Créer un jardin de plantes médicinales, oui, mais lesquelles choisir?

 

Que planter au jardin ? Choix des plantes médicinales : (abonnez-vous au podcast ici)

Il y a une question qu’on m’a envoyé de très nombreuses fois au fil des années, c’est la suivante :

« Salut Christophe, je démarre un jardin de plantes médicinales, on m’a prêté un petit carré de terre, et j’aimerais ton avis sur quelle plante sélectionner pour ma première saison? »

C’est une question que je me suis bien sûr moi-même posé lorsque j’ai voulu créer un jardin de plantes médicinales, et je vais vous donner une méthode pour pouvoir organiser votre réflexion.


Pour créer un jardin de plantes médicinales, il faut se tromper, et recommencer

Avant de vous expliquer ma stratégie de sélection pour créer un jardin de plantes médicinales, j’aimerais revenir un peu sur mon expérience en tant que jardinier. Car il y a cette perception qui règne sur les réseaux sociaux…

vous savez, on partage de belles photos, ou on fait parfois une petite vidéo lorsqu’on est au jardin et on voit de magnifiques plantes en fleurs.

Vous avez peut-être cette impression d’avoir en face de vous un expert jardinier, quelqu’un qui n’a jamais fait d’erreurs. Si c’est le cas, j’aimerais que vous effaciez cette image de votre tête. Cette personne, ce n’est pas moi.

Si vous n’avez aucune expérience aujourd’hui, en particulier en ce qui concerne la culture des plantes médicinales, ne vous inquiétez pas, j’étais exactement comme vous.

Avant 2010, j’avais une expérience très limitée. Du style acheter quelques godets de thym ou de basilic, préparer un trou au jardin, enrichir avec un peu de terreau, et terminé.

J’ai aussi vécu en appartement à certaines périodes de ma vie, et là pareil, j’avais quelques pots accrochés au balcon, de l’origan, de l’estragon, et lorsque ça périssait parce que j’avais fait n’importe quoi, eh bien je rachetais des godets tout simplement.

Ensuite, en 2010, j’ai pu utiliser un morceau de terre de mes parents. C’était une terre très pauvre. Et je n’avais jamais créé de jardin en démarrant de zéro, dans le sens où il faut créer des bandes ou des carrés à un endroit où en gros, il n’y a que du chiendent.

créer un jardin de plantes médicinales

Et là, j’ai fait 2 erreurs.

La première, c’est que je n’ai pas voulu étudier les bonnes pratiques de jardinage. Parce que je sortais d’une période assez mouvementée où j’avais passé plusieurs années à faire travailler ma tête et pas mes mains.

Donc là, j’avais pas envie de repartir dans une approche intellectuelle du projet, de repartir dans des livres, d’aller consulter des sites.

C’était mon retour à la terre, et je voulais le faire à ma manière.

La deuxième erreur, ça a été de ne pas aller discuter avec d’autres jardiniers dans mon coin, histoire de démarrer avec de bonnes bases.

J’avais des jardins partagés pas loin de chez moi et j’aurais pu trouver des personnes avec qui je partage les mêmes objectifs : désherbage à la main, compost fait maison, respect de la terre, etc. Bref, les 2 ou 3 années qui ont suivi, j’ai fait pas mal de bourdes, j’ai dû refaire pas mal de choses, j’ai dû recréer des zones de plantation en ajustant mes méthodes de travail.

Et puis j’ai décidé d’étudier les principes de permaculture. Et peu à peu j’ai ajusté le tir. Je ne regrette absolument rien, j’avais besoin de cette période et de me réinventer par moi-même.

Mais si vous voulez économiser quelques années et démarrer sur de bonnes bases pour créer un jardin de plantes médicinales, je vous conseille d’étudier un minimum les bonnes pratiques de jardinage, en particulier les principes de permaculture.


Créer un jardin de plantes médicinales : réussir la germination

L’un de mes plus beaux projets, ça a été de comprendre le processus de germination, et au fil des années, arriver à faire germer des graines que personne n’arrivait à faire germer.

Là encore j’ai démarré d’une manière très désorganisée. Pendant l’hiver 2010, je me souviens, j’avais créé en extérieur ce qui pourrait ressembler à une série de mini serres, avec des carrés de briques et des vitres par-dessus, de vieilles vitres que j’avais trouvé du propriétaire précédent.

Et puis j’avais démarré en février, beaucoup trop tôt, et par la suite il a fait chaud assez rapidement et les carrés étaient trop au soleil. J’avais planté plus de 70 types de graines différentes, de la folie… et quasiment rien n’a germé.

Là encore, au fil des années, je suis revenu aux fondamentaux, j’ai étudié, j’ai lu. Je suis arrivé à faire germer quasiment tout ce que je voulais, ce qui est vraiment pratique lorsqu’on veut faire pousser une plante qui n’est pas nécessairement disponible en jardinerie.

Si vous me suivez depuis pas mal de temps, vous savez aussi que j’ai vendu mes propres graines de 2015 à 2019 au travers d’un site qui s’appelle Le Jardin des Médicinales. Une boutique qui a fait travailler notre petite famille, ma mère et ma femme en particulier, mon père qui donnait un coup de main de temps en temps au jardin. On a arrêté la vente en 2019 car personnellement, il a fallu que je décide ce qui comptais le plus pour moi, et c’était la partie éducation, faire découvrir les plantes au travers de mes contenus gratuits et payants, je ne pouvais plus tout faire, c’était impossible.

Vous voyez, ce parcours, il est loin d’être linéaire et prévisible. Il a été très itératif. Mes plus belles réalisations se sont parfois faites au travers de mes plus belles erreurs.

Mon jardin est loin d’être très esthétique aussi. J’ai dû construire certaines structures pour résister aux passages des sangliers qui m’ont tout ravagé certaines années. C’est peut-être pas très joli, mais ça résiste. Et c’est souvent le foutoir, je l’avoue.

Mon père jardine lui aussi, il se concentre plus sur la partie potagère. Et sa partie du jardin… c’est bien rangé, aligné au cordeau, chaque outil à sa place, séparation entre chaque plant de X cm, etc. Moi c’est un peu l’inverse, mais c’est comme ça que je me sens bien, et c’est comme ça que j’ai l’intention de continuer.

Allez, on va arrêter de parler de moi. Mais je voulais vous relaxer, si vous pensez que vous avez en face de vous un grand jardinier qui a créé l’équivalent des jardins de Versailles version plantes médicinales, ce n’est pas le cas du tout.

Surtout, j’aimerais que vous compreniez qu’il vous faudra plusieurs années pour arriver à créer un jardin de plantes médicinales ou tout le monde est à sa place. Ceci étant dit, retour à la question. On va parler de la sélection de vos premières plantes.


Avant de créer un jardin de plantes médicinales, bien étudier son terrain

Avant de parler sélection, il faudra bien sûr comprendre les conditions climatiques dans votre région. C’est très important.

Et il faudra aussi évaluer l’état de votre terre. Ça va beaucoup vous aider à faire vos choix.

Par exemple, chez moi, il fait très chaud l’été, et j’avais une terre très pauvre, avec beaucoup de sable, qui drainait beaucoup et qui ne retenait pas l’eau du tout. Je n’avais pas de zones d’ombre. Donc ça a été compliqué.

Vous imaginez bien que si je veux introduire de la chélidoine par exemple, une plante médicinale qui aime bien une position ombragée et fraîche, ça va être difficile. J’ai de la chélidoine au jardin aujourd’hui, mais il a fallu que je crée des zones d’ombre, que j’enrichisse ma terre, etc.

Donc cette réflexion, il va falloir la faire.


Cinq critères de réflexion avant de commencer

Voici les 5 critères que je vous invite à passer en revue avant de vous lancer à créer un jardin de plantes médicinales. Il y en a d’autres, mais je trouve que ces 5 là sont importants.

Premier critère, réfléchir aux besoins de la famille.

C’est pour ça qu’on cultive les plantes médicinales au jardin. C’est pour commencer à expérimenter avec. On va bien sûr choisir des plantes inoffensives. Mais au final, le but c’est de devenir un mini-herboriste de famille.

J’aimerais vraiment insister sur ce point-là, car il faut qu’on arrive à recréer l’expérience qui a été en grande partie perdue ces dernières décennies. C’est le moment de s’y remettre. De tester, d’expérimenter, de noter, le tout dans la plus grande prudence bien sûr. Mais il faut le faire.

Je vais faire un parallèle avec le potager. Si vous faites pousser un plant de courgette, c’est bien pour manger les courgettes. Mais vous n’allez pas regarder ces beaux légumes pousser puis les laisser pourrir sur le sol. Ce n’est pas une bonne utilisation des ressources que la nature nous offre.

Le potager, c’est pour se nourrir dans le respect de notre corps. Le jardin de médicinales, c’est pour accompagner les petits problèmes de la vie quotidienne sans brusquer, sans abîmer. Il faut lui donner une utilité, à ce jardin.

Donc premier critère, pour bien choisir vos premières plantes, voir les petits problèmes qui courent dans votre famille proche.

De mon côté par exemple, on a des problèmes de circulation, des troubles du retour veineux. Donc j’ai introduit des plantes qui pouvaient nous aider à surmonter les périodes difficiles. J’ai des noisetiers au jardin, j’ai de l’achillée millefeuille, on peut utiliser ces deux plantes en infusion comme tonique du retour veineux.

