Comment faire une teinture par percolation ?
Cet article est destiné aux personnes désireuses de s’instruire sur cette méthode de préparation qui n’est, à ma connaissance, pas utilisée à petite échelle. Pour une méthode plus simple (la macération), voir l'article à ce sujet.
Mais tout d'abord, je vous conseille de regarder cette vidéo, qui vous fournit les instructions d'une manière visuelle (note : la vidéo pour la pulvérisation des plantes se trouve ici).
Et si vous désirez apprendre à fabriquer vos produits maison à base de plantes médicinales, découvrez ma formation en-ligne !
Faire une teinture par percolation
La percolation, encore appelée lixiviation dans le monde de la chimie, a été introduit dans l’herboristerie dans les années 1800. Aux US, ce sont les frères Lloyd, des petits génies de la pharmacie, qui ont mis au point les premières machines pour percoler à grande échelle, avec différents étages pour l’introduction des différents solvants.
Une percolation consiste à préparer un marc de plante broyée et humidifié préalablement de solvant, le placer au fond d’un cône à percolation, verser une colonne d’alcool par-dessus, et laisser percoler à raison d’environ 1 à 2 gouttes à la seconde.
Un cône de percolation est en verre. La meilleure manière de se fabriquer un cône de percolation maison est de couper le fond d’une bouteille d’1.5 litres en verre, avec un bouchon qui se visse sur le goulot pour contrôler le débit de la percolation. Voir photo ci-dessous.
La percolation est supérieure à la macération
La percolation est supérieure à la macération car la plante est constamment traversée par une quantité de solvant vierge, non saturé, qui permet l’extraction optimale des composants, sans problème de saturation.
Prenons un exemple avec l’Hydrastis canadensis, un excellent tonique pour les muqueuses malades. Simplifions à l’extrême – l’Hydrastis contient 2 alcaloïdes principaux, la berbérine, et l’hydrastine. La berbérine est très soluble dans le l’alcool. L’hydrastine est très coriace à extraire. Une macération donne lieu à une extraction rapide et quasi-totale de la berbérine, qui sature la solution. La solution saturée ne peut quasiment plus extraire l’hydrastine. Nous obtenons donc en gros l’équivalent d’une teinture de Berberis vulgaris, et non d’Hydrastis canadensis. La percolation, au contraire, va extraire l’hydrastine. Une fois la berbérine extraite, du solvant vierge et non saturé continue à traverser le marc, et donc peut faire le travail jusqu’au bout.
Toutes les plantes ne peuvent pas être percolées. Si la plante est trop riche en résines ou gommes, il y aura formation d’un « ciment » lors de la pré-humidification. Si la plante a été pulvérisée trop finement, même problème. Et bien sûr, on percole seulement la plante sèche. Si on veut effectuer une teinture de plante fraîche, il faut macérer.
Percolation - méthode détaillée
- Déterminer le bon taux d'alcool et les bonnes proportions plante/alcool. Pour cela, j'utilise plusieurs ouvrages. Mon ouvrage essentiel : la Materia Medica de Michael Moore (foundateur de la Southwest School of Botanical Medicine), un ouvrage qui reste la référence aujourd'hui aux Etats-Unis. J'ai traduis cet ouvrage en Français avec la gracieuse permission de la Southwest School of Botanical Medicine.
- Pulvériser la plante séchée (j’utilise un blender, puis un moulin à café pour les parties plus dures).
- Passer au tamis pour ne garder que les parties les plus fines. Repasser les parties restantes au moulin à café, répéter l'opération.
- Mesurer le volume occupé par la plante broyée et séchée à l’aide d’un verre mesureur (voir pourquoi plus loin). Disons qu'on a 300 g de plante qui occupe l'équivalent de 400 ml de liquide dans un verre mesureur.
- Préparer le solvant. Si on veut une teinture au 1:5 et qu’on démarre avec 300 g de plante séchée, il faudra préparer 300 x 5 = 1.5 litres. Il faudra aussi ajouter la quantité d’alcool qui va rester dans le marc à la fin de la percolation (car on ne pressera pas ce marc). Vu que notre plante occupait 400 ml dans le verre mesureur, on va ajouter 400 ml d’alcool, c’est-a-dire 1.5 + 0.4 = 1.9 litres. C’est le volume total de solvant nécessaire.
