Euphraise (Euphrasia officinalis) : inflammations oculaires, rhinites, otites : (abonnez-vous au podcast ici)
Aujourd'hui, j'aimerais vous parler d'une petite plante médicinale toute discrète que vous allez trouver dans les régions montagneuses : Alpes, Massif-Central, Pyrénées principalement. On l'appelle "casse-lunettes", elle est très connue pour tous les soins des yeux, mais on verra qu'elle peut aussi dépanner pour d'autres indications. Je vous présente l'euphraise.
Avant de commencer, je vous rappelle qu'à l'école AltheaProvence, nous vous proposons de nombreuses formations en ligne sur les plantes médicinales. Nous avons formé plus de 3500 étudiants depuis 2015. C'est de l'enseignement exclusif, structuré, approfondi, basé sur l'expérience et surtout sur la pratique. Et nous sommes vraiment heureux de vous accueillir, c'est en grande partie grâce à l'école que l'on peut vous produire régulièrement du contenu de grande qualité, et toujours accessible gratuitement. On vous mettra le lien vers tous les programmes sous cet épisode.
Autre point, je vous rappelle que je ne suis ni médecin, ni pharmacien, ni professionnel de la santé. Je suis là pour partager des informations avec vous. Mais ceci ne remplace aucunement un suivi médical, et n'a pas vocation d'être diagnostic ou prescription ou autre acte médical.
Un peu de botanique
On commence par un peu de botanique. L'euphraise officinale (Euphrasia officinalis), c'est une petite plante annuelle de la famille des orobanchacées. Avant elle était classée dans les scrophulariacées, mais on a décidé de la déménager avec la classification phylogénétique. Les orobanchacées, c'est une famille qui comprend notamment les orobanches, et donc ça va nous donner une petite indication sur la manière dont l'euphraise va se nourrir.
En fait, c'est une plante hémiparasite, principalement des poacées (pas uniquement, mais on va simplifier), c'est-à-dire de tout un tas d'herbes que vous allez trouver dans les prairies comme les pâturins, les fétuques, les avoines sauvages, etc.
Hémiparasite, ça veut dire que la plante sait faire de la photosynthèse par elle-même, mais elle va aller pomper certaines choses dans d'autres plantes : de l'eau et des minéraux. Pour comprendre comment l'euphraise fonctionne, il faut regarder le système racinaire. On voit une racine principale, d'où naissent des racines secondaires qui vont développer de très nombreux petits suçoirs. Ces suçoirs viennent perforer les racines de l'hôte, donc des graminées, pour venir pomper les liquides et se servir.
C'est pour cela que vous allez trouver l'euphraise principalement dans les prairies de montagne. Donc ne la cherchez pas dans la forêt mais dans l'herbe, sous vos pieds, parfois au bord du chemin de randonnée, et regardez les cartes de répartition pour voir si elle pousse dans votre coin.
État de la ressource sauvage
D'ailleurs, on va évoquer l'état de la ressource sauvage, un sujet qui devient de plus en plus d'actualité. Pour ce faire, j'ai contacté mes amis de l'AFC, l'Association Française des professionnels de la Cueillette de plantes sauvages, qui font un travail remarquable pour recenser les espèces et nous aider à mieux gérer les espaces de cueillette en France. Voici ce qu'ils m'ont dit.
On a repéré l'Euphraise officinale dans les plantes à surveiller : niveau 2 sur 4 de tension, sachant que le niveau 1 est le plus tendu (donc c'est pas comme du pissenlit ou du plantain, la petite euphraise commence à ressentir des tensions). On ne l'a pas encore sérieusement travaillé sous forme de livret technique à l'AFC, mais voici les infos qui me sont remontées du terrain :
- Il y a de la demande et il n'est pas facile de trouver des sites de cueillette, qui sont une espèce de prairie naturelle dont les milieux sont en régression ;
- La plante est sensible à la sécheresse et on a connu quelques années bien sèches avant 2024 ;
- La détermination peut être difficile et donc risque de confusion avec des espèces rares (et là je pense que l'AFC parle des autres euphraises qui sont plus menacées que l'officinale... un peu de spéculation de ma part).
