Noms communs : Agripaume, Cardiaque, Cardiaire
Nom latin : Leonurus cardiaca. Les espèces suivantes fournissent des propriétés similaires : Leonurus sibiricus, Leonurus artemisia (utilisée en médecine traditionnelle chinoise) [Lire plus...]
La santé, telle une plante, se cultive
Noms communs : Agripaume, Cardiaque, Cardiaire
Nom latin : Leonurus cardiaca. Les espèces suivantes fournissent des propriétés similaires : Leonurus sibiricus, Leonurus artemisia (utilisée en médecine traditionnelle chinoise) [Lire plus...]
Cardiaque, — cardiaque officinale, — cardiaire, — cardiale, — herbe aux tonneliers.
Labiées. — Stachydées. Fam. nat. — Didynamie Gymnospermie. L.
Plante vivace (Pl. II), herbacée, qui croît autour des habitations rurales et des vieux châteaux, dans les terrains incultes et pierreux.
Description. — Tige de 60 à 80 centimètres, dressée, carrée, striée, remplie d'une moelle blanche. — Feuilles opposées, palmées, larges, pétiolées, pubescentes, les inférieures à trois lobes incisés et dentés, les moyennes plus étroites et à lobes plus pointus, les supérieures souvent entières. — Fleurs roses ou blanches, ponctuées de pourpre, en verticilles axillaires au haut de la tige (juin et septembre) ayant les caractères génériques des labiées. — Calice a cinq dents triangulaires terminées par une pointe épineuse. — Corolle à tube court, lèvre supérieure droite, arrondie en cuillère, velue, laineuse en dehors, l'inférieure réfléchie et à trois lobes dont le moyen plus grand que les latéraux : quatre étamines, dont deux moins longues. — Style à stigmate bifide, quatre akènes oblongs.
Parties usitées. — Feuilles et sommités.
[Culture. — Vient dans tous les sols ; elle se propage par graines, on peut également la multiplier par éclat des pieds ; elle se reproduit toute seule et sans culture. On n'emploie en médecine que la plante sauvage.]
Récolte.— On la récolte pendant et même avant la floraison pour la conserver. La dessiccation, pendant laquelle les feuilles noircissent un peu, lui fait perdre une grande partie de ses propriétés.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
L'agripaume, par son odeur aromatique peu agréable, sa saveur amère et un peu âcre, révèle un principe tonique et excitant. On l'a aussi considérée comme diurétique, sudorifique, antispasmodique, emménagogue, anthelmintique. On l'a employée dans la cardialgie et les palpitations, chez les enfants, surtout quand on soupçonnait la présence de vers comme cause de ces affections. Gilibert dit que son infusion concentrée fait couler abondamment les règles, et que dans beaucoup de cas elle a calmé les affections hystériques. Boerhaave la donnait comme sudorifique. Peyrilhe la croit utile dans l'atonie gastrique avec production de glaires. Je l'ai employée fraîchement cueillie dans l'asthme humide, sur la fin des bronchites, avec le même avantage que le lierre terrestre ; elle facilite l'expectoration quand il y a atonie de la muqueuse bronchique, et produit en même temps à la peau une excitation, une diaphorèse doucement révulsive. Cette plante, dont on a exagéré les vertus au point de la vanter contre la rage, appréciée à sa valeur réelle, ne mérite pas l'oubli dans lequel elle est tombée.
Energétique des plantes : état des tissus : (abonnez-vous au podcast ici)
Energétique des plantes, troisième partie ! ça veut dire que si vous n'avez pas encore regardé les 2 premières pour avoir le contexte, c'est le moment de le faire !
Je réalise que cette dernière partie va peut-être soulever beaucoup de questions vu qu'on rentre dans le vif du sujet. C'est normal. Comme je vous ai dit dans la 2e partie, moi, ça fait pas mal d'années que je trempe dans ces discussions avec des collègues nord-américains, et il m'a fallu du temps pour comprendre la subtilité du système.
Là, mon but, c'est que vous commenciez à vous familiariser avec certains termes, certains concepts. Vous n'allez probablement pas tout comprendre. Mais je pose les bases, ce qui me permettra, dans le futur, de revenir à cette discussion pour aller un peu plus loin. Ou pour éclaircir certains points au travers d'une série de questions-réponses. On verra.
Petit rappel, dans la partie 1, on a parlé des plantes, du fait qu'on peut les classer selon un axe chaud/froid/sec/humide. J'avais aussi rajouté l'axe tension/relâchement que l'on va développer dans quelques minutes. Dans la partie 2, je vous ai parlé de tendances constitutionnelles, donc de qui nous sommes et comment nous fonctionnons globalement, avec ces mêmes termes chaud/froid/sec/humide. Donc ça, c'était le niveau "macro" si je puis dire, niveau de l'individu entier.
Et là, aujourd'hui, on descend dans les parties, dans le "micro", dans des zones du corps qui sont en déséquilibre, et on va décrire ce déséquilibre avec ces mêmes termes. Les Américains appellent ceci "énergétique des tissus et des organes" et je vais garder le même terme. Tissus, dans le sens, le tissu qui constitue notre corps - peau, muqueuse, tissu conjonctif, tissu musculaire, tissu nerveux, etc.
A ce niveau "micro", on va caricaturer les choses. C'est nécessaire. Pour chaque déséquilibre des tissus, on va évoquer une action qui corrige ce déséquilibre. Donc on va faire une association 1 pour 1, comme ça on garde les choses simples. 1 déséquilibre, 1 action qui corrige. Dans le modèle complet, c'est un peu plus sophistiqué, mais on ne va pas y aller aujourd'hui.
Avant de démarrer, des mises en garde. Je ne suis ni médecin, ni pharmacien, ni professionnel de la santé. Je suis là pour partager des informations avec vous. Mais ceci ne remplace absolument pas un suivi médical, et n'a pas vocation d'être diagnostic ou prescription ou autre acte médical. En particulier aujourd'hui, car je vais vous expliquer le modèle américain, qui se pratique dans un environnement juridique différent du nôtre, donc ce n'est pas parce que ça se fait ailleurs qu'on a le droit de le faire nécessairement chez nous.
Quelques petites clarifications au sujet des discussions précédentes : je vous avais dit que l'outil principal pour déterminer l'énergétique d'une plante, c'est le goût et la sensation que la plante laisse dans notre corps. On a parlé du fait que le goût acide ou amer veut souvent dire rafraichissant, que le goût épicé ou aromatique veut souvent dire réchauffant, etc. Mais parfois, une plante est classée avec une certaine énergétique, et ça ne va pas vous sembler évident côté goût.
