Interview de Thomas Echantillac : cueillir les plantes sauvages : (abonnez-vous au podcast ici)
Je suis aujourd’hui avec Thomas Echantillac.
Thomas est cueilleur de médicinales, cueillir les plantes sauvages c’est son métier. Il est aussi président de l’association française des professionnels de la cueillette de plantes sauvages.
Je ne sais pas si vous le savez, mais on a des gens qui travaillent dur pour qu’on puisse mettre de belles plantes médicinales dans nos tasses, ces gens, ce sont les cueilleurs.
On n’en parle pas beaucoup, ils sont discrets et pourtant, ils sont d’utilité publique.
Aujourd’hui, on va parler du métier de cueilleur, de l’association, des bonnes pratiques de la cueillette et de comment on peut préserver cette ressource naturelle qui nous est précieuse.
Bonjour.
Ça va ?
Très bien. Merci de m’inviter.
C’est un grand plaisir. J’aimerais que l’on commence avec ton histoire et ton parcours, parce que je me pose la question, comment on devient cueilleur de plantes médicinales ?
C’est une bonne question et je vais parler de quand j’étais petit, parce que ça commence comme ça.
Je suis né dans les Monts du Lyonnais, on habitait avec ma famille dans une maison isolée du village à l’orée de la forêt et on fréquentait beaucoup la forêt. On allait cueillir des champignons, on construisait des cabanes et j’ai construit très tôt, une relation avec cette forêt. C’était vivant. Ça, ça s’est poursuivi tout au long de mon parcours.
Après, j’ai vécu à la fois dans des zones urbaines, à la fois dans des zones rurales et j’ai découvert avec mes parents les activités militantes à travers différentes initiatives de solidarité et c’est quelque chose qui est important pour moi.
Oui, s’impliquer.
C’est ça. Mettre du sens dans nos actions, dans nos vies.
Le petit Thomas, il était intéressé par les plantes, par les animaux, qui vivaient dans la forêt ?
C’est ça. J’allais observer les oiseaux, je partais avec mon petit vélo et je faisais le tour des bois.
Ça a été ton premier métier cueilleur de plantes médicinales ?
Pas du tout, c’est une reconversion les plantes médicinales, comme beaucoup de gens. Je n’étais pas mauvais à l’école, j’ai fait des études scientifiques, un bac +2 à Grenoble, un bac +5 ensuite, je me suis inscrit dans une école doctorale, j’ai été loin.
Je me suis retrouvé dans un milieu industriel qui était intéressant et stimulant intellectuellement, mais je ne partageais pas leur logique. Il me manquait une dimension importante.
Il y a eu une bascule à un moment, tu connaissais le côté obscur pour passer du côté de la lumière.
Oui, je suis parti faire un voyage à ce moment.
Quand j’ai basculé, j’ai fait une sorte de voyage initiatique, je suis parti en Asie et j’ai fait un certain nombre de rencontres.
Je suis parti dans les jardins de Kokopelli en Inde. Je suis parti ensuite dans l’Himalaya, les bras chargés de graines à distribuer à des paysans. C’était une mission inattendue et intéressante, j’ai rencontré des gens qui plantaient du romarin dans la montagne, j’ai rencontré un médecin tibétain qui faisait des préparations médicinales traditionnelles et de fil en aiguille, quand je suis rentré, j’avais la volonté ferme d’être producteur de plantes dans les montagnes françaises.
L'inde, le déclic
Oui, tu as eu le déclic sur place. Quand tu es parti en Inde, ce n’était pas pour travailler pour Kokopelli, tu les as découverts sur place ?
Je les ai découverts sur place, oui. L’objectif, c’était de voir autre chose, de voyager parce que c’est enrichissant de sortir de son petit monde.
Tu as distribué des graines pour Kokopelli en Inde, est-ce qu’il y a eu un moment clé, un moment où tu as senti ce déclic, où tu t’es dit, ma profession, aujourd’hui, c’est terminé, je vais devenir cueilleur ? Est-ce qu’il y a eu une petite histoire que tu peux nous raconter ?
Ça s’est passé de manière assez brutale. J’étais au Népal, j’étais dans une ferme qui faisait des ananas et du café en biodynamie et je suis tombé sérieusement malade. On était paumés dans la montagne et j’ai été soigné par une sorcière. Quand je dis sorcière, pour moi, c’est un terme positif.
Gentille sorcière.
Quelqu’un qui connaissait les poudres et qui m’a donné un remède infâme à manger et au bout d’une semaine, j’avais les idées claires et il fallait que je rentre pour réaliser ma destinée. Pendant cette semaine, j’ai gambergé, les idées se sont mises en place.
Tu veux dire que non seulement, la poudre a soigné le système digestif, mais elle a agi aussi sur le mental.
Il y a eu une période de nettoyage, ouais, qui a été très claire à ce moment.
Tu reviens en France avec la tête remplie de nouvelles idées. Tu poses ta démission comme ça ?
J’avais déjà démissionné, je m’étais libéré de tous mes engagements.
Je n’avais pas d’engagement professionnel, je n’avais pas d’engagement matériel, je n’avais pas d’engagement relationnel, c’est pour ça que je me suis permis de partir longtemps à l’étranger.
