Début novembre. Les belles fleurs de l'échinacée pourpre (Echinacea purpurea, voir ci-dessous - photo prise pendant l'été 2012) se sont maintenant transformées en petits hérissons. Pas touche, ou vous pourriez récolter involontairement quelques échardes. Les feuilles tournent au marron, et l'énergie de la plante migre peu à peu dans sa masse racinaire.
Guimauve : préparation de la racine
L'automne est la période idéale pour récolter les racines de plantes médicinales, surtout celles qui nous seront indispensables pendant l'hiver. J'ai mes petites préférées : l'échinacée (Echinacea purpurea), la grande aunée (Inula helenium), et la guimauve (Althaea officinalis).
Traitement grippe et rhume : soutien du système immunitaire
Nous avons tendance à oublier qu'il y a deux approches au traitement de la grippe et du rhume :
- Supprimer - Supprimer les symptômes, exterminer virus et bactéries d'une manière chimique. Cette approche est basée sur la conviction que notre système immunitaire n'est pas capable de faire face à l'infection.
- Soutenir - Soutenir le système immunitaire, qui est tout à fait capable de terrasser l'intrus, mais qui a parfois besoin d'un petit coup de pouce.
L'approche naturopathique est bien évidemment la deuxième.
Notre système immunitaire est conçu pour résoudre une infection sans intervention externe. Tel un enfant qui fait son apprentissage à la vie, le système immunitaire doit savoir gérer les petits problèmes tout seul, ou il deviendra un assisté permanent.
Il y a bien sûr des exceptions à cette règle. Certaines personnes, très jeunes ou âgées, certaines personnes immuno-déficientes doivent être suivies de près. Mais pour le reste d'entre nous, abordons ensemble une manière simple de soutenir nos défenses naturelles pendant l'hiver.
Un traitement grippe et rhume efficace signifie préparer le système immunitaire en amont. Pour cela, nous abordons dans cet article quelques règles fondamentales d'hygiène de vie pendant l'hiver. Nous présentons ensuite certains compléments alimentaires clés.
Séparément dans un autre article, nous étudions une plante médicinale essentielle pour soutenir nos défenses: l'échinacée. Il y en a d'autres. Mais il faut savoir faire simple. Choisissons-en une, et apprenons à la connaître en profondeur, plutôt que de jongler avec des mélanges plus complexes.
Le type d'infection ne sera pas traité en détail dans cet article. Chaque type - sinusite, bronchite, angine, otite - requiert une panoplie différente de plantes médicinales. Nous nous concentrons ici sur le renfort des défenses immunitaires uniquement.
(Pour acheter les graines de plantes présentées dans cet article, visitez Le Jardin des Médicinales)
Les 4 piliers de l'immunité: stress, sommeil, sport, nutrition
Notre hygiène de vie va influencer notre système immunitaire d'une manière significative. Plusieurs paramètres peuvent l'affaiblir. Prenons un paramètre qui est représentatif: le cortisol.
Le cortisol a un rôle clé dans le processus d'inflammation. Mais c'est aussi l'hormone de stress. Le stress aigu, à court terme, est en général géré par l'adrénaline. Vous avez une peur subite, un choc, on vous a coupé la route, votre patron vous a crié dessus - tout ceci peut engendrer une décharge d'adrénaline.
Lorsque le stress s'installe d'une manière chronique, le cortisol prend la relève. La peur subite devient une anxiété journalière. Vous vous sentez stressé lorsque vous sortez de chez vous. Vous n'appréciez plus votre travail comme avant. Ceci entraîne une relâche constante de cortisol qui peut avoir des effets fâcheux, car c'est un immunosuppresseur. Vos défenses diminuent. Vous êtes en position défavorable pour un traitement grippe ou rhume efficace.
Revisitons les 4 piliers dans le contexte de la relâche de cortisol :
- Le stress : il peut augmenter la concentration de cortisol sanguin de 131%(1a). Le stress chronique augmente le risque d'infections respiratoires(1b).
- Le sommeil : Plusieurs études ont démontré que le manque de sommeil entraîne une élévation de cortisol et une dégradation des fonctions immunitaires. Ceci a été observé même dans les cas de déficit de sommeil léger(2).
- L'activité physique : toute activité physique nous aide à mieux gérer le stress quotidien. Retour au point numéro 1. L'activité physique à l'extérieur nous permet aussi de nous exposer au soleil, ce qui est nécessaire à la fabrication de la vitamine D, primordiale pour un bon fonctionnement du système immunitaire.
- La nutrition : une alimentation trop sucrée ou à charge glycémique trop élevée (farines blanches, pâtes blanches, etc) entraîne des oscillations entre hyperglycémie et hypoglycémie. L'hypoglycémie entraîne la relâche de cortisol, qui peut arriver plusieurs fois par jour selon l'alimentation (avec le coup de pompe classique autour de 11h du matin).
