Laitue vireuse, laitue scariole, autres laitues sauvages : (abonnez-vous au podcast ici)
On va parler des laitues aujourd'hui, les sauvages principalement - la laitue vireuse et la laitue scariole. On va laisser l'aspect comestible de côté, et on va surtout se concentrer sur les propriétés médicinales de ces plantes.
Il est possible que vous ayez entendu des informations qui vous paraissent peut-être un peu farfelues au sujet de ces plantes. Je vais essayer de tirer tout ceci au clair en vous parlent de mon expérience et de mes recherches.
Avant de démarrer, je vous rappelle que je ne suis pas médecin, je ne suis pas pharmacien, je ne suis pas professionnel de la santé. Ceci ne se substitue pas à un conseil médical. En cas de problème de santé, allez consulter un médecin. Mon rôle ici, c'est un rôle de partage et un rôle de passeur d'information.
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Laitue vireuse et laitue scariole : un peu de botanique
Donc, on s'intéresse aux laitues aujourd'hui. Le nom latin pour le genre, c'est Lactuca. Ce nom provient de "lactis" qui veut dire lait. Ceci fait référence au latex qui s'écoule de la plante lorsqu'on la blesse. Vous avez plusieurs types de laitues qui peuvent être annuelles, bisannuelles ou vivaces.
Celle qu'on sème au jardin, c'est en général la laitue cultivée, Lactuca sativa. Mais nous aujourd'hui, on va surtout parler de 2 espèces sauvages qui sont la laitue scariole (Lactuca serriola) qui est probablement l'ancêtre des laitues cultivées, et la laitue vireuse (Lactuca virosa). Ces deux-là sont très communes dans nos campagnes, elles ne sont pas si faciles que ça à différencier lorsqu'elles sont jeunes, c'est un peu plus simple lorsqu'elles sont matures.
Pour les distinguer, vous avez plusieurs moyens de procéder. Vous pouvez regarder la couleur des akènes lorsque la plante a libéré ses graines. Les akènes de la laitue vireuse sont bruns-noirâtre à maturité, donc très foncés. Ceux de la laitue scariole sont gris-bruns à maturité, donc plus clairs.
Les feuilles caulinaires, c'est-à-dire celles qui ne sont pas au ras du sol mais plus haut sur la tige, sont plutôt vert terne pour la scariole et elles sont souvent inclinées vers le haut, dans un plan quasiment vertical et pas parallèle au sol. Ca, c'est caractéristique. Aucune odeur ne se dégage lorsque vous froissez les feuilles. La feuille est peu amère.
Pour la laitue vireuse, les feuilles caulinaires sont en général parallèles au sol et sont d'un vert plus clair, d'apparence un peu plus blanchâtre. La feuille a une odeur désagréable et elle est très amère. En général on ne la consomme pas.
Vous trouverez différentes photos et vidéos sur internet qui vous montrent la différence entre ces deux.
Dans le reste de cette discussion, on va parler de l'utilisation du latex de la plante. Je vais vous expliquer comment il était récolté à l'état frais pour en faire une préparation très spécifique que l'on ne fait plus aujourd'hui. Je vous parlerai aussi d'autres préparations, la teinture de la plante fraiche et l'infusion de la plante sèche. Mais pour l'instant, j'aimerais qu'on se concentre sur le latex.
Utilisations historiques
Pour faire mes recherches, j'ai utilisé des sources américaines et des sources françaises. Les médecins américains des années 1800 et début 1900 ont utilisé ces laitues sauvages comme médicinales. Les Français aussi, bien que les avis divergent au sujet de quelle laitue est l'espèce médicinale officielle.
La plus acceptée dans les pharmacopées, c'est la laitue vireuse. On va dire que c'est l'espèce officielle. Certains vous diront que la scariole n'est pas active ou n'a pas les mêmes propriétés. Ceci n'est pas validé par les Américains, qui considèrent que les deux ont des propriétés similaires. Pour vous citer deux auteurs de renom, Felter et Lloyd (voir les références sur mon site), on voit que la scariole serait plus puissante que la vireuse pour produire le lactucarium (ref : Lloyd et al., 1898).
