SYSTÈME D’ÉNERGÉTIQUE ORGANIQUE
Ceci est l’approche primaire de l’évaluation constitutionnelle. Pour établir les tendances d’excès et de déficience, le point de départ est la fonction physiologique principale du système d’organe. Les plantes ont un impact sur l’absorption, le métabolisme, le transport des fluides et l’excrétion ; l’aspect important ici est la fonction (physiologie) et non la structure (anatomie) de l’organe. Dans un système énergétique de soutien des déséquilibres chroniques, nous voulons renforcer les fonctions du système afin d’éviter les dommages qui pourraient être potentiellement infligés à la structure.
Un EXCÈS signifie qu’un système d’organe est en surfonctionnement, habituellement dû à des causes hormonales ou neurologiques. Souvent, l’excès dans un système d’organe est compensé par une déficience ou par une suppression dans un autre système. La manière la plus simple utilisée par notre corps pour stimuler un système est mécanique ; plus de sang artériel est pompé par vasodilatation vers une zone, avec parfois stimulation simultanée d’hormones ou de neuro-hormones. Si le corps stimule un système d’organes au travers des chemins habituels (hors pathologie), il va diminuer l’apport de sang vers les autres systèmes, et va donc diminuer le métabolisme de ces systèmes.
Pour inhiber une fonction en excès, il faut souvent faire appel à une molécule médicamenteuse. Les médicaments favorisent par contre une résistance et une tolérance. De plus, une sédation directe d’un excès est souvent susceptible d’inhiber la structure elle-même, alors que la stratégie idéale serait de diminuer le besoin d’avoir cette fonction en excès. Si vous souffrez d’hypertension artérielle, c’est souvent parce que vous avez BESOIN d’un cœur travaillant plus fort afin de maintenir l’homéostasie. Sans diminuer le stress ni changer les différentes demandes énergétiques, inhiber l’excès cardiovasculaire dans le cas de l’hypertension essentielle avec un médicament n’agit en rien sur le besoin d’adaptation homéostatique. Par contre, cette approche envoie le système d’organe le plus compétent sur la touche. D’autres systèmes (les reins ou le foie par exemple) vont au long terme être affaiblis. La stratégie de base des approches médicales est souvent une inhibition directe des excès.
Une DÉFICIENCE d’un système d’organe représente la préoccupation principale de mon approche. La plupart des déficiences sont provoquées par le détournement d’énergie vers d’autres organes ou fonctions. Ceci peut être le résultat d’une longue série d’accommodations entre les forces et les faiblesses organiques héritées de la personne. La plupart du temps, ceci est causé par le déclenchement de la réaction de stress au sein des systèmes nerveux et endocrine, comme un moyen de libérer une énergie qui vient se substituer au manque de motivation, de créativité, de santé émotionnelle, de passion, ou d’énergie psychique.
(NDT : il faut bien comprendre ce que nous dit Moore ici au sujet du stress : nous utilisons le stress comme auto-manipulation, nous apprécions tous une décharge d’adrénaline pour nous redonner du tonus, et afin d’accomplir cette décharge, nous sommes devenus experts des déclencheurs susceptibles de nous stresser. Certains par exemple attendent la dernière minute pour commencer à travailler sur un projet important).
Nous utilisons tous ces moyens d’auto-induction du stress. Il n’est pas toujours possible de contrôler nos vies, de toujours avoir l’énergie de faire ce que nous avons besoin de faire, de constamment avoir envie de faire ce qui est nécessaire… et parfois, les emmerdes nous tombent dessus. Certains d’entre nous, par contre, se reposent beaucoup trop sur ces mesures d’urgence, en utilisant nos peurs, nos frustrations et nos colères afin d’invoquer ce réflexe de stress et de relâcher l’adrénaline.
Comme le premier symptôme de déséquilibre métabolique est une augmentation de l’irritabilité du système nerveux central, certains d’entre nous préfèrent rester toujours un peu malades ou auto-toxiques afin de pouvoir appuyer sur le bouton “stress” d’une manière plus aisée. La chose la plus frustrante pour un thérapeute est de faire face à une personne qui n’AIME pas être en bonne santé ou en meilleur équilibre ; ceci enlèverait l’irritabilité qui leur permet d’être toujours sur le qui-vive.
