Comprendre l'herboristerie : mélange ventre plat et cystite interstitielle : (abonnez-vous au podcast ici)
Bonjour,
Un petit exercice que vous avez l'air de bien apprécier, ce sont mes tentatives de comprendre des mélanges de plantes qui ont été formulés par quelqu'un d'autre. Et de le faire devant vous.
Pourquoi on fait ça ? Car on veut redevenir acteurs de notre santé, voilà pourquoi. Aujourd'hui, on a envie de savoir ce qu'on met dans notre bouche, que ce soit alimentaire ou médicinal. Les petites pilules pré-formulées de tel ou tel laboratoire, avec 12 plantes, 6 vitamines, 3 minéraux, c'est pratique. Je ne critique pas, car ça peut remplir un besoin.
Mais comprenons au moins ce qu'il y a dedans et pourquoi on a choisi ces ingrédients, au moins on pourra faire un choix avisé, et peut-être choisir un autre produit, un peu plus adapté à notre situation. Bon, ça ne vient pas du jour au lendemain, cette capacité de décrypter les différents mélanges. Mais ne vous inquiétez pas, on va s'exercer ensemble.
Et vous allez voir que parfois, moi aussi, je me casse un peu les dents, parce que je ne suis pas dans la tête du créateur du mélange. Mais peu importe, l'exercice est valable, et on va le faire ensemble. De toute manière, vous m'avez dit que ça vous aide à comprendre les grandes notions de phytothérapie et d'herboristerie, donc on y va.
Aujourd'hui j'ai choisi 2 mélanges à tisanes. Un mélange ventre plat d'une herboristerie, et un mélange tiré d'un livre d'une praticienne américaine expérimentée, histoire de vraiment changer de style et d'aller faire un petit tour outre atlantique.
Avant de démarrer, je vous rappelle deux petites choses. D'abord, je ne suis pas médecin, pharmacien ou professionnel de la santé. Aujourd'hui on va parler de situations qui nécessitent parfois un suivi médical. Donc ne faites pas n'importe quoi, consultez un médecin en premier lieu, les conseils que je vous donne ne se substituent pas à un suivi médical.
Deuxième point, vous nous demandez régulièrement comment vous pouvez soutenir notre effort et tout le contenu gratuit qu'on met à votre disposition depuis 2010 et qui représente un nombre incalculable d'heures de travail pour toute l'équipe - on vous met un lien sous cet article, on vous explique, avec toute notre gratitude.
Mélange ventre plat
Bien. On commence par un mélange du commerce qui nous vient d'une herboristerie française. Je ne vais nommer personne par respect pour le créateur du mélange. Mélange destiné à dégonfler un peu, perdre du ventre, perdre du poids.
Enfin, perdre du poids, pas exactement. C'est un mélange vendu sous le terme "ventre plat". Donc là, on ne dit pas directement que c'est pour perdre du poids. Mais on donne l'espoir que ça va aider à maigrir. Et comme vous le savez, c'est une grande préoccupation de pas mal de monde aujourd'hui, perdre du poids. C'est un sujet complexe car il n'existe pas vraiment de raccourcis. Mais on a toujours espoir qu'une petite tisane vienne nous aider à perdre 2 ou 3 kilos. Donc on joue un peu avec cette ambiguïté je trouve. Mais vous allez voir que "ventre plat", ça peut vouloir dire d'autres choses aussi.
Dans ce mélange :
- Fucus
- Reine des prés
- Vigne rouge
- Boldo
- Thé vert
- Verveine citronnée
6 plantes, je pense mélangées à parts égales.
Instructions : 1 cuillère à soupe du mélange par tasse, 2 tasses par jour, cure de 10 jours. Donc dosages et quantités assez classiques, une cure relativement courte.
Pourquoi ces plantes ? Le créateur du mélange s'est probablement posé la question suivante : quels seraient les leviers physiologiques que je pourrais activer, stimuler, pour permettre une sensation de légèreté. J'ai pas dit pour permettre de perdre de la masse graisseuse nécessairement, parce que ça, c'est compliqué, mais au moins pour avoir la sensation qu'on dégonfle un peu.
Le fucus : c'est une algue qui contient plein de choses intéressantes : polyphénols, polysaccharides, mucilages, minéraux, caroténoïdes, etc. Mais là, je vais vous dire pourquoi on est allé la chercher. Pour l'iode. L'iode est essentiel pour une bonne fonction thyroïdienne. Le créateur du mélange s'est probablement dit - un peu d'iode au cas où la thyroïde serait en hypofonction, ça ne peut pas faire de mal.
