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Légende cherokee sur les plantes médicinales, sagesse des peuples premiers : (abonnez-vous au podcast ici)
Savez vous comment, chez les Peuples Premiers, les plantes sont devenues médicinales?
J’ai toujours été fasciné par la culture de ces peuples qu’on appelle aussi les peuples autochtones, ou les premières nations au Canada.
Ce sont des communautés qui ont une relation assez admirable avec la nature. Aujourd’hui j’aimerais partager avec vous un conte qui nous vient des Cherokees d’Amérique du Nord. C’est une petite histoire qui m’a beaucoup touché et qui raconte, dans la légende Cherokee, comment les plantes sont devenues médicinales.
Les Peuples Premiers et les plantes médicinales : qui sont les Cherokees?
Avant tout un petit mot sur le peuple Cherokee. Très rapide car l’histoire de ces peuples premiers est complexe et souvent remplie de souffrances à cause de la colonisation.
Je ne suis pas historien, ceci est basé sur mes lectures, donc par avance mes excuses de simplifier un sujet qui n’est pas simple du tout.
Les Cherokees sont un peuple premier d’Amérique du Nord. Ils ont vécu principalement dans la région sud-est, dans une zone tout autour des Appalaches. Donc Virginie, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Géorgie, Alabama, Tennessee, et Kentucky. Ça, c’est avant l’arrivée des colons.
A partir du 17e siècle, les choses commencent à se gâter pour eux avec l’arrivée des Britanniques. Au fil des années, on va de plus en plus occuper leurs territoires. Il va y avoir plusieurs périodes de l’histoire coloniale qui vont beaucoup les affecter.
- La guerre de Sept Ans qui oppose la France à l’Angleterre entre 1756 et 1763.
- La guerre d’indépendance, pendant laquelle les colonies américaines ont décidé de rompre les liens avec la couronne d’Angleterre, guerre qui a durée de 1775 à 1783 et qui débouche sur la reconnaissance de l'indépendance de ces colonies par l’Angleterre.
Le pays adopte alors le nom d’États-Unis d’Amérique. Et à partir de ce moment-là, il va y avoir une volonté d’expansion nouvelle vers l’ouest. On va essayer de se débarrasser des Cherokees qui gênent l’expansion, et on va les repousser du côté ouest du Mississipi à l’intérieur des terres.
Les manières employées sont diverses, on négocie des traités qui ne sont pas respectés, on utilise l’alcool pour corrompre ces nations, on les harcèle, on envoie l’armée, on va justifier tous les moyens possibles pour dégager ceux qui habitent le territoire depuis des millénaires. Ils vont peu à peu être repoussés jusqu’en Oklahoma.
Une migration dans des conditions terrible : La Piste des Larmes
Cette migration sera d’ailleurs appelée la «piste des larmes» par les cherokees.
L’armée les a chassés en plein hiver, des milliers de Cherokees vont mourir sur ce chemin. Ils vont être ensuite pris dans la guerre civile américaine de 1861 et 1865 qui oppose les états du nord aux états du sud.
Les cherokees veulent tout simplement défendre leur nouveau territoire, mais on les force à prendre parti. Cette guerre va dévaster le pays, et au moment où les Cherokees se relèvent enfin de cette destruction, l’expansion vers l’ouest, qui continue, va provoquer la disparition complète de ce territoire qu’on leur avait donné.
Il y aura aussi une intégration forcée puisqu’on va supprimer leur gouvernement tribal, leurs écoles, leurs institutions. Pour enfin leur donner certains territoires qui sont considérés exclusivement Cherokee aujourd’hui.
Il y a 3 peuples cherokees officiellement reconnus par l’état fédéral, en Oklahoma et en Caroline du Nord. Aujourd’hui, ces peuples ont gardé une partie de leur culture et de leur tradition, mais ils ont aussi adopté une grande partie de la culture Américaine.
C'est une histoire complexe, souvent tragique, qui a laissé de nombreuses blessures. Je vais m’arrêter là, mais je voulais juste resituer mon petit conte dans un contexte historique.
Minuscules nous sommes, mais avec un rôle à jouer
Nous ne sommes pas le centre de l’univers, nous ne sommes pas la créature la plus aboutie. Au contraire, dans leur système, nous sommes ceux qui ont le plus à apprendre. Nous sommes à la fois une minuscule partie du grand tout, nous n’avons rien de spécial, mais nous avons aussi un rôle très important à jouer dans cet ensemble.
