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Herbalisme au Royaume-Uni : interview de Sabrina Biscardi : (abonnez-vous au podcast ici)
Herbalisme au Royaume-Uni : je suis aujourd’hui avec Sabrina Biscardi. Sabrina est herbaliste, elle a étudié et pratiqué quasiment dix ans en Angleterre, donc le terme, si je le prononce bien, c’est « herbalist ». Elle a aussi étudié avec le docteur Lapraz en endobiogénie. Elle est actuellement en France et on va parler de tout le contexte juridique en Angleterre, la pratique du métier en Angleterre, parce que c’est quelque chose qu’elle connaît bien. C’est vrai que c’est un moment de notre histoire où on essaie de réfléchir à la manière d’organiser toutes nos filières de métiers. Il y a aussi des projets politiques qui sont en train de se dérouler. Comment se positionner de ce point de vue ? Je pense qu’il est toujours bon d’aller voir ce qui se fait dans d’autres pays, voir ce qui a fonctionné ou pas. C’est le contexte de notre discussion aujourd’hui avec Sabrina (vous pouvez retrouver la biographie, le contact et les activités de Sabrina sur son blog : About Sabrina - Terra Sacra ).
Sabrina, bonjour, bienvenue.
Bonjour Christophe, merci de m’accueillir.
C’est un plaisir. Je voulais qu’on démarre l’histoire de l’Herbalisme en Angleterre, avec un roi un petit peu particulier. C’est vrai que chaque fois qu’on parle d’Herbalisme, on parle d'Henri VIII, dans les livres, souvent, on voit ça, comme un roi emblématique pour la cause de l’Herbalisme en Angleterre. C’est quoi l’histoire derrière Henri VIII et pourquoi il a été aussi connu dans nos métiers ?
Il y a le mythe et peut-être le contexte de la vraie histoire, c’est-à-dire l’histoire politique. Le mythe, c’est qu’Henri VIII lui-même, était herbaliste, avait des connaissances en plantes, il y croyait énormément, tandis qu’il n’avait pas les mêmes sentiments vis-à-vis de nouvelles professions/de nouveaux métiers, qui arrivaient à ce moment-là, des chirurgiens, ceux qui allaient devenir des médecins par la suite, dans l’histoire. La mythologie dit, qu’étant donné qu’il ne voulait pas se faire soigner par ces personnes. Il voulait protéger les herbalistes qui avaient des connaissances en botanique, qui étaient des herboristes botaniques et il a fait cette déclaration afin de protéger les herbalistes dans le futur. Ça, c’est la mythologie. Au niveau du contexte politique, à ce moment-là, il y avait, apparemment, de ce que je m’en rappelle des cours d’histoire, ces différentes professions à proliférer. Il y avait des chirurgiens, des médecins, les apothicaires et les herbalistes, qui étaient plus liés au côté botanique. Le problème, c’est qu’à ce moment-là, il y a eu des sortes de paiements un peu comme les notaires en France, c’est-à-dire une sorte de droit d’accès, afin de pouvoir soigner ou utiliser, des soins qui comportaient aussi des plantes et c’étaient les chirurgiens, les médecins, parce qu’ils avaient fait de longues études dans les universités. Sauf que ces études, correspondaient de moins en moins à une connaissance en botanique, mais ce sont eux qui commençaient à avoir le monopole. Henri VIII a voulu protéger les peuples, les gens moins riches, parce que ça coûtait cher d’aller voir ces chirurgiens ou ces médecins et il a également voulu protéger la connaissance botanique, les gens qui savaient vraiment utiliser les plantes. Voilà pourquoi apparemment.
Il a passé la fameuse charte herbalistes.
Tout à fait.
On en parle toujours aujourd’hui. J’ai cru comprendre que lui-même, préparait beaucoup, fabriquait, transformait des plantes et qu’il avait une liste de praticiens à sa disposition. Parce que ce Monsieur était apparemment un chaud lapin et qu’il avait certaines maladies, que nous ne nommerons pas aujourd’hui, mais qui demandaient pas mal de préparations, d’onguents, de crèmes.
Surtout des onguents, des baumes, des crèmes, etc.
D’accord. Pour application locale, je n’en dirais pas plus. Je vais rentrer dans l’organisation en Angleterre et tu vas nous aider à comprendre le métier. Parle-nous de l’association nationale de l’herbalisme médical, qu’on appelait à l’époque « NAMH », fondée en 1864, c’est assez vieux, qui plus tard, va devenir l’institut national de l’herbalisme médical (NIMH), toujours d’actualité aujourd’hui et qui représente le métier d’herbaliste.
Oui. C’est une des associations de supervision, c’est la plus grande et la plus ancienne. Il y en a d’autres, il y a CPP, AMH, etc. Mais NIMH, c’est la plus ancienne et la plus grande, celle qui regroupe le plus grand nombre de « medical herbalists », d’herbalistes. Nous, on s’appelle « Herbalistes médicaux », on a le droit d’utiliser ce terme en Angleterre.
Mon titre aux États-Unis, c’était « herbaliste clinicien », on avait le droit d’utiliser ce terme aux États-Unis. Ces fondations/associations, c’est quoi leur rôle exactement ? Est-ce que c’est de protéger le métier ? De le faire reconnaître aussi ?
Oui, c’est de protéger le métier. De protéger aussi le consommateur, parce que nous sommes supervisés par cette association, mais c’est aussi une association volontaire, dans le sens où on est membre volontaire. On peut autant être membre du NIMH que d’être membre du CPP par exemple, mais ça donne une protection. Une protection à l’herbaliste et une protection vis-à-vis du consommateur, parce que nous avons des systèmes en place, par exemple ce qu’on appelle des « red flags system » et « yellow flags system », des adverse events.
