chose qui est On parle toujours de durable, la durabilité ou le soutenable. Là, on est vraiment au cœur de ça.

Évidemment, avec le mode de vie qu’on a pour le moment, ça ne peut pas suffire, mais il est possible, malheureusement, qu’on soit obligé, et je crois qu’on n’aura pas bien le choix, d’avoir des modes de vie beaucoup plus sobres, avec des portions beaucoup plus congrues, avoir beaucoup moins de choses. Et donc là, les plantes, ça va rester des choses accessibles près de chez soi où qu’on habite. À part si les gens veulent s’installer sur un glacier, mais c’est pas la bonne idée en ce moment. Mais sinon, qu’on soit n’importe où, il y a toujours des ressources. Donc pour moi, l’enjeu sociétal, c’est de vraiment défendre ça en le pratiquant.

Parce que quand les choses sont pratiquées, elles ne sont pas interdites. En fait, on interdit ce qui a été abandonné, qu’on relève au musée. Mais tant que c’est une pratique vivante et partagée, c’est très difficile de l’interdire. Et ce qui a fait que finalement, on a retrouvé un petit peu de liberté en matière de plantes. Tout, tout le fait, par exemple de l’élargissement du monopole pharmaceutique ou de la création des compléments alimentaires, c’est les citoyens qui l’ont rendu possible.

C’est par la demande sociétale, c’est par les pratiques où la loi ou le règlement ou l’institution est obligé de prendre acte et de s’adapter à une réalité. C’est nous qui avons le pouvoir. Alors, c’est vrai qu’on ne le voit pas parce qu’il n’a pas de nom, il n’a pas de visage, mais il a le vrai pouvoir. Donc c’est d’abord l’enjeu, c’est d’abord de continuer à pratiquer, de transmettre parce qu’on voit bien que des fois dans les actifs de contrôle, on empêche. On a gagné par exemple au niveau de l’herboristerie où effectivement maintenant il y a un certificat qui est reconnu à titre professionnel avec un enseignement. Enfin ça avance beaucoup au niveau de la transmission, mais par contre dans l’enseignement académique, ça a reculé.

On a, alors je ne vais pas faire le débat de l’homéopathie ici, mais on a supprimé purement et simplement l’enseignement d’homéopathie, qui a quand même été une pratique populaire partagée par des millions de gens pendant plus de deux cents ans. voilà, est-ce que c’est légitime ou pas ? On ne va pas faire ce débat-là aujourd’hui. Mais, donc pratiquer ça, pour moi, c’est un vrai enjeu c’est la première ligne de défense, je crois.

Ouais, et comme tu dis si bien, en principe, dans une démocratie, ça part du citoyen qui fait ses demandes avec une équipe politique qui est à l’écoute.

Mais toujours, même au-delà des démocraties, quand on voit que y a, dans l’histoire, y a eu des dictatures, il y a eu, il y a, il y aura des dictatures, c’est toujours la population qui l’emporte. Ça dure ce que ça dure, une tyrannie

Une masse critique est atteinte.

Mais à un moment donné, il y a une masse critique, c’est elle qui a le vrai pouvoir. Des fois, ça prend du temps, mais il faut faire confiance à ça, parce que ça, c’est des forces de vie aussi.


Mais du coup, pour revenir à un petit peu plus concret, j’aimerais citer quelque chose que tu disais dans ton livre : cultiver ses graines est un acte politique, un enjeu d’avenir. Et moi, quand j’avais lu ça, j’avais pris graine au sens littéral du terme, mais aussi au sens figuré. Comment est-ce que les gens aujourd’hui, qui nous écoutent peuvent cultiver cette graine de l’herboristerie ? Comment est-ce qu’ils peuvent nous aider à faire avancer les dossiers ?

La graine, c’est la transmission. C’est la transmission d’une information. En fait, c’est ce qui contient le patrimoine génétique de la plante qui va faire que ça puisse durer dans le temps et que quand un être s’en va, il puisse être continué par un autre. Donc, semer les graines de l’herboristerie, ben, voilà, c’est qu’on n’est pas éternels, ni toi ni moi, que nous, on est les héritiers de gens qui ont été là avant nous. Donc cultiver des graines, c’est ça, c’est transmettre la passion, se battre pour que d’autres puissent continuer ce qu’on a fait. C’est vraiment une chaîne, une chaîne de transmission.

