Maca (Lepidium meyenii) : vitalité, infertilité, libido

La maca (Lepidium meyenii, L. peruvianum) nous vient tout droit du Pérou.

Elle est devenue, ces dernières années, l’une des plantes médicinales à la mode. Vous voulez avoir l’air branché ? Préparez-vous un chaï avec de la maca.

Vous l’avez probablement croisée dans de nombreux magazines. Les gélules de maca pullulent dans de nombreuses boutiques de produits naturels.

Afin de mieux la vendre, on l’a baptisé « ginseng péruvien » et même « viagra péruvien« . Rien de mieux pour écouler les stocks.

Comment y voir clair dans tout cela. Exagération du marché des compléments alimentaires ou réalité ? C’est ce que je vous propose d’éclaircir dans cet article.


Culture et séchage de la maca

Tout d’abord, il faut bien comprendre comment la maca est utilisée au Pérou, car c’est là-bas qu’elle s’est forgé une réputation. Ceci ne s’est pas fait du jour au lendemain. Chez nous, elle a quelques années d’histoire. Là-bas, elle s’est développé au travers de millénaires d’expérience.

Maca (Lepidium meyenii)

Un environnement unique

La maca est cultivée dans les hautes plaines du Pérou, à 4000 mètres d’altitude dans la région de Junín.

Le climat y est très rude :

  • Le jour, vous pouvez subir de fortes températures qui vous brûlent la peau, les radiations UV y sont très fortes ;
  • La nuit, vous pouvez être glacé sur place avec des températures très froides et des vents qui balayent les plaines ;
  • Rajoutez de la pluie, parfois de la neige…
  • Et un environnement très pauvre en oxygène.

C’est cet environnement très rude qui va donner à la maca toute sa force.

La maca appartient à la famille des brassicaceae, et c’est le tubercule qui est utilisé, un peu comme le radis noir ou le navet de la même famille.

Un séchage unique

Ensuite, une fois que l’on a ramassé le tubercule, on lui fait subir un séchage très particulier :
  • Les tubercules sont étalés sur des bâches. Puis on va les exposer au soleil pendant la journée ;
  • La nuit, les tubercules vont geler ;
  • Lorsqu’il pleut ou qu’il neige, on couvre les tubercules avec des bâches.

Ce séchage très spécial, avec une alternance chaud/froid/sec/humide, va complètement transformer la plante.

En effet, en principe, le tubercule a un goût épicé, un peu comme un radis noir. Mais là, il va prendre un goût très doux et caramélisé.

D’ailleurs, la maca du Pérou est absolument délicieuse à consommer.

(vous trouverez quelques jolies photos de productions locales ici).

Peut-on cultiver la maca chez nous ?

Il y a quelques années, on a vu arriver des graines de maca chez nous. Et de nombreuses personnes ont voulu la cultiver et la faire sécher pour profiter de ses vertus.

Mais on ne peut pas répliquer ce que les Péruviens arrivent à faire dans les hautes plaines. C’est impossible.

Ça, c’est la première erreur à ne pas commettre.

Maca (Lepidium meyenii)
Note au sujet du nom latin de la plante :
  • Lepidium meyenii est le nom que vous trouverez le plus souvent sur les produits à base de plantes
  • Ces dernières années, les botanistes ont découvert que l’espèce spécifique qui pousse à Junin est une espèce légèrement différente : Lepidium peruvianum. Cette espèce est devenue synonyme d’un maca de qualité qui provient des hautes plaines du Pérou.

Utilisation traditionnelle de la maca

 C’est une plante utilisée probablement depuis le néolithique :
  • D’abord comme aliment, un peu comme une patate douce ;
  • Mais aussi comme source d’énergie, de vitalité et d’endurance. On peut donc la considérer comme plante adaptogène de ce point de vue là, c’est-à-dire qui nous aide à nous adapter au stress de la vie sans nous épuiser ;
  • Les Péruviens considèrent que la fécondité et les performances sexuelles sont améliorées grâce à la maca.