Un genre de cartons rouges ?
Un genre de cartons rouges, oui, sauf que c’est pour faire du reporting lorsqu’il y a un problème. Si par exemple, on donne quelque chose à un patient et que ce patient a une réaction allergique, on va faire un reporting. Ils vont voir ce qui s’est passé, ils vont essayer de faire une enquête et voir si c’est lié à la plante, si c’est lié à une négligence du côté de l’herbaliste ou à autre chose. C’est un système de supervision, de protection de nos droits et de la profession. Ça sert aussi en marketing. Par exemple, on fait de grandes campagnes depuis quelques années pour nous faire connaître auprès du public, pour qu’il sache ce que l’on fait exactement, donc, il y a des publicités. Là, par exemple, c’est le mois de la ménopause, donc on va faire des interventions avec l’appui de NIMH, des campagnes de publicité, ce genre de choses.
Je connais un petit peu la guilde des herboristes du Québec. J’avais invité Caroline Gagnon qui nous en avait parlé, je connais la guilde Américaine. Est-ce que NIMH, ça pourrait être comparé à ces guildes dans les rôles et les responsabilités ?
Oui.
Je vais revenir sur ce système de couleurs rouge et jaune. Par exemple, si tu me suis, je suis ton client et tu me recommandes une tisane de camomille matricaire, je fais une réaction allergique. Est-ce que ça, ça va être soumis à NIMH, qui va garder une trace ?
Oui. Moi, en tant qu’herbaliste membre de NIMH, je vais faire un retour à NIMH, sur le fait qu’il y a eu une réaction par rapport à cette plante. Je vais aussi peut-être faire une enquête pour voir par rapport à la source du produit. On a nos dispensaires en Angleterre, on a le droit d’avoir nos dispensaires et nous sommes les seuls qui pouvons faire des mélanges de plantes, ce n’est pas quelque chose qui se fait en pharmacie là-bas. Donc, on va remonter jusqu’au fournisseur, s’il n’est pas herbaliste, mais cultivateur, on va remonter jusqu’à la source. On va voir à quel niveau il y a un problème, si ce n’est pas vraiment de la camomille, etc. Ensuite, on va faire un suivi pour NIMH qui va garder des traces, on va chercher une solution au problème.
Je vais faire un petit peu l’avocat du diable ici, si tu me permets. D’abord, c’est un système qui est volontaire, je suppose ? Tu n’es pas obligée de le faire.
Oui.
C’est le praticien qui a conseillé qui va aussi faire l’enquête.
Ça peut l’être. Ça peut être aussi le patient qui se dirige directement vers la NIMH.
D’accord. C’est la NIMH qui va prendre la responsabilité d’aller faire la petite enquête.
Oui.
Puisque le patient va rentrer en contact avec toi aussi, je suppose.
Oui, tout à fait.
Je joue un petit peu l’avocat du diable, mais je suis de ceux qui croient que les professions peuvent s’organiser elles-mêmes et que les représentants de la profession, sont souvent les meilleurs défenseurs de la qualité, parce qu’on a tous intérêt, à placer la barre le plus haut possible pour nos métiers.
Tout à fait.
On n’a parfois pas nécessairement besoin de se faire réguler par des instances. Tout ça, c’est géré au niveau de NIMH, du coup, aujourd’hui, vous devez avoir une base de données de tout ce qui a pu se passer comme réactions indésirables.
On a une base de données, mais elle est très petite, il n’y a pas grand-chose.
D’accord. Donc, déjà, un message que l’on peut faire passer à ceux qui nous écoutent, c’est que les réactions indésirables arrivent somme toute, d’une manière assez rare. Et on en discutait avant de démarrer cette interview, quand ça arrive, c’est que par exemple, on a des produits qui peuvent être un petit peu douteux.
Tout à fait. À ma connaissance, à chaque fois qu’il y a eu un problème, déjà, ça ne s’est pas passé avec NIMH, c’était un problème en dehors, un problème grand public, rien à voir avec aucun herbaliste médical en Angleterre, que je sache en tout cas. Ça a toujours été dû à la source de la plante, qui était une plante altérée ou qui n’était pas la bonne plante. Soit la plante était mauvaise, soit, à l’intérieur d’un mélange, il y avait des plantes mauvaises.
Ou mal identifiées peut-être.
Mal identifiées tout à fait. En plus de ça, dans les cas à ma connaissance, c’était des plantes provenant hors de l’Union européenne « over the counter », des produits vendus au grand public, pour lesquels il n’y avait pas de règlementation au niveau de la source. Ce qui est intéressant lorsqu’on voit à quel niveau, nous, en tant que professionnel, on doit prendre des mesures par rapport à la source du produit. On peut acheter des produits sur Internet maintenant, ça se fait de plus en plus, et même certains produits dans des grands magasins. Ils ne demandent pas la même rigueur.
D’accord. À ta connaissance, lorsque l’herbaliste formule, fait ses mélanges, prépare les produits qu’il délivre, lorsque c’est lui qui est responsable, il n’y a pas de problématiques connues dans vos bases de données ?
Non.
D’accord.
Pas de problématiques même au niveau du case law, de la jurisprudence, qui existe en Angleterre pour l’instant.
Toi, quand tu pratiquais en Angleterre, tu étais herbaliste médicale, c’est ton titre, tu as étudié en Angleterre, c’est comme ça que tu as obtenu ce titre. Est-ce que c’est un titre qui est reconnu par l’état ?