Par exemple, la fleur de sureau est classée comme rafraichissante. Peut-être que ça ne va pas vous parler juste basé sur son goût. Dans ce cas, pour l'instant, fiez-vous à la tradition et au classement que vous utilisez. En ce qui me concerne, je penche plutôt pour les classements des Américains, car c'est là que j'ai appris, en particulier les vues de Matthew Wood et de ses ouvrages, sachant que d'autres auteurs américains ont aussi abordé le sujet.
Ensuite, je me répète, mais ce modèle ne s'applique pas nécessairement d'une manière exclusive, il ne cherche pas à éliminer d'autres modèles de pratique. C'est un outil pour nous guider, c'est une manière de voir, qui m'a servi régulièrement, qui m'a donné de bonnes inspirations... bonnes dans le sens "efficaces", qui aident. Il complémente très bien d'autres modèles de pratique.
Allez, on démarre avec l'échelle de température chaud/froid.
En ce qui concerne le chaud.
Un tissu qui est chaud, c'est un tissu qui est en hyperactivité. Le métabolisme est élevé, la fonction est exagérée. Localement, c'est rouge, enflammé. Ce sont des conditions aiguës en général, avec une réponse immunitaire exagérée localement. La douleur peut être aiguë. Il peut y avoir sécrétion de mucus de couleur jaune, voire verdâtre, dénotant une infection.
Donc on parle d'inflammation aiguë ici, en général passagère, avec sensation de chaleur.
Pour une situation infectieuse hivernale par exemple, on pourrait penser aux fleurs de sureau, mélangées à de la menthe poivrée, deux plantes d'énergétique rafraichissante, pour un effet diaphorétique, pour faire sortir la chaleur d'une manière globale au travers des pores de la peau, une stratégie très utilisée par les médecins des années 1800 - début 1900. Ici on accompagne les processus naturels, on ne bloque rien.
Si on avait une condition de peau vraiment rouge et enflammée, une crise d'eczéma peut-être, ou de rosacée, on irait rechercher l'effet rafraichissant et apaisant des rosacées justement, et là je parle de la famille botanique, avec en particulier la fleur du rosier, donc la rose, que l'on pourrait appliquer localement sous forme d'infusion ou d'hydrolat par exemple.
S'il y avait inflammation de la muqueuse digestive, on voit en phytothérapie américaine l'utilisation de plantes acides comme les oseilles, car l'acidité est rafraichissante. En particulier l'oseille crépue (Rumex crispus), mais les autres oseilles sont parfois utilisées, les racines particulièrement.
On peut avoir des crises inflammatoires articulaires, c'est rouge, c'est chaud. En externe, on irait peut-être rechercher l'effet rafraichissant de la gaulthérie. En interne, l'amertume du ményanthe, du moins en phytothérapie américaine, ou l'amertume de la partenelle pour moduler cette inflammation. Sachant que dans ce modèle, l'amertume est vue comme rafraichissante.
Dans ce langage, on peut parfois parler d'un organe qui est chaud, dans le sens "qui a une activité un peu trop exagérée", un peu trop élevée. Un peu comme un moteur qui tourne trop vite et qui va finir par chauffer. Une hyperthyroïdie, c'est une thyroïde considérée comme "chaude" dans ce modèle. Un foie qui fabrique beaucoup de triglycérides et de cholestérol est un foie qui est chaud, qui fabrique beaucoup de matériaux de construction. Un cœur et un système cardiovasculaire qui sont chauds, c'est une situation de rythme rapide, de tension élevée.
Dans ce modèle, pour rafraichir, on va aller chercher dans l'amertume. Par exemple pour un foie un peu chaud, l'amertume de la feuille d'artichaut ou de la fumeterre. Ou dans l'acidité. Pour un cœur un peu chaud, l'acidité des cenelles d'aubépine, de l'hibiscus. Ou retour à l'amertume, avec la feuille d'olivier.
Pour une thyroïde un peu chaude, l'amertume de l'agripaume ou du lycope.
Bien sûr, ces situations demandent une supervision médicale, vous vous en doutez.
A l'autre bout du spectre, on a la froideur. Et là, on parle de la fonction, d'un ralentissement profond, du fait que la flamme de la vie, dans les tissus, ne brule pas assez fort. Pour certaines conditions, on est passé dans le chronique, le système n'a plus assez de chaleur, de vitalité pour terminer la résolution d'un problème.
Donc ça traine, ça s'installe pour le long terme. Ca ne circule pas assez d'un point de vue artériel, les tissus n'éliminent plus assez les déchets d'un point de vue veineux et lymphatique, on peut avoir stagnation, donc humidité associée à cette froideur.
Ici, on veut ramener la chaleur avec des plantes aromatiques ou des épices. Et on parle surtout des aromatiques du sud, du bassin méditerranéen ici. On ne parle pas de menthe poivrée, qui techniquement est une aromatique, mais rafraichissante. On parle de thym, romarin, sauge, sarriette, origan.
Dans les épices, on a le piment, le gingembre, le raifort, le poivre. Ce sont des plantes qui ramènent la circulation, donc la fonction, au travers soit d'un effet irritant local, soit au travers d'une vasodilatation périphérique. Le thym réchauffe en irritant légèrement, le gingembre réchauffe en vasodilatant.
Un exemple d'une condition froide pulmonaire, c'est peut-être une situation qui traine, il y a eu infection pendant l'hiver, et là, quelques mois plus tard, il y a toujours un fond de toux, une fatigue. On veut réchauffer tout ceci avec du thym, de l'origan, du gingembre. Ceci va redémarrer le processus d'expectoration, stimuler l'immunité au passage. On veut ramener la chaleur et la fonction.
Un exemple d'une condition froide utérine, ce sont des règles longues, mal définies, ça démarre lentement, les pertes et saignements trainent en longueur. Là, on vient réchauffer et faire circuler avec le gingembre, la sauge, l'achillée. En particulier chez la personne qui a déjà une constitution froide.
Sur un terrain digestif froid avec stagnation, fermentations, on a la chaleur des baies de genièvre, des aromatiques du sud, des graines de cumin, de carvi.
La deuxième échelle, c'est l'humidité. On commence par le sec.
Un tissu sec, c'est un tissu qui n'est plus assez irrigué pour maintenir une bonne intégrité. On gardera cette image d'une terre tellement sèche qu'elle se craquelle, comme du parchemin.
Ceci peut toucher les muqueuses - de la bouche, de l'œil, du vagin. Ça peut toucher la peau, le cuir chevelu. C'est pas pour rien qu'on a le réflexe de mettre des lotion ou des crèmes lorsqu'on a une zone très sèche, un endroit qui démange et qui desquame tellement c'est sec.