Ce que nous dit la science

De nombreuses études montrent :
  • Un effet antioxydant ;
  • Un effet stabilisateur sur la glycémie ;
  • Un effet anti-fatigue.
Les études sur animaux montrent:
  • Une stimulation des capacités mentales et cognitives ;
  • Une modulation des hormones sexuelles qui expliquerait ses effets positifs sur la libido et sur les symptômes de la ménopause ;
  • Une meilleure maturation des follicules chez la femelle et une meilleure motilité des spermatozoïdes chez le mâle, donc un effet sur la fertilité.
En conclusion, si on regarde cette masse d’études, on arrive effectivement à confirmer les utilisations traditionnelles au Pérou.

Vous allez donc me dire, pas d’exagération marketing n’est-ce pas ? Attendez, lisez plus loin, vous verrez que du côté des dosages, nous avons un problème.


Utilisation de la maca

Vous pouvez utiliser la maca :

➜ Pendant les périodes de grande fatigue d’une manière générale ;

➜ En particulier lorsque le moral et le mental sont affectés par cette fatigue (période dépressive, performances cognitives diminuées) ;

➜ Pendant la ménopause en tant que soutien général de la vitalité et des fonctions hormonales (les études confirment une diminution des symptômes gênants de la ménopause) ;

➜ Eventuellement, pour booster un peu la libido car la maca va rééquilibrer la production d’hormones sexuelles s’il y a un déséquilibre de ce côté-là.

Maca (Lepidium meyenii)

Préparation et dosages

Les Péruviens broient le tubercule sec, rajoutent un peu d’eau tiède, parfois du lait et du sucre, et ils en font un porridge qu’ils consomment chaque jour.

On parle donc de dosage à la cuillère pris pendant de longues périodes, et non 2 petites gélules par jour comme recommandé sur les boites de maca chez nous.

J’ai personnellement constaté que de nombreuses personnes ont essayé la maca puis ont été déçues. Elles ont donc abandonné car elles n’utilisaient pas les bons dosages !

Il faut donc :

(1) acheter une poudre de qualité, qui provient du Pérou, qui a ce goût sympathique caramélisé.

(2) suivre les dosages qui varient entre 1 à 2 cuillères à café à 1 à 2 cuillères à soupe par jour.

(3) lui donner le temps d’agir, pendant plusieurs semaines comme toutes les « plantes aliments ».

A ces doses-là, cela peut revenir un peu cher, mais soit on utilise des plantes traditionnelles et on les utilise bien par rapport à la tradition, soit on ne les utilise pas du tout, et l’on reste sur des plantes de chez nous, ce qui est très bien aussi.

L’un ou l’autre, il faut choisir, mais si vous adoptez un modèle entre les deux, cela ne veut plus rien dire.


Ma préparation favorite à base de maca

Dans un bol, mélangez :

  • Une cuillère à soupe de poudre de maca ;
  • Une cuillère à café de cacao en poudre ;
  • Un peu de lait d’amande.

Mélanger pour faire une pâte puis dégustez, c’est délicieux !


Précautions

Mieux vaut éviter de prendre la maca lorsque hypothyroïdie. D’abord la plante appartient à la famille des brassicaceae, famille qui est considérée comme « goitrogène » (voir mon article sur l’hypothyroïdie). Ensuite car elle semble faire baisser les taux de T3 (1) chez la femme, ce qui n’est définitivement pas désirable.

(1) Meissner HO, Mscisz A, Mrozikiewicz M, et al. Peruvian Maca (Lepidium peruvianum): (I) Phytochemical and Genetic Differences in Three Maca Phenotypes. Int J Biomed Sci. 2015;11(3):131-45.

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56 réponses

  1. bonjour à vous Christophe et Sabine, merci pour cet article et vidéo très interessante au propos de la Maca. Que pensez vous de la consommation d’une Maca de qualité , pour palier à la grande fatigue du post partum ? et ce si on est allaitante .

