Valériane
(Valeriana officinalis)
Ahhh la valériane... Je me rappelle de ce jour de printemps lorsque j'ai pris la photo ci-dessus. L'air matinal commence finalement à se réchauffer. La nature sort de sa torpeur hivernale après quelques mois plutôt froids, et le jardinier qui jusque là hibernait en moi a les mains qui lui démangent sérieusement.
Ce jour là, les fleurs blanches de valériane sont pleines de vie, les butineurs s'affairent à collecter le nectar parfumé afin de constituer leur premier miel. L'odeur des fleurs est enivrante.
Je tâte le sol humide et tendre, et je ne résiste pas à l'envie d'arracher un jeune plant, comme toujours partagé entre le respect que j'ai pour mes plantes, et mes besoins d'expérimentation. Je fourre mon nez dans cette masse de racines fines et odorantes.
Mes deux chats ne tardent pas à arriver, hypnotisés par cette odeur caractéristique qui, comme le cataire, réveille leurs hormones sexuelles. Mais pas touche, la racine est déjà réservée à des fins plus subtiles.
Je vous propose, au travers de cet article, de nous replonger dans les indications historiques et spécifiques de la valériane. Car comme nous le verrons, elle ne se laisse pas apprivoiser facilement, et la reléguer à "la plante du sommeil" ne prend pas en compte son caractère qui peut parfois apparaître comme capricieux.
Valériane :
Nom latin :Valeriana officinalis
D'autres espèces de Valeriana sont médicinales. Dans le Vaucluse par exemple, nous avons Valeriana tuberosa, qui a elle aussi des racines bien odorantes. Faute de connaître vos valérianes locales, je vous conseille de cultiver quelques pieds de la souche médicinale.
Notez que la centranthe rouge, également appelée lilas d'Espagne (Centranthus ruber), elle aussi de la famille des valerianaceae, a des propriétés similaires à la valériane officinale, bien que pour moi elle soit plus âcre et pénétrante, et moins subtile dans ces effets.
Noms communs : Valériane, Valériane officinale, Herbe aux Chats.
Famille : Valerianaceae
Constituants :
- Huile essentielle (principalement des sesquiterpènes)
- Iridoides aussi connus sous le nom de "valépotriates"
- Flavonoïdes
- Lignanes
- Baldrinals dans la racine sèche issus de la dégradation des valépotriates.
Description de la valériane
Je donne ici une description simple, en utilisant mes propres termes d'homme de terrain. Les botanistes, j'espère, m'excuseront pour cette vulgarisation.
La valériane est une plante vivace. Elle embellira votre jardin année après année. Elle pousse très facilement à partir de graines, et reste très facile à cultiver. Elle aime les expositions mi-ombre mi-soleil dans les endroits humides et frais. Bien qu'elle pousse parfois dans les terrains secs et relativement pauvres, vous la rendrez beaucoup plus heureuse si vous lui donnez de la fumure et un arrosage régulier afin de garder un environnement humide à ses pieds. Voir mon carré de valériane ci-dessous.
La tige peut atteindre 1,50 m. Elle est creuse et cannelée, de forme cylindrique. Les feuilles s'opposent le long de la tige. Elles sont de couleur vert foncé, très divisées, avec un nombre de divisions qui dépend de l'âge de la plante.
La plupart des plantes commencent à fleurir pendant leur 2ème année. La première année, elle vous offrira une masse luxuriante de feuilles bien vertes. Elle fleurit à partir d'avril/mai jusqu'en juillet/août, puis les fleurs sèchent et laissent place aux graines qui se font peu à peu essaimer au gré du vent. Il n'y a qu'une tige fleurie par plante. Les fleurs sont de couleur rose clair, et sont groupées en petits bouquets appelés corymbes. La plante n'est pas une ombellifère, nous ne parlons donc pas d'ombelle ici.
Les fleurs de valériane constituent de jolis bouquets, mais l'odeur puissante peut provoquer des maux de tête chez certaines personnes sensibles.
La masse racinaire est très petite par rapport à sa masse aérienne. En Provence, lorsque le mistral souffle fort, certains plants finissent par s'incliner face au vent. Il est donc préférable de les grouper en carré afin qu'elles se tiennent les unes aux autres, ou de les placer à l'abri du vent. En ce qui concerne la récolte, ne vous attendez donc pas à obtenir une grande quantité de racines par plante. Voir photo ci-dessous.
Pour cultiver vous-même la plante dans votre jardin, suivez les instructions décrites sur mon site "Le Jardin des Médicinales". La plante se cultive très bien en pot, et ne souffrira pas du manque d'espace vu sa masse racinaire très petite et compacte.