En d'autres termes, pour bâtir des fondations immunitaires solides, il faut:
- Bien gérer son stress. Relaxation, respiration, peinture, musique, marche, etc. A vous de voir ce qui vous détend. Le sport en fait partie. Les plantes médicinales peuvent aider.
- Bien dormir. Pour la plupart d'entre nous, cela veut dire 8h d'un bon sommeil par nuit. Les plantes médicinales peuvent aider là aussi.
- Bien manger. Prendre des compléments alimentaires si vous suspectez une déficience. Nous abordons les compléments alimentaires dans la section suivante.
Traitement grippe et rhume: compléments alimentaires
Il est de plus en plus difficile de trouver des aliments riches en vitamines, minéraux et autres nutriments essentiels pour garder un système immunitaire optimal. Faute d'une nutrition parfaite, voici quelques compléments qui vont pouvoir vous aider à maintenir de bonnes défenses.
PRÉVENTION
- La vitamine D3 : envisager une supplémentation journalière entre 2000 et 4000 UI par jour pendant les journées les plus sombre de l'hiver, parfois plus selon les carences suspectées. Une supplémentation en D3 peut réduire l'incidence de la grippe(3).
- Profitez du soleil de midi le plus possible. Le soleil doit être assez haut dans le ciel (dans un cône de 45° par rapport à la verticale) pour que les rayons UV puissent transformer notre cholestérol en vitamine D (ce qui n'est pas le cas selon les latitudes).
- Le précurseur de la vitamine D étant le cholestérol, ne vous privez pas de cholestérol alimentaire (2 œufs frais bio à la coque le matin par exemple, le jaune ne doit pas être chauffé). D'une manière générale, le cholestérol est essentiel à la vie, il est utilisé pour bâtir nos parois cellulaires, entre autres choses.
- Les carences en vitamine D3 sont en train de prendre des proportions épidémiques dans les pays industrialisés. Vous pouvez faire évaluer votre taux sanguins de vitamine D3 afin de connaître votre point de départ, mais aussi afin de voir surveiller vos progrès réguliers si vous avez besoin de remonter votre taux. De plus en plus d'études suggèrent une plage de 50 à 80 ng/mL pour une santé optimale.
- La vitamine C : envisager une supplément journalière de 500 mg par jour en prévention.
- Les probiotiques : 70% à 80% des acteurs du système immunitaire sont situés autour de l'intestin (système immunitaire GALT), ce qui est logique car c'est une des "portes d'entrée" les plus vastes du corps. Lorsque la flore intestinale est déséquilibrée, les probiotiques réimplantent de bonnes souches et nous permettent de consolider la fonction immunitaire intestinale, ce qui a un impact sur l'immunité en général(4). Les probiotiques se prennent en cure de 3 mois idéalement. Consultez votre pharmacien ou praticien pour un probiotique contenant les bonnes souches, en bonne quantité.
INFECTION
- La vitamine D3 : continuer la supplémentation.
- La vitamine C : très utile pour un traitement grippe et rhumes efficace, elle peut réduire la durée de l'infection(5). Une supplémentation journalière en prise régulière est recommandée. Mieux vaut faire plusieurs prises par jour (matin, midi et fin d'après-midi par exemple), avec idéalement une forme naturelle de vitamine C.
- Le zinc : il peut réduire la durée et la sévérité des symptômes de la grippe et du rhume, à condition qu’il soit pris dans les 24 heures suivant l’apparition des premiers symptômes(7). Une supplémentation de 10 mg à 20 mg par jour durant les crises est recommandée. Attention de ne pas trop en prendre, il peut devenir toxique en trop grande quantité.
Traitement grippe et rhume: alimentation
Pendant une grippe ou un rhume, je recommande l'inclusion des aliments et préparations suivantes :
- L'ail est essentiel. C'est un anti-viral et anti-bactérien puissant. Mais il doit être consommé cru. Ecrasez-le sur une assiette et laissez-le reposer au moins 10 minutes avant de le consommer, car une transformation bénéfique de certains composants s'opère au contact de l'air (libération de l'allicine). Les composants de l'ail passent en circulation générale assez rapidement et désinfectent les muqueuses, la libération de l'odeur caractéristique (haleine à l'ail) au travers des bronches en est la preuve. Consommez 2 gousses fraîches par repas si vous le pouvez (répartir dans la nourriture).
- Le bouillon d'os à moelle. C'est un bouillon très digeste, contenant des bons gras et des composants dissous de l'os et du cartilage (minéraux par exemple). Préparez le bouillon avec un verre de vinaigre, qui permettra de mieux dissoudre les composants des os et des cartilages.
- Boire régulièrement, l'hydratation est essentielle.