Si la thyroïde fonctionne au ralenti, on a aussi un métabolisme cellulaire au ralenti. On brûle donc moins de calories. Si on était en manque d'iode, ce qui n'est pas rare aujourd'hui, on avait déjà vu ça il y a 20 ans dans l'étude SU.VI.MAX, une proportion de la population n'en consommait pas assez, en particulier dans certaines régions. Globalement plus on s'éloigne de la mer, moins on en consomme. Et je doute que les choses se soient améliorées depuis.
Donc le créateur du mélange a voulu, en quelque sorte, fournir une petite supplémentation en iode, au travers de la tisane, au cas où ça pourrait activer un peu la fonction thyroïdienne et permettre d'élever un métabolisme trop bas. Bon, ok. C'est un peu simpliste, mais on comprend la logique.
La reine-des-prés : pourquoi l'utiliser ici ? Principalement, car elle est très diurétique. On va vous faire pisser une partie de votre eau, vous passez sur la balance, vous voyez l'aiguille qui a légèrement bougé vers la gauche... ou disons l'affichage numérique a baissé de quelques unités... eh oui, moi, j'ai connu les balances avec l'aiguille sans les piles. Bref. Plante très diurétique, on perd de l'eau et pas de la masse adipeuse.
Cela dit, la reine-des-prés, c'est aussi l'une de nos grandes anti-inflammatoires, au travers des dérivés salicylés qu'elle contient. Et on sait aujourd'hui qu'il existe un lien entre ce qu'on appelle "inflammation de bas grade" et prise de poids. Il y a probablement un cercle vicieux entre les deux, l'inflammation perturbe le métabolisme, on prend de la masse adipeuse, les adipocytes libèrent des substances pro-inflammatoire, et la boucle est bouclée. Donc il est possible que le créateur ait voulu jouer sur cet effet aussi. Et franchement, tirer sur ce levier anti-inflammatoire, au court terme, sur 10 jours, clairement ça ne va rien donner. Mais bon, c'était peut-être l'un des objectifs, je ne sais pas.
La vigne rouge : ça c'est intéressant. La feuille est riche en tanins, qu'on appelle proanthocyanidols, très connus pour tonifier le retour veineux et lymphatique. La vigne rouge permet une diminution de la perméabilité capillaire. Donc là, si on a une petite faiblesse du retour veineux qui provoque une fuite et une rétention d'eau, on va venir contrebalancer ça en partie. C'est bien pensé, agir sur le retour veineux et lymphatique pour drainer l'excès de fluides dans les tissus qui donne l'impression qu'on est un peu gonflé comme une éponge. Donc peut-être qu'on va dégonfler un peu et avoir l'impression d'un ventre un peu plus plat.
Le boldo : c'est une plante dépurative du foie, qui active la sécrétion biliaire, et qui est souvent utilisée pour débloquer des constipations chroniques qui pourraient être dues à des faiblesses hépato-biliaire. Mauvaise sécrétion de bile, mauvaise digestion, pas assez de liquides dans le tube digestif. Donc je pense que le créateur ici a voulu stimuler un peu le transit au cas où il y aurait une petite tendance à la constipation, qui pourrait provoquer cette sensation qu'on se sent constamment ballonné.
Si on débloque le transit, moins de stagnation dans les intestins, et on retrouve la sensation d'un ventre un peu plus plat. Peut-être. C'est pas très élégant comme stratégie, mais OK.
Le thé vert : il a été beaucoup étudié pour ses capacités à activer la lipolyse, c'est-à-dire comme brûle graisses. On a des études qui le démontrent. En revanche, je vous dirais que globalement, les pertes de poids attribuables au thé vert ne sont pas très excitantes, on l'a vu dans les études. Il faut prendre des formes concentrées en gallate d'épigallocatéchine (on utilise l'acronyme EGCG pour ces substances).
Donc c'est pas une simple tasse de thé vert qu'on a testé dans le plus gros des études, ce sont des concentrés qui coûtent relativement cher. Il faut les prendre pendant plusieurs semaines, et lorsqu'on arrête, souvent, le peu qu'on a perdu revient. Mais bon, ok, on comprend l'inclusion du thé vert ici. C'est peu convaincant comme brûle graisse, car il n'y en aura pas assez dans ce mélange pour un effet marqué. Et pour finir...
