Diaphorétiques Et Sudorifiques - Dans Le Sens De La Guérison : (abonnez-vous au podcast ici)
Bonjour,
Nous sommes à la mi-novembre, et comme chaque année, on commence à se poser des questions sur les infections hivernales. Du style, comment les accompagner au mieux. On parle beaucoup de l'immunité ces dernières années, c'est normal. Nos défenses immunitaires, lorsqu'elles sont fortes, vont faire en sorte que le pathogène n'ait pas l'opportunité de s'installer et de provoquer une infection.
Si une infection s'installe, on a vite fait de penser aux plantes qu'on appelle "anti-infectieuses", c'est-à-dire qui nous aident à combattre l'infection d'une manière directe.
Mais il y a une catégorie de plantes que les médecins portaient en très grande estime dans le passé. À une époque où l'on passait du temps au chevet du malade, où on observait avec attention, où on prenait le pouls, on touchait la personne pour voir si elle était chaude et fiévreuse, si sa peau était humide...
Je fais une petite parenthèse, je ne sais pas si vous avez connu cette époque. Moi je suis un gamin des années 70, et on avait un médecin de famille qui venait à la maison lorsqu'on était malade. Il avait un certain âge, et il était toujours très rassurant, et quand il posait ses mains sur mon front, et qu'il me disait "tout va bien aller, petit", j'étais à moitié guéri ! Oui, je suis un peu nostalgique de cette époque où l'on prenait le temps.
Mais retour à nos plantes. Il y a cette catégorie bien particulière qui est complètement tombée dans les oubliettes, dans les douves profondes de l'herboristerie... Et elles sont particulièrement intéressantes parce qu'elles sont toutes simples, locales, d'une grande utilité et surtout, elles accompagnent tous les processus physiologiques dans le bon sens, sans rien supprimer, sans rien bloquer.
Si vous n'avez pas encore deviné de quelle catégorie de plantes je vais vous parler, je vais vous laisser mariner encore quelques minutes.
Avant de commencer, je vous rappelle qu'à l'école AltheaProvence, nous vous proposons de nombreuses formations en ligne sur les plantes médicinales. Nous avons formé plus de 3500 étudiants depuis 2015. C'est de l'enseignement exclusif, structuré, approfondi, basé sur l'expérience et surtout sur la pratique. Et nous sommes vraiment heureux de vous accueillir, c'est en grande partie grâce à l'école que l'on peut vous produire régulièrement du contenu de grande qualité, et toujours accessible gratuitement. On vous mettra le lien vers tous les programmes sous cet épisode.
Autre point, je vous rappelle que je ne suis ni médecin, ni pharmacien, ni professionnel de la santé. Je suis là pour partager des informations avec vous. Mais ceci ne remplace aucunement un suivi médical, et n'a pas vocation d'être diagnostic ou prescription ou autre acte médical. En particulier dans cet épisode dans lequel je vais vous parler de fièvre...
Effets diaphorétiques et sudorifiques
Alors, la propriété dont je voudrais vous parler, c'est l'effet diaphorétique. Un terme qui est souvent confondu avec le terme sudorifique.
Donc on va essayer de faire la distinction entre les deux en regardant tout simplement la définition.
- Diaphorétique : qui facilite la transpiration
- Sudorifique : qui provoque la transpiration
C'est pas pareil... Prenons deux exemples.
L'une des plantes diaphorétiques les plus connues, c'est la fleur de sureau. Si vous buvez une infusion de fleurs de sureau et que tout va bien, c'est une journée fraiche d'automne, vous n'avez pas de fièvre, vous buvez l'infusion et vous regardez ce qu'il se passe au niveau de votre peau. Vous n'allez pas voir grand-chose. À la limite, si on regardait au microscope, peut-être qu'on verrait une légère humidification de la peau. Mais on ne va pas se mettre à transpirer.
Par contre, si je suis fiévreux, ces plantes vont faciliter la transpiration à ce moment-là. Et l'effet sera notable. Plus la fièvre est élevée et plus les plantes diaphorétiques stimulent cette transpiration qui fait partie du processus de guérison. Mais si on ne transpire pas, elles ne vont pas faire grand-chose. Ça, c'est l'effet diaphorétique.
Maintenant, je me prépare une infusion de gingembre frais. Je vais bien la charger, comme je l'aime, car j'adore tout ce qui est un peu fort et épicé. Aux doses que j'utilise, dans les minutes qui suivent l'ingestion de mon infusion, même si je ne suis pas malade et qu'il fait une journée fraiche, je vais me mettre à transpirer. Ca chauffe. Donc ces plantes déclenchent véritablement une transpiration.
