Laissez-moi vous parler d’une famille de constituants des plantes qui s’appellent les alcaloïdes.
C’est un terme qui fait un peu peur car de nombreux poisons naturels sont des alcaloïdes.
C’est aussi un terme qui est un peu impressionnant pour les débutants car on ne sait pas trop ce que ça veut dire, il est un peu mystérieux.
Ne vous inquiétez pas, nous allons essayer de démystifier tout ça. Vous allez voir, au final, ce n’est pas si compliqué que ça. Et pas besoin d'un doctorat en chimie. Il vous faudra tout de même quelques bases, niveau collège 🙂
Pourquoi parler des alcaloïdes ?
Car ce sont probablement les molécules les plus actives que vous allez trouver dans le monde des plantes médicinales et des plantes toxiques.
Vous n’allez pas les trouver dans toutes les plantes, loin de là. Elles sont présentes dans certaines plantes uniquement, que l’on appelle d'ailleurs les « plantes à alcaloïdes ».
Dans mon expérience, dès que l’on emploie ce terme, ça fait un petit peu peur. On se dit, est-ce que je vais m’empoisonner ou pas ?
Alors rassurez-vous, non pas forcément. Sinon je ne serais pas là en train d'écrire cet article ! (j’ai moi-même consommé de nombreuses plantes à alcaloïdes).
Ce n’est pas parce qu’une plante contient un alcaloïde qu’elle est forcément un poison. Je vous rappelle que le café contient de la caféine, que la caféine est un alcaloïde. Vous en buvez peut-être plusieurs fois par jour et vous n'êtes pas mort pour autant.
Tout va être question :
- Du type d'alcaloïde dont on parle ;
- De la quantité absorbée. En effet, la caféine a une toxicité : à partir d’une certaine dose, hallucinations et convulsions possibles.
Un peu de chimie...
Allez, si, juste un peu, promis !
D'un point de vue chimique, un alcaloïde est un composé organique azoté, c’est-à-dire qui contient une molécule d’azote. De plus, il est tiré d’un végétal.
Par exemple, voici la chélidonine, un alcaloïde de la chélidoine. Sous la flèche bleue, la molécule d'azote. Je pense que vous suivez jusque-là.
On pense que les plantes utilise ces substances comme moyen de défense contre les prédateurs, mais nous n'en sommes pas sûr.
Cette molécule est de nature alcaline, d’où son nom d'alcaloïde. C’est-à-dire que dans une solution, elle fait monter le pH et elle s’oppose aux acides qui eux font baisser le pH.
Le nom d’un alcaloïde va toujours finir par « ine ». Caféine, morphine, éphédrine, etc.
En pratique : risques de précipitation
La première conséquence, dans notre pratique quotidienne, est la suivante : les alcaloïdes vont s’associer aux tanins des plantes.
En effet, les tanins sont des acides (acides tanniques) et les alcaloïdes sont des bases. Voir mes vidéos sur les tanins si vous voulez un petit rappel sur ces molécules, au passage.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de la chimie au collège... comment ? c'est le trou noir ? Vous faisiez quoi en classe ?
Bon, à mon époque on apprenait que acide + base = sel + eau. Donc si vous associez un acide avec une base, vous obtenez de l’eau, mais surtout un sel. Un précipité.
Les tanins vont donc précipiter les alcaloïdes en solution pour les neutraliser en quelque sorte. Ceci peut dénaturer la préparation et lui enlever de ses qualités thérapeutiques.
Vous allez rencontrer cette situation dans vos préparations maison lorsque vous voulez mélanger des plantes à tanins avec des plantes à alcaloïdes. Une teinture de fumeterre par exemple avec une teinture de reine-des-prés.
Il va falloir prendre des précautions supplémentaires, je ne vais pas rentrer dans les détails ici car sinon l'article va devenir trop complexe, mais je vous explique tout ceci dans ma formation sur la fabrication de produits à base de plantes (lien en cliquant sur l'image ci-dessous - téléchargez le livret gratuit pour avoir plus d'informations sur la formation).
Le truc : l'utilisation judicieuse de la glycérine végétale.
Propriétés diverses
D’un point de vue propriétés, un alcaloïde a très souvent une activité physiologique très intense.
Certains alcaloïdes vont agir au niveau du système nerveux central, et vont être dépresseurs, c’est le cas du pavot somnifère par exemple, Papaver somniferum, duquel on extrait la morphine. C’est un antalgique puissant qui diminue la sensibilité à la douleur.