- Imbiber la plante dans l’équivalent de 2/3 de son volume de solvant. Ex : on avait l'équivalent de 400 ml de plante dans le verre mesureur, donc on imbibe avec à peu près 260 ml d’alcool. Donc il ne nous restera plus que 1.9 - 0.26 = 1.64 litres pour la percolation.
- Notez bien : on fera attention à ce que le marc soit juste imbibé et pas trempé, sinon on démarre une macération et la percolation est gâchée. Pour tester, on prend une poignée de marc imbibé, on le compacte dans sa main :
- Si le marc ne se compacte pas et la boule s'effrite, rajouter un peu de solvant et remuer
- Si le marc se compacte mais laisse couler du solvant telle l’éponge qu’on essore, on a commencé une macération. Dans ce cas, faire macérer pour ne pas gâcher le marc (attention à bien retirer la quantité de solvant qui correspond au volume occupé par la plante sèche, 400 ml dans notre cas). Pas de percolation possible.
- Si le marc forme une masse compacte et que le solvant ne s’écoule pas ou peu, ne rien changer, on a atteint la bonne imprégnation du marc
- Laisser reposer le marc 24 heures.
- Le lendemain, placer un filtre à café (marron, non blanchi) au fond du cône de percolation. Verser le marc humide par-dessus en plusieurs fois. Tasser à mesure. Placer un 2e filtre par-dessus le marc tassé pour éviter la création d’un cratère dans le marc lorsqu’on verse le solvant par-dessus.
- Notez bien : on fera attention à ce que le marc soit bien compacté dans le cône de percolation, et mieux vaut compacter à mesure que l’on verse le marc, c’est-à-dire compacter par couches. J’utilise un long vase étroit à fond plat pour cette étape.
- Si le marc n’est pas assez compacté, la percolation ira trop vite. Et si l’on essaye de fermer le bouchon au maximum pour ralentir la percolation, on crée souvent un problème d’accumulation de liquide dans le cône qui va en fait macérer le marc.
- Si le marc est trop compacté, ce qui m’est aussi arrivé, le solvant n’arrivera pas à traverser le marc, ou parfois arrivera à trouver un endroit moins compacté dans la colonne et une sorte de percolation localisée va se créer (un cratère se forme).
- Verser le solvant au dessus du marc, toujours garder une colonne d’environ 2 à 4 cm de solvant. Lorsqu'il n'y a plus assez de solvant au dessus du marc, en remettre. Il faut toujours garder un œuil sur la percolation afin de rajouter du solvant d’une manière régulière.
- Regarder avec fascination la teinture produite instantanément (pas besoin d’attendre 3 semaines). Remarquer les différentes couches de couleur dans le récipient. Elles représentent les différents composants extraits à des moments différents de la percolation. On peut aussi goûter à des moments différents; très intéressant.
Non seulement l’extraction sera bien supérieure à celle obtenue par macération, mais la teinture sera aussi obtenue au bout de quelques heures, pas mal lorsqu'on a des contraintes en temps et qu’on ne peut pas se permettre d’attendre 2 semaines.
Pour en arriver à un stade ou l’on arrive à réussir la plupart de ses percolations, il faut bien sûr en avoir fait de nombreuses, et en avoir raté certaines pour apprendre de ses erreurs. Pour finir, quelques photos...
pour épouser la forme de la bouteille
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Hervé GOURIOU dit
une toute dernière question que je me pose :
actuellement c'est la saison de la lavande et comme à l'habitude j'en distille une grande partie pour obtenir de l'huile essentielle. Cette année, après lecture des méthodes des lavandiers professionnels, j'ai rajouté, aux fleurs, les tiges, mais la couleur de l'huile n'est pas aussi pure qu'avec les fleurs uniquement. Mais là n'est pas mon propos: cette année j'ai fait bien sécher et pulvériser quelques 700 gr de fleurs de lavande; J'ai obtenu une belle poudre très fine; J'en ai consacré 250 gr pour une macération dans de l'alcool à 55°; Pensez-vous que je puisse faire une percolation de la poudre de lavande partiellement restante (300 gr par exemple) ??...
