Valériane
(Valeriana officinalis)
Ahhh la valériane… Je me rappelle ce jour de printemps lorsque j’ai pris la photo ci-dessus. L’air matinal commence finalement à se réchauffer. La nature sort de sa torpeur hivernale après quelques mois plutôt froids, et le jardinier qui jusque-là hibernait en moi a les mains qui lui démangent sérieusement.
Ce jour-là, la fleur de valériane, d’un beau blanc, est pleine de vie. Les butineurs s’affairent à collecter le nectar parfumé afin de constituer leur premier miel. L’odeur des fleurs est enivrante.
Je tâte le sol humide et tendre, et je ne résiste pas à l’envie d’arracher un jeune plant, comme toujours partagé entre le respect que j’ai pour mes plantes, et mes besoins d’expérimentation. Je fourre mon nez dans cette masse de racines fines et odorantes.
Mes deux chats ne tardent pas à arriver, hypnotisés par cette odeur caractéristique qui, comme le cataire, réveille leurs hormones sexuelles. Mais pas touche, la racine est déjà réservée à des fins plus subtiles.
Je vous propose, au travers de cet article, de nous replonger dans les indications historiques et spécifiques de la valériane. Car comme nous le verrons, elle ne se laisse pas apprivoiser facilement, et la reléguer à « la plante du sommeil » ne prend pas en compte son caractère qui peut parfois apparaître comme capricieux.
Valériane :
Nom latin :Valeriana officinalis
D’autres espèces de Valeriana sont médicinales. Dans le Vaucluse par exemple, nous avons Valeriana tuberosa, qui a, elle aussi, des racines bien odorantes. La fleur de valériane tubéreuse est de couleur rosâtre. Mais faute de connaître vos valérianes locales, je vous conseille de cultiver quelques pieds de la souche médicinale qui fera une belle valériane des jardins (bien que ce terme soit en général réservé aux valérianes rouges ou centranthes rouges – voir ci-dessous).
Notez que la centranthe rouge, également appelée lilas d’Espagne (Centranthus ruber), elle aussi de la famille des valerianaceae, a des propriétés similaires à la valériane officinale. Ces valérianes rouges ont des racines au goût plus âcre et pénétrante, moins subtile dans ces effets.
Noms communs : Valériane, Valériane officinale, Herbe aux Chats (le terme « valériane des jardins » est réservé, en principe, à la centranthe rouge).
Famille : Valerianaceae
Constituants :
- Huile essentielle (principalement des sesquiterpènes)
- Iridoides aussi connus sous le nom de « valépotriates »
- Flavonoïdes
- Lignanes
- Baldrinals dans la racine sèche issus de la dégradation des valépotriates.
Description de la valériane
Je donne ici une description simple, en utilisant mes propres termes d’homme de terrain. Les botanistes, j’espère, m’excuseront pour cette vulgarisation.
La valériane officinale est une plante vivace. Elle embellira votre jardin année après année. Elle pousse très facilement à partir de graines, et reste très facile à cultiver. Elle aime les expositions mi-ombre mi-soleil dans les endroits humides et frais.
Bien qu’elle pousse parfois dans les terrains secs et relativement pauvres, vous la rendrez beaucoup plus heureuse si vous lui donnez de la fumure et un arrosage régulier afin de garder un environnement humide à ses pieds. Voir mon carré de valériane ci-dessous.
La tige peut atteindre 1,50 m. Elle est creuse et cannelée, de forme cylindrique. Les feuilles s’opposent le long de la tige. Elles sont de couleur vert foncé, très divisées, avec un nombre de divisions qui dépend de l’âge de la plante.
La plupart des plants commencent à fleurir pendant leur 2ème année. La première année, elle vous offrira une masse luxuriante de feuilles bien vertes. Elle fleurit à partir d’avril/mai jusqu’en juillet/août, puis la fleur de valériane sèche et laisse place aux graines qui se font peu à peu essaimer au gré du vent.
Il n’y a qu’une tige fleurie par plante. La fleur de valériane est de couleur rose clair. Les fleurs sont groupées en petits bouquets appelés corymbes. La plante n’est pas une ombellifère, nous ne parlons donc pas d’ombelle ici.
La fleur de valériane peut constituer de jolis bouquets, mais l’odeur puissante peut provoquer des maux de tête chez certaines personnes sensibles.
La masse racinaire est très petite par rapport à sa masse aérienne. En Provence, lorsque le mistral souffle fort, certains plants finissent par s’incliner face au vent. Il est donc préférable de les grouper en carré afin qu’elles se tiennent les unes aux autres, ou de les placer à l’abri du vent. En ce qui concerne la récolte, ne vous attendez donc pas à obtenir une grande quantité de racines par plante. Voir photo ci-dessous.
