Jeûne et Santé
Interview avec Florian Kaplar
Cette semaine, j'ai le grand plaisir d'accueillir Florian Kaplar du blog Naturo-Passion, qui nous parle d'un de ses sujets favoris : le jeûne.
En fin d'article, n'hésitez pas à partager votre expérience personnelle !
Florian, j'aimerais tout d'abord que tu nous dises quelques mots à ton sujet. Qui se cache derrière Naturo-Passion ?
J'ai créé le blog Naturo-Passion il y a tout juste deux ans pour partager ma passion pour les remèdes naturels, peut-être moins puissants que les médicaments, mais surtout parce qu’ils ne présentent pas ou très peu d'effets secondaires. Le règne végétal et les plantes médicinales y tiennent bien entendu une grande place.
De par mes formations (phytothérapie, naturopathie, diététique) et mes nombreuses lectures, j'ai trouvé utile de pouvoir diffuser mes connaissances et le blog m'a paru la meilleure voie.
Quel est le rôle de la nutrition dans ta vision de la naturopathie ?
Les principaux thèmes de prédilection abordés sur le blog sont : la phytothérapie, le jeûne (intermittent ou thérapeutique), l’alimentation végétale, et le soja, devenu un sujet d’étude assez malgré moi d’ailleurs...
Bien se nourrir fait partie des piliers fondamentaux de la naturopathie pour maintenir ou recouvrer sa santé, au même titre que pratiquer une activité physique régulière, avoir des pensées positives ou d’entretenir des rapports sociaux. On l’a beaucoup oublié, mais nous sommes ce que nous mangeons et comme le rappelait Hippocrate : « Que l’aliment soit ton premier médicament ».
Après, dire ce qu’est une alimentation saine est une autre paire de manches. Les nombreuses chapelles nutritionnelles ne font que brouiller la compréhension par le citoyen lambda. Un jour, vous entendez que tel aliment est bénéfique puis le lendemain que c’est tout le contraire. Les modes d’alimentation dont on parle le plus en ce moment sont ceux qui prônent l’éviction d’une catégorie d’aliments, par exemple le végétalisme qui exclut tout produit d’origine animale, le régime Seignalet (sans caséine, sans gluten) ou encore le paléo qui prône le retour à une nourriture ancestrale et qui exclut entre autres, les céréales et les laitages. Certains types d’alimentation comme le régime cétogène (à base de 90% de lipides) utilisé avec succès chez des enfants épileptiques, font aujourd’hui l’objet d’études avec des résultats intéressants notamment dans le cas de la sclérose en plaques et du cancer (voir mes articles sur le blog à ce sujet).
Comment en es-tu arrivé à t'intéresser au jeûne ? Quelle a été l'étincelle ? Un livre, un article, une expérience ?
C’est avec la lecture du livre du Dr Françoise Wilhemi de Toledo « L’art de jeûner » que je me suis intéressé pour la première fois au jeûne, il y a une douzaine d’années. Je n’ai cessé depuis de me documenter sur le jeûne et la restriction calorique lesquels font l’objet de recherches scientifiques qui viennent confirmer ce que la tradition populaire ou religieuse avait établi.
On peut citer le Pr Valter Longo de l'Université de Southern California (USC), Davis School of Gerontology, ou le Pr Yvan le Maho de l’université de Strasbourg qui a étudié les effets du jeûne chez les manchots empereurs. Le film de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade « Le jeûne, une nouvelle thérapie » diffusé sur ARTE en septembre 2013 ainsi que le livre éponyme ont mis en lumière le jeûne et ses bienfaits.
Seul le corps médical semble encore circonspect mais tout cela est en train de changer, il n’y a qu’à voir le changement de position du Dr Frédéric Saldmann qui disait en 1997 que le jeûne était une pratique dangereuse et qui lui a dédié un chapitre dans son livre à succès « Le meilleur médicament c’est vous ». Longtemps décrié, le jeûne est aujourd’hui une voie thérapeutique explorée sérieusement.
As-tu toi même jeûné, et comment as-tu vécu cette expérience ?