Et là, tu prends un sac, tu commences à ramasser des plantes ? Comment tu organises cette reconversion ?
Non, je me suis dit, qu’est-ce que c’est que cette idée, il faut que j’aille voir ceux qui font déjà ça. Je suis rentré au mois de juin et pendant tout l’été, je suis parti à la rencontre de producteurs. J’ai fait un petit tour de France, peut-être pas, mais j’ai visité une quinzaine ou une vingtaine de producteurs. J’ai essayé de faire des stages avec eux et c’est là que je me suis dit, c’est incroyable ! On peut vivre avec la cueillette des plantes sauvages.
C’est comme ça qu’a commencé une nouvelle page de ta vie.
Exactement.
Cueillir les plantes sauvages : reconnaissance du métier avec l'AFC
Tu es président aujourd’hui de l’AFC, l’Association Française des professionnels de la Cueillette de plantes sauvages. Est-ce que tu pourrais nous donner l’historique de cette association ? Qui l’a créée et comment toi, tu en es venu à la reprendre
Oui. Les prémices de l’AFC, ce sont des réflexions qui ont eu lieu à partir de 2007, qui ont été initiées par les travaux de Claire Julian qui était chercheur en écoéthologie.
Elle sentait à l’époque, qu’il y avait des enjeux sur la règlementation des plantes et de la cueillette en particulier et il y a eu une rencontre qui a été décisive, c’était en 2010 chez Gérard Ducerf.
Là, il y a eu plusieurs cueilleurs de différents horizons qui se sont rencontrés et même si au début, ils avaient des aprioris les uns sur les autres, ils se sont dit, il n’y a qu’une seule ressource, il faut qu’on la partage. La demande est croissante, on est de plus en plus nombreux sur le territoire, comment on fait ?
La ressource, c’était le thème principal qui les a reliés avec aussi la reconnaissance du métier. C’étaient les deux piliers et l’association AFC a été créée en 2011, l’année suivante.
Tu es arrivé dans l’association à quel moment ?
Je suis arrivé un peu après, je ne sais plus exactement, mais ça m’a parlé très vite. Une fois que j’étais installé dans ma Drôme, je me suis dit, « Comment je concrétise mon engagement pour mon activité ? » J’ai eu la culture du syndicat simple.
Très tôt, quand j’ai fait ma tournée des producteurs, je me suis orienté vers les producteurs du syndicat simple. Je me suis reconnu dans leurs manières de travailler, dans les valeurs et en m’orientant sur la cueillette, je me suis dit qu’il y avait un sens à rejoindre l’AFC.
Ça s’est fait progressivement, ça m’a parlé beaucoup, j’ai rejoint le conseil d’administration.
Et de fil en aiguille, tu t’es retrouvé président.
Je me suis retrouvé à gérer cette association aujourd’hui, oui.
Tu as fait la connaissance très rapidement de Thierry Thévenin dans ce parcours je suppose ?
Oui.
Thierry qui a tellement fait pour le syndicat simple. Quelles sont les valeurs clés qui t’ont plu dans le syndicat dans lequel tu t’es retrouvé ?
C’est le rapport au vivant, à la nature, aux plantes, à ce que l’on fait de la plante, c’est-à-dire à la vision de l’homme qu’on a et aussi une vision non capitaliste de l’activité.
Bien sûr. Tu te retrouves président de l’association, aujourd’hui, tu essayes de la développer, de la faire évoluer, si j’adhère à cette association, quelles sont les ressources qu’elle va m’apporter en tant que cueilleur ?
Aujourd’hui quand on adhère à l’association, c’est rejoindre un réseau de professionnels, pouvoir échanger avec ses pairs, identifier les gens qui peuvent cueillir dans notre territoire de cueillette, ce sont des choses qui sont importantes. En termes de ressources, on est en train de rédiger un guide de bonnes pratiques.
Un guide des bonnes pratiques pour cueillir les plantes sauvages
La bible du cueilleur on va dire ?
On pourrait dire ça, parce que c’est un chantier pharaonique. C’est un guide qui va être sous plusieurs parties.
Il y a une partie générale qui va contenir les généralités, les démarches qu’il faut faire pour cueillir des plantes de manière professionnelle, des carnets d’adresses, des techniques communes à différentes cueillettes, des choses comme ça. Le sommaire, j’ai regardé rapidement, il nous donne 130 pages, ça va être quelque chose de conséquent.
Une deuxième partie sous forme de livrets techniques, plante par plante, sur l’identification, les confusions, les gestes de cueillette et la gestion des stations. Comment est-ce qu’on fait pour avoir une bonne gestion de ces plantes ?
Un guide qui va devenir important, une référence on espère pour le cueilleur français.
Pour le cueilleur français et même plus que Français, j’ai eu l’occasion de participer à différents colloques internationaux, on a une longueur d’avance à ce niveau et on est regardé de l’étranger, même, pas forcément par des francophones, mais c’est sûr que le Canada, le Maghreb, l’Espagne, nous attendent.
Tu nous fais saliver, on a hâte de voir ce guide.