La verveine citronnée : qui est relaxante, qui rajoute un goût sympathique au mélange. On sait que les niveaux de stress élevés d'une manière chroniques favorisent les dérèglements métaboliques. Ce n'est pas 1/6ᵉ d'une cuillère à soupe qui va calmer une situation de stress, mais bon, ok, là encore, on voit une petite logique.
Voilà pour mon analyse, c'est un mélange plutôt bien réfléchi avec les contraintes qu'on s'est données, c'est-à-dire un mélange qui a bon goût, qui se dose à la cuillère à soupe, qui vient activer différents axes pour aider la personne à dégonfler un peu sur le court terme.
Cela dit, les résultats seront probablement décevants en fonction des attentes, tout va dépendre de la situation initiale, si on avait beaucoup de rétention d'eau par exemple, ou un mauvais retour veineux, etc. Personnellement, je suis moyennement convaincu, mais j'espère vous avoir aidé à comprendre le mélange et les différents leviers d'action que le créateur s'est donné.
Mélange 2 : cystite interstitielle
On passe au 2ᵉ mélange, qui vient d'une praticienne expérimentée aux États-Unis. Je voulais aller piocher de l'autre côté de l'Atlantique pour varier un peu les manières de faire. Mélange du docteur Jill Stansbury, pour une cystite interstitielle. On l'appelle aussi syndrome de la vessie douloureuse. C'est une condition chronique caractérisée par des douleurs pelviennes, une sensation de vessie pleine, des envies très fréquentes d'aller uriner avec une sensation d'urgence.
Ce n'est pas une cystite infectieuse, et ça il faut le noter. Donc on ne va pas insister sur l'immunité, sur les plantes désinfectantes du système urinaire comme on le ferait pour une cystite infectieuse. La cystite interstitielle, c'est quelque chose qui s'installe d'une manière chronique, sans infection apparente, et qui affecte la qualité de vie de nombreuses personnes.
On a quelques hypothèses de travail pour nous aider, dont une liée à des lésions de la muqueuse de la vessie. La muqueuse à l'intérieur de la vessie devient abimée et poreuse. Ce qui va permettre à des substances irritantes d'entrer en contact avec les tissus sous-jacents. Ils atteignent probablement la couche des muscles lisses qui tapissent la vessie et viennent les titiller et les irriter, ce qui provoquerait cette envie d'expulser l'irritant et donc de vider la vessie. Si vous mettez un irritant à l'intérieur du corps, que ce soit les poumons, les intestins, la vessie ou autre, le réflexe du corps, c'est de l'expulser. Poumons ➜ expectoration. Intestins ➜ diarrhée. Vessie ➜ urination.
Mais d'où viennent ces irritants ? Bonne question. Peut-être de l'environnement, peut-être de notre alimentation. On constate que certaines personnes voient leur cystite interstitielle s'aggraver lorsqu'elles consomment des épices, des boissons caféinées, de l'alcool, des agrumes. Donc il y a toute une réflexion à faire au sujet de l'alimentation.
Il y a peut-être un lien avec une inflammation intestinale chronique, on voit que cette cystite est parfois associée à un syndrome de l'intestin irritable par exemple, qu'on appelle aussi colopathie fonctionnelle. On voit une coexistence de la condition avec la fibromyalgie, ce qui est assez intriguant.
On pense que localement, autour de la vessie, il y a une hyperréactivité du système nerveux à ce stimulus d'irritation. Donc l'irritation arrive jusqu'aux terminaisons nerveuses, ok, mais on a aussi un système nerveux qui semble démarrer au quart de tour, peut-être un peu trop vite, un peu trop fort, quelque-chose qu'on retrouve au niveau intestinal dans la colopathie fonctionnelle d'ailleurs...
Je ne vais pas aller plus loin, ceci n'est pas un épisode sur la cystite interstitielle, mais je trouve le sujet assez fascinant, donc ça fera peut-être l'objet d'un autre épisode. Je vais plutôt me concentrer sur le mélange et essayer de vous l'expliquer au travers des différentes hypothèses que je viens de vous donner.
Dans ce mélange à parts égales :
- Centella asiatica, plante de médecine ayurvédique
- Souci, qu'on appelle parfois calendula
- Eupatoire pourpre, un eupatoire que l'on trouve aux Etats-Unis
- Réglisse
- Millepertuis
- Prêle
- Guimauve
Voici mon interprétation du mélange.