On fait la distinction entre sécheresse par manque d'eau et sécheresse par manque de lipides, car les deux sont nécessaires pour assurer une bonne qualité des tissus. Sur la peau ou sur les muqueuses, lorsqu'on y a accès, on utilise parfois une émulsion huile/eau, ce qu'on appelle une crème, justement car elle contient les deux éléments.
A l'intérieur, le manque de lipides sera compensé par l'alimentation et l'efficacité de l'axe hépato-biliaire. Le manque d'eau sera compensé par l'hydratation et les plantes mucilagineuses. Les mucilagineuses ont clairement une action humidifiante par contact, sur une muqueuse sèche et irritée, mais elles ont aussi une action systémique. On n'arrive pas à expliquer l'action systémique aujourd'hui vu que les mucilages sont de grosses molécules qui ne pénètrent pas en circulation sanguine. On parle d'action réflexe se faisant au travers du système nerveux. En tout cas, elles soulagent ces situations.
Par exemple, lorsqu'il y a gène pulmonaire, ou inflammation avec sécheresse et peu d'expectoration, les plantes mucilagineuses, comme le bouillon-blanc ou le tussilage, viendront apporter leur aide. Pour une sécheresse digestive avec constipation, fleurs de mauve pour un démarrage en douceur, ou psyllium. Graines de lin si sécheresse vaginale pendant la ménopause, graines qui contiennent aussi des phytoestrogènes.
A l'inverse, on a la condition d'humidité.
Un tissu humide, dans son état de déséquilibre, c'est un tissu qui est submergé par les liquides et n'arrive pas à les évacuer. Soit il y a rétention à cet endroit, et donc les systèmes veineux et lymphatiques ne font pas leur travail de drainage, en supposant qu'il n'y a pas d'état pathologique touchant le cœur ou les reins.
Ou alors c'est qu'il y a suintement abondant, ce qui nous amènera aussi à un état qu'on va définir dans quelques minutes de relâchement. Dans le sens où le tissu est trop relâché, trop perméable et il y a exsudations exagérées.
Ici, si l'humidité est à l'intérieur des tissus, on utilise des plantes asséchantes de type diurétiques. L'effet diurétique est, en soi, asséchant, on crée une perte de fluide par le système urinaire. Soit on a accès à la zone et on peut agir par contact dans un cas d'exsudation, et là ce sont plutôt les plantes riches en tanins que l'on va utiliser. Elles vont assécher en resserrant les tissus trop perméables.
Parlons maintenant de l'échelle tension / relaxation. Cette échelle est une spécificité de la pratique Physiomédicaliste américaine, elle sort un peu du cadre classique chaud/froid/sec/humide. Mais elle apporte de l'information en plus. On commence par l'état de tension.
Comme son nom l'indique, c'est une zone qui est trop tendue pour qu'une bonne fonction puisse se faire. La circulation sanguine et lymphatique est entravée. Les échanges se font mal. L'état spasmodique est un état de tension exagéré. Cet état peut toucher les muscles lisses à l'intérieur de toutes les cavités et les tubes du corps, ou les muscles squelettiques.
Les plantes utilisées ici sont des plantes relaxantes des muscles lisses ou des muscles squelettiques, en fonction du besoin. Un autre terme utilisé, c'est le terme antispasmodique. Bien que, techniquement, un spasme est une contraction brusque et temporaire, souvent douloureuse, et ce n'est pas forcément toujours le cas. On peut avoir aussi un état de tension "continu" en quelque sorte.
Comme pour tous les états, on peut voir un état de tension à différents endroits du corps.
Le système respiratoire, avec un état de toux spasmodique et une personne complètement épuisée par ces séries de spasmes, de très fortes tensions musculaires. Le réflexe de toux est une succession de tension et relaxation. Tension, le diaphragme se contracte, on expulse. Relaxation, on regonfle le ballon, on reprend de l'air pour pouvoir re-comprimer le tout. Si l'état est trop tendu, on n'a pas assez d'amplitude du mouvement, donc l'expectoration peut mal se faire. D'où l'utilisation de certaines plantes comme le coquelicot, qui est antispasmodique à affinité respiratoire, mais aussi un relaxant général.
Le système reproducteur féminin avec les crampes pendant les règles, cette forte tension et constriction douloureuse des muscles de l'utérus. Ici, une antispasmodique très classique et remarquable, c'est l'achillée millefeuille.
Le système digestif qui a trop travaillé d'un point de vue musculaire, peut-être par manque de sécrétions digestives, peut-être parce qu'on a trop mangé. Ici une antispasmodique classique c'est la graine de fenouil.
Le système urinaire avec les crampes des différents tubes, une constriction réflexe associées au passage de sable ou d'un petit calcul. Ici les antispasmodiques classiques, du moins dans la pratique américaine, sont la viorne, l'igname sauvage.
D'un point de vue muscles squelettiques, parfois une zone va se contracter en réponse à une forte inflammation, ou un dommage. Par exemple, des douleurs aux lombaires peuvent être accompagnées de spasmes douloureux. On peut avoir des céphalées de tension avec une sensation de tension du cou, des épaules. Ici, les antispasmodiques et relaxantes peuvent aider.
Ensuite, nous avons l'état de relâchement. Ici nous avons des tissus qui ont perdu leur intégrité, leur tension naturelle, cette tension qui maintient les fluides à l'intérieur.
Pour comprendre le tissu trop relâché, il faut s'imaginer, par exemple, une muqueuse qui a perdu son intégrité. Elle est boursouflée, suintante, spongieuse, parfois avec micro saignements. Il y a du mucus qui suinte.
Ou parfois, ce sont des tissus qui n'arrivent pas à exercer assez de force pour faire leur travail. Un exemple serait la muqueuse et les tissus du système urinaire dans une situation d'incontinence. On s'imagine une zone qui n'a pas assez de tension pour garder les liquides à l'intérieur. À l'extrême, ça peut être une situation de prolapsus, d'organes qui ne sont plus tenus par la structure musculaire et ligamenteuse.
Ici, pour retonifier la zone, on va utiliser des astringents. Donc dans ce modèle, les tanins sont considérés comme toniques des tissus. On veut resserrer, on veut tendre.
Notez qu'au passage, les tanins vont assécher ici, les suintements de mucus, les micro saignements, c'est l'action asséchante par contact dont on a déjà parlé.
OK, c'est terminé pour la revue de tous les états de déséquilibre au niveau "micro", au niveau des tissus. On avait déjà vu le "macro", les tendances constitutionnelles, la dernière fois. Maintenant, on fait quoi avec tout ceci ?