Je suis migraineux depuis que je suis gamin, donc je voulais différentes plantes qui peuvent soulager ma situation. Je savais que mes migraines sont souvent déclenchées par un foie et une digestion un peu fatigués, donc j’ai introduit de la partenelle, du romarin, de la camomille romaine.

J’avais des enfants jeunes donc je voulais tout le kit pour les petits bobos, c’est-à-dire calendula, arnica, consoude, millepertuis, etc. Avec ces plantes-là, on a fait des macérâts huileux, des onguents, des crèmes.

J’aime beaucoup, par exemple, préparer un onguent à partir d’un macérât huileux de souci, plantain et millepertuis pour les inflammations de peau. Le plantain, je le ramasse en nature, le millepertuis aussi, mais le souci, il vient du jardin. Et ce petit onguent, je peux vous dire qu’on en utilise beaucoup.


Deuxième critère, vous pouvez choisir vos plantes par système physiologique.

C’est comme ça que j’ai fait certains de mes choix. Qu’est-ce que j’entends par système physiologique ? Eh bien je voulais des plantes qui peuvent m’aider si je rencontre des petits problèmes qui touchent…

  • Le système digestif avec les crampes, ballonnements, diarrhées, constipation.
  • Le système respiratoire avec les bronchites, sinusites, allergies saisonnières, etc.
  • Le système nerveux avec le stress, l’anxiété, la déprime, l’insomnie, l’épuisement.
  • Le système reproducteur avec les douleurs des règles par exemple.
  • La peau, le système immunitaire, etc.

Donc en gros, on passe en revue le corps de la tête au pied et on se pose la question suivante : pour quelle situation est-ce que je veux me préparer pour le futur ? Car il est clair que je vais rencontrer, à un moment ou à un autre, une situation d’aphtes, de mal de gorge, de douleurs musculaires, etc.

Dans cette liste, quelles sont mes priorités ?

En ce qui me concerne, j’avais vraiment mis l’accent sur tout ce qui est système respiratoire et ORL. On n’a pas spécialement de problèmes à la maison de ce point de vue-là, mais je voulais des plantes pour accompagner une bronchite, une sinusite, une otite et pour remonter l’immunité d’une manière générique, car je savais que c’est toujours l’un des chantiers sur lequel on travaille le plus dans une famille.

  • Pour ça, j’ai de l’hysope
  • j’ai du lierre terrestre
  • de l’origan
  • du thym.
  • Pour l’immunité, j’ai tout de suite introduit de l’échinacée, une plante que j’ai toujours considérée comme une grande alliée lorsque l’immunité est faible.

Je me suis également beaucoup concentré sur le système nerveux, car qui n’a pas besoin aujourd’hui d’un petit coup de pouce pour gérer le stress, l’anxiété, la déprime, la grande fatigue ?

  • Là, j’ai la camomille matricaire
  • du basilic sacré
  • de la scutellaire américaine
  • de l’agripaume
  • de la verveine officinale
  • de la mélisse
  • du pavot de Californie
  • de la Valériane.

Si vous ne connaissez pas toutes ces plantes, ne vous inquiétez pas, ce n’est pas le but ici. Mon but, ce n’est pas de vous donner une liste de plantes mais de vous donner une méthode de réflexion pour ensuite faire vos recherches, approfondir, et démarrer votre projet au jardin.

Ce que je vous conseille de faire, c’est de vous concentrer sur les petits problèmes que l’on rencontre régulièrement : infections hivernales, gestion du stress, problèmes de peau, digestion difficile, par exemple, même si à l’heure actuelle, cela ne court pas forcément dans votre famille, vous pouvez être sûr qu’un jour où l’autre, vous aurez l’occasion de préparer un petit mélange pour ce genre de déséquilibre.


Troisième critère, créer un jardin de plantes médicinales et son aspect esthétique

Il n’y a pas de mal à vouloir créer un beau jardin de plantes médicinales. On peut se préoccuper de la beauté des plantes que l’on introduit et combiner à la fois le remède naturel et le plaisir pour les yeux. Et vous constaterez que certaines plantes médicinales sont absolument magnifiques et font des floraisons très flamboyantes.

Il faudra prendre en compte la couleur des fleurs, la période de floraison, la taille de la plante aussi, car en principe on met les plantes les plus grandes vers le fond, puis les plantes plus petites vers le devant, et les moyennes quelque part au milieu, pour qu’on puisse profiter visuellement de ce beau spectacle.

Vous aurez beaucoup de recherches à faire sur internet, mais vous trouverez l’information assez facilement. Sans oublier les besoins en lumière, richesse de la terre, arrosage, etc. Car il faut rassembler aux mêmes endroits les plantes qui ont les mêmes besoins.

Et je vous rassure, vous n’aurez absolument pas tout juste d’un seul coup. Mais alors, loin de là.

Au fil des années, il vous faudra déplacer, relocaliser certaines plantes. C’est normal. Personnellement, l’aspect esthétique, ce n’est pas quelque chose qui est important pour moi car je les trouve toutes belles à leur manière  mais si l’aspect esthétique est important pour vous, vous verrez qu’on peut avoir de belles surprises avec les médicinales.

Prenons quelques exemples pour la sphère pulmonaire. On va prendre 3 plantes. Le thym, l’hysope et la grande aunée.

Le thym reste petit et il va faire une floraison relativement tôt chez moi, vers le mois d’avril, avec de petites fleurs roses. L’hysope est plus grande que le thym, avec une floraison vers juillet- aout et des fleurs bleues absolument magnifiques. Et puis le parfum de l’hysope, absolument fabuleux. La grande aunée, qui est assez imposante en taille, avec de grandes fleurs jaunes pendant l’été, on dirait des soleils.

Donc là bien sûr, on mettrait l’aunée en fond, le thym devant, et l’hysope au milieu. Il faut arriver composer avec ces caractéristiques-là.

Un aspect très important aussi, c’est si la plante est annuelle, bisannuelle ou vivace.

Si la plante est vivace, elle va ressortir chaque année, et le travail au printemps est relativement minime. On peut la pailler à l’automne, lui donner du compost au printemps, et c’est à peu près tout.

Au passage, sachez que les vivaces doivent aussi se remplacer au bout de quelques années car elles n’ont pas une vie infinie non plus.

Parfois il faut faire une division de motte pour relancer la croissance. Mais bon, par rapport aux annuelles ou bisannuelles, c’est un travail relativement minime.

Les annuelles doivent être semées chaque année, sachant que de nombreuses annuelles se ressèment très facilement toutes seules. Le souci, calendula officinalis, se ressèment sans problèmes si on laisse la plante monter en graines.

Pareil pour la camomille matricaire, vous allez en voir apparaitre tout autour de vos plantations, il suffira juste de les déplacer au printemps suivant. Idem pour l’armoise annuelle, pour la bardane, pour le chardon-marie, etc.

Pour les bisannuelles, il y a une rotation à faire. Bisannuelle signifie que la première saison la plante va vous faire une masse de feuilles, et la 2eme année elle va monter en graines. Donc il serait bon d’avoir chaque saison des plantes dans leurs deuxième année, pour récupérer les graines, pour récupérer les parties aériennes comme pour les molènes. Et d’avoir des plantes dans leurs première année, pour qu’elles puissent assurer la relève pour l’année suivante.

Donc voilà, le mix annuelles/bisannuelles/vivaces est un point important pour votre réflexion, et ça va déterminer la quantité de travail que vous allez devoir passer au jardin à chaque printemps d’un point de vue semis ou réintroduction à partir de godets.

créer un jardin de plantes médicinales


Commencer avec des plantes faciles

Un autre critère à garder en tête, c’est la facilité de culture et d’entretien d’une plante.

Il y a des plantes qui sont super faciles à cultiver. Elles ne sont pas difficiles d’un point de vue de la qualité de la terre dont elles ont besoin. Elles ne demandent pas beaucoup d’eau. Elles ne sont pas très difficiles d’un point de vue exposition au soleil. Ces plantes là, ce sont celles avec lesquelles on devrait commencer notre premier jardin de médicinales.

Ce n’est pas un conseil que j’ai suivi car, en toute franchise, j’ai voulu trop en faire et trop vite. Mais avec du recul, si c’était à refaire, je démarrerais par ces plantes-là. Et ce sont en général des plantes que vous allez trouver en jardinerie ou chez un pépiniériste.

Les plus complexes à cultiver, il faudra souvent les faire pousser à partir de graines, car les pépiniéristes classiques ne s’y intéressent pas trop, du moins c’est ce que j’ai pu observer. Ils ont souvent une bonne collection de médicinales, mais ils se concentrent sur les plus demandées au jardin, et ce sont en général des médicinales de culture relativement facile. Il y a des exceptions bien sûr, des horticulteurs ou horticultrices qui vont se spécialiser dans les différentes sauges par exemple, et il y a des sauges plus ou moins faciles à cultiver. Mais si vous vous servez chez des pépiniéristes plus classiques, les plantes que vous allez trouver sont en général de culture facile.

Qu’avons-nous dans cette liste ?