D'abord, des plantes riches en mucilages qui sont adoucissantes et calmantes des muqueuses irritées : et là, on a la guimauve et la réglisse.
La réglisse est beaucoup plus qu'une source de mucilage car elle a aussi cet aspect anti-inflammatoire global et systémique. Mais vu la quantité relativement faible ici, supposons qu'on l'utilise uniquement comme adoucissante des muqueuses.
Les mucilages sont de grosses molécules, elles adorent l'eau et comme de petites éponges toutes douces, elles viennent se déposer sur les muqueuses pour les rafraichir, les calmer. Par contre, elles ne pénètrent pas en circulation générale, elles ne vont pas se retrouver dans les urines, et pourtant, elles soulagent les inflammations urinaires. Comment ça marche cette histoire ? On pense que c'est une action calmante, qui agit d'abord sur la muqueuse intestinale, par contact, et vu que la vessie est localisée dans une région relativement proche des intestins, on pense que cet effet anti-inflammatoire se propage dans toute la zone. On ne sait pas trop comment ça marche en fait. Mais ça soulage.
Ensuite, nous avons la centella asiatica, qui est une plante de médecine ayurvédique qu'on appelle aussi le gotu-kola, plante très facile à cultiver, j'en ai au jardin depuis plusieurs années. Plante très connue pour stimuler la réparation des tissus conjonctifs, favoriser la production de collagène. Ça, c'est super intéressant.
Donc si on retient une information au sujet de la centella, je vous en avais parlé il y a quelques années dans une vidéo d'ailleurs, c'est qu'elle nous permet de mieux fabriquer le collagène. En plus, si on l'associe à une source de silice, qui est un cofacteur de production du collagène, c'est encore mieux. C'est probablement pour ça que Stansburry a rajouté de la prêle. Donc centella + prêle, on est dans le restructurant, on voit si on peut stimuler la réparation de la muqueuse de la vessie qui est devenue poreuse.
Le souci : on va le mettre dans cette même catégorie de vulnéraire et réparateur de la peau et des muqueuses. Je ne vais pas trop m'attarder dessus. On le connait bien pour réparer les muqueuses enflammées.
L'eupatoire pourpre : c'est un eupatoire américain, je n'ai pas énormément d'informations à son sujet dans le contexte urinaire. D'un point de vue goût et parfum, il me rappelle un peu notre eupatoire chanvrine, mais bon, je ne sais pas si les deux sont totalement interchangeables.
Pourquoi l'avoir choisi ? Standsburry explique qu'il pourrait bien bloquer l'adhésion de certaines substances à la muqueuse de la vessie. Donc peut-être que l'idée, c'est de rajouter un effet antiadhésif à la muqueuse et d'empêcher les irritants de s'accrocher... je spécule un peu ici...
Et pour finir, le millepertuis, qui est, je pense, rajouté pour calmer cette hyperexcitabilité nerveuse, on se souviendra que le millepertuis a cette affinité pour les structures nerveuses irritées, enflammées, hyper réactives.
Donc globalement, avec son mélange, Stansburry a essayé d'agir sur toutes les hypothèses qu'elle avait à sa disposition pour la cystite interstitielle.
Elle recommande 1 cuillère à soupe du mélange par tasse, un minimum de 3 tasses par jour, et elle ne précise pas la durée de prise. 3 tasses par jour, parce qu'ici, on est dans une problématique urinaire, et il est bon d'irriguer régulièrement la zone si on veut voir une efficacité. Oui, ça va faire uriner, mais ça va aussi calmer la situation, au passage, et donc le net de tout ça sera, on l'espère, une amélioration de la qualité de vie.
C'est un mélange bien pensé, je trouve. J'aurais fait un peu différemment, j'aurais probablement mis de la barbe de maïs à la place de la guimauve, j'aurais rajouté un peu d'astringence pour cette situation de muqueuse perméable, peut-être un peu d'aigremoine, qui est non seulement astringente, mais aussi riche en silice. Du coup peut-être que j'enlève ma prêle.
Bon, c'est une petite cuisine qu'on fait par rapport à nos propres styles de pratique, mais en tout cas, j'aurais choisi les mêmes leviers d'action, et c'est ça qui compte. Je vous rappelle que dans mon programme "Introduction à la pratique de l'herbalisme", j'ai tout un module sur l'art de la formulation, l'art de faire des mélanges, le lien se trouve sous cet épisode si ça vous intéresse.