Je jeûne une à deux fois par an, durant une semaine, soit à l’eau et aux tisanes, soit à la façon du Büchinger qui autorise un apport calorique journalier de 200 kcal, avec des jus de fruits frais très dilués et des bouillons de légumes. Le premier jeûne hydrique est une aventure qui interpelle et qui questionne beaucoup sur soi. On en ressort souvent transformé et avec un rapport à la nourriture et à la vie très différent, apaisé. Lorsque vous prenez conscience que la privation temporaire de nourriture durant quelques jours ne met pas votre santé en danger, c’est une victoire sur soi, une libération assez incroyable tout de même.
Quels sont les avantages principaux du jeûne sur la santé ?
Tous ceux qui ont testé le jeûne hydrique ont pu constater le surprenant désencombrement mental et l’incroyable nettoyage intérieur qu’il opère. Comme l’expose de façon très scientifique et très claire le Dr Frédéric Hébraud dans cet article, le jeûne induit une modification au niveau hormonal (sérotonine, cortisol, insuline, glucagon, leptine, etc.), ainsi qu’une baisse plasmatique des triglycérides, du cholestérol qui s’accumule moins sur les parois artérielles et surtout des terribles facteurs de croissance IGF-1.
Le jeûne permet également de lutter contre le vieillissement. Plusieurs expériences ont montré que la restriction calorique allongeait notablement la durée de vie chez l’animal.
Les vertus thérapeutiques du jeûne sont connues depuis longtemps et la science s’y intéresse désormais malgré l’absence de débouchés pour l’industrie pharmaceutique.
La durée du jeûne est-elle importante ?
Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous jeûnons tous sans y prendre garde, ne serait-ce que lorsque nous dormons, un sommeil trop court ou de mauvaise qualité étant impliqué dans l’obésité. De même, lorsque nous sommes malades, instinctivement, nous n’avons guère d’appétit (à ce sujet, ne forcez jamais un enfant malade à manger s’il n’en a pas envie !). Le jeûne hydrique peut se pratiquer une à deux semaines sans risque pour sa santé dès lors qu’on est de bonne constitution et qu’on ne se retrouve pas dans les cas limités de contre-indications. Même un jeûne de 24 heures par semaine est bénéfique pour la santé. D’ailleurs, la plupart des personnes qui souhaitent jeûner commencent par des jeûnes très courts d’un ou deux jours avant de se lancer dans un jeûne plus long.
Il faut toutefois préciser que c’est souvent les 2 ou 3 premiers jours les plus compliqués à gérer dans un jeûne. Au bout de 48 heures, le corps se met en « pilotage automatique », la faim disparaît. Les corps cétoniques issus de la dégradation des graisses par le foie remplacent les glucides comme carburant, le cerveau et les muscles sont avides de ces corps cétoniques. On se retrouve même dans un état de quasi euphorie. Les craintes sur les fonctions vitales assurées par le cerveau et le cœur sont infondées, elles ne sont absolument pas altérées durant un jeûne.
Y a-t-il des choses à faire et ne pas faire durant un jeûne ? Peut-on consommer certains aliments pendant un jeûne ?
La plupart des jeûneurs ressentent une baisse de libido c’est incontestable. Mais ce n’est aucunement gênant, le jeûne s’accompagnant souvent d’une période d’introspection et d’interrogation, voire de spiritualité, religieuse ou non. C’est de mon point de vue un temps privilégié pour faire le point avec soi-même, méditer, se ressourcer et aider à mieux se connaître.
Il conviendra aussi d’éviter toute consommation de substances excitantes comme l’alcool, le café ou le tabac. Je mets d’ailleurs quiconque au défi de fumer dès 48h de jeûne, c’est nausées et vomissements assurés. A ce titre, le jeûne peut constituer une excellente méthode pour tenter d’arrêter de fumer.
Une activité physique douce comme la marche est fortement recommandée.
Ceux qui le peuvent s’arrangent pour éviter de travailler durant leur jeûne même si ce n’est pas complètement incompatible.
Le jeûne est-il valable uniquement en prévention, ou peut-on aussi faire ce “grand nettoyage” pour certaines maladies chroniques dégénératives ?