Pour cultiver vous-même la plante dans votre jardin, suivez les instructions décrites sur mon site « Le Jardin des Médicinales ». La plante se cultive très bien en pot, et ne souffrira pas du manque d’espace vu sa masse racinaire très petite et compacte.
Tempérament
- Racine : réchauffante et asséchante
Goût
- Acre et amer
- Parfumé et floral, très agréable pour certains, désagréable pour d’autres
Parties utilisées
- La racine : séchée en infusion (notez bien : une racine demande en général une décoction, mais vu la nature aromatique de la racine de valériane, il vaut mieux faire une infusion), ou fraîche ou séchée en teinture. La teinture des racines fraîches ou « quasi fraîches » avec un taux d’alcool le plus haut possible est largement supérieure à la teinture de racines séchées.
La racine séchée est parfois mal tolérée, surtout lorsque prise au long terme. Michael Moore de la Southwest School of Botanical Medicine parle de “valérianisme”, une réaction d’hyperexcitation et d’instabilité émotionnelle, similaire à ce que l’on pourrait observer après un abus de bromure. Je préfère donc toujours les produits confectionnés à partir de la racine fraîche.
On a l’impression qu’au séchage, la racine perd certains constituants essentiels assurant l’équilibre de la plante. C’est en général toujours vrai pour la plupart des médicinales. Mais la valériane nous fournit un cas extrême. Une fois séchée, la racine devient trop forte, trop brute, et crée des effets qui peuvent s’opposer (voir plus loin).
Pour arracher la plante, ce n’est pas compliqué vu que la masse racinaire est très petite. Attrapez la masse des tiges et des feuilles et tirez. Ce sont en général les racines autour de la valériane (le chiendent par exemple) qui lui fournissent la structure nécessaire pour rester droite et ne pas se coucher au premier coup de vent.
La masse racinaire est composée d’une multitude de filaments et doit être nettoyée soigneusement à l’eau avant de la faire sécher ou de la mettre à teinturer.
Les feuilles se sèchent relativement bien. La fleur de valériane, en revanche, devient très cotonneuse et volatile au séchage. Les fleurs sont donc un peu plus compliquées à stocker et à utiliser. Lorsque vous séchez la racine, la feuille ou la fleur, assurez-vous que les chats n’ont pas accès à l’endroit de séchage, ou ils finiront par se rouler dans votre valériane, dans un état second entre l’extase et la sédation.
Notez que la valériane des jardins, classée dans les valérianes rouges ou centranthes, fournit une masse racinaire plus imposante.
Quels sont les effets de la valériane ?
État sous-jacent des tissus : tendus, avec constriction – froids, avec manque de circulation |
La racine de valériane laisse d’abord un goût âcre en bouche. Et en énergétique des plantes, l’âcreté calme les états de tension nerveuse et musculaire.
De plus, la racine laisse une impression chaude. On en déduit donc que la valériane sera le plus efficace lorsque l’état de la personne ou de l’organe en question est « froid », avec manque de vigueur.
Nous appliquons ces concepts plus en détail dans les sphères ci-dessous.

Valériane et Sphère nerveuse
Nous sommes nombreux à avoir observé le fait suivant : la valériane semble avoir une double personnalité, elle calme parfois, elle excite de temps à autres. Anxiolytique chez certains, elle peut créer des peurs et des angoisses chez d’autres.
A-t-on affaire à une plante qui, en pleine crise existentielle, n’a pas encore adopté une identité bien claire ?
Bien sûr que non. Il faut juste aborder le problème d’un point de vue énergétique afin de mieux comprendre la valériane. Revenons donc aux commentaires précédents sur son goût et son tempérament.
Elle est chaude, et donc aura un effet circulatoire. Les médecins éclectiques Américains du 19ème siècle la recommandent chez les gens qui ont une mauvaise circulation sanguine, en particulier vers les centres cérébraux et nerveux. La personne peut avoir de l’artériosclérose empêchant une bonne circulation sanguine vers le cerveau. Ou peut-être a-t-elle une mauvaise circulation d’un point de vue constitutionnel.
La valériane était utilisée chez les personnes anxieuses avec manque de tonus, de volonté, peut-être accompagné d’une légère dépression, avec un visage et une peau plutôt pâle et froide (manque de circulation). La personne a souvent froid aux extrémités (mains et pieds).
