Equilibre alimentaire
(Garder la Forme - Partie 1)
Cet article présente une liste d'outils pour arriver à son propre équilibre alimentaire. C'est la première partie d'une série d'articles sur l'auto-évaluation des déséquilibres qui, au long terme, peuvent déclencher des problèmes de santé. Je vous encourage à lire l'introduction si vous ne l'avez pas encore fait.
Notez au passage que bien s'alimenter est une chose, et bien digérer en est une autre. Les deux sont nécessaire pour profiter le plus possible de ce que la nature à nous offrir. Les problèmes de digestion sont traités dans le 2ème volet de la série.
En contrepartie, rien ne sert d'avoir une digestion optimale si c'est pour déconstruire du chimique, du toxique, du pollué, ou de l'allergène. Le but de cet article est donc de vous fournir des pistes pour arriver à construire votre propre équilibre alimentaire.
Un équilibre alimentaire bien à vous
Ceux qui me connaissent savent que je fais souvent la blague suivante :
« Il y a 3 sujets que j'évite d'aborder en société, en particulier avec mes collègues naturopathes :
la politique, la religion et la nutrition. »
Si vous avez parcouru l'internet ou les livres à la recherche de la vérité nutritionnelle absolue, et que vous l'avez trouvée, faites moi signe ! Personne n'arrive à s'accorder sur ce sujet.
La nutrition est aujourd'hui divisée entre tradition et science. Du coté tradition, certains vieux concepts sont encores valides (manger des amers en début du repas), et d'autres plus du tout (le pain est le compagnon idéal de chaque plat). Du coté science, il y a de plus en plus d'études scientifiques fiables qui nous donnent des pistes intéressantes. Mais c'est une science nouvelle qui manque de maturité.
Dans cette jungle d'information, chacun de nous doit trouver un équilibre alimentaire qui convienne à ses capacités digestives et à sa philosophie de vie. C'est un cheminement personnel, qui doit être basé sur la connaissance, sur l'écoute attentive de notre corps, et sur nos valeurs.
Stratégie
Si vous n'êtes pas satisfait par votre alimentation actuelle, vous avez plusieurs choix :
- Adopter un style tout prêt, déjà documenté dans de nombreux livres, ou sur internet. Vous avez probablement déjà une idée de ce que vous aimeriez essayer par rapport à vos objectifs. Documentez-vous d'abord, puis commencez.
- Garder votre style actuel, mais retirer les aliments ou les habitudes qui semblent problématiques. C'est la situation avec laquelle je travaille le plus.
Dans la 2ème stratégie, il vaut en général mieux enlever beaucoup d'aliments ou d'habitudes suspectes dès le départ. On se recale sur quelque chose de sain, de stable, qui ne cause aucun problème digestif, ou qui améliore d'autres déséquilibre.
Une fois stabilisé sur cette fondation, on peut commencer à rajouter les aliments ou habitudes retirées d'une manière méthodique, comme expliqué plus bas. Si tout va bien, on garde ce qui a été réintroduit et on teste l'introduction du suivant.
Dans la 1ère comme dans la 2ème stratégie, gardez un journal détaillé des progrès (voir plus bas les explications au sujet du journal).
Règles importantes
1. Prenez du plaisir !
C'est mon épouse qui est hypnothérapeute qui m'a finalement fait comprendre que parfois, le fait de s'imposer des règles nutritionnelles trop strictes, de vouloir tout faire parfait, d'essayer de suivre la dernière tendance du mois, crée un stress qui efface les bienfaits de cette soit disant “alimentation parfaite”.
Avant toute chose, prenez du plaisir à manger. Si vous mangez vite et dans un état de stress, vous détruisez d'un coté ce que vous construisez de l'autre. Si vous avez des enfants en bas âge ou un travail très prenant, je sais que cela n'est pas toujours facile.
Dans l'ensemble, il faut que nous nous réveillons de notre transe médiatique et de notre addiction au multitâche : télé, radio, téléphone mobile, tablette, journal, et sandwich ou salade sur le coté, dans son petit container en plastique. Ce sont des habitudes aussi toxiques que certains aliments industriels.
Le repas doit redevenir le centre de notre attention. Il doit être entrepris dans le calme, en prenant son temps, en mâchant bien. Facile pour moi ? Point du tout. Je suis le premier à gober un en-cas entre deux rendez-vous si je ne m'écoute pas.
En ce qui me concerne, c'est la méditation de pleine conscience qui m'a aidé à me reconnecter à mon assiette (avec beaucoup de pratique !). Merci John Kabat-Zinn, merci Matthieu Ricard, merci à tous ces gens remarquables qui sont de vraies sources d'inspiration.
