Consoude, tussilage
et alcaloïdes pyrrolizidiniques
Je remercie Paul Bergner qui m'a donné la permission de traduire cet excellent article sur les alcaloïdes que nous trouvons dans de nombreuses plantes de la famille des boraginacées (consoude, bourrache - sauf les fleurs, vipérine, cynoglosse, etc).
L'article original se trouve ici.
Peut-on consommer la consoude (Symphytum officinale) sans problème ? Qu'en est-il du tussilage (Tussilago farfara) ? Probablement pas d'après les cas cliniques publiés ces dernières années. Ces cas exposent le fait que les alcaloïdes pyrrolizidiniques (APs) contenus dans ces plantes traditionnelles peuvent causer des maladies hépatiques graves si on les consomme pendant de longues périodes. L'Allemagne a récemment banni 2500 produits contenant ces APs à cause de ces cas particuliers. Le Canada a aussi récemment banni la racine de consoude et le tussilage.
Le débat sur la toxicité de la consoude et du tussilage en prise interne oppose les herbalistes traditionnels avec les agences de régulation. Les herbalistes traditionnels disent que ces plantes ont été utilisées pendant des siècles sans effets indésirables observables. Les agences de régulations citent les preuves implicant les plantes contenant les APs, la consoude et le tussilage en particulier, dans les maladies hépatiques chez l'homme.
Les données scientifiques nous disent que ces deux plantes doivent être utilisées avec prudence, en particulier si l'utilisation se fait au long terme, ou si la prise se fait chez la femme enceinte, allaitante, ou chez l'enfant. L'interdiction du tussilage a peut-être été prématurée par contre, basé sur des données manquantes et contradictoires.
Si l'on étudie la littérature scientifique, la plupart des cas d'empoisonnement aux APs concerne le tiers monde avec des personnes ayant consommé pendant une longue période des céréales contaminées [16,24,25,26], en particulier au sénéçon, à l'héliotrope ou à la crotalaria [2,14,16,21,23,24,25,26]. En 1985 et 1987, nous avons l'apparition de cas pour lesquels la consoude est l'agent problématique [17,27]. D'autres articles sont apparus, analysant les produits du commerce contenant de la consoude, et démontrant qu'ils avaient des taux d'AP suffisants pour causer une toxicité lorsque utilisés au long terme. Le cas qui a amené l'Allemagne à interdire les produits contenant des APs implique la consommation d'infusion de tussilage pendant la grossesse et causant la mort d'un nouveau né. Bien que le tussilage ait été mentionné sur la boite, l'absence de l'AP caractérisant le tussilage (la senkirkine) [6] et la présence de senecionine, un AP présent dans d'autres plantes comme le petasite [22], nous fait dire que l'infusion avait peut être contenu ces espèces [29].
La consoude (S. officinale, feuille) et le tussilage (T. farfara, fleur) ont causé des tumeur du foie lorsque introduit dans la nourriture de souris [6,7]. Les AP isolés de chaque plante (symphytine pour la consoude, senkirkine pour le tussilage) ont des effets similaires [8]. Mais notez que ce type de tumeur, jamais démontré chez l'humain, n'est pas l'inquiétude principale. Les APs provoquent un désordre du foie chez l'humain appelé maladie veino-occlusive hépatique (MVOH). Les petites et moyennes veines dans le foie se bouchent, amenant au final à une dysfonction du foie, puis une cirrhose et à la mort. Les produits dérivés des APs semblent se vérouiller aux tissus du foie, provoquant un dysfonctionnement cellulaire et un blocage des veines par prolifération de tissu conjonctif [12]. La MVOH ne peut être diagnostiquée avec certitude qu'avec une biopsie du foie. Dans les 3 cas mentionnés ci-après, les médecins éliminèrent d'une manière méthodique toute autre facteur (autre que les APs) qui aurait pu causer la MVOH et validèrent le diagnostic par biopsie [17,27].
Cas n°1 : garçon de 13 ans. Hospitalisé pour augmentation du volume du foie et gonflement de l'abdomen. 3 années de maladie de Crohn débutant en 1983. Traité d'abord avec prednisolone et sulfasalazine qui éliminèrent les symptômes. Les médicaments furent arrêtés sur demande des parents et l'enfant fut traité à l'acupuncture et à la racine de consoude. La quantité exacte et fréquence des prises est inconnue, mais le traitement dura plus de 2 ans. En 1984, l'enfant eut besoin de prednisolone pour gérer une crise aiguë de Crohn. En juin 1986 : fièvre, douleurs abdominales et gonflement. Une biopsie du foie montra une MVOH. Tout autres facteurs (autre que les APs) furent écartés [27].