Et ça, ça peut être vraiment intéressant dans certaines situations. Dans les vieux ouvrages, on voit que le médecin était très attentif à l'apparence et au ressenti du malade, au pouls du malade aussi, à la couleur, l'humidité de sa peau. Si le malade était fébrile, agité, rouge et chaud au toucher, mais qu'il ne transpirait pas, au bout d'un moment, le médecin n'aimait pas ça du tout. On voulait voir le malade qui commence à transpirer, à évacuer la chaleur. Ça, c'était bon signe. Ça allait dans la bonne direction, dans la direction de la redescente en température et de la guérison. À ce moment-là, on utilisait parfois des plantes sudorifiques pour débloquer les choses.
C'est bon ? Vous me suivez jusque-là ? Je répète.
- Diaphorétique : on facilite l'évacuation de l'eau au niveau de la peau, on facilite la transpiration, mais on ne la provoque pas vraiment.
- Sudorifique : on provoque la transpiration.
Les herboristes américains ont deux termes un peu différents des nôtres, que j'aime beaucoup. Ils parlent de "diaphorétiques relaxants", qui relaxent les pores de la peau, qui les ouvrent un peu plus pour faciliter la sécrétion de sueur. Et "diaphorétique stimulant", qui eux, sont plus énergétiques, plus chauds, circulatoires, et qui provoquent la transpiration. Leur diaphorétiques stimulants, ce sont nos sudorifiques.
J'espère que je ne vous ai pas perdu avec ces définitions. C'est bon ?
Pause : rôle de la sueur dans le processus de fièvre
D'ailleurs, à ce stade, faisons une petite pause. Pourquoi on parle de transpiration ? C'est quoi le lien avec la fièvre, c'est quoi l'effet bénéfique de la sudation ?
Petit rappel du processus de fièvre. Notre système immunitaire détecte un pathogène qui commence à se répliquer à notre insu, à l'intérieur de notre corps. Les globules blancs font de leur mieux pour gober, pour phagocyter cet intrus. Au passage libèrent des substances inflammatoires pour alerter tout le système et provoquer la montée en température. On dit que ces substances sont "pyrogènes". Parfois le pathogène lui-même, en se répliquant ou en étant détruit par les leucocytes, libèrent des toxines qui seront, elles aussi, pyrogènes.
On a un thermostat au niveau de l'hypothalamus qui détecte ces substances, et qui va faire monter la température en fonction de la quantité de ces substances. Eh oui, plus on a de substances inflammatoires et d'endotoxines qui circulent, plus le cerveau va se dire qu'il y a un truc qui ne tourne pas rond. Donc on monte le thermostat.
On va ressentir une sensation de froid, on va se blottir sous les couvertures. Il y aura une vasoconstriction à la périphérie du corps, c'est-à-dire qu'on va contracter toutes les petites artérioles proches de la peau pour ramener le sang vers l'intérieur et minimiser les pertes de chaleur. On va générer plus de chaleur au niveau cellulaire, le métabolisme augmente.
Lorsque la température corporelle est plus élevée :
- Les pathogènes ont du mal à se développer ;
- Les globules blancs sont plus mobiles ;
- Les globules blancs prolifèrent plus rapidement ;
- Et ils sont plus efficaces à phagocyter, à absorber les intrus.
Ensuite, lorsque notre corps décide que le plus gros de l'infection est sous contrôle, on va commencer à évacuer toute cette chaleur en trop pour que la température redescende, et la transpiration est très importante dans cette phase de retour à la normale.
Donc la fièvre fait intégralement partie du processus de guérison. Et la sudation fait intégralement partie du processus de redescente de la température corporelle dans la fièvre.
Plantes sudorifiques, diaphorétiques et fièvre
C'est pour cela que les médecins, de tous temps, se sont intéressés aux plantes sudorifiques et diaphorétiques, pour faciliter de bons échanges de chaleur pour la régulation thermique lors d'une fièvre.
Lorsqu'on avait une personne qui grelottait sous ses couvertures, on lui préparait des infusions de plantes réchauffantes. On utilisait volontiers des plantes aromatiques comme le thym, le romarin, la sauge. On utilisait volontiers les épices dans certains pays et certaines traditions.
