Brèves des herbes 2 : feuilles de chardon-marie, petite renouée et sumac : (abonnez-vous au podcast ici)
Bienvenue dans ce brèves des herbes N°2. J'avais introduit le concept dans le premier volet, et je vous avais dit, si ça vous plait, ça deviendra probablement une série régulière. Eh bien voilà, la série se poursuit, vous avez laissé de nombreux commentaires positifs, donc je suis content de voir que la partie un peu plus recherches sur les plantes vous intéresse.
Le concept Brèves des herbes est simple : on va passer en revue un petit nombre d'études, aujourd'hui j'en ai sélectionné 3, des études qui m'ont interpellé car elles m'ont donné de nouveaux outils, ou de nouvelles idées pour ma pratique.
Et je vais toujours essayer d'insister sur l'aspect pratique. C'est super important pour moi. Si on reste juste au niveau du laboratoire, ou de l'éprouvette, ce n'est pas suffisant. Ça n'a pas d'application pratique. C'est un peu du blabla.
Comme toujours, les références sont en fin d'article.
Brèves des herbes N°2 : chardon-marie, silymarine dans les feuilles
La première étude qui a attiré mon attention, c'est une étude sur le chardon-marie (1). Cette étude m'a été envoyée par un lecteur du site, que je remercie, donc un petit bonjour à Gabriel au passage, qui nous a laissé cette information. Et vous allez voir que c'est une information vraiment super intéressante et que je ne connaissais pas.
Le chardon-marie, vous le connaissez déjà peut-être, c'est un grand reconstituant du foie. Je vous ai fait un épisode complet à son sujet donc je ne vais pas revenir sur ses propriétés. En revanche, je vous rappelle que ses propriétés sont attribuées à un ensemble de constituants, des lignanes pour être exact, que l'on appelle silymarine. Ce sont eux qui semblent protéger le foie et l'aider à se reconstruire lorsqu'il a été agressé.
Lorsque vous voyez le terme "silymarine", vous aurez peut-être l'impression que c'est un seul constituant, mais en fait, ce sont plusieurs constituants regroupés sous ce terme. Et ce sont des substances actives qui ont été bien étudiées pour leur action protectrice et régénératrice sur les cellules du foie.
Ce sont les graines que l'on utilise d'habitude. Du coup, pour ramasser les graines qui sont emprisonnées dans cette carcasse piquante, c'est très compliqué. On va immanquablement s'empaler plusieurs fois, pas très agréable. Car voyez-vous, c'est dans la pellicule externe des graines, cette peau de couleur grise ou noire, que l'on trouve la silymarine. Du moins, c'est ce qu'on pensait. Cette étude nous donne une nouvelle perspective. L'étude ne date pas d'hier vu qu'elle est de 2012, mais je n'étais jamais tombé dessus.
Dans cette étude, les chercheurs ont comparé la teneur en silymarine des graines à la teneur des feuilles. Et voici ce qu'ils ont découvert. Ils ont analysé les feuilles à 3 stades de croissance : avant l'apparition des fleurs, à la floraison, et à la fructification, c'est-à-dire lorsque les graines sont disponibles. Les plantes en question ont été cultivées en Égypte.
Le stade qui fournit le plus de silymarine dans les feuilles, c'est avant l'apparition des fleurs. Ce qui parait logique, à la floraison il y a un appel des constituants vers les fleurs, et ensuite lorsque les graines se développent, il y a une forte proportion de silymarine qui va se retrouver dans les graines. Donc déjà, si on utilise les feuilles, on va les récupérer avant la floraison.
Ensuite, en ce qui concerne la concentration, lorsqu'on ramasse les feuilles avant la floraison, elles contiennent 1/5 de la silymarine des graines par unité de poids, ce qui est plutôt excellent quand on y pense. Car on peut ramasser beaucoup plus de feuilles par plantes.
Les chercheurs ont effectué un petit calcul par superficie de plantation. Pour une surface de plantation de 4000 m2, ils ont obtenu quasiment 14 kg de silymarine dans les graines, et 23 kg de silymarine dans les feuilles, vu qu'il y a beaucoup plus de feuilles en poids que des graines.
Que faire de cette information ? Eh bien je peux vous dire que personnellement, je vais commencer à utiliser les feuilles. Il faut savoir que la silymarine est peu soluble dans l'eau, donc l'infusion va probablement extraire peu de silymarine. Il vaudra mieux en faire une teinture, c'est-à-dire une macération alcoolique. Ou alors manger les feuilles en aliment après avoir découpé toutes les parties piquantes, faut faire attention, au moment où les feuilles sont jeunes et tendre. Je ne les ferais pas cuire car on sait que la silymarine est abimée par la chaleur.