Si j’abime un arbre, ou que je fais souffrir un animal, c’est une partie de moi et de mon peuple que j’abime.
Ce qui amène à la fois un grand respect de ce qui nous entoure, un sentiment d’appartenance et la conviction d’avoir une place donnée. Se sentir petit, mais connecté et utile. Si on vivait tous nos vies dans cet esprit-là, je peux vous dire qu’on aurait déjà trouvé des solutions aux grands problèmes actuels.
C’est dans cette belle vision du grand tout que cette légende doit être racontée. J’ai pris la liberté de l’adapter dans mes propres mots, tout en restant aussi fidèle que possible à la légende.
Je vous ai aussi mis des petites notes explicatives pour vous aider à interpréter le texte.
Par exemple, lorsque la légende évoque les éléments des 4 directions, ceci englobe tout ce qui appartient à l’existence, animé ou pas, donc ceci inclut les pierres, les montagnes, le vent, etc.
Et puis, juste pour information, dans le passé, je sais que certains ont réagis à ce genre d’histoire, parce qu'on y positionne les animaux un peu comme les humains, avec parfois quelque chose qui pourrait ressembler à un esprit de vengeance.
Bien sûr que les animaux n’ont pas d’intentions mauvaises. N’allez pas sur-analyser cette petite histoire.
C’est une légende qui a été racontée depuis bien longtemps, une légende qui s’inscrit dans une philosophie de respect total de la nature. Elle est remplie de messages importants… alors prenons du recul.
Certains passages peuvent paraître peut-être un peu crus pour les enfants sensibles. Si vous voulez raconter l’histoire à un enfant jeune, il faudra peut-être l’adapter et l’adoucir un peu. Je vous laisse juger par vous-même.
Les Peuples Premiers et les plantes médicinales, le conte
Quand tout était harmonie
Les anciens disent qu’il fut un temps pendant lequel toutes les créatures de la création parlaient le même langage.
Les plantes pouvaient communiquer avec ceux qui avaient des nageoires, les 4-pattes pouvaient parler avec les arbres, les pierres pouvaient parler avec le vent, et même la plus dépendante des créatures, la plus pitoyable de la création, les 2 pattes (NDLR : c’est-à-dire nous, les humains) pouvaient aussi parler avec toutes les autres parties de la création.
Tout existait en harmonie. Les plantes, les animaux, et les éléments des 4 directions (NDLR: c’est à dire tout ce qui appartient à l’existence, qu’ils soient animés ou pas, donc ceci inclut les pierres, les montagnes, le vent, etc.), tous savaient que pour que les 2 pattes arrivent à survivre, ils auraient besoin d’aide.
Les animaux ont donc accepté de donner leur vie, de se sacrifier, afin que les hommes puissent obtenir de la nourriture. Ils savaient aussi que leur peau était beaucoup plus adaptée à la survie que celle des humains. Ils permirent donc aux humains de prendre leur peau et de l’utiliser pour faire des habits et construire des abris.
Ceux qui avaient des nageoires, ceux qui rampaient, ceux qui volaient, permirent aussi aux humains de les utiliser, pour qu’ils arrivent à survivre. Les plantes, les arbres, et les rochers s’offrirent aux humains afin qu’ils aient de la nourriture, des habits, et des abris.
Mais ils avaient aussi forgé un accord : il fallait que les créatures à 2 pattes demandent la permission pour obtenir ces cadeaux, et qu’ils remercient ces créatures pour ce sacrifice. Et tout irait bien.
Mais voilà. Les 2 pattes ont commencé à devenir de plus en plus nombreux, et se sont sentis supérieur aux autres créatures. Ils commencèrent à croire que la grande toile de la vie s’organise autour d’eux, qu’ils en sont le centre.
Quand les 2 pattes rompirent l'harmonie
Ils ignorèrent le fait qu’ils n’étaient pas le centre, mais juste une minuscule partie du cercle.
Et les 2 pattes commencèrent à tuer sans demander la permission.
Et ils commencèrent à prendre plus que ce dont ils avaient besoin.
