Extrait du « Traité Pratique et Raisonné des Plantes Médicinales Indigènes » de F.-J. CAZIN, 1868
Basilic
Ocymum basilicum
Ocymum caryophyllatum majus. C. Bauh., T.
Basilic officinal, — plante royale, — oranger des savetiers.
Labiées. — Ocimoïdées. Fam. nat. — Didynamie Gymnospermie. L.
Le basilic, plante annuelle des Indes Orientales et de la Chine, est cultivé dans nos jardins, où il produit plusieurs variétés, qui diffèrent par la teinte des fleurs et par la forme diverse des feuilles. Il est recherché pour l'agréable parfum auquel il doit son nom (βασιλικος, royal).
Description. — Racine dure, fibreuse, brune. — Tiges s'élevant à 30 centimètres environ en buisson, droites, laineuses, quadrangulaires, pubescentes. — Feuilles opposées, petiolées, ovales-lancéolées, planes, lisses, un peu charnues, d'un vert foncé. — Fleurs purpurines ou blanches, disposées en épi verticillé et terminal; les verticilles caulinaires ordinairement composés de six fleurs, accompagnées à leur base de deux petites bractées opposées. — Calice monophylle, pubescent, barbu, labié, ayant sa lèvre supérieure orbiculée, plane, relevée, et l'inférieure divisée en quatre dents aiguës. — Corolle monopétale, labiée, renversée, dont une lèvre quadridentée et l'autre entière. — Quatre étamines dont deux plus longues portant à leur base un appendice velu. — Ovaire supérieur quadrilobé, surmonté d'un style filiforme, terminé par un stigmate bifide. — Fruit : tétrakène, ovale, brunâtre, dans le fond du calice, qui l'entoure.
Parties usitées. — Les feuilles et les sommités fleuries.
Culture. — Difficile à conserver l'hiver dans les serres, il exige une grande sécheresse; on le multiplie de graines et de boutures, on le sème sur couches en mars, on le replante en pot ou en pleine terre au midi; en le tondant en boule au moment de la floraison, on en jouit longtemps.
Récolte. — Le basilic commun est l'espèce qu'on cultive de préférence pour les usages économiques et médicinaux. Il lui faut une bonne exposition et une terre substantielle. On l'arrache avant la floraison, et on en fait des paquets qu'on met sécher à l'ombre, dans un lieu bien aéré. On l'enferme ensuite dans des bottes, et on le pulvérise lorsqu'on veut s'en servir dans les ragoûts avec les autres épiées, ou comme sternutatoire.
Propriétés physiques et chimiques. — Toute la plante exhale une odeur agréable, et qu'on aime à retrouver dans la plante desséchée. Sa saveur forte, piquante, agréable, l'a fait placer au rang des meilleures épices.
Les feuilles donnent, par la distillation, une assez grande quantité d'huile essentielle très aromatique.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A l'intérieur
- Infusion, 8 à 15 gr. par kilogramme d'eau bouillante.
- Eau distillée (1 sur 4 d'eau), 50 à 100 gr. en potion.
- Sirop (1 d'herbe sur 30 d'eau de basilic et 60 de sucre), en potion.
- Huile essentielle (1 sur 3 d'eau), de 1 à 4 gr. en potion.
- Vin (1 sur 5 de vin), 30 à 100 gr.
- Poudre, 1 à 2 gr.
A L'extérieur
- Vin, infusion des feuilles et sommités en fomentation.
- Poudre, comme sternutatoire.
- Le basilic entre dans l'alcool carminatif de Sylvius, dans le sirop d'armoise composé, dans l'eau de menthe composée.
Comme la plupart des labiées, telles que la sauge, le romarin, le thym, le serpolet, le basilic excite l'organisme, augmente la chaleur générale après avoir stimulé l'estomac. On l'a employé contre les maux de tête nerveux, la migraine, les névroses avec atonie, certaines paralysies, surtout celles qui sont liées à l'affection hystérique, dans les amauroses, dans quelques affections rhumatismales, etc. Certains auteurs l'ont considéré comme sédatif et antigonorrhéique.