Elle n'est pas règlementée, mais indiquée par l'UICN (L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature) en état de vulnérabilité dans le Nord de la France et quasi menacée en Bourgogne et Champagne-Ardenne.
Et pour finir, je vous mets aussi le lien vers les informations de l'INPN (l'Inventaire National du Patrimoine Naturel) sur le statut de la plante. Toutes les infos sur mon site.
Donc le message ici, c'est qu'aujourd'hui, on s'intéresse à ce genre d'informations. C'est important. Et que l'euphraise est en état de tension en fonction du lieu. Donc renseignez-vous avant de ramasser.
L'euphraise au jardin
Vous m'avez parfois demandé comment introduire l'euphraise au jardin. J'ai testé pour vous à partir de graines. Et je n'y suis jamais arrivé. On m'avait dit de semer sur un morceau de prairie, chose que j'ai faite. J'avais prélevé un carré d'herbe d'un champ en friche avec pas mal de poacées, je l'ai amené dans ma serre, et j'ai semé des graines d'un fournisseur de confiance dessus. Et rien n'est sorti.
Je pense que le plus simple serait probablement de prélever un carré dans lequel l'euphraise pousse déjà, histoire de sélectionner les bonnes plantes hôtes, et transplanter ce carré au jardin et voir si l'euphraise y persiste année après année.
Mais je n'en sais pas plus, désolé, j'ai vite abandonné mes expérimentations sur la culture de cette plante qui me semblait compliquée.
Constituants de la plante
Je vous propose un petit coup d'œil sur les constituants de la plante :
- Elle contient de nombreux irridoïdes qui sont analgésiques, anti-inflammatoires, antispasmodiques (aucuboside, euphroside, catalpol, etc.)
- Des flavonoïdes qui sont très antioxydants, antiinflammatoires, protecteurs vasculaires (quercétine, apigénine, etc.)
- Des acides phénols qui sont, eux aussi, antioxydants et antiinflammatoires (acide chlorogénique, acide caféique, acide férulique, etc.)
- Et des tanins, la plante en contient une bonne quantité et nous laisse ce goût astringent en bouche.
Donc ça va nous donner une bonne base de réflexion qui viendra confirmer les propriétés et indications de la plante.
Notions d'énergétique
Mais d'abord, j'aimerais vous donner quelques notions d'énergétique de la plante. Je vous renvoie au modèle simplifié d'énergétique que j'utilise et que j'ai moi-même appris lorsque j'étais sur le continent nord américain. Le lien est à la fin de cet article.
L'euphraise est d'énergétique rafraichissante et asséchante.
Rafraichissante, car elle agit sur les tissus enflammés, rouges, irrités à cause des allergies ou d'infections virales ou bactériennes. Elle calme l'inflammation des muqueuses du système respiratoire supérieur comme nous allons le voir.
Asséchante de par sa richesse en tanins, qui viennent freiner les exsudations, les hypersécrétions des muqueuses, les décharges allergiques ou purulentes. Et donc tonique des muqueuses aussi, qui renforce leur intégrité, leur barrière face aux agressions extérieures.
Donc pour simplifier, l'état des tissus associé est un état rouge, chaud, engorgé, boursoufflé avec sécrétions abondantes. Et vous allez voir que l'on va retrouver tous ces points dans les indications traditionnelles.
Propriétés et indications
Inflammation oculaire
OK, on passe donc aux propriétés et indications de l'euphraise. La première propriété à retenir, c'est sa capacité à calmer toute inflammation oculaire, qu'elle soit de nature allergique ou infectieuse.
Pour la partie infectieuse, on est vraiment dans les conjonctivites, les orgelets, les blépharites. À appliquer plusieurs fois par jour, vraiment ne pas hésiter. Lorsque la condition est aiguë, si on veut que les choses bougent, il faut faire des applications régulièrement dans la journée, toutes les heures ou toutes les deux heures si nécessaire.
Pour la partie allergique, je pense que vous voyez de quoi je parle, ces périodes où on a les yeux qui grattent et parfois ça devient insupportable, la muqueuse de l'œil est rouge, mais ce n'est pas infectieux, et ça peut durer des jours et des jours. On est donc dans une situation un peu moins aiguë, mais qui reste bien inflammatoire, qui dure un peu plus longtemps. Donc là on va plutôt partir sur une application 2 à 3 fois par jour idéalement, mais on peut faire plus si nécessaire pour soulager.
