Ghislaine se décrit comme herbaliste, distillatrice d’hydrolat, herboriste, créatrice et conseillère en produits naturels. Son herboristerie se nomme Passion Aromatique, et elle propose ses produits à la vente dans sa boutique web et dans sa boutique physique à Saint Pantaléon, au cœur du parc naturel régional du Lubéron, dans le Vaucluse.
______________________
Bonjour Ghislaine. Tu es herbaliste, distillatrice de plantes médicinales, créatrice et conseillère en produits naturels et installée à Saint Pantaléon au coeur du Parc Naturel du Lubéron, dans notre belle région du Vaucluse. Et tu es passionnée par ton métier. Peux tu me raconter, d’aussi loin que tu puisse t’en rappeler, le premier des souvenirs qui te lie aux plantes médicinales ?
Bonjour Christophe, depuis ma petite enfance jusqu’à mes 12 ans, je passais toutes mes vacances chez mes grands-parents en Lozère. J’adorais accompagner ma grand-mère dans les bois, elle m’initia très tôt à la cueillette des champignons et des plantes locales. Lorsque nous rentrions à la maison nous déposions notre cueillette du jour dans le grenier. Aujourd’hui, je sens encore le parfum agréable qui se dégageait dans le grenier, je vois encore les guirlandes de cèpes, de giroles et les bouquets de plantes suspendus aux poutres et dans les claies, les coucous (primevères officinales), le serpolet, les pétales de roses du jardin de ma grand-mère…, rangés comme des bijoux dans leurs écrins qui séchaient et attendaient sagement leur utilisation en cuisine ou dans les infusions.
C’est en 2017 que tu as ouvert l’herboristerie Passion Aromatique dans ton village de Saint Pantaléon, au cœur du parc naturel régional du Lubéron. Parle nous des richesses des plantes médicinales de ce site naturel préservé, de tes cueillettes, de celles que tu cultives peut être ?
Effectivement, après l’obtention du certificat d’herbaliste en 2017, j’ai ouvert mon herboristerie. Je propose mes productions ainsi que des produits issus d’artisans-producteurs (spiruline, huiles essentielles, huiles végétale, produits de la ruches, plantes sèches…). Je cultive dans mon petit jardin la mélisse, les menthes vertes et poivrées, l’estragon, le cassis, le géranium rosat…et je cueille aussi en sauvage dans les hauteurs de notre Luberon la lavande fine, la sarriette, l’hélichryse commune, l’achillée millefeuille, le thym, le genévrier et bien d’autres… Je les distille, et produits des hydrolats principalement. J’élabore également quelques sirops au parfum de notre belle Provence.
Tu fabriques des hydrolats, des tisanes, des huiles essentielles, des sirops de plantes et de fruits locaux. Quelle est la plante, et ses bienfaits, que tu préfères travailler ?
Je n’ai pas de plante particulière que j’aime le plus travailler, je les aime toutes !!! Ce que j’aime, c’est préparer des synergies, des mélanges que ce soit en tisane, sous forme de sirop, en mélange d’hydrolats… En tant qu’herbaliste, j’aime répondre à la demande d’une « problématique ». Par exemple, pendant le confinement, une de mes amies atteinte du COVID 19. Dès le déconfinement, elle vient me voir, très fatiguée, elle avait beaucoup de mal à remonter la pente. Je lui ai concocté un sirop à base de sarriette, gingembre, cynorhodon… Quelques jours plus tard, mon amie me téléphone et me dit que le sirop lui fait énormément de bien, à sa grande surprise, il agit rapidement et elle ressent beaucoup moins de fatigue.
Les gens s’intéressent de plus en plus aux bienfaits des plantes médicinales. Le ressens tu aussi ? As tu mis en place des projets, des ateliers pour transmettre ton savoir ? As tu des sollicitations de gens d’ici ou d’ailleurs qui souhaitent en apprendre davantage ?
C’est vrai que les gens s’intéressent de plus en plus aux plantes médicinales, la fréquentation de mon herboristerie est en continuelle augmentation, les clients sont en demande de prendre soin de leur santé par les plantes. Ce constat, nous l’avions fait en 2016 avec mes amies des bancs de l’ELPM (l’école Lyonnaise des plantes médicinales) Catherine Sibeud et Corinne Silva. Toutes les 3, nous étions désireuses de partager notre passion et de promouvoir la transmission de l’herboristerie familiale au travers d’ateliers. En juin 2016, Corinne organisa les 1ères rencontres autour des bonnes herbes chez elle à Châtenay (71). En septembre 2016 après notre examen de 3ème année, l’association Simple comme Capucine et Coquelicot vit le jour et nous décidions dans la foulée, d’organiser après notre certification, la 2ème édition qui se déroulera à Saint Pantaléon dans mon village en juin 2017. Par la suite l’association se ramifie en 3 antennes (châtenay (71) : Corinne, Eurre (26) Catherine et Saint Pantaléon (84) moi-même. Nous organisons chacune dans nos antennes, ponctuellement des petits ateliers d’herboristerie familiale. Cette année nous étions dans l’organisation de la 4ème édition des rencontres autour des bonnes herbes à Eurre (26) dans le village de Catherine, les 19 et 20 septembre mais malheureusement, vu les événements, nous avons été contraints de les reporter à l’année prochaine.