Les épices sont vraiment intéressantes, car elles sont sudorifiques. Dans la tradition américaine, les médecins du courant Physiomédicaliste utilisaient souvent le piment lorsque le malade avait du mal à percer cette fièvre, à aller jusqu'au point où il commence à bien transpirer, à évacuer. Moi j'aime beaucoup rajouter une pincée de piment, pas beaucoup, attention, faut tester d'abord, dans une infusion de thym dans cette phase de montée en température, lorsqu'on grelotte.
Le gingembre est excellent aussi, frais, mélangé à du thym ou de l'origan, en infusion chaude. Avec une rondelle de citron. Super agréable.
À un moment donné, on a percé cette fièvre. La transpiration arrive, abondante. On se découvre. On a chaud. A ce moment-là, on passait aux plantes diaphorétiques. Des plantes qui allaient gentiment faciliter l'évacuation de l'eau, sans pour autant trop stimuler la circulation et apporter ce ressenti très chaud dont on a besoin lors de la montée en température. Là on est en phase de descente. On passait à la fleur de sureau, à la menthe poivrée, aux inflorescences de tilleul. Pas besoin de faire compliqué. Avec ces trois, vous faites d'excellents mélanges.
En herboristerie américaine, on aimait beaucoup le mélange fleurs de sureau et menthe poivrée. On est dans le "diaphorétique relaxant" ici, si j'utilise les termes américains des années 1800. On relaxe les pores de la peau. On facilite l'évacuation sans stimuler comme avec du piment ou du gingembre.
Comment est-ce que l'on prend ces plantes ? En infusion, tout simplement. Le fameux phytothérapeute et médecin allemand Rudolf Weiss, dont je vous parle souvent, nous dit qu'une simple infusion de fleurs de tilleul avec des fleurs de sureau fera l'affaire. Une tasse, plusieurs fois par jour, et que l'on va boire régulièrement par gorgées, tout au long de la journée. C'est la fréquence qui compte ici.
Weiss nous cite une étude de l'époque faite à l'université de Chicago avec 55 enfants qui ont des symptômes grippaux. Certains sont traités avec du repos et une simple infusion de tilleul, d'autres avec antibiotiques, d'autres avec aspirine et antibiotiques. Les auteurs furent surpris de constater que les enfants qui ont seulement pris l'infusion de tilleul avec du repos s'en sortent plus rapidement et avec moins de complications que les autres ! Weiss conclut en disant que cette étude corrobore parfaitement sa propre expérience.
Ensuite, si tout s'est bien déroulé, la fièvre redescend, et on passe à la phase suivante, qui, lorsque l'infection avait été carabinée, était la phase de convalescence. Je mets ça au passé, car on a un peu zappé cette phase aujourd'hui. Faut très vite retourner au travail, très vite être productif, très vite graisser les rouages de la société de consommation. C'est ainsi.
Dommage, une bonne convalescence, c'est ce qui permet d'éviter une rechute et de renforcer l'immunité.
Diaphorétiques : et le grog dans tout ça ?
A ce stade, vous allez peut-être me dire... mais attend, et le grog dans tout ça ? Eh oui, le grog ! Y a bien quelqu'un chez vous, qui vous a proposé un grog, non ?
Weiss nous dit la chose suivante : "De l'eau chaude, du sucre, du rhum ou du brandy provoqueront une bonne transpiration". Parfois, on rajoute des épices, du jus de citron. C'est plutôt sympathique comme breuvage. Mais clairement, faut pas en abuser.
Cela dit, l'alcool a un effet vasodilatateur, ce qui va favoriser une meilleure transpiration s'il y a fièvre. Bien évidemment, nous, on va plutôt privilégier les plantes diaphorétiques sous forme d'infusion. Mais je voulais tout de même mentionner le grog, car je sais que certains d'entre vous vont me laisser un commentaire sur le sujet. On referme cette parenthèse...
Ne pas bloquer la fièvre
Notez que nulle part, absolument nulle part ici, j'ai mentionné le terme "fébrifuge", qui force la fièvre à diminuer. Qui bloque le processus de fièvre.
Ça, c'est quelque chose de relativement moderne. On commence à le voir avec l'arrivée de l'aspirine au travers de la société Bayer au début des années 1900, en France on aura "l'aspirine des Usines du Rhône". Et ainsi commence un très long cycle de suppression des fièvres.
Ce fameux acide acétylsalicylique, vous le savez peut-être, est tiré des dérivés salicylés de la reine-des-prés, du saule, et on utilisait parfois ces plantes dans les fortes fièvres, c'est vrai. On essayait de juguler une forte fièvre. Mais la plupart du temps, on accompagnait plutôt la fièvre, on savait qu'il ne fallait pas la bloquer.