Donc voilà, c'est le genre d'étude que je trouve super excitant. Alors oui, ce qui nous excite, nous passionnés d'herboristerie, c'est assez atypique. Si vous faites une soirée entre amis par exemple, vaudra mieux parler géopolitique plutôt que des feuilles de chardon-marie, histoire de vous éviter un grand moment de solitude. Et oui, c'est du vécu !
Brèves des herbes N°2 : petite renouée et troubles cognitifs
Ma deuxième étude (2), elle parle d'une plante qui s'appelle la petite renouée (Persicaria minor), petite plante vivace de la famille des polygonacées. C'est une plante que l'on trouve dans plusieurs régions de France. Il n'y en a pas chez moi dans le sud-est.
C'est une cousine d'une plante médicinale qu'on connait un peu mieux, qu'on appelle la persicaire (Persicaria hydropiper), une vivace qui pousse dans les zones humides, parfois semi-immergée dans les ruisseaux, les fossés inondés, etc. Je vous dirais plus tard pourquoi je vous parle de la persicaire. Pour l'instant, on revient à la petite renouée.
Dans cette étude malaisienne faite en 2020, randomisée et contrôlée, on a donné des capsules d'extrait sec de petite renouée (ou un placebo) à un groupe d'adultes entre 60 et 75 ans. L'extrait sec a été fabriqué par extraction aqueuse, donc on peut supposer qu'une simple infusion apporte des effets similaires. La prise s'est faite pendant 6 mois.
Dans le groupe prenant la petite renouée, on note une amélioration de la mémoire visuelle, de l'humeur avec une diminution de la tension et de la colère, et une augmentation d'un facteur qu'on appelle BDNF et qui encourage la croissance et la différenciation de nouveaux neurones et des synapses dans le cerveau.
Donc dans l'ensemble, une amélioration des capacités cognitives, peut-être une augmentation de la plasticité neuronale, qui pourrait être utile chez la personne âgée qui justement est en perte de ces fonctions.
Alors, point négatif de l'étude, le voici. Elle a été financée par le laboratoire qui fabrique le fameux extrait sec. Ah ! Problème. Et c'est le laboratoire qui a fait la conception de l'étude elle-même. Donc il y a conflit d'intérêt. Alors pourquoi j'ai retenu cette étude dans ma liste ? Eh bien d'abord pour vous montrer que les conflits d'intérêts existent partout, y compris dans le monde des plantes, au cas où vous ayez des doutes.
Mais aussi parce que si le laboratoire a décidé de fabriquer ce produit, en principe, ce n'est pas pour rien, ils ont fait des recherches préalables. Donc en fait, ceci m'a mis sur une piste. Je pense qu'il y a quelque chose à aller gratter dans cette histoire.
Je pense qu'il y a quelque chose d'intéressant dans ce genre persicaria. Il est fort possible que ces plantes soient très actives dans l'environnement cérébral. A ce stade, je me suis demandé si la persicaire (Persicaria hydropiper), une plante assez classique que l'on trouve dans certaines herboristeries françaises et qu'on appelle le poivre d'eau, n'aurait pas ces mêmes propriétés.
Les propriétés de la persicaire sont les suivantes : elle est antioxydante et antiinflammatoire, et on sait que le vieillissement cérébral est fortement influencé par l'inflammation et le stress oxydatif. On a aussi une étude (3) qui montre que certains constituants de la persicaire, comme le β-sitosterol, pourrait améliorer les troubles de la mémoire pour certaines maladies comme la maladie d'Alzheimer. Là encore, super intéressant.
Au final, au travers de cette étude biaisée, j'ai donc glané des informations intéressantes. J'ai découvert une propriété au sujet d'une plante, la petite renouée, que je ne connaissais pas. L'étude n'est pas fiable car il y a conflit d'intérêt. Ensuite je me suis penché sur sa cousine beaucoup plus connue en herboristerie, la persicaire, et j'ai vu qu'il y avait probablement des propriétés très similaires.
Et à une époque où l'on recherche des substances qui peuvent aider à accompagner le vieillissement cérébral prématuré, je vais probablement expérimenter avec la persicaire, dont Valnet nous parlait déjà il y a 40 ou 50 ans pour les problèmes de retour veineux ou les problèmes de calculs rénaux. Donc vous voyez, ça me permet de générer de nouvelles idées, d'adapter des plantes connues des anciens à des problématiques nouvelles. Et ça, ça me plait beaucoup. Ceci dit, ça reste spéculatif à ce stade, on est d'accord, il faudra de l'expérience pour valider ceci.