Voilà pour ce petit exercice. J'espère que vous l'avez trouvé utile. Le but : vous apprendre à naviguer dans le monde de l'herboristerie, un épisode à la fois. Ne vous pressez pas, soyez patient, le savoir doit infuser comme on infuse de belles plantes pour obtenir une bonne tasse de tisane.
A très bientôt pour un nouvel épisode.
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Pascale de Rotrou dit
Bonjour, Seriez-vous intéressé a créer une tisane pour soulager les poumons en cas de fumée due aux feux de foret?
sabine dit
Bonjour Pascale
je vous invite à lire cet article
https://www.altheaprovence.com/detox-des-poumons-fumeurs-et-pollution/
Hervé GOURIOU dit
Un grand MERCI à nouveau, à Christophe pour ses façons de décortiquer méthodiquement les composants de gélules, de comprimés ou de sirops ou baumes tout prêt à l'usage, que l'on trouve dans le commerce. Je vous certifie qu'il m'arrive, mais assez rarement, de les acheter, sauf cas d'urgence ou de crise de fainéantise... Non, voilà plus d'une dizaine d'années, quand je connu le Blog d'AtheaProvence et donc Christophe, que je me suis mis à concocter mes propres mélanges pour gélules, teintures ou baumes suivant mes problèmes de santé ou de remises en forme ou douleur musculaires, articulaires etc... Un problème subsiste c'est le dosage (à cet effet, j'ai établi une règle de poids unique pour chaque plante et je ne m'en plains pas jusqu'à présent)... Mais au moins on sait ce que contiennent nos gélules de fabrication maison... 🙂 Il faut bien connaitre les effets et les cibles de chacune des plantes, mais au travers des fiches de Christophe ou les livres qu'il nous a souvent préconisé, on peut sans crainte se faire des infusions, des gélules, des teintures etc... qui ciblent certains de nos maux sans devoir patenter des heures dans des salles d'attente de médecins qui sont de plus en plus débordés, qui donnent de moins en moins de rendez vous rapprochés et qui n'ont pas forcément la science infuse pour bien cibler (malgré leur Vidal) les bons traitements.... Je suis un adepte invétéré du slogan populaire "Prenez votre santé en mains !..."
Goose31 dit
bonjour, Merci pour ce concept de vidéo très intéressant, y'a t'il un moyen de dénicher les autres vidéos faites sur la.decortication de formules ? un mot clef sur YouTube ?
2eme question :n y'a til pas une contradiction entre réduire inflammation et donner plantes Réparatrices ? par ex consoude + arnica ou consoude + reine de près sur une entorse disons? ou ici desinflammer une muqueuse digestive ou urinaire et donner centela asiatica pour réparer collagène ?
la réparation implique de l'inflammation non ?
sabine dit
Bonjour Goose
1) effectivement il faudrait des mots clefs pour mieux se repérer , par contre ce n'est pas vraiment ma partie, mais je fais passer le message
2) voici la réponse de Christophe
L'inflammation est essentielle pour le processus de réparation en effet. Dans le monde des plantes, du moins les formes traditionnelles d'herboristerie, on module l'inflammation et on ne la coupe quasiment jamais, du moins pas à ma connaissance. Toutes les plantes vulnéraires / réparatrices sont aussi anti-inflammatoires à leur manière, et je pense qu'elles viennent lisser un peu les hyperréactivités de la réponse inflammatoire tout en stimulant d'autres processus de réparation. Un grand mystère. En tout cas elles fonctionnent remarquablement bien pour accélérer la réparation.
Avec les huiles essentielles, je dirais de se méfier un peu plus, car effectivement, une application d'HE de gaulthérie par exemple qui est à 98% du salicylate de méthyle sur une inflammation aigue et un processus du type entorse, déchirure, on fera attention, ne pas appliquer du très puissamment anti-inflammatoire d'emblée.
Monique dit
Merci pour ce nouvel épisode, toujours passionnant! Et immense merci aussi d'avoir abordé ici le sujet de la Cystite Interstitielle !!!
