Les nouvelles tisanières

J'adore rentrer en contact avec de nouvelles personnes qui se lancent dans le monde des plantes.

J'adore, en particulier, le fait que la nouvelle génération est plus que jamais prête à bousculer le status quo et se lancer dans des métiers que l'on disait morts.

Et bien morts, ils ne le sont plus !

J'ai été récemment contacté par Marion. Nous avons discuté de mélisse, de séchage de plantes et d'autres bonnes pratiques. Puis je suis allé voir son site et là, ô surprise, je découvre qu'elle est "tisanière" !

C'est fou comme un mot peut vous faire voyager. Et ce mot là, tisanière, chez moi, c'est un peu l'effet Marty McFly dans sa DeLorean. OK, OK, si vous n'êtes pas né dans les années 70 vous ne pouvez pas comprendre 🙂 C'est un retour vers mon passé, un passé avec de bonnes odeurs et de belles couleurs.

J'ai demandé à Marion qu'elle nous parle de son métier. Je vais donc maintenant lui passer le clavier. Allez Marion, parle-nous des nouvelles tisanières !

Si vous avez le temps, allez faire un tour du côté de sa petite boutique. Vous n'avez pas d'idée pour un cadeau de Noël vous dites ? Ça ne va pas durer bien longtemps...

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Mon nom est Marion Paul-Jedrasiak, je suis tisanière et productrice de PAM sur sol vivant.

On peut dire que je suis née dans les fleurs car ma mère, passionnée de botanique, a eu ses premières contractions dans un champ de Bleuets. Et oui, il y avait encore des champs de Bleuets à l'époque.

J'ai donc grandi avec les plantes, mon premier livre de lecture "80 recettes originales à faire vous-même avec les plantes", date de 1984. Ma bibliothèque est remplie d'ouvrages sur le sujet, mais celui là reste mon préféré.

Je passais de merveilleux moments dans l'Herboristerie de ma ville, quand à l'époque, ceux qui avaient travaillé auprès des Herboristes diplômés, exerçaient encore ; on y trouvait un ancien Capitulaire de Villis qui m'émerveillait ! J'ai eu la chance de voir défiler sous mes yeux, 30 années dans la vie de l'herboristerie. Malheureusement, alors que je viens d'enfin me lancer dans la profession, j'en observe aujourd'hui, les travers .

Le métier d'Herboriste n'étant plus reconnu, on peut voir n'importe qui vendre des plantes (dites libérées) sur les marchés, sans aucune formation. Et quelles plantes... souvent mal séchées, trop vieilles, mal étiquetées, poussiéreuses.

De fait, je passe beaucoup de temps à aider le consommateur à créer lui-même son jardin d'aromatiques et à reconnaître les produits de qualité. Ça ne plait pas à tout le monde, tant pis.

Un bon producteur de PAM n'a pas des quantités de plantes à vendre ; il les aura choisies avec minutie et respect, soit dans la nature, soit dans son jardin. Et puis quand il n'y en a plus, il n'y en plus.

Au consommateur d'avoir la patience d'attendre le printemps suivant, quand le produit viendra à manquer. Une bonne cueillette se fait par temps sec, parfois avant midi, parfois après selon la plante. Un bon séchage doit être rapide, dans l'obscurité, à une température ni trop chaude ni pas assez : une plante bien sèche crisse sous les doigts mais ne s'effrite pas !

Il faut savoir utiliser ses sens : elle a une couleur noirâtre, on jette ! Elle ne sent pas bon ? On jette ! Il vaut mieux ne pas consommer une plante plutôt que de goûter une tisane morte.

Pour la stocker au mieux, choisissons un endroit sec et sombre, nos ancêtres pleins de bon sens, entreposaient Tilleul et autres merveilles dans le grenier. La tisane, c'est comme un bon vin, elle ne supporte pas l'approximation. De la cueillette à l'ensachage, tout doit être parfait.

Si vous n'aimez pas les boissons aux plantes, c'est que vous n'avez pas encore trouvé la votre ! Il est d'ailleurs difficile de conseiller quelqu'un sans rien savoir de lui, parce qu'au delà de ses propriétés médicinales (qui seront conservées uniquement si vous en avez bien pris soin), chacun d'entre nous réagit à sa façon à l'odeur et au goût d'une plante. C'est de l'ordre de l'instinct, complètement.

Pour moi, la meilleure accompagnatrice des journées d'hiver est un mélange de Sureau, Ortie et Thym, tonique et antiseptique ; le soir rien de mieux qu'un simple mais merveilleux Tilleul-Menthe pour la détente et la digestion (pas celui du supermarché, surtout pas, celui que vous aurez préparé ou acheté chez un tisanier) avec une touche de miel. Le Tilleul Menthe l'hiver, c'est un peu d'été avant l'heure .

Les plantes sont vivantes, elles méritent d'être respectées ; pourquoi à votre avis, parle-t-on du langage des fleurs ?

(pour accéder à la boutique de Marion, ➜ c'est ici !)

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