  • La mélisse
  • la camomille matricaire et la camomille romaine
  • l’achillée millefeuille
  • la partenelle
  • l’échinacée
  • le souci
  • la consoude
  • les différentes menthes
  • la verveine citronnelle
  • le pavot de Californie
  • la valériane
  • l’absinthe
  • la guimauve
  • toutes les aromatiques de type thym, romarin, origan, sarriette…

Donc vous voyez, déjà, ça vous fait un beau kit de démarrage avec des plantes qui ne sont pas très compliquées à entretenir.

Renseignez-vous bien sûr au sujet de l’exposition, certaines demandent un plein soleil, comme le pavot de Californie, d’autres plutôt des positions semi-ombragées comme la valériane. Certaines demandent un arrosage régulier, comme la guimauve, d’autres non, comme le thym et le romarin. Certaines demandent une terre plutôt riche comme la consoude, d’autres une terre plutôt pauvre comme le thym, le romarin, la sarriette. Facile d’entretien, ça veut dire que la plante va vous pardonner si vous ne la placez pas exactement dans son environnement idéal.

Mais cela ne vous dispense tout de même pas de faire des recherches sur l’environnement dont elles ont besoin.


Lire sur le jardinage des médicinales c’est bien, les jardiner c’est mieux

Dernier critère, préférer la pratique à la théorie

Une question qu’on m’a souvent posée… quel livre de jardinage est-ce que je recommande ?

J’ai acheté pas mal de livres sur le jardinage des médicinales. Et en toute franchise, je n’en ai trouvé aucun de vraiment utile.

Le problème, c’est que ces livres sont souvent écrits pour accommoder des régions qui n’ont pas forcément d’extrêmes en température. Chez moi dans le sud-est de la France, pendant les mois d’été, il peut faire vraiment très chaud. Et lorsque je voyais « plein soleil » dans ces livres, en général, la plante finissait complètement calcinée chez moi. Donc « plein soleil » dans un livre de jardinage, ça peut vouloir dire « mi-ombre mi-soleil » chez moi, ou vraiment plein soleil.

Il a donc fallu que j’expérimente par moi-même.

Il y a quelques années, je vais vous dire, j’ai donné tous mes livres de jardinage des médicinales. Attention, loin de moi l’idée de vous dire que ces livres sont mal écrits, ou donnent la mauvaise information, ou ne sont pas écrits par des gens d’expérience.

Je dis juste que je n’ai pas trouvé le livre écrit pour moi, pour ma région, et vous allez peut-être avoir la même difficulté.

Le jardinage doit être très localisé, chaque région a sa spécificité. Bref, pour ma situation particulière, je n’ai pas de livre à recommander. Mais si vous vivez dans une autre région, vous trouverez peut-être votre bonheur dans certains livres de jardinage de plantes médicinales. Ceci étant dit, vous avez aussi de très nombreux livres de jardinage génériques qui ne se concentrent pas forcément sur les médicinales. Et à la limite, c’est mieux de revenir aux fondamentaux, pour apprendre les méthodes de permaculture par exemple.

créer un jardin de plantes médicinales


Raccourcir la liste 

Avec tout ça, j’espère que vous allez pouvoir sélectionner une belle liste de plantes.

Une fois votre liste terminée, vous savez quoi ? Elle sera beaucoup trop longue ! A ce moment-là, il faudra éliminer celles qui sont un peu trop compliquées à cultiver, ou celles qui ne vous plaisent pas d’un point de vue ornemental si c’est un critère important pour vous, ou peut-être certaines qui ne sont pas locales à votre région, car certains ne voudront planter que du local.

Créer un jardin de plantes médicinales va demander pas mal de recherches, mais j’espère que vous prendrez énormément de plaisir à faire ces recherches, je sais que c’est mon cas. L’anticipation et la planification est souvent tout aussi excitante que la mise en pratique.

Et puis surtout, n’oubliez pas, c’est en faisant qu’on apprend. Faut se lancer. Et c’est un processus itératif. Donnez-vous plusieurs années, pas de stress. Et comme je dis toujours, finissez la journée avec le dos un peu fatigué, de la terre sous les ongles, mais un grand sourire aux lèvres, prêt pour une bonne nuit de sommeil.

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38 réponses

  1. Bonjour Christophe,
    j’avoue que je n’ai pas tout lu… mais je voudrais savoir où je peux trouver des informations pour cultiver de l’échinacea : Où trouver des graines, quelques conseils de culture… Pour ce qui est de l’utilisation, je pense faire de la teinture mère en fonction de ce que tu dis ailleurs, et d’ailleurs grand merci pour tout ce que tu publies, et tellement gentillement, simplement…

  2. Bonjour, je souhaiterais me lancer dans la culture de plantes medicinales. Je pars d’un niveau 0 donc j’en suis a la collecte d’infos. La plupart des articles que je lis parlent de jardin mais rien ou très peu d’articles sur ma culture en pot pour ceux qui sont en ville et n’ont pas de jardin. Quels conseils donneriez vous à une citadine qui souhaite débuter et ne peut faire que de la culture en pot?

    1. bonjour Emilie
      difficile de vous renseigner , c’est du cas par cas, il vous faut expérimenter , lister ce que vous désirez et pourquoi, connaitre votre exposition sur le balcon, la possibilité ou pas de rentrer certaines plantes, la place dont vous disposez , puis ensuite pour chaque plante faire votre enquête

  3. Bonjour !… Un jardin de plantes médicinales ?… oui, bien sûr !… c’est l’un des objectifs de ma vie… mais aujourd’hui il est la cause de ma tristesse profonde…. Mais également à cause d’une Dame avec qui je cohabite à longueur d’année… Car mon jardin de Plantes médicinales , splendide, magnifique il y a 48 h, n’est plus, en l’espace d’une heure de temps, ce samedi soir 19 juin 2021 qu’un amas de branches de Saules arrachées, cassées et éparpillées, les tiges de Chardons Marie qui émergeaient à plus de 2m au-dessus des grandes feuilles vertes tachées de blanc laiteux, sont toutes couchées sur le sol sans avoir pu laisser mûrir les volumineux bourgeons épineux et leurs graines noires si bénéfiques pour le foie, les longues tiges épineuses sur lesquelles viennent se coller les longues feuilles cuvettes d’une dizaines de Dipsacus – Cardères – fontaines des oiseaux, ont subi le même sort : leurs racines n’ont pas résisté et tiges et feuilles gisent au sol, fracassées, j’étais également très fier de magnifiques Epilobes qui, cette année, exceptionnellement s’étaient parées prématurément, dès le mois d’avril, de belles grandes feuilles et de nouvelles tiges à partir des nœuds avec les tiges-mères, elles atteignaient 1,50 m et je les ai également ramassé à terre, elles venaient de commencer leur floraison, donc je vais les faire sécher pour les conserver… Sans détailler les mêmes sorts ont été réservés à tous les massifs de tiges comme les Guimauves, les Marrubes blancs, les Vergerettes du Canada, les Salicaires et Verges d’Or ou encore les Menthes vertes et poivrées ou les Luzernes en fleurs, les achillées mille feuilles, les belles Orties hautes de 1,80 m et en graines actuellement n’ont pas été exemptées, ainsi que bien d’autres encore… Un pêcher dont les branches étaient chargées de fruits encore verts a été littéralement déraciné et couché sur les massifs de Cassis et Framboises et sur les rameaux de Vigne rouge… Bref, les raisons de ce carnage sont dues à une Dame qui, depuis plusieurs mois, a des humeurs changeantes et peut très bien être agréable dans la journée et faire sentir son léger souffle tiède sur mon visage et dans mon cou et quand vient le soir se mettre en colère et avec une rage folle tout détruire et casser comme par plaisir… Elle a pris l’habitude de souffler le chaud et le froid comme çà, selon son bon vouloir, comme par caprice, je cohabite avec elle car je l’aime bien malgré tout, elle m’apporte beaucoup de bien être et de plaisirs et je suis bien avec elle, malgré ses sautes d’humeur et puis, c’est elle qui me nourrit et qui chaque jour, m’apporte tout ce qui fait ma raison de vivre… Personnellement je mets tout en œuvre pour qu’on s’entende bien mais dans mon entourage il y a beaucoup trop de gens qui l’agressent sans cesse et c’est pour çà qu’elle se met en colère de plus en plus fréquemment… Elle sait très bien que je cultive des Plantes Médicinales et je vois bien qu’elle aime ma façon de faire car mes productions sont de plus en plus belles… Je suis pourtant désespéré quand elle se met en colère mais le jour d’après, je lui pardonne et je répare les dégâts qu’elle a commis… Oui, je l’aime passionnément et même à la folie…ma Dame Nature !…

    1. bonjour Hervé
      hooo je suis désolée , je compatis tellement , et je sais à quel point le lien que nous pouvons avoir avec notre jardin est un lien d’amour, et le voir dévasté doit être terrible
      courage à vous