Hervé
Christophe BERNARD dit
Oui tout à fait possible, le risque avec la pulvérisation des aromatiques comme la lavande est que le simple fait de pulvériser va éliminer une partie des composants aromatiques. Dommage, mais il en reste. La perco devrait bien faire ressortir les composants restants. Dites-moi comment vous trouvez le produit fini.
Hervé GOURIOU dit
Vous êtes le Maitre et moi l'élève.... Vous aviez tout à fait raison !... J'ai donc fait une percolation de poudre de fleurs de lavande et une macération de fleurs entières.... Les deux suivant le processus que vous indiquez dans votre livre de recettes secrètes de mon herbaliste : séchage, volumes de plantes/volumes d'alcool à 55°, durée de macération de 30 jours, filtrage, pressage, refiltrage.... bref je me suis conformé à vos directives très scrupuleusement et les résultats furent magnifiques : liquides très colorés, rouge lumineux pour la percolation et brun marron pour la macération... Mais il est clair que d'avoir pulvérisé les fleurs de lavande l'arome est bien moindre que celui qui émane de la macération... Je ne sais pas si le produit final est appauvri dans le cas de la percolation mais je pense que son utilisation sera quand même très efficace... Qu'en pensez-vous?
Christophe BERNARD dit
Loin de moi l'idée d'apparaitre comme maitre ! 🙂
Merci Hervé pour ce témoignage, et tout à fait d'accord, cette teinture ne doit pas être gâchée et devrait pouvoir vous rendre service, rajoutée dans un peu d'eau pour ses effets calmants pour les nerfs, sa capacité à éclaircir les pensées embrumées (cognition), ou tout simplement une petite aide digestive sur un repas.
Hervé GOURIOU dit
un petit rajout à ma précédente intervention et concernant l'ail : J'ai fait sécher des gousses d'ail et pulvérisé environ 500 gr en une poudre très fine (d'un beau jaune clair). J'en ai séché à nouveau environ 200gr mais en prenant soin que l'ail ne soit pas trop trop sec avec lequel j'ai réalisé une macération dans de l'alcool à 55° (en cours). Je voudrai tenter une percolation avec tout ou partie des 500 gr de poudre très sèche et fine, mais je crains que je me heurte au problème de bétonnage que vous évoquez dans votre vidéo et que l'alcool ne traverse pas la poudre d'ail dans le filtre. Votre avis m'intéresse... Merci !
Hervé
Christophe BERNARD dit
Le problème de "bétonage" survient lorsque la poudre est vraiment très fine, de la texture de la farine. Je ne sais pas si vous avez déjà acheté des plantes chinoises - cette texture de poudre de grain très fin. Si vous l'avez pulvérisé vous même et passé au tamis, le grain devrait être assez gros pour permettre une perco.
Et bien sur, il y a la teinture d'ail frais avec de l'alcool pur - de la dynamite 🙂
Hervé GOURIOU dit
d'accord mais c'est toujours le même problème : de l'ail frais (ou toute autre plante) ne peut se macérer qu'avec de l'alcool pur ( 80 ou 90°) introuvable en France !!!... C'est la raison pour laquelle je me rabats sur d'autres variantes certainement moins optimales, mais faute de grives etc....
merci pour vos conseils
Hervé GOURIOU dit
L'ail, de la dynamite disiez-vous ?... Pendant vos congés, bien mérités, j'ai fait une macération et une percolation de mon ail pulvérisé à partir de gousses séchées par mes soins. Les résultats sont magnifiques et "arrachent" par là où çà passe ... Je prends un dé à coudre de ces mixtures chaque jour comme médicament hypotenseur (en association avec un "bissap"/hibiscus" concentré et pour remplacer le "kardégic" je l'associe à une dose de ginko biloba obtenu par percolation pour une plus grande liquéfaction du sang dans les veinules cervicales.... Que pensez-vous de mes initiatives et surtout des résultats obtenus en percolation ? Quelles notes à votre élève ? Mais je ne vous ai pas tout dit : J'ai d'autres percolations réussies magnifiquement avec la passiflore et le gingembre entre autres... qui font parties de mes devoirs de vacances !... Merci à vous pour me passer votre savoir et toutes ces connaissances pratiques et théoriques...