    Enfin j’ai lu qu’il y avait plusieurs type de maca noire jaune ou rouge. une recommandation?

    bien à vous belle soirée

    1. bonjour Caroline
      à ma connaissance la maca n’est pas contrindiquée , je ne connais pas les autres variétés de maca

  2. Bonjour,

    Peut-on faire de la TM à partir de poudre de Maca ? J’ai une autre question également concernant les mélanges de teintures (après réalisation avec une plante seule) je n’ai pas trouvé la réponse dans votre ebook « – Grand manuel pour fabriquer ses remèdes naturels ». J’aimerais mélanger 1/2 TM de Rhodiola et 1/2 Eleuthérocoque réalisé par moi même. Merci beaucoup

    1. bonjour Patrice
      Pour une teinture de poudre de maca , je pense que dans l’absolu ce doit être possible mais dans la mesure où la plupart du temps on va l’ingérer (de par le fait qu’elle soit en poudre) mais je n’en ai pas l’expérience.
      oui une fois les teintures faites vous pouvez les mélanger

  3. Bonsoir,

    Connaissez des sites de confiance qui vendent ce produit en poudre a des prix intéressants?

    Merci a vous

    1. bonjour Cyril
      Nous ne pouvons plus conseiller de sites , car il est difficile de se porter garant de la qualité, ce qui fonctionne bien pendant un temps peut changer du jour au lendemain , trop de facteurs mouvants entrent en ligne de compte , désolée

  4. Bonjour christophe,
    Quel plaisir de lire vos fiches,quelque soit le sujet, je les lis et relis sans cesse depuis qq années.
    Apres les même deceptions que vous sur les gelules, sans compter que l’on prend une plante sans «  l’intention » lorsqu’elle est en gelule, je viens a mon grand étonnement, de trouver au centre leclerc de ma petite ville, (sans vouloir faire de promotion particuliere pour cet etablissement) de la poudre Maca bio venant des Andes peruviennes laboratoire Juva Santé, .Je l’ai goûté sous la forme que vous proposé diluée dans de l’eau chaude, un gout delicieux. Attendons les effets. Bonne journée et au plaisir de vous lire.

  5. Bonjour, merci pour toutes ces belles informations.

    Je me demandais qu’elle était la différence entre le Ginseng et la Maca ? S’il y avait des recommandations favorable à l’utilisation de l’une ou de l’autre ? Dans votre vidéo sur le Ginseng, vous le déconseillez à le prendre pour des personnes en bonne santé avec un risque de surcharges ou de tensions, est-ce le cas également pour la maca ? Merci de votre réponse :=)

    1. bonjour Benoit
      la maca est une plante qui me semble plus « nourrissante » , qui rebâtit, qui n’a pas les mêmes constituants et dont le mode opératoire est différent
      et cela pourrait être une bonne option

  6. Bonjour, ou achetez-vous notre poudre ? avez-vous un magasin précis ?
    merci de votre réponse
    Lucie

        1. bonjour Carbonatto
          elle a un petit goût de noisette , je n’en ai pas goûté personnellement mais ma fillotte et son ami qui sont allés au Pérou, en ont beaucoup consommé c’est le goût qui revient le plus et qu’ils m’ont décrit
          donc je pense (sans garantie) que ce doit être un critère de bonne qualité

  7. Après avoir vu votre vidéo vous m’avez convaincu d’utiliser la poudre (avant je prenais en gelule) je viens de recevoir mon premier pot de chez aromabio on va voir ce que ca donne, j’ai fait votre melange avec le lait d’amande et cacao en poudre c’est tres bon reste a voir maintenant ce que ce la va donné sur le long terme, je paratage votre avis ca va revenir un peu cher mais autant faire les choses bien, merci des conseils

  8. Bonjour, étant en épuisement j’ ai essayé votre recette,elle a eu du mal à passer,car très très amère même en ajoutant du sirope d agave.Comment puis je prendre le maca autrement,s il vous plait?