Ellingwood(1), médecin éclectique de renom, explique que « dans les conditions où la nervosité est induite par une hyperactivité nerveuse, la valériane ne sera pas le bon remède« . En d’autres mots, lorsque la condition nerveuse est due à un excès plutôt qu’une déficience, la valériane ne sera pas adaptée. Il est important de comprendre ici qu’un déséquilibre nerveux peut être aussi bien causé par une déficience. Par exemple, un manque de stimulation cérébrale dû à une mauvaise circulation, que par un excès, une sur-stimulation des centres nerveux chez la personne hyperactive.
Michael Moore(2) la classifie comme :
- Léger stimulant du cœur (peut donc induire des palpitations chez la personne ayant un cœur déjà bien actif, chez le sportif par exemple). Elle ralentit et renforce la qualité des pulsations cardiaques chez la personne déficiente qui a d’habitude un pouls plutôt rapide et faible ;
- Léger stimulant des poumons (peut donc induire une petite hyperventilation chez la personne ayant des poumons déjà bien actifs, chez le sportif, par exemple, et en particulier pendant le sommeil) ;
- Puissant sédatif cérébral lorsque bien adaptée à la personne.
F.J. Cazin nous dit la chose suivante(4) : « À haute dose, cette racine est un excitant énergique dont l’action se porte sur le système nerveux et plus particulièrement sur le cerveau. Elle accélère le pouls, cause de l’agitation, des éblouissements, des congestions vers la tête, des mouvements convulsifs, des douleurs vagues, un sentiment de constriction vers la poitrine ; elle provoque la sueur, les urines, les règles« .
On retrouve donc chez Cazin les propriétés stimulantes, excitantes et circulatoires de la valériane qui ne sera appropriée que chez la personne ayant besoin de ce type de stimulation et d’excitation afin de régler un déséquilibre.
Sommeil, anxiété et stress
Chez la personne plutôt chaude, active, sportive, ayant un bon tonus, ou à l’extrême hyperactif, la valériane peut exhiber les effets inverses. Car chaud sur chaud peut mener à l’éruption. Chez ces personnes-là, la valériane pourra se révéler excitante, pourra induire un stress ou une anxiété supplémentaire, et des nuits mouvementées remplies de cauchemars chez certains. D’autres personnes ressentent quelque chose qui s’approche de la gueule de bois le matin suivant. Ces personnes bénéficieront plutôt d’une plante de nature froide et amère comme la verveine officinale (Verbena officinalis), combinée à la passiflore (Passiflora incarnata), ou au pavot de Californie (Eschscholzia californica).
C’est probablement pour cela que les recherches scientifiques se contredisent sur son efficacité pour les troubles du sommeil. Car dans ces études, la sélection des personnes ne tient pas compte de leur constitution.
En conclusion, elle sera donc utile chez les personnes frêles, pâles, fines, avec manque de tonus et une tendance à avoir une mauvaise circulation vers les extrémités. Chez ces personnes-là, la valériane sera calmante, anxiolytique, et aidera à résoudre les cas d’insomnie et de mauvais sommeil.
Un autre effet parfois indésirable de la valériane est le suivant : elle peut masquer la cause de l’insomnie. Car lorsqu’elle fonctionne, telle un somnifère, elle a un effet sédatif et hypnotique prononcé. Si la cause est autre, un manque de magnésium par exemple, la valériane ne fera que repousser l’inévitable, le fait que la carence n’est pas comblée, ce qui s’exprimera par d’autres symptômes.
L’effet sédatif est parfois employé à bon escient lorsque la personne doit se soumettre à des rythmes de sommeil qui ne sont pas ses rythmes naturels. La personne doit par exemple se lever très tôt pour son travail un jour par semaine, et donc s’assurer qu’elle arrive à s’endormir très tôt la veille.
Si vous n’êtes pas sûr dans quelle catégorie vous vous trouvez, vous pouvez essayer de prendre une infusion des feuilles plutôt qu’une teinture des racines. La feuille ne se trouve en général pas dans le commerce, il faudra donc la cueillir vous-même. La feuille étant plus douce, les effets seront moins marqués et les réactions négatives seront limitées si vous ne correspondez pas au bon profil.
Les effets indésirables de la valériane ont tendance à s’accumuler dans le temps. Si vous la prenez sans interruption assez longtemps, vous finirez probablement par ressentir les effets inverses à ceux escomptés. Il est donc mieux de ne l’utiliser que périodiquement.
Le docteur H. Leclerc nous dit d’ailleurs ceci : « son emploi exige une certaine surveillance, car elle peut donner lieu à une toxicomanie assez sérieuse. A. Gordon a publié le cas d’une malade qui, ayant contracté l’habitude de prendre 30 grammes de sa teinture par jour, présenta des phénomènes rappelant ceux que produit une tumeur au cervelet« .