Cas n°2 : femme de 49 ans. Gonflement progressif de l'abdomen et des extrémités sur une période de 4 mois. D'abord diagnostiquée avec un syndrome de Budd-Chiari (obstruction des veines du foie), la biopsie confirme la MVOH des veines petites et moyennes. Toute autre cause de MVOH (autre que les APs) écartée. Patient était un consommateur de plantes, vitamines et autres compléments alimentaires incluant les vitamines C, K, E, A et B, calcium, magnésium, potassium, zinc, fer, lécithine et extrait glandulaire bovin. Parfois infusion de camomille ainsi qu'un litre par jour d'infusion "Mu-16". 2 capsules de pepsine et consoude avec chaque repas (6 capsules par jour) pendant les 4 derniers mois. L'infusion "Mu-16" et les capsules de consoude furent analysés. L'infusion contient des traces d'AP, environ 1/10 du contenu des capsules de consoude. Au total sur les 4 mois, cette personne consomma 85 mg d'APs [17].
Cas n°3 : nouveau né de 5 jours. Jaunisse et gonflement abdominal. Grossesse normale à l'exception de démangeaisons depuis le mois 4. Saignements vaginaux pendant les 3 derniers jours de grossesse. Naissance par césarienne due à une séparation prématurée du placenta (non-confirmé). Biopsie confirme la MVOH. Patient décède à 27 jours. La mère avait un foie normal. Elle avoue avoir consommé du cannabis et des champignons hallucinogènes avant la grossesse, mais pas pendant la grossesse. Les médecins écartèrent un empoisonnement au champignon. La mère consomma une infusion pendant toute la grossesse contenant 9% de tussilage en poids sec. Une analyse confirme la présence de sénécionine dans cette infusion, mais pas de senkirkine, ce qui met un doute sur la présence de tussilage [20].
Ces études des cas nous disent que la consoude fut probablement la cause de la MVOH dans le cas n°1 et 2, mais que le tussilage ne fut pas clairement identifié comme agent problématique dans le cas n°3. En effet, des chercheurs testèrent le tussilage en 1976 et ne purent déceler que de la senkirkine comme AP [8]. L'absence de senkirkine nous dit que le tussilage n'était probablement pas présent, ou du moins pas la cause de la mort de l'enfant. La sénécionine, l'un des APs les plus toxiques, est présent dans une variété de plantes incluant Petasites spp. qui est parfois utilisé pour l'adultération du tussilage [22].
Quelle dose est toxique ?
Il est compliqué d'identifier la dose toxique d'APs pour différentes raisons :
1. La toxicité des APs varient grandement d'un alcaloïde à l'autre. Un AP peut être 6 fois plus toxique qu'un autre, et certains ne sont pas toxiques du tout [12].
2. Souvent, les plantes en question contiennent plus d'un AP, et les proportions peuvent varier d'une plante à l'autre et d'une période à l'autre. La consoude (Symphytum officinale) contient au moins 9 alcaloïdes [22] qui varient dans leur degré de toxicité.
3. La teneur en alcaloïde peut grandement varier d'une partie de la plante à l'autre. Une étude démontre que la teneur en APs dans un échantillon de racines de consoude est 10,7 fois plus élevé que la teneur dans les feuilles [10].
4. La teneur peut aussi varier de saison à saison. La quantité d'APs dans les feuilles de la consoude de Russie (Symphytum x uplandicum) peuvent varier d'un facteur de 16 en fonction du moment de l'année et de la taille de la feuille [13].
5. La dose toxique dépend grandement de l'âge de la personne. Un bébé de 2 mois est décédé après ingestion de 66 mg d'alcaloïdes sur 4 jours [4]. Un enfant de 6 mois consomma de 70 à 147 mg d'APs (provenant de sénéçon) sur 14 jours et a survécu [23]. Une dose de 162 mg ingérée sur 270 jours par une mère enceinte fut fatale pour son bébé mais n'eut aucun effet sur elle [20].