C’est compliqué, oui et non. Officiellement, ce n’est pas une profession qui est reconnue et réglementée, mais elle a le droit d’exister, on a le droit de pratiquer.
Ça, c’est bizarre comme statut, parce que ce n’est pas reconnu, mais il y a un droit de pratique. Ça existe chez nous aussi. Je ne suis pas un expert en législation, mais c’est un peu ambivalent.
Déjà, notre système est différent du système français. On est dans un système de common law, ça existe aux États-Unis d’une manière différente du droit civil qui vient du code napoléonien. Ce sont deux systèmes différents. La loi et les lois, se développent de façon générale et après, il y a des lois spécifiques qui peuvent s’appliquer et sauf si elles disent qu’elles interdisent une activité, elles ne vont pas interdire ce qui existe déjà. Les herbalistes ont une très grande tradition en Angleterre, au fur et à mesure des années, ils se sont organisés, ils ont eu des statuts différents notamment avec la NAMH qui est devenue la NIMH par la suite. Donc, on a le droit d’exister, de pratiquer, mais on n’est pas règlementés. On est règlementés par nous-mêmes, c’est-à-dire à travers ces associations.
Donc, si je fais un parallèle avec le système français, je sais que tu aimes expliquer que ce n’est pas pareil, mais si j’essaye, tu ne fais pas partie de ce que nous, on appelle les professionnels de la santé. En revanche, tu as une certaine protection, tu as le droit d’exercer ton métier qui est reconnu par la loi, mais pas par les instances de santé du pays. C’est quelque chose comme ça ?
Je dirais, pas nécessairement, parce qu’on n’a pas de restrictions par rapport au fait d’être une profession de santé. On a le droit d’être une profession de santé. Nous, déjà, c’est un diplôme universitaire de quatre ans, l’équivalent, je ne sais pas, d’une maîtrise en France. On fait aussi en général, jusqu’à un an de stage en hôpital ou en clinique spécialisée, donc on a un diplôme scientifique, parce que c’est scientifique, en médecine naturelle (herbal medicine/médecine herbaliste). C’est reconnu en tant que diplôme, c’est un diplôme scientifique qui est reconnu, on a le droit de travailler dans les hôpitaux, on a le droit de travailler dans les cabinets NHS du système médical social, même si la majorité d’entre nous travaille à son compte en tant que privé. Par exemple, on a le droit de diagnostic.
D’accord, vous avez le droit au diagnostic.
Oui, on a le droit de diagnostiquer avec certaines exceptions. Par exemple, on n’a pas le droit de soigner directement le cancer, de dire que l’on va soigner le cancer. Par contre, on a le droit de faire des soins en compléments de ceux pour le cancer. On peut par exemple travailler le système immunitaire d’un patient qui a le cancer, à côté d’un traitement conventionnel. On n’a pas le droit de dire qu’on soigne des infections sexuellement transmissibles, mais on le fait en soignant le terrain de la personne. On a quelques exceptions, mais c’est plus par rapport à ce que l’on a le droit de dire plutôt qu’à la façon dont on pratique. On est quand même considérés profession de santé, mais on ne fait pas partie de certaines professions qui sont règlementées comme les médecins ou les ostéopathes. Donc, c’est différent de la situation en France, je pense.
Oui, vous avez beaucoup plus de droits de professer et d’exister. J’avais une question, mais tu y a quasiment répondu c’était, si la profession n’est pas règlementée, comment on s’assure qu’il n’y ait pas de dérives, mais au travers de tes explications, on voit que déjà, les études et le diplôme, requièrent pas mal d’investissement en temps, ce sont quatre années d’études, qu’on apprend une partie des sciences médicales vu qu’on a le droit de diagnostiquer. Donc, la qualité des écoles, des études, fait aussi qu’automatiquement, il y a une certaine qualité du praticien.
Tout à fait. En sachant qu’il y a eu une poussée vers la règlementation en Angleterre, je vais t’en parler tout à l’heure. À un moment donné, les herbalistes se sont dit, notre situation est un peu entre deux systèmes, on n’est pas vraiment dedans, on n’est pas vraiment en dehors. Est-ce que ça ne vaut pas la peine d’être règlementés et de faire partie des professions qui sont de santé, mais qui sont règlementées ? Il y a eu une poussée, il y a « the European Herbal and Traditional Medicine Practitioners Association », qui a été développée. Une autre association qui regroupait d’autres métiers semblables en Europe, avec le but d’essayer de se faire réglementer au Royaume-Uni. Ils ont fait énormément de travail. Ils ont fait du lobbying auprès du gouvernement. Ils ont même réussi à avoir un comité du gouvernement, qui a étudié la question. Ils ont sorti un rapport, je pense que c’était vers 2014-2015, parce que c’était l’époque où je commençais à pratiquer. Le gouvernement a dit, au vu de la jurisprudence, au vu de notre propre système d’autoréglementation, que le consommateur n’était pas exposé à un risque important et que par conséquent, il ne voyait pas le besoin de réguler la profession directement. Le problème, c’est que ça s’est fait en interne, mais il y a eu des divergences et il y a eu une fissure entre NIMH et cette autre association qui regroupait d’autres associations comme CPP par exemple.
J’ai une question. Vous aviez déjà énormément de droits, ça vous aurait apporté quoi d’être formellement et pleinement reconnus par le système ? Plus de droits encore ?
