Cet article est paru dans le magazine Plantes & Santé
Le gotu kola (Centella asiatica) est une petite plante rampante, très prolifique et qui ne paye pas de mine au jardin. Mais ne vous fiez pas à son caractère discret de couvre-sol : elle est très appréciée depuis des millénaires dans les pays asiatiques.
Elle n'a pas son égale pour stimuler les capacités cognitives et pour la réparation des problèmes de peau et de muqueuse. Elle est facile à cultiver à condition de lui donner beaucoup de soleil et d’humidité.
Vous avez dit médicinal ?
Il y a tellement de choses à dire sur le gotu kola que l’espace manque !
Les études démontrent que la consommation régulière de ses feuilles permet de prévenir le développement de maladies neurodégénératives de type Alzheimer ou Parkinson.
La plante améliore aussi les performances cognitives, en particulier la mémoire et la concentration, chez la personne âgée comme chez l’étudiant stressé et surmené. Elle agit comme substance « nootropique » : autrement dit, elle améliore l’activité cérébrale.
La plante a des propriétés calmantes, anxiolytique et antidépressives. C’est donc une grande plante de la sphère nerveuse. Le gotu kola calme l'« esprit papillon » qui saute de pensée en pensée sans jamais se reposer.
Il ancre la réflexion. Il est d’ailleurs utilisé comme une aide à la méditation, afin d’augmenter clarté d’esprit et capacité de concentration: la lumière est plus claire, les couleurs sont plus vives, les sons mieux définis.
La plante est considérée comme « rasayana » en médecine ayurvédique : elle régénère et reconstruit la personne épuisée. Elle est vendue sur les marchés en Thaïlande comme infusion revigorante. On utilise aussi le jus de la plante avec du sucre et de l’eau pour régénérer à la fois le physique et le mental.
Côté réparation de la peau, voir la rubrique « atelier » ci-dessous.
Au jardin
La graine est difficile à faire germer.
Préparez un bac de plantation avec un terreau qui draine bien. Je vous conseille de mélanger une petite poignée de sable à cinq grosses poignées de terreau.
Tassez bien, humidifiez une première fois, puis semez vos graines et enfoncez-les bien dans le terreau à l’aide d’une pierre plate sans les recouvrir de terre.
Gardez humide dans un endroit doux et lumineux jusqu’à germination.
La germination peut prendre jusqu’à 90 jours, donc patience !
Vous pouvez aussi acheter les plants sur internet auprès de petits producteurs.
Un beau feuillage
Il faudra fournir à vos plants une terre riche et qui draine bien, plutôt sableuse et bien amendée en fumier composté ou en compost maison.
L’environnement idéal sera une serre ou une véranda fournissant à la fois chaleur et humidité. Mais la pleine terre peut aussi convenir dans les régions où les étés sont chauds.
Attention, placez-les en pleine terre uniquement lorsque le sol s’est bien réchauffé, sinon elles vont végéter.
Arrosez-les régulièrement avec un mélange fait d’eau et d’engrais liquide à base de poisson ou d’algues. Ceci permettra à la plante de garder un beau feuillage vert, sinon la feuille a tendance à jaunir selon l’état du sol.
Si vous suivez ces conseils, en saison chaude, chaque plant fournira une grande quantité de feuilles.
Facile à reproduire
La reproduction est facile, car la plante envoie des stolons tous azimuts.
Prenez un stolon, enterrez-le dans un godet puis arrosez régulièrement. Quand le stolon a donné naissance à plusieurs nouvelles feuilles, vous pouvez couper la tige qui le relie à la plante mère et vous aurez un nouvel individu.
Le gotu kola ne tolère pas les températures fraîches ; il faudra le rentrer rapidement au chaud dès l’automne.
Toute la partie aérienne de la plante est utilisable. Coupez les tiges avec les feuilles ainsi que les fleurs s’il y en a, puis faites-les sécher à plat sur une grille ou dans un déshydrateur à température minimale.
A l'atelier : préparation d’un macérat huileux
Le gotu kola aide à réparer une peau abîmée ou enflammée. Voici une recette de macérat huileux réalisé à partir des parties aériennes sèches.
Il existe plusieurs méthodes, depuis la macération simple jusqu’à la macération utilisant une chaleur douce pour faciliter l’extraction. C’est de celle-ci que nous allons parler.
Vous aurez besoin d’une yaourtière. Notez que cette méthode peut s’appliquer à d’autres plantes.