Pour acheter mes graines de valériane, visitez le catalogue de graines sur mon site "Le Jardin des Médicinales".
Tempérament
- Racine : réchauffante et asséchante
Goût
- Acre et amer
- Parfumé et floral, très agréable pour certains, désagréable pour d'autres
Parties utilisées
- La racine : séchée en infusion (notez bien : une racine demande en général une décoction, mais vu la nature aromatique de la racine de valériane, il vaut mieux faire une infusion), ou fraîche ou séchée en teinture. La teinture des racines fraîches ou "quasi fraîches" avec un taux d'alcool le plus haut possible est largement supérieure à la teinture de racines séchées.
La racine séchée est parfois mal tolérée, surtout lorsque prise au long terme. Michael Moore de la Southwest School of Botanical Medicine parle de “valérianisme”, une réaction d'hyperexcitation et d'instabilité émotionnelle, similaire à ce que l'on pourrait observer après un abus de bromure. Je préfère donc toujours les produits confectionnés à partir de la racine fraîche.
On a l'impression qu'au séchage, la racine perd certains constituants essentiels assurant l'équilibre de la plante. C'est en général toujours vrai pour la plupart des médicinales. Mais la valériane nous fournit un cas extrême. Une fois séchée, la racine devient trop forte, trop brute, et crée des effets qui peuvent s'opposer (voir plus loin).
Pour arracher la plante, ce n'est pas compliqué vu que la masse racinaire est très petite. Attrapez la masse des tiges et des feuilles et tirez. Ce sont en général les racines autour de la valériane (le chiendent par exemple) qui lui fournissent la structure nécessaire pour rester droite et ne pas se coucher au premier coup de vent.
La masse racinaire est composée d'une multitude de filaments et doit être nettoyée soigneusement à l'eau avant de la faire sécher ou de la mettre à teinturer.
Les feuilles se sèchent relativement bien. Les fleurs par contre deviennent très cotonneuses et volatiles au séchage, elles sont donc un peu plus compliquées à stocker et à utiliser. Lorsque vous séchez la racine, la feuille ou la fleur, assurez-vous que les chats n'ont pas accès à l'endroit de séchage, ou ils finiront par se rouler dans votre valériane, dans un état second entre l'extase et la sédation.
Utilisation
Etat sous-jacent des tissus : tendus, avec constriction - froids, avec manque de circulation |
La racine de valériane laisse d'abord un goût âcre en bouche. Et en énergétique des plantes, l'âcreté calme les états de tension nerveuse et musculaire.
De plus, la racine laisse une impression chaude. On en déduit donc que la valériane sera le plus efficace lorsque l'état de la personne ou de l'organe en question est "froid", avec manque de vigueur.
Nous appliquons ces concepts plus en détails dans les sphères ci-dessous.
Valériane et Sphère nerveuse
Nous sommes nombreux à avoir observé le fait suivant : la valériane semble schizophrène, elle calme parfois, elle excite de temps en temps. Anxiolytique chez certains, elle peut créer des peurs et des angoisses chez d'autres.
A t'on affaire à une plante qui, en pleine crise existentielle, n'a pas encore adopté une identité bien claire ?
Bien sûr que non. Il faut juste aborder le problème d'un point de vue énergétique afin de mieux comprendre la valériane. Revenons donc aux commentaires précédents sur son goût et son tempérament.
Elle est chaude, et donc aura un effet circulatoire. Les médecins éclectiques Américains du 19ème siècle la recommandent chez les gens qui ont une mauvaise circulation sanguine, en particulier vers les centres cérébraux et nerveux. La personne peut avoir de l'artériosclérose empêchant une bonne circulation sanguine vers le cerveau. Ou peut-être a t'elle une mauvaise circulation d'un point de vue constitutionnel.
La valériane était utilisée chez les personnes anxieuses avec manque de tonus, de volonté, peut-être accompagné d'une légère dépression, avec un visage et une peau plutôt pâle et froide (manque de circulation). La personne a souvent froid aux extrémités (mains et pieds).
Ellingwood(1), médecin éclectique de renom, explique que "dans les conditions où la nervosité est induite par une hyperactivité nerveuse, la valériane ne sera pas le bon remède". En d'autre mots, lorsque la condition nerveuse est due à un excès plutôt qu'une déficience, la valériane ne sera pas adaptée. Il est important de comprendre ici qu'un déséquilibre nerveux peut être aussi bien causé par une déficience, par exemple un manque de stimulation cérébrale dû à une mauvaise circulation, que par un excès, une sur-stimulation des centres nerveux chez la personne hyperactive.