Christophe BERNARD dit
Et merci de partager vos résultats. Je n'aurai pas la prétention d'agir comme maitre, donc loin de moi l'idée de mettre une note 🙂
Mais bravo en tout cas pour ces initiatives, merci d'avoir partagé le résultat final, les photos, d'avoir fait des comparaisons détaillées. C'est toutes ces infos qui font avancer les choses.
Hervé GOURIOU dit
bonjour Christophe,
Vraiment je suis accroc à vos fiches techniques et d'informations... Je découvre , à chaque immersion dans vos fiches, de nouveaux conseils. Je pense qu'un jour il faudra qu'on pétitionne pour que l'on vous octroie l'ordre du mérite pour l'ensemble des vos œuvres et de votre travail pour le mieux être et la santé des humains... sI ! si! vous le méritez amplement !!!...
J'ai fait une pause hier soir après le broyage de 600 gr de passiflore séchée... J'ai également en réserve 500 gr de racines de consoude qui attendent la mise en œuvre de la percolation, mais je préfère y aller pas à pas et pour cela, je relis vos textes, vos conseils et recommandations, tant sur vos fiches que dans votre excellent livre de "recettes secrètes de mon herbaliste" (préféré), je revisionne et auditionne les moindres détails de votre, toute aussi excellente et pédagogique, vidéo avec de nombreuses pauses et arrêts sur images, retour en arrière, reprises avant/arrière.... Bref, je suis en plein dedans et j'ai confectionné mon cône pour recevoir le filtre ... Je pense être prêt, mais fébrile, et pour ne pas faire d'impairs je préfère m'imbiber (pas d'alcool) mais de vos recommandations et conseils....Je vous tiendrai au courant des résultats concrets...
Ceci dit, je soulève une question annexe : Quels conseils pour la conservation des plantes hors saison de production dans la nature (période hivernale). Le séchage suffit-il ?... Jusqu'à présent je faisais des sachets hermétique contenant des plantes fraiches que je mettais au congélateur car j'ai trouvé qu'elle conservaient leurs qualités pour des infusions ou décoctions... maintenant j'aurai une réserve sous forme de macérats huileux ou alcool..... Je pense faire des réserves complémentaires de plantes séchées et broyées en sachets sous vide.... Qu'en pensez-vous ?
Encore un million de Mercis...
Bien à vous, Hervé.
Christophe BERNARD dit
Hervé : merci ! 🙂
Pour la consoude, perco pourrait être délicate vu la quantité de mucilages qui pourrait bloquer la pénétration du liquide. A essayer mais je pense qu'il vaut mieux macérer.
Pour la conservation, le séchage suffit pour la plupart des plantes. La congélation, pour être franc, n'est pas une méthode que j'ai beaucoup exploré jusque là. La notion a l'air intéressante - garder la fraicheur de la plante grâce au froid. Mais je n'ai pas de recul pour vous donner une opinion informée.
Ce que je peux vous dire : certains herboristes américains conservent la plante tout juste séchée dans des bocaux au frigo. La clé est un bocal bien hermétique, et pas d'humidité dans le bocal, sinon cela va moisir. Je n'ai jamais fait non plus car je pense que le risque de moisissure est élevé. Mais ces herboristes témoignent de la durée de vie grandement prolongée grâce à cette méthode.
J'utilise de temps en temps les bacs à glaçon pour garder une infusion ou décoction bien concentrée, que je fais fondre plus tard dans un verre d'eau.
