Interaction zolpidem (ambien, stilnox) et millepertuis

Tout médicament est métabolisé par le foie. Le foie utilise différent “substrats” pour métaboliser différent médicaments (imaginons une usine de recyclage utilisant des appareillage différents pour chaque type de déchet). Certaines plantes médicinales peuvent altérer l’activité de certains de ces substrats.

Le millepertuis (Hypericum perforatum) est bien connu pour induire l’activité d’un de ces substrats (appelé CYP3A4, qui s’avère être le substrat utilisé par beaucoup de médicaments). Une induction signifie une augmentation de l’activité métabolique – le foie va métaboliser le médicament plus vite que prévu, laissant moins de médicament en circulation sanguine, donc diminuant son efficacité.

Une étude publiée dans la revue “Journal of Clinical Pharmacology” (2011 Dec;36(6):711-5) examine l’interaction entre le zolpidem (composant chimique du stilnox) et le millepertuis. Un groupe de 14 hommes en bonne santé reçurent 10 mg par jour de zolpidem par voie orale, suivi par du millepertuis (300 mg par voie orale, 3 fois par jour), le tout pendant 14 jours.

Comme prévu, l’administration répétée de millepertuis diminue la concentration sanguine zolpidem, mais d’une manière qui varie grandement d’un individu à l’autre. Il est donc compliqué de prévoir la dose de millepertuis qui ne diminuerait pas d’une manière significative l’effet du zolpidem.

Ceci est à prendre en note, vu que les problèmes de sommeil (zolpidem) vont de paire avec les problèmes de dépression (millepertuis). J’ajoute aussi que ceci est basé sur l’indication relativement nouvelle du millepertuis en tant que plante anti-dépressive, une indication qui ne reflète pas l’utilisation historique de la plante, qui était considérée comme plante du foie, pour les problèmes de névralgies et les problèmes de peau. Voir mon article à son sujet pour plus d’informations.

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2 réponses

    1. Hélas non. L’interaction entre entre plantes et médicaments est un problème relativement nouveau pour lequel nous avons peu de recul. La prudence dicte soit d’éviter la prise concurrentielle lorsqu’il semble y avoir interaction, soit commencer à des doses faibles et augmenter petite à petit. Comme le montre l’étude, dans ce cas spécifique, les réactions varient grandement d’un individu à l’autre.

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