2. Trouvez votre style nutritionnel
Je vous présente les briques nutritionnelles dans cet article. Ceci devrait vous aider à construire votre fondation. Prenez l'article comme une modeste contribution, et non comme une imposition. Au cours de mes années de pratique, j'ai réalisé qu'il n'y avait pas un style qui réussit à tout le monde, contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire.
Je parle souvent du style paléo car c'est celui qui, au fil des années, m'a amené les résultats les plus intéressants pour certains types de problèmes de santé. Mais je ne le pousse pas, je ne le “vends” pas. Je le propose parfois lorsque je détecte certains signes qui me font dire qu'il pourrait porter ses fruits. Notez au passage que ce style ne pousse pas à la surconsommation de protéines animales comme certains pourraient le croire. Ma version, bien au contraire, contient une quantité limitée de protéines.
Les vraies questions à vous poser aujourd'hui sont les suivantes :
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Si vous n'êtes pas satisfait de ces réponses, considérez un autre style. Car l'alimentation est la fondation même de la santé. Changer de style nutritionnel est contraignant, je le sais bien. Et pour ceux ou celles qui cuisinent pour la famille, il y a les gémissements des proches, ou le besoin de faire sa propre cuisine à part. Mais l'enjeu est de taille.
Trouver son style peut prendre des mois. Certains de mes clients ont mis des années. Mais tous ont fini par trouver leur équilibre. Quel sera le votre ?
3. Intolérances alimentaires
On parle beaucoup d'intolérances alimentaires aujourd'hui. C'est un point à considérer, car les études et les données s'accumulent, et les résultats cliniques sont parfois remarquables. Notez cette possibilité si vous souffrez :
- De soucis digestifs (reflux gastrique par exemple) non-expliqués par la qualité ou la quantité de nourriture ingérée ;
- De problèmes de peau ;
- D'allergies chroniques ;
- De maladies auto-immunes ;
- De douleurs articulaires ou névralgiques non-expliquées par un stress physique ;
- De symptômes neurologiques, migraines, TDA/H, etc.
La seule manière fiable de tester une intolérance alimentaire est la méthode dite de “retrait-réintroduction”. Cette méthode consiste à retirer complètement le groupe d'aliment qui semble problématique pendant une période donnée, et si l'on note une amélioration des symptômes, on le réintroduit et on voit s'il y a retour de ces symptômes (souvent intensifiés).
Notez que le retrait doit être total, car la moindre présence de l'allergène potentiel suffit à fausser le test. Le journal nutritionnel devient votre meilleur amis pendant cette période d'expérimentation (voir section “journal” plus bas).
Les groupes d'aliments généralement impliqués dans les intolérances sont :
- Les céréales et les produits dérivés (pain, pâtes, pizza, biscuits, etc) ;
- Les produits laitiers (certains plus que d'autres) ;
- Les légumes de la famille des solanacées (poivron, piment, aubergine, tomate, pomme de terre) en particulier chez ceux qui ont des problèmes articulaires ;
- Les légumineuses chez certaines personnes ;
- Les oeufs parfois (surtout le blanc).
La stratégie la plus fiable est de retirer tous les allergènes potentiels pendant une période de 1 à 2 mois. Ceci est une sorte de remise à zéro. On enlève beaucoup de choses. Puis on note les progrès (ou manque de progrès) sur le journal. On réintroduit ensuite les aliments retirés un à un. Ne réintroduisez pas tous les aliments du groupe à la fois (exemple : réintroduction de tous les produits laitiers). Il faut procéder à une réintroduction méthodique, chaque aliment étant testé pendant 3 à 4 jours avant de réintroduire le suivant.
Pour les laitages par exemple, on commence par le moins allergène (le beurre), puis on continue avec le fromage, puis le yaourt, en finissant par le lait (pour ceux qui ne peuvent pas s'en passer). Le beurre clarifié (ou ghee) n'est en général pas problématique. On peut être encore plus fin en commençant par les produits à base de lait de chèvre et en finissant par ceux au lait de vache.
Une fois les conclusions tirées, ne tombez pas dans un régime trop strict. Essayez de suivre votre programme d'équilibre alimentaire 80% du temps, et faites vous plaisir 20% du temps (à condition de ne pas réagir trop fortement à certains aliments).
4. Légumes crus ou cuits ?
Les légumes crus contiennent plus de nutriments que les cuits. La cuisson en détruit en effet une partie.
Par contre, si vous avez les intestins sensibles (colopathie fonctionnelle, problèmes inflammatoires), vous risquez de mal supporter ces crudités. Les fibres de ces crudités peuvent être abrasives pour la muqueuse intestinale sensible. Si vous êtes dans ce cas là, je recommande une cuisson douce à la vapeur plutôt que des légumes crus. Le jus de légumes (qui élimine les fibres) fournir les avantages du cru sans les inconvénients.