Hervé GOURIOU dit
personnellement j'ai beaucoup utilisé la congélation de plantes fraiches pour les conserver, faute de connaitre les diverses méthodes que vous m'avez enseigné ces derniers mois : macérations huileuses ou alcooliques, percolation, broyage et séchage.... et la menthe, le persil, la passiflore, le romarin ou le thym ne m'ont pas semblé avoir perdus leurs vertus lors de leurs utilisations en infusions ou décoction (goûts et odeurs intactes en tout cas...) maintenant je ne sais pas si tous les composants actifs étaient encore intacts....
Christophe BERNARD dit
Le goût et l'odeur sont en général de bonnes indications pour juger de la qualité de la plante.
xavier champain dit
Bonjour,
merci pour ce site, une mine d'infos, clair et précis
Vous expliquez qu'en macération certains principes actifs de la plante sont moins bien extrait, pourrait-on faire plusieurs macérations courtes avec la même plante et de l'alcool propre à chaque fois, et mélanger ensuite ces préparations?
Peut-on faire de la percolation avec du millepertuis
Merci
cordialement
Xavier
Christophe BERNARD dit
Bonjour,
La macération multiple nécessite beaucoup trop d'alcool. Pour la plante sèche, dans de nombreux cas, le taux 1:5 est juste assez pour recouvrir la plante. Disons que l'on démarre avec 100 g de plante. Il nous faut obtenir au final 500 ml de teinture. Mais rien que pour le premier bain, il nous faudra 500 ml d'alcool pour bien recouvrir la plante, puis même chose pour le deuxième, etc. La dilution serait beaucoup trop importante.
Pour le millepertuis, je pense qu'il est trop résineux pour être percolé. Je n'ai jamais essayé à cause de cela, rien que la pulvérisation des fleurs huileuses va, à mon avis, être problématique.
Julien dit
Bonjour,
Un grand merci pour le temps que vous prenez à nous répondre !!!
J'aimerais faire 2 teintures mères:
- L'une de fleurs de soucis
- l'autre de feuilles de consoude
Pensez-vous que la percolation puisse être appropriée ?
Sinon je pensais partir sur une macération avec intermédiaire alcoolique.
Christophe BERNARD dit
Bonjour Julien,
Le souci est un peu trop riche en résines pour une percolation (la partie verte de la fleur). Donc macération préférable. La fleur fraiche dans l'alcool pur, ou la fleur sèche dans l'alcool si possible à 70°, mais compliqué aujourd'hui. Le taux d'alcool élevé est nécessaire pour une bonne extraction des résines.
La feuille de consoude se percole bien.
Julien dit
Merci !
J'ai réussi à me procurer de l'alcool à 90° en pharmacie pour les soucis.
En revanche, je n'ai pas réussi à trouver le taux pour la consoude (1:5 ?) et le degré d'alcool ? 90° pourrait-il aller ?
Christophe BERNARD dit
L'alcool pur est utilisé pour les plantes fraiches, ou pour les résines pures (propolis par exemple). Pour la plante sèche, tout dépend de la quantité de résines contenue dans la plante. La consoude n'en contient pas, donc l'alcool à 45° est suffisant, 1:5.
Julien dit
Ah d'accord.
Et du coup, est ce que 90° pour des fleurs de soucis sèches ça peut aller ou faut-il mieux descendre à 70° ?
Christophe BERNARD dit
Pour les fleurs de souci sèches, il faut descendre autour des 60° à 70°.
Maëliss dit
Bonjour,
Un énorme merci pour cette vidéo claire, nette et précise. Votre site est une vraie mine d'information dont la clarté et la pertinence des articles montre un vrai professionnalisme. Merci pour ce blog et pour ce que vous faites.
J'aimerais faire une teinture de camomille matricaire, pensez-vous que je puisse utiliser la percolation ? De combien de degrés doit être l'alcool ?
Merci d'avance,
Maëliss.
Christophe BERNARD dit
Tout d'abord merci pour ce commentaire que j'apprécie.
Non, pas de perco pour la matricaire, il serait dommage de pulvériser les fleurs aux composants fragiles. Trop de perte. Vous avez accès à la plante fraiche ? Si oui, rien n'égale soit un macérât alcoolique (teinture mère) soit un macérat glycériné (l'une des seules plantes que je prépare en macérât glycériné).