Eh bien, on essaie de sélectionner les bonnes plantes pour les bonnes conditions, et idéalement des plantes qui sont bien adaptées à la constitution de la personne aussi. Ça, c'est l'idéal. Mais je vous dirais qu'au départ, déjà, choisir les bonnes plantes pour la condition locale, pour le déséquilibre "micro", c'est très bien, c'est un bon départ.
Je sais, à ce stade, tout ceci est très générique, je vais envisager d'autres épisodes dans lesquels on ira explorer quelques exemples concrets. Pour l'instant, je vais faire une petite pause de l'énergétique pour passer à d'autres sujets, mais ne vous inquiétez pas, j'y reviendrai plus tard.
Allez, je vous laisse, à très bientôt pour la suite !
Énergétique des plantes : une introduction : (abonnez-vous au podcast ici)
En 2014, j'ai écrit un article qui s'appelait "énergétique des plantes". C'est un article qui a suscité beaucoup de questions et d'intérêt au fil des années. Donc j'ai enfin décidé de vous faire une série sur le sujet.
On va parler de température, d'humidité. Non, ce n'est pas un épisode sur la météo. On va parler d'état des tissus. Non, ce n'est pas un épisode sur la couture, je ne suis vraiment pas qualifié pour parler couture, bien que j'arrive à repriser mes chaussettes, comme ma mémé me l'avait montré !
Non, on va surtout parler de comprendre les propriétés des plantes. Une manière que moi, j'ai apprise des Américains, et qui m'a beaucoup plu de par sa simplicité.
Ce concept étant un peu long à expliquer, je vais diviser en plusieurs épisodes. Vous avez le premier aujourd'hui, j'essaierai de vous faire les autres plus ou moins dans la foulée, c'est pas sûr que j'y arrive. Mais ne vous inquiétez pas, ils vont arriver.
Avant de démarrer, je vous rappelle deux choses importantes. Tout d'abord, je ne suis pas médecin, je ne suis pas pharmacien, je ne suis pas professionnel de la santé. Je suis là pour partager des informations avec vous. Mais ceci ne remplace absolument pas un suivi médical, et n'a pas vocation d'être diagnostic ou prescription ou autre acte médical.
D'abord, un peu d'historique. Ce concept, il nous vient de la nuit des temps. L'humain a toujours voulu comprendre et expliquer le monde qui l'entoure. Et il l'a fait avec les outils à sa disposition.
À une époque, on ne connaissait pas la chimie des plantes. On ne connaissait pas le fonctionnement du corps humain de l'intérieur vu au microscope. Mais on savait observer, et on savait utiliser tous les sens. Le nez, la bouche, le toucher, l'observation très précise d'une situation. Quelle apparence une personne avait globalement, quelle apparence avait une partie du corps en déséquilibre, comment ça évoluait. Et au fil du temps, on a créé des modèles de compréhension qui arrivaient à expliquer ces observations.
Ces observations, on les a liées au monde tout autour de nous, et aux éléments qui constituent la vie. L'eau, l'air, la terre, le feu, le vent. Une situation pouvait être chaude ou froide. Au toucher, à l'apparence enflammée ou au contraire à une situation qui manque de vie. La chaleur, c'est la vie. La froideur, à l'extrême, c'est la mort. Le vent apporte le changement.
Une situation pouvait être humide ou sèche, au toucher, à l'observation, à l'écoute. C'était un modèle que tout le monde pouvait comprendre. Le microcosme, le monde à l'intérieur du corps, reflétait le macrocosme, le monde à l'extérieur.
Ce modèle, on va l'appeler l'énergétique. Énergétique d'un déséquilibre, et énergétique des plantes qui vont venir rétablir l'équilibre.
Dans toutes les traditions du monde, à un moment où à un autre, on voit apparaitre ces notions de chaud/froid/sec/humide. On les retrouve en médecine chinoise, ayurvédique, tibétaine, unani. Même chez nous, dans les traditions qui sont à la base de nos courants de pensée, c'est-à-dire les civilisations anciennes, grecques et romaines. On voit ces notions dans les écrits d'Hippocrate et de Galien par exemple.
Mais alors, pourquoi aller déterrer un vieux modèle poussiéreux comme celui-ci, qui a largement été supplanté par la science ?
Alors d'abord, pourquoi vouloir créer des exclusivités ? Pourquoi ne pourrait-on pas utiliser différents modèles de pratiques ? Il n'y a aucune contradiction entre l'énergétique des plantes et l'anatomie-physiologie humaine, comme on la comprend aujourd'hui. Les Américains ont d'ailleurs très bien connecté les deux.
Moi, j'aime bien piocher dans différentes traditions. De comprendre les plantes par la botanique, par la physiologie humaine, par les catégories de constituants principaux, par la tradition de différents pays, et par l'énergétique.
Ici en France, on a parfois des réactions assez intéressantes, du style : "ouh là, c'est quoi ton truc de perché, commence pas avec tes histoires new-age d'esprits de la nature, de lutins, etc.". L'énergétique, c'est pas ça du tout. C'est quelque chose de très ancré, de très terre à terre.
On est dans le toucher, le goûter, le sentir et le ressenti, on est dans notre corps.
Aujourd'hui, en ce qui me concerne, j'aime ce modèle, pas en exclusivité mais en complémentarité, car d'abord, pour moi, il est beau. Il est beau dans sa simplicité. Il est beau dans sa manière de nous ramener dans notre corps, notre ressenti. Et il est beau car il nous reconnecte aux éléments.
A ce stade, il faut que je vous explique où j'ai acquis ces notions, je pense que c'est important d'avoir ce contexte. J'ai fait mon apprentissage aux Etats-Unis, j'y ai passé une quinzaine d'années de ma vie, c'est là que pour moi, tout a démarré, donc je suis assez proche de l'herboristerie américaine.
Aujourd'hui, ces concepts d'énergétique sont très présents dans la pratique américaine de l'herboristerie thérapeutique. J'estime que ce sont eux qui ont le plus développé l'intégration de cette vision dans nos pratiques occidentales.
Donc soyons clairs, je ne vais pas vous parler de l'énergétique de la médecine chinoise ou ayurvédique, qui comporte des modèles de pratique très sophistiqués, d'autres personnes le feront largement mieux que moi. Ici on va parler d'un modèle très simplifié, mais qui peut s'intégrer facilement dans nos modèles de travail occidentaux.
Dans le reste de cet épisode, je vais donc vous présenter l'énergétique telle que je l'ai apprise, version américaine. Et notez, au passage (vous me connaissez), que mon but, ce n'est pas de m'approprier ce terme "d'énergétique" qui aura différentes significations pour différentes personnes.
Bien, maintenant qu'on a situé le contexte, on plonge dans le sujet et je vous explique le plan d'attaque.