Il y a une phrase que je trouve très belle, parce que moi, je pense que c’est une tradition, les plantes. Il y a une phrase qui est très belle, c’est qu’il dit que la tradition, ce n’est pas l’adoration des cendres, c’est la transmission du feu. Et la graine, c’est une braise, c’est un feu qui couve et qui ne demande qu’à s’exprimer. Donc, Nyons, pour moi, c’est aussi, le lieu où un lieu, un peu de fécondation, où des nouvelles graines peuvent venir chercher des informations des plus vieilles. C’est vraiment un espace de rencontre entre jeunes et vieux.

J’espère qu’il y aura vraiment une grande diversité de personnes et de métiers là-bas. Parce qu’à chaque fois, la graine aussi, l’avantage, c’est une adaptation au temps qui passe. En fait, si on regarde sur le temps long, avec le système de la graine qui est une invention assez géniale, les plantes peuvent évoluer petit à petit, intégrer les nouvelles conditions climatiques, pédologiques, enfin tout ce qu’il y a autour d’elles et à nouveau incarner quelque chose de fondamental, cette vitalité, cette végétalité ou quoi, mais d’une autre manière. Et les enfants ressemblent jamais complètement à leurs parents, mais il y a cette transmission-là. Donc…

Très belle citation d’ailleurs, je ne la connaissais pas du tout.

C’est Gustave Mahler. Ah ouais, d’accord. Qui a écrit ça. Je me demande si je l’avais pas Je sais que je l’ai utilisée, je sais pas à quelle occasion, cette citation, mais moi, j’ai trouvé que c’est tellement- Magnifique.

Ça me fait penser à vieilles racines et jeunes pousses.

Oui, c’est un peu ça, oui, les jeunes pousses, c’est comme ces rencontres de Nyons, c’est créer des espaces de fécondations croisées où on essaie de rassembler le… Ce qui nous rassemble, c’est l’intérêt, l’attraction pour l’herboristerie, pour les plantes, mais c’est des espaces où on essaie d’échanger nos visions, nos expériences et après donc, germe quelque chose. Moi, par expérience, je me rends compte que c’est des endroits où à chaque fois, il y a un projet qui naît, il y a une idée, il y a quelque chose qui prend corps, il y a une germination qui se fait. Je me souviens par exemple l’AFC qui est quand même une aventure utile hein, l’Association française des cueilleurs. En fait, la germination, le premier cotylédon c’était à la fête des sommes de Rozan en deux mille sept. L’association s’est créée vraiment en deux mille onze, mais c’est vraiment à Rozan où on s’est retrouvés avec des cueilleurs de SICARAPPAM. Il y avait du Cercle qui était là, qui était intervenant et où on s’est dit : on va pas attendre que les pouvoirs publics légifèrent sur la cueillette et que ça vienne d’en haut et que peut-être, ils vont mettre en place parce que la cueillette est quelque chose qui émerge, qui est devenue visible et qu’il va falloir légiférer. C’est à nous de se prendre par la main et de se rassembler et d’être force de proposition. Voilà, bah, c’est dans des espaces comme ça. Et moi, j’espère qu’à Nyons, il va naître des choses comme ça.

Donc à NYONS (Herboristerie de demain), on rappelle, hein, c’est trois journées, deux journées pour les professionnels, une journée grand public. Donc, on va essayer d’amener le plus de monde possible, des gens qui défendent la cause des plantes du circuit court, des plantes de qualité. Mettre tous ces métiers ensemble, tous ces passionnés ensemble, stimuler des discussions. Il y aura des groupes de travail. Et j’adore ce titre, moi : « Imaginons ensemble l’herboristerie de demain. » C’était vraiment très bien trouvé. Voir ce qui sort, voir ce qui germe de tout ceci. Dans l’idéal, pour toi, qu’est-ce qui ressortirait de ces trois journées-là ?