Michael Moore(2) la classifie comme :
- Léger stimulant du cœur (peut donc induire des palpitations chez la personne ayant un cœur déjà bien actif, chez le sportif par exemple). Elle ralentit et renforce la qualité des pulsations cardiaques chez la personne déficiente qui a d'habitude un pouls plutôt rapide et faible ;
- Léger stimulant des poumons (peut donc induire une petite hyperventilation chez la personne ayant des poumons déjà bien actifs, chez le sportif par exemple, et en particulier pendant le sommeil) ;
- Puissant sédatif cérébral lorsque bien adaptée à la personne.
F.J. Cazin nous dit la chose suivante(4) : "A haute dose, cette racine est un excitant énergique dont l'action se porte sur le système nerveux et plus particulièrement sur le cerveau. Elle accélère le pouls, cause de l'agitation, des éblouissements, des congestions vers la tête, des mouvements convulsifs, des douleurs vagues, un sentiment de constriction vers la poitrine ; elle provoque la sueur, les urines, les règles".
On retrouve donc chez Cazin les propriétés stimulantes, excitantes et circulatoires de la valériane qui ne sera appropriée que chez la personne ayant besoin de ce type de stimulation et d'excitation afin de régler un déséquilibre.
Sommeil, anxiété et stress
Chez la personne plutôt chaude, active, sportive, ayant un bon tonus, ou à l'extrême hyperactif, la valériane peut exhiber les effets inverses. Car chaud sur chaud peut mener à l'éruption. Chez ces personnes là, la valériane pourra se révéler excitante, pourra induire un stress ou une anxiété supplémentaire, et des nuits mouvementées pleines de cauchemars chez certains. D'autres personnes ressentent quelque chose qui s'approche de la gueule de bois le matin suivant. Ces personnes bénéficieront plutôt d'une plante de nature froide et amère comme la verveine officinale (Verbena officinalis), combinée à la passiflore (Passiflora incarnata), ou au pavot de Californie (Eschscholzia californica).
C'est probablement pour cela que les recherches scientifiques se contredisent sur son efficacité pour les troubles du sommeil. Car dans ces études, la sélection des personnes ne tient pas compte de leur constitution.
En conclusion, elle sera donc utile chez les personnes frêles, pâles, fines, avec manque de tonus et une tendance à avoir une mauvaise circulation vers les extrémités. Chez ces personnes là, la valériane sera calmante, anxiolytique, et aidera à résoudre les cas d'insomnie et de mauvais sommeil.
Un autre effet parfois indésirable de la valériane est le suivant : elle peut masquer la cause de l'insomnie. Car lorsqu'elle fonctionne, telle un somnifère, elle a un effet sédatif et hypnotique prononcé. Si la cause est autre, un manque de magnésium par exemple, la valériane ne fera que repousser l'inévitable, le fait que la carence n'est pas comblée, ce qui s'exprimera par d'autres symptômes.
L'effet sédatif est parfois employé à bon escient lorsque la personne doit se soumettre à des rythmes de sommeil qui ne sont pas ses rythmes naturels. La personne doit par exemple se lever très tôt pour son travail un jour par semaine, et donc s'assurer qu'elle arrive à s'endormir très tôt la veille.
Si vous n'êtes pas sûr dans quelle catégorie vous vous trouvez, vous pouvez essayer de prendre une infusion des feuilles plutôt qu'une teinture des racines. La feuille ne se trouve en général pas dans le commerce, il faudra donc la cueillir vous-même. La feuille étant plus douce, les effets seront moins marqués et les réactions négatives seront limitées si vous ne correspondez pas au bon profil.
Les effets indésirables de la valériane ont tendance à s'accumuler dans le temps. Si vous la prenez sans interruption assez longtemps, vous finirez probablement par ressentir les effets inverses à ceux escomptés. Il est donc mieux de ne l'utiliser que périodiquement.
Le docteur H. Leclerc nous dit d'ailleurs ceci : "son emploi exige une certaine surveillance car elle peut donner lieu à une toxicomanie assez sérieuse. A. Gordon a publié le cas d'une malade qui, ayant contracté l'habitude de prendre 30 grammes de sa teinture par jour, présenta des phénomènes rappelant ceux que produit une tumeur au cervelet".
Epilepsie
Ellingwood(1) l'utilise pour les cas d'hystérie, d'épilepsie et de delirium tremens chez la personne asthénique, pâle, froide et faible. Cazin(4) confirme cette utilisation spécifique pour les convulsions de l'enfant et pour l'épilepsie.
Par contre, les ouvrages de phytothérapie la mentionne souvent comme contre-indiquée dans les épilepsies à cause de son pouvoir stimulant cérébral. Comme toujours, je fais plus confiance aux médecins ayant travaillé avec des multitudes de cas plutôt qu'aux discussions académiques. Cazin cite de nombreux médecins ayant soigné de nombreux cas d'épilepsie : Scopoli (18ème siècle), Tissot (18ème siècle), Chomel (17ème siècle), Gilibert, Marchant (18ème siècle), Sauvages, Bouteille, Macartan, Chauffard (19ème siècle), Gairdner (19ème siècle), Franck et Dhuc (19ème siècle). La liste est longue !