➜ 1. Une fois les feuilles bien sèches, passez-les au moulin à café ou au blender afin de les réduire en une poudre grossière.
➜ 2. Placez ensuite la poudre dans un récipient en pyrex qui entre dans la yaourtière. Recouvrez la poudre d’une huile végétale de votre choix et mélangez bien. Placez ensuite le récipient dans la yaourtière et placez le couvercle de la yaourtière.
➜ 3. Si votre appareil fonctionne par cycle, chaque matin, démarrez un cycle de chauffe.
Sinon, laissez l’appareil tourner en continu. Il faudra laisser votre huile macérer pendant une dizaine de jours.
➜ 4. Filtrez au travers d’une étamine puis rajoutez 6 gouttes d’huile essentielle de lavande vraie et 8 gouttes de vitamine E pour 100 ml de macérat huileux. Ceci est nécessaire pour une meilleure conservation.
➜ 5. Gardez en bouteille dans un endroit frais et à l’abri de la lumière.
À noter : idéalement, la macération à chaud se fera à des températures qui ne dépassent pas
les 45 à 50 °C. Si vous avez un thermomètre à sonde, petit ustensile bon marché et très utile pour faire ses produits à base de plante, testez la température régulièrement. En fonction de la yaourtière, il faut parfois enlever le couvercle, sinon cela chauffe trop.
Mode d’emploi : appliquez le macérat huileux sur tout problème de peau qui demande réparation et cicatrisation.
Propriétés réparatrices
Le gotu kola s'est révélé efficace chez les lépreux, ce qui illustre sa capacité à régénérer les tissus. On l’utilise aussi pour calmer l'eczéma, le psoriasis et d'autres inflammations de la peau.
L'application externe se fait à l’aide de macérat huileux, d’onguent, de crème, de compresse avec l'infusion, d'une teinture diluée, ou de cataplasme avec des feuilles écrasées.
Son action se fait au travers d'une prolifération des fibroblastes, les cellules qui sécrètent la matrice extracellulaire et permettent une peau souple et élastique. La plante favorise aussi la production de collagène et améliore fermeté et résistance de la peau.
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Maud dit
Bonjour, centella asiatica est elle aussi nommé hydrocotile asiatique? Ou s'en est une autre?
Je cherche à acheter des graines mais je ne voudrais pas me tromper!
Merci
sabine dit
bonjour Maud
oui c'est Hydrocotyle asiatica est un autre nom pour désigner le gotu kola
REINALDOS dit
Bonjour, pouvez-vous m’indiquer un fournisseur serieux de centella asiatica ? Merci pour vos précieux conseils. Je suis une amoureuse la phyto et des plantes.
sabine dit
bonjour Reinaldos
désolée mais nous ne pouvons plus conseiller de sites, car nous ne pouvons pas nous porter garant n'étant pas derrière chaque produit
Claudine Dahon dit
Bonjour Christophe et Sabine
Je pense que l'on m'a vendu de l'Hydrocotyle vulgaris à la place de la Centella asiatiqua et je vois sur de nombreux site la confusion entre les deux. On-t-elles des propriétés semblables?
Heureusement je vois que l'hydrocotyle est comestible c'est toujours ça!
sabine dit
bonjour Claudine
à ma connaissance non pas de propriétés semblables
CHRISTIAN PAPINEAU LABOIRATOIRES ROIG dit
Bonjour
Je découvre votre site et vos vidéos.
C'est très intéressant.
ou est-il possible d'acheter des plants de Centella Asiatica en France ?
Bien cordialement
Christian Papineau
sabine dit
Bonjour Christian
aux jardins de la Bouichère (Centella asiatica) http://www.labouichere.com/fr/vente-de-plantes-a-b-c/ , c'est là que j'avais acheté les miens et je vois qu'ils vendent par internet
christian Papineau dit
Bonjour
Je ne découvre qu'aujourd'hui votre réponse. Ma demande est toujours d'actualité, et donc votre réponse la bienvenue.
Merci
Zab dit
Bonjour,
une plante pousse dans le sous bois d'une ancienne abbaye en région parisienne.