Cueillir les plantes sauvages, un métier idéalisé ?
Tu parlais du fait que l’association rassemble et connecte les cueilleurs entre eux pour échanger des bonnes pratiques, pour échanger sur le métier, c’est extrêmement important.
Est-ce que parfois, tu parles à tes adhérents des nouvelles personnes qui arrivent, qui veulent se mettre au métier de cueilleur et en discutant avec d’autres cueilleurs qui sont surpris, qui ne s’attendaient pas à ça, qui découvrent le métier. Qui s’étaient mis en tête quelque chose d'idéaliste et une fois que tu es sur le terrain, que tu travailles avec les cueilleurs, tu te rends compte que dans la réalité, ce n’est pas exactement ça. Est-ce que tu as une ou deux histoires pour illustrer ça ?
Je ne sais pas si j’ai des histoires, mais c’est quelque chose auquel je fais attention et mes collègues de l’association aussi. Aujourd’hui, l’association reçoit à peu près 300 sollicitations de porteurs de projets par an pour des projets de cueillettes professionnelles.
C’est très important. J’interviens dans les CFPPA aussi et d’autres structures pour former à la cueillette et je me rends compte qu’il y a un cap entre ce que les gens projettent et la réalité, même si la réalité peut être protéiforme. Il y a et on a cette chance en France, beaucoup de profils de cueilleurs différents. On a une diversité d’exercer le métier qui est large.
C’est parfait, tu me tends la perche pour la prochaine question, je voulais qu’on parle de ce profil du cueilleur. Est-ce que l’on est exclusivement cueilleur ou que l’on est cueilleur et distillateur ? Est-ce que l’on est cueilleur et guide nature ? Je suppose qu’il y a plusieurs profils aujourd’hui, parce qu’il faut gagner sa vie. Qu’est-ce que tu vois le plus dans l’association ?
Tout est possible. Je ne dirais pas qu’il y a un profil qui domine dans l’association. Il y a des cueilleurs qui font par exemple uniquement de la plante fraîche qu’ils vendent directement aux laboratoires, ils font de la vente en vrac.
On a des cueilleurs qui font de la plante sèche uniquement, en vrac ou en vente directe. Il y en a qui transforment. Il y en a qui sont artisans, qui font des confitures, des sirops, des liqueurs. Il y a différents profils.
Il y a des gens qui valorisent un territoire en local, qui se disent, moi, ce qui m’intéresse, c’est de montrer qu’autour de chez moi, il y a beaucoup de choses en sauvage et qui vont réfléchir à comment commercialiser, que ce soit en vrac ou en direct, la production qu’ils peuvent trouver sur leur territoire de cueillette.
D’autres qui disent, moi, ce qui m’intéresse, c’est aller à l’aventure, relever des défis et ils vont prendre des commandes de plantes, par forcément des plantes rares, mais des plantes qui ne sont pas communes dans le monde de la cueillette et qui vont aller les chercher là où sont les plantes.
Effectivement, il peut y avoir autant de profils que d’adhérents à ton association.
il y a beaucoup de paysans-cueilleurs, des gens qui font les deux, qui cultivent et qui cueillent ?
Oui il y en a quelques-uns, notamment ceux qui font de la vente directe, parce que la culture, va permettre de compléter ce qu’on peut trouver en cueillette sauvage.
Est-ce que c’est une manière aussi de mieux occuper ton année, dans le sens où il y a peut-être des mois qui sont plus propices à la culture, à préparer le terrain, il y a des mois qui sont plus propices à la cueillette ?
La cueillette, elle peut se pratiquer, j’ai envie de dire, douze mois par an. C’est vrai qu’il y a une période plus chargée, pour ceux qui commencent par les bourgeons, à partir de février, mars, ils vont être en pleine saison donc s’ils veulent préparer des semis ou des choses comme ça, ce n’est pas forcément compatible.
Que ce soit culture ou cueillette, on a des calendriers variables et c’est une question à se poser en amont.
Pour bien planifier son année.
Et ne pas se faire surprendre par le calendrier.
Cueillir les plantes sauvages, l'engouement pour les bourgeons
Tu fais les bourgeons, tu ramasses les bourgeons ?
Oui, je ramasse les bourgeons pour la gemmothérapie.
C’est un produit qui devient de plus en plus populaire, en particulier sur le territoire français ? Tu as vu cette augmentation de l’intérêt ?
Oui, c’est net.
Est-ce qu’au sein de l’association, il y a des discussions sur le sujet des bourgeons, de la ressource ? Prélever les bourgeons, ce n’est pas comme prélever les parties aériennes ou des racines de plantes, il y a quelque chose qui aura un impact, je pense, qui est plus significatif sur la croissance de la plante. Ces questions, vous vous les posez entre cueilleurs et à l’asso je suppose ?
Oui. Elles sont discutées en particulier dans le cadre de la rédaction du guide de bonnes pratiques.
Pour revenir sur ce guide, je vais même revenir sur l’historique, parce que l’association a eu la chance de bénéficier d’un projet d’action-recherche de 2014 à 2018 qui s’appelait « Flores », qui était porté par l’université de Lausanne et financé par la fondation de l’entreprise Hermès.