  4. Bonjour à Toutes et à Tous, Il ne s’agit pas ici de relancer nos commentaires, certes intéressants et fructueux, avec Pascal 27, mais en relisant tout ce qui nous avons pu échanger ces dernières semaines, voire ces derniers mois, au sujet de la conception et la réalisation d’un jardin de médicinales, j’ai remarqué qu’il manquait la réponse à une question fondamentale qui découle de « comment faire un jardin de médicinales » à « pour en faire quoi ? … » et je me suis souvenu, qu’en fait, à l’origine, si j’ai recherché et découvert « AltheaProvence » ce fut pour cette seule raison …
    … et j’ai, de suite, trouvé des réponses à pratiquement toutes mes questions, sur le Blog de Christophe, car à cette époque, il ne faisait pas de vidéos ou pod cast sur Youtube, mais ses vidéos étaient réservées à ses « blogueurs » dans lesquelles il montrait de façons très détaillées les manip et techniques pour cueillir ou sécher mais surtout et c’était ce qui m’intéressait, les différentes possibilités d’utiliser les plantes : infusions, décoctions, mais également les macérations alcooliques, huileuses, les teintures ou l’encapsulation en gélules… ainsi que la fabrication de matériel par soi-même ou les utilisations multiples adaptées à chaque usage qu’il préconisait… J’avais le choix et avec une avidité gargantuesque, j’ai transformé ma cuisine en laboratoire d’expérimentations, avec, au début, des réalisations simples sur des plantes unitaires, dont j’étais le cobaye volontaire, puis des mélanges, des cocktails de plantes…..J’ai acquis une certaine dextérité et je par la suite, considérant les conseils de Christophe, je me suis offert un gélulier pour fabriquer mes propres gélules… que j’utilise jusqu’à présent patiemment certaines soirées de désœuvrement …. ……
    Les textes et vidéos de Christophe sur son Blog , que j’épluchais lorsque j’avais des échecs, ses réponses à ces échecs, ont été complétés par « les recettes secrètes de mon herbaliste » le premier livre dont j’ai du être dans les 100 premiers, à acquérir dès l’annonce de sa parution … C’ était devenu ma Bible, et les stigmates sur les pages tachées, en témoignent, pour pouvoir suivre pas à pas, ligne par ligne, les consignes pour bien réussir mes préparations déjà apprises sur le blog, mais également désormais les fabrications de pommades et baumes…
    Il me manquait inconsciemment ce que j’ai découvert dans le deuxième petit livre de Christophe sur « les élixirs et vins médicinaux » : La possibilité de prendre le temps de souffler un peu en dégustant et en sirotant (avec fierté…), un apéro médicinal entre amis et amies !…
    Et puis est venu, le « Grand manuel pour fabriquer ses remèdes naturels » qui est vraiment l’ouvrage que tous les jardiniers de plantes médicinales ou tous les amateurs qui s’y intéressent doivent posséder, car à quoi servirait de posséder un jardin d’Eden consacré à la culture de toutes les bonnes plantes médicinales, si l’on ne connaît pas les recettes pour la confection des remèdes ni les utilisations pour tels ou tels soins adaptés ?…
    ……
    Les adeptes de la « collapsologie » devraient y réfléchir !…

      1. bonjour Sabine, Je viens de voir votre réponse ci-dessus que j’ai complètement zappé… Je sais depuis plusieurs années déjà que nous sommes très souvent sur les mêmes longueurs d’ondes … sans avoir besoin de nous brancher sur celles de la 5G pour bien nous comprendre 🙂 Merci pour votre travail de coordination toujours très convivial !…

  5. Bonjour.

    Merci pour ces vidéos en libre accés et si généreuse.
    J’habite en bretagne proche de la mer et j’envisage d’acheter une serre pour mettre certaines plantes médicinales et pouvoir les recolter sur une plus longue période de l’année. Est ce une bonne idée ?

  6. Christophe, je formule ici une supplique : Je connais parfaitement le chemin qui conduit à « Votre Jardin des Médicinales » pour l’avoir fréquenté très souvent, depuis environ 8 années… Je sais qu’aujourd’hui et ceci depuis deux ans, je crois, vous avez fermé la porte d’accès, mais vous avez quand même laissé la clé dans la serrure… peut-être pour les visiteurs ou les nostalgiques, comme moi qui peuvent ainsi continuer à venir se ressourcer et mieux comprendre toutes les manip que vous évoquiez lorsque les activités familiales que vous y pratiquiez avec fébrilité avaient encore cours…
    Et vous m’avez appris les différentes possibilités et les phases des germinations suivant les graines et semences… J’ai appris que toutes ne se mettaient pas en terre comme des petits pois ou des haricots et j’ai ainsi pu rectifier mes échecs, dont certains encore tout récemment, quand après avoir bien préparé ma terre suivant vos conseils bien enregistrés dans mon cerveau, cervelle de moineau devrais-je dire, car après avoir semé les minuscules semences d’Artémisia Annua, à la surface d’une belle terre noire bien ratissée, et avoir vaporisé un léger brouillard d’eau, comme vous me l’avez appris, j’ai fait la co….ie, pardon la bêtise, l’erreur, de courir chez Truffaut acquérir des sacs de terreau fin, que j’ai jeté à la volée sur mes semis… Les voilà bien cachés et protégés des oiseaux, mignons certes, mais voraces en quête de petites graines, ai-je pensé, convaincu d’avoir bien œuvré… mais la germination fut tardive, tellement tardive que j’ai commencé à m’inquiéter et mes efforts ont été enfin récompensé un mois plus tard, par la sortie de terre… d’une dizaines de plantules, mais quant aux centaines d’autres semences, …que nenni, elles ont littéralement disparu…
    Je suis revenu aux sources, afin de connaître mes erreurs et j’ai repris mon bâton de pèlerin pour venir taper à la porte de votre Jardin des Médicinales, afin de me ressourcer et réapprendre les bons gestes et bonnes méthodes… Il suffisait en effet de laisser faire la nature après le saupoudrage des semences sur la terre humidifiée et veiller à apporter un léger brouillard chaque jour pour que ma terre verdisse de toute part…
    J’ai comme cela, toutes ces années passées, appris que certaines graines demandaient pour germer, une scarification ou une stratification à froid dans le frigo, un trempage ou une exposition à la lumière ou à la chaleur et même au feu… J’ai appris les germinations en milieu naturel en semant en pleine terre ou en godets, comment arroser et une multitude d’autres conseils et de renseignements… et puis vos éditions de fiches détaillées pour de nombreuses plantes vivaces ou annuelles, suivant l’exposition au soleil ou non, l’arrosage fréquent ou non, ont constitué une véritable encyclopédie…

    Merci Christophe d’avoir laissé la clé sur la porte de votre « Jardin des Médicinales » car nombreux sont certainement les amies et amis qui vous suivent, qui viennent , comme moi y faire un tour, en votre absence, et qui deviendront j’en suis persuadé, légion, lorsque vous re-diffuserez à nouveau tous ces conseils et pratiques qui constituent une grande partie de votre œuvre… Merci de laisser votre jardin libre d’accès sans chaîne ni cadenas… N’en faites pas un Musée SVP …. https://le-jardin-des-medicinales.com
    Bon repos à Vous et Bonnes Fêtes de fin d’année en compagnie de toute votre famille !… en attendant de se retrouver toutes et tous en bonne santé l’an prochain. 🙂

    1. Bonne année 2021 à l’équipe de Althéa Provence, toutes et tous.
      Je rebondis sur vos propos Hervé GOURIOU, je vous l’accorde, ce n’est pas toujours facile de démarrer un jardin sans un peu (beaucoup) de conseils. Pour ceux qui ont reçu quelques transmissions de pratiques et d’observations, c’est plus facile mais quand il s’agit de communiquer, il y a des logiques tellement évidentes qu’on omet d’en parler.
      Je ne connais pas le jardin de Christophe, mais j’ose imaginer la diversité végétale qui y vit surtout si Christophe laisse les plantes se ressemer naturellement.

      Passionné par l’agronomie et la vie végétale ; il me tarde d’apporter quelques éclairages basiques sans aucune certitudes ni savoirs ancrés pour ceux qui veulent démarrer un jardin.
      Simplement et en toute modestie j’avoue avoir constaté maintes et maintes fois qu’il n’y à pas vraiment de règles infaillibles d’une région à une autre voir dans une même région et je parle des régions au nord de la Loire ayant une pluviométrie asses significative capable d’entretenir une certaine autonomie pour la subsistance des plantes annuelles et vivaces.

      @ J’abonde avec les propos de Christophe sur le fait qu’il est primordial de connaître ses besoins en plantes et en santé pour canaliser le démarrage de son jardin de médicinales. C’est la meilleure façon de commencer et d’entrer en communion avec la nature et de passer rapidement aux pratiques.
      Ensuite on peut s’intéresser à 2 ou 3 plantes « sauvages » par an pour agrandir sa pharmacie naturelle. Mais il reste très important de continuer à arpenter les chemins, découvrir de nouvelles plantes, observer comment elles y vivent … Voilà un ressource difficiles à enseigner, c’est du domaine de l’observation, de la recherche, et de l’échange permanent…
      L’important étant de démarrer son petit coin de pharmacie naturelle afin de pratiquer et de limiter notre dépendance santé à la chimie. Nous avons la chance d’avoir Christophe et Sabine pour nous aiguiller sur le comment et pourquoi, et surtout de proposer des formations spécifiques … qu’attendre de plus ?

      Comment commencer ce jardin ?
      @ Dans un premier temps, on peut acheter sa semence, c’est plus pratique. Mais soyez certain de la provenance et de la véracité de la variété dans l’espèce. La date de récolte (mois) indique le sérieux de la maturation (récolte) des graines, la durée de germination n’est qu’indicatrice et varie avec la vigueur germinative, le lieu de végétation, le mode de conservation (sec, aéré (contenant en papier) et à l’abris de la lumière).
      Avant de semer vérifiez toujours s’il n’y a pas de petites toiles qui lient les semences entre elles signe que des larves ou chenilles ont consommé le germe et sa réserve nutritive.