À l’inverse, certains sont de puissants stimulants du système nerveux central, c’est le cas de la cocaïne de la feuille de coca par exemple.
Certains vont agir sur le système nerveux autonome, système sympathique et parasympathique, deux systèmes nerveux qui pilotent quasiment tous nos organes internes d’une manière automatique : battement du cœur, contraction et relaxation des poumons, de la vessie, dilatation de la pupille de l’œil, etc.
Donc ces alcaloïdes vont avoir un spectre d’action très large. C’est le cas de l’atropine de la belladone, la hyoscyamine de la jusquiame, etc.
Et donc nous trouvons ici des molécules qui étaient utilisées dans l’ancien temps comme remède mais qui se transforment très vite en poisons.
Les plantes en question ne sont plus utilisées aujourd’hui (celles mentionnées ci-dessus). Elles ont parfois été remplacées par l’alcaloïde isolé : c’est le cas de la morphine par exemple. Et ils sont sous strict contrôle médical.
En général, ceux qui sont les plus toxiques se retrouvent en médicaments homéopathiques, par principe de similitude. En d'autres termes, si la plante provoquait un certain symptôme, la dilution homéopathique va résoudre ce symptôme.
Nous allons donc trouver de nombreuses plantes à alcaloïdes dans les remèdes homéopathiques, qui sont des remèdes classiques : Belladonna, Gelsemium, Veratrum, Nux-vomica, etc.
Vous allez aussi retrouver ces composés toxiques dans les chimiothérapies. La toxicité, justement est utilisée par le corps médical pour détruire la cellule cancéreuse. Vous avez par exemple la vinblastine et la vincristine de la pervenche de Madagascar.
En herboristerie familiale
Pour revenir à ce qui nous intéresse en herboristerie familiale, on trouve aussi des alcaloïdes plus anodins dans certaines plantes que l’on va utiliser dans notre pratique.
En général, soit les alcaloïdes sont présents en faible quantité, soit l’alcaloïde lui-même ne présente pas une grande toxicité.
On essaye néanmoins de les prendre soit pendant une période relativement courte (il n’y a pas de grand accord sur le sujet de la durée), soit on les mélange à d’autres plantes de telle manière à ce que leur quantité soit minimale.
Je vous donne les plantes que vous allez rencontrer le plus souvent :
➜ L’agripaume (Leonurus cardiaca), avec la léonurine. Je vous ai déjà parlé de cette plante dans une vidéo, c’est une plante qui peut être utile dans les cas d’angoisses ou dans les cas de palpitations cardiaques.
➜ La fumeterre (Fumaria officinalis), avec la fumarine, fumaricine, fumariline, etc. C’est une plante qui contient de nombreux alcaloïdes, et pourtant c’est une classique d’herboristerie. C’est une plante qu’on utilise surtout pour stimuler les fonctions du foie. Voir ma vidéo ici.
➜ La chélidoine (Chelidonium majus), avec la chélidonine, la berbérine, la sanguinarine. Voir mon article ici.
➜ Le pavot de Californie (Escholtzia californica), avec l’eschoscholtzine et de très nombreux autres alcaloïdes. Voir ma vidéo ici.
➜ Le boldo (Peumus boldo), avec la boldine et d’autres.
➜ Le coquelicot (Papaver rhoeas) avec la rhoeadine. Voir ma vidéo ici.
➜ La petite pervenche (Vinca minor) avec la vincamine.
➜ L’épine-vinette (Berberis vulgaris) avec la berbérine.
Et j’en passe, ceci n’est pas une liste exhaustive.
Comme vous pouvez le constater, les plantes à alcaloïdes ne sont pas si rares que ça en herboristerie. De plus, les alcaloïdes dans ces plantes communes sont très importants, ils sont en grande partie responsables des propriétés de la plante, et au final ils présentent un risque très minime.
La bérbérine de l’épine-vinette par exemple est très importante, on en parle beaucoup comme antibactérien puissant, très intéressant pour les infections entériques résistantes aux antibiotiques. Très intéressant aussi pour faire baisser la glycémie sanguine.
Les alcaloïdes peuvent donc être bénéfiques pour notre santé aussi. Tout est une histoire de contexte.
Le cas des alcaloïdes pyrrolizidiniques
Sympathique comme nom. Répétez 10 fois à voix haute.
J'aurais dû en parler dans ma vidéo, mais j'ai oublié. Qu'à cela ne tienne, je vous ai préparé 2 articles sur le sujet.