Le jeûne a des vertus à la fois préventives et curatives. Même s’il est délicat de dire à des personnes malades de jeûner, force est de constater que nombre de malades ont vu leurs pathologies s’estomper voire disparaître : polyarthrite, hypertension artérielle, etc. Et il n’y a pas qu’en Russie que cela a été constaté. Dans les années 1960, en France, le Dr Yves Vivini de Longwy en Lorraine a documenté de nombreux cas cliniques. Harcelé par l’administration, il a toutefois dû s’expatrier en Espagne où il y est décédé (cf. interview de Thierry de Lestrade).
Le regain d’intérêt pour cette pratique qui a souvent fait ses preuves doit nous faire prendre conscience de la formidable capacité d’autoguérison que nous possédons en chacun de nous. Nous consommons de toute façon bien trop de médicaments, en France plus qu’ailleurs, avec des conséquences dramatiques, on cite souvent le Pr Béraud qui estime à 20.000 par an le nombre de morts dus aux médicaments. Certes un jeûne mal géré ou prolongé de façon inconsidérée peut aussi s’avérer nocif, mais personne n’est mort suite à une abstinence volontaire de nourriture de quelques jours. Comme le dit le Pr le Maho : notre corps est mieux habitué à subir la restriction que le surplus d’alimentation.
Les livres recommandés :
- « L’art de jeûner » du Dr Françoise Wilhemi de Toledo
- « Le jeûne, une nouvelle thérapie ? » de Thierry de Lestrade
- Le DVD « Le jeûne une nouvelle thérapie ? » de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade
La parole est à vous : avez-vous entrepris un jeûne de plusieurs jours ? Un jeûne intermittent ? Quelle a été votre expérience ? Avez-vous des conseils à partager ? Partagez vos commentaires ci-dessous !
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Aude dit
Bonjour et merci pour cet article et les témoignages qui suivent! Je voudrais bien tenter le jeûne, pour différentes raisons et motivations : perte de poids d'abord (20 de trop), mais aussi et surtout essayer de remettre mon métabolisme en état de marche.
Avec une stéatose hépathique non alcolique, des trigly et du cholestérol à faire peur (idem chez frère et soeur malgré alimentation, statines etc... donc dérèglement du métabolisme familial), une fibromyalgie et tout et tout (53 balais, trop jeune pour vieillir!), après des rdv chez les cardio/gastéro/rhumato... qui ne disent rien de plus que "vous n'y êtes pour rien : c'est votre métabolisme qui déconne, prenez ceci ou cela" que je ne prend pas une fois que j'ai lu les notices, encore ce matin prescription fénofibrate... bah je cherche toujours quelque chose de naturel qui puisse m'aider à retrouver forme "humaine" et je suis sûre que c'est possible mais quoi?
J'ai pris et je prends toujours, sur vos conseils cher Christophe, du chardon marie avec 'Ergy Epur' que j'associe à des huiles essentielles (citron et romarin) et de temps en temps du Moringa, mais hélas niveau activités physiques j'ai vraiment du mal (le surpoids, le moral, les douleurs dues au surpoids?), pour le coup je ne ressens pas de différences, mon poids fait du yoyo en parfaite autonomie, des +3kg-3kg à la semaine, gonflée dégonflée et le ras le bol devient grandiose.
Donc, je lis "le jeûne" et je me dis que c'est peut être par là qu'il faudrait que j'aille, sauf que ça m’effraie un peu : et d'une par des réminiscences de l'ado anorexique que je fus qui adorait lutter contre la faim, et de l'autre par le fait qu'aujourd'hui je n'arrive absolument à tenir à jeun ne fusse que pour aller faire une prise de sang (vertiges, oppression, mal au ventre qui passent avec une bouchée de pain).
D'autres personnes ont-elles fait un jeûne avec des pathologies similaires, y a t'il des façon très douces de commencer?
Avide de vous lire,
cordialement!
Christophe BERNARD dit
Bonjour Aude,
Effectivement, lorsque l'on a des troubles métaboliques de type syndrome métabolique, je vous dirais les choses suivantes :
- tout d'abord, effectivement, un jeûne ne s'improvise pas, il faut bien rechercher le sujet, voir les bonnes manières de "rentrer dans un jeûne", d'en sortir aussi, en particulier vu ce que vous décrivez (on vous demandera probablement une autorisation médicale)
- vous avez des centres qui font des jeûnes accompagnés, cela dure souvent d'une semaine à une dizaine de jours, cela coûte c'est vrai, mais c'est un vrai plus que d'être accompagné par des gens qui connaissent le jeûne
- j'ai eu de bons retours de personnes qui effectivement avaient ce type de problème et qui ont pu débloquer les choses - et on voit de tout bien évidemment, parfois cela débloque, parfois pas. Mais si vous avez essayé beaucoup de choses, c'est peut être effectivement une direction à explorer.