On est ici dans l'application locale d'une plante pour laquelle nous n'avons pas de précautions d'emploi connue, donc on ne va pas trop hésiter si on en ressent le besoin. On parlera des formes et préparations dans quelques minutes.
Congestions nasales
Une propriété largement moins connue, c'est le fait qu'elle décongestionne pour toute la sphère nasale. La congestion, c'est cette sensation de pression dans les fosses nasales que l'on peut avoir lorsqu'on a une rhinite par exemple. C'est enflammé, ça coule, on a l'impression que la tête a doublé de volume.
L'euphraise peut aider à décongestionner ces fosses nasales, à dégonfler un peu les tissus. C'est pour ça que Valnet l'indique dans le coryza ou "rhume de cerveau". Et là faut vraiment s'imaginer la tête comme un ballon et le sentiment de pression dans la tête, avec des yeux à demi fermés.
Le médecin éclectique américain Harvey Felter, au début des années 1900, nous dit la chose suivante (j'ai traduit et simplifié les termes parfois un peu techniques et complexes) :
"C'est un remède admirable pour les inflammations catarrhales aiguës des muqueuses nasales et oculaires, avec sécrétions abondantes, chaleur, douleur, sensation de brûlure et éternuements. C'est un outil fiable pour les coryzas aigus et les ophtalmies avec larmoiements abondants."
Donc chez Felter, qui avait une expérience remarquable des plantes, l'euphraise serait plus indiquée lorsque c'est chaud, enflammé, avec sécrétions abondantes, vraiment il faut s'imaginer que ça coule et que ça pleure de tous les côtés, donc on parle à la fois de la fosse nasale et des yeux. Donc là on est plutôt dans l'infectieux. Cela dit, à son époque, il y avait largement moins de conditions allergiques.
Un autre médecin, le docteur Fernie, qui est cité dans le célèbre ouvrage de Maud Grieve qui date de 1931. Le médecin dit que "Les rhumes de cerveau et autres attaques de froid à la tête peuvent être stabilisées grâce à une infusion d'euphraise prise toutes les 2 heures". Vous notez, là encore, la fréquence de prise pour une problématique aiguë.
Serait-ce efficace dans les cas de sinusites ? Felter nous dit que oui, à la fois pour prévenir les sinusites chez la personne à risque, mais aussi pour soulager dans le stade débutant de la sinusite aigue et frontale. Donc vous avez vu ? C'est précis tout ça. Ce sont ce qu'on appelle des "indications spécifiques". Felter partage sa longue expérience ici, dans laquelle il a probablement observé que dans les stades débutants, on peut soulager la sinusite, mais il faut agir dès le début sans attendre.
Et pour les conditions allergiques ? Felter explique que l'euphraise peut aussi rendre service dans le rhume des foins, tant qu'il remplit les conditions décrites précédemment, c'est-à-dire écoulements abondants, douleur, sensation de brûlure, etc. Et au passage, on note ce terme qui était utilisé dans le passé : "catarrhe" qui désigne une inflammation des muqueuses provoquant des sécrétions excessives.
Congestions de l'oreille interne
Bien. On va agrandir encore un peu la zone d'action de l'euphraise et parler de l'oreille. C'est un décongestionnant de l'oreille moyenne et des trompes d'Eustache. Est-ce que vous savez dans quelles situations ces zones sont congestionnées et enflammées, à quel moment ça fait pression et ça fait mal ? Eh oui, dans les cas d'otite moyenne aigüe.
Donc c'est une plante que l'on peut utiliser pour tenter de soulager cette pression et ces douleurs dans les otites moyennes, en prises rapprochées, car comme je vous l'ai expliqué, lorsqu'on est dans une condition aiguë, on va faire des prises rapprochées. Et aussi consulter un médecin bien évidemment.
Je vous cite à nouveau le docteur Felter qui nous dit : "l'euphraise est également efficace lorsque les catarrhes aigus s'étendent aux oreilles au travers des trompes d'Eustache, et sont accompagnées de douleurs d'oreille, mal de tête, éternuements et toux".