Du côté français, chez Fournier, on trouve l'inverse, on nous dit que les composants actifs sont présents mais en plus faible quantité dans la laitue scariole.
Du côté des Britanniques, chez Maud Grieve, qui a produit une vraie bible des plantes au début des années 1930, on nous dit que toutes les laitues possèdent ce latex qui est si intéressant, la vireuse étant la plus puissante, suivie par les laitues suivantes dans l'ordre d'efficacité : serriola, altissima, canadensis et sativa, la laitue cultivée. Et oui, même la cultivée semble contenir des propriétés dans son latex, bien qu'on nous dise dans ces ouvrages que la domestication a fait baisser l'efficacité.
Ma conclusion, c'est qu'historiquement, c'est la vireuse qui a été la plus utilisée. Et on comprend pourquoi : on froisse les feuilles et on sent une odeur forte et un peu désagréable que les autres n'ont pas. Intuitivement, on est attiré par la force de la vireuse. Très souvent, on peut se fier à nos sens, c'est une bonne boussole. Donc historiquement, je pense qu'on s'est mis à utiliser la vireuse pour cette raison, à construire une expérience autour de son latex, et elle est devenue l'espèce médicinale officielle.
Donc à en tester une, on va tester d'abord la vireuse. En revanche, il est fort probable que la scariole et d'autres laitues sauvages à latex aient des propriétés similaires.
Lactucarium
Maintenant, on va parler de la préparation que l'on faisait à partir du latex. On parlera des propriétés plus tard.
La préparation la plus prisée s'appelait le lactucarium et c'était une préparation de latex épaissi et séché. Le produit fini, le lactucarium, se présentait sous la forme de pains de couleur brun-rougeâtre qui rappelaient un peu les pains d'opium : amers, collants et d'aspect résineux. D'ailleurs on appelait le lactucarium "opium de laitues" dans les pays anglophones.
Comment est-ce qu'on récoltait le latex ? Eh bien on attendait la floraison et on pratiquait des incisions sur la tige juste avant la floraison. On incisait à différents endroits pour récupérer le plus de latex possible. On trouve différentes descriptions du processus dans la littérature, certains imbibaient des morceaux de tissus pour ensuite aller les presser dans des récipients, ou des morceaux de coton. On revenait 15 jours plus tard sur les mêmes plantes pour faire de nouvelles incisions, et ainsi de suite pendant plusieurs mois, de juin à septembre dans certaines régions.
Ensuite soit on faisait sécher au soleil, soit on faisait évaporer au bain marie pour obtenir la fameuse pâte qui constitue le lactucarium.
Alors, si tout ceci vous semble facile, si vous vous dites "tiens, ça me parait sympathique comme activité", j'aimerais vous arrêter tout de suite. Je l'ai fait il y a très longtemps, et je ne le referai plus. Pour moi, ça ne vaut pas tout l'effort, d'engluer tout ce matériel et de passer toute cette énergie pour concentrer à l'extrême les principes de la plante.
Propriétés narcotiques
Parlons des propriétés. Celle dont on parle le plus aujourd'hui, c'est la propriété narcotique. Le terme est important ici. Dans le monde des plantes, en général on parle de plantes calmantes, de plantes sédatives. Là, on parle de plante narcotique, donc on crée un état de sédation plus fort. On parle d'engourdissement, on se sent lourd, assommé, ce qui provoque très souvent le sommeil. On pourrait aussi parler de propriétés hypnotiques ici.
On utilisait le lactucarium pour aider à gérer la douleur, en particulier lorsque la douleur empêchait la personne de dormir. On allait la sonner un peu avec le lactucarium. On le positionnait parfois comme substitut de l'opium, bien que les américains sont très clairs là-dessus, rien à voir avec l'opium d'un point de vue gestion de la douleur. On parle ici d'un effet antalgique relativement faible comparé à l'opium.