6. Il peut y avoir des différences d'une personne à l'autre. Une observation faite en Chine sur 4 individus de même âge et sexe montre que la réponse à une même dose varie grandement [11]. La malnutrition peut être un facteur qui prédispose à une plus grande sensibilité [27].
Le tableau 1 montre la dose toxique d'APs provenant de différents cas au travers le monde. Le tableau 2 montre la quantité d'APs des préparations courantes contenant de la consoude. Il est clair, basé sur cette table, que la quantité d'APs fournie dans une dose de consoude peut facilement être toxique si consommée pendant assez de temps, ou si consommée par un enfant ou une mère enceinte.
Tableau 1 : Doses toxiques d'APs
Famille ou espèce | APs ingérés (mg) | Période de consommation | Age | Problème | Référence |
Asteraceae | 630 | 21 jours | 27 | Modéré | 11 |
Asteraceae | 580 | 19 jours | 23 | Maladie | 11 |
Asteraceae | 1350 | 46 jours | 26 | Maladie | 11 |
Asteraceae | 1380 | 45 jours | 28 | Décès | 11 |
Tussilago (?) | 162 | 9 mois | ? | Aucun effet | 20 |
Tussilago (?) | 62 | 9 mois | 0 | Décès | 20 |
Senecio | 66 | 4 jours | 2 mois | Décès | 4 |
Senecio | 70 - 147 | 14 jours | 6 mois | Maladie | 23 |
Symphytum off. | 85 | 120 jours | 40 | Maladie | 17 |
Symphytum off. | ? | 2 - 3 ans | 13 | Maladie | 27 |
Heliotropium | 4000 | 20 jours | ? | Décès | 2 |
Heliotropium | ? | 1 - 2 ans | varié | 25% Décès | 25 |
Heliotropium | 2 mg/jour | 2 ans | varié | Epidémie | 16 |
Tableau 2 : APs pour la consoude
Forme | Dose journalière | Quantité APs | Quantité pour 4 mois de prise | Référence |
Capsules de consoude - pepsine (feuille) | 6 capsules | 0,9 mg | 108 mg | 10 |
Capsules de consoude - pepsine (racine) | 6 capsules | 9,66 mg | 1159 mg | 10 |
Infusion de racines de consoude | 2 tasses | 17 mg | 2040 mg | 19 |
Feuille de consoude en salade | 1 feuille | 32 mg | 3840 mg | 13 |
Que penser de l'argument suivant : si la consoude était toxique, on l'aurait su depuis bien longtemps ?
L'empoisonnement aux APs n'a été découvert qu'en 1954. C'est un problème insidieux qui peut prendre entre 2 et 13 semaines avant l'apparition des premiers symptômes, même après arrêt de l'ingestion [4]. Dans les différentes épidémies et cas isolés autour du monde, personne n'a suspecté la plante comme cause probable. Notez que ces cas impliquent des plantes utilisées en médecine ayurvédique [2], en médecine traditionnelle chinoise [5,9,11], en médecine traditionnelle africaine [21], et en médecine traditionnelle jamaïquaine et mexicaine [4,23]. Les médecins éclectiques américains, des cliniciens très méticuleux, n'ont jamais noté aucun effet toxique pour le séneçon, une plante aujourd'hui reconnue comme toxique à la fois par les herbalistes et scientifiques [33,34,35].
Des chercheurs en Ethiopie ont découvert un guérisseur qui conseillait des plantes traditionnelles aux femmes enceintes. Les plantes prescrites contenaient des APs, confirmés par analyse, et furent plus tard utilisées pour induire des MVOH chez le lapin [21]. Ces plantes sont utilisées d'une manière traditionnelle pour traiter des problèmes d'estomac et autre. Certains enfants de ces mères furent diagnostiqués avec un kwashiorkor, une maladie qui a des complications hépatiques mimant la MVOH.
Devons-nous vraiment nous inquiéter lorsque des tonnes de racine de consoude sont consommées chaque année aux Etats-Unis sachant que l'on ne peut recenser que 2 cas d'empoisonnement à la consoude dans la littérature scientifique ? Probablement, car le problème pourrait être plus étendu que ce que nous voyons. En particulier, il faut savoir que la MVOH a été incorrectement diagnostiquée dans le passé comme hépatite ou cirrhose [4].