Fatigue oculaire et vue qui baisse
L'euphraise est reconnue pour son côté apaisant dans la fatigue oculaire. Une application le soir, après une journée de travail, une journée où on a été exposé aux polluants des villes et des voitures, ça amène de la fraicheur et un côté tonique pour la muqueuse de l'œil.
On en parle aussi pour la vue qui baisse. D'où le nom "casse-lunette". On m'a rapporté des cas de personnes qui l'ont utilisée pour améliorer leur vue. Je n'ai pas assez d'informations ni d'expérience avec cette indication pour vous la donner avec assurance. Je ne sais pas, je suis intrigué. Si l'euphraise a amélioré votre vue qui baisse, n'hésitez pas à nous dire en commentaire dans l'article associé à cet épisode sur le site Altheaprovence.
Biodisponibilité de l'aucubine
Au passage, j'aimerais partager une information en lien avec ce qu'on appelle la pharmacocinétique. Ça a l'air bien compliqué comme terme, mais je vais essayer de vous expliquer d'une manière simple. Ça consiste à comprendre comment la plante va se comporter à l'intérieur de nous, depuis son entrée jusqu'à sa sortie. Donc c'est l'évolution en fonction du temps de son absorption, sa biodisponibilité, sa distribution, son métabolisme, et son excrétion.
Alors bien sûr, la plante contient des centaines de constituants. Et ça, on ne sait pas l'étudier. C'est trop compliqué. Donc on regarde souvent l'un des composants actifs, celui qui semble le plus intéressant. Et là, pour l'euphraise, on a beaucoup regardé l'aucubine, qui est un des irridoïdes. On pense qu'il est responsable, en partie, de cet effet décongestionnant des muqueuses respiratoires. Et d'ailleurs, cette aucubine, on la retrouve aussi dans le plantain. Le plantain a donc des propriétés décongestionnantes similaires.
L'aucubine est absorbée sous forme d'hétéroside. C'est-à-dire qu'il y a un sucre (je simplifie un peu), attaché à la molécule active. Et c'est la flore intestinale qui va détacher le sucre et libérer ce qu'on appelle la génine ou l'aglycone, c'est-à-dire la partie active. Il faut donc une bonne quantité de bonnes bactéries qui vont pouvoir faire cette transformation.
Pourquoi certaines plantes fonctionnent chez certaines personnes et pas chez d'autres ? Aujourd'hui, ça reste un peu un mystère. Mais, vous voyez que là, on pourrait avoir l'une des explications. Lorsque les constituants actifs sont sous forme d'hétérosides : il faut une bonne flore intestinale, riche et active, pour casser et libérer la molécule active.
Et donc prenez soin de votre flore pour profiter des bienfaits des plantes !
Préparations
En ce qui concerne les formes et les dosages de l'euphraise.
Du côté anglophone, on conseille de l'utiliser fraiche, et on dit qu'elle perd vite au séchage. Donc en ce qui me concerne, j'ai souvent utilisé la teinture de la plante fraiche. Cela dit, on la trouve souvent sous forme sèche en herboristerie. Idéalement, il faudrait qu'elle ait été très récemment séchée. Mais c'est parfois compliqué d'avoir l'information, ou de s'assurer de sa fraicheur.
J'ai souvent eu de mauvaises surprises en commandant dans certaines herboristerie. On m'a envoyé des sachets avec une herbe grise, coupée en de minuscules morceaux, et qui ne ressemblait à rien. Donc mon conseil serait d'utiliser une teinture de plante fraiche préparée par des petits producteurs et cueilleurs, plutôt que de commander un "sac de paille".
Pour la teinture de plante fraiche, lorsque prise en interne,
- Chez Mills & Bone, typique de l'école britannique et australienne, on voit de 7,5 à 15 ml par jour, c'est-à-dire de 1½ à 3 cuillères à café par jour. Je vous rappelle que les dosages anglo-saxons sont souvent largement plus élevés que les nôtres ;
- Chez Valnet, 50 gouttes, 3 à 5 fois par jour.