Moi, dans l’idéal, c’est des des alliances, des projets concrets qui vont faire que l’herboristerie de demain, c’est une herboristerie à taille humaine, réelle, où l’humain a toute sa place et où on rétrécit au maximum la distance technologique, politique entre l’homme et la plante. C’est se renaturer. Ce serait une herboristerie de renaturation et pas juste un nouveau business ou une nouvelle fausse bonne idée.

Cela dit en parallèle, je pense qu’aujourd’hui, on pourrait aussi clairement, on peut clairement démontrer que ce projet-là s’inscrit dans tous les défis actuels : le trou de la Sécu, les déserts médicaux, le manque de soins. On a des solutions pour ça. On ne fait de l’ombre à personne. On ne menace aucun emploi, bien au contraire. On est en pleine complémentarité d’un système en place.

On peut agir au niveau de la prévention. On espère quand même que ça va finir par bouger d’une manière…

Ah, mais ça, j’en suis convaincu. Et ça va très loin en fait, parce que c’est très concret. Ça peut paraître peut-être très philosophique et très abstrait notre conversation, mais non. En fait, consommer une plante médicinale, une infusion biologique qui a poussé localement et qu’on a été chercher à quelques kilomètres de soi-même ou qu’on a ramassé dans son jardin, c’est par exemple une alternative à la deuxième source de pollution dans les eaux, fleuves, océans et rivières, c’est la pollution pharmaceutique, des molécules pharmaceutiques.

Donc voilà, moi je pense des fois un tout petit geste qui paraît absolument un truc de bobos qui planent et dérisoires. Non, c’est énorme l’économie qu’on peut faire du monde. Pour moi, économie, c’est pas un gros mot, mais c’est un mot qui a été complètement sali et dévoyé. Pour moi, l’économie, c’est être économe et bah être économe du monde, c’est quelque chose qu’on peut apprendre. Et la plante, pour ça, c’est un outil absolument formidable. Elle s’autorégénère, ça repousse, on peut faire des choses très vertueuses.

Et le déchet de la tisane nourrit le compost.

Il y a quelque chose qui est extrêmement vertueux quand on considère le vivant. Pour le PIB, un peu moins.

C’est une très belle idée pour ces trois journées de Nyons. Donc ceux qui nous écoutent, on espère qu’ils vont venir nous voir.

Il y aura un herbier magnifique et qui sera intéressant parce que c’est un herbier du IXᵉ siècle et qui a été récolté dans la région de Nyons. Et ça va sûrement permettre de lire pas mal de choses parce que là encore, on est sur une réalité, on n’est pas sur une fiction. C’est quelle plante poussait, il y a 100 ans à Nyons, où on en est aujourd’hui. Donc moi, je me réjouis de voir ça. Et Pourquoi je m’adresse toujours un peu au passé, à l’histoire ?

C’est parce qu’il y a un proverbe que j’aime beaucoup, il dit : « Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens ». Et sauf qu’en ce moment, on ne sait pas bien où on va quand même. Donc moi, regarder d’où on vient, pour moi, c’est qu’il y a quelque chose d’apaisant, qui donne confiance et qui donne des pistes pour demain, pour imaginer demain.

Pour se projeter demain. En tout cas, je me réjouis de ces trois journées. Tu y seras, moi, j’y serai. On y sera nombreux. Ceux qui nous écoutent, n’hésitez pas à venir nous soutenir et nous retrouver. Ça sera un grand plaisir de discuter avec vous et de recueillir vos idées sur le futur. Ok. Merci Thierry.

Et ben, merci.

8 réponses

  1. Avec tous mes remerciements pour votre échange si précieux et empli de générosité dans le partage de vos approches respectives sur la préciosité de la nature de laquelle nous sommes tous issus et avec laquelle nous inter-agissons et par conséquent de laquelle dépend notre existence. Bien qu’il soit souvent dit que nous vivons dans la nature, comme si nous pouvions nous en abstraire.
    Recevez Christophe, mes très sincères condoléances.
    Au plaisir de vous rencontrer.

  2. Sincères condoléances Christophe, désolé je n’avais pas lu ton texte d’introduction pour cet entretien avec Thierry Thévenin.