Les graines germées (et donc vivantes) sont elles aussi très riches en nutriments. Et comme les crudités, elles causent des problèmes de digestion chez certaines personnes.
5. Ordre des aliments
D'une manière générale, il vaut toujours mieux :
- Consommer les crudités en premier (que ce soit les légumes ou les fruits) ;
- Pour ceux qui ont une digestion lente ou peu efficace, les amers en début de repas peuvent tonifier la digestion (salade de pissenlit en particulier).
- Puis les aliments cuits ;
- En finissant par les aliments les plus denses d'une manière calorique, en particulier les protéines (qui ralentissent la vidange gastrique).
- La protéine devrait donc idéalement clore le repas, suivie éventuellement par un morceau de fromage si vous tolérez les laitages, car il est lui aussi dense en calories (riche en protéines et acides gras).
La logique derrière l'ordre des aliments est simple : les crudités entrainent une vidange gastrique relativement rapide. Pareil pour les légumes cuits ou les féculents. Par contre, les aliments denses (protéines, lipides) ralentissent la vidange gastrique d'une manière significative. Tout aliment glucidique ingéré après ces aliments denses va stagner dans l'estomac et fermenter (fruits, desserts, etc).
6. Bio ou pas bio ?
Le débat est trop compliqué pour l'aborder ici. Si vous pensez que nous rentrons dans l'ère du “Big Bio”, que certains producteurs dans certains pays Européens abusent du label, que la communauté Européenne est en train d'abaisser la barre, que certains trichent, je suis d'accord sur tous ces points. Il n'y a pas de système parfait hélas.
Mais en ce qui me concerne, je reste fidèle au bio Français, et j'essaye de faire travailler les producteurs locaux. Je préfère manger un peu moins, mais mettre le prix nécessaire.
7. Quantité des aliments
Je vous invite à réfléchir sur la quantité de nourriture ingérée. La quantité est aussi importante que la qualité pour trouver un équilibre alimentaire. Et d'une manière éthique, nous devons tous participer à la réduction de ce grand gaspillage alimentaire.
L'idéal serait de toujours sortir de table à peine rassasié et toujours léger. Une phrase simple à écrire, mais difficile à réaliser aujourd'hui. Le seul moyen d'accomplir cela est de manger en conscience, lentement, en mâchant bien.
Les études nous confirment le fait que suivre un régime hypocalorique augmente la durée de vie. Notez en particulier l'importance de consommer une quantité limitée de protéine. Pour les omnivores, mieux vaut donc acheter une viande d'excellente qualité, en petite quantité.
8. Jeûner
L'outil naturel le plus prometteur pour combattre certaines maladies comme le cancer pourrait bien être le jeûne. Voir mon article à ce sujet. Les études nous disent qu'il doit être non-calorique (pas de jus de fruits, pas de jus de légumes).
Le Journal
Arriver au bon équilibre alimentaire implique une grande écoute de votre corps. Vous allez expérimenter avec l'alimentation pendant des semaines voire des mois. Vous allez retirer certains aliments, noter les résultats, puis les réintroduire. Vous aurez besoin d'un outil pour vous accompagner dans cette tâche. Et cet outil est le journal.
Sur une feuille de papier, notez chaque jour :
- La constitution exacte de vos repas.
- Le poids de chaque aliment et le nombre de calories ne nous intéressent pas.
- Ce qui importe c'est ce que contient votre assiette. La mention “aubergines” n'est pas assez détaillée. Nous voulons savoir si ce sont des aubergines en béchamel, à la sauce tomate, ou grillées à la poêle. De plus, pour la béchamel, est-elle faite avec de la farine de châtaigne et du lait d'amande, ou de la farine de blé et du lait de vache ?
- Votre état de fatigue et de stress au courant de la journée
- En effet, vous constaterez probablement que certains aliments passent bien lorsque vous êtes reposé et relaxé, et que ces mêmes aliments ne passent pas lorsque vous êtes fatigué ou stressé.
- Les déséquilibres et symptômes sur lesquels vous travaillez. Si nous parlons de douleurs articulaires par exemple, notez l'intensité et la fréquence des douleurs.
Autres informations importantes
Pour plus d'informations, lisez mon article sur l'alimentation saine. Certaines sections se recoupent, mais d'autres non. Je parle en particulier de tous les groupes alimentaires et d'autres informations qui vous seront nécessaires pour trouver votre propre équilibre alimentaire.
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Nancy dit
Bonjour!
J'ai 2 petites questions: à la fin du point 5, on mentionne que les glucides, tels les fruits, ne doivent pas être pris à la fin du repas car les aliments plus denses et plus lents à digérer vont ralentir le processus de digestion, laissant alors les fruits fermentés.