J'ai trouvé des vieux ouvrages dans lesquels le médecin insistait fortement sur le fait que les plantes diaphorétiques jouaient un rôle absolument essentiel, crucial dans la résolution de la fièvre et des infections. Vous voyez, aujourd'hui, dans le monde des plantes, on parle d'immunostimulant, d'antibactérien, d'antiviral, de modulateur de l'inflammation.
OK, très bien.
Mais les termes diaphorétiques et sudorifiques, qui les emploie encore ? Et surtout, qui sait utiliser ces plantes lors d'une fièvre ? Eh oui, on a perdu cette finesse de l'accompagnement. Et donc, ne pas sachant, on va bloquer plutôt que de soutenir.
Cela dit, toute stratégie a sa place. Toute molécule a sa place, aspirine et compagnie. A voir avec votre médecin. Bien sûr qu'il y a un moment où ces molécules sont utiles. Bien sûr qu'il y a des moments où votre médecin décidera qu'il faut intervenir, car la fièvre est trop forte, ou trop incommodante. Mais saurait-on, aujourd'hui, en faire une utilisation raisonnée, alors qu'on a des stratégies qui apparaissent peut-être un peu vieillottes, mais qui sont naturelles, sécuritaires et ont prouvé leur efficacité ?
Si ce cher Rudolf Weiss, remarquable praticien en son temps (et ce n'est pas si vieux que ça, on parle des années 1960), nous dit : "Les traitements qui provoquent la transpiration ont toujours été efficaces pour les infections aiguës", ce n'est peut-être pas pour rien, non ?
Cette stratégie est-elle toujours efficace aujourd'hui ? Oui, elle peut l'être, comme parfois, le terrain de la personne est tellement délabré, on traine de telles fatigues, de telles déficiences immunitaires, que ces simples stratégies ne sont parfois pas suffisantes. Il faut alors démarrer une discussion sur le plus long terme au sujet de comment remettre en place tous les grands piliers de la santé.
C'est pas facile du tout. Et nous, praticiens, on est souvent confrontés à ce genre de situations. C'est pour ça qu'il faut s'inspirer de la tradition. Mais il faut surtout savoir mettre en pratique, tester, dans la prudence, mais valider cette grande salade d'information, pour qu'on puisse, à notre tour, écrire une nouvelle page de l'herboristerie.
Ça va peut-être sonner un peu prétentieux ce que je suis en train de dire, au sujet d'une nouvelle page, mais franchement, si c'est pour répéter, régurgiter des trucs à moitié digérés, je pense qu'on peut plier nos livres, nos cahiers, nos notes et aller acheter la prochaine boite de paracétamol.
Je vous laisse réfléchir à tout ça... Et si vous voulez aller plus loin dans l'accompagnement de l'immunité et des petites infections hivernales, dans la prudence, n'oubliez pas que j'ai une formation dédiée à ce sujet !
Merci d'être là, et à très bientôt !
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Haziel dit
bonjour, Merci pour cet article. Cependant, même si j'ai bien compris la différence entre sudorifique et diaphoretique, je ne suis pas sûre d'avoir compris quand les utiliser dans un épisode fiévreux ? Les deux types de plantes sont à utiliser dans la phase de descente de température quand on commence à avoir chaud, c'est ça ? merci
sabine dit
bonjour Haziel
Comme dit dans l'article
la sudation fait intégralement partie du processus de redescente de la température corporelle dans la fièvre.
Wendy dit
Bonjour et merci pour ce contenu toujours riche et pertinent.
Le processus de fievre est bénéfique, c’est sur.
Mais j’ai deux exemples efficaces dont le processus me semble opposé et je ne comprends pas bien leur action comparé à cet effet sudoriffique. Je ne sais pas si vous savez y répondre.
Le premier: Petite, lors d’un épisode de fièvre, on m’emballait dans une couverture mouillée et essorée sous mes couvertures;
l’autre c’est l’usage des bains dérivatifs.
L’un comme l’autre me semble fébrifuge et ils accelerent pourtant le processus de guérrison.
Qu’en pensez-vous?