Et ils arrêtèrent de remercier.
Toutes les parties de l’accord avaient été rompues.
Les animaux se réunirent pour déterminer ce qu’ils pourraient bien faire pour corriger cette situation. Ils avaient besoin de se protéger contre la destruction et l’éradication provoquée par les 2 pattes.
Il fut donc décidé, par décret du conseil des animaux, que si un membre du clan était tué par les 2 pattes sans en avoir demandé la permission et sans remercier pour ce sacrifice, l’esprit chef pour cet animal irait affliger le tueur irrespectueux d’une maladie dévastatrice.
Les ours furent les premiers à se réunir sous la montagne Kuwâ’hĭ (qui se trouve dans les Appalaches). C’est le vieux chef des ours blancs qui présida cette assemblée. Après que chaque ours ait déposé sa plainte au sujet des hommes qui ont tués leurs amis, qui ont mangé leur chair, qui ont utilisé leur peau pour leurs propres intérêts, on décida de démarrer sans attendre une guerre contre lui.
Un ours demanda : "quelles armes l’homme utilise pour détruire les ours?"
«Des arcs et des flèches bien sûr» répondirent tous les ours à l’unisson.
«Et ces armes sont faites en quel matériau» demanda l’ours?
«L’arc est fait de bois, et la corde est faite de nos entrailles» répondit un des ours.
On proposa alors de fabriquer un arc et des flèches pour voir si on pouvait utiliser les mêmes armes contre les hommes. Un ours alla chercher un beau morceau de bois de robinier faux-acacia, et un autre se sacrifia pour le bien de tous en fournissant un morceau de ses entrailles pour la corde.
Une fois que tout fut terminé, un ours se porta volontaire pour essayer l’arc. Mais en voulant faire voler la flèche, ses longues griffes s’accrochèrent à la corde, ce qui fit voler la flèche de travers. C’était très ennuyeux. Un ours suggéra alors qu’il se coupe les griffes, ce qui fut accompli, et on s’aperçut alors que la flèche pouvait voler droit dans sa cible. Mais le chef, le vieil ours blanc, s’opposa à cette mesure, en disant que les ours avaient besoin de leurs longues griffes pour pouvoir grimper aux arbres.
«Un de nous s’est déjà sacrifié pour fournir la corde, si maintenant nous coupons nos griffes, nous allons mourir de faim. Il vaut mieux faire confiance aux dents et aux griffes que la nature nous a donné, et il est clair que les armes des hommes ne sont pas faites pour nous».
Comment les maladies arrivèrent aux humains
Personne ne put proposer un meilleur plan, donc le vieux chef mit fin à l’assemblée et les ours se dispersèrent dans les bois sans avoir pu élaborer un moyen de contrer les humains.
Ensuite, ce furent les cerfs qui se rassemblèrent, sous la direction de leur chef, Petit Cerf.
Après une longue discussion, ils décidèrent d’envoyer des rhumatismes à chaque chasseur qui tuerait sans demander pardon pour cette offense.
Ils prévinrent les tribus de peuples dans les environs pour leur rappeler ce qu’il fallait faire lorsque ceux-ci devaient tuer un cerf par nécessité. Et à partir de ce moment-là, lorsqu’un chasseur tuait un cerf, le chef Petit Cerf, qui était rapide comme le vent et ne pouvait pas être blessé, se rendait immédiatement sur le lieu, se penchait sur le corps de l’animal mort, et demandait à l’esprit du cerf s’il avait entendu la prière du chasseur qui demandait pardon pour ce qu’il avait fait.
Si la réponse était oui, alors tout était pour le mieux, et Petit Cerf pouvait repartir. Mais si sa réponse était non, il suivait le chasseur jusqu’à sa cabane et l’affligeait de rhumatismes, pour le paralyser.
Vint le tour des poissons et des reptiles. Ils se rassemblèrent et décidèrent de provoquer des rêves déplaisants chez ceux qui les avaient tués, et dans ces rêves, des serpents iraient s’entortiller autour de l’homme et irait souffler une haleine putride dans son visage. Dans les rêves, ils feraient aussi manger à l’homme du poisson cru ou en décomposition afin de lui faire perdre l’appétit. C’est pour cette raison que les hommes rêvent parfois de serpents et de poissons (NDLR: ici je suppose que les peuples premiers, proches de la nature, rêvent souvent de poissons et de serpents).