Cela ne vous surprendra pas, on utilisait la laitue vireuse pour les troubles du sommeil, spécifiquement lorsqu'il y avait surmenage intellectuel, du moins c'est ma traduction de l'anglais, et ici je pense que l'on parle du mental qui prend tellement contrôle de la situation qu'on se met dans un état de stress et qu'on a du mal à se rendormir. Je pense qu'on a tous vécu ça, on se réveille à 3h du matin, on pense à tout ce qu'on a à faire le lendemain, et 10 minutes plus tard on pourrait se lever et démarrer la journée. Lorsque ça devenait gênant pour la personne et qu'on voulait interrompre cette emprise du mental, on utilisait la laitue.
On va faire une pause et noter quelque-chose d'important ici. On n'est pas dans le subtil d'un point de vue accompagnement du système nerveux. On n'est pas dans le soutien au long terme ou dans le calmant en douceur, rien à voir avec nos traditionnelles mélisses ou matricaires ou autre. Ici, on veut une action rapide et ponctuelle. Action qui peut être utile selon le contexte. Mais ce n'est pas un travail de fond, ce n'est pas vraiment quelque chose qu'on ferait en cure par exemple. Action rapide et ponctuelle.
Mon opinion sur les propriétés hypnotiques et antalgiques
A ce stade, j'aimerais vous donner mon opinion sur ces propriétés hypnotiques et antalgiques basée sur mon expérience personnelle, et sur les données que j'ai recueillies chez mes collègues praticiens, plutôt du côté américain.
Personnellement, je n'ai jamais été impressionné par les résultats obtenus sur moi. J'ai testé des formes concentrées, je parle ici de mes propres préparations. Pas vraiment d'effet significatif.
Et puis chez d'autres personnes, il y a un effet assez marqué, certains m'ont dit qu'après avoir pris une dose il faut qu'ils aillent s'allonger quelques heures, donc un effet hypnotique significatif. Certains l'utilisent dans des formulations pour aider à gérer une douleur chronique avec de bons résultats. Et d'autres vont vous dire, comme moi, que ça ne leur fait absolument rien.
Je pense qu'il y a des personnes qui y sont sensibles, et des personnes qui n'y sont pas sensibles, tout simplement. Il doit y avoir une histoire de constituants, de présence de récepteurs. Bref, tant qu'on n'a pas testé, on ne sait pas.
Mais tester quoi ? Est-ce qu'il faut essayer de préparer le lactucarium ? Eh oui parce que lorsqu'on parle des propriétés sédatives et hypnotiques dans la tradition, dans la plupart des cas, ce sont les propriétés du lactucarium dont on parle principalement. Mais comme je vous le disais, pour préparer le lactucarium, c'est toute une histoire. et on ne le trouve certainement pas dans le commerce. Du coup, est-ce qu'on ne pourrait pas utiliser une autre forme pour la laitue vireuse ?
Laitue vireuse : teinture de plante fraîche (alcoolature)
La réponse est oui, on peut tester la macération des feuilles fraiches dans de l'alcool fort, on parle d'alcool à 96° ici, alcool que l'on ne peut pas acheter dans le commerce ici en France en tant que particulier, mais vu qu'on aime bien préparer le limoncello, on va parfois en chercher un litre ou deux du côté de la frontière italienne. On en trouve dans quasiment tous les pays frontaliers. Ceci n'est pas un encouragement à faire de la contrebande bien sûr, n'allez pas me faire dire ce que je n'ai pas dit.
Au lieu de faire le lactucarium on peut préparer un extrait liquide qui va être une double macération. On fait macérer une première fois en utilisant ma recette de la teinture de plante fraiche, on laisse macérer pendant une petite semaine. On filtre. Et on va utiliser ce liquide filtré pour faire une 2e macération, comme si c'était de l'alcool neuf. On fait ceci pour concentrer au maximum la préparation, sinon une simple macération se révèle un peu légère. Pour la plupart des plantes, on ne fera pas de double macération comme je vous ai expliqué dans mon programme Fabrication de produits à base de plantes. Mais on va faire une exception ici.