Monique dit
Voilà de quoi enrichir avantageusement mon éventail de plantes à utiliser dans les tisanes quotidiennes pour mieux vivre avec la CI. Je ciblais jusqu'ici les propriétés anti inflammatoire et anti histaminique, en jouant avec bruyère, ortie, plantain, peaux de pommes et d'oignons pour la quercétine.
Très intéressant le rapprochement de la centella avec des plantes reminéralisantes pour la reconstitution des muqueuses !
Je mettrais bien à part racines de réglisse et de guimauve, pour en faire des décoctions. De même, je pense utiliser en cures des teintures de plantes fraîches de souci, de millepertuis et de centella , apparemment plus efficaces sous cette forme (...pas encore trouvé la centella sous forme de teinture, il me reste à la cultiver !...)
Sylvie Prévost dit
J'adore ces séances de décortication ! C'est toujours intéressant et très instructif ! Merci !!
MAY Pierre dit
coucouc Christophe, je pensais que Centella ( hydrocotyle chez nous) était une plante aquatique . On l'utilise beaucoup pour la cicatrisation des plaies (cf collagène) mais aussi pour la cognition et les démences séniles, qu'en penses tu ? D'autre part serait elle capable de stimuler la synthèse et la fixation du collagène au niveau articulaire ? on ne l'utilise jamais dans cette indication mais ça me parle bien. D'ailleurs, pour les cystites intersticielles , on utilise de plus en plus le mélange glucosamine Chondroïtine, chondro protecteur classique dans l'arthrose , donc il y a un lien paroi vesicale / collagène /chondroprotecteur. Je suis surpris aussi que tu n'aies pas cité la canneberge, peut etre qu'elle n'est pertinente qu'en cas d'infection ce qui n'est pas le cas ici ...
Merci encore pour toutes ces magnifiques présentations, et à la semaine prochaine ! bises .
sabine dit
Bonjour Pierre, voici la réponse de Christophe
Pour la centella, oui j'avais parlé de son affinité pour le collagène dans la vidéo sur la centella (ça fait un bail). L'indication classique c'est les troubles de la cicatrisation, je n'y aurais pas pensé pour les articulation, c'est effectivement intéressant comme positionnement. Une autre indication de la centella, troubles de la cognition, donc oui je confirme. Merci pour le partage chondroitine/glucosamine pour les cystites interstitielles (là encore probablement le lien muqueuse intestinale et urinaire). Et pour la canneberge, j'y ai effectivement pensé à la place de l'eupatoire proposé dans le mélange, j'ai oublié de le mentionner 🙂
Monique dit
Bonjour,
en ce qui concerne la canneberge, réputée dans les cas de cystites bactériennes, on nous recommande de l'éviter en cas de cystite interstitielle, car il peut en aggraver les symptômes
sabine dit
Bonjour Monique
je n'ai pas cette information , pourriez vous nous donner les sources ?
Monique dit
Bonjour Sabine,
excellente question !
cette information m'a été donnée par mon urologue, et la diététicienne qu'il m'a recommandé de consulter. Elle se retrouve aussi régulièrement sur les sites internet , et sur les forums de personnes atteintes de cette maladie; je ne saurais pas dire dans quelle mesure elle est la répétition d'une source commune, ou le retour d'une expérience personnelle.
Dans les sites de référence, je citerais celui de :
> l'ICNetwork, association de malades américaine, qui fait référence en la matière, entre autres par son ICN Food List : https://www.ic-network.com/interstitial-cystitis-diet/the-ic-food-lists/ (consulter la liste des aliments - disponible aussi en application pour smartphone - ..."Cranberry Products - IC patients do NOT tolerate cranberry well due to its high acide content - Caution! cranberry - juice, supplements - pills " ...)
> Passeport santé, https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=cystite-interstitielle-pm-traitements-medicaux-de-la-cystite-interstitielle, chapitre modifications alimentaires "Tandis que le jus de canneberge est recommandé pour traiter et prévenir les infections urinaires (cystites bactériennes), il peut aggraver les symptômes de la cystite interstitielle. Mieux vaut donc éviter d’en consommer.". Je n'ai pas pu accéder à l'étude en référence de ce chapitre ( 20. La cystite interstitielle : quel traitement en 2008 ? P. Mouracade, C. Saussine. Progrès en urologie. Formation médicale continue 2008, vol. 18, no3)
Merci pour votre rigueur, et pour votre intérêt pour le sujet!
sabine dit
Bonjour Monique
Très intéressant , j'ai transmis à Christophe