L'expression clinique de la MVOH est variée et ne peut être confirmée que par biopsie, ce qui est rarement pratiqué dans des cas de maladie aiguë. De plus, demander aux individus quelles plantes ils prennent n'est pas une procédure standard dans les cas d'hépatite et de cirrhose.
Le problème est aujourd'hui plus étendu dans les pays du tiers monde que ce que nous pensions. La MVOH provoquée par la consommation de plantes traditionnelle serait responsable de 30% des cirrhoses en Jamaïque [14]. L'incidence de cette maladie a chuté après une campagne d'éducation sur place. Un auteur emmet l'hypothèse que la forte incidence de cas atypiques de malnutrition en Afrique (20% des cas) chez l'enfant pourrait être due à une empoisonnement aux APs [21]. Combien de cas de maladies hépatiques pourraient être dus à ces substances ?
Le risque le plus sérieux d'empoisonnement aux APs dans la pratique herbaliste américaine semble être l'utilisation de la racine de consoude pour les problèmes de digestion chronique. Ce type de traitement implique une utilisation au long terme et les patients sont souvent affaiblis par la maladie. Le manque d'information au sujet de la consommation pendant la grossesse et pour les jeunes enfants est aussi inquiétante.
Notez que l'association de recherche Henry Doubleday, une association regroupant dse producteurs et vendeurs de consoude au Royaume-Uni, a communiqué en 1978 que des recherches étaient nécessaire pour clarifier l'impact de la consommation au long terme de consoude sur la santé. D'ici là, "aucun être humain ou animal ne devrait manger ou boire la consoude sous n'importe quelle forme" [28].
On ne peut pas conclure sur le tussilage. Les APs de cette plante n'étaient apparemment pas présents dans l'infusion causant la mort d'un nourrisson en Suisse. De plus amples recherches sont nécessaires afin de déterminer la quantité d'APs dans les différentes parties de la plante mature ainsi que dans les préparations. Les recherches faites aux Etats-Unis sur le tussilage furent entreprises sur les boutons floraux. En général, les jeunes pousses et autres parties à forte croissance contiennent beaucoup plus d'APs que la plante mature, et il est possible que les feuilles matures de tussilage présentent moins de risque. Tant que nous n'avons pas plus d'informations, il semble prudent d'éviter le tussilage pendant la grossesse, chez les enfants, et pour la consommation au long terme chez l'adulte.
La toxicité des APs est extrêmement basse comparée à celle des médicaments. Les complications dues aux médicaments représente un coût de 5 milliards de dollars par an aux Etats-Unis. De 10.000 à 20.000 personnes meurent chaque année à cause de complications gastriques provoquées par les anti-inflammatoires non-stéroïdiens. Une étude récente démontre que l'utilisation aggressive de médicaments contre l'hypertension pourraient causer 25.000 crises cardiaques chaque année.
Néanmoins, l'hypocrisie des agences de régulation ne doit pas empêcher les thérapeutes de protéger leurs clients.
References alcaloïdes pyrrolizidiniques
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sabrina dit
rebonjour, je veux bien, pour le seneçon, votre partage pour l'utilisation de granules de senecio aureus, par rapport au sujet de cet article.
sabine dit
bonjour Sabrina
vous parlez d'homéopathie ? si c'est le cas , il n'y a rien de comparable entre les dilutions homéopathiques et la plante brute , les dilutions homéopathiques récupèrent une information subtile
sabrina dit
merci, sabine, pour le message. le commentaire envoyé avant celui-ci n'apparaît pas encore sur la page, je vous laisse me dire s'il peut être publié. belle fin de matinée.
sabrina dit
bonjour christophe et sabine,
je vous laisse partager au sujet du séneçon, peut-être aussi une liste des plantes concernées par le sujet évoqué sur cette page, puisque dans les commentaires il est indiqué, par exemple, que la bourrache en fleurs peut être consommée.
je veux bien aussi une clarification sur ce qui fait que certain.e.s herbalistes nord-américain.e.s, avec une longue expérience, recommandent, par exemple, la famille des séneçons pour les écoulements menstruels très douloureux, pour la ménopause aussi, en teinture notamment.
beau début d'après-midi.