C’est un projet qui nous a permis de savoir qui on est et de poser nos valeurs, c’est comme ça qu’on a rédigé la charte de l’association. C’est ce document, qui est disponible sur notre site Internet.
Il faut le télécharger ?
Voilà. C’est un projet qui nous a permis aussi de nous poser toutes les questions autour du guide de bonnes pratiques, de rencontrer les différents interlocuteurs qu’on peut avoir dans le monde de la cueillette, de se poser des questions sur la certification et sur la gestion de la ressource en général.
Acquérir les bonnes compétences pour cueillir les plantes sauvages
Qui dit certification… je prends un peu de recul, je pense qu'il faut acquérir les bonnes compétences. Avant de se faire certifier, il faut apprendre ce que c’est le métier, quels sont les bons gestes. À ma connaissance, il n’y a pas d’école de la cueillette. Tu as mentionné tout à l’heure CFPPA. Si on veut devenir cueilleur, outre le fait que tu vas faire des stages avec des cueilleurs, est-ce qu’il y a des endroits où on peut acquérir la compétence, la connaissance et le geste pour avoir les bonnes bases pour faire ce métier ?
Le seul endroit où on peut faire ça, c’est sur le terrain.
Je m’attendais à cette réponse.
Il y a des formations sur la cueillette où on donne les principes, la théorie, tout ce que l’on va retrouver dans le guide de bonnes pratiques et c’est aussi un moment d’échanges avec des professionnels. Ça existe, c’est ce que je fais dans les CFPPA.
Il y a toutes les formations qui sont répertoriées sur le site de l’association AFC et après, il faut absolument pratiquer.
Le mieux, c’est de se faire parrainer par un cueilleur, voire par plusieurs, pour voir différentes pratiques, faire des stages sur notre territoire et sur d’autres territoires pour voir la diversité.
Chose que facilite l’association je suppose ?
Sur le site de l’association, vous avez le répertoire avec la carte des cueilleurs, c’est une première chose. Après, c’est difficile, parce que moi, personnellement par exemple, je reçois des dizaines de demandes tous les ans et je n’ai pas la capacité d’accueil, je n’ai pas envie d’être accompagné non-stop dans mon activité, ce n’est pas évident.
Aujourd’hui, tu dirais qu’il y a plus de demandes que de possibilités de stage ?
Voilà. C’est pour ça qu’à l’association, on est vigilants sur cette question de la ressource parce que sur certains points, ça commence à grincer.
Tu vois beaucoup de très jeunes personnes qui veulent se lancer ou est-ce qu’il y a beaucoup de reconversions professionnelles ou là encore, est-ce qu’il y a de tout ?
Il y a quelques personnes très jeunes, mais globalement, c’est de la reconversion professionnelle, des gens qui ont soit une activité en agriculture, soit des citadins qui cherchent à se reconnecter avec la nature. C’est souvent le profil des personnes que l’on retrouve en PAM.
Des néo cueilleurs on va les appeler.
Si tu veux.
Est-ce qu’à l’association, vous avez cette inquiétude du bon cueilleur et du mauvais cueilleur ? Du cueilleur qui va aller sur des considérations de gros volumes de cueillettes pour faire le plus de chiffre possible ou le cueilleur qui va essayer de suivre les chartes, les bons gestes, les bonnes manières. Est-ce qu’il y a toujours cette tension entre deux groupes ?
Dans la mesure où on définit les bonnes pratiques, on se pose ce genre de question.
Je dirais que le gros volume, il n’est pas forcément dans la mauvaise pratique s’il respecte un certain nombre de principes. C’est sûr qu’en ayant la contrainte de l’activité professionnelle, on peut être tenté par un esprit de captation, de toujours vouloir en cueillir plus, plus vite, pour gagner plus d’argent.
C’est un risque sur lequel on essaye d’être vigilant, notamment avec les principes qu’on a posés dans la charte.
Ces principes, c’est le respect de la plante, le respect des gens et du territoire, le respect de la règlementation, que ça soit la protection des espèces ou la protection des espaces, parce que quand on cueille, on est sur un territoire privé.
Ça peut être le nôtre, celui du voisin ou celui d’une collectivité territoriale, mais en France, on est sous le régime de la propriété privée. Et la transmission des savoir-faire. Que l’on fasse de la vente directe, de la vente en gros, c’est un métier de gestes et c’est important d’être dans la continuité de la transmission de ces gestes.
Cueillir les plantes sauvages en bonne connaissance des ressources
Dans les documents que vous êtes en train de créer, il y aura une partie que je vais appeler des fiches de plantes détaillées, qui vont aider le cueilleur à mieux ramasser cette plante et à conserver la ressource. Prenons une plante comme l’arnica, on connaît la problématique de l’arnica aujourd’hui, avec des laboratoires qui en sont de plus en plus friands.
Dans ces guides, il va y avoir une partie conservation de l’arnica, dans le sens où si je suis cueilleur et que j’arrive sur un lieu où pousse l’arnica, je vais pouvoir déterminer par des critères A B et C, si c’est le bon endroit pour cueilleur ou pas ? Comment vous guidez les cueilleurs dans cette réflexion ?