Et puis ce fut le tour des oiseaux, des insectes, et de tous les petits animaux. Et le chef de ce conseil, ce fut le ver de terre.
Chaque animal pu exprimer sa frustration. La grenouille parla en premier en disant qu’il fallait agir pour maitriser l’augmentation du nombre des 2 pattes ou ils deviendraient si nombreux que tous les animaux n’allaient plus avoir leur place.
Elle dit «regardez comme ils m’ont donné des coups de pieds parce qu’ils me trouvent laide, et maintenant mon dos est couvert de pustules» (NDLR: donc une explication de comment le crapaud en est venu à avoir des pustules)
Ensuite c’est l’oiseau qui parla et qui condamna l’homme qui l’empalait sur une broche et le faisait griller sur un feu.
Et peu à peu, chaque animal pu s’exprimer, et on décida d’infliger une maladie différente pour chaque espèce d’animal tué dans l'offense.
C’est comme cela que les maladies s’installèrent dans la vie des humains.
Quand les plantes eurent pitié des 2 pattes
Les plantes, en revanche, furent très accablées par cette décision.
Et elles dirent aux animaux : «Ils nous font du mal, à nous aussi. Ils nous déracinent. Ils nous piétinent. Ils nous brûlent. Et ils ne nous écoutent même pas lorsqu’on essaie de leur expliquer toute l’aide qu’on peut leur apporter. Et pourtant, nous ressentons de la compassion pour les 2 pattes. S’ils ont du mal à comprendre leur place dans la grande toile de la création, ils ne pourront pas apprendre de leurs erreurs si nous les éradiquons avec toutes ces maladies. Ils ont besoin de notre aide, donc pour chaque maladie que vous apporterez, vous, les animaux, nous, le peuple des plantes, nous leur donneront un remède. La seule chose que les 2 pattes auront à faire, c’est nous écouter lorsque nous leur parlerons».
C'est ainsi que les 2 pattes purent se soigner de tous les maux dont les animaux les avait accablés. Et c'est ainsi que les Peuples Premiers découvrirent les plantes médicinales.
Fin de l’histoire.
Je pense qu’on a tellement à apprendre de ces peuples premiers. Le fait que nous ne sommes qu’un petit grain de sable dans la grande toile de la création. Le fait que nous avons un rôle important à jouer, mais pas plus important que les autres animaux, ou que les arbres, ou que les plantes, ou que les rivières.
Le fait que chacune de nos actions peut perturber ce grand équilibre naturel.
Et lorsque cet équilibre est perturbé, c’est la santé globale de la planète qui est perturbée, et nous ne pouvons pas être en bonne santé si la planète souffre, vu que nous sommes une partie d’elle.
Je pense que vous serez d’accord sur le fait que c’est exactement ce qu’on est en train de vivre aujourd’hui. Ces peuples premiers ont intégré ce respect du vivant dans leur culture depuis des millénaires, une sagesse que nous, peuples «civilisés», avons perdu il y a bien longtemps.
Et puis demander la permission, remercier, vivre dans la gratitude de ce que la nature nous offre. Il est peut-être temps qu’on se réveille et qu’on écoute la sagesse des peuples premiers. Et qu’on écoute aussi ce que nos bonnes herbes ont à nous dire, dans le respect, afin de retrouver une santé meilleure.
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Anne dit
Merci pour ce message très drôle et émouvant.
Merci aussi de nous ramener à notre juste mesure par ce conte amérindiens et de nous rappeler la conduite à suivre pour vivre en bonne et heureuse intelligence avec nos semblables et notre Mère Nature. Merci pour votre beau travail !
Joyeuses fêtes à toute la communauté
Anne
sabine dit
bonjour Anne
joyeuses fêtes à vous aussi 🙂
arlette dit
Merci, Christophe, merci pour tous les messages que vous nous envoyez. Je voulais vous dire que j'ai un romarin dans ma cour, une petite cour. Quand je prend une branche pour mes plats et mes tisanes, je le remercie et même je lui dis que je l'aime. Il est de plus en plus envahissant car j'ai du mal à le tailler. Merci d'avoir parlé des amérindiens dont on ne parle jamais. Leur façon de vivre en harmonie avec la nature. Ils nous avaient prévenus. "Lorsque vous aurez tué tous les animaux de la forêt; péché tous les poissons de la mer, vous vous rendrez compte que l'or ça ne se mange pas".
perelatisane dit
ce mémoire n,est que sagesse , et tellement vrais, mais le grand malheur c,est que cette colonisation (extermination génocidaire ) a toujours cours mais l,humain est si stupide qu,il ne voit même pas sa fin approcher.