      Faire ses récoltes ?
      @ Récolter des semences ? Oui c’est possible à condition de bien connaître les plantes du stade cotylédon (sortie de terre avant la 1ere feuille mature) au stade floraison. Pour mieux comprendre, j’observe et note les plantes qui vivent juste à coté de la plante repérée (pour essayer de comprendre l’effet compagne ou envahissant ou allélopathique (stratégie naturelle de défense entre les plantes par émission de toxines)

      # Comment faire ? Je pose un repère sur une plante (pas à coté mais sur), puis je prends des photos à différents stades pour ensuite faire une reconnaissance et nommer cette plante que je récolterai l’an prochain ou dans l’année si je détermine rapidement le nom de la plante pour pratiquer mes tisanes ou pour récolter ses graines pour un futur semis.

      Comprendre pour implanter
      # Je repère le lieux de vie naturelle de la plante, ombrage, type de sol en surface et à 15cm, la profondeur d’enracinement, type de racine (pivotante ou fasciculée, ou bulbe…), détermine les plantes très proches qui vivent en symbiose et/ou échangent par les racines et/ou développent des bactéries communes (pour les légumineuses par exemple). Ces repères me donnent une idée assez précise de là où je peux espérer semer ou transplanter cette plante en respectant son milieu naturel.
      Cette phase est primordiale, évite les déboires et le gaspillage de transplantation, on ne dirige pas les végétaux, on peut les aider mais ils ne se développeront qui s’ils peuvent assurer leur espèce dans la durée. C’est une loi de l’adaptation bien expliquée par Jean Marie PELT. Le sol où vit la plante abrite souvent une vie microbienne souterraine en symbiose avec la plante. En cas d’échec transplanter avec un peu de sol peut aider.

      Comment semer ?
      # Semis : logiquement dans la nature, la dissémination des organes de reproduction (graines) se fait naturellement par le vent, les oiseaux, le gibier, par rhizome, stolon et aussi par le travail de l’homme au travers des transports. Dans ces cas la nature n’est pas avare de ses semences et seule une petite partie germe et mène à bien sa vie. Mais si on s’approvisionne chez KOKOPELI il vaut mieux réussir ses semis.

      # Un détail important : il faut savoir qu’une plante est fécondée à différentes stades de sa floraison par les pollinisateur en fonction de son évolution et des épisodes climatiques. D’un point de vue reproductibilité de l’espèce et pour la faune pollinisatrice (abeilles…) ça espace dans le temps la floraison et le cycle de production de graines. Ce phénomène est pour nous peu perceptible, mais ce n’est pas un hasard, il permet la naissance puis la maturité de graines de différentes périodes sur une même plante dans une même année.
      A quoi cela sert-il ? Lors de la grenaison puis dissémination des graines, une partie germe de suite, plus tard une autre partie plus tardive tombe sur un sol déjà tapis de nouvelles levées et par manque de lumière ces graines entrent en dormance puis ; quand les résidus végétaux de la 1ere levée spontanée d’automne retombe au sol sur la grenaisons plus tardive ils la protégent ainsi des aléas climatiques hivernaux . ces graines feront l’objet d’une deuxième levée au printemps suivant, respectant le cycle vital de la plante.
      Pour certaines plantes, une partie de leurs graines garde un cycle de très longue dormance qui s’éveillera quand le sol subira des mouvements profonds (fissures) redonnant ainsi naissance à ces graines réveillées par un flux lumineux. Qui a inventé cette extrême précaution raisonnée assurant la reproductibilité des espèces ? Tout simplement l’adaptation des plantes aux échecs, puis leur mémorisation qu’elles se transmettent depuis de nombreux millénaires ! Fabuleux non ?

      Désolé, je me suis égaré
      Je reprend mon fil : A l’origine, les semences ne sont donc pas enterrées ou simplement par des feuilles, le piétinement de quelques animaux et ce au hasard des situations.
      Mais qui régit naturellement la levée d’une graine ?
      Il faut savoir qu’une graine est enrobée naturellement par de l’acide phytique dont le rôle est de protéger le germe et les nutriments de la graine des attaques de décomposition par les champignons. Le climat se charge de diluer cet enrobage jusque la date effective de la germination en fonction de l’espèce (oui c’est complexe mais la nature est subtile et prévoyante, elle ne travaille pas avec le hasard).
      Certaines graines enfouies profondément peuvent garder un pouvoir germinatif (dormance) pendant plusieurs centaines d’années (par ex le coquelicot…) .

      Autrement dit : Cet acide phytique se dilue avec le climat les saisons et en disparaissant permettent aux téguments de la graine de s’humidifier ce qui enclenche le processus de germination (là aussi c’est un extraordinaire mécanisme naturel, que de garantir la vie, lui donner naissance avec la bonne saison assurant le cycle de la vie ! (Respect !)
      La nature à inventé avant nous le petit sachet pour conserver les graines et la date de semis efficiente pour qu’elles germent et s’érigent naturellement au bon moment…

      En cuisine : c’est aussi la raison de faire tremper les graines que l’on consomme pour enlever cet acide phytique de notre nourriture qui n’est pas bon pour notre organisme. Cet acide phytique qui est ni plus ni moins une défense immunitaire du végétal, à le même rôle de protection sur les bourgeons des arbres et est en symbiose avec la poussée de sève montante par osmose. Les abeilles s’abreuvent de la rosée diluée d’acide phytique sur les bourgeons pour fabriquer le précieux propolis… Quelle belle chaîne de solidarité !

      Je me suis encore égaré !
      # Donc si vous m’avez bien suivit, une graine posée sur le sol à toutes ses chances de germer et de s’élever. Le facteur naturel d’un minimum de recouvrement (feuille, poussière…) limite la lumière et permet la dormance traduisant un report de date de levée. Mais, c’est trop simple ; il y a aussi des prédateurs qui cherchent à se nourrir, comme les oiseaux, les limaces, et autres larves utiles dans et sur le sol. Voilà pourquoi on a eu l’idée de recouvrir quelque peu les graines, ça ne règle pas tout mais limite assez bien le nombre de prédateurs aériens. Trop de recouvrement peut être parfois périlleux, c’est une question d’attentions et d’observations… Plus une levée est longue plus elle peut être aussi la proie des prédateurs souterrains. C’est encore une autre histoire…

      Allé on sème !
      # Premier repère : Quand le temps est poussant « « on dit que la terre est amoureuse » » les graines en surface germent très rapidement et gagnent sur leurs prédateurs. La patience de semer au bon moment reste une règle importante : trop vite ce n’est pas bon, en milieu naturel une graine sait quand c’est le bon moment d’ancrer ses racines et de poindre le bout de ses cotylédons (nez).

      # Deuxième repère : jamais recouvrir de plus de 1,5 à 2 fois la grosseur de la graine en épaisseur de sol. Mais ici encore c’est une indication qui varie en fonction de la pluviométrie et des régions. Trop recouvert favorise la dormance, pas assez l’attente d’humidité pour la germination. Trop d’eau favorise le pourrissement de la graine…

      # troisième repère : ne pas trop arroser pour ne pas favoriser les fontes de semis (attaques pathogènes par les champignons), juste maintenir une fine couche de terre légèrement humide en surface. En période de sécheresse, rien ne sert de semer en comptant sur l’arrosage, on ne peut assurer l’hygrométrie de l’air et celui du sol pour que la germination se fasse d’un seul trait et garantir la vigueur de la réserve de la graine puis de la jeune plantule. Il est bon d’attendre une période propice pour semer, sachant que la nature rattrape toujours son retard (seul la quantité se perd un peu mais on garde la qualité)

      Fabriquer son plant de février à mars
      # Quatrième repère : semer sous couvert en serre ou en godets (attention à l’excès d’arrosage très néfaste) et ne pas semer trop dru car les jeunes plantes risquent de monter (filer) pour chercher la lumière, fragilisant ainsi leur hypocotyle (L’hypocotyle ou axe hypocotylé est la partie de la tigelle située entre sa base (le collet) et les premiers cotylédons de la plante. La tige est verticale).
      Ensuite il faut transplanter ces jeunes plants en godets puis en pleine terre en les acclimatant doucement aux températures diurnes et nocturnes. Les jeunes plants dont les feuilles sont très tendres sont le régal des oiseaux (pigeons) et autres ravageurs qui sentent le gâteau. Les gelées tardives sont également dévastatrices… Une plante qui pousse doucement en luttant en climat froid acquière une chlorophylle plus riche en soufre, luis donnant une sorte de répulsion pour dissuader certains prédateurs. Mais on peut aussi poser un filet protecteur le temps de l’endurcissement foliaire.

      Pour l’acte de semis : on perd plus de temps à vouloir en gagner, patience et si le climat n’est pas dans une fenêtre propice il faut savoir attendre et augmenter la quantité de surface de semis pour compenser la perte de quantité liée à la tardivité de semis. Mais là encore il n’y a pas de règle.