Cazin rappelle que la plante sera efficace dans les cas d'épilepsie nerveuse. Je ne suis pas sûr de ce qu'il veut dire par ce commentaire, je spécule qu'il estime que la valériane n'est pas efficace pour les cas d'épilepsie dues à des causes organiques : tumeur cérébrale, traumatisme crânien, etc.
Valériane et Sphère musculaire
La valériane agit comme antispasmodique, pour les muscles squelettiques et lisses, et peut être utilisée dans les cas suivants :
- Spasmes des bronches dus à une toux incessante ;
- Asthme spasmodique (et non allergique - voir Cazin(4)) chez la personne frêle, fine et pâle ;
- Spasmes intestinaux accompagnés de coliques et flatulence ;
- Spasmes de la vessie avec compression soudaine et envie d'uriner ;
- Spasmes menstruels avec aménorrhée ;
- Spasmes musculaires du bas du dos ;
- Fièvre avec spasmes musculaires, confirmé par Cazin(4) qui parle de "fièvres ataxiques" (manque de coordination des mouvements volontaires, donc implication des muscles), ou de fièvres adynamiques (fièvre sévère avec un état de morbidité et de faiblesse, difficulté de mouvement et flaccidité des tissus) ;
- Tremblement des membres (Cazin(4)).
Gestion de la douleur
La valériane agit comme analgésique. Elle peut être utilisée pour induire le sommeil chez la personne qui souffre de douleurs l'empêchant de dormir.
Elle est particulièrement efficace pour calmer les douleurs "référées" ou "projetées" causées par un écrasement ou une compression d'un nerf, d'un ligament ou d'un muscle. La valériane peut être prise à doses régulières, disons 30 gouttes de la teinture des racines toutes les 10 minutes, jusqu'à ce que le sommeil arrive. Il faut parfois en prendre beaucoup, mais le soulagement d'une nuit de 12 heures sans interruptions après plusieurs nuits de souffrances n'est pas à négliger.
Elle peut être utilisée pour les douleurs induites par un accouchement pénible, à prendre une fois que l'accouchement est terminé bien sûr.
Digestion
Michael Moore(2) la classifie comme léger stimulant du système gastro-intestinal supérieur. Moore explique qu'elle ramène la circulation vers les organes supérieurs du tronc - cœur, poumons, estomac. Elle améliore les contractions de l'estomac chez la personne déficiente.
Cazin confirme(4), nous disant que “a petite dose, la valériane augmente l'action des organes digestifs”.
Ceci peut être utilisé comme effet bénéfique additionnel, si la personne correspond bien au profil de la plante, a du mal à dormir, et a aussi des problèmes digestifs dus à un manque de tonus de l'estomac (difficulté à digérer les protéines par exemple).
Colopathie fonctionnelle
Chez certaines personnes, la digestion peut vite être perturbée par le stress, créant des spasmes digestifs parfois accompagnés de diarrhées. Ces symptômes sont plus aigus le midi par exemple, lorsque la personne est au travail. Si vous souffrez de colopathie fonctionnelle, la valériane peut s'avérer utile, prise 3 fois par jour avec la matricaire.
Indications historiques et diverses de la valériane
- Gallien (médecin Romain) puis un peu plus tard Dioscoride (médecin Grec) l'utilisèrent comme diurétique ;
- Au moyen-âge, elle fut utilisée dans les cas d'épilepsie ;
- On retrouve des utilisations autour du 14ème siècle pour ramener les hommes trop belliqueux dans des états de paix intérieure ;
- Ettmüller(3), médecin Allemand du 17ème siècle, la recommande pour tonifier la vue chez la personne manquant d'énergie et de circulation vers la région du nerf optique. On retrouve donc ici l'indication circulatoire vers la sphère cérébrale.