- Le thé vert participe à l'élimination du virus de la grippe en empêchant sa pénétration cellulaire et sa multiplication(8). Laisser infuser le thé vert pendant au moins 10 minutes et boire plusieurs tasses par jour.
- Manger peu. Pendant la grippe, votre corps vous le fera savoir, votre faim sera au minimum. La digestion consomme des ressources qui peuvent être mieux utilisées par le système immunitaire pour combattre l'infection.
Traitement grippe et rhume: plantes médicinales
Beaucoup de plantes peuvent aider le système immunitaire, soit en augmentant nos défenses (les globules blancs), soit en ralentissant la multiplication des virus et bactéries.
L'échinacée (Echinacea purpurea, E. angustifolia, E. pallida)
la reine des immunostimulants. Lorsque le système immunitaire tourne au ralenti, elle augmente notre nombre de globules blancs, ainsi que leur capacité à phagocyter (ingérer et détruire) virus et bactéries. L'échinacée fait l'objet d'un article séparé.
Elle est surtout efficace chez ceux qui ont un système immunitaire affaibli. Les fatigués, déprimés, ceux qui mangent mal et qui font peu de sport, et surtout ceux qui ont tendance à attraper des rhumes et froids plusieurs froids par hiver. Ceux qui ont un système immunitaire solide, même s'ils traversent actuellement un froid, en bénéficieront peu.
Peu de gens savent utiliser l'échinacée correctement. Voici comment en profiter d'une manière optimale, en supposant que vous trouviez une teinture de qualité (elle doit avoir un goût "pétillant" sur la langue et faire saliver pendant plusieurs minutes) :
- Commencer les prises dès l'apparition des premiers symptômes.
- Prendre une dose élevée, 1 cuillère à café toutes les 2 heures (pour atteindre 5 ou 6 cuillères par jour) pendant les 2 premiers jours de l'infection. Ensuite passer à 3 cuillères à café par jour tant que les symptômes persistent.
En prévention, pour un système immunitaire déficient, prendre 1 cuillère à café matin et soir pendant 2 à 3 semaines, en début d'hiver.
Le sureau (Sambucus nigra)
C'est une plante spécifique pour combattre le virus de la grippe. Il désactive la neuraminidase, l’enzyme utilisée par le virus pour pénétrer les cellules de notre organisme.
Acheter un bon sirop de baies de sureau. Ensuite, comme l'échinacée, prendre des doses soutenues pendant les premiers jours de la grippe. Une cuillère à café toutes les 2 heures, jusqu'à 6 par jour.
Le sirop est très facile à préparer à la maison:
- 1 dose (ex: un bol) de baies fraîches de sureau, ou 1/2 dose de baies séchées;
- 3 doses d'eau;
- 1 dose de miel.
Mettre les baies avec l'eau dans une casserole. Faire frémir pendant 30 minutes. Sortir du feu, écraser les baies, puis filtrer le mélange. Ajouter le miel. Le sirop se garde 2 à 3 mois au frigo. Pour le garder plus longtemps, stabiliser à raison de 20% du mélange en alcool de fruits à 45°.
Les plantes qui nous aident à gérer la fièvre
- Le gingembre (Zingiber officinale) en phase "température montante" (la personne à froid et veut rester blottie sous les couvertures). Râper du gingembre frais et boire en infusion. La quantité doit être suffisante pour procurer un bon sentiment de chaleur interne, favoriser la circulation et la transpiration. Alternative: une infusion de fleurs d'achillée millefeuille (Achilea millefolium, photo ci-dessous).
- La mélisse (Melissa officinalis) en phase "température descendante", qui va rafraîchir et elle aussi favoriser la transpiration. La mélisse s'utilise fraîche, elle perd la quasi-totalité de ses propriétés une fois séchée. Alternative: la camomille allemande, le cataire. Toutes ces plantes doivent se prendre en infusion, tiède de préférence si la personne à chaud.
Traitement grippe et rhume: convalescence
Pendant des siècles, la convalescence était acceptée comme partie intégrale de la grippe. Elle était respectée. Le malade devait rester 7 jours au lit. Aujourd'hui, la vie moderne ne nous laisse plus le temps d'être en convalescence. Il faut repartir au travail tout de suite, ou être considéré comme un faible, ou un profiteur.
Pendant la convalescence, outre le repos, les plantes médicinales suivantes apportent une aide précieuse :
- Les ginsengs (Panax ginseng, Panax quinquefolium, Eleutherococcus), qui nous permettent de retrouver la vitalité et d'augmenter notre énergie physique. Favoriser l'eleutherocoque pour les personnes jeunes avec un bon tonus en temps normal, et ceux qui ont un tempérament colérique voire explosif. Historiquement, la racine de salsepareille (Smilax spp) était aussi utilisée comme tonique pendant les phases de récupération. Le rhodiola (Rhodiola rosea) et l'ashwagandha (Withania somnifera) peuvent aussi être utilisés. Attention, ils ne sont pas tous égaux et demandent une bonne association à la personne et à la condition.