Epilepsie
Ellingwood(1) l’utilise pour les cas d’hystérie, d’épilepsie et de delirium tremens chez la personne asthénique, pâle, froide et faible. Cazin(4) confirme cette utilisation spécifique pour les convulsions de l’enfant et pour l’épilepsie.
Par contre, les ouvrages de phytothérapie la contre-indiquent souvent dans les épilepsies à cause de son pouvoir stimulant cérébral. Comme toujours, je fais plus confiance aux médecins ayant travaillé avec des multitudes de cas plutôt qu’aux discussions académiques. Cazin cite de nombreux médecins ayant soigné de nombreux cas d’épilepsie : Scopoli (18ème siècle), Tissot (18ème siècle), Chomel (17ème siècle), Gilibert, Marchant (18ème siècle), Sauvages, Bouteille, Macartan, Chauffard (19ème siècle), Gairdner (19ème siècle), Franck et Dhuc (19ème siècle). La liste est longue !
Cazin rappelle que la plante sera efficace dans les cas d’épilepsie nerveuse. Je ne suis pas sûr de ce qu’il veut dire par ce commentaire, je spécule qu’il estime que la valériane n’est pas efficace pour les cas d’épilepsie dus à des causes organiques : tumeur cérébrale, traumatisme crânien, etc.

Pourquoi prendre de la valériane pour les tensions et spasmes ?
La valériane agit comme antispasmodique, pour les muscles squelettiques et lisses, et peut être utilisée dans les cas suivants :
- Spasmes des bronches dus à une toux incessante ;
- Asthme spasmodique (et non allergique – voir Cazin(4)) chez la personne frêle, fine et pâle ;
- Spasmes intestinaux accompagnés de coliques et flatulence ;
- Spasmes de la vessie avec compression soudaine et envie d’uriner ;
- Spasmes menstruels avec aménorrhée ;
- Spasmes musculaires du bas du dos ;
- Fièvre avec spasmes musculaires, confirmé par Cazin(4) qui parle de « fièvres ataxiques » (manque de coordination des mouvements volontaires, donc implication des muscles), ou de fièvres adynamiques (fièvre sévère avec un état de morbidité et de faiblesse, difficulté de mouvement et flaccidité des tissus) ;
- Tremblement des membres (Cazin(4)).
Pourquoi prendre de la valériane pour la douleur ?
La valériane agit comme analgésique. Elle peut être utilisée pour induire le sommeil chez la personne qui souffre de douleurs l’empêchant de dormir.
Elle est particulièrement efficace pour calmer les douleurs « référées » ou « projetées » causées par un écrasement ou une compression d’un nerf, d’un ligament ou d’un muscle. La valériane peut être prise à doses régulières, disons 30 gouttes de la teinture des racines toutes les 10 minutes, jusqu’à ce que le sommeil arrive. Il faut parfois en prendre beaucoup, mais le soulagement d’une nuit de 12 heures sans interruptions après plusieurs nuits de souffrances n’est pas à négliger.
Elle peut être utilisée pour les douleurs induites par un accouchement pénible, à prendre une fois que l’accouchement est terminé bien sûr.
Pourquoi prendre de la valériane pour la digestion ?
Michael Moore(2) la classifie comme léger stimulant du système gastro-intestinal supérieur. Moore explique qu’elle ramène la circulation vers les organes supérieurs du tronc – cœur, poumons, estomac. Elle améliore les contractions de l’estomac chez la personne déficiente.
Cazin confirme(4), nous disant que “a petite dose, la valériane augmente l’action des organes digestifs”.
Ceci peut être utilisé comme effet bénéfique additionnel, si la personne correspond bien au profil de la plante, peine à dormir, et a aussi des problèmes digestifs dus à un manque de tonus de l’estomac (difficulté à digérer les protéines par exemple).
Colopathie fonctionnelle
Chez certaines personnes, la digestion peut vite être perturbée par le stress, créant des spasmes digestifs parfois accompagnés de diarrhées. Ces symptômes sont plus aigus le midi, par exemple, lorsque la personne est sur son lieu de travail. Si vous souffrez de colopathie fonctionnelle, la valériane peut s’avérer utile, prise 3 fois par jour avec la matricaire.
Indications historiques et diverses de la valériane
- Gallien (médecin Romain) puis un peu plus tard Dioscoride (médecin Grec) l’utilisèrent comme diurétique ;
- Au Moyen Âge, elle fut utilisée dans les cas d’épilepsie ;
- On retrouve des utilisations autour du 14ᵉ siècle pour ramener les hommes trop belliqueux dans des états de paix intérieure ;
- Ettmüller(3), médecin Allemand du 17ᵉ siècle, la recommande pour tonifier la vue chez la personne manquant d’énergie et de circulation vers la région du nerf optique. On retrouve donc ici l’indication circulatoire vers la sphère cérébrale.