Merci
sabine dit
Bonjour Wendy
voici la réponse de Christophe
je pense qu'on est un peu dans les mêmes domaines en fait. La couverture mouillée va, en quelque sorte, absorber la chaleur évacuée par le corps. La serviette est placée à température ambiante, et on la récupère plus chaude au bout d'un temps, pour moi c'est un effet un peu similaire qui vient aider le corps à évacuer la chaleur. Pour les bains dérivatifs, je pense qu'on joue sur un autre domaine, à la fois nerveux et vasculaire, qui réoriente les flux de chaleurs sans pour autant bloquer les processus naturels de fièvre. Lorsque je parle de "bloquer" dans l'article, je parle d'un blocage net et quasi total au niveau des médiateurs inflammatoires avec, par exemple, un anti-inflammatoire médicamenteux bien dosé.
Marie christine Olifant dit
bonjour, cette video tombe à pic, alors qu'une angine avec 40 de fièvre m'a clouée au lit. j'ai bu des tisanes de gingembre, mais ai du constater une fois de plus que je ne transpirais pas. d'une manière générale la sudation ne se fait quasiment jamais. Pensez-vous que des séances de hammam ou de sauna japonais à infrarouges pourraient aider à rétablir cette fonction qui en vous lisant me paraît essentielle au processus ? merci, une lectrice assidue et reconnaissante
sabine dit
bonjour Marie Christine
oui pourquoi pas , il faut tester (je ne connais pas )
Je sais (par expérience) que lorsque la fièvre est là, je me couvre double couette, couvertures, je m'habille de plusieurs couches aussi, car je ne transpire pas facilement, et je rajoute une bouillotte, en clair je me fais mijoter et il arrive un moment où dans la nuit, hop les pores se dilatent et la transpiration arrive comme un torrent, et le lendemain fraîche comme un gardon je suis 🙂
Ann dit
Merveilleux article Christophe !
Effectivement, j'étais dubitative entre diaphorétique et sudorifique "zut...lequel fait transpirer ?" : merci pour ces détails précieux !
J'adore l'odeur délicate et miellée des fleurs de sureau, mais je n'avais vraiment AUCUNE idée (tout comme pour le tilleul, d'ailleurs !) que cette merveille soit diaphorétique ! ça alors......
J'ai appris un super-truc très utile.
Même si mes enfants sont grands maintenant, je continue plus que jamais d'apprendre, et je leur redonne direct ce qui pourra leur servir quand ils auront des enfants à leur tour, ehhh ! (pendant leur enfance, ils ont été à l'homéo, aux plantes et aux HE, hydrolats, gemmo et fleurs de Bach, pas de raison qu'ils n'en fassent pas autant pour leur progéniture).
Mille mercis pour ce super-chouette article que j'ai vraiment adoré !
Ok, j'ai beaucoup aimé aussi l'épisode écossais du mail 😀 ! ...ça m'a rappelé quand mes parents m'ont envoyé en Angleterre la première fois (en 79) ...et que la dame, qui avait un bébé, un intérieur de maison splendide, tout en blanc, avec une sublime moquette bleu profond, m'avait logée dans...une remise /placard à balais / étendoir à linge, débarras ! elle me faisait manger à part, toute seule comme une idiote, des boîtes de conserves dégueulasses...souvenir spécial ! (j'ai fini par demander aux "autres" s'ils étaient dans le même cas...pas du tout. A mi-parcours du séjour, on m'a changé de "logeuse", ouffff ! ).
Les derniers "logeurs" ont été adorables (c'était des irlandais, aussi) et j'ai gardé le contact avec eux pendant plus de 20 ans !!! des amours... C'est un peu le far-west, selon où on va !!! ;D 😀 😀 !!!
Fanny dit
Bonjour Christophe et l'équipe.
Quel plaisir de vous écoutez, et oui je suis déficiente visuelle et sans cela je ne pourrais vous suivre. .
Je fais aussi partie de cette generation(née en 56)où les parents qd nous avions de la fièvre nous faisaient transpirer.
Chez nous il n' y avait pas la connaissance des tisanes spécifiques. Juste beaucoup boire, du miel et du citron dans l'eau chaude.
Et ensuite c'était le moment de la sudation. Pitchouline je disparaissais sous des montagnes de couvertures.
J'aimais bien, on snoccuppait de moi c'était rassurant, et confortable, je claquais des dents et ensuite j'avais très chaud sous mes couvertures.
Et j'y restais très longtemps dans ma couche de couvertures. J'adorais cela.
Qd j'avais transpirée +++.
Papa chauffait la salle d'eau, m'amenait ds la baignoire d'eau chaude pour me laver, maman refaisait le lit avec des draps frais, bien séchée et enveloppée hop dans un lit frais. On me couvrait bien, et je m'endormais, tellement bien, et comme un Loir.
J'ai retenu une chose importante que vous avez dit, le médecin m'a rassuré.