      Attention par temps « maigre »
      # Cinquième repère : nourrir les limaces et autres prédateurs en quête de nourriture dans et sur le sol. Il ne faut pas détruire les prédateurs c’est le rôle des déprédateurs naturels (c’est ainsi que fonctionne l’équilibre faunistique), il faut les attirer par des rangées de plantes choyées par les prédateurs ou insérer des plantes répulsives dans les semis (facile à dire, mais pas à faire …) Les hérissons, les canards, les mulots, les couleuvres et certainement quelques oiseaux font ça bien mieux que nous. Les limaces et autres détritiphages sont des composteurs naturels et bien plus doux pour la faune et le sol que nos tas de détritus trop souvent chargés en azote du fait d’une décomposition avancée et anaérobique. Trop d’azote rend le feuillage luxuriant et le sensibilise aux prédateurs comme les pucerons et maladies pathogènes)
      La limace et bien d’autres larves ont un rôle de détritiphage, c’est à dire transformer l’humus ligneux (débris végétaux, bois) en éléments assimilables par les plantes. C’est au niveau du poil absorbant situé en bout des jeunes racines par l’émission d’acide que se passe ces absorptions d’éléments nutritifs entre le sol et la plante (La racine excrète diverses substances organiques, généralement des acides. Elle a donc une influence sur le pH et souvent sur la structure du sol)…
      Mais la pour le coup je risque de vous faire perdre le fil tant la vie des racines est un monde en réseau complexe et bien organisée voici un lien pour les plus avides de connaissances (http://www.ffbonsai.com/wp-content/uploads/2014/08/Racines-des-plantes_B-SIMON1.pdf). Il est néanmoins intéressant de comprendre la constitution et la vie des racines car Christophe et Sabine nous font souvent référence aux propriétés des racines de certains végétaux pour notre santé.

      Ce qu’il me semble important pour protéger nos semis : Je reviens à mes limaces qui sont considérées aujourd’hui à tort comme des prédateurs. A l’origine elle se nourrissaient de bois, de cellulose plus ou moins ligneuse ce qui enrichissait le sol en matières organiques plus aboutie. Un sol sans différentes matières organique est un sol vide de vie.

      Observation : Posez une tuile sur le sol de vos semis et le matin vous verrez si vous avez des limaces. En cas de présence, la cendre de bois, coquilles d’œuf broyé, bière, sable limiteront les dégâts. Les détruire n’est pas une bonne idée. La bonne idée c’est de semer en « « terre amoureuse » » la levée gagnera sur les prédateurs. Rassurez-vous je suis encore pris au piège en voulant démarrer trop tôt mes semis en pleine terre et je peste aussi sur les limaces.

      Vivre son sol avant de vivre de son sol
      Les pratiques de cultures, le travail du sol, l’emploi de la chimie, les épandages de roches (phosphore (P2O5), postasse (K2O)) d’azote (N) (concentrés chimique, le sang, la corne, les compost trop aboutit…) font évoluer trop rapidement le taux de matières organiques ce qui court-circuit la chaîne faunistique du sol dont c’est le job. C’est une partie de l’explication de la diminution de lombrics dans le sol.
      Les limaces, elles se sont adaptées et consomment maintenant du jeune végétal vert. Effectuez des apports de bois raméal fragmenté pour permettre dans le temps de voir de nouvelles générations de limaces détritiphages revenir à leurs origines (réadaptation a leur milieu) ; et de favoriser les mycorhizes pour la communication et échange en réseaux au niveau des racines (les mycorhize extraient et fournissent les minéraux aux végétaux, en échange de glucides issus de la photosynthèse). Tout peut reprendre place si on supprime le travail profond des sols d’où le retour à la permaculture et à la sylviculture.

      L’idée de faire des buttes ?
      @ Eriger des buttes est une bonne idée pour certaines plantes (fraises, oignons, échalote, ail, radis, navets, mâche, salade, médicinales comme le thym, le romarin, la ciboulette, l’ache, le cerfeuil, l’oseille, l’origan, la sarriette, la monarde, l’estragon, la coriandre, fenouil …) bref des légumes ou médicinales vivaces et annuelles peu exigeants en eau et/ou aimant les sols drainés donc non hydromorphe.
      Eviter toutes cultures comme la pomme de terre, les choux, les panais, les poireaux … qui demandent beaucoup d’eau.
      Même mécanisme de choix pour les plantes médicinales souvent peu exigeantes en eau, elle se plairont plus sur butte, elles aiment le soleil, ce soleil qui les charges de principe actifs.
      Si la région est d’une pluviométrie inférieure à 450/600mm/an, là il vaut mieux travailler à plat et couvrir le sol avec des paillis.
      La pratique des buttes déstructure le sol, bouleverse son organisation chimique, minérale, accélération de l’évolution des matières organiques par aération importante, dérèglement faunistique et floristique. Combien de temps pour qu’un sol se restructure ? Restauration de la capillarité entre sous-sol et sol ?

      L’idée de faire des carrés de terre encadrés ?
      Oui pour limiter les plantes à rhizomes, stolons… Ortie, Achillée millefeuille, trèfles, chiendent, potentille… Mais ces plantes on les trouve assez facilement e milieu naturels si ces milieux sont respectés bien sûr.

      Enrichir son sol ?
      Effectuer des apports de terre sur un sol est rarement en adéquation avec les remontées et échanges avec les structures du sous sol. L’érosion l’a permis au fil du temps en déposant de fines couches de sol par le ravinement et les vents façonnant ainsi les sols de vallée, la lenteur de ce phénomène a permis au sol et sous sol de rester en symbiose.

      @ Concernant les plantes vivaces, plus le système racinaire d’une plante est puissant voir en pivot plus la plante résistera aux effets yoyo de la sécheresse. A l’inverse les systèmes de racines fasciculé (de surface) sont plus sensibles aux sols hydromorphe. Et aux sécheresses. L’ombrage peut leur être un allié.
      Pour les plantes annuelles, la réussite du semis est primordial pour la vigueur de la plante durant tout son cycle, ensuite on peut remarquer les mêmes sensibilités climatiques et types de sols que pour les plantes vivaces.
      Voilà ça fait beaucoup d’informations, mais le plus important c’est de noter ce que l’on fait, noter ce qu’il se passe et essayer de comprendre où est la réussite. Ne jamais baisser les bras et vous verrez le nombre de plantes qui s’installent là toute seules et sont d’une vigueur incroyable, les cueillir, les conserver puis les utiliser est un vrai bonheur à partager.

      J’espère ne pas avoir dérogé à la règle de ce forum d’ALTEA PROVENCE, si c’est le cas je comprendrais que ces propos ne soient pas publiés.
      Gratitude à la nature et ceux qui œuvre pour la respecter.
      pascal

      1. bonjour Pascal
        et grand merci pour ce partage de connaissances très intéressant 🙂
        Que cette année puisse de nouveaux permettre de beaux échanges

        1. Merci Sabine
          Désolé pour la longueur du texte, mais ce petit partage de pratiques et d’observations n’est qu’un juste retour par rapport aux informations de qualité que vous et Christophe nous apportez tout au long de l’année.
          Gratitudes

