Tulsi ou basilic sacré
(Ocimum sanctum)

Le basilic sacré, ou tulsi, est l’une des plantes médicinales les plus respectées en médecine Ayurvédique.

Mes premiers plants de basilic sacré datent de Juin 2010. Je n’avais rien lu sur la plante donc je partais d’une position relativement neutre et non-biaisée. Ma première infusion a été révélatrice. Je partage mon expérience dans cet article.

Tulsi (basilic sacré) et stress chronique

Lorsqu’on sent la feuille fraiche, ou l’infusion de feuille fraiche de tulsi, on arrive à distinguer l’odeur du basilic classique, mais autour de cela on découvre une véritable richesse de parfums nouveaux. Nous avons donc une plante très riche en huiles volatiles, ce qui me fait dire que la plante subira mal le séchage (voir un peu plus bas la section séchage).

Après avoir utilisé le tulsi pendant quelques jours, ma première sensation fut un regain de «force tranquille». Je suis, à la base, quelqu’un de relativement nerveux, constamment en mouvement, souvent tendu que ce soit dû à une excitation positive ou à un stress négatif. Bref, un «adrénergique», qui a régulièrement la boule dans l’estomac. L’infusion de basilic sacré, prise tous les matins, me calme tout en me donnant une certaine énergie physique. Elle me ramène dans mon corps si je puis dire, et me sort un peu du tourbillon de mes pensées. Si vous êtes comme moi et vous vous laissez parfois emporter par une excitation mentale due à une abondance de projets et d’idées, vous voyez probablement de quoi je veux parler.

Les utilisations typiques d’Ocimum sanctum & O. gratissimum dans la littérature confirment cette première impression. Le tulsi est classifié comme «adaptogène», c’est-à-dire qu’il augmente la capacité de l’organisme à s’adapter au stress (et donc à diminuer la cascade d’effets physiologiques qui découlent de la libération d’adrénaline et de cortisol). La plante est très répandue en Inde, et utilisée en Ayurvédique sous le nom de Tulsi ou Tulasi.

Mon amie et herbaliste américaine Rosalee De La Forêt, élève du très respecté Karta Purkh Khalsa, explique que le basilic sacré est « rasayana ». Cela signifie qu’il ramène l’individu vers la santé, quelque soit ses problèmes. C’est une plante qui, lorsque prise d’une manière journalière, peut amener beaucoup de transformations. Elle favorise la reconstruction de la personne épuisée physiquement et moralement et la nourrit.

Les textes classiques parlent de consommation journalière de tulsi pour équilibrer les chakras (les centres d’énergie). Cela s’accorde bien avec mes premières impressions : rééquilibrage d’un excès d’énergie mentale créant un stress physique (via adrénaline/cortisol), et diminution du trop plein d’idées avec un recentrage dans le présent et dans la partie intuitive (zone ventrale).

Vous pouvez aussi l’utiliser pour améliorer la circulation cérébrale et la mémoire, donc pour les personnes âgées par exemple, les étudiants, ou les personnes épuisées mentalement par le stress du travail ou des évènements personnels. Elle est utilisée pour les cas de «brouillard mental» où l’on n’arrive plus à penser clairement, et dans les cas d’hyperactivité avec difficulté pour se concentrer.

Il peut être combiné avec d’autres plantes qui favorisent l’activité cérébrale comme le ginkgo (Ginkgo biloba) et le bacopa (Bacopa monieri), ou d’une manière plus douce et plus locale, le romarin (Rosmarinus officinalis) et la lavande (Lavendula spp).

Allergies

Le tulsi peut être utilisé dans les cas de rhinites allergiques. Il réduit aussi les symptômes du rhume des foins et de l’asthme allergique. Il doit par contre être pris pendant une période de plusieurs semaines pour être efficace.

Digestion

En tant que plante aromatique, le basilic sacré va soulager les problèmes digestifs. Il sera carminatif (réduction des fermentations et des gaz) et soulagera les crampes intestinales.

Tel le basilic culinaire, le basilic sacré est une plante réchauffante. Elle agit sur les digestions qui stagnent et aide les individus qui « n’en finissent pas de digérer ». Elle se marie très bien avec le gingembre pour amplifier son effet réchauffant et circulatoire.

Glycémie sanguine

Certaines études ont démontré un effet anti-hyperglycémiant qui mérite d’être exploré pour les personnes souffrant de syndrome métabolique, condition qui précède souvent un diabète de type 2 (diabète noninsulinodépendant).

Les diabétiques qui sont sous insuline doivent prendre des précautions avec le basilic sacré, car il peut affecter (diminuer) la glycémie sanguine et donc perturber le traitement, avec un besoin éventuel d’ajuster les doses d’insuline.

Tonique cardiovasculaire

Le basilic sacré fluidifie légèrement le sang et favorise une bonne circulation. Il peut contribuer à la réduction d’une pression artérielle élevée et peut aider à faire baisser les taux de cholestérol trop élevés.

Immunomodulateur

Le basilic sacré fortifie le système immunitaire, et peut être utilisé en prévention du rhume, ou pour soigner les infections hivernales. Il est modérément expectorant et a une certaine affinité pour les problèmes pulmonaires (bien que pour moi pas aussi efficace que la grande aunée, le thym ou la grindelia pour la bronchite).

Ocimum sanctum & O. gratissimum

Satisfait de mon expérience avec Ocimum sanctum en 2010, j’ai étendu mes cultures à Ocimum gratissimum en 2011. Il faut savoir que O. sanctum est une annuelle, et O. gratissimum une vivace. L’idée d’avoir O. gratissimum en pot chez moi pendant l’hiver m’a effectivement motivé. Et puis avoir un basilic vivace chez soi, ce n’est pas courant.

Quelle est la différence entre les deux ? D’abord une différence physique, la feuille de O. sanctum est plus tendre, de type basilic classique, alors que O. gratissimum a une feuille moins lisse et plus charnue.

En goût, voici mon évaluation. D’abord, O. gratissimum a un goût plus amer, une composante que je ne retrouve pas dans O. sanctum. Ensuite, je le trouve moins aromatique et «piquant» que O. sanctum. Tout ceci me fait dire que mon O. gratissimum est probablement moins stimulant et circulatoire que O. sanctum, et plus calmant et rafraichissant dans les cas d’inflammations des muqueuses. L’aspect amer serait intéressant dans les cas de convalescence avec manque d’appétit.

Culture

Cliquez ici pour conseils de culture du basilic sacré (tulsi)

Séchage

Comme expliqué auparavant, dû à la richesse de la plante en composants volatiles, la plante tolérera mal le séchage. J’ai pu confirmé ceci en faisant sécher la plante (séchage d’à peine quelques jours sur banc de séchage à l’ombre au mois de septembre) et en comparant 1) la tisane de la plante fraiche par rapport à la tisane de plante fraichement séchée et 2) la teinture de plante fraiche par rapport à la teinture de plante fraichement séchée.

Pour moi, la signature de la plante fraiche ne se retrouve que partiellement dans la version fraichement séchée. C’est une plante qui perd beaucoup au séchage, et le perd très rapidement.