Je vous invite à découvrir aujourd'hui ce projet inspirant qu’Arnaud Korn a réalisé durant le confinement : il a fabriqué son propre déshydrateur et séchoir solaire, selon des critères écologiques, en utilisant des matériaux sains, durables et respectueux de l'environnement.
Deux fonctions distinctes, mais complémentaires : un déshydrateur afin de ne rien perdre de la récolte du potager et de constituer un stock de fruits et légumes secs pour l'hiver ; et un séchoir pour les plantes médicinales en vue de préparations telles que des teintures mères ou des infusions.
Depuis plusieurs années, Arnaud cherchait un appareil d'occasion sans toutefois en trouver un qui respectait ses critères et attentes. On trouve majoritairement sur le marché des appareils électriques dont le fonctionnement sur plusieurs jours peut apparaître comme un non sens écologique, des déshydrateurs en plastique ou encore en bois contre-plaqué, lié par des solvants douteux et volatiles...
Cette recherche vaine l'a amené à cette conclusion «à défaut de trouver l’introuvable, autant essayer de le fabriquer » , il partage avec nous ce projet accessible, il faut savoir bricoler un petit peu bien sûr.
Avec sa liste de critères et d'objectifs à respecter, il souhaitait :
- utiliser uniquement des matériaux durables et naturels (bois local issu de l'Ardèche et inox),
- pouvoir réguler le séchage lui-même en fonction des saisons et des températures,
- que sa construction puisse être déplacée et donc d'une taille et d'un poids corrects,
- avoir la possibilité de désolidariser le déshydrateur de la base qui capte le soleil afin de l'utiliser comme un simple séchoir naturel,
- et enfin que sa réalisation soit abordable aussi bien dans sa construction que dans son prix.
Liste du matériel utilisé :
- Bardage en Douglas massif pour la fabrication du déshydrateur et du capteur solaire (le bardage rainuré dans sa longueur permet à la chaleur d’être « guidée » le long des planches dans l’appareil en le réfléchissant en amont.)
- Noyer de récupération pour le socle du capteur
- 2 loquets pour la fermeture de la porte
- 2 poignées
- Grillage inox pour et bardage en Douglas massif les claies
- Vis à bois tête fraisée pour l’assemblage
- Ventilateur 12V diamètre pour la ventilation
- Panneau photovoltaïque 12V pour l’alimentation du ventilateur en mode solaire
- Transformateur 22V AC / 12V DC pour l’alimentation du ventilateur en mode secteur
- Module contrôleur de vitesse et de tension DC 12V/40V
- Un peu de gaine thermo-rétractable pour l’isolation des fils
- 2 fiches de connexion rapide
- Contrôleur d’humidité / température
- Interrupteur On/Off à bascule
- Vitre 5mm d’épaisseur
- Plaque de métal 3mm
- 5cm² de moustiquaire et quelques chutes de bardage pour la cheminée du caisson
- Chutes de bardage pour toutes les autres pièces y compris les tasseaux pour le rayonnage des claies et les cadres des claies
- 1 disque inox pour le découpage des grilles
Et bien sûr, tout le petit matériel nécessaire à la découpe, au perçage, au vissage, à la soudure….
Dimensions
- Bardage : 14,5 cm de large, 2,2 cm d’épaisseur
- Caisson hors tout (compris épaisseur de la porte) : 37 cm x 37 cm , hauteur 55 cm (ces dimensions particulières qui permettent de disposer d’une surface totale de séchage de 0,8m², ce qui est correct pour un usage familial, répartie sur 8 claies disposées les unes au-dessus des autres, et distantes les unes des autres de 4cm, ce qui laisse pas mal de liberté pour le séchage.)