Je vais reprendre un terme tu as parlé de « fiche de plante », au début, on voulait faire des fiches de plantes sur la cueillette. Quand on a sorti la première qui faisait quarante pages, on s’est dit, peut-être qu’on va l’appeler livret en fait.
On fait des livrets techniques et c’est exactement ça qu’on essaye de mettre à l’intérieur.
Comment on définit un bon site de cueillette ? Si ce n’est pas un bon site de cueillette, on ne va pas aller cueilleur dessus. Comment est-ce qu’on prélève sur ce site ?
Typiquement, sur l’arnica on a mis dans le livret qu’on a rédigé, qui est disponible pour les adhérents, un pourcentage : 50 % des pieds, fleurissent. Une année comme cette année ou l’année dernière, où il y a une floraison très faible, il n’y a rien à cueillir.
Je suis en train de me dire que ces livrets vont avoir une grande utilité aussi pour le cueilleur amateur, parce qu’il va être rempli de conseils utiles et pratiques. Prenons la cueillette de l’aubépine par exemple où il y a une fenêtre assez courte de ramasse des sommités fleuries, où certains plans peuvent avoir certaines maladies. Si je suis cueilleur amateur et quand je parle de cueilleur amateur, c’est juste, j’ai envie de cueillir pour moi, ma propre consommation personnelle ou familiale et je ne sais pas comment m’y prendre, ces livrets vont être d’une grande utilité aussi.
Tout à fait. Qui peut le plus, peut le moins.
Vous avez mis la barre très haut, le plus haut possible pour cueilleur professionnel, sachant que si je suis amateur, je vais utiliser le terme de « bible », mais ça va être ma bible.
C’est un manuel de cueillette.
Un manuel de cueillette pratique.
Pour le professionnel comme pour le cueilleur amateur, tout à fait.
Le « quand », le comment, qu’est-ce que je coupe, à quel endroit je coupe pour ne pas abîmer la plante, permettra à l’arbre de se régénérer peut-être.
En France, on commercialise 728 plantes sauvages sur le territoire métropolitain, ça fait presque 15 % de la biodiversité, on ne va pas faire 728 livrets, ça ne va pas être possible.
Les plus populaires ?
On a fait une sélection. On a enlevé toutes celles communes ou peu cueillies, on est passé de 728 à 256. Ensuite, on a fait des catégories pour prioriser les livrets et on a défini 78 livrets à rédiger. Dans la première phase, on va en faire quarante ou cinquante.
Parfois avec des regroupements ? Par exemple des bourgeons de conifères, mettre tous les conifères ensembles, ça facilite.
Oui, par exemple, on a fait le livret de la lavande, vous avez à la fois la lavande aspic et la lavande fine, qui sont deux plantes différentes qui ont une biologie similaire et pour lesquelles la cueillette et la gestion vont être semblables.
La passion, moteur du cueilleur de plantes sauvages
Quelles sont les parties les plus plaisantes du métier pour toi ? Les moments de ta journée, de ton année où tu te dis, ce n’est pas un métier facile par certains aspects, comme pour tout, il y a des parties compliquées et il faut pouvoir en gagner sa vie, mais est-ce qu’il y a ces moments où tu te sens le roi du monde et que tu te dis, je suis tellement content d’avoir choisi cette activité ?
C’est une activité passion et on ne compte pas notre temps.
Ce que j’apprécie dans cette activité, c’est que je n’ai pas deux journées qui se ressemblent. À la fois je peux me retrouver seul dans la montagne et j’aime retrouver cette connexion avec les plantes, le monde vivant, me sentir faire partie de l’écosystème.
Un des autres aspects que j’aime beaucoup, je fais de la vente directe et je rencontre plein de gens, à la fois parce que je propose mes produits directement aux clients et j’ai des retours sur l’utilisation des produits, c’est une belle reconnaissance et je rencontre des gens dans la montagne. Je rencontre des propriétaires, des paysans, des chasseurs, des gestionnaires d’espaces, des gens que je n’aurais jamais rencontrés autrement et c’est riche de rencontres.
Il y a une partie recueil sur soi et méditative à travers de ce geste répétitif, il y a une partie sociale aussi, connexion.
Voilà, que l’on peut doser chacun en fonction de sa personnalité.
Si je suis un gros sauvage, je peux définitivement aller me perdre et ramasser mes plantes dans les montagnes.
C’est souvent pour ça qu’on choisit cette activité.
Est-ce que tu as l’impression de toujours apprendre de nouvelles choses ? Est- ce que c’est un métier où l’on est constamment en train de découvrir ?
Avec les plantes, on ne peut pas faire autrement.
C’est vrai, en particulier si on s’intéresse à toute la chaîne de bout en bout, de la cueillette à l’utilisation et la thérapeutique.
C’est ça et quand on travaille avec le vivant, il n’y a jamais deux saisons qui se ressemblent, on est toujours en train de s’adapter et pour s’adapter, il faut être en lien, en observation.
Cueillir les plantes sauvages, quels débouchés?