- Au 19ᵉ et début du 20ᵉ siècle, elle fut utilisée pour combattre le choléra en tant qu’ingrédient des « gouttes contre le choléra ». Voici une formule typique de ces années (les gouttes de Thielemann) :
- Teinture de Valériane – 13,5 proportions
- Huile essentielle de menthe poivrée – 1 proportion
- Alcool pur – 8 proportions
- Teinture d’Opium et de Safran – 3 proportions
- Teinture d’Ipéca – 8 proportions
- Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques l’utilisèrent pour calmer les nerfs épuisés d’une population civile en proie aux bombardements constants ;
- Pour combattre le hoquet opiniâtre (Cazin(4)) ;
- Comme vermifuge, je cite Cazin : « la vertu vermifuge de cette plante ne fait plus de doutes […] l’expulsion de plusieurs vers lombricoïdes qui mettaient un terme à la maladie » ;
- Pour les fièvres « intermittentes » (Cazin(4)), un terme très employé pour la malaria par exemple. Je cite Cazin : « ces faits et beaucoup d’autres ne laissent aucun doute sur la possibilité, dans certains cas, de substituer la valériane au quinquina« . « On peut l’associer avec avantage, comme fébrifuge, à la gentiane ou à l’écorce de saule« .
Références
(1) Ellingwood, Finley, “The American Materia Medica, Therapeutics and Pharmacognosy”, 1919
(2) Curriculum de la Southwest School of Botanical Medicine
(3) Grieve, Maud, “A Modern Herbal Volume II”, 1971
(4) Cazin, F.-J., “Traité Pratique et Raisonné des Plantes Médicinales Indigènes”, 1868
97 réponses
Bonsoir Sabine,
J’ai un vieil ouvrage de Jean Valnet à la maison qui préconise de prendre 500mg de poudre de valériane contre la migraine. Il ne précise pas si la valériane est anti spasmodique ou anti inflammatoire, toujours est-il que j’ai testé lors d’une migraine persistante et que les 500mg de poudre (mélangée dans du miel) ont bien apaisé la douleur !
En aviez-vous déjà entendu parler? Ou même essayé ? ^^
Bonne soirée à vous.
bonjour Léa
voici la réponse de Christophe 🙂
« Non jamais testé encore. En plus 500 mg, c’est une dose relativement faible. Je vais certainement tester un de ces jours. »
Bonjour Sabine,
Merci à vous et à Christophe pour votre réponse . Justement sur la boîte de gélules de valériane, la posologie indiquait 250mg par jour, pas plus. Du coup j’avais
eu un peu peur de prendre 500mg mais j’avais fait confiance à Jean
C’est embêtant les posologies actuelles qui parfois sont dans l’excès de précautions, et qui à terme, font que les plantes n’ont pas l’effet escompté, vu les quantités réduites de prises…
Bonjour, tout d abord merci pour tous vos articles ils sont passionnants . Je prends de la valériane depuis 6 semaines en TM et ça me fait énormément de bien. J ai voulu arrêter pour faire une pause thérapeutique mais je me ressent mal. Très fatigué même si j ai bien dormi et j ai l impression d avoir le cerveau dans le brouillard toute la journée, ça fait déjà 4 jours et sa ne passe pas. J ai décidé de repprendre la valériane mais j ai peur d en prendre trop longtemps et que ça finisse par me nuire. Qd pensez vous ? Combien de temps je peu en prendre ? Merci d avoir pris le temps de me lire.
bonjour Jessica
je ne pense pas que cela vous nuise https://www.altheaprovence.com/plantes-en-cure-ou-en-continue/
par contre il serait peut-être judicieux d’aller à la source du problème , de comprendre ce qui se passe
Bonjour,
Voici des informations provenant d’un médecin naturopathe concernant la valériane qui m’ont parues intéressantes :
– la valériane augmente la concentration en GABA et en sérotonine du système nerveux, ce qui explique en partie son action sur la dépression
– elle est indiquée notamment en cas d’anxiété avec tendance dépressive
Haziz
que peut on faire des feuilles et des fleurs sont elles utilisables ?svp
bonjour!