  9. Bonjour Christophe, car le message s’adresse à lui… (désolé Sabine)….
    Mon commentaire est plutôt une simple question de curiosité, mais qui m’a souvent turlupiné, sans raison : Je suis passionné de photos et j’ai toujours été subjugué par les trois photos qui illustrent votre exposé sur la Maca… Elles sont magnifiques surtout la dernière, mais le lac bleu vert dans ce creux de montagnes est splendide (je me demande d’ailleurs s’il ne s’agit pas de spiruline naturelle, car les lacs des montagnes péruviennes en sont remplis)…mais la dernière est d’une beauté exceptionnelle et me laisse rêveur… Alors maintenant, je me lance à vous poser cette question indiscrète : est-ce vous qui aviez pris ces photos lors de vos randonnées dans les hauts plateaux du Pérou , il y a quelques années ?… Dans l’affirmative, je vous décerne très sincèrement une couronne de lauriers comme palmes artistiques !… 🙂

    1. Bonsoir Hervé
      j’ai posé la question à Christophe et voici sa réponse 🙂
      « non les photos ne viennent pas de moi, je pense les avoir trouvé sur Pixabay si je me souviens bien, en cherchant des photos de Junin au Pérou. »

  10. Bonjour,

    J’ai acheté de la maca bio à l’herboristerie du Valmont et il n’est pas indiqué lepidium meyenii mais lepidium peruvianum. Est-ce de la bonne maca à co nsommer ?

    Bonne journée

    Yentl

    1. Bonjour Yentl,
      Lepidium meyenii est le nom que vous trouverez le plus souvent sur les produits à base de plantes.
      Néanmoins, ces dernières années, les botanistes ont découvert que l’espèce spécifique qui pousse à Junin est une espèce légèrement différente : Lepidium peruvianum. Cette espèce est devenue synonyme d’un maca de qualité qui provient des hautes plaines du Pérou.
      Vous avez donc trouvé la bonne espèce.

      1. Super, merci Christophe de me répondre aussi vite surtout un dimanche. En général, l’herboristerie du Valmont offre un choix de produits de qualité.
        Bonne fin de journée

      2. Bonjour Christophe,
        Il y aune telle confusion entre les variété de Maca (dans une même boutique) que je pose la question :
        Touts les Maca cultivée dans la région de Junin sont-elle de la Péruviana ou y trouve-t-on les deux variété ?
        Merci

        1. Bonjour Gilles,
          En principe, M. perivianum est endémique à la région de Junin au Pérou. Il y a tout un débat sur le sujet, comme quoi c’est la vraie maca… ou pas.
          En toute franchise, je n’ai pas poussé les recherches pour confirmer si effectivement la perivianum vient automatiquement de Junin où si on peut en cultiver ailleurs.
          Personnellement, j’ai considéré que c’était un gage de provenance, mais c’est peut-être une sur-simplification.
          Compliqué d’y voir clair sur le marché aujourd’hui…

  11. Un petit témoignage sur l’action de la maca lors des désagréments liés à la ménopause :j’ai pris pendant deux ans des comprimés de la marque Hanoju (publicité gratuite !) avec d’excellent résultats . Je consommais par contre au total 6 comprimés dosés à 500mg , répartis entre midi et soir. (ce qui est plus que les dosages timorés habituellement recommandé).Je n’ai fait aucune fenêtre thérapeutique, vu qu’aussitôt que j’interrompais le traitement, je me retrouvais immédiatement avec les bouffées de chaleur, sueurs nocturnes et autres symptômes réjouissants. Impossible pour les mêmes raisons de diminuer les doses. Je n’ai cependant pas ressenti d’effets aphrodisiaques (dommage ?).
    Je continue des cures espacées en hiver en alternance avec l’alcoolature de rhodiola
    (celle que tu as goûtée Christophe à l’ELPM ;-)).
    PS : Je ne sais pas où tu te fournis en farine de Maca mais celle que j’ai goûtée en différents endroits du Pérou avait un net goût de navet, pas vraiment addictif !

    1. Bonjour Moon
      je n’ai pas vraiment d’infos fiables sur la question, une lectrice nous a parlé de: Maca bio de rainforest foods

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