- Au 19ème et début du 20ème siècle, elle fut utilisée pour combattre le choléra en tant qu'ingrédient des "gouttes contre le choléra". Voici une formule typique de ces années (les gouttes de Thielemann) :
- Teinture de Valériane - 13,5 proportions
- Huile essentielle de menthe poivrée - 1 proportion
- Alcool pur - 8 proportions
- Teinture d'Opium et de Safran - 3 proportions
- Teinture d'Ipéca - 8 proportions
- Pendant la seconde guerre mondiale, les Britanniques l'utilisèrent pour calmer les nerfs épuisés d'une population civile en proie aux bombardements constants ;
- Pour combattre le hoquet opiniâtre (Cazin(4)) ;
- Comme vermifuge, je cite Cazin : "la vertu vermifuge de cette plante ne fait plus de doute [...] l'expulsion de plusieurs vers lombricoïdes qui mettaient un terme à la maladie" ;
- Pour les fièvres "intermittentes" (Cazin(4)), un terme très employé pour la malaria par exemple. Je cite Cazin : "ces faits et beaucoup d'autres ne laissent aucun doute sur la possibilité, dans certains cas, de substituer la valériane au quinquina". "On peut l'associer avec avantage, comme fébrifuge, à la gentiane ou à l'écorce de saule".
Références
(1) Ellingwood, Finley, “The American Materia Medica, Therapeutics and Pharmacognosy”, 1919
(2) Curriculum de la Southwest School of Botanical Medicine
(3) Grieve, Maud, “A Modern Herbal Volume II”, 1971
(4) Cazin, F.-J., “Traité Pratique et Raisonné des Plantes Médicinales Indigènes”, 1868
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Dany dit
Bonsoir, concernant la valériane, quelle est la période pour récolter les racines ?
sabine dit
bonjour Dany
c'est encore possible en ce moment, en fait de septembre à novembre environ , quand les parties aériennes sont fanées
si c'est valériane sauvage , c'est bien d'avoir repéré leur emplacement avant que les parties aériennes aient disparu
Armelle dit
Bonjour Sabine, Christophe et Marie,
Je souhaite faire une TM de valériane, quasi fraîche, même dosage pour les racines que pour les feuilles , à savoir 1/2 ? J ai un doute. Merci.
sabine dit
Bonjour Armelle
oui globalement pour une alcoolature de plantes fraiches le 1:2 est correct
Suzanne dit
Bonjour,
Sauriez-vous si la Valériane est contre-indiquée si l'on prend des anxiolytiques chimiques ? Même question pour la Passiflore et le Millepertuis.
Merci !
sabine dit
Bonjour Suzanne
Pour la valériane et la passiflore toutes deux sont "agonistes" des anxiolytiques ,c'est à dire qu'elles peuvent augmenter l'effet de l'anxiolytique (augmenter par exemple l'effet somnolence )
Lors de la combinaison de ces plantes avec des anxiolytiques, une surveillance étroite et des ajustements de doses peuvent être nécessaires pour éviter des effets indésirables, et lors de ces ajustements voir avec votre médecin prescripteur comment articuler les dosages.
Quant au millepertuis son action est un peu plus complexe (il a du mal à être ami avec les médicaments, il a tendance à les éliminer très rapidement de son environnement , on pourrait dire qu'il est le videur des boites de nuits 🙂 ) pour résumer, le millepertuis a une action agoniste d'un côté en augmentant les niveaux de sérotonine, noradrénaline et dopamine dans le cerveau. Ces neurotransmetteurs jouent un rôle clé dans la régulation de l'humeur, donc peut aider à améliorer l'humeur et à réduire les symptômes de la dépression et de l'anxiété. Mais comme il stimule certaines enzymes dans le foie qui décomposent les médicaments, cela signifie que si vous prenez des anxiolytiques , ces enzymes (boostées par sieur Millepertuis) risquent de les décomposer plus rapidement que d'habitude et diminuer leur action.
haziel dit
Bonjour, sur les plantes vivaces comme la valériane ou la grande berce dont on voudrait récupérer les racines, il vaut mieux le faire avant l'apparition des fleurs ou pas ? Merci
sabine dit
bonjour Haziel
Normalement pour la récolte des racines: soit on les récolte au tout début du printemps quand la sève n'est pas encore montée , ou alors à l'automne quand la sève est redescendue , donc plutôt après la fructification .
L'année dernière j'ai voulu récolter des racines de bardanes qui étaient encore en graines, et j'ai eu des racines creuses inutilisables.
Laurent dit
Bonjour,
je me demande s'il n'y a pas une petite erreur dans l'article ?
En effet, vous écrivez :
" Elle ralentit et renforce la qualité des pulsations cardiaques chez la personne déficiente qui a d'habitude un pouls plutôt rapide et profond ;"
-> cela ne devrait pas plutôt être"un pouls rapide et superficiel" ?
merci
sabine dit
bonjour Laurent
voici la réponse de Christophe
Ce n'est effectivement pas comme cela que j'aurais formulé aujourd'hui. J'ai modifié l'article pour parler d'un pouls "faible" tout simplement. Cet article commence à dater, et il est possible que j'ai été influencé par mes formations anglophones de l'époque et une mauvaise traduction de termes anglais pour les qualités des pouls.