    Ici-bas tout est incomplétudes car rien n’est certain, rien n’est terminé, rien n’est définitif, nous ne sommes maîtres de rien ! Mais certaines incomplétudes comme la perte d’un être cher sont plus douloureuses que d’autres.

    @ « Personne ne sait encore si tout ne vit que pour mourir ou ne meurt que pour revivre. » (Marquerite Yourcenar)

  3. Bonjour Christophe et Thierry Thévenin. Bravo pour ce dialogue émouvant, réaliste et encourageant… Oui des liens humains se créent, l’écoute la réceptivité, la sensibilité les attentes montent avec les témoignages, les constats de carences, de déserts médicaux ! Oui j’abonde dans votre sens ; nos « maux » avec les mots d’aujourd’hui n’ont plus la même résonance ! Les bienfaits et la douceur des plantes entrent enfin dans l’acceptation, le passé critique que nous avons tous ressenti (essuyé) s’estompe et donne place à une écoute (attente ?). Oui une forme de respect et surtout d’attente monte avec ce message simple de complémentarité de soins et non d’unicité ou de supériorité ! Les plantes ne prennent pas la place des solutions conventionnelles ; elles sont là depuis toujours et sont synonyme de régularité, de prévention, de symbiose, juste oubliées face à des solutions plus rapides qui actuellement délivrent des messages iatrogènes; les plantes sont inscrites dans nos racines ! Nous sommes un tout et paradoxalement tous différents, notre état psychologique et néanmoins spirituel est la clé de notre être pour « être tout simplement » ! Les symptômes sont un langage, les plantes sont des réponses de fond allant du mental vers l’organique ! Oui Christophe et Thierry ; c’est quand on mesure les carences des circuits de soins même dans les urgences que l’on prend conscience des dérèglements de notre système de santé. Là on mesure la perte d’humanité ce qui renforce notre besoin de retrouver notre autonomie et de contourner la dépendance par la confiance et l’écoute des médecines dont les racines sont en réelle symbiose avec les plantes, les SIMPLES ! la vie n’est pas un business mais tout simplement une chance d’exister et de contempler cette nature qui sans cesse reprend la place que nous lui avons enlevée (volée). Ce laboratoire naturel « si la cueillette est RESPECTÉ » se régénère tous les ans… La perte de « SENS » dans beaucoup de domaines, nous transmet la naissance à venir de bien des changements profonds en progression dans notre organisation sociale et c’est une « onde » mondiale ! L’actuel n’est pas durable pour tout le vivant et, il est très compliqué à repenser ! il y a trop longtemps que l’on arrache à la vie toute une végétation qui nous dérange alors qu’elle a des raisons essentielles d’être là ! De quel droit nous « petit homme » pensons-nous que notre prédation technologique et nos profits sont sans limites ? Sommes nous arrivés à une rupture qui unissait les hommes à la terre (anthropocène ?) https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/271086-terre-climat-quest-ce-que-lanthropocene-ere-geologique

    Je vous souhaite un bel essaimage, de connaître de belles rencontres, de tisser de vrais liens en octobre à Nyons ! Gratitudes aux organisateurs…
    pascal

  4. Bonjour,
    Tout d’abord , une pensée spéciale pour Christophe , le décès d’un parent c’est toujours une souffrance délicate, peut-être un moment privilégié de reconnaissance , de gratitude envers cet Etre qui nous a quitté après nous avoir tant donné …
    Merci pour cet échange entre vous , oui regardons d’où l’on vient , entretenons le feu ! Magnifique espoir dans notre monde perdu
    En toute amitié !

  5. Mes Sincères condoléances pour votre père m. Bernard. Votre newsletter m’a vraiment touché. Dailleurs vous êtes le seul de qui je lis une newsletter de toute ma vie. J’aimes beaucoup comment vous écrivez. C’est authentique et original à toutes les fois tout en gardant le même genre attachant. 🙂 Bravo pour vos accomplissements et votre générosité à partager toutes vos connaissances dans un contenu média peaufiné. 🙂

  6. Christophe, je suis désolée pour le décès de votre papa et vous présente mes sincères condoléances .
    Bien cordialement

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