Pas nécessairement. Moi, je suis de celles, d’autant plus que j’étais avocate avant d’être herbaliste, qui n’aimaient pas l’idée de règlementation, parce que ce qu’ils avaient déjà prévu, c’était une supervision par des professions qui ne connaissaient pas l’herbalisme, par exemple, des médecins, même si ce n’était pas l’ordre des médecins, ça aurait été quelque chose de différent. Nous, on soigne la personne et non la condition, on soigne le terrain, on ne soigne pas la pathologie, donc on a une approche qui est très différente et qui n’est pas nécessairement compréhensible, dans le contexte de la médecine conventionnelle actuelle. Maintenant, un peu plus avec les médecines intégratives comme (the functional medicine) la médecine fonctionnelle par exemple ou l’endobiogénie ici, en France, mais c’est différent. On ne va pas par exemple, assigner une plante pour une condition. Bien sûr, il y a des plantes qui sont mieux pour certaines choses, mais ça va être par rapport à la personne, à l’individu, donc il y a eu une sorte de fissure. Ceux qui cherchaient à être règlementés, ce qu’ils cherchaient vraiment, c’était une sécurité. C’est-à-dire qu’on est vraiment dans le système. Par exemple, il y a eu la directive européenne sur les plantes médicinales, ça a fait très peur aux herbalistes au Royaume-Uni et en Irlande, parce que ça limitait les plantes, d’autant plus que c’étaient des plantes d’une pharmacopée européenne. Nous, en Angleterre, on a une pharmacopée qui comprend des plantes américaines, des plantes ayurvédiques, des plantes de la tradition chinoise, à cause, en grande partie, du colonialisme, de l’histoire coloniale britannique, mais qui font partie de la pharmacopée, donc on avait peur tout d’un coup, d’être limités. Et en fait, non, parce que le gouvernement a pris des mesures pour nous protéger à cause du public, il y a eu une très grande poussée de la part du public pour protéger les herbalistes. Mais c’est le genre de peur qui a fait que cette partie des personnes, voulait être règlementée. Ils se disaient, on est dans le système, ils ne peuvent pas nous sortir. Sauf qu’il y a un très grand risque qu’ils nous enlèvent des plantes, parce que ce sont des plantes que ces personnes ne connaissent pas vraiment, n’utilisent pas, qui ne sont pas scientifiquement recherchées, etc.
D’ailleurs, ouvrons une parenthèse, parce que je pense que ça va intéresser ceux qui nous écoutent, vous avez le droit de manipuler des plantes. Chez nous, même pas on n’imaginerait ça. Donne nous par exemple, des noms de plantes que vous pouvez utiliser dans votre pratique.
En tant qu’herbaliste médical, il y a une pharmacopée énorme, on étudie plus de 500 plantes juste à la fac. Pour vous donner une idée de la différence entre un naturopathe ou même un médecin, intéressé par les plantes, qui va peut-être utiliser une cinquantaine de plantes et encore, des plantes connues, le ginkgo, le curcuma, des choses dans ce genre. En plus, en tant qu’herbaliste, on a des plantes spéciales, on appelle ça des « Schedule 3 ou Schedule 20 », parce qu’elles font partie d’une législation sur l’utilisation de plantes qui peuvent être vénéneuses. Ça comprend par exemple le datura, ça peut comprendre l’éphédra, le pied-d’alouette, le muguet. Ce sont des plantes qui lorsqu’on ne sait pas les utiliser, peuvent être très dangereuses.
Tu prends la datura, on se dit qu’il y a bien dû y avoir des accidents quelque part.
Ben non. Déjà, on est limités par rapport au dosage et on est limités aussi par rapport à la dilution. On a certaines normes et par exemple, quand on l’a dans notre dispensaire, il faut qu’elle soit fermée à clef. Ce sont des plantes qui doivent être accessibles seulement à l’herbaliste.
Vous avez des contrôles parfois ?
On peut avoir des contrôles, mais les contrôles principaux ne sont pas par rapport à ces plantes, c’est plus par rapport à l’utilisation de l’alcool, parce qu’on a le droit d’utiliser l’alcool pour fabriquer nos propres teintures mères par exemple. Donc on a le droit d’avoir une licence pour l’alcool en tant qu’herbaliste.
Je reviens sur un point dont tu nous as parlé tout à l’heure, tu nous a dit « Le public nous a soutenus à l’époque de la directive européenne ».
Tout à fait.
Qu’est-ce qu’ils ont fait ? Comment le public vous a soutenus ? Est-ce qu’il y a eu des pétitions ? Comment est-ce que le gouvernement a eu ouïe dire de ce que le public voulait faire ?
Les associations comme EHTMP et NIMH, on fait des campagnes et il y a eu des pétitions, des lettres écrites, donc ça a été géré par les associations.
Du coup, après, les lettres ont été envoyées aux MPS, aux membres du parlement ?
Oui et il y a des MPS qui nous soutiennent depuis très longtemps, parce qu’eux-mêmes ont recours aux herbalistes pour leurs soins.
Donc il y a un bon soutien au niveau des politiciens pour la cause ?
Oui, il y en a certains. Je ne dirais pas que c’est quelque chose de super reconnu, mais il y en a quelques-uns qui connaissent bien le métier.
Maintenant que tu nous as expliqué tous les droits des herbalistes Anglais, il y en a pas mal par rapport à ici, est-ce que tu pourrais nous décrire comment se déroulerait une consultation typique ? Quelqu’un vient te consulter de A à Z, avec quoi il repart ?