- Tasseaux pour les claies : 2cm x 2 cm
- Planche de parement sur la face avant du caisson en bas : 32,2 cm de large x 7,5 cm de hauteur
- Plaque pour la fenêtre d’évacuation de l’air (haut du caisson) : 6 cm x 6 cm percée en son centre à un diamètre de 4,3 cm
- Fenêtre d’introduction de l’air : 6 cm x 6 cm
- Cadre du récepteur solaire hors tout : 57 cm x 53. Le bois utilisé a une épaisseur de 2 cm et une largeur de 10 cm
- Rainures pour l’insertion de la vitre et de la plaque métallique 6 mm x 6mm, réalisées à 1cm du haut et 1cm du bas
- Table : 49 cm de large, 44 cm de profondeur, 41,5 cm de hauteur
Fabrication du caisson :
Fabrication du récepteur solaire :
Afin d’optimiser la surface, le ventilateur est entouré par un assemblage dont la partie avant est parallèle au cadre afin d’y fixer le panneau solaire qui l’alimente, et la face arrière à un pan incliné à 45° afin de pouvoir recevoir le caisson dans de bonnes condition hermétiques. Pour que la ventilation soit modulable, un interrupteur On/Off a été installé, ainsi qu’un régulateur de tension qui permet de régler la vitesse de rotation du ventilateur. Une fiche d’alimentation rapide a également été installée, permettant de brancher le ventilateur sur le panneau solaire quand il fait beau, ou sur le secteur via un petit transformateur la nuit, les jours sans soleil, ou tout simplement pour bénéficier d’une ventilation sans chauffage pour les plantes plus délicates.
L’arrière du caisson en partie basse est découpé à la scie sauteuse afin de permettre au ventilateur de pulser l’air aspiré à la sortie du capteur solaire, dans le caisson (les dimensions de cette découpe dépendent évidemment de la taille du ventilateur que vous prendrez). Cette découpe est réalisée entre le fond du caisson et le dessus de la 1ère claie.
Fabrication du socle :
Le « meuble » qui supporte le tout est une sorte de tabouret deux petites roulettes ont été installées afin de le déplacer facilement, et 2 tasseaux pour que le caisson soit bien bloqué. |
Fabrication des claies :
Le cadre a été réalisé avec des petit tasseaux coupé dans les planches de bardage, et le grillage inox est fixé dessus par des agrafes. |
En conclusion, et après un petit mois d’essai, Arnaud est plutôt très satisfait de son déshydrateur/séchoir naturel, qu'il a utilisé pour déshydrater les fleurs de sureau, des fleurs d’acacia, des orties, et de la mélisse. Merci à lui d'avoir partagé avec nous ce projet vraiment écologique et économique.
Arnaud Korn est un praticien en médecine chinoise traditionnelle, après 20 ans de pratique des Arts Martiaux il fait des études en biologie puis en écologie, travaille durant 5 ans dans le domaine de l'environnement, à l'étranger puis en Ardèche. Dans la culture chinoise, l'écologie est considérée comme la médecine de la Terre ; c'est sans doute pour cette raison qu'il s'est dirigé vers celle de l'Homme quelques années plus tard.
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Marguerite Cadieux dit
magnifique
claire dit
Bonjour,
je me pose les mêmes questions en ce qui concerne la "propreté" (et la provenance ) des matériaux de construction et je bloque sur la partie séchage des claies. Vous avez choisi l'inox que je comprends d'un point de vue alimentaire et prise de chaleur sans conservation d'humidité. Avez vous analysez cela en amont et êtes vous satisfait de l'inox ? Quel matériaux recommandez vous (inox,coton ...)?
Merci !
Audray Pepin dit
Bonjour, super article! Merci.
Si j'ai bien compris le déhydrateur est prévue pour fonctionner à l'extérieur. Je me demande comment prévenez-vous l'entrée de pluie par la cheminée d'évacuation.
Aussi (chez nous au Québec) à l'automne on a régulièrement de la rosée le matin, et de bonnes différences de température entre le jour et la nuit, c'est pourquoi je loge généralement mon déhydrateur à l'intérieur mais ce serait pratique de le garder dehors (espace, chauffage en été, etc.) . Est-ce une question d'isolation et de régulation de la chaufferette?
sabine dit
Bonjour Audrey
Voici la réponse d’Arnaud Korn
"Le déshydrateur en question étant solaire, il est effectivement prévu pour fonctionner à l'extérieur, quand le soleil est présent, donc pendant les journées ensoleillées et chaudes pour que l'efficience soit maximale ; cela exclut donc une utilisation la nuit et/ou les jours de pluie. D'ailleurs, les matériaux utilisés ne sont adaptés pour résister à la pluie si ce n'est pendant quelques instants, le temps de rentrer le déshydrateur si l'on se fait surprendre par un orage estival.