sabine dit
bonjour Sabrina
voici la réponse de Christophe
"je ne peux pas parler pour des herbalistes nord-américains avec une longue expérience qui conseillent les séneçons. Personnellement, jamais ne je donnerais ce conseil basé sur ce que je sais sur les constituants de la plante et les effets sur le foie. De plus, je suis bien connecté avec la communauté herbaliste Américaine, et je sais que certaines personnes très influentes comme Paul Bergner, David Winston ou autres parlent de la problématique des alcaloïdes pyrrolizidiniques lorsqu'ils le peuvent. Ceci dit, je suis loin de connaître tous les acteurs vu que je n'y vis plus. C'est un grand pays avec une énorme diversité de pratiques et des influences diverses de l'est, de l'ouest et des pratiques amérindiennes. Notez au passage que je ne critique pas l'approche des autres, j'explique seulement ma position, et sur le séneçon je reste assez ferme."
valentina dit
Bonjour Christophe, je me permets de relancer le sujet de cet article très intéressant. Concernant le tussilage, je lis que les alcaloïdes pyrrolizidiniques sont présents uniquement dans les fleurs. Aucun danger du coup dans l'utilisation des feuilles? dans ce cas, est ce-que la tisane de feuilles est intéressante pour les problèmes respiratoires? merci
sabine dit
bonjour Valentina
les feuilles de tussilage contiennent aussi des alcaloïdes pyrrolizidiniques , leur taux varie selon le lieu , la culture
https://www.researchgate.net/publication/262394551_Content_of_pyrrolizidine_alkaloids_in_the_leaves_of_coltsfoot_Tussilago_farfara_L_in_Poland
donc de mon point de vue , comme pour le feuilles de consoude je ne prendrai pas en interne même si certaines peuvent avoir des taux assez faibles
valentina dit
Merci beaucoup pour votre réponse. Je vais donc éviter d'en prendre en tisane et d'en semer au jardin
tina charlotte dit
Bonjour
comment faire une macération de racines de consoude pour mon tendon d'Achille qui est tres abimé suite a un traitement aux antibiotique depuis Janvier 2017 ,j'ai plus de muscles dans cette jambe et bien de la misère a marcher
MERCI de votre réponse
tina
sabine dit
Bonjour Tina
Vous avez la recette du macérat huileux dans cet article https://www.altheaprovence.com/blog/macerat-huileux/
pour la racine sèche , vous la coupez en petits morceaux ou même vous la broyez vous la mettez dans un bocal et vous la recouvrez d'huile
Marie-Ève Noël dit
Est-ce que la consoude en macérât huileux est tout à fait inoffensive et sans contre-indication? (Et est-ce qu'un macérât huileux de tussilage apporte des propriétés intéressantes?) Merci beaucoup.
sabine dit
Bonjour Marie-Eve
voici ce que nous dit Christophe :
On sait que ces alcaloïdes ne pénètrent quasiment pas au travers de la peau ;
Lorsque la peau est abimée, il est probable que plus d'alcaloïdes passent en circulation mais la quantité reste toujours minime par rapport à la quantité ingérée si consommation interne. On parle ici d'application d'un peu d'infusion ou d'onguent sur un endroit localisé par rapport à l'ingestion directe au travers de la muqueuse intestinale d'une quantité supérieure de produit.
Les muqueuses absorbent plus d'alcaloïdes que la peau, certains décident donc d'éviter l'application sur les muqueuses.
Marie-Ève Noël dit
Est-ce qu'il y a d'autres plantes potentiellement dangereuses dont nous devrions nous méfier?
sabine dit
il y a des plantes potentiellement dangereuses oui et il vaut mieux apprendre à les connaitre et à en connaitre leurs usages
un peu comme les tomates, la tomate est délicieuse, si vous mangez ses feuilles vous risquez de vous intoxiquer , (la famille des solanacées est connue pour ça d'ailleurs )
Laurence dit
Bonjour,
J'ai l'intention de me composer une tisane des 4 fleurs (qui en compte 7 en réalité) ,dont la fleur de tussilage.C'est une fleur que je connais depuis toute petite car ma grand-maman nous en vantait les bienfaits contre la toux pendant nos balades.Mais voilà qu'elle est maintenant controversée à cause de ses alcaloïdes.Pourtant je vois beaucoup de preparations qui en contiennent dans le commerce en ligne.Est-ce que c'est raisonnable de penser qu'à petite dose (1/7 de la tisane)sur 1-2 semaines d'utilisation ,il n'y a aucun risque pour la santé,ou vaut-il mieux l'éviter?
sabine dit
Bonjour Laurence
Pour ma part je ne prends pas le risque , je me dis qu'il y a d'autres plantes intéressantes et sans risque pour traiter les problèmes de toux , et donc je pense qu'il est inutile d'infliger à mon foie, déjà beaucoup sollicité , une charge inutile de toxines ..