On a parlé de vente tout à l’heure, le cueilleur, à la fin de la journée, doit vendre ses plantes, parfois, il va vendre ses produits transformés, il ne va pas prendre la plante fraîche ou sèche en vrac. Il va faire ses produits, il va faire ses macérâts huileux, il va distiller, il va faire ses macérations alcooliques peut-être. Parfois aussi, je peux vendre à des gros laboratoires, à des herboristeries. Qu’est-ce qu’il y a d’autres comme débouchés vente que je n’ai pas mentionnés dans cette liste ? C’est à peu près tout je suppose.
On peut avoir des restaurateurs. Il y a des cueilleurs qui sont spécialisés dans la vente de plantes fraiches pour les restaurateurs.
Là, on est dans la plante fraîche, dans le comestible, dans l’aromatique.
Quand on parle de vente à des laboratoires, il y a une diversité à ce niveau. Ça peut être des laboratoires qui font des macérations qui veulent de la plante fraîche, ça peut être des négociants qui vont acheter de la plante sèche, ça peut être des préparateurs d’ingrédients qui vont acheter de la plante sèche ou fraîche particulière, ça peut être des entreprises qui font de la transformation agroalimentaire. Je pense à des liquoristes qui utilisent du cynorhodon par exemple ou des gens qui font des confitures avec des fruits sauvages.
Donc si on vend aux laboratoires, ce ne sont pas forcément de grands volumes, ça peut être de petits volumes pour des applications spécifiques du laboratoire, il y a tout type de demande ?
Tout à fait. Il y a des gens qui sont spécialisés avec des laboratoires homéopathiques.
On a dit, parfois tu vends du frais, parfois tu vends du sec. Si tu vends du sec, qui est responsable de la partie séchage, tri, découpage, émondage, calibrage, etc. ? Est-ce que c’est le cueilleur qui va faire ça ?
Si c’est le cueilleur qui vend la plante sèche, oui, c’est lui qui va gérer. On va développer un certain niveau de compétences de transformation.
Si on ne veut pas gérer ça, on va se spécialiser dans la plante fraiche, mais la plante fraiche il faut savoir aussi la gérer, peut être avoir une chambre froide, un camion frigo, des congélateurs, des choses comme ça.
La plante sèche, il faut être compétent sur le séchage des plantes en fonction de nos clients. On peut avoir des clients qui vont nous demander une qualité qui va nécessiter un certain type de séchage, typiquement au syndicat simple, on a des séchoirs à claies, mais si on vend à des personnes qui ont besoin de gros volumes, on va s’orienter sur des séchoirs plus importants avec de l’air pulsé ou des choses comme ça.
Il y a organisation de ces activités au travers de coopératives ? Il y a des coopératives locales qui se forment, qui mettent en commun ce type de matériel ?
Il existe des coopératives comme la SICARAPPAM ou PAM Ardèche, qui sont des coopératives qui existent depuis plusieurs dizaines d’années et qui sont spécialisées en plantes aromatiques et médicinales, à la fois cultivées, mais la cueillette fait une bonne part de leurs produits. C’est un format d’organisation qui a de l’avenir.
Si je me lance en tant que cueilleur, je peux adhérer à ces groupements comme la SICARAPPAM et avoir accès sans avoir à investir moi-même, non seulement au matériel, mais aussi au savoir-faire ?
Exactement, c’est une bonne solution. Rejoindre une coopérative ou je dirais encore mieux, créer une coopérative. Je pense qu’il y a de la place pour des coopératives en France sur la cueillette des plantes sauvages.
Tu vois un grand besoin localement pour ces coopératives, une grande demande ?
Aujourd’hui, le marché de la plante sauvage en France n’est pas satisfait. Je ne dis pas qu’il faut satisfaire le marché qui est aussi porté par des grandes entreprises industrielles. Nous, au sein de l’association, on encourage vivement et souvent, la mise en culture des plantes sauvages. Ça ne doit pas se faire n’importe comment, mais on en parle dans les livrets techniques.
En fonction des plantes ?
En fonction des plantes. Tu parlais de l’arnica, l’arnica, ça fait longtemps qu’on sait qu’il y a de la tension sur cette plante, ça fait longtemps qu’on essaye de la mettre en culture. Il y a aujourd’hui, des producteurs spécialisés dans la culture de l’arnica, mais on a besoin encore de l’arnica sauvage et après, ce sont des questions de structuration du marché. Celui qui achète de l’arnica cultivé, c’est quelqu’un qui est quelque part, militant, qui va chercher à assurer les approvisionnements.
Ça fait deux ans que l’on n’a quasiment pas d’arnica sauvage en France, cultiver, c’est s’assurer un approvisionnement et à la fois, c’est payer plus cher donc pouvoir répercuter ces coûts sur toute la chaine.
Cueillir les plantes sauvages ou les cultiver?
Il y a un truc très important que tu viens de nous dire et j’aimerais que l’on en parle quelques minutes. Tu as dit, que c’est un geste militant et ce que j’ai souvent entendu certaines personnes dire, c’est que le geste militant, c’est d’utiliser la plante sauvage, parce qu’il n’y a que ça de vrai, il n’y a que ça de pur, mais c’est sorti du contexte global de préservation.