Ces alcaloïdes peuvent-être problématiques pour le foie. On les trouve dans certaines plantes de la famille des boraginacées (consoude, feuilles de bourrache, la pulmonaire en contient en principe très peu) et certaines astéracées (pétasite, tussilage, etc).
Lisez ces deux articles, ils sont importants (et un peu dense, je le reconnais...) :
- Consoude : toxicité des alcaloïdes pyrrolizidiniques
- Consoude, tussilage et alcaloïdes pyrrolizidiniques
Conclusion
J’espère avoir démystifié ce mot qui fait parfois un peu peur.
Oui il y a des alcaloïdes poisons, il faut le savoir.
Oui, il y a aussi des alcaloïdes dans les jolis pétales de coquelicot, ceux que l’on utilise pour faire des sirops pour les enfants.
Au final, je pense que l’on peut utiliser une règle simple : si la plante est autorisée à la vente en herboristerie, en principe vous n’avez pas à avoir peur des alcaloïdes.
Demandez conseil à votre herboriste ou à votre thérapeute au passage bien sûr si vous voulez vous rassurer, faites vos recherches, ça c’est très bien. Mais en général, ces plantes-là sont bien tolérées et ont un long historique d’utilisation.
En revanche, s’il vous prend l’idée d’aller ramasser des plantes à alcaloïdes en nature, des plantes qui ne font pas partie de nos plantes communes des herboristeries, des plantes que vous ne connaissez pas bien, alors vous mettez peut-être votre vie en danger...
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pascal27 dit
Bonjour
Les alcaloïdes me turlupinent !
Source http://www.wikiphyto.org/wiki/Alcaloïdes
Composés organiques azotés (atome N) tirés des végétaux, faisant partie de leur métabolisme secondaire, dotés d'une activité thérapeutique intense
Molécules sans doute les plus actives de toute la pharmacopée végétale. On leur doit la notion de principe actif
Le nom d' "alcali végétal" qui fut donné aux premiers alcaloïdes connus rappelle qu'ils se comportent comme des bases et fournissent avec les acides des sels cristallisés. Ils renferment toujours des atomes de carbone, d'hydrogène, et d'azote et le plus souvent d'oxygène
Exemples : quinine, morphine, strychnine, atropine, scopolamine, nicotine
Ils tirent en général leur nom de celui de la plante d'origine suivi du suffixe "ine" : cocaïne, caféine, éphédrine
Ils forment un complexe avec les tanins et cette association est souvent utile pour en maîtriser la toxicité
C'est la dernière phrase de ce commentaire qui me pose question : Christophe, tu nous conseil de ne pas associer les plantes à tanins et à alcaloïdes, ce que j'essaie de faire. Ici ils parlent d'un complexe utile pour en maîtriser la toxicité. Dois-je comprendre qu'en cas d'utilisation de plantes ayant une certaine toxicité atropine, scopolamine... les tanins ont un effet tampon "recherché" plus sécurisant que la dose ?
Quand je lis ta réponse sur la pulmonaire, je me dis que rien est blanc ou noir et que conclure est parfois bien compliqué quand en plus on sait que chaque personne réagit parfois différemment...
Gratitudes à toi et à Sabine pour le temps que vous nous accordez pour nous répondre.
pascal
sabine dit
bonjour Pascal
voici la réponse de Christophe
Bonjour Pascal. C'est bien ça, le contexte ici est mal défini, mais on peut présupposer une plante toxique contenant des alcaloïdes, et une toxicité qui sera un peu "tamponnée" par les acides tanniques (je n'ai aucune idée de l'intensité de l'effet tampon). Bien que, bien que... ces mêmes sels d'alcaloïdes, qui devaient se précipiter pour devenir inactifs, vont se dissoudre et se remettre en solution si la réaction se passe dans l'eau ou l'alcool (infusion, teinture) - partiellement je pense, et pas totalement. Le vinaigre (augmenter l'acidité de la solution) est supposé accentuer cet effet de re-dissolution si je me souviens de mes lectures des vieilles pharmacopées. A noter aussi le fait que si ces sels ne sont pas re-dissous (ou mal re-dissous), ils se retrouvent accumulés au fond de la préparation, au fond d'un bocal de teintures par exemple. Et une fois que l'on arrive à la fin et que l'on "racle" le fond du bocal, on se retrouve avec un énorme shot d'alcaloïdes, ce qui peut provoquer une toxicité. "
Tom dit
Bonjour,
J'aurais une question: si l'on fait une teinture de plantes à alcaloïdes, est-il pertinent d'ajouter à l'alcool+eau du jus de citron, de la vitamine c (en poudre) ou du vinaigre, en vue d'une meilleure extraction?