Donc, en toute logique, si les fruits sont consommés immédiatement après les crudités ou autres aliments à digestion rapide, il n'y aurait pas ce problème de fermentation?
Au fait, les légumineuses sont-elles considérées comme à digestion lente?
Aussi, concernant le jeûne intermittent (ex 16 heures sans manger), est-ce que l'on peut prendre des infusions de plantes durant le jeûne ou s'il faudrait, idéalement, s'en tenir à l'eau?
Merci!
Nancy
sabine dit
bonjour Nancy
oui c'est aussi ma logique , oui les légumineuses sont de digestion plus lente, concernant le jeûne intermittent il y a deux écoles celle pour et celle plus stricte , il n'y a pas de réel consensus
Alife dit
Bonjour
Que pensez-vous de l'alimentation adaptée au groupe sanguin .d'après mon expérience il y a une certaine vérité.
Mais il y trop d information qui se contredisent parfois ,si vous quelques éclaircissements ,prière e nous les fournir .
Merci
sabine dit
bonjour Alife
voici la réponse de Christophe
"Je n'ai jamais conseillé ni pratiqué ce régime. De plus, ces dernières années, les hypothèses de D'Adamo ont été très grandement remises en question, car l'apparition et l'évolution des groupes sanguins ne s'est pas fait comme il l'a prédit.
En revanche, je sais que certaines personnes s'y retrouvent et apprécient ce type d'alimentation qui leur convient très bien. D'autres n'en sont pas fan.
Ce qui m'amène au point qui est pour moi le plus important aujourd'hui : la bonne alimentation est celle qui nous correspond (qui nous donne une bonne vitalité) une fois qu'on l'a testée. Il faut parfois de long mois d'expérimentation pour y arriver, mais chacun doit le faire pour optimiser sa santé.
Pour moi, aujourd'hui, il n'y a donc pas une alimentation qui correspond à tous car nous avons tous nos spécificités, nos faiblesses, nos problèmes de santé. Si les propositions de d'Adamo nous aident à expérimenter, à faire le tri, à avancer, alors c'est tout bon. Mais ses propositions ne seront peut-être qu'une étape vers notre destination."
Castello Ariane dit
Bonjour Christophe, J’aime votre prudence encadrée d’un argumentaire très documenté et laissant ouverte la porte à tous les possibles , spécifiquement pour chaque de nous ! Vous êtes une personne lumineuse dont les ressources sont précieuses dans l’immense diversité de notre humanité !
Je vous souhaite des vacances ressourçantes !
Chaleureusement !
Helvelle dit
Bonjour
Aprés avoir navigué sur votre site, que je n'arrivais pas à quitter, trop intéressant. j'ai en effet lu votre recette de kéfir, mais sur quelle page ? en lançant une recherche je n'arrive pas à la retrouver
Si vous avez quelques minutes, pouvez-vous me redonner le lien- je vous en remercie
sabine dit
bonjour Helvelle
voici la recette que Christophe a donné pour le kéfir de fruit (elle se trouve dans les commentaires de l'article sur la gastro à la discussion 14 février 2015 https://www.altheaprovence.com/blog/la-gastro-tant-redoutee/)
750 ml d’eau, 2 c-à-soupe de sucre, 2 figues séchées, 1/2 citron entier (bio bien sur)
Laisser reposer à température ambiante jusqu’à ce que les figues remontent en surface
Puis filtrer, récupérer les grains de kéfir, et transvaser dans une bouteille, presser le demi citron et rajouter, et laisser reposer à température ambiante pendant encore 2 jours, selon les gouts et l’aspect pétillant. Entre parenthèse, les figues sont vidées de tout goût et peuvent partir au compost.
Marie57 dit
bonjour,
tout d'abord je souhaite vous remercier de votre implication pour le bien être du plus grand nombre.
je voulais vous donner mon témoignage sur le livre du Dr Seignalet que j'ai lu et dont j'ai tiré ses conseils en nutrition pour combattre mes douleurs constantes qui ont commencé à la nuque il y a huit ans et qui se sont généralisés dans tous mes muscles et articulations (ce n'est pas de la fibromyalgie !)
donc cela fait un an que je mange et bois tout ce qu'il préconise dans son livre contre l'inflammation et la douleur sans grand changement hélas mais e continue car il xonseille de suivre son régime au moins 18 mois
je n'ai pas d'autre choix que de continuer à prendre du tramadol sans quoi je ne pourrais pas me lever et cela tous les jours...
je suis épuisée par la douleur
je ne prends plus d'autres médicaments qui ne servent à rien type anti infkamatoires et autres anti truc...
je vais essayer avec votre plante Ashwagandha (Withania somnifera) achetée sur votre site et je voudrais savoir s'il vous est arrivé de rencontrer d'autres personnes comme moi ?
et si vous avez des conseils nutritionnels car j'aimerais guérir mais les médecins n'écoutent pas malheureusement; alors je me tourne vers la nutrition
puisque c'est elle qui nous rend malade, je pense qu'elle peut aussi nous soigner
merci aussi à tous ceux qui partagent sur ce blog leur expérience, c'est très enrichissant
Christophe BERNARD dit
Bonjour Marie,
Vu le type de douleur, et vu que le sujet est très d'actualité, je dirais peut être de consulter un médecin spécialiste dans la maladie de Lyme.