Traditionnellement c’est la racine qui est utilisée, la feuille aurait d’après le Fournier des vertus détersives, mais pas d’expérience avec
Bonjour, est que la dioïque est aussi médicinale? Si non comment la différencier?
bonjour Kement
Fournier nous dit que bien que plus faibles que celles de la Valériane officinale, ses propriétés n’en sont pas moins réelles et analogues à celle de V.officinale, et qu’elle était autrefois connue sous le nom de petite valériane des marais
Bonjour
en ce qui concerne l’épilepsie, je pense avoir compris… mon fils de 25 ans est handicapé mental à cause d’une épilepsie mal soignée car c’est une épilepsie du sommeil qui a, au départ, été prise en charge comme une épilepsie « courante »… la différence réside dans le fait qu’il n’y a aucune convulsion, aucune crise nerveuse, juste une absence et une hypersalivation… le handicap est expliqué par le manque de repos de l’enfant pendant son sommeil et, au jeune âge où c’est arrivé à mon fils, c’est pendant son sommeil que l’enfant mémorise et que le cerveau se développe… or l’épilepsie du sommeil le perturbe et donc empêche ce bon fonctionnement provoquant un retard de maturité, de fonctionnement et un handicap mental… donc je pense que dans son cas la valériane n’est absolument pas recommandée…
Je profite de ce commentaire pour vous remercier encore pour toutes ces informations et cet apprentissage que vous nous fournissez, permettant à certains d’entre nous (dont je fais partie) de commencer à utiliser nos propres plantes…
Bonjour, j’ai récolté des racines de valériane ce week-end. Les fleurs étaient fanées et j’ai un petit doute, les racines ne sentent pas beaucoup … avec quelle plante la confusion est-elle possible à votre avis ? et même question pour l’angélique, y a-t-il un risque avec une autre plante toxique ? je me trouve à environ 500-700 m d’altitude
merci
Bonjour Chantal,
Vous m’étonnez au sujet de la valériane. La racine sent très fort. Attention aux confusions. Je ne sais pas avec quoi vous avez pu confondre, cela dépend des personnes et de leur capacité à reconnaître les plantes.
Pour l’angélique, oui il y a des risques car c’est la famille des apiacées, la même famille que la cigüe. Oui la feuille est différente à l’oeil nu, mais des confusions arrivent donc je préfère vous mettre en garde.
Bonjour,
J’ai récolté mes racines de valériane, les plants ont 2 ans, donc la formule après l’équinoxe, il y a 3 jours seulement car la nature fait le yoyo cette année… Les plantes sont reparties tout de suite en végétation après la défloraison et j’espère que les racines seront tout de même suffisamment riches en principes actifs (l’odeur semble déjà assez forte toutefois !).
J’ai laissé ces racines pré-sécher 3 jours en les ventilant bien et je compte les mettre en teinture maintenant : pour résumer il faudrait utiliser l’alcool à 96° mais je ne dispose que d’alcool à 90° et je dois avouer que je trouve ce taux déjà élevé pour la consommation de la teinture (chez nous on est sensible à l’alcool que le foie ne supporte pas bien même en très faibles quantités). Les composants de la valériane étant volatiles on ne peut pas faire chauffer… Je partirais bien sur un alcool à 80°, qu’en pensez-vous ?
Merci,
Nicole
80° peut faire l’affaire , sachant que le taux d’humidité contenue dans plante fraiche fait baisser le degré de l’alcool
Pour tenter de calmer mes anxiétés nocturnes, j’ai tenté l’EPS. Il était indiqué que l’on pouvait prendre 50 gouttes le soir au coucher. Étant prudente, je décide de ne prendre qu’une vingtaine de gouttes (le compte goutte n’étant pas très efficace car trop rapide, j’ai dû en boire entre 20 et 30). 2 h après grosses crampes abdominales puis s’est ajouté une accélération du coeur (pouls à 100 alors qu’en règle générale je suis à 75-80) puis dans la nuit une sensation de chaleur dans les avant bras, mains et pieds alors que j’ai ces extrémités froides d’habitude et tous ces effets ont duré toute la nuit. J’ai vraiment flippé et ça n’a rien arrangé à mon état anxieux. Je décide de faire une recherche sur internet et après plusieurs lectures sur d’autres sites, je n’avais trouvé aucune explication jusqu’à ce que je lise votre article. Un grand merci à vous, ça m’a permis d’élucider ce mystère et dorénavant, je lirai vos articles consciencieusement avant de tenter un traitement par les plantes ;). Pour ma part, plus jamais de valériane pour moi mais ce sont mes chats qui en profitent et même sur eux, j’ai remarqué soit un effet calmant soit un effet excitant. J’en ai une qui a des crises épileptiformes, je ne sais pas si le fait de juste sentir l’odeur peut avoir un effet calmant ou excitant sur ces crises. Je verrai bien sur la durée.
Bonjour Sarah,
Merci pour ce témoignage, vraiment, car certains lecteurs m’ont écrit en me demandant ce que j’avais bu. C’est une réaction que j’ai observé plusieurs fois, on n’en parle pas beaucoup dans les livres.