Touloum dit
Bonjour Christophe et Sabine,
Savez vous si les plantes en infusion/décoction aubépine, valériane, passiflore, scutellaire et eschscholtzia sont contre indiquées pour les femmes allaitantes ?
Je vous remercie de votre réponse.
sabine dit
bonjour Touloum
En règle générale , nous évitons de conseiller des plantes pendant la grossesse , en tout cas pendant le premier trimestre , après il y a des plantes qui ont fait leurs preuves comme la matricaire par exemple , mais sur un site généraliste comme ici, on n'entre pas dans le cas par cas et la position est : dans le doute on ne conseille pas
Haziz dit
Bonjour Sabine,
Je vous remercie de votre réponse mais je vous posais la question pour les femmes allaitantes (nourrisson de deux semaines).
Merci de votre réponse
sabine dit
ha ok désolée
si la maman qui allaite n'en prend que ponctuellement à des petites doses pourquoi pas , le risque c'est l'effet sédatif sur le nourrisson et là il n'y a pas vraiment de recul pour avoir une vue réelle, je me dis que deux semaines c'est un peu petit et fragile pour tenter l'expérience
Haziz dit
Bonjour Sabine,
Oui deux semaines c'est petit.
Je vous remercie de votre réponse
Marie-Pierre dit
Bonjour Christophe, bonjour Sabine,
Ayant quelques soucis de sommeil mais ne sachant pas dans quelle catégorie me situer, je vais d'abord m'essayer à l'infusion de feuilles. Je souhaite juste une précision : puis-je pour l'essai utiliser des feuilles fraîchement cueillies ou dois-je les faire sécher absolument ? Et quelle quantité de feuilles dois-je mettre ?
Merci de votre réponse et merci pour ce site extrêmement bien précis
sabine dit
bonjour Marie Pierre
je n'ai pas d'expérience avec les feuilles , mais commencez par un petit dosage (lorsque l'on expérimente une plante pour la première fois il vaut mieux commencer par de petits dosages 10g/litre ; 1,5g pour 1 tasse (150ml) le soir essayez sur une semaine et voyez déjà si la valériane vous convient et que vous n'avez pas de réactions inverses, et ensuite vous pouvez augmenter progressivement
Marie-Pierre dit
Bonjour Sabine et merci de votre réponse. J'ai fait un essai avec des feuilles fraîches (je pense plus d'1.5g pour une tasse). Pour l'instant je n'ai pas renouvelé l'expérience car je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Je me sentais en ébullition comme si j'avais bu une dizaine de cafés bien corsés. Je pense que je referais un autre essai avec 1.5g cette fois avant d'abandonner.
sabine dit
bonjour Marie Pierre
il se peut que vous fassiez partie de la catégorie de personnes pour qui la valériane produit l'effet inverse
Lahais dit
Bonjour,
classez vous la valériane comme une antioxydante?
merci!
sabine dit
bonjour Lahais
concernant les propriétés antioxydantes de la valériane, les recherches sont encore très limitées. Certaines études évoquent l'idée que Valériane officinale pourrait avoir des effets antioxydants en raison de la présence de composés phénoliques, mais ces résultats nécessitent des recherches plus approfondies pour être confirmés.
Disons qu'en priorité si on veut une action anti oxydante , on ne va pas se tourner en première intention vers la Valériane , surtout que cette dernière est puissante dans son action , il y a suffisamment de plantes à action anti oxydante
Karine dit
bonjour pour la valériane des Indes (Valeriana wachilli) avez vous des informations sur ce soit pour la teinture mère ou pour les utilisations ou contre indications ? j'ai du mal à trouvé des infos sur celle ci
sabine dit
bonjour Karine
Désolée mais Christophe ne connait pas et moi non plus
Fanny dit
Bonjour à tous les 2,
Quelle est la durée svp d'une cure de Valériane quand on cherche à traiter les insomnies et le stress? Je lis sur le livre du Dr Valnet qu'il faut la prendre 8 à 10jours, avec des intervalles de 15jours à 3 semaines? Et sur d'autres sites qu'elle est longue à agir et qu'il faut la prendre en continu au minimum 2 à 4 semaines...
Je suis un peu dans le flou!