Sinon, côté nutritionnel, je n'ai rien trouvé de mieux pour calmer les inflammations que les alimentations de type seignalet, avec en priorité éliminiation des groupes céréaliers et laitiers. Je suis aussi fan des jus de légumes qui, basé sur mes observations, redonnent petit à petit de la vitalité à la personne épuisée. Avec ceci on rajoute des plantes antiinflammatoires.
Estellka dit
Bonjour et merci pour ce blog qui est vraiment très dense et très intéressant!
Je trouve votre article sur l'alimentation très intéressant, même si je ne suis pas d'accord sur certains points, notamment sur le fait qu'il faut respecter son équilibre alimentaire à tout prix, même au détriment de la convivialité d'un repas en famille. En effet le repas est un moment de socialisation crucial, et il est important de se retrouver en famille autour d'un bon repas, partagé par tous.
Mais de manière générale, je trouve que votre article est plein de bon sens, ce qui manque cruellement dans notre société actuelle, surtout en matière d'alimentation. Je ne sais pas si vous connaissez les travaux des docteurs Jean-Philippe Zermati (nutritionniste) et Gérard Apfeldorfer (psychologue). Ce sont deux médecins qui se sont intéressés à une manière innovante de soigner l'obésité et le surpoids. Ils ont ainsi développé une méthode d'alimentation intuitive, basée sur le respect des sensations corporelles : la faim, la satiété, la dégustation, les appétits spécifiques, le rassasiement etc... Pour cela ils utilisent comme outils la pleine conscience. Ils prennent également en compte l'aspect émotionnel de l'alimentation, (comment se réconforter avec la nourriture sans tomber dans la compulsion), et également l'aspect sociaux-culturel (comment manger avec les autres en respectant ses besoins). Je pense que leurs travaux peuvent grandement vous intéresser car ils vont dans le sens de ce que vous exposez dans cet article, manger en respectant son équilibre, et en se faisant plaisir. Sauf que cet équilibre, c'est notre corps qui va nous le dicter, de l'intérieur, et non des règles nutritionnelles extérieures et imposées. Je pense que ces travaux sont vraiment la solution contre le surpoids et l'obésité, mais je pense également qu'ils peuvent aider tout le monde à manger sainement et sereinement. Si ce sujet vous intéresse, vous pouvez lire le livre "maigrir sans régime" par exemple. Je rappelle que ce sont des médecins qui se sont intéressés au problème du surpoids et de l'obésité, et que forcément leur travaux sont orientés dans le sens de la perte de poids (ou pas d'ailleurs^^) mais qu'ils peuvent intéresser tout le monde.
J'espère que mon commentaire apportera de l'eau à votre moulin (ou à vos plantes, comme vous préférez) et je m'en retourne à ma lecture!
Merci encore pour votre travail et bon après-midi!
Christophe BERNARD dit
Votre commentaire est plein de sagesse. Je me dois de simplifier beaucoup de choses quand j'écris, mais en pratique, je suis 100% en accord avec vous. La vie est une question d'équilibre, de compromis. Manger en conscience, lentement, à sa faim compte autant que l'aspect nutritionnel. Et parfois on fait des écarts, mais on les fait dans la joie et le partage. C'est aussi comme cela que je procède, et je pense rajouter un de ces jours une introduction à cet article qui souligne ce point.
Je note avec grand intérêt les noms que vous m'avez donné.
Merci pour cet excellent commentaire !
ingrid dit
Les fruits secs à coque ne font pas partie des aliments généralement impliqués dans les intolérances, à éliminer pendant les 2 mois sans aucun allergènes potentiels ?
J'ai du mal à varier mes repas depuis que j'ai arrêté la nourriture industrielle, le gluten et les laitages, j'ai un peu peur de me retrouver à manger plus ou moins la même chose tous les jours si je tente ces 2 mois d'élimination... Vous n'auriez pas des idées de menus simples pour les 2 mois sans aucun allergènes potentiels ?
J'ai lu que ne pas assez varier son alimentation peut provoquer une réaction de l'organisme contre les aliments consommés trop souvent, intolérance ou allergie je ne sais plus, rejet en tout cas.