Un patient va se présenter, on va prendre rendez-vous. Moi, personnellement, je donne un questionnaire en amont, que le patient va me ramener. Pardon, je dis patient, parce que nous, on peut dire patient là-bas. Par exemple, chez moi, à Londres, avant de revenir ici, j’avais mon dispensaire dans ma salle de consultation, il y avait les deux ensemble.
C’est quoi un dispensaire pour ceux qui nous écoutent ?
Un dispensaire, c’est un énorme placard plein de plantes. J’utilise surtout des teintures mères ou des teintures, mais j’avais aussi des plantes en tisanes, des capsules, des poudres, ça pouvait être presque n’importe quelle forme. J’ai aussi utilisé un produit qui était fabriqué ici, en France qui s’appelle « les microsphères ». J’ai tout ça chez moi, ça prend énormément de place. J’ai aussi une table d’auscultation comme chez les médecins pour faire un examen clinique. Le patient va venir chez moi, le premier rendez-vous dure entre une heure et demi et deux heures. On va revoir tout l’historique médical du patient, moi, je le fait de façon endobiogénique, c’est-à-dire de manière chronologique. Ce n’est pas le cas de tout le monde, mais étant donné que j’ai étudié l’endobiogénie pendant huit ans, je suis très axée sur leur façon de faire. On va revoir ça, on va revoir les systèmes. Ensuite, je vais faire un examen clinique, je vais revoir le patient comme le ferait ou comme sont censés faire les médecins peut-être. D’ailleurs, on a fait le même examen que les médecins pour le diagnostic physique, l’examen clinique en Angleterre. Ensuite, je vais établir avec le patient, une stratégie par rapport à la priorité de santé et je vais lui faire une préparation.
C’est toi qui prépares les préparations ?
C’est moi qui prépare directement. Soit, ils ressortent avec, soit, je leur envoie par La Poste et ils la reçoivent quelques jours plus tard. C’est un mélange fait particulièrement pour une personne en prenant en compte son terrain, l’examen clinique, l’historique médical du patient, ses propres priorités. On va revoir tous les antécédents de santé, on va essayer d’établir des priorités et les plantes vont s’axer vers ces priorités. En général, je revois un patient trois à quatre semaines après qu’il ait commencé à prendre les plantes. À ce moment-là, durant ce premier rendez-vous de suivi, je vais revoir leur diète, leur régime alimentaire. Je le fais normalement la première fois, sauf que souvent, je n’ai pas assez de temps, parce que ça prend du temps de bien connaître la personne. On va regarder la façon de manger, s’ils prennent des compléments alimentaires. Suite à ce rendez-vous, on va voir aussi comment ils s’adaptent aux plantes, s’ils commencent à avoir des réactions ou non, à ressentir des choses, des différences. Ensuite, je vais établir un régime alimentaire ou des changements d’hygiène de vie et continuer avec les plantes.
Tout ça va se dérouler sur plusieurs mois.
Oui, parfois, plusieurs années.
Parfois plusieurs années. Donc, on achète une consultation, un service, on achète aussi un produit.
Oui.
Quasiment tous les herbalistes en Angleterre ont un apothicaire. Sur dix herbalistes, tu dirais que combien ont un apothicaire et vendent des plantes avec ?
Tous ou presque tous.
Parce que c’est le modèle accepté ? Parce que vous avez été formés pour ça ? Ça a toujours été comme ça ?
Bien sûr, on a fait de la pharmacie, on a fait de la phytopharmacie, on a fait des études de préparation. On peut faire nous-mêmes nos propres capsules si on veut, on a tous, les machines pour faire les capsules. Il y a ceux qui vont produire leurs propres teintures, leurs propres plantes et ceux comme moi. Moi, je suis plutôt clinicienne donc je vais me fournir chez des fournisseurs spécialisés qui ne vendent pas au grand public, qui vendent seulement aux professionnels de santé, surtout les herbalistes.
Qui ont des bonbonnes de plusieurs litres de telle ou telle teinture, pour faire après tes mélanges.
Tout à fait, voilà que je mets dans mes placards.
C’est quoi qui fait la différence entre quelqu’un comme toi et quelqu’un qui aurait une petite boutique de plantes ? On commence à avoir du mal à voir la limite. Toi, tu es surtout clinicienne et secondairement, tu fournis les plantes, alors qu’une boutique est principalement vendeuse de plantes, mais elle va aussi faire un petit peu de conseil, parce que c’est une valeur ajoutée.
Il n’y a pas de différences, ça dépend juste de la façon dont souhaite pratiquer l’herbaliste. La majorité des herbalistes que je connais en Angleterre ou en Irlande, parce qu’en Irlande, c’est le même modèle, qui ont des boutiques, font du conseil aussi. Ils font des consultations, ils vont préparer leurs produits, mais ils vendent aussi peut-être par exemple des mélanges immunitaires ou des tisanes déjà préparées. Si on est grand public, qu’on rentre dans la boutique et qu’on dit « Je commence à sentir une petite grippe qui arrive, est-ce que vous pouvez me donner quelque chose ? », on va vous servir quelque chose.
Donc, quand tu rentres dans une boutique en Angleterre, tu peux avoir le conseil rapide, parce que tu n’as pas le temps, mais tu as aussi une pièce dans la boutique où tu vas pouvoir avoir une consultation avec un herbaliste médical qui va offrir un service comme le tiens ?
Tout à fait, oui.
Et après, repartir avec tes produits.
Tout à fait.
C’est intéressant.
C’est le concept des apothicaires d’origine, ceux qui vendaient des plantes.