Merci à vous
Fanny
sabine dit
bonjour Fanny
c'est là qu'un journal de bord devient intéressant avec la méthode "clima" , pour surveiller factuellement l'efficacité ou pas de la plante
https://www.altheaprovence.com/plantes-en-cure-ou-en-continue/
Toumire dit
Bonjour , la valériane étant une plante qui m'a toujours fait du bien. J aimerai savoir si je peux la prendre pendant l'allaitement ? Merci
sabine dit
bonjour Toumire
la Valériane est souvent déconseillée pendant la grossesse et l'allaitement, car il n'y a pas d'études publiées pendant l'allaitement qui démontrerait qu'elle ne pose pas de problème, donc dans le doute on déconseille
roselyne rouquette dit
Bonjour,
Je confirme les cauchemars, j'ai pris hier soir une cuillere à café de teinture( 1 dose de centranthe pour 2 d'aicool ) que j'ai faite moi même avec du centranthe rouge de mon jardin et des cauchemars horribles comme je n'en n 'avait jamais fait auparavant, en fin de nuit, malgre tout je retenterais plus tard
Un grand merci pour ce site génial
sabine dit
bonjour Roselyne
vous avez utilisé la racine ? en tout cas tenez nous au courant
roselyne rouquette dit
Bonjour Sabine, Oui, j ai utilisé la racine fraiche , j' essaierai de nouveau dans quelques jours en diminuant fortement la dose
sabine dit
je n'ai pas encore essayé la centranthe mais il y en a pas mal vers chez moi, et je vais testé
roselyne rouquette dit
J ai trouvé cette indication dans le larousse des plantes qui guerissent, il y est precisé que le centranthe rouge possede les mêmes vertus que la valériane officinale
Adrien dit
Bonjour messieurs dames.
En faisant des recherches sur la Valériane et ses bienfaits ou méfaits j'ai vu a plusieurs endroits et sur plusieurs études que selon le type d'extraction, le type d'usage ou de façon de préparer cette racine , la valériane pouvait libérer des substances avérées cytotoxiques et mutagènes (in vitro ) de part ses valépotriates qui seraient entre autre responsable de l'effet sedatif de la plante.
Ma question est: quel est l'usage le plus sûr pour éviter cette absorption de "molécules dégradées" (car instables au vu des études déjà faites ) et quel serait son effet sur l'homme après usage sur long terme ?
Au plaisir de vous lire .
Merci d'avance.
sabine dit
bonjour Adrien
voici la réponse de Christophe
"les préparations aqueuses (infusions, décoctions) et alcooliques (teintures, alcoolatures) ont été utilisées depuis bien longtemps et ce sont des formes considérées comme sûres. Pour les substances mutagènes, il faudrait s'assurer que l'étude en question n'a pas isolé l'un des principes actifs puis l'a administré à des rats à fortes doses, car là on ne parle plus de la racine de valériane, mais bien d'un composant actif isolé. Si vous avez les références des études en question, je veux bien jeter un oeil."
Adrien dit
Bonjour,
On ne parle visiblement pas du totum de la plante dans ces études mais bien des molécules de la famille des valépotriates testées sur cellules in vitro. (pour les doses je ne peux pas dire.)
Voici des références :
1. C. BOUNTHANH
"Etude de quelques propriétés pharmacologiques des valépotriates, molécules isolées des racines de Valeriana wallichii (D.C.)"
Doctorat ès-Sciences, Strasbourg
2. "Activité comparée des préparations galéniques de Valériane, Valeriana officinalis, sur le comportement de la souris"
C. BOUNTHANH, R. MISSLIN, R. ANTON, Planta Medica, 39 (3), 241-242 (1980)
3. C. BOUNTHANH "Préparations galéniques de Valériane et effets comportementaux. Isolement des valépotriates. Effets cytotoxique et antitumoral originaux"
Doctorat de 3ème cycle, Strasbourg 1982, Prix Charles Leroy de l'Académie Nationale de Pharmacie
"Activité comparée des préparations galéniques de Valériane, Valeriana officinalis, sur le comportement de la souris"
4. C. BOUNTHANH, R. MISSLIN, R. ANTON International research congress on natural products as medicinal agents, Strasbourg, 1980
in Planta Medica, 39 (3), 241-242 (1980)
Cordialement
sabine dit
bonjour Adrien
merci , je transmets à Christophe 🙂
gabriel dit
Bonjour,
Dans le cas de l'épilepsie, Cazin en parle dans ces termes "surtout quand l'affection était purement nerveuse et produite par la peur, la colère, l'onanisme, etc..." Vous dîtes ne pas comprendre, cela signifie-t-il que les épilepsies sont toujours produites par ces causes secondaire, même avec comme cause original la tumeur cérébrale et traumatisme crânien ?
Cela suggère-t-il de d'abord éloigner ces causes première avant d'utiliser la valériane ? car il mentionne aussi : "Evidemment, dans certains cas où la guérison n'est pas obtenue, il y a une action perturbatrice; les accès sont éloignés et deviennent quelquefois seulement nocturnes; mais ce qu'on gagne quant à la fréquence, on le perd souvent quant à l'intensité; les accès sont tellement violents, qu'ils peuvent devenir mortels."