Quel est aujourd’hui ton meilleur souvenir en tant qu’herbaliste? Une belle rencontre, la satisfaction d’avoir fabriqué un super produit, la découverte d’une plante spécifique ?,
Mon meilleur souvenir ? Mais j’en ai pleins !!!! Je garde un souvenir indélébile de ma formation à l’ELPM. Patrice De Bonneval le directeur de l’école, les enseignants Gilles Corjon, Geneviève Bossy, Rita et Georges Renaud…qui m’ont transmis leur passion, leur savoir des plantes médicinales, mes camarades de promo, riches en échange et partage, toi Christophe, notre rencontre le jour de la remise de mon certificat d’herbaliste. La liste est longue…
J’ai la chance d’habiter tout près de Marie Claude Paume et Magali Amir (ethnobotanistes, auteures de plusieurs livres) et de participer aux sorties botaniques qu’elles organisent régulièrement.
Bertrand Chevalier un Artisan-Distillateur d’huiles essentielles à Giniac (84), un véritable Druide, je suis en admiration devant son travail. Ses huiles essentielles nous offrent une vibration énergétique et subtile, elles sont magiques. A découvrir !!!
En septembre 2019, la rencontre avec Thierry Thévenin, président de la fédération des paysans herboristes, défenseur de l’herboristerie et des paysans herboristes.
En ce début 2020, j’ai eu le plaisir de participer à l’assemblée générale de la fédération des paysans herboristes à Matour (71), puis au colloque des PPAM à Eurre (26) avec mes amies, Catherine et Corinne et de rencontrer le sénateur Joël Labbé, une expérience riche et inoubliable.
On peut voir sur ton site la photo d’un magnifique alambic tout en cuivre, avec lequel tu distilles les plantes pour en faire des hydrolats « maison », mais comment et où as tu appris à t’en servir ?
A la fin de ma première année à l’ELPM en 2014, je participe au stage de botanique et ateliers pratiques. Gilles Corjon notre professeur de phytothérapie, nous propose de distiller de la menthe poivrée et là, ça a été une révélation, je te dirai plutôt, Christophe, une évidence !!! Les hydrolats n’avaient aucun secret pour moi, depuis une quinzaine d’année je conseillais en externe et interne les hydrolats auprès de ma clientèle en esthétique. A la fin du stage, j’achetais au sein de l’école mon 1er alambic. Arrivé à la maison, il trouva sa place rapidement et la semaine suivante je lançais ma première distillation avec pour seule et unique expérience mon stage. J’avais cueilli de la lavande fine sur le plateau de Sault, l’hydrolat sortant de l’alambic parfumait toute la maison, j’étais fière du résultat. Au fur et à mesure des distillations, je peaufinais cet art et chaque fois que j’allais à l’école à Lyon, j’apportais mes hydrolats, je les offrais aux professeurs, aux élèves en retour de leurs remarques. Aujourd’hui, je distille une trentaine de plantes.
On arrive bientôt à la fin de l’été, quels produits (ou associations de produits) nous recommandes tu pour cette fin de saison?
Notre corps aura besoin de s’adapter prochainement au changement de saison et à la baisse des températures, pour cela, Je propose en prévention contre les maux de l’automne, un mélange d’hydrolats de thym, laurier noble et propolis. En teinture mère, des plantes adaptogènes comme l’éleuthérocoque, l’astragale. Mais avant, à l’entrée de l’automne,Il est important de faire un bon drainage des émonctoires ‘(foie, vésicule biliaire, intestins). Je privilégie les écorces et les racines en décoction : Aubier de tilleul écorce de bouleau, racine de chicorée, racine de pissenlit, racine de chiendent.
Cette page ainsi que tout le contenu de ce site (vidéos incluses) est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
stephanaturo dit
Bonjour, je viens de rencontrer Ghislaine et j'ai eu la chance de découvrir sa merveilleuse boutique à Saint Pantaléon. Cette femme est passionnée et passionnante, ses plantes sont de grandes qualités et ses créations sont envoûtantes. Un régal, pour le nez, les yeux, les papilles et pour notre bien-être.