Médecin en prescrivant assez régulièrement, je constate exactement ce que vous expliquez très bien, avec les mêmes réactions pour les mêmes tempéraments.
Merci pour votre travail et cet excellent site !
En effet, certains composants de cette plante supportent difficilement le séchage. Il est préférable de l’utiliser sous forme de teinture-mère, SPF ou infusion de plante fraîche. Mais cela est très amer, voire imbuvable. La TM est-elle meilleure en goût ? Sinon, peut-on malgré tout l’utiliser en gélules ? Existerait-il un ouvrage contenant un tableau indiquant la forme galénique préconisée pour chaque plante ? Parce que je dois avouer que c’est parfois difficile de s’y retrouver.
Bonjour Thierry,
Pour faire une gélule, il faut pulvériser la racine, et vu qu’elle contient des substances aromatiques, il va y avoir perte au passage. C’est un peu dommage mais si c’est le seul moyen de prendre la plante dû au goût, alors c’est mieux que rien. La TM a un goût très prononcé elle aussi.
Pour les formes galéniques, il faut souvent plusieurs ouvrages pour croiser et recroiser l’info. C’est pour cela que j’ai commencé à faire des revues d’ouvrages classiques (le Corjon par exemple donne ce type d’information).
En pharmacie, herboristerie, c’est souvent l’EPS qui est proposée. Certains ouvrages récents ont tendance à minimiser le dosage, sans doute parce que l’auteur ne veut pas prendre de risques.
Bj Christophe et merci pour la qualité de votre site (pas si courant) je vais faire de la teinture de racine fraiche cette année et ma question est simple qu’elle est le rapport entre le poid en racines et l’alcool, et ensuite la posologie, merci d’avance à vous , Gilles
Bonjour Gilles, vous trouverez toutes ces infos dans mon article sur la fabrication des teintures. Posologie de 30 à 90 gouttes jusqu’à 3 fois par jour selon la condition.
Bonjour Christophe,
Merci beaucoup pour cet article intéressant et riche d’informations !
Ayant certaines contraintes pour cultiver la valériane officinale, Je n’ai pas le choix que d’utiliser la centranthe rouge, il est difficile d’avoir des informations à son sujet, ses valeurs médicinales et ses contres indications mais j’aimerai malgré tout utiliser ses racines. Moins subtile dans ses effets, sentez vous ainsi que l’effet est de moindre qualité ?
Merci pour votre attention
Bonjour Jean-Marie,
Centranthus ruber est beaucoup plus âcre, plus fort à mon goût que Valeriana, mais dans la même lignée coté propriétés – relaxant et sédatif. L’effet n’est pas de moindre qualité, c’est juste un peu plus costaud à boire.
Merci beaucoup pour votre réponse, je testerai d’ici peu alors ! heureux de savoir qu’elles partagent des propriétés similaires.
Bonjour Christophe,
Pourriez-vous peut être m’indiquer où on peut acheter de la racine de valériane pour faire des infusions? J’habite à Paris 15eme et je n’arrive pas à en trouver. J’ai déjà utilisé la racine de valériane et je trouve que c’est excellent pour la détente. Même question pour la passiflore car ensemble à la valériane en infusion, c’est très efficace!
Je vous remercie d’avance!
Veronica
Bonjour Véronica, vous avez essayé l’herboristerie du palais royal ? Ils en vendent en vrac.
http://www.herboristerie.com/produits/valeriane-en-vrac/
Ils sont au 11 rue Petits Champs – 75001 Paris
Merci Christophe pour ces infos! Je vais aller voir.
Bonjour merci pour tous vos conseils ! Je prends de la Valériane en gélule au coucher pour m’endormir depuis mois , depuis mois j’ai la bouche sèche la nuit et cela me réveille toutes les heures pour boire…est ce-dû à la Valériane? Merci de votre réponse? Mirella
Ce n’est pas une réaction classique, mais comme j’explique dans l’article, parfois la valériane ne réussit pas à la personne qui fait des réactions inverses. De toute façon, ceci est facile à tester. Arrêtes la valériane, prenez une autre de type pavot de californie, et voyez si cette histoire de bouche sèche s’améliore. Si oui, vous avez trouvé la coupable !
Bonjour,
J’ai vu sur votre site que pour faire la teinture mère de valériane, il faut normalement de l’alcool à 95° pour la racine fraîche. Si je n’obtiens que de l’alcool à 70° en pharmacie, et s’il ne fournisse plus l’alcool non modifié ,le rhum à 55° ferait il aussi l’affaire?
cordialement
Pour faire une teinture de plante fraiche, il faut effectivement de l’alcool pour en principe. Vous pouvez utiliser du rhum mais dans ce cas faire perdre une partie de l’eau aux racines, faites-les un peu se « ratatiner », devenir molles et fripées sans pour autant les faire sécher. Ensuite macération dans le rhum.
merci !
