Energétique des plantes

Energétique des plantes médicinales

Une fondation universelle

Energétique des plantes

Chaque système de médecine traditionnelle incorpore une vue énergétique. Ceci s’applique en particulier aux deux grands axes d’influence que sont la médecine chinoise et la médecine ayurvédique. Notre médecine traditionnelle occidentale se repose elle aussi sur des bases énergétiques anciennes (voir Galien par exemple). Nous les avons effacées, les ayant considérées comme trop éloignées des avancements de la médecine scientifique.

Le but de cet article est de démontrer que toute pratique herbaliste, de l’est comme de l’ouest, suit le même fil conducteur. Physiologie et énergétique sont simplement des expressions différentes de la même fondation. Le but second est de continuer à fournir des informations qui puissent vous aider à faire votre choix de plantes en fonction de qui vous êtes. Car l’association plantes à symptômes atteint vite ses limites.

Cet article est une introduction, une tentative de simplification d’un système complexe. Simplifier a souvent du bon : cela nous pousse à extraire la substantifique moelle d’un concept afin de mieux le comprendre.


Méthode

L’énergétique associe à chaque déséquilibre de santé un caractère : principalement chaud, froid, sec, humide. Chaque plante est ensuite, en fonction de son goût et de l’effet ressenti, rangée dans ces mêmes catégories. Une plante à l’effet inverse sera ainsi choisie pour rééquilibrer une condition.

Si la condition est chaude et sèche, on utilise une combinaison de plantes rafraichissantes et humidifiantes. Si la condition est froide et humide, on utilise une combinaison de plantes réchauffantes et asséchantes.

Lorsque j’utilise le terme “constitutionnel” ci-dessous, j’entends par là une tendance soit héritée, soit développée au fil des années, de telle manière qu’elle fait aujourd’hui partie intégrale de votre fonctionnement.


Chaud

Energétique des plantes : chaud

Chaleur et vie vont de paire. Le chaud représente, à son équilibre, la vigueur et le bon fonctionnement, un foyer qui brule bien et d’une manière efficace. La chaleur du corps humain est avant tout fournie par la combustion du glucose au niveau des mitochondries. Elle est donc facilitée par une bonne digestion, une bonne circulation (apport des nutriments vers la cellule), et un bon fonctionnement cellulaire.

Au niveau de la personne, l’individu a tendance à avoir toujours chaud, sort en t-shirt alors que les autres sont toujours en habit d’hiver, a du mal à supporter les couvertures dans le lit. Son métabolisme est élevé. Sa digestion est souvent efficace. Elle transpire facilement car le corps a besoin de réguler la température de manière active.

Au niveau de l’organe, la condition chaude dénote trois tendances principales :

  • Une inflammation, avec son association typique de rougeur, enflure, douleur et chaleur (“rubor, tumor, dolor, calor”). Visualisez un coup de soleil, et imaginez que le même type de situation se reproduit en interne dès qu’il y a traumatisme ou infection.
  • Une fièvre, expression ultime de l’inflammation.
  • Mais aussi un excès de fonction, l’organe est hyperactif par rapport aux demandes du corps. Exemples :
    • Un reflux gastrique créé par une hyperchlorhydrie (et non pas une hypochlorhydrie – voir mon article sur le reflux gastrique)
    • Une hypercholestérolémie sanguine (le foie fabriquant trop de cholestérol, certes pour une raison valide qu’il faut examiner)

Ce qui se passe au niveau de l’organe est distinct de ce qui se passe au niveau de la personne. Une personne de constitution globalement froide pourra très bien avoir une condition chaude localement, avec par exemple une inflammation des bronches.

Les Plantes refroidissantes

Energétique des plantes : refroidissantes

Les plantes refroidissantes vont permettre au corps de mieux évacuer la chaleur. C’est le cas de plantes diaphorétiques. Ces plantes vont stimuler l’évacuation de la chaleur au travers des pores de la peau, d’une manière globale. Quelques exemples :

  • Fleur de sureau (Sambucus nigra)
  • Achillée millefeuille (Achillea millefolium)
  • Menthe, mélisse (beaucoup de lamiacées sont raffraichissantes, pas toutes)

Les plantes amères sont refroidissantes. Elles stimulent la production d’une quantité abondante de liquides digestifs. Et quoi de mieux qu’une relâche de liquide pour évacuer la chaleur (même concept que pour les diaphorétiques). Les personnes de constitution chaude sont souvent attirées par les amers, alors que les personnes plutôt froides et sèches ne le sont pas.