Je répète. On ramasse les feuilles fraiches idéalement juste avant la floraison. On fait une première macération pendant une semaine. On filtre, on presse et on récupère le liquide dans lequel on fait une 2e macération avec de nouvelles feuilles fraichement récoltées. On laisse encore une semaine. On filtre, on presse, et c'est prêt. Pour les quantités, on en parle dans quelques minutes.
Bon, on va laisser cette préparation de côté et on va maintenant regarder les autres propriétés mentionnées dans les ouvrages classiques.
Propriétés pulmonaires
La laitue vireuse a des propriétés calmantes sur le réflexe de toux. Donc elle agit un peu comme un antitussif. Bien sûr, le réflexe de toux, il est là pour une bonne raison, pour évacuer les déchets pulmonaires lors d'une infection ou autre. Donc il est bénéfique, on ne veut pas le bloquer.
Sauf que parfois, il est bon de le tempérer un peu. On voit dans les vieux écrits que les médecins agissaient à ce niveau pour des tuberculoses par exemple. On pourrait y voir un intérêt dans les toux sèches et irritatives aussi, les toux allergiques par exemple. Chez le docteur Leclerc on voit une utilisation chez l'enfant pour apaiser les quintes de toux de la coqueluche. Chez Fournier on parle d'asthme, de toux convulsives.
Propriétés digestives
En ce qui concerne les propriétés digestives, on trouve un bon nombre d'indications diverses et variées dans la littérature. La laitue vireuse a une composante amère. Donc vous savez ce que je vais vous dire - elle stimule les fonctions digestives et hépato-biliaires.
Et ceci se confirme dans la tradition, on voit une action sur le foie avec une utilisation dans les coliques hépatiques, la jaunisse, pour les constipations dues à une faiblesse hépato-biliaire.
Cazin, médecin de campagnes des années 1800, mentionne de bons résultats dans les gastralgies, donc douleurs vives au niveau de l'estomac. Fournier mentionne l'utilisation pour les inflammations chroniques des voies digestives. Donc en gros, si je devais résumer pour le système digestif, on l'utilisait pour des situations chroniques, inflammatoires et douloureuses, que l'on parle de l'estomac, des intestins ou du foie.
Tout ceci requiert un suivi médical, je vous le rappelle.
Laitue vireuse : formes et quantités
En ce qui concerne les formes et les quantités, voici la liste.
- Pour le lactucarium, chez les Américains on voit de 320 mg à 1,3 g, délivré sous forme de pilules. Chez les Français, Fournier en particulier, on voit de 100 mg à 1 g par jour.
- On peut faire la teinture du lactucarium, donc en gros dissoudre cette masse épaisse dans de l'alcool fort, chez fournier on voit des doses de 0,05 g à 0,3 g.
- Pour la teinture des feuilles fraiches, Chez Felter et Lloyd du côté américain, on voit 30 à 60 gouttes de la teinture par prise. Chez Fournier de 0,5 g à 5 g par jour, donc on est dans la cuillère à café pour la dose maximale chez Fournier.
- Fournier mentionne aussi une décoction des feuilles et de la tige à raison de 30 à 60 g de plante, voire plus, par litre d'eau. Logiquement on parle de plante sèche ici, bien que ceci ne soit pas mentionné par Fournier. De nos jours, à faire une infusion ou décoction, d'une manière générale, on utilise des doses largement plus basses qu'à l'époque, du style une cuillère à soupe par tasse.
- Valnet mentionne l'utilisation de l'hydrolat de laitue qu'il positionne comme calmant et pour les insomnies. Ceci dit, il le mélange à l'hydrolat de valériane, de tilleul et de marjolaine. Donc allez savoir qui fait quoi dans ce mélange.