Alice dit
Merci merci, Comme toujours je suis ravi que ce soit pour une histoire ou pour L’explication de certaines plantes, depuis que j’ai découvert ta chaînes il y a quelques années, je regarde et lis tout, toujours ravie d’apprendre et de découvrir.
Qui plus est ton timbre de voie et ta façon de raconter sont superbes, tu pourrais lire des livres entier que j’écouterais avec plaisir tant c’est agréable. Et ce n’est pas donné à tout le monde.
Merci merci
Dans ce monde de fou, ton travail me donne un peu d’espoir et donne corps à mes objectifs.
Continus, on est nombreux à te suivre.
Encore merci,
Alice
PS, si jamais un jour tu avais quelques connaissances à nous apporter sur le thème du soin et des plantes, de la naturopathie animale, ou même quelqu’un a nous conseiller de confiance, ce serait super.
Même si je transpose beaucoup de choses de la phytothérapie humaine a animale, au sens où les propriétés d’une plante sont ce qu’elles sont (Par exemple le temps pour soigner des rhume et affection demain 11 heures, toujours très efficace, ou alors l’echinace c’est pour les articulations..). Merci Christophe
sabine dit
Bonjour Alice
En attendant je vous invite à lire cet article https://www.altheaprovence.com/guide-pratique-phyto-aromatherapie-animaux/
Naivin dit
Merci Christophe pour cette belle histoire. Ces indiens d'Amérique me passionnent et j'ai eu la chance immense de vivre tout un mois dans la "selva" , la forêt amazonienne dans une communauté shuar, en Equateur.
Je n'y allais pas en touriste, mais le tourisme transpire et est ravageur...
Pourtant, les hommes, les femmes et les enfants avaient un sens merveilleux de respect, et de ce que j'appelle spiritualité vivante et intégrée dans la vie de tous les jours : leur rapport aux plantes est direct. Rien à voir avec l'écologie qu'on a ici, vécue comme un devoir, une discipline.
Ils m'ont beaucoup appris !
Merci pour ce beau rappel.
Joyeux Noël et à l'an prochain.
Catherine
pascal27 dit
Bonsoir Christophe
Comme toujours, vos messages surprennent tant par votre humour que par le sérieux des sujets. Nous, ce minuscule bipède, l’avons oublié et pourtant nous sommes issus de ces Peuples premiers, peuples racines, ces peuples qui entretenaient des liens de respect avec la vie qui les entourait.
Pour redevenir humain (ou plus humain) il faut se rappeler d'où l'on vient et savoir s'incliner avec humilité devant cette organisation de la vie, cette alliance symbiotique naturelle des différentes vies en équilibre qui nous entourent.
Toutes ces formes de vies qui sont ni destructives, ni calculatrices mais faisant partie d'une chaîne dont tous les maillons sont liés et interdépendants pour que le mystère de la naissance perdure.
J'ai parfois (souvent) honte d'être ce bipède dans cette nature simple, honte d'exister dans ces chaos provoqués par l'homme sans le moindre scrupule de destruction.
Notre arrogance, notre insolence va jusqu'à vouloir devenir créateur en manipulant les ARN messagers pour impliquer notre désir en espérant modifier l'ADN... Sommes nous conscient que nous manipulons le génome "humain" ? (oui mais on continue) Avons nous pensé que cette engouement de supériorité peut conduire à faire disparaître notre espèce ? Non je ne le crois pas !
Peut être que la réponse à tous ces animaux et plantes qui cherchaient à stopper les excès de l'homme à leur encontre, sera le glas de l'homme par lui même.
La nature a toujours su éliminer ce qui n'était pas de son fait, de sa création raisonnée... C'est pour cette raison que les virus mutent, s’adaptent, et que vouloir inventer un anti-dote efficace est vain ! Et on le sait !