Je pense que ça m'est arrivé, avec des fruits secs à coque justement : j'en mangeais (en quantité réduite) chaque fois que j'avais une envie de grignotage au début de mon changement d'alimentation, surtout amandes (que je consommais en automne-hiver depuis très longtemps), noix de pécan, et noix du Brésil, mais les unes après les autres je ne les ai plus supportées, je me suis mise à avoir de grosses douleurs à l'estomac (?) chaque fois que j'en mangeais, comme des griffures à l'intérieur, le ventre très lourd comme si j'avais du ciment en train de prendre dedans, et je me sentais mal, faible et oppressée, avec bouffées de chaleur et tachycardie, au bord de l'évanouissement.
Du coup, plus de noix ou amandes pour moi, fini...
Mais il y a de plus en plus de choses que je ne digère pas et qui me font sensiblement le même effet, même si en plus "soft"... J'ai l'impression que plus j'élimine d'aliments plus je deviens intolérante à ceux que je continue de consommer. Un peu peur de devoir tout éliminer petit à petit, et de me retrouver à ne plus rien pouvoir manger ou presque sans en souffrir...
Je n'ai pas encore lu ce que vous avez écrit sur les problèmes de digestion (tellement tellement de choses intéressantes à lire sur votre site !), je vais m'y pencher !
Christophe BERNARD dit
Si, il peut y avoir chez certaines personnes des problèmes pour digérer les fruits à coque. L'assiette doit rester simple et satisfaisante pour le palais, en gros constituée de 3/4 de légumes en tout genre, et 1/4 de protéine au choix. C'est le type d'assiette qui est en général très bien digérée, et qui fournit une bonne variété.
Ensuite, c'est certainement une question de personne et de tolérance, ce qui convient à une personne ne convient peut être pas à une autre. Lorsque "plus rien ne passe", je conseille parfois de revenir à qque chose de très simplifié, par exemple carottes vapeur avec huile d'olive, de voir comment cela passe, et d'introduire petit à petit d'autres aliments et de tenir un journal détaillé. On arrive, en général, à dresser une carte de ce qui passe relativement bien.
Ensuite, il faut aussi savoir que tout n'est pas une question d'intolérances alimentaires. Peut être la muqueuse intestinale est-elle enflammée d'une manière chronique. Peut être l'estomac tourne en hypoacidité. Peut être vésicule et pancréas ne font pas leur travail, etc. Une nourriture mal digérée due à une hypoacidité par exemple amène une mauvaise digestion des protéines qui peuvent créer une inflammation et une réactivité du système immunitaire. Le problème ici n'est pas forcément la protéine, mais l'incapacité de l'estomac à fournir son travail, pour des raisons à élucider (stress, constitutionnel, etc).
sabine dit
Bonjour Christophe
Connaissez vous "l'alimentation selon Ste Hildegarde de Bingen" ?
c'est une des personnalités chrétiennes qui me fascine le plus, et j'ai beaucoup lu la concernant , par contre je reste quelque peu "perplexe" devant les préconisations alimentaires que développe le courant Hildegarde ...!
j'aimerai bien avoir votre avis (si vous connaissez bien sûr)
Christophe BERNARD dit
Bonjour Sabine,
Non je ne le connais pas. Pouvez-vous me donner les grandes lignes ?
sabine dit
Déjà un tout petit topo pour esquisser un (très grossier) portrait d' Hildegarde de Bingen : c'est une moniale bénédictine du 12ème siècle, elle était compositrice et visionnaire, auteure de de livres de visions qui fascinèrent son époque et anticipent plusieurs découvertes des astrophysiciens et dont le courant des médecines douces redécouvrent aujourd'hui (voir le livre de Régine Pernoud "hildegarde de bingen")
voici quelques points que développa Hildegarde en son temps et que la science moderne du 20ème siècle a "redécouvert" :
- l'action chimique et magnétique des différentes substances sur les organes du corps
- les lois de l'attraction universelle
- la place centrale du soleil , à la place de la terre, dans le firmament
- la circulation du sang...etc.
Elle avait une connaissance évidentes des plantes et est l'auteur d'une oeuvre qui est en même temps une encyclopédie, une vision de ce que doit être un régime de santé et des études de diagnostique ..!
cette oeuvre s'appelle "Physica" (en relation avec le mot grec phuton =plante) mais dont les traductions en français se perdent avec le mot physique qui n'a pas le même sens de nos jours qu'au Moyen Age !