      2. Bonsoir Pascal… je souhaite également que 2021 vous soit bénéfique dans tous les domaines de votre vie et surtout celui de la santé…
        J’ai lu et relu votre long exposé et plaidoyer pour créer un jardin de médicinales et surtout pour le réussir et je pense que toutes vos suggestions, analyses et conseils seront les bienvenues auprès des néophytes et des personnes qui veulent se lancer dans la culture, la récolte et la conservation des plantes et des graines obtenues pour les ressemer et générer ainsi de nouveaux plants…ou bien encore recueillir et transplanter des plantes sauvages, car pour ma part, bien qu’il soit toujours intéressant et très instructif de connaître tout ce que vous préconisez, étant déjà un vieux de la vieille dans la production de plantes médicinales pour mes besoins, il arrive malheureusement trop tard pour refaire mon jardin basé sur les principes que vous suggérez… Mais il est bien évident que tout nouveau « jardinier en herbe et surtout en plantes médicinales » va beaucoup apprendre…
        En effet, j’ai passé ce cap depuis déjà pas mal d’années…Dans mon commentaire, je voulais simplement dire à Christophe que le « Jardin des Médicinales » qui était une rubrique de son Blog méritait de continuer à exister au moins par les textes qu’il avait rédigé, riches d’enseignements et de renseignements… et que je continue à consulter, comme chapardeur d’idées et de techniques J
        Pour le reste, à savoir comment j’ai réalisé un jardin de médicinales ?…Je ne l’ai jamais pensé ou cogiter de façon structurée avec telles ou telles plantes…De nombreuses années, avant de connaître Christophe, il y a maintenant 7 ou 8 ans, je pratiquais intensément la distillation de Lavande et de Romarin pour extraire leurs Huiles essentielles . J’en avais planté des quantités dans mon jardin à cet effet, pour mes besoins personnels et familiaux…et même ceux de voisins/voisines…. J’avais également à profusion des Passiflores et des Mélisses, que je prenais en infusions, pour me permettre des nuits de bons sommeils…
        Quand, un jour, au détour d’une recherche sur Google, j’ai vu l’existence d’AltheaProvence, j’ai aussitôt été tenté de visiter le site qui proposait des infos sur les Plantes Médicinales…et c’est ainsi que j’ai connu, sans jamais l’avoir regretté, notre cher Christophe Bernard….et depuis je suis resté l’un de ses plus fidèles du Fan-Club !.. J… J’ai sillonné, dévoré, englouti et digéré des tonnes de renseignements sur les diverses plantes qui figuraient déjà sur son premier Blog : leurs caractéristiques, leurs descriptions détaillées illustrées par de belles photos en couleurs, (il n’y avait pas encore de vidéos…), leurs compositions et leurs utilisations pour soigner ou prévenir les maux concernés à chacune des plantes… De plus Christophe, expliquait où trouver ces plantes lors de cueillettes dans la nature ou les semer et les récolter dans son jardin…ainsi que les techniques de conservation ou de transformations diverses… que je me suis empressé de mettre en œuvre…
        C’est ainsi que j’ai découvert que mon jardin était en fait, un éden que je méconnaissais et que j’avais commencé de massacrer par ignorance… Je m’étais lancé, à travers un grand nettoyage (de printemps…), dans une vaste éradication de plantes que je trouvais envahissantes comme la petite pervenche, le lierre terrestre, le géranium Robert et même l’achillée mille feuilles et je ne parle pas des pissenlits, des orties ou de la grande aunée, ni du plantain !… Heureusement, Christophe a mis sans le savoir, le holà !.. et m’a appris à quoi elles pouvaient servir (jusqu’au chiendent !…) et je n’ai pas eu à en semer ou en réinsérer car elles se sont revenues naturellement …Par contre, bien souvent au feeling, mais aussi suivant les conseils vu et lu dans « le Jardin des Médicinales », j’ai su semer et cultiver une multitude de nouvelles plantes comme l’échinacée, la guimauve, le bouillon blanc et plusieurs dizaines d’autres… J’ai planté des oliviers et une vingtaine d’aubépines pour mon hypertension… J’ai semé des épilobes qui se ressèment annuellement…pour ma prostate… je suis devenu un spécialiste des thyms et des basilics… Mes boutures de sureaux et de lauriers sont devenus des arbres de plusieurs mètres de hauteurs et ma pépinière d’une vingtaine de Gingko Biloba, obtenus à partir des ovules glanés sous des arbustes femelles, dans des parcs ou en bordure de jardins, me fournit des kgs de feuilles chaque année, que je mélange en décoctions avec des feuilles de petite pervenche et de romarin pour retarder l’éventualité de problèmes cognitifs et de trous de mémoire…ou des acouphènes apparus depuis une contamination de Covid en mars de l’an passé, mais aussi en prévention de la maladie d’Alzheimer !…… J’ai un coin de cassis rouges et de noisetiers pour leurs feuilles…. et une dizaine de grosses touffes de consoude..
        Autour d’une mare artificielle que j’ai creusé dans mon jardin, plusieurs menthes (verte, poivrée, aquatique…) prolifèrent et côtoient diverses plantes de milieux humides comme des prêles, la guimauve, des joncs, iris et même des salicaires, à partir de plants récupérés sur les bords de la marne et qui se sont très bien adaptés aux bords de cette mare… Bon, je ne vais pas énumérer toutes les plantes et plantations ou légumineuses que je considère comme médicinales et que je cultive en mode permaculture, comme les betteraves rouges par exemple ou les tomates ou l’ail et l’oignon, ou les fleurs également comme les soucis et les œillets d’Inde ou les mauves, les matricaires et camomille, les bleuets, coquelicots ou pavots de Californie, de lin et de nigelle… sans oublier quantités de chardon marie et de cardères ou de grandes aunées, qui pour ces espèces comme pour les pissenlits, se disséminent très largement à tous vents, mais aussi les vergerettes de Canada ou la luzerne disséminées un peu partout à travers le jardin ( et même beaucoup chez les voisins, dont les épilobes également…) et depuis une année, avec un certain succès, les cultures du gingembre et du curcuma et cette année, avec les conseils de Christophe, de l’artémisia annua… etc …etc…
        Je vous dis tout ceci, non pour contredire votre argumentaire très détaillé , très intéressant et extrêmement instructif, mais, désolé toutefois, pour dire qu’il est possible de créer un jardin de médicinales, d’une façon naturelle, il est vrai un peu fourre tout et pèle-mêle, pour ne pas dire plus, où toutes les plantes trouvent leurs places d’elles-mêmes au soleil ou à l’ombre ou à mi ombre, en milieu humide ou plus ou moins sec, car ayant un coté libertaire dans ma vie personnelle, je n’impose pas non plus, de contraintes aux cheminements ni emplacements de chacune des plantes qui sont libres d’exister et proliférer, là, où j’observe qu’elles se trouvent bien… sinon, il est vrai qu’il m’arrive (autoritairement…) de déplacer quelques plants avec une petite motte de terre pour les resituer dans des contextes environnementaux qui leurs sont plus favorables… C’est un petit jeu d’observations qui réussit pas mal !…
        Quant aux autres, je les trouve soit en les cueillant dans la nature, soit dans des herboristeries bien achalandées et de renom…
        Ensuite et en conclusion, il ne suffit pas de les cultiver mais il est impératif d’ apprendre à bien les utiliser pour mieux vivre, pour prévenir des maladies ou soigner sa santé et pour cela, effectivement comme vous le dites avec justesse, il y a les formations spécifiques que diffuse Christophe..ou a défaut sur son Blog également avec les précieux conseils de Sabine !…

        1. bonjour Hervé
          c’est toujours avec délectation que je vous lis 🙂
          moi qui ai, comme vous, suivi, nez au vent, le déploiement des sauvageonnes médicinales dans l’harmonieux chaos de mon jardin du sud Ouest, je dois dorénavant tout réapprendre car mon jardin de garrigue sur la colline n’est pas aussi docile que celui que j’avais , il est rude , parfois rancunier, il est exigeant et ne pardonne pas vraiment les erreurs et les tâtonnements…. c’est un dur à cuire (d’ailleurs il cuit tout l’été et cela ne le met pas forcément d’humeur verdoyante), du coup je dois tout ré apprendre différemment en y mettant un peu plus d’huile de coude et suis à l’écoute de tous les conseils qui passent.
          je me suis donc tournée vers les bacs pour une certaine facilité (pour l’instant) , et j’ai quand même réussi à imposer l’ortie , qui ma fois, s’est super bien adaptée (dans un bac à l’ombre , et je l’ai bien bichonnée ) par contre le plantain est plus généreux ici qu’il ne l’était dans mon jardin du sud ouest, je ne l’aurai pas imaginé (bon en été il disparait ) mais revient dès la mi automne

        2. Bonjour Hervé GOURIOU
          Je constate sans surprises que vous avez une très bonne connaissance et utilisation des plantes médicinales. en d’autres termes plus ludique vous n’êtes pas un perdreau de l’année ! Chapeau bas pour le descriptif que vous faites, pour la liste des plantes, ces « simples » utiles et bienfaitrices pour notre santé et l’équilibre environnemental. Vous énumérez de nombreuses pistes pour les futurs jardiniers de médicinales qui vont vous « nous » lire sur cet échange relayé par les nombreux conseils de Christophe et de Sabine dont le site ALTHEA PROVENCE est une base de données extraordinaire et à la portée de toutes et tous.
          Je suis en total accord avec vous Hervé, sur le fait que le jardin ouvert de Christophe serait d’un grand service pour les néophytes, mais le temps passé ici n’est pas disponible ailleurs. Où est la priorité du moment ? Et cette priorité peut changer à tous moments… Comme vous Hervé, j’ai démarré cette aventure de permaculture et de médicinales seul, avec échecs et réussites, outre le temps (perdu ou gagné ? à comprendre) les échecs sont nos meilleurs formateurs.
          Lorsque animé d’une passion et d’un (des) but(s) nous sommes alors plus téméraire. Et un jour au travers de différentes communications, on découvre des gens avec lesquels nous avons « des atomes crochus » des sensibilités communes et pourquoi pas complémentaires.
          La nature ne s’est pas construite sur le hasard, elle s’est adaptée; je pense aussi que c’est le fil conducteur de ceux qui recherchent, crée et transmettent. Pourquoi certains et pas d’autres ? là je ne sais pas ? Peut être un déclic ou un message inscrit dans nos gènes… ?
          Comme vous Hervé, ce jardin je ne l’ai pas pensé, structuré, organisé mais j’ai eu la chance de trouver un terrain « vierge d’agriculture chimique », j’ai observé la vie qui y était et j’ai commencé à défricher pour apprivoiser le lieu ; toujours ce réflexe (éducation ?) de vouloir gérer, ordonner, maîtriser ! Très vite je me suis dit mais pourquoi je passe tant de temps à détruire manuellement des plantes qui repoussent derrière moi (la nature sera toujours la plus forte, on dit aussi qu’elle a horreur du vide). Là et surtout « las de fatigue » il m’est venu l’idée d’insérer ça et là des plantes (arbustes, fleurs, arbres de tous poils) pour confondre (apprivoiser encore) cet environnement naturel (sauvage). A partir de ce jour j’ai commencé à vivre avec des « mauvaises herbes que je qualifie aujourd’hui de « bonnes herbes » et surtout j’ai cherché à quoi elles pouvaient bien m’être utiles. Ainsi est né cet engouement pour les médicinales, toute une découverte d’un monde fabuleux, d’un monde ami lié à l’équilibre environnement/vie dont nous faisons intégralement partie ! De ce jour je ne vois plus les choses comme avant, les mots comme respect, vivant, symbiose, pollinisation, sol, sous-sol, terre, racines, photosynthèse, air, eau, alimentation, climat, chimie, mon voisin… ne retentissent plus de la même façon. Suis-je devenu écologiste ?
          Dès lors, je suis entré dans un autre monde qui me happe dans bien des domaines jusque là inconnus comme la santé, l’équilibre, le partage, prise de conscience de mes impacts sur les générations futures, prise de conscience que nous ne sommes que des passeurs, que nous ne savons pas grand chose. J’ai eu aussi l’impression de lire, d’entendre que je me dé sociabilisais, mais à mon sens il n’en n’est rien, je suis tout simplement redescendu sur terre. Il est vrai aussi que le passage en retraite m’aura été favorable, encore faut-il s’en donner les moyens intellectuels et manuels. Je ne peut qu’encourager les futurs jardiniers de médicinales et potagers pour leur famille et amis. Namasté Christophe, Sabine et Hervé GOURIOU pour vos partages d’expériences complémentaires en exposant ces opportunités de vie.
          Gratitudes, pascal