Brèves des herbes N°2 : poudre de sumac et stéatose hépatique non alcoolique
Ma 3ᵉ étude est au sujet du sumac et son utilité pour les problèmes de stéatose hépatique non alcoolique. C'est une problématique que l'on voit de plus en plus lorsqu'il y a des problèmes métaboliques, on parle ici du métabolisme du glucose, avec hyperinsulinémie et résistance à l'insuline. Tout ceci est le plus souvent lié aux problèmes de surpoids, au diabète de type 2, et parfois au profil génétique.
La stéatose hépatique est une situation sérieuse. On l'appelle aussi maladie du foie gras, car on voit une accumulation de gras à l'intérieur du foie qui peut progresser vers une fibrose, donc littéralement la transformation des tissus fonctionnels du foie en cicatrices, puis vers une cirrhose, parfois un cancer du foie. Donc le but est évidemment d'agir sur le plus leviers possibles. Et dans notre monde, on va beaucoup parler d'alimentation, de micronutrition, d'activité physique et de certaines plantes qui peuvent aider.
Quelle plante ? Bonne question. Aujourd'hui on parle de sumac avec une étude iranienne de 2020. Le sumac, je pense que vous le connaissez. Vous en avez probablement déjà vu. C'est un arbuste, parfois un arbre. Ce sont les fruits acidulés qui sont utilisés comme épice, on les utilise dans la cuisine de certains pays. Vous en trouverez dans les boutiques d'épices d'une manière assez facile. Vous verrez aussi l'arbre ici et là dans différentes régions de France.
Dans cette étude, on a pris 84 patients souffrant de stéatose hépatique non alcoolique. L'étude était randomisée en double aveugle avec placebo. Les patients ont reçu soit 2 g de poudre des fruits de sumac par jour, soit un placebo, le tout pendant 12 semaines. On a aussi donné des conseils alimentaires aux personnes, avec un déficit de 500 calories par rapport à leurs besoins estimés, et des recommandations avec 55 à 65% des calories provenant de glucides.
Alors là, comment dire... dans mes vues, autant de calories provenant de glucides, c'est juste pas une bonne idée dans le contexte d'un syndrome métabolique. Mais c'est le contexte de l'étude. On a aussi donné des conseils d'exercice physique modéré. Et notez que ce ne sont que des suggestions que les chercheurs ont données aux participants, qui ont suivi ou pas ces recommandations, et qui ont pu dire un peu ce qu'ils voulaient au chercheur. Mais bon, les études dans lesquelles on peut vraiment contrôler l'alimentation coûtent très cher, donc c'est plutôt rare d'en voir.
Au bout de 12 semaines, comparé au groupe placebo, on peut voir que les patients prenant le sumac ont une diminution de la fibrose hépatique, diminution des enzymes hépatiques, du niveau d'insuline sanguin, de l'hémoglobine glyquée, de la CRP ultra sensible (donc diminution de l'inflammation). Le groupe placebo a aussi constaté des améliorations, vu qu'ils étaient en mode de déficit calorique et qu'ils ont fait de l'exercice. Mais les améliorations du groupe sumac sont largement plus intéressantes et sont significatives d'un point de vue statistique.
Pour vous donner un exemple, on va prendre le score de fibrose, qui est super important ici. Dans le groupe placebo, on a une diminution de 7,7% et dans le groupe sumac on a une diminution de 22 % du score de fibrose, donc vous voyez, des différentes significatives.
Ce qui me plait beaucoup avec le sumac, c'est que, comme je vous ai dit, on peut trouver facilement la poudre des fruits dans les magasins d'épices. Et un peu comme pour la cannelle de Ceylan qui est bénéfique dans le contexte du syndrome métabolique et qu'on peut utiliser à bon escient pour épicer les plats, eh bien là on peut avoir un 2ᵉ outil, qui est peut-être largement plus intéressant que la cannelle de Ceylan, et qui peut aussi être intégré à la nourriture.
Pour information, le sumac utilisé dans l'étude est Rhus coriaria, le sumac des corroyeurs, que l'on trouve dans le midi de la France.
Eh bien voilà, c'est terminé pour ce brèves des herbes N°2, j'espère que ça vous a plu, en attendant je vais retourner dans mon épluchage d'études pour vous préparer le numéro 3. À très bientôt !
Brèves des herbes N°2 : références
(1) Omar, A. & Hadad, Ghada & Badr, Jihan. (2012). First detailed quantification of silymarin components in the leaves of Silybum marianum cultivated in egypt during different growth stages. Acta Chromatographica. 24. 463-474. 10.1556/AChrom.24.2012.3.9.