Et c'est de cette œuvre que découlent les écoles Hildegarde particulièrement en Allemagne , c'est un courant qui coule particulièrement dans le milieu chrétien catholique, mais aussi qui inspire la pensée new age pour tout ce qui concerne l'alimentation !
c'est sûr qu'il faut retrouver la pensée et l'état d'esprit régnant au Moyen Age car le langage est imagé , où le corps, l'esprit et l'âme sont indissociables et donc assez difficile à appréhender aujourd'hui
et les conseils Hildegarde ( traduits évidemment et mis au goût du jour par les ambassadeurs de cette façon de s'alimenter sont assez déroutants par rapport à nos pratiques et connaissances ... le livre en question s'appelle " l'art de guérir par l'alimentation selon Hildegarde de Bingen " du Dr Wighard Strehlow !
je continue pour aborder le thème qui me pose question mais sur un autre post, car sinon ça va faire un pavé de plusieurs kms
sabine dit
Ce docteur explique je cite : " ....qu'après avoir appliqué les principes de jeûne et de la cuisine Hildegardienne dans notre établissement de cure d'Allensbach au bord du lac de Constance et compte tenu des guérisons obtenues par la pratique de la médecine hildegardienne , nous avons élaboré un programme de soins selon les préceptes de Hildegarde qui a permis a des milliers de patients de prévenir et de traiter avec succès des maladies de civilisations dues à l'alimentation ! ce livre comporte 3 parties axées sur les points suivants
1) les vertus curatives des aliments
2) les meilleures recettes de l'art culinaire d'Hildegarde
3) thérapeutiques et régimes pour traiter des signes cliniques spécifiques "
jusque là pas de problèmes , mon problème se situe au niveau de la vision qu'avait Hildegarde de certains fruits, légumes céréales ...
je continue ...avec des exemples
sabine dit
l'alimentation d'Hildegarde est basée sur l'épeautre (mais je ne développerai pas ...)
concernant les fruits et légumes (tjrs selon Hildegarde) tous les légumes doivent cependant être cuits, étuvés ou marinés et ne jamais être consommés crus ....
...Hildegarde décrit un grand nombre de maladies dues à l'alimentation (.....) Il n'existe probablement aucune maladie qui ne soit pas générée par une mauvaise alimentation....
Hildegarde voit dans ce qu'elle appelle les "poisons de la cuisine" à savoir : les fraises, les pêches, les prunes et le poireau, des aliments à l'origine de maladies0....!!
Fraises : " les fraises génèrent en l'homme des glaires et n'ont aucune vertu curative. Elles ne sont bonnes ni pour le malade ni pour le bien portant car elles poussent tout près du sol et même dans l'air vicié (par les champignons).... (tirés du "livre des subtilités des créatures divines" trad de Pierre Monat)
que pouvait savoir Hildegarde de la contamination par des micro champignons et des mycotoxines trouvés dans les fraises ?
Pêches: les pêches ne sont bonnes à manger ni pour les malades ni pour les biens portants car elles perturbent le bon équilibre des humeurs et embarrassent l'estomac. Celui qui veut néanmoins manger des pêches qu'il enlève la peau et le noyau et les mette à tremper dans du vin, avec un peu de poivre et de sel. Ainsi elles ne font pas de mal mais elles ont perdu leur parfum!"
Prunes: "les prunes symbolisent la colère. Elles sont nuisibles et dangereuses aussi bien pour le malade que le bien portant. Elles exacerbent la bile noire et augmentent les sucs amers, qui déclenchent toutes les maladies possibles.....
le Poireau : ... cru est aussi dangereux qu'une plante vénéneuse car il met le sang et les humeurs à l'envers, empêchant ainsi la bonne régénération du sang et la purification des humeurs putrides...! Si l'on tient à manger du poireau , il faut le laisser macérer longtemps la nuit dans du vin avec du sel ou dans du vinaigre de façon à ce que ses forces mauvaises s'y épuisent. C'est ainsi seulement que les biens portants pourront le digérer........!
Au contraire de beaucoup d'autres thérapies la médecine d'Hildegarde évite les crudités car " lorsque un être humain a pris des pommes ou des poires crues, ou des légumes crus ou d'autres aliments crus, qui n'ont pas été tempérés par le feu ou par quelque autre condiment tel le sel ou le vinaigre ne peuvent pas être facilement digérés dans l'estomac et que le suc de ces aliments gagnent la rate, la font enfler et la rendent douloureuse...
etc... je ne peux évidemment tout retranscrire , et je reste perplexe tout en étant très intéressée mais mes connaissances sont tellement petites que j'ai dû mal à me faire une idée objective
vala pardon pour la longueur , "saint'aise" n'étant pas mon saint favori ..je me suis un peu étalée
Christophe BERNARD dit
Merci. Je partage l'opinion émise pour les crudités seulement pour certaines personnes qui ont les intestins sensibles avec terrain inflammatoire. A part ce point là, c'est un style qui me paraît un peu ésotérique, en particulier au sujet des pêches, pruneaux et poireaux où je ne vois pas trop le point. Pourquoi pas le choux rave, la cerise, et les olives vertes.