Ce n'est pas du lierre terrestre, ça ressemble à la centella, ça a une odeur d'ail en froissant les feuilles. ce sont les mêmes feuilles fendues au niveau de l'attache de la tige. Il se peut qu'il y ait eu un potager de simples autrefois dans cette abbaye. Avec quoi peut on confondre la centella? merci
sabine dit
Bonjour zab
en premier lorsque vous dites que ce n'est pas du lierre terrestre êtes vous sûre de parler de Glechoma hederacea le lierre terrestre et non pas du lierre grimpant (Hedera helix L.)?
car dans nos sous bois , la plante qui peut être confondue avec le gotu kola c'est bien le lierre terrestre Glechoma hederacea qui développe une petite odeur vanillée mais pas vraiment d'ail (mais bon nos odorats ne sont pas tous logés à la même enseigne
sinon je ne sais pas
vincent dit
bon, c'est surement un peu tard, mais la description ressemble fortement a de l'Alliaire
sabine dit
bonjour Vincent
vous évoquez quelle description ? botanique , médicinale ? https://www.altheaprovence.com/alliaire-officinale-poumons-detox-plaies-et-problemes-de-peau/
vincent dit
bonjour sabine, je repondais au commentaire de Zab:
"Zab dit
15 juillet 2019 à 12:56
Bonjour,
une plante pousse dans le sous bois d'une ancienne abbaye en région parisienne.
Ce n'est pas du lierre terrestre, ça ressemble à la centella, ça a une odeur d'ail en froissant les feuilles. ce sont les mêmes feuilles fendues au niveau de l'attache de la tige. Il se peut qu'il y ait eu un potager de simples autrefois dans cette abbaye. Avec quoi peut on confondre la centella? merci"
odeur d'ail, feuilles ressemblant fortement a celle du lierre terrestre (gotu kola, je ne trouve pas), plante de sous bois, pour moi, c'est de l'alliaire 😉
sabine dit
bonjour Vincent
effectivement l'alliaire semble être la bonne plante
roselyne dit
Merci Christophe pour tous tes précieux conseils Je crois que j'ai cette plante qui a colonisé complètement une bonne partie de mon potager En Martinique on l' appelle petite véronique En tout cas j 'ignorais que je possédais un tel trésor dans mon jardin et forte de tes conseils je vais pouvoir l'utiliser à bon escient pour ma petite famille et moi même Ma petite fille de 9 ans peut elle mâchonner quelques feuilles chaque jour ? Elle est atteinte de dysphasie
Encore un immense merci
sabine dit
Bonjour Roselyne
vous dites qu'elle envahit votre jardin, vous êtes en Martinique ou en métropole?
Louise Hamel dit
Bonjour, j'imagine que je peux la consommer en gélules et quel en serait le dosage ?
sabine dit
bonjour Louise
si vous êtes sûre de la qualité de la plante (ou même si vous pouvez les faire vous même)1 à 2 g par jour
Gontard Philippe dit
Bonjour, par chance extraordinaire, nous avons de la centella asiatica qui pousse spontanément sur notre terrain. Mais je suis en train de réfléchir à en cultiver. Merci donc pour ce blog qui me montre que ce n'est pas si illusoire que ça.
Nous avons aussi de l'aloe vera en quantité non négligeable, mais cultivée, elle. Mais encore d'autres plantes intéressantes (curcuma, galanga, alpinia zerumbet, ...).
Je voudrais me faire une crème à base d'aloe vera et de centella pour effacer des taches brunes que des dizaines d'années de soleil ont favorisées sur ma peau.
Détail plutôt amusant par rapport aux discussions ci dessus, ma femme et moi avons produit de l'engrais à base de déchets de poisson pendant huit ans, jusqu'au 1 décembre dernier... C'est effectivement un excellent produit.
La belle couleur verte des plantes (la plupart du temps, mais pas tout le temps) est favorisée par l'azote. Une façon simple d'en apporter est l'urine diluée (chocking!), mais sinon un purin de gazon pourrait aussi faire l'affaire. Attention à ne pas en abuser, sinon les plantes vont jaunir, mais parce qu'elle seront brulées! L'idéal est quand même que la terre soit une bonne terre riche en humus, type terre de forêt de feuillus. Par exemple, la tourbe ne contient pas d'humus. Un compost obtenu à partir de feuilles, tontes de gazon, copeaux ou broyat de bois, etc, sera une excellente base. Un peu d'argile bien mélangée permettra une rétention d'eau correcte.
Pour le mélange centella/aloe, je vais expérimenter le blender avec des feuilles fraiches. Il faudrait que j'apporte un autre élément pour améliorer la texture: corps gras, genre huile de coco vierge?