(2) Lau H, Shahar S, Mohamad M, et al. The effects of six months Persicaria minor extract supplement among older adults with mild cognitive impairment: a double-blinded, randomized, and placebo-controlled trial. BMC Complement Med Ther. 2020;20(1):315. Published 2020 Oct 19. doi:10.1186/s12906-020-03092-2
(4) Kazemi S, Shidfar F, Ehsani S, Adibi P, Janani L, Eslami O. The effects of sumac (Rhus coriaria L.) powder supplementation in patients with non-alcoholic fatty liver disease: A randomized controlled trial. Complement Ther Clin Pract. 2020 Nov;41:101259. doi: 10.1016/j.ctcp.2020.101259. Epub 2020 Nov 10. PMID: 33190008.
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Guillaume dit
Bonjour Christophe, Bonjour Sabine,
En ce qui concerne le chardon marie, la posologie, lorsque l'on prend une transfo à base de feuilles, doit elle être multipliée par 5 par rapport à une transfo de graine ?
Merci d'avance pour la réponse, merci tout court pour cet article et, pour toutes les informations partagées sur votre merveilleux site, un merci tellement immense qu'il faudrait inventer un autre mot. 🙂
sabine dit
bonjour Guillaume
je suppose que vous parlez de la teinture de plante sèche
pour les feuilles c'est 1:5 alcool à 45°
pour les graines c'est 1:3, alcool à 70° (ref : Moore). Passer alcool + graines au blender au bout d'une semaine de macération, puis laissez macérer pendant encore une semaine avant de filtrer. La teinture est riche en amidon (dépôt blanchâtre au fond du bocal) - c'est normal.
Dinosaurus dit
Merci pour cette brève N° 2. Je retiens surtout les possibilités des feuilles du Chardon-Marie. Jamais réussi à collecter de façon satisfaisante les graines: galère et résultat décevant !
Catherine Girault dit
Toujours passionnant et très clair. Vos connaissances et votre capacité à les transmettre me sont très précieuses. Un immense merci.
Sabine GUINOT dit
Bonjour Christophe Je ne vois pas d'article sur l'hibiscus Pourriez-vous me dire si une personne traitée pour l'hypertension, peut prendre un complément à base d'hibiscus Merci de votre réponse
sabine dit
bonjour Sabine
je vous invite à lire cet article https://www.altheaprovence.com/hibiscus-sabdariffa/
Sabine GUINOT dit
Merci pour votre réponse Si j'ai bien compris lorsqu'on est déjà traité pour l'hypertension il est préférable de ne pas prendre d'hibiscus, ou de passiflore est-ce exact?
sabine dit
bonjour Sabine
si c'est une tisane plaisir de temps à autre pas de problème (et il est vrai que l'hibiscus est un super diurétique) si c'est en cure risque de faire baisser la tension un peu trop , il faut surveiller
Sabine GUINOT dit
Merci pour votre réponse
COLETTE BILLAUX dit
Super ce "brève n° 2" Merci
Nancy Lévesque dit
Bonjour,
Dans la vidéo, on parle de récolter les feuilles de chardon marie avant la floraison pour sa concentration en syllimarine.
Le chardon marie est une plante bisannuelle. Peut-on alors cueillir des jeunes feuilles la première année et la deuxième année?
Ou si c'est préférable de laisser la plante tranquille la première année.
Merci (et merci de lire ces études pour nous !)
sabine dit
bonjour Nancy
les deux sont je pense possible
Martine Roussel dit
Brève n°2 : Sumac et stéatose hépatique non alcoolique. L'étude a été réalisée avec Rhus coriara. En homéopathie il y a un remède appelé Rhus toxicodendron. Y a-t-il dans la communauté des gens qui suivent Christophe Bernard un médecin homéopathe qui pourrait dire si ce remède (granules de rhus toxicodendron) pourrait s'appliquer à la maladie évoquée.
En tout cas, je vais essayer sur un proche atteint l'épice en poudre en question.
Merci à vous.
Martine Roussel dit
J'apprécie beaucoup cette nouvelle rubrique par laquelle Christophe nous fait part de ses recherches. Je trouve passionnant d'être associés à l'état de ses réflexions. C'est unique ! Un grand merci à lui et à vous Sabine qui répondez avec tant de constance et de dévouement à tant de questions posées. Gageons que désormais Christophe ne sera plus seul dans les salons à parler plantes et que la phytothérapie y détrônera bientôt la géopolitique ! Merci encore.
sabine dit
🙂
Colette Schwarz dit
Je viens de lire votre brève des herbes no. 2 et je vous remercie très sincèrement. Toutes ces informations, toutes ces découvertes c est vraiment passionnant. Encore merci et bon week end.
NATHALIE MOREL dit
C'est vraiment très intéressant ces brèves des herbes. Merci Christophe
Lanzillotta dit
Pour compléter les façons de manger la feuille de chardon marie, il faut penser au jus réalisé à l'extracteur de jus. La feuille passe tres bien dans les extracteurs et pas besoin d'enlever les épines. Ajoutez une pomme et ça se boit très bien ! Vive le chardon marie que je toujours ceuillerai avant floraison désormais !!