- Les plantes amères (Gentiane, Centaurée, Absinthe en petite dose) pour relancer le système gastro-intestinal, en particulier si la personne à très peu d'appétit;
- Les dépuratives (Pissenlit, Bardane, Fumeterre, feuille d'Artichaut, etc) pour aider le foie à éliminer les déchets immunitaires restants. Attention à ne pas trop dessécher la personne qui est déjà faible, car certaines dépuratives vont trop stimuler les organes d'excrétion et empirer la sensation de faiblesse et de froid. Dans le doute, choisir la bardane qui est d'énergétique moins froide que les autres.
- Les plantes reminéralisantes (Ortie, Avoine sauvage, Plantain, Trèfle, etc) pour tamponner les déchets acides produits par le système immunitaire, en tisane journalière.
Le but n'est bien sûr pas de prendre toutes ces plantes, mais d'en sélectionner quelques-unes en fonction de l'état de la personne. Certaines jouent des rôles multiples. Une décoction de racines de pissenlit va apporter une certaine amertume pour relancer le système digestif, mais va aussi agir comme dépuratif, et fournir des minéraux pour tamponner les déchets acides (un triple rôle).
Conclusion
Dans cet article, nous avons suivi la voie naturopathique pour soutenir le malade dans un traitement grippe et rhume. Pour une personne normalement constituée, nous avons postulé que le système immunitaire est tout à fait capable de gérer une infection, avec un petit coup de pouce provenant des plantes et compléments alimentaires, un soutien et non une mise au vestiaire.
Nous avons discuté des paramètres qui épuisent le système immunitaire. Nous avons vu qu'un bon équilibre sommeil, sport, stress et nutrition est la meilleure prévention possible. Certains compléments alimentaires vont combler les carences potentielles dues à une nourriture qui n'est pas optimale, ou à un stress trop élevé.
Nous avons ensuite évoqué les plantes médicinales qui aident à gérer le processus de fièvre (montante et descendante), ainsi que le processus de convalescence, une phase récupérative qui est malheureusement très peu respectée aujourd'hui.
Nous nous sommes cantonnés au système immunitaire seulement. Les différents types d'affections respiratoires (sinusite, rhino-pharyngite, bronchite, etc), avec les plantes médicinales appropriées pour chaque organe, feront l'objet de futurs articles.
Pour terminer cet article, un petit rappel important : faites bien évidemment preuve de bon sens et consultez votre docteur dès que vous constatez une fièvre qui monte trop ou des symptômes anormaux.
Références "traitement grippe et rhume"
(1a) “How the selfish brain organizes its supply and demand.” Hitze B, Hubold C, van Dyken R, Schlichting K, Lehnert H, Entringer S, Peters A. Medical Clinic I, University of Luebeck Luebeck, Germany. Front Neuroenergetics. 2010 Jun 9;2:7.
(1b) Cohen S, Frank E, Doyle WJ, Skoner DP, Rabin BS, Gwaltney JM Jr. "Types of stressors that increase susceptibility to the common cold in healthy adults". Health Psychol. 1998 May;17(3):214-23.
(2) “Sleep deprivation and human immune function” Dinges DF, Douglas SD, Hamarman S, Zaugg L, Kapoor S. Adv Neuroimmunol 1995; 5:97110.
(3) Urashima M, Segawa T, Okazaki M, Kurihara M, Wada Y, Ida H. "Randomized trial of vitamin D supplementation to prevent seasonal influenza A in school children". Am J Clin Nutr. 2010 May;91(5):1255-60. Epub 2010 Mar 10.
(4) Round JL, Mazmanian SK. "The gut microbiota shapes intestinal immune responses during health and disease". Nat Rev Immunol. 2009May;9(5):313-23. Review. Erratum in: Nat Rev Immunol. 2009 Aug;9(8):600.
(5) Heimer KA, Hart AM, Martin LG, Rubio-Wallace S. "Examining the evidence for the use of vitamin C in the prophylaxis and treatment of the common cold". J Am Acad Nurse Pract. 2009 May;21(5):295-300. Review.
(6) Hara M, Tanaka K, Hirota Y. "Immune response to influenza vaccine in healthy adults and the elderly: association with nutritional status". Vaccine. 2005 Feb 10;23(12):1457-63.
(7) Singh M, Das RR. "Zinc for the common cold". Cochrane Database Syst Rev. 2011 Feb 16;(2):CD001364. Review.
(8) Imanishi N, Tuji Y, Katada Y, Maruhashi M, Konosu S, Mantani N, Terasawa K, Ochiai H. "Additional inhibitory effect of tea extract on the growth of influenza A and B viruses in MDCK cells". Microbiol Immunol. 2002;46(7):491-4.