Par contre, pour palier à ce type d'évènement occasionnel (orage d'été), on peut continuer à déshydrater en mettant l'appareil à l'abri dans une pièce à température ambiante, en basculant sur l'alimentation électrique du ventilateur ; celui-ci empêchera d'une part aux plantes ou des aliments de se gorger d'humidité, mais également de poursuivre la déshydratation lente en brassant l'air ambiant de la pièce.
L'appareil n'est donc pas adaptée aux "deltas" de températures dont vous parlez, qui interviennent durant la nuit, car ils engendrent une saturation en humidité froide.
L'isolation pourrait apporter des solutions à ce problème mais en partie seulement."
Mademoiselle Grenadine dit
Bonjour,
Merci pour cet article très complet et qui donne envie !
Par curiosité, à combien est revenu le coût de ce déshydrateur solaire ? Il est peut-être difficile de le chiffrer.
En tout cas merci pour la découverte !
Très bel après-midi 🙂
sabine dit
Bonjour Mademoiselle Grenadine
je ne sais pas , il faut reprendre toute la liste et faire une enquête de prix dans les magasins de bricolage
Arnaud dit
Bonjour Grenadine,
Le total des pièces achetées est inférieur à 150 euros :
- le gros du budget a été dédié au bois pour un montant de 60 euros,
- puis le grillage inox : 30 euros,
- la partie électronique : 12 euros,
- la vitre : 10 euros,
- quincaillerie : visserie, roulettes, poignets, charnières... : 20 euros.
Il y a quelques éléments de récupération : le bois pour le socle et le cadre solaire, le ventilateur et la plaque métallique.
Mademoiselle Grenadine dit
Merci infiniment Arnaud pour ce détail et pour avoir pris le temps. C'est très gentil de votre part.
Bravo pour cette magnifique réalisation
Arnaud dit
Bonjour Françoise, merci pour votre retour.
On peut effectivement fabriquer un déshydrateur plus simple et moins onéreux, mais l'idée ici était de réaliser un déshydrateur qui soit TOTALEMENT exempt de matériaux susceptibles de poser des problèmes de santé (perturbateurs endocriniens, toxicité cellulaire, hépatique...), ce qui devient compliqué quand on souhaite être exhaustif : l'utilisation de contre plaqué par exemple implique la présence de nombreux solvants présents dans les colles, l'utilisation de claies en plastiques, l'utilisation de peinture noire idem...
J'ai construit moi aussi d'autres modèles, mais les 40°C n'étaient pas suffisant le séchage rapide des fruits. J'ai ainsi décidé de pousser un peu plus loin pour y ajouter quelques éléments, dont la ventilation solaire avec le variateur pour moduler la température de séchage les jours de soleil intense et éviter une température trop élevée, la possibilité de basculer sur une ventilation électrique pour compenser les jours moins ensoleillés et ne pas interrompre le processus de déshydration avec le risque d'accumulation d'humidité et donc de moisissure...
Xavier dit
Excellent, merci pour le partage !
Petite question : est-ce qu'un ventilateur d'ordinateur suffit ?
sabine dit
bonjour Xavier
je ne sais pas , mais pourquoi pas , en tout cas idée à explorer 🙂
Arnaud dit
Oui bien sûr ; les 2 sont en 12 volts et conviennent.
J'ai pris un modèle avec un diamètre inférieur pour pouvoir l'adapter à la hauteur du cadre.
Xavier dit
Merci Arnaud ! ...en plus c'est silencieux 😉
Françoise dit
Très intéressant. J'ai construit un deshydrateur solaire avec mon fils. Il est un peu similaire, moins coûteux et tout aussi pratique. On atteint les 40° à l'intérieur. Dommage je ne peux pas joindre de photos dans le commentaire sinon je l'aurai fait volontier.
Merci pour toutes ces informations très utiles.
Xavier dit
Bonjour,
intéressant, on peut déposer les photos sur un site et indiquer le lien de téléchargement. Par exemple ici : https://fr.imgbb.com/
Photos légères, 2 Mo maxi c'est bien.