Dans ce premier épisode, je vais vous parler des termes énergétiques qui s'appliquent aux plantes. Et dans un prochain épisode, je vous expliquerai comment ces mêmes termes s'appliquent à un individu, sa constitution, mais aussi, localement, dans son corps, à un état particulier de déséquilibre. Ce que les américains appellent "l'état des tissus".
Et puis on finira par l'association des deux, comment une plante qui a une énergétique opposée à la condition peut ramener l'équilibre. Bien sûr, on ne va pouvoir que survoler la situation, vous vous en doutez. Mais déjà, si vous commencez à ressentir intuitivement quelques bases, je pense que c'est, pour moi, mission accomplie.
Pour décrire les termes d'énergétique des plantes, on va suivre 3 axes. Les deux premiers, vous les connaissez déjà. Le 3e, probablement pas.
Premier axe : la température
Simple. Chaud ou froid ? La plante a-t-elle un caractère réchauffant ou rafraichissant ?
Bien sûr, on ne parle pas de vraie température (en degré Celcius) ici, mais d'impression que la plante va laisser. Si je met un thermomètre dans un piment frais et dans un concombre du jardin, la température sera à peu près la même, celle de la pièce dans laquelle je les ai stockés. En revanche, l'énergétique du piment, c'est clairement réchauffant, et celle du concombre, c'est clairement rafraichissant.
L'été, lorsqu'il fait très chaud, je vais plutôt être attiré par une salade de concombres et une tranche de pastèque, deux végétaux d'énergétique rafraichissante, alors que l'hiver, je vais plutôt être attiré par une soupe un peu relevée, un peu épicée.
Avec la pratique, on peut parler de différents degrés de chaleur ou de fraicheur. Donc une plante peut avoir une énergétique très réchauffante, ou juste tiède. Pareil pour la partie rafraichissante. D'ailleurs, on dit parfois "refroidissante", qui note un degré de froid supérieur à "rafraichissante". Une plante peut aussi être neutre en température, ni réchauffante, ni rafraichissante.
Deuxième axe : l'humidité
Simple aussi. Humide ou sec ? On parle aussi de plante humidifiante ou asséchante.
Et là, c'est pareil, ce n'est pas forcément lié à la quantité de fluides que la plante contient. Mais à l'effet que la plante va créer sur notre système.
On peut avoir différents degrés d'humidifiant ou d'asséchant ici aussi.
Troisième axe : la tension
Celui-là est un peu particulier, spécifique de la pratique américaine, et a été développé, en grande partie, par ce que les Américains appellent le courant Physiomédicalistes des années 1800 à début 1900.
Tendu ou relâché ? On parle aussi de plante tonifiante ou plutôt relaxantes des tissus. Ce dernier axe, je vous en parlerai surtout dans un prochain épisode, lorsqu'on parle des états des tissus de notre corps.
Donc, je répète :
Ce sont des notions qui mettent du temps à murir d'un point de vue compréhension. Donc Il faudra faire des passes encore et encore sur le sujet, ne soyez pas trop pressé.
Prenons une plante comme le gingembre. Elle est de nature réchauffante, cela ne vous surprendra pas. C'est l'effet qu'elle nous laisse en bouche, puis plus tard dans le tube digestif et plus tard encore dans tout le corps. Et localement aussi, si on appliquait une préparation huileuse à base de gingembre sur des muscles ou des articulations par exemple.
Globalement, les épices sont réchauffantes : cannelle, piment, safran, curcuma, poivre, clou de girofle, etc. Chacun à différents degrés. On comprend que le piment est largement plus réchauffant que le curcuma par exemple.
Les aromatiques du sud de type thym, romarin, sarriette, origan sont aussi de nature réchauffantes. Et là, on pourrait dire que tout ce qui est riche en substances aromatiques qui irritent un peu les tissus, qui piquent un peu, c'est réchauffant. Ce qui irrite un peu ramène la circulation, et donc la chaleur, la vie, la fonction.
L'ail est considéré comme réchauffant. Toutes les plantes qui contiennent des glucosinolates, ces fameux constituants soufrés, comme les brassicacées, les moutardes, sont réchauffantes. Eh oui, c'est piquant, ça fait circuler. Comment pensez-vous que le cataplasme à la moutarde fonctionne ?
Tout ce qui est excitant et stimulant du système nerveux est souvent considéré comme réchauffant. Car la chaleur est associée au mouvement. On a de l'activité, du métabolisme. Le ginseng asiatique est considéré comme chaud. Chez nous ,les toniques aromatiques comme le thym le romarin, la sauge, la sarriette, ces plantes que l'on prenait lors des convalescences, sont réchauffantes.
Globalement, tout ce qui fait circuler, qui réchauffe l'intérieur, qui fait du bien en hiver lorsqu'on se sent un peu froid, ce sont des plantes qui ont une énergétique réchauffante. Regardez la tradition.
Alors attention, on ne parle pas des plantes que l'on utilisait dans les fortes fièvres, car là on va rentrer dans le refroidissant, on en reparlera dans un prochain épisode. On parle d'un tout début de froid, lorsqu'on sent le froid qui a pénétré le corps, on grelotte… A ce stade, on voulait réchauffer.
La menthe poivrée (ou les autres menthes d'ailleurs) ont une énergétique rafraîchissante. Elles laissent cette impression de fraicheur en bouche ou localement si on applique une préparation à base de menthe sur un endroit du corps.
Les plantes diaphorétiques, qui font transpirer sans être de nature épicée, qui font évacuer "l'eau chaude du corps", comme le sureau ou le tilleul, sont classées comme rafraichissantes.
Les plantes amères comme la gentiane, l'agripaume, la verveine officinale, la passiflore, le pavot de Californie, le chardon bénit et bien d'autres amères sont de nature rafraichissante.
Les plantes qui ont un goût acide comme l'hibiscus karkadé, la mélisse, les baies de sumac, les baies de sorbier sont de nature rafraichissantes.
Les plantes riches en mucilages sont de nature rafraichissante car elles capturent et véhiculent l'eau et c'est cette eau qui va apporter la fraicheur, laisser une sensation apaisante lorsqu'une zone est un peu irritée.
La guimauve. C'est l'exemple typique de l'humidifiante. Cela ne vous surprendra pas, sa richesse en mucilage, son effet gélatineux en bouche, son effet apaisant si on l'applique localement là où c'est sec. Mais on vient de voir qu'elle est de nature rafraichissante aussi. Donc elle a les deux étiquettes.
Globalement, les plantes riches en mucilages seront de nature humidifiante : fleur de mauve, fleur de bouillon blanc, feuilles de grand plantain, feuilles de violette, rhizome de réglisse, la stellaire intermédiaire, le gaillet gratteron, etc.