Avez-vous exploré la piste du syndrome métabolique ? Certaines plantes comme le fenugrec, la cannelle, le basilic frais, le melon amer, etc. peuvent faire la différence.
Aude dit
Merci cher Christophe pour le soin que vous apportez à répondre à chacun! Vous n'avez pas idée du réconfort que cela procure!
Pour le jeûne, j'ai vu passer hier une info relatant qu'en cas de N.A.S.H, il y avait un risque périlleux d'accentuation de la fibrose, idem concernant un régime trop brusque... pour le coup, étant en F2, et peut être avec un pancréas qui peine sérieusement, pas sûre finalement que ce soit la bonne chose à faire, où en tout cas pas en dilettante ni en solo c'est certain. Pour les centres, budgétairement pas d'actualité...
Le grand cardio "pro des trigly" que j'ai vu lundi (DR.Ferrière à Toulouse) qui est bien sympa et drôle même si il a tenté de me filer son Lipanthyl m'a laissé entendre qu'ils pouvaient en effet "affamer" leurs patients, sous surveillance, ce qui sous entend que le jeûne doit faire partie des thérapies proposées dans les hypertriglycéridémies sévères.
Syndrome métabolique je ne connais pas, je viens d'aller à la pêche aux infos pour voir de quoi ça cause : en effet ça pourrait être une piste sauf que je ne fais pas d'hypertension! A moins que... quand on est hypotendue (je dépassais pas 9,6) depuis toujours et qu'on passe à "tendue normal" (12 et des brouettes), on est devenu hypertendue??? 🙂 Sinon pour le reste, ma foi... le gros bidon, la limite de l’obésité, la sédentarité, l'anxiété, HDL proche du néant, oui ça pourrait coller. Je ne risque pas grand chose à tenter les plantes dont vous parlez mais pardon, sous quelle forme? Huiles essentielles? Parce que oui le basilic frais en saison j'aime bien ça et la cannelle aussi, mais il doit falloir en absorber pas mal non?
Très cordialement à vous, en vous souhaitant une belle journée!
Christophe BERNARD dit
Le basilic frais sous forme d'infusion bien concentrée après un repas. Le fenugrec doit se prendre dans des doses allant de 10 à 20 g par jour pour être efficace (parfois mal supporté côté transit). La cannelle, 1 g en gélule après chaque repas. Il y a d'autres plantes, il faut souvent les combiner, sans oublier le magnésium, le chrome, etc. On parle donc ici de protocole complet lorsque le métabolisme du sucre semble sans dessus dessous.
Aude dit
Merci pour ces précisions Christophe, je sens que mon pied de basilic va vite disparaître! Je découvre au fur et à mesure que je vous lis et j'ajoute sur ma liste (je commence à me noyer tellement il y a de possibilités), à présent il va falloir que j'apprenne à "combiner", à prendre quoi et quand et en quelles quantités (parce que je suppose, si dans une journée je commence par les HE citron et romarin et le magnésium, un peu de moringa le midi, l'Ergy Epur au goûter, l'infu de basilic, le fenugrec et la cannelle au dîner ça va peut être faire un peu trop!
Bien à vous,
Christophe BERNARD dit
Ca commence à faire beaucoup effectivement, mais il faut du temps pour digérer tout cela, faire des essais, garder ce qui semble apporter un mieux-être, laisser de côté ce qui ne semble pas fonctionner. C'est tout un cheminement mais qui est rempli de belles découvertes, au sujet des plantes mais surtout au sujet de soi...
Ruquier chantal dit
Bonjour,
J'ai pratiqué une seule fois un jeûne hydrique de 5 jours et seuls les 2 premiers jours n'ont pas été faciles mais à partir du 3ème jour, la faim ne me tiraillait plus.J'avais 45 ans.