- Valnet parle aussi de l'utilisation des semences, 4 à 5 g (de poudre des akènes je suppose) en tant que calmant. Semences sous forme de décoction, 1 cuillère à café par tasse.
- Et dernière forme, vous trouverez des personnes qui fument les feuilles sèches de laitue vireuse, je n'ai personnellement pas de recul sur cette forme. Je n'ai jamais été un fumeur, j'ai les poumons qui sont très vite irrités donc c'est pas quelque chose qui m'attire.
Précautions
En ce qui concerne les précautions à prendre. On a dit beaucoup de choses sur ce point-là, en particulier dans les vieux écrits. Fournier parle du fait que ces laitues contiennent un alcaloïde toxique à fortes doses, en particulier pour la laitue vireuse, moins pour la scariole. Certains auteurs disent que le risque est surtout présent dans la plante entière mais pas dans le lactucarium. Bref, c'est vraiment pas clair tout ça, donc on va voir ce que les données récentes nous disent.
Nous n'avons pas énormément d'études. Nous en avons une dans laquelle on a injecté un extrait de laitue en intraveineuse, étude faite sur 3 personnes avec certains effets indésirables mais non représentatif de la prise par voie orale (Mullins, 1998). De plus, ces 3 personnes ont aussi pris un médicament avec de l'acétaminophène, de la caféine et de la codéine. Donc très compliqué d'impliquer uniquement la laitue dans les effets indésirables ici.
Nous avons 9 cas répertoriés d'effets indésirables dans une étude iranienne (Besharat, 2009) : pupilles dilatées, vertiges, rétention d'urine. Le problème, c'est qu'on ne connait pas la quantité ingérée.
On a aussi testé l'injection ou l'administration de substances isolées comme la lactucine et la lactucopicrine. Ce ne sont pas des alcaloïdes comme le pensaient les auteurs des années 1800 et 1900. Ce sont des lactones sesquiterpéniques, qui sont en général responsables de l'amertume de certaines plantes médicinales. Ceci dit, ces substances isolées, lorsque données à fortes doses à des animaux, sont toxiques, rien de surprenant ici. L'étude en question est de 1940, donc ça date un peu (ref : Forst, 1940 - tiré du Botanical Safety Handbook).
Et puis comme nous le rappellent certains auteurs, la racine de pissenlit contient aussi de la lactucine et lactucopricrine et elle n'est pas pour autant toxique (ref : Frohne et al., 2009).
La présence d'alcaloïdes toxiques n'a pas pu être confirmée par les données scientifiques.
Ce que j'en déduis, personnellement, c'est qu'il peut y avoir des effets indésirables à partir de certaines doses, et que la toxicité me semble relative et pas préoccupante si utilisation occasionnelle. Ceci dit, je vous laisse regarder toutes ces données et conclure par vous-même, comme je vous le dis souvent, je n'ai pas la vérité absolue, je vous fais passer ce que je sais aujourd'hui ainsi que mes conclusions.
Conclusion
Pour clore cette discussion, je vous dirai la chose suivante : basé sur mes tests, ce n'est pas une plante que j'utilise pour mes propres besoins, car ça ne fonctionne pas sur moi. J'aurais pu la recommander à d'autres au fil des années, mais j'ai toujours du mal à parler de plantes que je n'ai pas pu... découvrir moi-même et ressentir ses effets. De ce fait, elle fait rarement partie de mes mélanges.
En revanche, comme je vous disais, j'ai l'impression qu'il y a une grande variabilité d'une personne à l'autre, donc ça reste tout de même l'une des plantes intéressantes de notre pharmacopée. A tester si ça vous dit. On la trouve relativement facilement dans les herboristeries sous forme de feuilles sèches, du moins à l'heure où j'enregistre cet épisode. Un premier test serait probablement de voir si la tisane fonctionne, bien que les formes fraîches en macération alcoolique me semblent tout de même plus intéressantes.