Merci !
Virginie Mauz dit
Excellente idée! merci!!
galione dit
super intéressant, on a envie de tout tester, même sans être directement concerné ! merci pour ces exposés clairs et bien conçus.
marie dit
bonjour,
merci pour toutes ces informations intéressantes. pour le Sumac, peut on réaliser soit même son épice, si oui comment, et y a t il un risque si on se trompe d'espèces ? merci !
sabine dit
bonjour Marie
il y a le sumac vinaigrier apparemment qui s'utilise de la même manière , mais pas d'expérience ni vraiment d'information vis à vis de ces arbustes
Marie M dit
Bonsoir, Merci beaucoup pour toutes ces informations vraiment intéressantes. Concernant le chardon marie, serait-il intéressant de faire sècher les feuilles ( à l'air) et puis de les réduire en poudre et les ajouter dans notre alimentation?
sabine dit
bonjour Marie
je pense que oui , une fois les feuilles séchées , vous les mettez à l'abri dans un sac ou une boite et vous pulvérisez au dernier moment
pascal27 dit
Bonjour Christophe
Votre humour introductif est excellent, je partage ce vécu !!
"C'est comme ça, on est chacun dans notre petit bac à sable respectif.
Le tout, c'est d'arriver à trouver d'autres personnes qui partagent cette fougue pour le végétal.
Et pour moi, les bonnes personnes, c'est vous ! :-)"
Je suis toujours triste de constater que les plantes intéressent peu de gens ! Les plantes pour se soigner ? C'est de la tisane, c'est du pisse mémé..... et c'est tout... ça soigne vraiment ? il parait qu'il y a beaucoup de plantes toxiques !!! Avec ces raisonnements on reste bien dans notre petit bac à sable !
J'ai un peu jeté l'éponge à essayer de partager les bienfaits des plantes. Mais je reste en communication avec les gens en quête de "savoir" et ceux qui sont passionnés.
La feuille du chardon marie est riche en eau, j'en consomme de temps à autre. Le plus compliqué c'est d'enlever les aiguilles qui sont très agressives. je ne savais pas que les feuilles étaient aussi riches en silymarine. Elles sont bien plus faciles à récolter que les graines.
Pour la renouée persicaire, dans nos jardins on rencontre l'annuelle "Polygonum persicaria avec sa tâche en fer à cheval bien caractéristique sur les feuilles et Persicaria maculosa" sont-elles comestibles et ont-elles les mêmes propriétés que "Persicaria minor et Persicaria hydropiper" ? Ces persicaires (nitrophiles) sont très envahissantes dans les jardins et produisent énormément de graines.
Merci Christophe de nous transmettre tant de savoir sans retenue.
pascal
sabine dit
bonjour Pascal
d'après le Fournier , elles ont les mêmes propriétés
pascal27 dit
Merci Sabine
Hervé GOURIOU dit
Bonjour Pascal27, Je ne sais pas si vous avez communiqué quelques commentaires sur d’autres sujets du Blog de Christophe, ces derniers mois, car personnellement j’ai été absent tout cet été et jusqu’à ces dernières semaines, tant sur le Blog de Christophe que sur d’autres réseaux, dits sociaux, de façon générale.
Je ressens une certaine amertume dans vos propos et un découragement à déclamer de bonnes paroles pour susciter des adhésions à utiliser les plantes à des fins médicinales auprès de votre entourage… Je vous comprends car j’ai fait une constatation identique et j’ai réagi de même. De plus, j’ai lu dans les médias qu’une dizaine de Naturopathes avaient été inquiétés par la Justice ces derniers mois, dont deux ces dernières semaines, pour exercice illégal de la médecine. De là à jeter un opprobre sur les Plantes médicinales et surtout sur l’exercice de la Phytothérapie et Naturopathie, il n’y a qu’un pas… J’ai aussi découvert, à cette occasion, l’absence de structures professionnelles, telles que Fédérations ou Chambres Syndicales, susceptibles de réagir et de défendre publiquement et devant les Tribunaux, l’ensemble des professionnels œuvrant dans les domaines des Plantes Médicinales.
Mais, personnellement, je n’ai rien changé dans mes pratiques, bien au contraire… et les recherches de Christophe sur des études scientifiques, occultées pour nous autres, pauvres apôtres, et leurs divulgations dans ses « Brèves des Herbes », n’ont d’autres effets que de me stimuler à expérimenter certains aspects méconnus qu’il nous dévoile. Ainsi, pour ma part, ce sont les utilisations des jeunes feuilles de Chardons-Marie qui m’ont intéressé en premier lieu, sans toutefois, rejeter les autres aspects de sa communication.