Egalement, vous dites qu'il faut éviter de combiner tanins (acides) et alcaloides pour éviter une précipitation. Mais dans votre article sur les vinaigres médicinaux, vous parlez du vinaigre (acide) comme bon extracteur des alcaloides. Je ne comprends pas, d'un côté l'acide est bon car il compose des sels dissous ensuite dans la partie aqueuse, et de l'autre pour les tanins il n'est pas bon car il fait précipiter.. mais le précipité ne se dissout pas, il tombe au fond du récipient sous forme solide? Si vous pouviez m'éclairer, j'en serais reconnaissant!
sabine dit
bonjour Tom
non pas vraiment d'intérêt, l'alcool a un bon pouvoir d'extraction des alcaloïdes , en rajoutant autre chose vous risquez de fragiliser votre teinture
le vinaigre oui est un bon solvant pour les alcaloïdes , l’acide acétique du vinaigre va donc s’associer aux substances alcalines de la plante (en général les alcaloïdes et les minéraux) afin de capturer ces molécules et former des sels (sels d’alcaloïdes, sels minéraux). Ces sels vont ensuite être dissous dans la partie aqueuse du vinaigre et vont donc être disponibles à la consommation lorsque vous absorberez le vinaigre.
lorsque vous faites une teinture avec alcaloïdes et tanins (les tanins sont des acides tanniques alors que le vinaigre acide acétique) donc dans une teinture l'association tannins et alcaloïdes, en les précipitant en sels au fond du bocal, va les rendre inactifs, et dans ce cas il peut être donc judicieux de rajouter environ 10 % de glycérine à votre mélange lorsque vous préparez une teinture de plante contenant à la fois des tanins et des alcaloïdes
Tom dit
D'accord, merci pour ces réponses! Existe-t-il une liste recensant les plantes dites "à alcaloides" et une recensant les végétaux tanniques?
sabine dit
bonjour Tom
à ma connaissance non, il faut pour chaque plante faire une recherche pour avoir ses principaux constituants , le site de wikiphyto est très intéressant
Tom dit
D'accord, merci! oui je l'utilise déjà beaucoup! Merci de vos réponses, cordialement
Emilie dit
Bonjour,
Ayant plusieurs fois réagi en épluchant des pommes de terres crues ( réaction allergique : visage qui gratte) , j’ai lu que ce serait dû aux alcaloïdes ! Pouvez-vous m’en dire plus ? D’avance merci.
Émilie
sabine dit
bonjour Emilie
il semblerait que la patatine (protéine de la pomme de terre) pourrait être un marqueur approprié pour la détermination de la sensibilisation à la pomme de terre, et elle pourrait également constituer un allergène alimentaire important.
Sam dit
Bonjour,
Je me demandais, concernant ces plantes potentiellement toxiques à certaines doses ; peuvent-elles être plantées au potager sans problème ou le fait que ses racines soient dans le sol pourrait faire développer des alcaloïdes dans le sol ou étant en contact avec de la salade par exemple, ma salade serait-elle consommable? Je ne sais pas si ça fonctionne ainsi, je raconte peut-être une grande bêtise. Par exemple pourrais-je planter du papaver somniferum dans le potager près des salades ou autres légumes?
Y a-t-il aussi des plantes de cette famille toxique par simple contact c'est-à-dire en infime quantité ou faut-il en consommer de grandes quantités pour avoir une toxicité réelle?
Merci par avance pour votre réponse. 🙂
sabine dit
bonjour Sam
à ma connaissance il n'y a pas de problème à faire pousser un pavot à côté de salades, chaque plante possède son propre laboratoire qui lui permet en récupérant des éléments dans le sol de fabriquer leurs constituants , une salade n'est pas "programmée" pour synthétiser des alcaloïdes, donc chacune va synthétiser des constituants différents selon ses besoins avec les mêmes "briques" de départ
ensuite il y a des plantes qui sont en capacité de tirer du sol les métaux lourds (elles sont même capable de dépolluer des zones si on leur en laisse le temps ) et bien sûr il n'est absolument pas conseillé de les consommer, je n'ai pas la liste mais par exemple l'ortie est gourmande en nitrates et si on les cueille dans des endroits riches en nitrate il n'est pas conseillé de la consommer.