Quand on découvre les travaux et la vie du chercheur Mirko Beljanski, ses analyses sur les plantes comme Pao Periera, Rauwtolfia Vomitoria et le Gingko Biloba, les différents récits et pratiques du Dr Hamer sur la biologie totale, les travaux de résonance des ondes de Lakhovsky , la mémoire de l'eau de Samuel Hahnemann, et ... bien d'autres bienfaits floués, il ne faut pas s'étonner de ce qui se passe aujourd'hui vis à vis de certains grands professeurs : l'histoire se répète. Ces Grands professeurs et médecins engagés qui essaie de guérir et pas seulement de soigner en respectant le serment d'Hippocrate, ne font pas l'unanimité face au pouvoir : on est en droit de se poser la question du sens de la médecine aujourd'hui. Si les animaux et les plantes avaient la parole, sans doute nous le diraient-ils !
Continuons à écouter le message des plantes qui nous entourent, parlons avec comme le faisaient les peuples premiers. Ne suivons pas aveuglément ce bipède du 21 siècle qui se perd entre être et Avoir !
Gratitudes cordiales pour vos communications; et excusez mon utopisme, un peu d’altruisme global serait pourtant bienvenu pour tous. pascal
Anne-Marie Bernard dit
J'aime beaucoup cette philosophie des peuples Amérindiens. J'aimerais qu'elle soit enseignée dans les écoles, comme le souhaitait J-M G Le Clézio
Jean PETILLON dit
Et bien je vais te raconter l'histoire du caméléon narrée par Anaclet, le vieux zamu de l'école que dirigeait mon père au Katanga dans les années 60. (Zamu veut dire gardien de nuit).
J'allais chaque jour, à la tombée de la nuit, le rejoindre avec une bouteille de Simba qu'il buvait lentement, assis sur une chaise de palabre, blotti dans une vieille couverture militaire et alimentant de temps à autre un brasero rustique. ( vieille jante de camion)
Voici:
Quand Dieu créa la terre il décida de la peupler avec tous les animaux vivant sur son territoire céleste.
Il envoya les poules et coqs, les vaches et moutons, le chien pour les surveiller, l'éléphant, le lion, tous les oiseaux, bref tous...
Il était satisfait en voyant la terre ainsi peuplée et tout d'un coup il entendit une petite voix lui disant timidement: Mungutu (Dieu) tu m'as oublié!
Il se retourna et vit le caméléon.
Il lui dit: ne t'en fais pas, tu vas les rejoindre bientôt.
Il traça un arc-en-ciel du ciel à la terre et ordonna au caméléon de l'emprunter.
Lorsque ce caméléon arriva au sol, il était passé par les rubans colorés de cet arc en ciel et conserva la propriété d'adopter la couleur du milieu où il se trouve.
Cinquante ans plus tard, l'émotion me prend encore lorsque je me remémore ce conte raconté en kiswaïli par ce vieux sage.
sabine dit
bonjour Jean
et grand merci pour ce conte, décidément nous sommes gâtés 🙂
bulle decha dit
Il est heureux que le message des peuples premiers soit arrivé jusqu'à nous, du moins certain-es d'entre nous.
Un grand merci pour ce conte magnifique . A bientôt...
Brégeon Marie dit
J'adore vous lire cher Christophe! Poésie, bon sens et science! Un vrai régal!
Merci.
Bon Noël dans la simplicité et la sobriété mais avec la joie, pour vous et votre famille.
Lili Ferreira dit
Bonjour Christophe
Un grand merci à vous.
Vous m avez grandement régalée avec toutes vos histoires : le mange disque qui me rappelle bien des souvenirs,
l histoire terrible des indiens, de tous les indiens, d Amérique, et la très belle fable des animaux et des plantes.
Quelle sagesse ces plantes !
Cette nature ne cesse de m émerveiller tous les jours et tous les jours je la remercie.
Mais pas assez, pas comme je le dois. Désormais je m appliquerai à des remerciements plus enthousiastes et plus gorgées d amour encore.
Et je demanderai pardon si je la blesse malencontreusement et je demanderai Permission de tout changement que
j aimerai y faire (dans mon jardin).
Car sans la Nature je ne suis rien, car sans la Nature, nous les 2 pattes nous ne sommes plus....