L'action de mes parents était rassurante et aimanté, je laissais donc tranquillement mon corps faire son travail sans stress.
Je suis infirmière, ds les années 80 en chirurgie cardiaque je me souviens d'une grand mère berbère qui avait de la fièvre, son fils a demandé des couvertures...
La collègue ne voulait pas, ne glace t'on pas les fiévreux plutôt !
Un médecin instruit d'ethno médecine, lui a dit donnez lui les couvertures, cela fait partie de sa tradition médicale, elle ne sera pas bien sans sudation.
Alors biensure nous sommes en chur cardiaque, surveillance, hemocultures, antibio su nécessaire et anti pyrétique si pas d'amélioration.
Mais sans le respect de sa façon de faire tomber la fièvre, je suis sûre qu'elle n'aurait pas récupéré si vite.
Merci pour le conseil, il faut que je trouve de la fleur de sureau et du tiieul ça c'est plus facilepour ma pharmacopée.
Généralement je ne prenais un anti pyretique qu'à partir de 39,5.
Je ferrais des tisanes et me couvrirais plus. ...
MAY Pierre dit
cher Christophe, le problème en médecine vétérinaire , c'est que les chiens et les chats n'ont pas de glandes sudoripares exocrines donc pas de transpiration ! Ils gèrent la thermorégulation avec la respiration et évacuent la chaleur avec la polypnée. Par contre les chevaux transpirent beaucoup et très facilement, et ils frissonnent comme nous quand ils ont de la fièvre. Donc les diaphorétiques seraient super intéressantes. Est ce que Sureau et menthe poivrée pourraient être données fraiches (si l'animal est capable de manger...) et quelle quantité pour un cheval de 500 kg? En infusion ce serait bien aussi mais souvent le cheval fiévreux, bizarrement, n'a pas soif ... et le forcer à boire est dangereux car risque de fausse déglutition du fait d'un voile du palais mal fouttu ...
Merci en tous cas de nous rappeler que la fièvre et l'inflammation sont très utiles à la guérison et à l'immunité !
A bientôt mon cher Christophe.
sabine dit
hello Pierre
Christophe ne sais pas du tout pour le cheval
pascal27 dit
Excellent Christophe excellent comme toujours !
J'ai bien aimé ton explication "GROG" au buisky ! c'est du vécu !
La fièvre nous emporte dans un lâcher prise total, ce lâcher prise que l'on à bien du mal à expérimenter !
Après s'être assuré que l'origine de la fièvre n'est "infectieuse"; Il faut laisser les leucocytes et autres phagocyteurs faire le job ! Et tout rentre dans l'ordre même s'il faut changer les draps !
La fièvre a toujours "fait peur" alors que c'est une défense qui s'exprime !
gratitudes pour toutes tes communications
Céline Baudet dit
Merci Christophe pour cette mise au point sur "accompagner" plutôt que de "bloquer" la fièvre. Je confirme d'expérience car depuis plus de 15 ans dès que j'ai une infection avec les petits frissons qui arrivent je fais tout pour aider ma température corporelle à monter : bouillotte, chaussettes de laine, couvertures et plaid en veux-tu en voilà et une tisane (ce que j'ai sous la main : Poivre, Gingembre, Thym, Cannelle...) arrangée au rhum (un chouia). C'est radical, j'ai vite très chaud, très très chaud. Bon, si je commence à délirer c'est Saule ou Reine des Prés ou même un peu de Paracétamol. 6 à 8h après, c'est les grandes eaux, j'ai la chance de transpirer facilement, donc pas besoin des diaphorétiques. Avec ce "protocole", aujourd'hui une grippe c'est 24h et ça repart. Donc je suis archi convaincue, je l'ai conseillé des dizaines de fois à mes proches et à mes clients, et pourtant ils continuent de se jeter sur les comprimes fébrifuges des les premiers frissons, à se précipiter chez le médecin en partageant copieusement leurs miasmes dans la salle d'attente. Pour en avoir discuté avec une femme médecin fraîchement retraité voici son analyse : soit : il faut continuer à être actif à tout prix (y compris celui de sa santé) soit il faut le précieux sésame : l'ARRET DE TRAVAIL! ça en dit long sur la place de l'être humain dans une société où il faut être autorisé à s'arrêter quand on est malade. That's it, mais on lâche rien 🙂
sophie Moniot dit
J’ai 71 ans et bien connu le médecin de famille qui se déplaçait et nous occultait. Merci de ce bon sens que vous prônez si bien.