L'huile essentielle est très-énergique. Frédéric Hofmann la considérait comme céphalique et nervine. Quelques gouttes instillées sur du sucre qu'on fait fondre dans deux cuillerées d'eau, agissent efficacement contre l'espèce de céphalalgie dont la cause se trouve liée à un état d'atonie et de langueur des organes digestifs. Cette huile, dit Gilibert, est utile dans les névroses atoniques, telles que la paralysie et la goutte sereine.
Dioscoridé accorde au basilic la vertu diurétique; mais il lui reproche, sans raison plausible, d'affaiblir la vue lorsqu'on en fait un usage trop abondant.
« Proposé par Bodard comme succédané du camphre, le basilic est banni par d'autres de la matière médicale, et borné aux usages culinaires. Ces deux opinions s'éloignent également de la vérité. Le camphre est un remède héroïque dont l'art de guérir pourrait difficilement se passer, et que jusqu'à présent on a vainement essayé de remplacer (1). »
La poudre des feuilles est un agréable sternutatoire employé avec succès dans la perte de l'odorat causée par l'épaississement de la muqueuse pituitaire ou la concrétion du mucus nasal, dans le coryza chronique, l'amaurose, etc.
[Le PETIT BASILIC, O. minimum, L., peut être substitué au grand ; l'O. gratissimum, L, de Ceylan, l'O. grandiflorum, Lher.,filamentosum, Forsk., originaire d'Afrique, l'O. suave, Wild, l'O. Dilloni,Hort, jouissent des mêmes propriétés.]
(1) Dictionnaire des sciences médicales, t. III, p. 23.
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christian mattei dit
Bonjour à tous et encore un grand merci à Christophe pour nous faire découvrir les secrets du traité de Cazin, largement abordé dans différentes plantes. En l'occurence, ici, il s'agit du Basilic que je récolte, que j'émince avec une paire de ciseaux à émincer multilames, et que je fais congeler comme cela, dans une boite fermée. Pas de séchage au paravent. L'utilisation au fur et à mesure en hiver est un régal. Mais aussi, je prépare des macérations vineuses de plantes. Et là, précisément, Cazin en donne une avec du basilic. Dans le paragraphe " préparations pharmaceutiques et dose " il donne : Vin (1 sur 5 de vin), 30 à 100 gr.. ... Bon, je consulte souvent l'ouvrage de Christophe "Vins médicinaux et élixirs", ma bible pour la préparation de mes vins, mais là, rien sur le Basilic..... J'ai donc recherché sur internet , mais je n'ai rien trouvé de sérieux. que doit on comprendre par "1 sur 5 de vin , 30 à 100g "? est ce une part d'alcoolat pour 5 parts de vin ou 30 à 100g de plante pour 1 litre de vin ( suivant son degré d'alcool)? Merci de nous éclairer sur ce point. Christian.
sabine dit
Bonjour Christian
voici la réponse de Christophe
"en principe 1 sur 5 de vin, c'est 100 g de basilic pour 500 g de vin. Ensuite, ce qu'il donne "30 à 100 gr", c'est la dose journalière recommandée du produit fini, je pense."
Romane dit
Bonsoir,
Pourriez-vous me dire ce que le terme "en potion" veut dire dans le texte ci-dessous ;
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A l'intérieur
Infusion, 8 à 15 gr. par kilogramme d'eau bouillante.
Eau distillée (1 sur 4 d'eau), 50 à 100 gr. en potion.
Sirop (1 d'herbe sur 30 d'eau de basilic et 60 de sucre), en potion.
Huile essentielle (1 sur 3 d'eau), de 1 à 4 gr. en potion.
Vin (1 sur 5 de vin), 30 à 100 gr.
Poudre, 1 à 2 gr.
Merci pour votre réponse et merci beaucoup pour votre site, il est très instructif 🙂
Belle soirée,
Romane
sabine dit
bonjour Romane
il doit y avoir un contexte avant la recette qui donne d'autres indications par exemple à quoi correspond le mot potion , car là je ne saurais vous dire
Lau dit
Bonjour. Est ce qu'il est toujours pertinent de consommer le basilic sous forme de tisane de feuilles séchées pour profiter de ses bienfaits médicinaux ou perd-il trop de propriétés au séchage ? Merci, bonne journée
sabine dit
bonjour Lau
tout dépend si la plante a gardé son parfum ou pas