Vous pourrez lire, plus loin, dans mon commentaire sur ce sujet, daté du 21 octobre, que nous avons eu une curiosité identique de consommations occasionnelles des feuilles de chardon-marie, vous y lirez également que je rejoins votre ignorance initiale sur les teneurs en sylimarine, annoncées dans les études citées par Christophe… et aussi sur les difficultés à ébarber leurs pourtours piquants mais effectivement plus aisées à récolter que les graines…
Mon interrogation porte, en fait, sur la dégradation ou la conservation d’une teneur respectable en silymarine, après séchage et pulvérisation de ces jeunes feuilles, afin de les consommer sous forme de gélules en laissant mes sucs digestifs et les organes internes appropriés faire l’extraction de la silymarine.
En cette période automnale et avec déjà les prémices des froidures de l’hiver, je vous souhaite un système immunitaire bien booster pour faire face aux attaques des virus ou petits maux traditionnels de la saison, que tous les herbalistes primaires ou expérimentés que nous sommes, savons maintenant traiter comme il se doit, sans avoir besoin de recourir aux généralistes et praticiens conditionnés de la médecine conventionnelle.
pascal27 dit
Bonjour Hervé, merci pour vos mots qui traduisent bien mon état d’être qui n’est que passager je vous rassure. Le contexte de la vie autour de nous m’attriste, le constat d’obéissance aveugle de beaucoup d’entre nous pour « soi-disant » garder la liberté me choque, la peur sous-jacente, permanente entretenue par de multiples mensonges médiatiques « obéissants », ainsi que le bâton financier en ce qui concerne les risques d’amendes ; sont tout sauf des signes d’intelligence !
Nous sommes encore dans une intelligence primaire, prédatrice et non dans une intelligence créative qui nous donne un regard contemplatif sur la vie qui nous entoure et dont nous faisons partie intégrante…
C’est Nicolas Machiavel qui à dit : Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leur âme ! et Nelson Mandela qui nous disait : Que vos choix soient le reflet de vos espoirs et non de vos peurs. »
Dans tout ce « désordre » je me demande bien où est passée la notion de santé ? C’est là que je baisse un peu les bras car parler des plantes qui soignent n’est même plus entendu alors que ces plantes peuvent réellement nous aider à renforcer notre immunité, détoxifier les métaux lourds et autres dérivés du progrès primaire comme les pesticides, l’agro-alimentaire et la pollution de l’air ambiant…
On croirait que l’horloge du monde s’est arrêtée en 2020 et que l’on attend « tout » des pouvoirs en place ! Personne ou très peu voient que la médecine conventionnelle est en perte de « pouvoir » et que la solution est de nous prendre nous, même en charge !
Je n’ai pas suivi le mouvement de ces peurs (pensée unique ) car je n’y trouve aucune logique et quand je constate les attaques insensées contre l’homéopathie, les huiles essentielles, l’artémisia annua, la lavande et bien d’autres aberrations, ça renforce mes convictions.
Il me semble que nous somme à la fin d’un monde, mais surtout à la naissance d’un autre et ça, ça fait peur à nos organisations (décideurs), ça désoriente un confort aveugle… La préoccupation de notre monde à venir n'est pas tant dans le changement climatique (traduit par une taxe de plus)n mais plus dans la maintenance nourricière ambiante de la nature, ainsi que comment allons-nous subir notre pollution toujours plus forte et de vivre la progression de la démographie en quête de continents plus viables. Il est urgent de bien comprendre que la mutation qui se profile à l'horizon de notre génération et les générations futures doit nous faire prendre conscience des priorités importantes de la vie et non du profit. PIB et croissances sont des outils obsolètes !
On ne dira jamais assez que la nature peut vivre sans l’homme mais pas l’inverse, nous sommes dans «un tout » nous faisons partie de la nature et ne sommes pas des êtres supérieurs. Bien qu’originalement dotés « d’intelligence » ; notre capacité « primaire » à inventer à utiliser les matières premières, nous a conduit à en oublier la solidarité, le vivre ensemble, la proximité d’échanges et de transmission des « partages » essentielles de la vie. Mais nous pouvons encore inverser ce courant de vie. La nature qui ressent bien ce mal être de l'homme va nous aider à passer ce pas complexe et vital.
Le quantique m’interroge beaucoup, notre « conscience » prend sens avec tous ces évènements. Une forme de présence, de force est présent en forêt, dans le sol, le végétal, les amis, des personnes comme Christophe, Sabine, Pierre Rabhi, Raphaël Colicci, les travaux du Pr Gilles Eric Seralini, vous Hervé et j’en oublie. Ces présences m’aident nous aident à comprendre nos (mes) sensibilités, réceptivités..