La ronce est de nature asséchante. Elle laisse cet effet astringent en bouche, elle va freiner les échanges de liquides au niveau local. Effet bouche sèche et pâteuse.
Globalement, les plantes riches en tanins seront asséchantes, surtout localement sur les tissus.
Et les plantes très diurétiques comme l'ortie seront asséchantes, globalement, sur la personne. Logique, on va perdre une partie de nos fluides.
Les épices et autres plantes classées dans les fortement réchauffantes sont aussi asséchantes. Ici on a cette image du feu qui fait évaporer l'eau.
Donc vous voyez déjà comment je fais la distinction entre l'effet global, sur la personne, et l'effet local, sur les tissus. Mais ça, on en reparlera plus tard dans un autre épisode sinon je vais trop compliquer les choses aujourd'hui.
Pour l'instant, je ne vais pas vous parler non plus du dernier axe tension/relaxation, j'introduirai ceci plus tard. Je voulais juste planter une petite graine au sujet de cet axe.
Du coup, basé sur ce qu'on vient de dire, vous commencez à voir comment une même plante peut être classée sur les 2 axes chaud/froid et sec/humide.
La guimauve : rafraichissante et humidifiante.
Le romarin : réchauffante et asséchante.
Idéalement, toutes les plantes seraient classées sur ces deux axes. Mais c'est parfois compliqué de trouver le couple. Parfois on a juste une classification sur un seul axe. Et puis parfois, il n'y a pas d'accord entre différentes traditions, différents pays, différents auteurs.
Parfois aussi la réflexion est complexe car l'action de la plante est complexe. Prenons notre chère achillée millefeuille. Elle est bien amère, donc plutôt rafraichissante. Oui mais elle a aussi cette partie aromatique et circulatoire, elle fait bouger le sang, décongestionne, donc un aspect plutôt réchauffant. Et puis elle est aussi diaphorétique, elle aide à évacuer la chaleur. Waouh... Alors ?
Eh bien pour l'instant, on va botter en touche, car si on commence à parler de tous ces cas particuliers, je vais vous perdre et on va perdre la beauté et la simplicité du modèle. Donc restons avec du simple. Mais je voulais tout de même vous montrer que nous aussi, au fil de la pratique, on va décliner ce modèle à des niveaux montants de complexité.
Si vous lisez l'anglais, vous n'aurez pas trop de mal à trouver des classifications pour les plantes les plus communes. Plusieurs auteurs ou praticiens américains en parlent régulièrement : Matthew Wood, David Winston, Jim McDonald, Rosalee de la Forêt et d'autres.
Mais vous voulez peut-être faire l'évaluation par vous-même. Je pense que c'est important de le faire si vous vous intéressez à ce sujet, de s'entrainer en quelque sorte. Si vous le faites, un point important : il va falloir rester dans le corps et dans les sensations. C'est compliqué au départ pour les plus cérébraux d'entre nous.
N'allez pas trop analyser le pourquoi, le comment ça fonctionne. On est dans les impressions, dans le ressenti. On va se laisser guider par la bouche, le nez, et ce qu'on ressent à l'intérieur du corps, et ceci à différents moments :
Parfois, cette évaluation va vous sembler une évidence. Oui, ok, on revient au piment. Et puis souvent, au départ, ça peut sembler un peu tiré par les cheveux car... vous n'allez pas ressentir grand-chose ! Mais c'est normal, il faut de l'expérience, un peu comme il faut pratiquer la dégustation du vin, il faut pratiquer cette évaluation énergétique.
Une fois que vous avez fait une première lecture de la situation, vous pouvez aller valider vos impressions dans les classements déjà faits, comme je vous disais plutôt du côté américain si vous voulez une approche qui s'intègre dans les vues occidentales.
Du coup, à quoi ça sert l'énergétique des plantes? Eh bien, c'est une manière d'associer les plantes à des personnes, des constitutions, et des conditions de déséquilibres.
Quelles conditions ? Je pense que vous vous en doutez, les plantes rafraichissantes soulageront les conditions chaudes, les plantes asséchantes les conditions d'humidité, etc. Mais ça, on va se le garder pour un prochain épisode.
Merci d'être là, à très bientôt !
Ballote noire (Ballota nigra) : calme les états de tension et d'hyperexcitabilité : (abonnez-vous au podcast ici)
Et si on parlait de la ballote noire, la ballote puante, qu'on appelle aussi ballote fétide. Avec un nom comme ça, on a très envie de s'en préparer une petite infusion !
Bon, je me moque d'elle, mais je vais tout de même faire de mon mieux pour lui rendre justice. Son nom officiel, c'est la ballote noire, c'est une plante médicinale dont on ne parle pas beaucoup, que j'ai au jardin depuis plusieurs années, et qui devrait vous rendre quelques bons et loyaux services.
Avant de démarrer, je vous rappelle deux points importants. Tout d'abord, je ne suis ni médecin, ni pharmacien, ni professionnel de la santé. Je suis là pour partager des informations avec vous, mais ceci ne remplace pas un suivi médical, et n'a pas vocation d'être diagnostic ou prescription.
Et le dernier point, pour vous inscrire à ma lettre d'information gratuite, recevoir le petit livret-cadeau, le lien se trouve sous cet épisode.
On commence, comme d'habitude, par un peu de botanique. La ballote noire (Ballota nigra) est une plante vivace qui appartient à la famille des lamiacées.
Son apparence va vous rappeler celle de nombreuses lamiacées. Une grosse tige de section carrée. Des feuilles opposées décussées, c'est-à-dire que les feuilles sont insérées par deux, l'une en face de l'autre, sur la tige. Et à l'étage suivant c'est la même chose mais on a tourné de 90°. Donc si on regarde du haut, ça fait une croix. Vous trouverez des feuilles de la base de la tige jusqu'en haut, jusqu'aux inflorescences.
Les fleurs sont de couleur rose-pourpre, à 2 lèvres et organisées en groupe à l'aisselle d'une feuille, et vous les trouverez à plusieurs niveaux sur la tige. Le fruit est tetrakène, c'est-à-dire que si vous regardez au fond du calice, vous verrez 4 akènes organisés en carré, donc 4 petits fruits qu'on appelle vulgairement graines. Le calice est à 5 dents.
Quels sont les signes distinctifs qui pourraient la distinguer d'autres lamiacées.
Pour faire un travail précis, vous le savez, il vous faudra une flore. Ceci dit, les feuilles sont crénelées et crépues, et souvent, elles ont un aspect noircissant sur le pourtour, chose que vous ne verrez pas sur mes photos, car elle n'a pas cet aspect chez moi. Mais ça peut être un signe reconnaissable.