          Je cite une conclusion de Christophe : Et puis surtout, n’oubliez pas, c’est en faisant qu’on apprend. Faut se lancer. Et c’est un processus itératif. Donnez-vous plusieurs années, pas de stress. Et comme je dis toujours, finissez la journée avec le dos un peu fatigué, de la terre sous les ongles, mais un grand sourire aux lèvres, prêt pour une bonne nuit de sommeil.

          1. Bonjour Pascal,

            Vous posez la question de savoir si vous êtes devenu « écologiste » ?… Je ne crois pas que l’on devienne écologiste au sens de l’exploitation qui est faites de nos jours de ce terme, mais je suis persuadé que dans chacun d’entre nous, sommeillent des fibres, des gènes écologistes… Le bons sens paysan, l’économie, l’antigaspi, le recours aux énergies douces, aux médecines douces, la protection de l’environnement et des cadres de vie et tout ce que vous avez énuméré comme « respect, vivant, symbiose, pollinisation, sol, sous-sol, terre, racines, photosynthèse, air, eau, alimentation, climat, chimie, mon voisin… ». Tout cela existe depuis des millénaires et comme vous le soulignez, nous ne sommes que des passeurs, mais chacun de nous, avons quand même une responsabilité dans ce passage de témoins comme acteurs et non comme simples observateurs… Si seulement nous arrivions à renverser les tendances ou tout au moins à les infléchir pour que les générations déjà actuelles, en bas âge mais déjà présentes, et les autres à venir, suivent ce fil d’Ariane auquel de plus en plus de gens sur cette Terre s’accroche et utilise pour tisser une magnifique tapisserie inaltérable qui doit pouvoir s’étendre pour recouvrir les grisailles… Nous sommes des contributeurs, vous, moi, mais surtout Christophe, Sabine, qui en ont fait leur métier et qui diffusent un souffle de nouvelles fraîcheurs chaque semaine, rediffusées chaque jour en partageant généreusement et inlassablement leurs savoirs pour le bien-être et le mieux-être de plus en plus de monde….

            En tout cas, nos échanges, tant dans ce cadre, que dans un précédent sur les cueillettes de plantes ont été permis grâce à eux et personnellement, j’ai été très content que nous les ayons eu, car très enrichissants…Merci Pascal…Bonne Santé à vous et peut-être à très bientôt pour de nouvelles rencontres au détour d’un autre sujet sur ce Blog AltheaProvence de Christophe…

  7. Bonjour Christophe, je vous remercie pour votre modestie et votre auto dérision ce n est pas courant dans la région , j’ai aussi été trés déçue par le jardinage en arrivant dans la région, surtout que je venais du nord ouest oû tout pousse, grâce à la pluie j’ai maintenant abandonné ça coûte trop cher l’été nous grille tout . Au plaisir de vous relire aprés votre petit breack bien mérité

  8. Bonjour, merci pour toutes vos informations claires et simples. Moi qui suis dans le Vaucluse j’ai une terre très argileuse et tout ne pousse pas. Comment faire ? Déterminer un emplacement et l’aménager avec de la nouvelle terre enrichie, ou bien sélectionner les plantes qui se prêtent à cette terre ? et quelles sont -elles ?

    1. bonjour Dugand
      il faut expérimenter , de mon côté j’habite dans la garrigue (depuis un an) et lorsque je suis arrivée l’année dernière, j’ai commencé par faire des bacs pour avoir quand même quelque chose et j’ai fait aussi des buttes façon permaculture (hum j’ai du faire une boulette quelque part car ça n’a pas été très concluant) et j’ai préparé un morceau de terrain en y rajoutant du terreau et du crottin de cheval, je verrai le printemps prochain comment ça évolue

        1. oui c’est une option intéressante, j’ai même fait pousser des orties (dans un bac) dans un coin à l’ombre et bien protégé et j’avoue que je suis très contente de l’installation de mes orties en garrigue 🙂

          1. Bravo pour les orties !! J’adopte l’idée ! J’ai aussi pu remarquer pour des lavandes (qui ne craignent pas le soleil) que j’ai planté près d’un cerisier, celui-ci leur fait de l’ombre à un certain moment de la journée, le matin principalement, elles n’aiment pas trop car ne se développent pas pleinement. Donc effectivement à réfléchir sur l’emplacement avec ou sans ombre suivant les plantations

  9. voila l’article qu’il me fallait !
    on est voisin, j’habite aussi dans le Vaucluse et mon problème est le même, ce soleil brûlant de l’été .
    j’avais un tout petit terrain très arrosé parce que beaucoup d’eau autour de moi et beaucoup d’ombre (mon romarin n’a quasiment jamais fleuri) pas assez de soleil du coup et trop arrosé naturellement impossible de faire pousser du thym, j’adorerais avoir mes simples à la maison
    cette année nous avons déménagé avec plus de terrain mais 3 ou 4 d’arbres qui ne seront pas suffisant pour faire de l’ombre et surtout je pense mal placés donc cette année je vais suivre l’évolution du soleil sur le terrain.
    c’est vrai qu’un livre sur le jardin dans notre région franchement ce serait top
    c’est toujours instructif de vous lire

  10. Voilà un article »rafraichissant » qui m’a apporté comme baume au calendula sur mon âme meurtrie par tous les coups de cette vie. Ton humour et ton auto dérision sont un régal. Merci pour ces lignes et bon mois de repos en attendant de te lire l’année prochaine, dans un contexte plus fleuri et plus joyeux pour nous tous.

  11. Ma vie avant vous, Christophe, c’était des passiflores qui s’étalaient le long des murs de clôtures avec les jardins voisins, c’étaient des massifs de lavande et de romarin ou encore des touffes de mélisse un peu partout… et puis j’ai connu le « Jardin des médicinales » et tous vos excellents conseils pour faire germer, planter et développer les graines diverses que vous aviez sur votre blog à cette époque…Auparavant quand je semais mes graines je les enterrai comme des haricots ou petits pois, et le résultat était plus que négatif…rien ne poussait !…votre méthode que vous avez professé et consigné dans vos diverses séquences du Jardin des médicinales, était tout autre et je trouve dommage que vous ne remettiez pas à jour tous les thèmes et les divers chapitres du « Jardin des Médicinales » qui sont de véritables Bibles… Par la suite j’ai semé diverses graines et j’ai disposé les plantules issues de leur germination en fonction effectivement de vos conseils, prenant en considération l’ensoleillement, de la nature de la terre ou de l’arrosage.. J’ai fait très attention aux ombres portées par les autres plantes voisines et surtout de la hauteur et de l’envergure des plantes adultes qui peuvent porter préjudice aux plantes de plus petites tailles….et, je pense avoir réussi à faire pousser et obtenir de magnifiques résultats grâce à vos conseils des années antérieures, toujours d’actualité… https://le-jardin-des-medicinales.com

  12. j’adore vos post je suis bientôt à la retraite j’ai pour projet de jardiner les medicinales en font parti, j’ai hâte!

  13. Bonjour Sabine, bonjour Christophe !
    Ce qui m’intéresse, ce sont les structures que tu as mis en place pour te protéger des sangliers. Mon jardin de Medicinales a été complètement labouré, cette année.
    Merci de ta réponse.

    1. Bonjour Marie Jeanne
      voici la réponse de Christophe
      « J’ai monté des bacs en parpaings. Ce n’est définitivement pas très joli, et je n’ai jamais pris le temps de les habiller (c’est sur ma liste 🙂 Mais alors, côté sangliers, ça a été la fin d’une longue galère. »

  14. Bonjour, et encore un grand merci pour ce billet sur le jardin de plantes médicinales,j’y réfléchis depuis un an et ce que vs dites m’a convaincue de tenter l’aventure.Personnellement j’ai commencé à rétablir mon rythme de vie et mon alimentation grâce à une sympathique naturopathe dans mon village!Donc je vais garder ce cap qui me semble de bon sens,et çà aujourd’hui c’est une vertu très rare! Merci encore et j’adore votre façon de présenter les choses cordialement gigi

  15. Bonjour Christophe, merci beaucoup pour cet article qui arrive à point nommé pour moi, je viens justement de faire ma commande de graines hier pour démarrer une petite production médicinale l’an prochain !

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