Dans la nature rien n’est gratuit, rien ne sert qu’à un seul être, tout est partage, tout est échange et aucun déchet ne subsiste. La photosynthèse est une puissante énergie crée par la natiure et ne demande aucune énergie pour agir, c’est un miracle permanent de vie encore inégalé par nos inventions !
Ce qui me rassures c’est que nous faisons partie de la nature et donc que nos erreurs si grandes soient-elles ne seront que passagères.
Et le chardon Marie dans tout ça ? J’avoue que j’utilise de plus en plus les plantes à leur saison. Cette logique me permet de redécouvrir chaque année la beauté et la communion avec les plantes. Après quelques années de récolte, je constate que mes placards sont chargées de bocaux en attente, c’est beau mais pas forcément bien utilisé. Quant à les partager oui mais ce n’est pas si évident qu’il n’y paraît. Bref ces placards délivrent à la vue des messages impressionnant pour ceux qui ne connaissent pas le monde des plantes et surtout pour permettre à certaines personnes de faire un premier pas vers ce monde passionnant et osmotique.
Christophe le dit bien ; nous pouvons apporter des informations, favoriser des pratiques, des reconnaissances mais pas agir à la place des autres.
Ce qui ne m’empêche pas de faire parfois des cures de pissenlit (taraxacum) ou de bardane (arctium) pour le foie, de maintenir les racines d’orties et graines de courge pour la sphère urinaire et prostatique, de boire mes tisanes d’olivier + gui + aubier du tilleul pour le cœur et la circulation du sang, de consommer le totum de poudre d’orties, de prêle, de thym, d’origan, de fleurs d’aubépine, de sarriette, et multiples tisanes pour la sphère bronchique comme la mauve, molène, origan, plantain, sans oublier les quelques huiles essentielles et macérats huileux avec lesquels je fabrique quelques baumes bien utiles pour la peau et les petits accidents du bricoleur… Pour cette année j’ai maintenant récolté de l’artémisia annua, voilà une plante de plus à mon arsenal, j’avoue qu’elle à une odeur et un goût bien particulier, elle n’est pas qu’un « jus de plante » elle est bien là présente… J’essaie le plus possible de trouver mon équilibre avec la proximité du biotope qui m’est proche.
Santé à vous Hervé et à tous ceux qui communiquent de loin ou de près par la pensée pour le bien être de notre humanité et de la nature. pascal
Florence Guenand dit
Merci beaucoup pour cette publication passionnante! Je suis aussi du genre a m'enthousiasmer sans retenue pour les vertus d'une plante, nouvellement découverte ou déjà-un peu- connue, mais mon bac a sable étant beaucoup plus petit que le votre, je vous suis super reconnaissante pour vos partages! Bien loin de la nature en ce moment, c'est aussi une manière de faire du bien a mon âme en attendant de la retrouver. Merci.
Lembege dit
Petite renouée et études cliniques.
Bonjour Christophe, pour avoir travaillé 20 ans pour une grande industrie pharmaceutique française qui a finalement décidé de ne pas sortir son vaccin , je souhaite rappeler que les grands groupes commencent par faire des études cliniques avant là mise sur le marché de leur molécules.
Ainsi, comment voudriez vous que cette entreprise s’appuie sur une étude pour renforcer la justification de l’efficacité de son produit ?
Qui aujourd’hui se lancerait dans une telle étude hormis l’industrie pharmaceutique ?
Conflit d’intérêt ? Oui , mais c’est le Process à ce jour validé
Étude biaisée ? Pas forcément. Il faudrait pour cela s’intéresser au plus près à cette étude en passant au peigne fin toutes les caractéristiques.
Pour en reparler avec plaisir si cela vous interpelle .
Bien à vous tous
Fred
sabine dit
bonjour Lembege
voici la réponse de Christophe:
"c'est un bon point et je me suis effectivement posé la question, je pense qu'il y a une possibilité pour qu'une société ayant un intérêt commercial fasse une étude fiable. La tentation sera forte de manipuler les résultats, mais la possibilité existe et j'y suis ouvert. On pourrait imaginer une société éthique qui fasse des études éthiques sur un produit à commercialiser. On peut rêver un peu non ?"
Hervé GOURIOU dit
Bonjour Christophe, Votre formule des brèves est excellente car vous nous abreuvez de nouvelles et riches connaissances à partir d’études scientifiques concrètes que vous disséquez avant de nous les partager.