Mais ce qui reste le plus remarquable pour l'identifier, et là on revient à son nom "fétide", c'est son odeur. Complexe à définir, et chacun aura la sienne... en général on trouve que ça ne sent pas très bon. Le docteur Leclerc en son temps parlait de "moisi des caves humides et de la mèche qui charbonne". Je vous laisse rechercher ce terme de "mèche qui charbonne" et imaginer l'odeur qui en découle.
Pour moi, il y a aussi une odeur verte, d'herbe coupée.
Et en bouche, elle est bien amère, donc là faudra mâcher un tout petit bout de la feuille pour tester. Donc fétide et amère, elle a tout pour plaire !
On peut le confondre avec le lamier maculé (Lamium maculatum), bien que le lamier ait des feuilles plus dentées, plus... incisées.
C'est une plante nitrophile, ça il faut le savoir. On la trouve au voisinage des villages, des fermes, au bord des fossés, des chemins.
Elle suit parfois le parcours des animaux, un peu comme le marrube blanc (dont je vous ai déjà parlé), donc elle aime les sols riches, la fumure. La fraicheur aussi, donc chez moi en Provence, je la garde à l'ombre et je lui donne du fumier composté en début de saison, et un arrosage régulier.
Les parties utilisées, ce sont toutes les parties aériennes, sauf les tiges les plus grosses qui sont en général creuses et sans grand intérêt. On récolte idéalement en début de floraison, c'est à ce moment-là que vous allez pouvoir obtenir une belle récolte avec des feuilles, des fleurs ouvertes, des fleurs encore en boutons, le tout bien tendre et odorant.
Ensuite, au plus vous attendez, au plus les fleurs vont sécher. Ceci dit, la feuille est encore récoltable au besoin, parfois on a passé la période optimale et on peut encore s'en faire un petit sac.
Pour les préparations, on va y revenir dans quelques minutes. Parlons, pour l'instant, des propriétés médicinales...
La première propriété que je voulais vous présenter, c'est vermifuge. Et là, il faut aller voir du côté de notre cher médecin de campagne des années 1800, François-Joseph Cazin, qui nous dit, je cite :
"Je l'ai donné avec succès en lavement contre les ascarides lombricoïdes et les oxyures vermiculaires. Le suc épaissi et employé en suppositoire m'a souvent réussi contre ces derniers."
Je n'ai aucun recul sur cette utilisation, et je ne vous recommande certainement pas d'en faire un suc épaissi et d'en faire un suppositoire, bien trop délicat de nos jours. Mais peut-être qu'il y a quelque-chose à tester ici en prise interne, infusion ou mieux vu le goût, sirop.
Si Cazin en parle et la classe comme "vermifuge très actif", on prend note car à l'époque, on n'avait pas le temps de s'embarrasser avec des mesures qui ne fonctionnent pas. Ceci dit, comme expliqué, il parlait d'une utilisation en lavement ou suppositoire, et ce n'est pas quelque chose que je vous recommande de faire.
Du coup est-ce que c'est actif par voie orale, en sirop par exemple ? Je ne sais pas, mais personnellement je garde cette information dans mes archives, ça pourrait me servir un jour.
Parlons maintenant de son action sur le système nerveux. On voit la ballote positionnée pour tout un tas de déséquilibres. Cazin, qui cite d'autres auteurs, en parle contre l'hystérie, les névroses, l'hypocondrie.
Un peu plus tard, chez le docteur Leclerc, on retrouve des indications pour les troubles nerveux intenses, donc on parle ici de conditions avec agitation associée. Il en parle pour les phobiques anxieux, pour les troubles nerveux de la ménopause.
On l'utilise parfois pour les troubles du sommeil. En particulier si le sommeil est agité, entrecoupé. Globalement, on pourrait parler d'un effet sédatif nerveux lorsqu'on arrive à bien la doser en fonction de notre sensibilité.
Un fil conducteur, pour moi, c'est un état d'agitation nerveuse, de tension, d'angoisse. On n'est pas dans le cas d'une personne en état d'épuisement nerveux, apathique. Au contraire. Le mot hystérique est un peu fort et relève de la psychiatrie, mais c'est plus cette image au bord de la "crise de nerf", d'irritabilité à fleur de peau, qui représenterait, pour moi, la signature de la ballote noire.
C'est pour ça que par certains aspects, je la rapproche un peu de l'agripaume (Leonurus cardiaca), autre lamiacée que j'affectionne particulièrement, avec finalement une énergétique que je trouve assez similaire et des goûts... relativement proches, autant que l'on puisse les comparer.
Il peut y avoir une dualité cœur-mental présente, les deux excités, l'un excite l'autre et vice-versa, ce qui est assez classique. Un cœur qui s'emballe, c'est anxiogène, et à l'inverse, une situation d'angoisse excite le cœur.
D'ailleurs, le docteur Eric Lorrain en parle comme hypotenseur et bradycardisant, c'est-à-dire qui aide à faire baisser une tension trop haute ou un qui calme un cœur qui bat un peu trop rapidement, là encore, fort probablement, à cause de cette hyperexcitabilité nerveuse.
Bien sûr, pas de bêtises, c'est cardiologue avant ballote, s'il vous plait. Faut mettre les bonnes priorités.
On a un positionnement assez fort du docteur Leclerc pour soulager les bourdonnements d'oreille, donc on parle ici d'acouphènes. Il dit que la plante se montre réellement efficace pour faire taire, ou du moins pour atténuer cette activité anormale du nerf auditif.
Je ne sais pas comment elle fonctionnerait dans cette situation. Il faudrait peut-être discuter de la cause des acouphènes, si c'est circulatoire ou autre. Chez moi, par exemple, qui ait une oreille interne abimée à cause d'un choc acoustique, donc je n'ai pas de problème circulation cérébrale, je ne vois pas d'amélioration avec la ballote. Mais je ne suis pas représentatif de tous les cas, bien évidemment.
De toute manière, si Leclerc en parle dans des termes aussi forts, c'est qu'il y a quelque-chose à creuser.
Et si on voulait couvrir tous les axes, on la combinerait avec des plantes circulatoires cérébrales de type ginkgo ou petite pervenche.
La ballote est utilisée pour calmer les quintes de toux, dans la coqueluche par exemple. Et là on va rentrer dans la partie antispasmodique de la ballote.
On pourrait voir la toux quinteuse comme une incapacité du système nerveux à réguler cette réaction de toux, qui semble faire plus de dégâts que nécessaire. On va appréhender la prochaine quinte car c'est pas rien, ça secoue, c'est une situation assez anxiogène, et qui épuise la personne.
Donc là, la ballote va calmer ce réflexe trop prononcé.