Là, tu es en train de dire que pour certaines plantes, non, le geste militant, c’est d’acheter du cultivé. On voit ça pour l’arnica, pour la rhodiole, pour différentes plantes qui vont être décimées, rayées de notre espace naturel, si on ne fait pas ces gestes ?
Au niveau de la consommation des produits, il y a deux endroits où on peut agir.
Il y a, en premier lieu, le choix de la plante. Est-ce que je choisis de l’arnica ou est-ce que le millepertuis peut faire l’affaire ou est-ce que l’hélichryse peut faire l’affaire ? On peut se poser la question. Si je choisis l’arnica, est-ce qu’il est issu de culture ou de plantes sauvages ?
C’est une grande éducation du public aujourd’hui.
Voilà et si s’il est sauvage, est-ce qu’il vient de France, de Roumanie ou d’ailleurs ?
Cette tension est intéressante, parce qu’on voit un énorme engouement de la population envers la plante médicinale. On sait que nos ressources naturelles ne peuvent pas tenir le rythme. On sait que nos petits producteurs n’y arrivent pas non plus, pour différentes raisons dont il serait trop long de parler aujourd’hui.
On voit cette arrivée massive de plantes d’Europe de l’Est par exemple, au travers de grosses coopératives. Des plantes qui sont, je ne veux pas faire de caricatures, mais dans mon expérience, j’ai acheté énormément de plantes médicinales chaque année pour les tester, des fois, c’est pitoyable. C’est frustrant, on se dit, comment on va arriver à résoudre cette tension ? Finalement, je suis en train de réfléchir et je me dis, la seule manière, ça va être l’éducation du grand public. Qu’est-ce que tu en penses ?
Exactement. Il y a une éducation du public sur la consommation des produits. On est dans une société qui nous encourage à consommer toujours plus, même quand on veut être dans la santé, on se dit oui, la santé naturelle, on va acheter plein de produits à base de plantes, mais déjà, en a-t-on besoin ?
On a toujours ce phénomène de force marketing et de tout ce qui est un peu exotique, très flamboyant, on veut se l’approprier tout de suite et on nous vend des propriétés magiques. C’est le monde du marketing par Internet, etc. Rien n’est magique, la pilule miracle n’existe pas. Il faut qu’on revienne à des bases et ça commence par prendre son temps, revenir aux ouvrages classiques, faire une éducation sur l’utilisation des plantes médicinales et ne pas lire trois lignes sur Internet.
Et sur la santé, quelle approche, on a de la santé. Est-ce qu’on délègue notre santé à des spécialistes ou est-ce que l’on cherche à avoir une autonomie et dans ce cas, qu’est-ce qu’on met en place ? Souvent, on se rend compte que l’hygiène de vie est primordiale.
C’est énorme, on revient toujours aux grands principes de la naturopathie. Avant de sélectionner de quelle plante j’ai besoin, et si je remettais à plat toute mon hygiène de vie ? C’est dur de tout remettre à plat, tu as dû passer par là dans ton expérience de vie. Je suis passé par là plusieurs fois, je continue et c’est dur, mais c’est la seule manière de reprendre sa santé en main et de réaliser que le seul chef d’orchestre de notre santé, c’est nous, personne d’autre. Pas touche à ma santé.
Exactement.
Ça, c’est important. Est-ce que le métier de cueilleur est un métier d’avenir ? Je sais qu’il y a cette tension, mais est-ce qu’on va avoir plus de cueilleurs ? Et posons la question que tout le monde se pose, est-ce qu’on peut en vivre, même si c’est modestement ?
Il y a un marché porteur, beaucoup de gens qui choisissent les plantes aromatiques et médicinales en reconversion professionnelle.
Il y a un accès au foncier très difficile en France, donc ça fait un terreau favorable à l’installation de cueilleurs professionnels et on peut choisir d’en faire une activité professionnelle. J’ai envie de dire quand même aux gens qui ont ce projet, est-ce que vraiment, c’est la dimension professionnelle qui vous intéresse dans cette activité ?
Je me souviens, quand j’étais petit, j’adorais cuisiner et c’est naturellement que ma mère m’a proposé de m’inscrire dans un lycée hôtelier qui n’était pas loin de chez nous et je me suis dit, je n’ai pas envie de donner la dimension professionnelle.
Pour moi, ça allait casser le plaisir. Je ne dis pas ça pour décourager les gens, j’ai beaucoup de plaisir dans mon activité, mais c’est une question qu’il faut se poser, il faut bien réfléchir.
Est-ce que ce n’est pas simplement un loisir ? Est-ce que ce n’est pas une manière de dire je vais donner plus de temps dans ma vie, pour ça, pour être plus avec les plantes, pour être plus avec ma santé, pour diffuser ça aussi autour de moi ?
Si j’essaye de traduire dans mes termes, c’est un mode de vie que l’on décide d’adopter. C’est une activité qui va fournir en revenus, parce que c’est quand même important, mais qui finalement, va surtout nous reconnecter à quelque chose qu’on a perdu depuis longtemps. Toi, tu l’as connu quand tu étais petit, j’ai connu ça aussi.