Petit détail contextuel: nous vivons en Nouvelle Calédonie.
sabine dit
Bonjour Philippe
la centella asiatica ne pousse pas spontanément dans nos régions vous habitez en métropole? si oui il y a de fortes probabilité que ce soit du lierre terrestre (froissez les feuilles si bonne odeur légèrement vanillée c'est que c'est du lierre terrestre https://www.altheaprovence.com/blog/lierre-terrestre-glechoma-hederacea/
isabel dit
Je viens de mettre en route un Macérât Huileux de Gotu Kola, après lecture et relecture des conseils de Christophe, car j'ai trouvé différents processus pour cela. L'un préconisant un bain marie de 10mn, puis macération de 3/4 semaines, l'autre yaourtière pendant 10 jours…
J'ai fait mon mix d'infos intuitif...j'avais 100grs de poudre achetée chez Aromazone, je l'ai mise avec l'huile (mélange liquide mais pas trop), dans une bouteille en verre de 50cl à col large, bain marie 10mn puis le tout dans un chauffe-biberon (que ma fille avait mis de côté pour le secours pop.)
Vos conseils éclairés sur la durée? 10 jours ou plus?
Je ne sais pas encore ce que donnera le filtrage, la poudre était très fine….
Merci Sabine, merci Christophe
Christophe BERNARD dit
Bonjour Isabel,
J'ai peur que le chauffe biberon monte trop haut en température. En général on essaye de faire une "digestion à chaud" mais à température contrôlée, idéalement dans les 45° afin de ne pas abimer les acides gras fragiles des huiles végétales.
Avez-vous un thermomètre de cuisine pour voir la température de l'huile ? Si on est dans les 45°, allez disons 50° max, c'est OK pour le laisser quelques jours. Sinon mieux vaut arrêter, laisser redescendre en température puis de temps en temps, lorsque vous y pensez, faire chauffer au chauffe-biberon pendant quelques minutes, puis sortir et laisser reposer quelques jours, etc. Une dizaine de jours, 2 semaines avant de filtrer.
Pour le filtrage, c'est quasi impossible. Il va rester de la poudre. Vous pouvez essayer le filtre à café mais cela va être très très long. Ou un tissu bien fin, mais cela ne filtrera pas toutes les particules. Il faut accepter le fait que le macérat va probablement tacher.
isabel dit
Pas de thermomètre de cuisine...mais je vais remédier à cela, à 58 ans il est temps! Au toucher, cela ne me semble pas trop chaud, je laisse sur position "maintient de température", mais je vérifierai quand même, cela me permettra de savoir si je garde cet ustensile ou pas…
Oui, je me doutais que le filtrage allait être problématique, pas grave je ferai autrement la prochaine fois
Merci Christophe
isabel dit
Après achat thermomètre…..température du macérat dans le chauffe-biberon: 34°
sabine dit
super, alors c'est une bonne option 🙂
Emeric Creuse dit
Bonjour,
D'après vous quelle est la pertinence de faire un savon à froid avec un macérât huileux ? Va t-on conserver les propriétés des insaponifiables ? Peut-on alléguer les propriétés de la plante macérée ?
Merci
sabine dit
Bonjour Emeric
vous pouvez tout à fait (et au contraire) faire un savon avec comme base huileuse un macérat huileux), étant donné que la réaction chimique monte entre 40° et 50°, il n'y a pas de risque de détériorations des constituants
Naomi dit
Bonjour Christophe,
merci pour cet article. Je sais maintenant pourquoi ma centella a le teint jaune ! Elle reste vigoureuse pourtant.
Je ne connaissais pas les engrais à base de poisson ou d'algues. on trouve quelques recettes pour les préparer sur internet. Est-ce que les solutions réalisées se conservent correctement ?
Concernant la récolte, est-ce que vous attendez la fin de la saison pour rabattre le plant et tout récupérer, ou est-il préférable d'étaler les prélèvements ?
merci encore pour votre travail.
sabine dit
Bonjour Naomi
j'ai posé la question à Christophe (je suis également intéressée car les miennes sont aussi un peu pâlottes 🙂 ) voici sa réponse:
"J'étale les prélèvements. Pour l'aspect jaune, je ne sais pas. Les miennes repartent à peine et elles ont toujours du mal en début de saison. Attendre encore un peu que le temps soit chaud, puis effectivement donner un peu à manger avec un engrais liquide type poisson ou purin. Je ne sais pas comment les préparer ni comment les conserver."
je me demandais si je n'allais pas les abreuver à la tisane d'ortie