Wielander dit
Bonjour Christophe,
Merci pour cette vidéo très bien faite et surtout de partager des connaissances avec des débutant.
J'ai été mis au défis de réaliser un élixir d amour. Je veux partir sur de la damiana et du muira pauma faut il per coller ou macerer et quels dosage?
Encore merci
Cordialement
Christophe BERNARD dit
Les deux méthodes donnent une bonne teinture pour ces plantes, la perco un peu plus efficace, comme pour beaucoup de plantes. Alcool à 60° pour la damiana. Muira puama je ne sais pas, dans le doute 50°.
Laurent dit
Bonjour,
Merci pour cet article très intéressant.
Je souhaiterais faire une teinture mère de propolis la plus concentrée possible en principe actif (utilisée pour prévenir l'apparition de moisissures sur du bois). Que me conseilleriez-vous entre la macération et la percolation?
Merci par avance.
Christophe BERNARD dit
Bonjour,
Pour une résine, vous ne pouvez pas percoler, il va se former une colle dans le cone de percolation. La macération est la seule possibilité, et donne un résultat excellent pour la propolis.
Marilyne dit
Bonjour!
Mais quelle belle vidéo! Merci de partager vos connaissances si précieuses avec autant de talent et de passion.
Je désire faire une teinture de curcuma, la percolation s'y prête-t-elle? C'est vraiment une méthode intéressante que je ne connaissais pas du tout!
Christophe BERNARD dit
Bonjour Marilyne,
Si votre curcuma est pulvérisé très finement (curcuma du commerce), il est fort probable que la percolation bloque car la poudre trop fine + alcool crée une sorte de ciment. Dans ce cas il vaut mieux passer par une macération.
sabine dit
bonjour Christophe
une TM de curcuma/gingembre/poivre est possible ? serait -ce aussi efficace que des gélules en tant qu'anti inflammatoire ?
ou bien TM de chaque ingrédient et ensuite mélangés !
ou alors pas intéressant ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Sabine,
Pour le gingembre, je suis fan de la teinture mère de racine fraiche.
Le poivre en grain pulvérisé se teinture très bien (1:5, alcool 65°)
Pour le curcuma, je ne sais pas si nous avons une image claire aujourd'hui. Si l'on adopte une approche très réductionniste, on peut se dire que les curcuminoïdes sont solubles dans l'alcool. C'est un bon départ. Mais quelque part la teinture ne me satisfait pas par rapport aux autres formes.
Les seuls extraits liquides que j'estime supérieurs sont les extraits concentrés en curcuminoïdes, avec pipérine rajoutée, je pense en particulier à un produit comme le Curcumaxx qui, bien que plus cher que la poudre, fournit beaucoup de valeur et une prise facile.
Bref, pour revenir à la teinture, je pense que c'est une approche intéressante, avec 2 plantes sur 3 qui se teinturent très bien, et la dernière, la principale, pour laquelle j'hésite un peu. Pour la personne qui a du mal à prendre la poudre, ou ne veut pas faire ses gélules, n'a pas de problème avec l'alcool, je pense que c'est une approche à essayer.
aurélie dit
Bonjour,
Merci pour cette vidéo très instructive et pédagogique. Génial!:-)
Je souhaiterais faire une teinture mère de romarin par percolation. Est-ce une plante adaptée à cette méthode? Si oui, je ne trouve pas la proportion plante/alcool dans l'ouvrage de Michael Moore. Autre question, quel type de solvant faut-il mieux utiliser (quel degré? Vodka, alcool de fruits...?)
Christophe BERNARD dit
Bonjour Aurélie,
D'une manière générale, les plantes aromatiques, toutes celles qui sont riches en huiles essentielles, se prêtent mal à la percolation pour la raison suivante : le fait de les pulvériser finement entraîne une perte des huiles essentielles, ce qui serait dommage. Donc retour à la bonne vieille macération 🙂
Vu qu'il est relativement riche en résines, utiliser un alcool à 50°, ne pas descendre en dessous.