Auriez vous aussi des indications plus précises sur les doses et la notion de "faible dose"(digestion) et "haute dose" (excitant)
Dans mes recherches, les prises vont de 100mg (pour l'anxiété situationnelle) à 600mg (troubles du sommeil) jusqu'à 800mg (syndrome des jambes sans repos) en moyenne avec des excès jusqu'à 30g (Cazin) pour la Polydipsie et l'épilepsie.
Le Dr. Lorrain va de 75-700mg
les Dr Braun et Cohen de 100-600mg
ça se sont pour les extraits, sinon les tisanes, entre 2cc et 9g.
merci,
Cordialement
sabine dit
bonjour Gabriel
voici la réponse de Christophe
"je n'ai pas de réponse à cette question, je ne sais pas ce que Cazin voulait dire par cette expression et comment ceci influençait sa stratégie. Pour les notions de faibles ou fortes doses, cela va plutôt dépendre de la personne. J'ai vu des personnes qui obtenait un effet calmant à des doses de quelques gouttes de la teinture de la racine fraiche, d'autres qui demandaient une centaine de gouttes. Certains ne seront jamais excités par la valériane, d'autres auront cette réaction contraire avec perturbation des nuits. C'est une histoire de constitution plus que de doses."
Marie-Claude Sagala dit
Bonjour, vous parlez qu'on utilise la racine, mais vous parlez aussi du séchage des feuilles et des fleurs. Pourquoi ?
sabine dit
bonjour Marie Claude
car elles sont médicinales aussi même si on ne les trouve pas dans le commerce , comme l'explique Christophe dans l'article elles ont une action moins marquée que la racine
HELENE dit
Je viens de relire cet article, et je confirme l'effet "gueule de bois" et la panoplie de cauchemars (ou rêves désagréables) en fin (voire début) de nuit ! C'est très étrange ! J'en ai dans le placard au cas où mon SPM serait très très intense certains soirs mais plus je fais de cauchemars plus je me dis que je devrais éviter :p (teinture Vogel valeriane/houblon, 30 gouttes avant de dormir)... Peut etre devrais-je aussi éviter de cumuler ça + ashwagandha + figuier... Oupssssssssss ! 😀
Elsa Pamboutzoglou dit
L’ashwagandha est une plante extrêmement réchauffante. Couplée à la Valeriane, si vous avez déjà un tempérament de feu dans votre constitution, cela va créer des déséquilibres.
Lulu dit
Préparation aqueuse Valériane et Angélique
Bonjour Christophe,
Je me permets de vous demander un éclairage concernant la préparation de la racine d'Angélique et de la racine de Valériane.
Je prépare généralement les racines par décoction mais est-ce bien correct que, du fait de la nature aromatique et tendre de ces racines, vous préférez leur préparation par simple infusion ? (15-20 minutes à couvert)
Ma deuxième question, est-ce ici une préférence ou y a-t-il un risque si la préparation se fait par décoction pour ces deux racines ? (trop de concentration de certains composants etc.)
Je pense que les réponses sont possiblement différentes pour les deux plantes où j'ai vu que pour la Valériane vous recommander seulement l'infusion et pour l'Angélique l'infusion ou la décoction (je parle toujours des racines).
Merci infiniment pour vos réponses et ce travail sublime de toute votre équipe, c'est exceptionnel.
Lulu
sabine dit
bonjour Lulu
pour des racines aromatiques comme la valériane ou racine angélique l'infusion est généralement appropriée
je vous invite à parcourir cet article où Christophe parle des 2 préparations (infusion et décoction) https://www.altheaprovence.com/angelique-angelica-archangelica/
Susana dit
Bonjour, j’utilise la teinture de Valériane et Sculellaire ensemble pour m’aider à dormir quand je fais de l’insomnie! Par contre, je remarque après quelques jours d’utilisation, que je fais beaucoup de mauvais rêves.... par quoi pourrais-je la remplacer? Svp Passiflore et Scutellaire serait-ce un bon mélange selon vous? Merci d’avance
sabine dit
bonjour Susana
il est possible que la valériane soit responsable de l'effet cauchemar cela peut arriver
donc oui la remplacer par la passiflore ou l'escholtzia , il faut tester , la scutellaire souvent on la propose quand douleurs qui génèrent des insomnies , tout dépend ensuite de l'origine des insomnies
Agnès Bony dit
Bonjour, j'aimerai faire une teinture de racines de valériane. Je suis au Quebec et la nature s'est réveillé un peu tard cette année. Ma Valérie a deux ans et les feuilles mesurent en ce moment environ 15-20 cm, est ce le bon moment pour récolter ?
sabine dit
bonjour Agnès
pour la récolte des racines , c'est mieux d'attendre l'automne ou le tout début du printemps