Christophe BERNARD dit
Oui je connais les écrits de Physica, et de Bingen avait certainement beaucoup à dire sur l'utilisation des plantes. Mais en ce qui concerne la nutrition, ses vues sont un peu trop loin de mes propres vues (me référant là encore à l'exclusion de certains fruits et légumes aux dépends d'autres).
sabine dit
merci Christophe pour votre réponse
Mon sentiment concernant ce courant est un peu en point d'interrogation car je me méfie des toujours et des jamais , du tout blanc ou tout noir, du bien ou mal , car on peut vite basculer dans une sorte d'intégrisme qui pour ma part ne me convient pas, même si je me méfie aussi d'une certaine forme de relativisme qui vise non à équilibrer et à faire ses propres choix avec du recul mais à justifier des pratiques toxiques pour la personne.....Donc pour l'instant je reste en mode apprentie-sage et j'essaie de mettre en pratique ce que j'apprends et déjà là je suis confrontée à mes propres contradictions ...!
encore merci Christophe
Monica Blackhall dit
Re-bonsoir...
autre question : est ce que il est possible de s'en sortir d'une colopathie fonctionnelle ou d'un problème intestinal inflammatoire? Est ce que, à ta connaissance, les plantes qui restaurent les muqueuses peuvent, à long terme, ré-établir un équilibre ou est ce que une fois que le déséquilibre s'est installé on aura toujours cette sensibilité aux légumes crus? Par ailleurs j'ai entendu que les legumes crus mais lacto-fermentés pouvaient pour ce type de désequilibre, être une alternative, est ce que tu confirmes?
Christophe BERNARD dit
Dans mon expérience, on peut grandement réduire la sensibilité aux légumes crus en restaurant la muqueuse, la flore, et aussi en calmant le stress chez la personne souffrant de colopathie fonctionnelle (IBS chez lez anglophones). C'est long, et il y a des périodes de haut et de bas. Un jour la salade de carottes râpées va bien passer. Un jour elle va créer une petite diarrhée. Mais au long terme on arrive définitivement à voir des progrès considérables. Pour le lacto-fermenté, c'est vraiment une question de personne. A essayer définitivement, car cela vaut tous les probiotiques du commerce en ce qui concerne le nombre de souches disponibles et le nombre total de bactérie. Si la personne achète bio ou cultive elle-même ses légumes, ne pas trop laver la terre, qui est très riche en bonnes bactéries.
Monica Blackhall dit
Super, merci beaucoup pour ta réponse ( j'adore ton blog, ravie de l'avoir trouvé ). En fait, il ne faut pas se décourager, même si il y a des hauts et des bas, il faut garder le cap et continuer à prendre ses remèdes! C'est très encourageant. Mais il est vrai que si on prend juste ses remèdes mais on ne fait rien pour son stress, on réduit énormément l'efficacité du traitement !
Concernant les bactéries intestinales, as tu entendu parler des travaux du Dr Donatini? Il a une vision assez différente sur les probiotiques.....
Christophe BERNARD dit
Je constate effectivement que la prise de probiotiques en gélules n'est souvent pas la solution pour un déséquilibre chronique. Ils peuvent être utiles ponctuellement après la prise d'antibiotiques. Les aliments fermentés apportent une gamme incomparable de bactéries, ainsi que tout simplement un peu de terre qui reste sur les légumes que l'on a récolté au jardin (en agriculture biologique cela va de soi). Ensuite, je pense sincèrement qu'il y a une histoire de compétition constante entre souches, et que l'apport de souches bénéfiques, au travers d'aliments fermentés par exemple, va faciliter un rééquilibrage. Donc un outil valable chez ceux qui ont souvent des diarrhées, pour la colopathie fonctionnelle avec diarrhées par exemple.
Monica Blackhall dit
Bonjour Christophe,
merci pour ton article, très intéressant. Concernant l'observation de soi suite à l'ingestion de son repas, (lourdeur, réfloux,réaction,allérgiques, fatigue, etc ), et par conséquence l'assimilation des aliments qu'on mange, est ce que tu as des clés ou méthodes d'observation des selles pour savoir si l'assimilation est optimale? merci!!
Monica
Christophe BERNARD dit
Bonjour Monica. C'est une excellente idée, une partie manquante de l'article. Je vais rajouter une section (quand je ne sais pas) mais c'est sur ma liste. Merci pour la suggestion.
Monica Blackhall dit
AH !! Merci !! Je vais m'abonner à ta newsletter donc pour recevoir les dernières mises à jour