Après c'est une question de choix personnel, on peut dire qu'à petites doses et sur un laps de temps court, pourquoi pas ...je connais pas mal de personnes qui se régalent des feuilles de consoude et témoignent de leur bonne santé, après côté foie, quand un problème arrive, fait on vraiment le lien avec l'ingestion de ces plantes ?je ne sais pas , donc en bon padawan de Christophe , je dis prudence et inutile de "charger la mule" 🙂
Laurence dit
Merci beaucoup pour cette réponse claire ,je vais donc éviter le tussilage
pascal27 dit
Bonjour Christophe
Merci pour le partage de cette information très complète, quel éclairage pour notre attention et l'amélioration de nos connaissances toujours en évolutions ! Comme quoi s'alimenter n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît et ce n'est pas parce que l'on consomme "naturel" que tout est mieux et sans risques...
Il me semble avoir lu que la Grande consoude contenait de l'acide oxalique comme l'oseille et d'autres plantes, substance dont il ne faut pas abuser, mais je ne retrouve pas cette information. Savez-vous qu'en est-il ?
encore merci à vous
pascal27
sabine dit
Bonjour Pascal
à ma connaissance l'acide oxalique ne fait pas partie des constituants de la consoude
pascal27 dit
Merci Sabine de votre réponse
Cordialement
pascal
Juju dit
Bonjour Christophe,
Merci pour cet excellent article et surtout pour votre blog.
J'aurais aimé savoir si la bardane était concernée car étant de la famille Asteraceae.
En effet je viens de commencer une cure de 3 mois de 60g de racine fraiche que je fais infuser dans 1L d'eau (eau froid portée à ébullition 3 min puis j'arrête le feu et je laisse infuser) . Préparation que je bois dans la journée.
Merci beaucoup pour votre aide et votre temps.
Christophe BERNARD dit
Pas de problème avec la bardane, elle ne contient pas ces alcaloïdes.
Juju dit
Merci beaucoup!
Hervé dit
bonsoir Christophe, Etant un fervent partisan des diverses utilisations de la consoude (feuilles ou racines) je me suis beaucoup documenté sur les possibilités de consommer les feuilles de consoude et j'ai lu beaucoup d'incohérences à ce sujet. De ce fait j'ai opté pour des utilisations en externe uniquement (macérations huileuses ou alcooliques des feuilles, macération dans de l'eau légèrement alcoolisée de racines de consoude séchées et broyées, dont l'efficacité ne fait aucun doute... Ne connaissant pas la Vipérine je ne saurai pas faire le parallèle...
flo dit
Bonjour Christophe
Merci pour cette belle vidéo et les articles joints.J'avais coutume de mettre une petite feuille de consoude dans mes jus de plantes et dans les soupes,je ne le ferai plus.
Je prélève quotidiennement des plantes de mon jardin pour confectionner salades,soupes et tisanes (base de mon alimentation)malheureusement dans notre petite ile n'existe aucune formation sur ce sujet.Internet et les quelques livres dont je dispose sont mes guides, ainsi ton aide m'est très précieuse.
Encore merci.
Isabelle dit
Merci pour cet article très intéressant et bien documenté!
Comment utiliser les boraginacées du coup? Le tussilage, la bourrache et la consoude sont tout de même des plantes très intéressantes! Les fleurs ne contiennent pas d'APs si j'ai bien compris?
On privilégie un usage de courte durée et en externe?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Isabelle,
La fleur de bourrache ne contient quasiment pas d'APs. Pour l'huile des graines de bourrache, il n'y a pas de présence d'APs.
Par contre pour l'utilisation d'autres parties de la plante, outre l'utilisation externe qui est très intéressante, en interne je m'abstiendrais, surtout que de nombreuses alternatives existent. Pour la consoude qui était utilisée pour les ulcérations de l'estomac, nous avons le souci, la réglisse, le mastic, etc.
En externe, pas de souci. En interne, courte durée si pas le choix ou abstention.