D’accord. Pour pouvoir vendre un produit en Angleterre, est-ce qu’il faut faire un dossier aussi épais qu’un ouvrage en trois tomes ? Est-ce que c’est très cher de faire ce type de dossier ou c’est plus facile que ça ?
C’est beaucoup plus facile si on est herbaliste. La chose qu’il faut faire, c’est une consultation, mais la consultation peut être de deux ou trois minutes, s’il y a quelqu’un qui vient dans ta boutique, qui te dit « J’ai mal à la gorge, est-ce que vous pouvez me faire une préparation ou est-ce que je peux acheter cette préparation ? » Ça, c’est dans ce contexte. C’est aussi dans le contexte de la vente en ligne si on est herbaliste, parce qu’il y en a certains qui vendent leurs produits en ligne.
Comment ils font leur conseil du coup ?
Par Internet. Qu’est-ce qui serait pas mal pour moi à prendre ?
Ça peut être un formulaire de contact, j’envoie un message « J’ai tendance à attraper tout ce qui traîne l’hiver, mon immunité est faible, qu’est-ce que vous me recommandez ? ».
Tout à fait.
Et vu que là, un conseil a été établi, dans ce cas, la vente est autorisée ? La vente d’une large gamme de produits sans soumettre un dossier, faire la toxicologie, sans faire tout ça.
Tout à fait.
Sachant que ce sont des plantes qui ont été largement établies dans la tradition, ce ne sont pas des plantes sorties de n’importe où.
Oui tout à fait et si on vend sur un marché ou dans un festival, là, par contre, il y a peut-être des permissions d’hygiène qui sont demandées, mais c’est par rapport à la préparation des produits. C’est un certificat d’hygiène qui est relativement facile à obtenir, mais il n’y a pas d’autres choses. Par contre, la demande par rapport à un gros dossier, ça se fait dans le cadre, par exemple, un herbaliste qui souhaiterait faire un produit, pour le vendre au grand public, dans d’autres boutiques ou dans des grands magasins. Il veut faire une gamme de produits botaniques par exemple ou de produits pour l’immunité, à partir du moment où ils vont mettre un langage médical dessus, il faut faire un dossier auprès de MHRA , l’organisme de l’état, qui surveille tout ça.
L’organisme du médicament anglais.
Voilà. C’est ce contexte très particulier et parfois, on n’a même pas besoin de passer par eux. Parce que si on n’utilise pas des terminologies médicales, que par exemple, c’est une gamme pour déstresser ou se relaxer et qu’on ne met rien de plus, on peut la sortir en mettant « complément alimentaire », ce qui requiert beaucoup moins de dossiers. C’est vraiment dans le cadre où on vend un produit en tant que médicament.
Et sans le conseil personnalisé qui va avec, parce que dès qu’il y a conseil personnalisé, même si c’est un petit conseil rapide, là, du coup, il y a beaucoup plus de flexibilité pour la vente.
Tout à fait.
On va changer de sujet, je voulais qu’on parle des influences qui ont permis à l’Herbalisme Britannique, de devenir ce qu’il est aujourd’hui, c’est vrai qu’ici, on a du mal à comprendre. Moi, je comprends, parce que j’ai vécu pas mal de temps aux États-Unis et c’est pareil là-bas. Tu as une influence médecine ayurvédique, médecine chinoise, avec tout ce melting-pot de cultures et du coup, ça fait des courants de pratiques qui peuvent paraître un petit peu bizarres, parfois bâtardes même, parce que ce n’est pas de la médecine chinoise pure, de la médecine ayurvédique pure ou de la médecine occidentale pure, c’est parfois un mélange. Est-ce que c’est pareil chez vous, en Angleterre ?
Oui, il y a énormément d’influences. En 1830, 1840, il y a eu des Américains qui sont arrivés en Angleterre. Il y a aussi des Anglais qui sont partis aux États-Unis et qui ont eu énormément d’influence des autochtones là-bas. Pareil avec les Américains qui étaient là-bas. Donc, il y a eu beaucoup de plantes et de connaissances botaniques, qui venaient de personnes qui étaient là avant. Ces Américains sont revenus, ces Anglais sont revenus en Angleterre, et ils ont influencé la pharmacopée anglaise avec ces plantes américaines. Par exemple, la Scutellaire, c’est une plante qu’on utilise énormément. L’échinacée aussi, qui vient des États-Unis ou en tout cas, de l’Amérique du Nord. C’est rentré dans la pharmacopée, parce que ces gens se sont associés aux associations botaniques, qui commençaient à voir le jour, qui sont devenues par exemple NIMH par la suite, donc il y a eu énormément d’influence. Après, il y a eu, avec la médecin ayurvédique, une influence du colonialisme en Inde, qui a fait que les plantes de l’Ayurvéda, sont aussi arrivées en Angleterre.
Oui, donc si je te parle Andrographis ça ne va pas te choquer par exemple.
Tout à fait, on l’utilise beaucoup, même le curcuma, c’est une plante indienne ayurvédique. Il y a en Angleterre aussi, les praticiens d’ayurvéda, les praticiens de TCM, de médecine chinoise traditionnelle, qui existent en parallèle et qui font leurs mélanges, par rapport à leurs traditions. Par contre, nous, en tant qu’herbalistes de la tradition occidentale, bien entendu, on a l’influence de l’Egypte, des Romains, des Grecs, des Sumériens si on va même plus loin, au niveau des plantes, mais on a aussi pris des plantes qui venaient de la Chine. Des plantes qu’on arrivait à traduire au niveau des actions, des indications, etc. dans notre pharmacopée et dans l’utilisation qu’on en fait nous, par rapport à des mélanges chinois. Par exemple, les Chinois vont peut-être faire des mélanges avec une vingtaine de plantes et ils ont des mélanges exprès pour certaines conditions. Nous, on ne fait pas la même chose, mais on va utiliser l’astragale par exemple, pas celle de Montpellier, pour nos mélanges immunitaires. Donc c’est intégré, mais toutes les plantes ne le sont pas non plus. Il y en a beaucoup, mais pas toutes et on les utilise de façons différentes. On les utilise de façon occidentale, c’est-à-dire, en prenant en compte la science qui est arrivée.