  • Gentiane (Gentiana lutea)
  • Centaurée (Centaurea montana)
  • Fumeterre (Fumaria officinalis)
  • Etc.

En étendant ce concept, les plantes diurétiques et laxatives ont donc un effet refroidissant systémique. Une diarrhée peut, par exemple, faire descendre une fièvre chez l’enfant.

  • La patience crépue (Rumex crispus), ou la rhubarbe chinoise (Rheum palmatum), sont considérées comme refroidissantes laxatives
  • La feuille de pissenlit (Taraxacum officinale), est à la fois amère et diurétique, et donc refroidissante et asséchante

Les plantes mucilagineuses sont considérées comme refroidissantes localement, car leur gel adoucit et calme une inflammation par contact. Nous pouvons imaginer un transfert de chaleur interne vers un liquide externe, le gel mucilagineux. Elles agissent aussi par réflexe, au travers du nerf vague par exemple, répercutant l’effet refroidissant depuis le système digestif vers le système pulmonaire.

  • La guimauve (Althaea officinalis)
  • Le plantain (Plantago lanceolata, P. major)
  • L’aloe (Aloe vera)

D’un point de vue nutritionnel, les fruits et légumes crus (sauf exception – piment et compagnie) sont considérés comme refroidissants. C’est pour cela que la personne ayant déjà une digestion froide (déficiente) supporte souvent mal le régime crudivore. La personne a d’ailleurs souvent, pendant la digestion, un sentiment de froideur au ventre.

Revenons à nos situations physiologiques, avec des exemples spécifiques :

  • Inflammation des intestins de type colite ulcéreuse. Le gel de racine de guimauve va adoucir et donc rafraichir les muqueuses localement. Les choses se compliquent. On ne choisira pas, par exemple, une plante amère (refroidissante elle aussi), car elle va augmenter la relâche de bile et créer une irritation supplémentaire (la bile est légèrement irritante pour les muqueuses).
  • Fièvre, plantes diaphorétiques de type fleurs de sureau lorsque la montée en fièvre est terminée et que la personne ressent le besoin de se découvrir et de transpirer.
  • Excès de fonction du foie, hypercholestérolémie, accompagnée d’hypertension essentielle. La feuille d’artichaut (Cynara scolymus) va refroidir l’activité du foie grâce aux amers, forcer une évacuation des excès de cholestérol au travers de la bile, et agir comme diurétique pour contrer l’hypertension essentielle.

Froid

Energétique des plantes : froid

Au niveau de la personne, il est facile de comprendre le concept de froid. La personne a toujours froid aux mains et aux pieds. Elle rajoute toujours une couche d’habits en plus par rapport aux autres. Elle a besoin de se blottir dans le lit auprès de celui ou celle qui est un peu plus chaud. Sa circulation artérielle est en général déficiente.

A un niveau de l’organe, la condition froide dénote deux tendances principales :

  • Un manque de fonction, l’organe ne fournissant pas assez pour les demandes du corps. Exemples :
    • Une difficulté constitutionnelle à digérer les aliments gras, avec tendance à l’hypoglycémie (le foie n’excrète pas assez de bile, le foie n’arrive pas à maintenir une glycémie adaptée – le foie est en condition froide)
    • Une difficulté à maintenir une tension artérielle adéquate (hypotension, considérée comme une incapacité des reins à retenir assez de sodium et donc d’eau)
  • Une condition post-inflammatoire, la condition ayant été chaude (inflammation), mais l’organe n’est pas arrivé à résoudre le problème. L’organe est épuisé et n’arrive plus à accomplir son travail. Exemple :
    • Une sinusite mal résolue, avec un mucus épaissi qui a du mal à être excrété.

La personne ou la condition bénéficiera, en général, des plantes d’énergétique réchauffante.

Là encore, ce qui se passe au niveau de l’organe est distinct de ce qui se passe au niveau de la personne. Une personne de constitution globalement chaude pourra très bien avoir une condition froide localement, avec par exemple un système immunitaire épuisé avec une numération leucocytaire faible, dénotant un épuisement, et donc froideur du système immunitaire.