Bonsoir,
Je suis quelqu’un de très anxieuse, avec tous les symptômes que vous devez connaître qui sont liés. Je souffre en prime de Fibromyalgie, mais suis tout de même très (trop parfois) active. J’ai des troubles intestinaux également qui sont suivis par un spécialiste. J’ai utilisé de la Valériane récemment pour gérer l’angoisse en traitement de fond car j’en ai, parfois même sans que je le sache, et le corps le traduit. J’ai pris cela pour éviter les médicaments trop forts. Je suis soignée par plantes par ailleurs ( aubépine, griffonia…) Or, j’ai remarqué un effet étrange. Mon estomac se met à faire des sauts après les repas, ou quand je suis allongée. Il cogne comme jamais ! Et j’ai remarqué que c’était depuis que cela a commencé depuis que je prends la Valériane ( en gélules, je précise) Pas douloureux, mais gênant ( et un peu flippant) Je ne suis mince alors ça se ressent d’autant plus. Je ne sais pas si c’est lié à la Valériane mais à vous lire, j’ai cru comprendre que ça avait un effet sur les voies digestives hautes, la digestion etc. Peut-être que ça accélère les contractions de l’estomac ? Qu’en pensez-vous ? J’ai aussi eu quelques cauchemars depuis. Dommage, car ça m’apaisait bien par ailleurs… Je vais l’arrêter un peu pour voir si ce trouble à l’estomac disparait ou non. Si vous avez un avis, je le lirai volontiers. Bonne soirée, bien cordialement.
Fort possible que la valériane y soit pour quelque chose effectivement.
Bonjour,
Merci beaucoup pour ces explications …la pharmacienne m’avait conseillé un combiné de plantes car je ne dormais plus bien .. Passé la cinquantaine, ça arrive …….2nuits cauchemardesques….j’élimine donc la Valériane de mes amies, j’ai eu droit à la totalité des effets indésirables… Palpitations, nuit blanche, cauchemards…
Bonjour et merci pour votre article qui m a éclairé sur les effets potentiellement inverse de la valeriane. Apres en avoir bu le soir je n’ai pas dormi de la nuit avec cauchemars et muscles agités ! J avais deja remarqué le même effet avec des compresses de romarin pour soigner des douleurs cervicales…
Bonne journée!
bonjour, j’ai de la valériane rouge chez moi et souffre de stress et d’insomnies ; du coup je voulais essayer de faire quelques infusions… en sachant que le médecin m’a prescrit il y a 15 jours anxiolytiques et somnifères (que je redoute à consommer de peur d’une accoutumance). petit « détail », j’ai des petits soucis de foie donc je ne sais pas si je peux en consommer (du coup je pensais plutôt commencer par les feuilles suite à vos explications…). merci beaucoup pour votre article et vos conseils ! (et meilleurs voeux pour 2014 !)
Bonjour,
Mon commentaire s’applique à la feuille de valeriana officinalis, pas à la feuille de centranthus, qui est plus épaisse et moins aromatique. Donc pour la centranthe, c’est uniquement la racine qui est utilisée, moins aromatique mais plus âcre que la valériane, avec des propriétés équivalentes. Si vous désirez commencer par des petites doses de centranthe, il faudra donc teinturer la racine, et démarrer avec de faibles doses dans un peu d’eau, augmenter progressivement.
(meilleurs voeux à vous aussi, au passage!)
bonsoir, juste une petite anecdocte..apres plusieurs essais infructueux, j ai réussi a arreter de fumer en 1999 grace a la valeriene en ampoules, j avais lu qu en plus d avoir un cote calmant elle avait la faculté de degouter du tabac.
c’était il y a 14ans et je n ai jamais retouché une cigarette ….et je ne supporte plus l odeur du tabac 🙂
Très intéressant, je ne l’ai jamais utilisée pour cette application, je garde en tête !
Merci pour vos infos ! cela confirme ce que je pensais, j’ai passée une nuit épouvantable avec la valériane un état d’agitation permanente muscles,pensées, cauchemars, je suis d’un profil pourtant mince et froid.
C’est vrai que je généralise un peu dans ma description (afin de simplifier), mais j’ai aussi observé ces effets sur les personnes qui devraient en théorie bien la supporter. En énergétique des plantes, on dirait qu’il y a probablement une condition « chaude » qui a été excitée par la valériane.
Merci pour votre travail, j’adore vous lire!
Merci Sophie pour vos encouragements!