Basé sur tout ce que tu nous as décrit aujourd’hui Sabrina, j’ai l’impression que l’herbalisme en Angleterre se porte très bien, qu’il est dans une grande richesse, d’une grande ouverture, par rapport à nous. Je te vois hésiter.
J’hésite juste, parce que c’est vrai qu’on a souffert ces dernières années, de fermetures de programmes universitaires. Nous avons des influences, des personnes, qui sont vraiment contre en Angleterre et nous sommes parfois, harcelés par des groupes. Donc ce n’est pas tout joli et tout rose, on doit faire attention, mais c’est pour ça aussi qu’on essaye de se regrouper à travers ces associations qui existent. Déjà, pour que le public nous connaissent mieux et pour qu’on puisse continuer les traditions, parce que le problème avec la fermeture des cours universitaires, c’est l’avenir. Comment on va former les générations futures et de façon crédible ? Avec le même niveau de professionnalisme que ceux qui sont passés par des diplômes universitaires. On a des écoles qui se sont développées en parallèle, mais qui ne sont pas certifiées par l’état comme les diplômes universitaires comme celui que j’ai fait. Il y a aussi des apprentissages. Donc des écoles et des apprentissages, avec des élèves, comme j’ai, moi-même, je suis superviseur clinicienne pour certains étudiants de certaines écoles. On essaye de les faire intervenir dans nos cliniques, ça fait partie de leur apprentissage, mais malheureusement, le programme universitaire que j’ai fait, moi, est fermé.
Pourquoi, ça a été fermé ?
À cause de la politique et de l’argent soit disant. Soit disant, c’était l’argent, mais après, il y avait un intérêt, c’est-à-dire qu’ils avaient pas mal de demandes d’élèves et ils disaient que ce n’était pas le cas, mais nous, on voyait que ce n’était pas vrai.
La raison officielle, ça a été, on n’a pas assez de demandes pour faire notre programme, donc ce n’est pas viable financièrement ?
Ce n’est pas viable financièrement pour l’université.
Tu penses qu’il y a eu une décision politique derrière ?
Oui.
Ce n’était plus politiquement correct de former des herbalistes dans ces universités, quelque chose comme ça ?
Voilà, quelque chose dans ce genre.
Sur des pressions de certains groupes probablement.
Oui.
Le conseil pour nous, en France, qui commençons à peine à nous organiser ? Bien sûr, on a plusieurs objectifs :
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c’est de protéger le consommateur ;
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c’est de rassurer nos instances gouvernementales ;
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c’est de bien se former et de mettre la barre le plus haut possible pour la pratique de notre métier.
On a l’impression qu’on arrive à bouger d’une manière assez rapide, la profession elle-même, s’organise et s’auto-régule, du moins, dans une première étape. Et j’ai envie de dire, ce sont souvent les gens du métier qui défendent le mieux leur métier, et qui sont les plus à même, de placer la barre le plus haut possible pour montrer ce dont on est capables.
Je suis d’accord avec ça et je pense que c’est ce qu’on essaye de faire nous, en Angleterre, avec les associations, on met la barre très haut. On travaille avec les médecins aussi. Par exemple, on invite des médecins à venir à nos réunions annuelles, on essaye de leur prouver les bienfaits de travailler à leurs côtés. De plus en plus de médecins s’ouvrent petit à petit. Il y a eu beaucoup d’influence par la médecine fonctionnelle, qui a fait que les médecins s’intéressaient plus aux plantes. Il y a aussi des recherches qui ont été faites, même si nous, on pense que la meilleure preuve, c’est la pratique, les preuves empiriques de ce que l’on voit en clinique. Pareil, NIMH a des bases de données, on essaye de regrouper tous les cas pratiques, surtout lorsque ce sont des conditions compliquées, afin d’établir une base de preuves, qui est différente d’une preuve faite comme de la médecine conventionnelle, parce que la philosophie, comme je disais tout à l’heure, n’est pas la même. On ne va pas donner le même produit à vingt ou trente personnes différentes, qui ont la même pathologie. On fait du personnalisé, on fait de la médecine de terrain. Ce n’est pas seulement le pathogène, c’est le terrain aussi. Peut-être qu’on va retrouver certaines plantes qui sont les mêmes, mais ça va être propre à cette personne. Comment on fait pour prouver ça de façon scientifique ? Surtout qu’on est basés, nous, sur le totum de la plante, on va se baser sur tous les composants chimiques de la plante qui ont des effets, pas seulement sur un agent, qui est l’agent actif dans la plante. On a par exemple des agents qui vont amoindrir, estomper, les effets secondaires. Tout ça, on le prend en compte et dans les tests cliniques qui existent aujourd’hui, sur des médicaments de synthèse, c’est autre chose, on ne fait pas ça.
Bien sûr. Prouver l’efficacité, se fera plus au travers de très nombreuses études de cas qu’on va répertorier, plus que par une étude en double, aveugle, avec placebos.
Voilà.