Gonzalez dit
qu’est un alcaloïde de l’ergot de seigle?
sabine dit
bonjour!
l'ergot de seigle est un champignon parasite qui pousse sur le seigle (et d'autres céréales) et qui contient des alcaloïdes (composés organiques azotés) concernant l'ergot de seigle ce sont des amides de l'acide lysergique représentant environ 20% des alcaloïdes présents (source wikiphyto)
Elodie dit
Merci +++++++ =D
C'est vraiment super clair et compréhensible!!!
pascal27 dit
Bonjour Christophe
Pour la pulmonaire, vous me rassurez car je n'arrivais pas à me faire une réelle idée de la composition exacte de cette plante au travers des différentes informations sur Internet ! Je comprend maintenant mon doute, et c'est vrai que ce monde "végétal" est très complexe à analyser puis à comprendre... Et nous sommes tous uniques ce qui ne simplifie pas l'analyse des multiples ressentis ...
cordialement, pascal
FOURNIER dit
N'y aurait il pas une erreur dans l'image de l'épine vinette, cela donne l'impression d'être une branche d'églantier avec ces cynorhodons ?
sabine dit
Bonsoir
non ce sont bien les fruits de l'épine vinette 🙂
FOURNIER dit
Désolé, je n'avais pas vu le feuillage ^^
sabine dit
🙂
Louise B. dit
Je prend de la vinpocetine en petite gélules pour éclaircir le sang au besoin. Je ne sais pas si la pervenche vient de Madagascar ou d'ailleurs, mais est-ce que cet élément peut en q.q. sorte devenir anti-cancer? Et si je prenais directement la pervenche de mon jardin, aurais-je le même effet anti-coagulant et anti cancer? Merci pour votre réponse
Christophe BERNARD dit
Bonjour, la vinpocetine est un dérivé de la vincamine, et en principe la vincamine vient de Vinca minor, la petite pervenche. Mais en toute franchise, je ne sais pas exactement comment les laboratoires fabriquent la vinpocetine. Et pour l'utilisation de la petite pervenche directement, effectivement c'est l'approche plus traditionnelle, vous la trouverez en herboristerie sous forme vrac. Et certains en ont au jardin, il faut bien sûr s'assurer que l'on a bien vinca minor. Pour la partie anti-cancer de la petite pervenche, je n'ai pas connaissance d'un tel effet.
Notez que la pervenche de madagascar est une plante différente, ce n'est pas une Vinca, c'est une Catharanthus. La famille, en revanche, est la même (Apocynaceae). Bref, je ne pense pas que ce que l'on dit sur l'une soit applicable à l'autre nécessairement.
Louise B. dit
merci beaucoup pour votre réponse
Bonne journée
PAGET JOSIANE dit
Merci Christophe, j'apprécie beaucoup vos vidéos, je suis très intéressée au plantes depuis longtemps et il est bon de pouvoir entendre un homme comme vous.
Par contre je n'ai jamais eu votre PDF sur les plantes puis-je l'avoir.
J'ai fait passé à ma soeur aussi vos vidéos.
Bonne continuation
sabine dit
Bonsoir Josiane
je vous ai envoyé le lien par mail 🙂
Sylvianne MESTRE-CHAUVEL dit
Bonjour Christophe,
Merci encore pour toutes ses informations précieuses
J'ai tout de même une petite interrogation de détail .
Je ramasse dans les bois de ma région la pulmonaire . Vous indiquez quelle contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques comme toutes ou beaucoup de plantes de la famille des boraginacées , mais je me fais toujours l'avocat du diable et vu que je l'utilise en tisane j'ai fait mes propres recherches sur internet ... et là il y a contradiction . sur certains sites ou livres( je vous mets les liens plus bas ) la pulmonaire ne contiendrai pas d'alcaloïdes ! D'autres oui et vous le dites également .
ref du livre Guide des plantes toxiques et allergisantes
De Michel Botineau dans une remarque de risque de confusion avec l'héliotrope d 'Europe:
je site "risque de confusion: aucun.Mais il faut savoir que toutes les Boraginacées, à l'exception de la pulmonaire(Pulmonaria gr.officinalis L.) élaborent de tels alcaloïdes ...