Les Plantes réchauffantes

Energétique des plantes : réchauffantes

Les plantes réchauffantes améliorent la circulation et donc la distribution des nutriments vers les cellules. Les cellules, mieux alimentées, sont capables de mieux produire. D’une manière directe, elles facilitent une meilleure distribution du sang vers les extrémités, et donc améliore la répartition de la chaleur au travers du corps. Elles sont soit des épices, soit des aromatiques, soit des plantes riches en résines.

Les épices ont des actions circulatoires, et agissent comme vasodilatateurs périphériques :

  • Piment (capsicum spp.)
  • Gingembre (Zingiber officinale)
  • Cannelle (Cinnamomum zeilandicum)
  • Autres épices : poivre, cardamome, etc.

Quelques aromatiques réchauffantes :

  • Romarin (Rosmarinus officinalis)
  • Thym (Thymus vulgaris)
  • Genièvre (Juniper communis)
  • Calament (Calamintha nepeta)

Quelques résineuses réchauffantes :

  • Grindelia (Grindelia integrifolia)
  • Myrrhe (Commiphora molmol)
  • Pin (Pinus sylvestris)

Les plantes réchauffantes sont souvent considérées comme “diffusives” : en améliorant la circulation artérielle, elles aident les autres plantes à être diffusées, distribuées au travers du système. Pour mieux distribuer les effets anti-inflammatoires de la Reine des Prés (Filipendula ulmaria) vers les articulations de la personne âgée par exemple, on l’associe avec le gingembre ou le romarin (ou d’autres en fonction de la situation).

Certains types de plantes peuvent avoir une action tonifiante sur un organe spécifique, et donc réchauffer dans le sens de tonification de l’organe. Je citerais l’action de l’astragale de Chine (Astragalus membranaceus) sur le système immunitaire par exemple.

Revenons à des exemples spécifiques :

  • Froideur et déficience digestive, aromatique amère de type absinthe (Artemisia absinthium), angélique (Angelica archangelica) ou genièvre (Juniperus communis), la partie aromatique les rendant réchauffantes, mais avec une dimension amère, ravivant le feu digestif. La partie aromatique (réchauffante) équilibre la partie refroidissante des amers et apporte une action globalement positive sur la sphère digestive froide.
  • Bonchite post-inflammatoire subaiguë, plante à résine de type Grindelia, ou plante aromatique à affinité pulmonaire de type Thym, afin de ramener la circulation vers les bronches et liquéfier le mucus épaissi.

Sec

Energétique des plantes : sec

L’aspect sec dénote un manque de liquide. Les organes les plus touchés sont la peau et les muqueuses, deux organes qui dépendent constamment de la quantité et qualité des sécrétions.

Une personne constitutionnellement sèche est une personne qui a une peau sèche. Et comme les muqueuses représentent la même tendance en interne, les muqueuses sont elles aussi sèches (manque de sécrétions gastriques, vaginales, etc). La personne a en général une tendance à l’hypotension, les reins ne retenant pas assez de fluide pour couvrir la demande du corps.

Au niveau de l’organe, la condition sèche dénote trois tendances principales :

  • Un manque de sécrétions, concernant peau ou muqueuses. Exemples :
    • Des yeux constamment rouges et secs, avec tendance inflammatoire
    • Une tendance à la constipation (manque de fluides digestifs)
  • Une condition inflammatoire, en début d’infection, l’hyperperméabilité des muqueuses n’ayant pas encore été déclenchée. Exemple :
    • Un début de bronchite, avec toux sèche et inflammatoire
  • Une condition post-inflammatoire, passant de l’aigu au chronique, les muqueuses étant épuisées et ne pouvant plus fournir la quantité adéquate. Exemple :
    • Une bronchite mal résolue

La personne ou la condition bénéficiera, en général, des plantes d’énergétique humidifiante.

Les Plantes Humidifiantes

Energétique des plantes : refroidissanteLes plantes humidifiantes sont en général riches en mucilages, plantes ayant une affinité pour les liquides en les emprisonnant dans un gel adoucissant :

  • Guimauve (Althaea officinalis)
  • Plantain (Plantago major)
  • Aloe (Aloe vera)

Les plantes créant une rétention de sel au niveau des reins, et donc d’eau, sont aussi humidifiantes d’une manière systémique :

  • Réglisse (Glycyrrhiza glabra). Notez que la réglisse est aussi mucilagineuse, et fait donc double emploi.