Parce qu’on est tous différents.
Et on a la synergie, le concept de synergie entre plusieurs plantes par exemple.
Ouais. Le message très fort pour nous, c’est de se rassembler, de sortir la tête de l’eau, de s’organiser, d’avoir de fortes représentations et de parler de ce qu’on fait.
Oui et le public doit nous appuyer, c’est ce qui nous a sauvés en Angleterre contre le gouvernement, l’appui du public qui voyait les bienfaits de ce que l’on faisait. C’est important.
Sabrina, je te remercie pour tout ce partage, pour ces informations que tu nous as données.
Merci à toi.
Bon établissement chez nous, en France pour tes activités.
Merci, ce n’est pas facile.
J’espère, à bientôt.
Moi aussi, merci.
Sabrina exerce maintenant dans le Gard , pour la contacter : sabrina@terrasacra.co.uk
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NATHALIE MOREL dit
Echange très intéressant qui nous booste et nous donne de l'optimisme.
Merci pour ce partage
Claire Dufour dit
PASSIONNANT, MERCI !
Hervé GOURIOU dit
Vraiment très intéressants échanges que d'aller voir comment çà se passe dans d'autres Pays... Les explications fournies par Sabrina Biscardi sont très enrichissantes pour pouvoir comparer avec la France... et au fur et à mesure de ses commentaires et en pensant à ce qui existe en France je me suis mis à fredonner le refrain de Joe Dassin : "...qu'il est loin, qu'il est long, ton chemin Papa !...", car contrairement aux implications apparemment positives des politiciens anglais, les nôtres sont loin de s'intéresser aux Plantes médicinales et encore moins aux structures professionnelles qui pourraient les divulguer pour des soins populaires, [sauf pour ce qui concerne le Sénateur breton Joël Labbé qui anime une Commission Sénatoriale sur le développement de l'herboristerie et des plantes médicinales et des filières et métiers d'avenir qui s'y rattachent (voir son rapport : https://www.joellabbe.fr/herboristerie/). ] En tout cas il ne faut surtout pas qu'une tutelle d'Organisations comme l'Ordre des Médecins ou des Pharmaciens ait une main mise sur les phytothérapeutes, pas plus que des Organismes de l'Etat comme ANSM ou l'ANSES... Merci pour cette excellente communication
pascal27 dit
Bonjour Christophe et Sabrina
Ça fait plaisir d'entendre ce partage sur les bienfaits et pratiques reconnues des plantes hors de France. Même si comme dit Sabrina tout n'est pas tout joli et tout rose, au moins ce n’est pas interdit.
Et en France c'est pour quand cette reconnaissance et l'acceptation des pratique et conseils de ces médecines complémentaires ? Nous avons tous le devoir de faire perdurer ces connaissances pour nos générations à venir et de les pratiquer avec sérieux, communiquer !.
Merci à vous Christophe de maintenir ces méthodes de santé naturelle.
Se soigner soi-même par ces temps où le personnel soignant et le nombre de docteurs sont limités est de plus en plus important pour laisser les urgences aux urgences.
Christophe, vos billets et votre base de données sont riches en information et les formations que vous pratiquez encouragent à une autonomie de prise en charge pour notre santé. Gratitudes également à votre équipe pour le travail de communication.
Merci Sabrina de vous installer en France, je vous souhaite réussite et perspicacité. J’ai bien aimé vos mots relayés par Christophe : C’est une médecine de terrain, ce n’est pas seulement le pathogène, c’est le terrain aussi. Peut-être qu’on va retrouver certaines plantes qui sont les mêmes, mais ça va être propre à telle ou telle personne. Difficile de prouver scientifiquement quand on connaît l’importance du totum. Comment expliquer scientifiquement que certains agents vont amoindrir, estomper, les effets secondaires, et nous sommes tous différents donc nous avons de réactions différentes…
J'ajoute que : La science aime que ce soit reproductible et applicable à tous ! Avec les plantes on est dans un autre registre...
Prouver l’efficacité, se fera plus au travers de très nombreuses études de cas qu’on va répertorier, plus que par une étude en double, aveugle, avec placebos. Parce qu’on est tous différents.
J'ajoute: comme si la compréhension d'une plante ne suffisait pas, nous avons ici la synergie qui apporte sa puissance ... (passionnant)
Et on a la synergie, le concept de synergie entre plusieurs plantes par exemple. Oui Le message est très fort pour nous, c’est de se rassembler, de sortir la tête de l’eau, de s’organiser, d’avoir de fortes représentations et de parler de ce qu’on fait.
Oui et le public doit nous appuyer, c’est ce qui nous a sauvés en Angleterre contre le gouvernement, l’appui du public qui voyait les bienfaits de ce que l’on faisait. C’est important.
Namaskaram pour ces partages pleins d'avenir !
pascal
Anne-Marie dit
Super intéressant, merci! Cela faisait des années que je cherchais à comprendre les différences entre la France et le Royaume-Uni sur les herbalistes, ayant consulté des 2 cotés 🙂 J'espère qu'on arrivera à un modèle un peu similaire en France (fingers crossed).
Anne Bodin dit
Bonjour, merci pour cette interview très intéressante. Vous dites à la fin que Sabrina va s'installer en France ? Savez-vous si elle consultera en tant qu'herboriste ? Merci
sabine dit
Bonjour Anne
Sabrina est installée dans le Gard voici son adresse mail si vous désirez la contacter sabrina@terrasacra.co.uk
Anne Bodin dit
Merci de votre réponse Sabine, je vais la contacter. Bonne journée !