Et puis si vous avez déjà testé et vous avez une expérience à partager, n'hésitez pas à le faire ci dessous.
Au final, on a vraiment perdu l'utilisation de ces plantes. Certaines médicinales sont devenues classiques dans notre pharmacopée - aubépine, passiflore, aigremoine, angélique, etc. Et d'autres sont complètement tombées dans l'oubli. C'est le cas des laitues sauvages. Et c'est dommage. Il faudrait garder notre pharmacopée la plus large et la plus riche possible, ça pourrait un jour nous être très utile.
Merci, et à très bientôt !
Laitue vireuse et laitue scariole : références
Lloyd, H. W. F. A. J. U. (1898). King’s American Dispensatory. Ohio Valley Company.
Grieve, M. (1971). A Modern Herbal (Volume 2, I-Z and Indexes) (I-Z and Indexes). Dover Publications. (originalement publié en 1931)
Fournier, P. & Boisvert, C. (2010). Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France (OMNIBUS). OMNIBUS.
M.E. Mullins, B.Z. Horowitz, The case of the salad shooters: intravenous injection of wild lettuce extract., Vet. Hum. Toxicol. 40 (1998) 290–1.
S. Besharat, M. Besharat, A. Jabbari, Wild lettuce (Lactuca virosa) toxicity, Case Reports. 2009 (2009) bcr0620080134–bcr0620080134. doi:10.1136/bcr.06.2008.0134.
Frohne, D., Pfänder, H. J. & Anton, R. (2009). Plantes à risques - un ouvrage destiné aux pharmaciens, aux médecins, toxicologues et biologistes. TECHNIQUE & DOC.
Valnet, J. (1971). Traitement des maladies par les légumes : Les fruits, et les céréales. (2e éd.). Maloine.
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Marie-Jeanne Giboin dit
Bonjour Christophe, bonjour Sabine,
Sur moi non plus, la laitue vireuse n'a aucun effet. Il faut dire que je n'ai pas de troubles du sommeil ni de douleurs, je voulais juste tester ma préparation (alcoolature). Je l'ai fait tester autour de moi à des connaissances ayant des troubles du sommeil et l'effet a été concluant, un grand calme ressenti. Je n'avais pas fait de double extraction alors, ce que j'ai fait récemment. Cela devrait être encore plus efficace.
Merci pour tout ces partages.
Antonia dit
Moi j'ai une très bonne expérience avec la décoction de feuilles fraîches ou sèches le la laitue vireuse.
Je l'utilise comme anti-douleur, et elle m'aide aussi à réguler mes troubles de sommeil. Utilisation ponctuelle.
sabine dit
Bonjour Antonia
merci pour le partage , très intéressant , vous récoltez à quel moment les feuilles ?
Antonia Portet dit
En tant qu'elles soient vertes n'importe,
sabine dit
merci Antonia 🙂
Van de Borne dit
Merci pour ce beau partage!
Béatrice dit
Bonjour Christophe et Sabine,
Je vis en Irlande et un des "remèdes de grand-mère" contre l'insomnie, la nervosité passagère est... un sandwich à la laitue. Sérieusement. On dit ici que la laitue aide à dormir. (même s'il ne s'agit que de la Sativa)
Moi-même -et je ne sais pas de qui je le tiens- en cas d'état "patraque" je me fais un bouillon relevé, que je verse sur de la laitue et de l'onion crus émincés. Bien-être garanti.
sabine dit
bonjour Béatrice
merci pour le partage 🙂
Sonia Bruce dit
Bonjour et merci encore et toujours pour tes vidéos si instructives et pleines de belle énergie. Jamais essayé la laitue sauvage. par contre j'ai travaillé pendant quelques mois chez un maraicher bio qui faisait beaucoup de "laitues" en tous genres. Mon camping car était garé tout près de grandes serres remplies de salades. J'ai jamais si bien dormi et ressenti un calme très profond en leur compagnie. voilà, pas sauvages mais bien calmantes (pour moi en tout cas). Merci pour tout 🙂
sabine dit
bonjour Sonia
merci pour le partage 🙂
Joel Gord dit
Bonsoir Christophe.