Je cite Leclerc : "sous son influence, les quintes diminuaient d'intensité et de fréquence, les sujets accusaient moins d'anxiété avant l'accès, moins d'abattement après, souvent même une crise imminente avortait immédiatement après ingestion du remède".
Donc on voit ici une efficacité assez remarquable dans les mots de Leclerc.
On y pensera aussi pour les toux d'origine nerveuse, les toux irritatives qu'on a du mal à arrêter, qui peuvent nous rendre chèvre pendant la nuit. La meilleure forme ici serait le sirop, préparé un bon miel qui, lui aussi, a une activité régulatrice de la toux sèche.
Et pour finir, une propriété antispasmodique des muscles lisses. Ceci ne nous surprendra pas, on l'imagine bien en train de relaxer des nerfs trop tendus et qui crampent à l'intérieur du corps.
Donc indiquée dans les crampes digestives ainsi que les crampes menstruelles.
Le docteur Lorrain en parle aussi pour les spasmes des voies biliaires.
Passons maintenant aux préparations...
On écoutera le docteur Leclerc qui dit que la seule préparation qu'il juge potable est l'alcoolature, donc :
➜ Teinture préparée à partir de la plante fraiche.
Il recommande 20 gouttes par jour et par année d'âge dans la coqueluche.
Et pour les adultes, 1 à 2 cuillères à café dans les névroses. Fournier dose largement moins avec 25 à 40 gouttes 4 fois par jour pour les états nerveux. Par contre, il monte à 1 cuillère à café le soir pour les insomnies.
➜ Infusion, c'est possible, préparée à partir de la plante fraiche ou sèche.
Personnellement, j'arrive à la boire seule et bien dosée. Ce n'est pas une infusion plaisir, mais j'aime bien tout ce qui est amer... éventuellement un peu de jus de citron. Ceci dit, globalement, on fera bien de l'associer avec une menthe bien aromatique, ou de la mélisse, ou des graines d'anis par exemple.
Fournier recommande 15 à 30 g de plante sèche par litre d'eau. Chez Valnet, c'est 30 g de plante sèche par litre d'eau, 2 à 3 tasses par jour. Ce sont des dosages des années 1950 à 1980, donc mon conseil : commencez par de faibles quantités et testez pour voir si la plante vous convient.
➜ Sirop, comme évoqué plus haut, pour les problèmes de toux ou pour masquer le goût grâce à une substance sucrante.
Que ce soit pour l'infusion, la teinture ou le sirop, plusieurs prises par jour peuvent être nécessaires en fonction de la situation. Je vous laisse aller sur mon site pour explorer tous les processus de fabrication pour ces différentes formes.
Concernant les précautions, on va d'abord regarder la toxicité.
J'ai trouvé ici et là des affirmations qui ne comportaient pas de références détaillées. Donc j'ai pas mal fouiné, et j'ai trouvé des informations dans une thèse de pharmacie qui date de 1996, je vous mets toutes les références ci dessous comme d'habitude.
Dans cette thèse, on voit 2 autres références qui datent de 1982 et 1989. Ça commence vraiment à dater, mais on n'a rien de mieux. Dans ces études, on constate une absence de toxicité aiguë sur animaux avec différentes formes et dosages administrés.
Bien sûr, il reste la question au sujet d'une toxicité chronique éventuelle. Pourquoi se pose-t-on cette question ? Eh bien parce que certains centres de pharmacovigilance, dans le passé, ont noté des cas d’atteintes hépatiques qui restent très rares, mais qui ont été rapportées chez l’enfant en cas de dépassement de la posologie conseillée, et ceci pour une préparation qui contient de la ballote ainsi que 3 autres plantes et des excipients.
Donc déjà, vous savez ce que je vais dire, impliquer la ballote avec certitude, c'est compliqué. Ceci dit, les experts en la matière ont émis l'hypothèse suivante : Il est possible que les diterpènes de la ballote, comme ceux de la germandrée petit chêne (Teucrium chamaedrys), soient toxiques pour le foie.
Bien que, là encore, la toxicité hépatique provoquée par la germandrée serait, à ma connaissance, plutôt due aux alcaloïdes pyrrolizidiniques.
Si je vous ai perdu, je comprends bien, ce sont des discussions complexes. La conclusion, je vous rassure, on va faire très simple.
Une toxicité au long terme n'a pas été établie, à ma connaissance. Ceci dit, par principe de précaution, vu qu'on a des éléments qui sèment le doute : on va éviter une prise au long terme en continu, et donc faire des pauses régulièrement. Ou alors faire plutôt une prise sur du court terme, si c'est approprié pour les objectifs de la personne.
Je ne le mentionne pas systématiquement, mais sachez que par manque d'informations sécuritaires, de nombreuses plantes sont déconseillées chez la femme enceinte ou allaitante, et c'est le cas ici.
Je termine par un petit mélange à tisanes fort sympathique, formulé par Gilles Corjon, pour les crampes gastro-intestinales, un mélange qui me semble très bien aussi pour les crampes menstruelles.
On va mélanger :
1 cuillère à soupe pour 1/4 de litre d'eau, donc pour une tasse environ, en infusion, à prendre au besoin.
Merci d'avoir eu la patience de m'écouter jusqu'au bout. J'espère vous avoir fait découvrir un autre petit trésor qui pousse pas loin de chez vous.
Et comme vous pouvez le constater, on ne peut pas aborder les plantes médicinales d'une manière simpliste, à l'arrache, sinon on va passer à côté de pas mal de choses extrêmement importantes.
Allez, je vous retrouve très vite pour un prochain épisode.
Cazin, F., & Cazin, H. (1868). Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, avec un atlas de 200 planches lithographiées, par F.-J. Cazin. https://doi.org/10.5962/bhl.title.10980
Corjon, G. (2015). Se soigner par les plantes.
Fournier, P. (1947). Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France.
Leclerc, H. (1966). Précis de phytothérapie : essais de thérapeutique par les plantes françaises. Elsevier Masson.
Lorrain, E. (2019). Grand manuel de phytothérapie.
Thèse de pharmacie d'Anne-Lise Enderlin Segret (1991) :
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01768421/document
Les deux études mentionnées dans la thèse :
JOANNY (MF.) - La Ballote fétide: étude botanique et pharmacologique - Thèse de doctorat en pharmacie, Clermont-Ferrand, 1982.
MONGOLD (JJ.), CAMILLIERI (S.), SERRANO (JJ.), TAILLADE (C.), MASSE (JP.), SUSPLUGAS (P.) - Etude expérimentale de l'activité psychotrope de Ballota nigra - Phytothérapy, 1991, 36(37), 5-11.
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