C’est intéressant, parce qu’on a des parcours qui sont probablement similaires, parce qu’on est partis dans des études scientifiques et techniques pour voir que les valeurs ne nous correspondaient plus et on est revenus à une connexion qu’on avait perdue.
Je suis convaincu avec mes discussions basées sur différentes personnes, qu’on a tous envie de retrouver cette connexion perdue et c’est pour ça que c’est un métier qui fait rêver. On ne va pas se mentir, quand on pense au métier de cueilleur, quand on adore la nature, les plantes médicinales, c’est un métier qui fait rêver parce qu’on se dit, je vais pouvoir vivre en nature, ramasser des plantes, des végétaux que j’adore et je vais pouvoir en vivre, mais ce que tu es en train de nous dire, c’est qu’il ne faut pas mettre trop d’insistance sur la partie profession et revenus, mais de tout considérer dans son ensemble.
C’est ça.
Et on va trouver une nouvelle vie.
C’est un mode de vie comme tu dis, il faut mettre tout ce qui nous intéresse dans notre vie sur la table pour considérer si je suis cueilleur professionnel, est-ce que c’est compatible avec la vie de famille que j’ai envie de mener, avec les autres activités que j’ai envie de faire, avec mes prétentions pécuniaires, etc.
De niveau de vie, l’envie de grosses voitures ou autre.
Par exemple.
On a vu que tu as garé ta BMW devant chez moi, petite blague, c’est un utilitaire, je vous rassure. On parle de compatibilité, avec la vie familiale par exemple, est-ce qu’il y a de longues périodes où le cueilleur doit prendre son véhicule utilitaire et partir quelques jours dans une région ? Si on ne fait pas que du local, est-ce que parfois, on est amené à aller faire une campagne dans les montagnes par exemple pour aller ramasser certaines plantes ?
Je me considère comme un cueilleur local, mais ça m’arrive de faire des sessions de trois jours où je reste dans un secteur géographique. Je pars avec mon véhicule et je reste dans la montagne.
Donc si on a une vie de famille, des enfants en bas âge peut être, il faut arriver à tout concilier.
Quand on est cueilleur nomade, c’est le quotidien de mars à juillet-septembre.
Le cueilleur nomade peut faire des campagnes de région en région et passer quelques mois sur la route littéralement ?
Peut-être pas quelques mois parce que souvent, il y a des allers-retours à faire pour les livraisons, pour le stockage des plantes, etc. mais en toute saison, il peut s’absenter plusieurs jours, oui.
Tout à l’heure, on a parlé de la valeur de ton association envers le cueilleur amateur, je suis convaincu de l’avantage d’adhérer à l’association, j’adhère moi-même à l’association, on a vu que dans les mois qui vont venir, on va avoir accès à certains livrets qui vont être clés dans la connaissance qu’on soit professionnel ou amateur, donc j’ai envie d’envoyer ce message. Si on a envie de soutenir le métier, de soutenir l’association, on devient adhérent.
Tout à fait. Le soutien peut se faire sous forme d’une adhésion, il peut aussi se faire par la participation d’organisation ou d’événements locaux. Ce qui me paraît aussi très intéressant, c’est de faire vivre cette activité, de la faire connaître auprès du public et de sensibiliser sur les valeurs de respect de la ressource et de partage de cette ressource qui est limitée.
Quand tu dis des événements locaux, ça peut être ?
Ça peut être une fête des plantes locales, un stand sur un marché, une balade botanique, ça peut prendre plusieurs formes.
Pour ceux qui nous écoutent, si vous voulez faire un geste pour aider ce métier de cueilleur et l’association, vous pouvez adhérer, on va mettre le lien sous cet article avec toutes les informations.
Thomas, je voudrais te remercier pour cette discussion. Tu nous as fait voyager, tu nous as parlé d’un nouveau métier, un métier qui va devenir un métier d’avenir j’espère pour ceux qui veulent renouer ce contact avec la terre.
Avant de démarrer l’enregistrement, on s’est dit qu’il y aurait d’autres discussions, qu’on peut avoir pour ceux qui nous regardent, d’autres sujets, je pense qu’on peut partir à l’infini, on peut parler des heures et des heures.
Est-ce qu’il y a un dernier message que tu voudrais faire passer à ceux qui nous écoutent, qui nous regardent ?
Insister à nouveau sur cette question de la ressource. C’est une responsabilité qui est partagée. Elle est partagée entre le consommateur, le cueilleur, le prescripteur et l’entreprise utilisatrice qui va commander des plantes sauvages.
À chacun de faire passer tous les messages importants dont nous avons parlé.
C’est ça.
Sachant qu’au final, ces acteurs, s’ils arrivent à influencer le consommateur en bout de chaine, ça va participer à cette mission de conserver cette ressource naturelle en l’utilisant d’une manière plus respectueuse.
Voilà, donc je compte sur chacun.
Thomas, merci beaucoup.
Avec plaisir, merci beaucoup.
Liens :
Association française des professionnels de la cueillette de plantes sauvages : http://www.cueillettes-pro.org/