Ce jeûne m'a fait perdre 7 kgs, perte de poids étalée sur 2 ou 3 semaines alors que j'avais repris l'alimentation.
Dans les mois qui ont suivi ce jeûne, j'ai éprouvé un grand bien-être sur le plan physique et psychologique à tel point que je me suis lancée dans la préparation d'un marathon alors que je n'étais auparavant qu'une joggeuse lambda. Je ne sais par quel miracle j'ai pu avaler 100 kms par semaine pendant 3 mois. J'étais au top de ma forme, pas de blessure ni de fatigue et le jour J du marathon, j'ai couru cette épreuve en sifflotant et dans un état de décontraction incroyable .....je n'ai jamais marché ni connu le mur des 30 kms et j'ai fini ma course par un sprint à l'arrivée dans le stade de Barcelone, bref, je n'en suis toujours revenue 20 ans après.....lol.
Je suis donc convaincue que le jeûne a des vertus incroyables et mon épreuve sportive en est la preuve. Malheureusement, je n'ai pas renouvelé cette belle expérience et pourtant, pourtant ......
Amis sportifs et autres qui voudraient perdre un peu de poids....foncez.
Christophe BERNARD dit
Chantal, merci pour ce partage. Et bravo pour le marathon, pour votre prochain jeûne peut être un triathlon ! 🙂
BO dit
Bonjour, je viens de faire un jeûne Buchinger de 42 jours qui m'a fait énormément de bien;.Cependant, quelque chose ne va pas concernant la phase de réalimentation. Je me suis mise à manger des légumes cuits à la vapeur douce, légumes bio très variés depuis mercredi soir dernier et donc cela fait 6 jours, sans matière grasse, bien sûr, sauf une fois hier et une fois aujourd'hui. A chaque fois que je mange, j'ai l'impression ensuite d'avoir avalé un pavé, que cela se bloque dans l'estomac et que je suis gonflée comme un tonneau ce qui n'est pas le cas. J'ai une masse de selles importante mais comme je n'ingère que des légumes, c'est plutôt normal. Avez-vous une idée d'où cela peut-il provenir ? Les enzymes de la digestion feraient-ils défaut ? Et que dois-je alors faire pour les solliciter et les faire revenir si c'est cela ? Je suis bien ennuyée. ....Sinon, le jeûne s'est très, très bien passé et m'a fait beaucoup de bien.
Christophe BERNARD dit
Absolument, les enzymes digestives font défaut, je dirais même tout le système digestif s'est mis en "hibernation" après cette longue période d'inactivité. Il faut le relancer petit à petit, en réintroduisant en douceur des aliments plus "denses" comme les lipides (ce que vous faites) et la protéine, qui a une capacité particulière à exciter la production de sucs au niveau de l'estomac.
En parallèle, la prise d'une plante amère 10 minutes avant le repas devrait aussi faciliter la relance. Une dizaine de gouttes d'alcoolature de gentiane dans un doigt d'eau par exemple, faire tourner en bouche et boire par petites gorgées.
Catherine dit
Bonjour,
J'ai pratiqué plusieurs fois le jeûne : la première fois c'était une diète selon la méthode de Désiré Mérien : jus de fruits pressés le matin et à 4 heures et bouillon de légumes à midi et le soir. Ca m'a très bien réussi, je n'ai eu aucune difficulté. Je me suis beaucoup reposée pendant cette semaine. Pour Désiré Mérien, il est préférable de se reposer, même de tout travail intellectuel durant le jeûne. Il recommande aussi, si on peut, de prendre les fruits non sous forme de jus mais en les mastiquant et en rejetant uniquement la pulpe.
J'ai refait cette diète chez moi 9 jours, sans difficulté non plus, mais j'étais seule pendant ces journées là, ça doit être beaucoup plus délicat si on est entouré de personnes qui s'alimentent.
Du coup 3 ans après je suis partie 3 semaines au centre Nature et Vie en Bretagne. J'ai fait une semaine de descente alimentaire suivant la méthode du livre"Jeûne et santé, la méthode douce des paliers" et je suis passée au jeûne proprement dit pendant le reste du séjour. Ca c'est vraiment très bien passé, mais je ne suis pas allée au bout du jeûne car je ne disposais que de ces 3 semaines. J'ajoute que le livre est extraordinairement précis sur tout ce qui peut se passer au cours du jeûne et très rassurant. Désiré Mérien, ancien prof de biologie a de très longues années de pratique derrière lui et a vraiment la science du jeûne !