Parmi ces dernières, la première sur les feuilles de chardon-marie a retenu toute mon attention et je l’ai relu à plusieurs reprises car lors des saisons estivales quand les chardons-marie sont épanouis, j’ai souvent coupé des jeunes feuilles pour les conserver après déshydratation et les consommer sous forme d’infusions. Mais quand vous dites que la syli marine craint la chaleur et qu’en plus elle n’est pas très soluble dans l’eau, je pense que le but envisagé n’a jamais été atteint… Par contre, désormais, étant donné les quantités de chardons-marie qui émergent dans mon jardin (d’ailleurs dès ce mois d’octobre je trouve de jeunes plants qui sont déjà sortis de terre un peu partout…), je vais avoir un nouveau regard envers l’expansion souvent démesurée des belles feuilles vertes et blanches en les récoltant toutefois, avec parcimonie sur chaque plant afin d’assurer la production traditionnelle de graines dans les chardons fleuris au bout des tiges hérissées.
La question qui se pose à moi est de savoir si, la déshydratation des feuilles puis leur pulvérisation n’a pas d’impact sur le taux de sylimarine qu’elles contiennent, car j’envisage de laisser mes sucs digestifs s’occuper de l’extraction en interne… Et une extraction externe ne pourrait-elle pas se faire par percolation ?..
Merci à vous et bien sûr à Gabriel
sabine dit
bonjour Hervé
voici la réponse de Christophe
"tout ceci est à expérimenter, fort possible que toutes ces formes soient ok pour obtenir la silymarine. Je ferais attention à l'aspect irritant d'une feuille sèche et pulvérisée, sur les poumons pendant la pulvérisation... je ne sais pas si la poudre des feuilles sèche pourrait être irritante sur le système digestif"
Hervé GOURIOU dit
il est de tradition, en Afrique, de souhaiter un Bon retour et de bienvenue à toutes les personnes qui se sont absentées un moment de chez elles, pour raisons de voyages, vacances ou maladies etc... donc, Sabine, Bon retour au pays des belles plantes médicinales et parmi nous, car votre absence s'est faite réellement sentir. 🙂
sabine dit
bonjour Hervé
et merci pour votre gentil mot 🙂
Hervé GOURIOU dit
...en fait de réponse à moi-même, c'est une suite à mon précédent commentaire d'Octobre 2021, car effectivement les productions de graines de chardons Marie que je prédisais, se sont accomplies au delà de mes espérances et c'est plus de deux cents fleurs épineuses que j'ai reçu en cadeau des pieds de Chardon-Marie et certainement plus d'un millier de graines... et tout n'est pas fini, loin de là !.. il y en a encore une bonne cinquante qui se trouve toujours accrochées sur un des pieds pour finir de murir et enfin éclore... mais mon sac réceptacle dans lequel je stocke au fur et à mesure est plein à craquer et mes doigts sont pleins de trous mais aussi d'épines plantées dans ma peau et mes chairs... Un autre constat très douloureux et pénalisant, j'ai travaillé deux ou trois jours d'affilée pour extraire les graines et les poils protecteurs, le cocon dans lequel elles sont enserrer sont tellement volatiles que j'en ai été entièrement couvert, à l'extérieur, mais ma rélfexion n'a pas portée sur la nécessité de mettre un masque (peut-être du fait de l'avoir porté trop longtemps ces deux dernières années ?) et je me suis retrouvé avec des problèmes respiratoires et tout le système ORL contaminé, sinus et cerveau congestionnés, bronches, trachée etc etc... tout m'a fait mal pendant plus de deux semaines... Mais çà c'est l'utilisation des graines et pour ce qui concerne les utilisations des feuilles j'ai constaté que des graines tombées au sol germaient en quelques jours (peut-être à cause des conditions climatiques actuelles) et je me suis fait cette réflexion de savoir si l'on produisait des chardon marie tels que des salades en les laissant pousser un peu à la taille des choux donc sans attendre leurs floraisons, quels seraient leurs valeurs thérapeutiques en consommant les feuilles. J'ai expérimenté également en faisant des "jus verts", "smoothies" mixés au blender, en incorporant des feuilles de Chardon-Marie, des feuilles et tiges d'Orties, feuilles et fleurs de luzerne entre autres et en laissant décanter après mixage intense, tel une infusion à froid, et en filtrant, j'ai obtenu un jus de belle couleur verte, très odoriférante et agréable au goût...Mais quelle est la valeur thérapeutique et nutritive de ce mélange ?... That is the question !... Pour ce qui est de plantations potagères de choux-chardons Marie, c'est bien parti et les feuilles sont souples et non piquantes lors de leur consommation... Mais, Y a t il une valeur médicinale ajoutée lorsqu'on interrompt la croissance ?... Re question...
sabine dit
bonjour Hervé
voici le point de vue de Christophe 🙂
logiquement le jus vert doit effectivement contenir le totum. La teneur en silymarine dépendra du stade de croissance. Mais d'une manière générale je pense que la valeur nutritive et même thérapeutique du mélange doit être élevée. Dommage que nous n'ayons pas plus d'expérience en la matière.