Pour l'infusion de plante sèche, prise en interne :
- Chez Mills & Bone, 6 à 12 g de plante sèche par jour, en infusion
- Chez Valnet, 1 cuillère à dessert par tasse d'eau, infuser 10 minutes, 3 tasses par jour entre les repas
En externe, on peut préparer une infusion comme le suggère Valnet, avec 1 poignée de plante par litre d'eau (pas très précis, je sais), idéalement plante fraiche, sinon plante sèche, bouillir 10 minutes, en lavages oculaires dans les conjonctivites et blépharites, et en lavage du nez dans le coryza. Toujours utiliser des instruments stériles dans ces situations.
Du côté anglo-saxon, on trouve 1 cuillère à café bien remplie de plante sèche pour une demi tasse d'eau bouillante, on laisse infuser 10 minutes. On passe au filtre à café pour qu'il ne reste aucun résidu de la plante, on laisse refroidir et on place 2 ou 3 gouttes dans chaque œil. Je vous rappelle aussi que dans ma formation sur les Allergies respiratoires, je vous explique comment fabriquer un collyre très rapidement à partir de liquide physiologique et quelques gouttes de teinture. C'est prêt en 10 secondes.
Le docteur Fernie, précédemment mentionné par Maud Grieve, donne la lotion suivante : 30 gouttes de teinture de plante fraîche dans un verre d'hydrolat de rose, à appliquer sur l'œil (œil fermé en général), plusieurs fois par jour. Intéressant comme préparation.
Et je termine par une petite formulation du docteur Valnet. D'abord, on mélange les 3 plantes suivantes :
- 50 g d'euphraise
- 25 g de bleuet, on en avait parlé dans un épisode précédent
- 25 g de plantain, eh oui, on en a parlé pour l'aucubine
On mélange bien, on prend 1 cuillère à soupe de ce mélange pour 100 g d'eau bouillante. On laisse infuser 1/2 heure. Et on applique en bain d'yeux.
Je vais vous mettre le lien vers une vieille vidéo que je vous avais faite sur le bain d'œil. C'est l'une de mes premières vidéos, ayez pitié. C'est un peu pathétique, j'ai dû faire 50 coupes, la lumière n'allait pas, il faisait super chaud et je transpirais comme un cochon. D'ailleurs, j'avais mis des carrés de texte à chaque fois que je soulève mes bras pour cacher la transpiration. Bref, à ce stade, je vous mets le lien... faut bien en rire un peu.
Précautions
En ce qui concerne les précautions d'emploi, je n'ai rien dans mes ouvrages de référence. Pour une application locale, a priori pas de problème.
Pour une prise en interne, on retiendra qu'elle est riche en tanins, et donc :
- A éviter si constipation ;
- A prendre loin des médicaments et autres compléments alimentaires car les tanins peuvent influencer nos capacités d'absorption.
C'est terminé pour l'euphraise. J'espère que vous aurez l'occasion de la croiser en nature, et j'espère que vous aurez votre loupe botanique dans le sac à dos, car elle est peut-être toute petite, mais elle est tellement jolie. Faites attention de ne pas trop marcher dessus.
A très vite pour un prochain épisode !
Références
Grieve, M., & Leyel, C. F. (1931). A modern herbal : the medicinal, culinary, cosmetic and economic properties, cultivation and folklore of herbs, grasses, fungi, shrubs and trees with all their modern scientific uses. Dans Dover Publications eBooks.
Harvey Wickes Felter, M.D., The Eclectic Materia Medica, Pharmacology and Therapeutics, 1922
Valnet, J. (2001). La phytothérapie (Éd. Livre de poche).
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Catherine dit
Bonjour Christophe et Sabine, j'ai la chance d'avoir de l'euphraise tout autour de la maison (1200 m dans le Sancy) et j'en récolte un peu tous les ans. Elle s'épanouit à partir d'août jusqu'en octobre, et cette année elle était particulièrement fournie car il a plu énormément, elle aime beaucoup l'humidité et le froid. Peut-être que la neige est nécessaire, nous en avons tous les ans. En tous cas si vous voulez des plants d'euphraise avec leur hôte (une petite herbe rase) l'année prochaine pour essayer, je pourrai vous faire un colis... Grâce à ton article Christophe, je vais pouvoir mieux m'en servir, merci !!!
sabine dit
bonjour Catherine
vous êtes adorable, mais je ne sais pas si en Provence cette petite soit en capacité de s'épanouir 🙂
Anne dit
Bonsoir !