Alors Merci Mille fois pour tout le travail que vous faite et dont vous nous faites profiter. Lili de Misy.
Valérie Mercadier dit
Nous avons eu le même mange disque, et l écoute de ces belles histoires parfois cruelles mais tellement vrai dans le fond. C'est une très belle histoire que ces peuples premiers en symbiose avec la terre et la nature, l harmonie. Si les deux pattes n ouvrent pas les yeux , ils iront malheureusement à leurs propres destructions. Alors ouvrons les yeux ! Il est encore temps. Merci Christophe pour cette magnifique histoire remplie de vérités.
Magalie dit
Magnifique légende et belle leçon , merci Christophe et les photos sont superbes. ( et pour le mange-disque orange, j'ai eu aussi:-))
MONIQUE dit
voilà un conte magnifique, que tous les enfants devraient écouter grâce à leurs parents concernés ! merci de nous raconter de si belles histoires !
Agnès DURAND dit
Merci pour cette rflexion tellement importante sur notre place et notre rôle dans l'univers ainsi que sur le respect du à tout ce qui vit, animé ou inanimé, ce qui commence par le respect de nos cellules qui sont des être vivants à part entière, comme tout ce qui nous entoure que nous pillons et saccageons depuis trop longtemps sans conscience aucune. Il est grand temps de changer.
LÉONARD dit
Merci infiniment pour cette belle histoire que je ne manquerai pas de raconter aux enfants s'ils me posent un jour la question, ou pas, simplement parce qu'elle vaut la peine d'être transmise ! A part "Pieds nus sur la Terre sacrée" je n'ai pas d'autres références à mon domicile concernant la sagesse du peuple amérindien. POurriez- vous m'indiquez de quel livre vient cette légende ? Vous remerciant par avance. Cordialement
sabine dit
Bonjour Léonard
voici la réponse de Christophe
"Ce conte ne vient pas d'un livre mais de mes recherches sur différents sites américains maintenus par les Cherokees, et il m'a fallu combiner 2 ou 3 sources avant d'avoir une histoire cohérente. La trame était la même, mais certains sites donnaient plus de détails sur les rassemblements des différents animaux."
De mon côté j'ai dans ma bibliothèque un livre : "Sagesse amérindienne et enseignements des indiens CheroKee" de Dhyani Ywahoo
Suzzoni Marie-Laure dit
Merci pour ce conte, me donnez vous l'autorisation de le copier et le partager?
sabine dit
Bonjour Marie Laure
bien sûr, je vous demande juste de citer la source 🙂
Marie Laure dit
Bien sûr ! Merci encore! Bonnes fêtes à vous!
sabine dit
bonnes fêtes à vous aussi 🙂
Bruno dit
Bonsoir Christophe, merci pour cette délicieuse comptine issue des sagesses ancestrales, moi (Je suis de 63) , j'ai toujours eu le sentiment que les 45 tours souffraient trop dans ces mange-disque, j'avais mon petit tourne-disque (Rétrocédé par ma Maman apres l'achat de la "Chaîne Reader Digest FAMILIALE" (Une platine BST - De MErde!, Mais elle me Fascinait!) et le GRAND TRIP: Les Cassettes!!!!! Aujourd'hui à bientôt 58 ans, je suis toujours un Hyper-Passionné de musiques, et j'ai toujours mes 800 (Environ) K7 qui "ne servent plus" répertoriées et alignées sur des petites étagères. Quant aux vinyles, il serait indécent de te dire combien en comporte ma 'collection", ce sont un peu mes "Photos temporelles" à moi, (je ne suis pas DU TOUT PHOTO-NOSTALGIQUE, mais tres tres "Musique" dans mon feeling et mes mémoires du magnifique temps révolu). Merci infiniment pour tes petits écrits tellement plein de bonnes et Belles choses qui donnent un lien Humain l'Anachorète que je suis devenu.
Passez de bons moments de paix et de sérénité lors de ces fêtes de fin d'année Toi & ta Famille. Bruno
du rieu de maynadier dit
Très belle histoire merci et joyeuses fêtes
Emmanuelle Mettaz dit
Oh quel magnifique article. Merci.
Julie dit
Je découvre une histoire magnifique via cette légende :
Grand merci pour ce partage !