L’idéal, bien sûr, est de placer une “main bienveillante” dans le système limbique et l’hypothalamus, et même le patrimoine génétique. Le meilleur équilibre pour une personne est déterminé par cette même personne. Sans cela, nous prenons les organes inhibés par le stress ou par habitude, nous les stimulons physiologiquement avec les plantes, et nous détournons l’énergie vitale des fonctions qui sont hyperactives d’une manière chronique. Ceci n’est pas la même chose qu’un équilibre endogène. Ce n’est, après tout, qu’une autre manipulation externe. Mais c’est une manipulation par inférence, pas par suppression directe. L’utilisation détermine la force de l’organe. Utilisez un organe, une fonction ou un tissu et il devient plus fort, mieux organisé et mieux nourri. Il développe plus de mitochondries, il attire plus de circulation, augmente la surface des capillaires environnants, élabore de meilleurs neuropeptides, se crée une place plus prépondérante dans la hiérarchie physiologique… il devient plus fort.
Stimuler un système gastro-intestinal supérieur déficient avec les plantes ne sera jamais la même chose que d’être né avec un système gastro-intestinal supérieur fort. Mais stimuler ces fonctions inhibées va, au fil du temps, les rendre plus fortes. Pas la même chose certes, mais cela fera l’affaire.
POUR FINIR, une autre prémisse de base à garder en tête lorsque vous désirez évaluer un système d’organe : n’essayez pas de juger le système directement impliqué dans le problème principal. Une maladie aiguë, ou une maladie chronique avec des poussées aiguës va placer un certain stress sur les organes ou les tissus impliqués dans la défense, l’inflammation ou la régénération, et aura peu de rapport avec la manière dont les organes ou les tissus interagissent d’une manière constitutionnelle avec le reste du corps.
Si la personne a un ulcère gastrique, une maladie chronique classique avec des implications constitutionnelles, utilisez Tagamet, des antiacides, du jus de choux, un antibiotique contre l’hélicobacter, la visualisation, ou autre… comme thérapie primaire. Utilisez les méthodes expliquées ici pour fortifier le reste de la personne. Bien que cette personne fut peut-être déficiente en ce qui concerne le système digestif supérieur dans le passé, l’ulcère induit un état d’excès qui n’a aucune implication constitutionnelle. Ici, les plantes utilisées pour tonifier le reste des organes vont aider à éliminer la charge métabolique, libérant les sites de transport ainsi que le foie/la rate/les poumons/les reins/la moelle épinière afin d’aider le corps à mieux répondre à la maladie. De plus, si vous induisez une meilleure santé, vous diminuez la sévérité des pics métaboliques et de chimie sanguine… et diminuez l’irritabilité du système nerveux central tout en augmentant la valeur seuil de déclenchement du stress.
Là encore, ignorez le système gastro-intestinal supérieur et tonifiez tout le reste à part l’estomac. De ce fait, la thérapie primaire, quelle que soit la modalité, se reposera sur un sol plus fertile, une homéostasie qui consomme moins d’énergie vitale, et une plus grande probabilité de succès.
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marie dit
Bonjour Christophe,
Merci pour cet article complexe mais très intéressant.
Je me permets de t'écrire car je ne suis pas certaine d'avoir saisi le message de Moore dans cette partie de l'article.
Pourrais-tu me dire si ce raisonnement est correct?
1) En cas d'excès il ne faut pas réprimer le système sur utilisé (ex: système cardiaque en cas d'hypertension) au risque de mettre un système fort à plat
et de fragiliser les autres systèmes plus faibles (reins, foie,...) qui chercheraient à prendre le relai
2) Il faut s'attaquer au besoin qu’a l’organisme de sur utiliser un système (s'attaquer à la cause du problème et non au symptôme)
Si on souffre d’hypertension artérielle, c’est souvent parce que l’on a besoin d’un cœur travaillant plus fort afin de maintenir l’homéostasie.
Il faut donc poser la question du "pourquoi l'organisme aurait besoin d'une pression artérielle plus élevée?" Nécessité de répondre à un stress?
3) Dériver l’énergie du système en excès vers les systèmes en déficit
En cas de problème gastrique (ulcère), mieux vaut traiter tous les autres systèmes et non chercher à traiter l'estomac.
Si ces raisonnements sont corrects, je t'avoue que cela me parait une théorie très intéressante mais j'ai un peu de mal
à imaginer comment l'intégrer dans la pratique
Si une personne a un ulcère, j'ai du mal à m'imaginer traiter les poumons, le foie,... sans utiliser des plantes à tropisme gastrique.
Pourrais-tu m'éclairer là dessus?
Merci beaucoup
marie
sabine dit
bonjour Marie
en règle générale on commence par s'occuper du symptôme, celui qui fait que la personne vient consulter, et on peut ensuite s'attaquer aux déséquilibres qui engendrent le symptôme, donc si hypertension on s'attaque à la faire baisser , ensuite on enquête pour comprendre la ou les origines du problème