Il y a bien longtemps que par différents echos, botaniques, phytothérapeutiques, etc... j'ai entendu parler de Lactuca virosa comme d'un narcotique "opium-like". Notamment en recueillant le latex à l'aisselle des feuilles lorsque la plante monte pour fleurir: cela forme une goutte quand on arrache la feuille et elle coagule comme en latex très visqueux, que l'on peut utiliser à l'égal de l'opium, en mâchant (très amer) ou en fumant. Mais je ne l'ai moi-même jamais expérimenté. Les descriptions que l'on trouve de ses effets, d'une sorte de somnolence stuporeuse, rappellent effectivement bien la description des fumeurs d'opium (pas non plus expérimentée, personnellement). Enfin la mention des propriétés antitussives rappelle les propriétés des opioïdes (morphine, codéïne...). Aussi, il me semblerait intéressant de connaître plus précisément la nature chimique des constituants de ce lait qui a donné son nom à la plante. En as-tu une idée? D'autre part, concernant l'inefficacité sur toi, il n'est pas invraisemblable que les propriétés et teneur en principes actifs varient selon le degré de développement de la plante, la saison, et le biotope. En tout cas, merci encore pour tes présentations qui ne laissent pas à l'écart telle ou telle plante aujourd'hui peu utile ou plutôt peu utilisée. Comme tu dis, un jour ça pourrait servir!
Joël
sabine dit
bonjour Joel
non pas vraiment d'information sur le latex de lactuca virosa, Christophe nous dit qu' on a de vieux ouvrages avec des spéculations de constituants à la manière de l’époque, avec des termes qui ne sont probablement plus usagés aujourd’hui.
ROUVIER dit
Merci Christophe pour votre amour et passion des plantes j'ai été élevée avec un papa et une grand mère qui avaient la même passion que vous. Un vrai plaisir pour vos merveilleuses vidéos.
plum' dit
Bonsoir Christophe
Ta lettre d'information est toujours un plaisir a découvrir, comme une pause dans le chaos . J'apprécie beaucoup ton humilité et ton sens de l'humour !
Pour la laitue vireuse , j'ai eu durant longtemps quelques chèvres qui faisait partie de la "famille" et qui sont mortes a plus de 20 ans , quand la durée de vie moyenne est estimée entre 10 et 14 ans ! ce sont des animaux bien plus sensibles qu'on ne le croit , et malgré mon attention , parfois je les sentais stressées , je leur ramassais alors de beaux bouquets de laitue vireuse , qu'elles mangeaient avec avidité , et le stress baissait ! elles étaient vraiment contentes ! je ne l'ai , pour ma part pas testé , si ce n'est le haut de tige , en bouton floral , ajouté a une salade de nombreuses plantes sauvages . Je n'ai pas spécialement ressenti l'effet calmant , mais sans en douter , ça me procure une espèce de plénitude , que je n'ai jamais ressenti avec des légumes cultivés . une belle énergie !
Voilà , petit témoignage de ma campagne .....
Encore merci , Christophe , pour tout ce tu apportes , qui va bien plus loin que la simple connaissance des végétaux !
Prends soin de toi , tu es précieux .............
Sylvain dit
Pour les troubles du sommeil, Ne pouvant pas consommer d'alcoll, j'ai fait un oxymel avec des feuilles fraîches et cela fonctionne très bien. En plus, un ami qui avait décidé de se débarasser de son adictin au cannabis, en fumant les feuilles séchées, cela a très bien fonctionné pour calmer ses envies....
sabine dit
bonjour Sylvain
merci pour le retour 🙂
LIEKENS SYLVIE dit
Bonjour Sylvain.
Concernant ton oxymel, y as-tu mis que les feuilles de laitue vireuse ou d'autres plantes ? Merci pour ta réponse. Sylvie L.