"... des graines d'un fournisseur de confiance dessus. Et rien n'est sorti..."
Les escargots et les piafs locaux vous remercient : c'était très bon ! 😉
Quant à moi, j'ose DEUX questions ! 🙂
Pour le nez : Si on a "congestion" mais sans mal de tête, sans nez qui coule (surtout pas), sans "pression", juste le nez bouché mais sec, ce qui empêche de bien dormir la nuit (réveils multiples et retournements consécutifs pour se trouver du côté où on peut respirer), etc. ? Probablement allergique (poussière locale !)
Euphrasia peut-elle m'aider ?
Pour les yeux (j'ai lu l'autre article sur le bain d'oeil à base de plantes, dont vous donnez le lien.) : J'utilise du sérum physiologique quand mes yeux piquent un peu (écran et bâillements du soir !). Ça soulage, mais votre article m'ouvre de nouvelles perspectives : dans ce sens, peut-on imaginer d'utiliser les hydrolats et les infusions dont vous parlez avec du sérum phy, car je n'ai chez moi que du sel de mer naturel non lavé.
sabine dit
Bonjour Anne
Voici la réponse de Christophe
"Cela me fait réfléchir. J'ai envie de dire, si congestion, alors c'est bien de tester. Mais là on sort un peu des indications spécifiques vu que ça ne coule pas, muqueuses sèches. Du coup s'il n'y a pas ce sentiment de pression, je ne sais pas si c'est vraiment de la congestion. Dans une approche purement expérimentale et vu l'inocuité de la plante, personnellement je testerais. Mais l'image "euphraise" n'est pas claire ici."
Anne dit
J'ai aussi cette impression, je vais tâcher de trouver autre chose... Merci d'avoir répondu et merci pour ces trésors que vous nous offrez ici. 🙂
pascal27 dit
Bonjour Anne
Voici ce que je pratique quand j'ai les yeux qui commencent à piquer et que je me les frottes un peu trop souvent (sorte de démangeaison spontanée venue d'où ?) Alors je met 3 gouttes d'huile essentielle d'eucalyptus globuleux (radiata aussi) sur un mouchoir et j'inhale là juste sous mon nez en profitant de ma respiration qui réchauffe le tissus ce qui amplifie l'odeur. S'ensuivent quelques toux assurées, mais très vite tout rentre dans l'ordre. Je pense que ça règle une allergie, mais laquelle ?. Si je ne me soigne pas, je mouche, pleure, mal aux yeux puis petite toux tenace !
Voilà, bien à toi si ça peut t'aider, pascal
Anne dit
Ah, je reconnais bien les manifestations de ce "petit" problème qui est en effet probablement une histoire d'allergie. La seule différence, c'est que moi je ne tousse pas mais j'éternue ! 😀
Je vais tester l'HE d'eucalyptus, merci pour cette idée. 😉
Ann dit
Merci Christophe, c'est toujours aussi passionnant !
Cette plante, en plus, est mignonne comme tout...j'ai lu jusqu'au bout car figure-toi que la grand-mère de mon ex-mari (je ne l'ai pas connue), s'appelait Euphrasie.
Je me suis dit "tiens, tiens, tiens, voyons voir d'où ça vient, ce prénom, et à quoi ça correspond !".
C'est vraiment une plante intéressante...
Je n'en ai jamais vu par chez moi (collines au-dessus de Nice), je pense que ça doit aimer la bonne terre (donc pas de danger ici, c'est du pudding) mais curieusement, il me semble en avoir vu en montagne de l'arrière-pays (tu crois que c'est possible ??? là-haut, y'a même [luxe suprême] des orties ! t'imagines....des orties. Le pied absolu. Je suis allée en chercher, d'ailleurs, exprès).
Je crois bien avoir vu ces mignonnes petites fleurs vers les prés en pente vers la rivière, contre les grosses pierres.
Je retournerai voir, du coup...
Encore merci pour toutes ces infos !!!!
pascal27 dit
Re bonjour Ann complément à mon message huile essentielle d'Eucalyptus : Attention cette huile est déconseillée si problèmes d'Asthme ...