Par contre à chaque fois je loupe la reprise alimentaire, pour moi c'est vraiment le plus difficile. Je pense qu'il serait impératif que je sois seule pour recommencer à m'alimenter car avec l'entourage, je n'en suis pas capable et je remange trop vite !!!
Je bénéficie d'une bonne santé, mais je recourrais sans hésitation au jeûne parmi les moyens efficaces si j'avais des problèmes dans l'avenir.
Christophe BERNARD dit
Catherine, merci pour ce commentaire détaillé et utile pour les lecteurs du blog.
Je pense à ma propre expérience avec la petite famille qui mangeait autour de moi, et le fait que pour moi le moment du repas est un moment joyeux et social, et je reconnais que cette partie était la plus dure.
Isabelle dit
Bonjour,
Depuis 2 mois je pratique le jeûne intermittent associé à une diète cétogène. En fait le jeûne s'est imposé à moi. Je constatais que je ne mangeais pas pendant un gros 16h et cela m'a interpellé. J'ai consulté internet et suis tombée sur différents sites qui parlaient du jeûne intermittent 16/8. Plus le temps passait plus la fenêtre du jeûne augmentait. Aujourd'hui je mange un repas par jour et une collation , je jeûne donc 21h tous les jours. Le mois dernier j'ai jeûné 2 fois 24h et hier j'ai terminé un jeûne à l'eau de 72h. Sans problème aucun car mon corps est habitué. La réalimentation s'est déroulée parfaitement. J'aimerais pratiquer des jeûnes de 72h, ou plus, plus régulièrement mais je n'ose pas les faire en dehors de ma période sans pilule, qui ne dure qu'une semaine, par peur de la non efficacité de sa contraception. A ce propos je ne trouve rien qui pourrait m'éclairer là-dessus.
Je vous souhaite une bonne journée,
Isabelle
Catherine Chabry dit
Ayant suivi un premier cycle de formation en naturopathie avec Robert Masson, j'ai appliqué ses méthodes, réglage alimentaire et utilisation du jeûne au bouillon de légumes avec prise de comprimés de sureau démarré après la prise d'une boisson purgative (limonette Godfrin). J'ai donc fait deux fois ce jeûne de 7 jours, tout en travaillant. Outre le fait que j'ai perdu 5 kilos pour ma plus grande satisfaction, j'ai pu constater comme le disait R. Masson, le nettoyage de mon organisme, en observant la couleur de ma langue, laquelle s'est chargée des toxines éliminées durant les 3 ou 4 premiers jours, sa couleur passant du blanc au jaune puis de plus en plus chargée et fonçée, pour ensuite et progressivement retrouver une couleur rose et saine signant le retour à un organisme débarrassé de ses toxines. Je n'ai pas souffert de la faim, je dirais que ce qui m'a le plus manqué c'est la sensation de mastiquer, d'ailleurs la deuxième fois que j'ai pratiqué ce jeûne, au 5ème jour j'ai remplacé le bouillon de légume par des fruits. Lorsque j'ai repris une alimentation normale, toujours suivant le réglage alimentaire préconisé par R. Masson, c'est-à-dire éviter les toxiques (thé, café, chocolat..) et ne pas mélanger les acides avec les glucides, pas de grignottage entre les repas et les fruits au goûter, j'étais en pleine forme et mon estomac avait repris une taille normale donc je mangeais moins. C'est beaucoup plus difficile maintenant, je sens que j'ai besoin de faire un jeûne mais je n'arrive pas à m'y mettre. R. Masson dit que si on n'a pas envie de faire 7 jours de diète on peut faire une journée par semaine, par quinzaine ou par mois. Par la suite, travaillant dans une épicerie bio, j'ai eu l'occasion de rencontrer diverses personnes dont un homme qui faisait tous les ans une cure de raisins, une force de la nature et cette cure semblait lui convenir mais je n'ai jamais essayé.
Christophe BERNARD dit
Merci Catherine pour ce témoignage.