Humide

Energétique des plantes : humide

L’aspect humide dénote un excès de liquide. Les organes concernés sont en général la peau, les muqueuses, le système circulatoire et lymphatique. Les muqueuses peuvent par exemple sécréter un excès de liquides ou de glaires.

Une personne constitutionnellement humide est une personne qui a la peau souvent moite et grasse. Les muqueuses sécrètent abondamment, avec parfois des pertes. Les poumons s’embourbent vite en cas d’infection.

Lorsque l’on s’éloigne de l’équilibre physiologique, la condition humide dénote deux tendances principales :

  • Un excès de sécrétions. Exemples :
    • Un eczéma suintant
    • Une plaie qui suppure
    • Une hypersudation (hyperhidrose)
    • Une sinusite en phase inflammatoire, avec mucus fluide et clair
  • Une congestion, la zone ayant été enflammée, avec apport de sang et de liquides immunitaires, la congestion devenant chronique. Une congestion est normale et bienvenue en phase aiguë, mais doit être évacuée lorsqu’il y a résolution. Sinon, l’organe continue à être sur-sollicité pour une raison ou une autre.
  • Un oedème, une rétention d’eau.

La personne ou la condition bénéficiera, en général, des plantes d’énergétique asséchante.

Les Plantes Asséchantes

Energétique des plantes : asséchantes

La première catégorie est celle des plantes astringentes. Elles bloquent les échanges de liquide au niveau de la peau et des muqueuses. La sensation dès la bouche est une sensation de sécheresse. Elles permettent de limiter les exsudats localement en resserrant les tissus et en leur donnant une meilleure intégrité.

Les plantes astringentes typiques sont les suivantes :

  • Les rosaceae (Alchémille, Quintefeuille, Pimprenelle, etc)
  • L’écorce de chêne (Quercus spp.)
  • Le plantain (Plantago lanceolata, P. major)
  • L’hamamelis (Hamamelis virginiana)

La deuxième catégorie est celle des plantes diurétiques. En effet, lorsqu’il y a rétention de fluides et oedemes, les diurétiques vont assécher la condition d’une manière directe et évidente, en nous faisant éliminer notre eau au travers des reins.

  • Feuille de pissenlit (Taraxacum officinale)
  • Chicorée (Cichorium intybus)
  • Ortie (Urtica dioica, U. urens)

C’est pour cela que la personne ayant une constitution plutôt sèche supporte mal les diurétiques. Les dépuratives sont en majorité diurétiques, et sont donc asséchantes.


Exemples

Voici deux exemples simples pour mieux comprendre les associations, avec utilisation des plantes d’une manière globale, pour aider la personne à surmonter une période difficile.

Une personne de constitution plutôt frêle, froide et sèche à besoin de faire une cure dépurative. Les plantes dépuratives sont en général de nature froide (amères) et asséchantes (diurétiques), et vont donc aggraver la situation. On peut alors soit choisir une dépurative réchauffante (le romarin par exemple), soit équilibrer racine de pissenlit avec racine de réglisse, la réglisse étant humidifiante et légèrement réchauffante. D’un point de vue physiologique, la réglisse va s’opposer à la perte de sodium au niveau des reins, et va donc contrer la fuite de liquides.

Une personne de constitution plutôt chaude traverse une période de stress chronique avec épuisement physique et a besoin de l’aide d’une plant adaptogène. Le choix classique du Ginseng (le rouge en particulier) n’est pas judicieux, car beaucoup trop chaud. Le choix d’une adaptogène de tempérament neutre, de type Eleutherocoque (Eleutherococcus senticosus), ou plutôt rafraichissant de type Codonopsis (Codonopsis pilosula) est de rigueur.

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98 réponses

  1. Bonjour , je fais de la rétention d’eau ( bas du corps uniquement, cellulite hormonale ) en ayant une constitution frêle , froide et sèche , je ne sais donc pas quelle(s) plante(s) pourrai je infuser svp ? Moi qui raffole de réglisse , il vaut mieux que j’arrête 😉 … Merci !

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