site où pulmonaire sans alcaloïdes:
https://booksofdante.wordpress.com/2017/04/08/la-pulmonaire-officinale-pulmonaria-officinalis/
dans un article de plante et santé de 2009
https://www.plantes-et-sante.fr/articles/jardin-medicinal/1718-la-pulmonaire-le-grand-air-des-sous-bois
sites avec alcaloïdes :
et même dit dans ce site qu'elle serait interdite à la vente depuis 2011 Source François Couplan ( hi hi pas très bonne source ) ? on la propose pourtant à l'herboristerie du Valmont
http://www.gratteronetchaussons.fr/2017/05/31/cueillette-au-pied-des-voies-pulmonaire-pulmonaria-officinalis/
Comme dab on ne sait plus à quels saints se vouer !!
là je vous pose une colle à qui se fier et en générale je me fis grandement à vous !
cordialement
Sylvianne
Christophe BERNARD dit
Bonjour Sylvianne,
Oui tout à fait, dans cette rubrique d'alcaloïdes pyrrolizidiniques (APs), il y a une gradation.
La consoude en contient en quantité significative. La consoude de Russie en contient encore plus.
Pour la pulmonaire, basé sur tout ce qui a été écrit aujourd'hui, certains auteurs citent la présence de lycopsamine, symphitine et intermedine (3 APs), d'autres décrivent que la plante en contient très peu, d'autres que la plante n'en contient pas. Par principe de précaution, j'avais donc décidé de la mettre dans la liste, sachant qu'elle en contenait probablement très peu.
En général, j'essaye de mener un travail d'investigation plus approfondi lorsque je fais une fiche de plante. Je n'en ai pas encore fait pour la pulmonaire, mais j'ai fait des recherches hier soir et ce matin afin de tracer les différentes sources et voir si tout cela était fiable.
J'ai découvert que plusieurs sources mentionnées étaient basées sur une étude faite sur Pulmonaria obscura. Les deux pulmonaires se ressemblent, mais ce ne sont pas les mêmes plantes non plus. Comment certains auteurs peuvent prendre cette information et l'appliquer à P. officinalis, grand mystère pour moi.
L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments donne des analyses détaillées ici :
http://ehtpa.eu/pdf/(EFSA)-2016-EFSA_Journal.pdf
Comme vous pouvez le voir, la pulmonaire officinale est bien placée dans le tableau et en contient, certes moins que les autres mais elle en contient. Le problème est que l'étude est basés sur des compléments alimentaires contenant ces plantes - sachets de tisanes, etc - et non sur la "plante brute". Il est donc quasi impossible d'y voir clair dans cette étude. Il est possible que ces fameux compléments aient contenus d'autres plantes que la pulmonaire.
Nous avons une étude qui semble mentionner la présence dans la racine mais pas dans les feuilles. Mais je n'ai pas accès à l'étude :
Dobler, S., Haberer, W., Witte, L. & Hartmann, T. (2000) Selective sequestration of pyrrolizidine alkaloids from diverse host plants by Longitarsus flea beetles. Journal of Chemical Ecology, 26, 1281–1298.
Une étude mentionne que la plante ne contient pas d'APs. Je suis tombé dessus hier soir mais je n'arrive plus à mettre la main dessus ce matin.
Je l'avoue, dans cette grande confusion, j'ai mis la pulmonaire dans la liste dans un désir de précaution. Basé sur ces recherches, je pense la laisser avec la mention "en contient peu". Mais franchement, si vous êtes confuse, je vous comprends car parfois, comme vous pouvez le voir, je le suis aussi !
Sylvianne dit
bonjour Christophe,
je vois et vous en remercie que je vous ai fait plancher ... le soir et même le matin ! désolée , mais ce n'est pas peine perdue , moi aussi je planche mais je n'ai pas vos atouts , mais je suis très curieuse
et oui pas facile de trouver les réponses à nos questionnements ! et de plus nous n'avons pas forcément accès à tout ! donc effectivement dans ces cas là , bien sur principe de précaution.
Je continuerais néanmoins et avec parcimonie d'utiliser ma pulmonaire des bois, car je la trouve très efficace en tisane
Je vous renouvelle ma gratitude et attends avec grande joie votre prochaine fiche plante sur la ou les pulmonaires , vous avez déjà bien dégrossi le travail !
des bises
Sylvianne
Blenny dit
Bonjour Christophe
Cela fait un moment que j écoute vos vidéos et que j apprécié beaucoup.
J aimerais savoir si vous faites des formations autres qu'en ligne? Existe t il des stages en"live" pour reconnaître les plantes de notre région ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour, pour l'instant je ne fais que des formations en ligne.
Pour les stages reconnaissance de plantes, voir ma liste ici :
https://formation-plantes-medicinales.com/associations-reconnaissance-plantes/