Vous allez teinturer frais ou sec ?
aurélie dit
Merci Christophe pour ces conseils. En route pour la macération!:-)
J'ai fait sécher du romarin mais j'en ai aussi du frais. Qu'est ce qui est le mieux?
Christophe BERNARD dit
Cela dépend de la période de ramasse. Si c'est du romarin cueilli au plus chaud de l'été, un jour de souffrance si je puis dire, les huiles essentielles seront à leur apogée. Et ce romarin là, frais ou sec, est excellent. Si c'est cueilli maintenant, je préfère le sec de l'été dernier plutôt que le frais de novembre.
aurélie dit
Donc j'utiliserai le sec.
Lise dit
Comment dire... Vos conseils, vos vidéos tout est parfait ! C'est clair, limpide, il ne reste plus qu'à se lancer ! Merci de continuer à nous éveiller et à nous émerveiller aux bienfaits des plantes !
Christophe BERNARD dit
Et merci à vous pour ce commentaire !
Geneviève dit
Bonjour!
la procédure de la bouteille de verre qu'on coupe me faisant un peu peur, est ce que je pourrais utiliser une bouteille de plastique comme perco?
Et merci pour ce super post!
Christophe BERNARD dit
Bonjour,
J'évite en général tout plastique dans mes préparations, afin d'éviter la contamination avec des polluants. Je n'ai donc jamais essayé, je ne peux pas vous dire. J'arrive à voir l'aspect pratique pour la découpe !
sabine dit
waouh merci Christophe !
là c'est sûr , je prends mon duvet, mes tisanes et je m'installe définitivement sur votre blog
j'ai de la bouteille...heu...... j'ai la bouteille coupée , le bocal ,mes feuilles d'artichaut donc .... yapuka percoler ....
je prendrai photos du "yapuka"
sabine dit
et je rajoute que vous avez vraiment un don pédagogique ....! c'est clair, précis pragmatique .....quel boulot !
bravo et mille mercis ....!
Christophe BERNARD dit
Merci Sabine. Effectivement, cela m'a occupé un certain moment 🙂
sabine dit
donc je suis en train d'écouter attentivement
et ma première question concerne le marc , (à peu près à la 12ème mn d'enregistrement )
lorsque vous dites de mouiller le marc , en expliquant que l'alcool va commencer à extraire les composants actifs de la plante ...
mais ensuite vous expliquez que si le marc est trop mouillé il est trop tard et que la macération a commencé ....
j'ai du mal à comprendre la notion entre un début d'extraction des composants actifs et un démarrage de macération (qui est aussi une extraction de composants ?)
Christophe BERNARD dit
Vous devez être en mesure de travailler le marc dans votre cône, de bien le tasser. S'il est trop humide, vous allez tasser, une partie du liquide va sortir, le filtre va être trempé et peut être se déchirer, etc. Pas de bonnes conditions de préparation. Cette pré-humidification à pour but de commencer à "réveiller" la plante, à effectuer un tout début d'extraction chimique, tout en gardant des conditions de préparations idéales pour tasser dans le cone.
sabine dit
et autre pitite question concernant la plante pulvérisée..
vu de ma fenêtre j'ai l'impression de voir de la poudre assez fine ? et comme vous dites que la poudre fait une sorte de ciment lorsque l'alcool passe , vu de loin je ne perçois pas trop de différence par exemple avec de la poudre de curcuma ou de gingembre ?
Christophe BERNARD dit
Il y en a une. Je ferai bientôt une vidéo sur la pulvérisation, et vous verrez les outils de cuisine que j'utilise, ils ont une maille relativement grosse comparé aux poudres chinoises. C'est la différence entre du café moulu très finement et de la farine, les deux préparations sont fines, mais la taille du grain est très différente. Par exemple, je n'irais pas essayer de percoler l'ashwagandha d'aroma zone.
Il y a en fait une astuce pour percoler les poudres très fines : les mélanger à du sable propre (de rivière par exemple) afin d'introduire des grains plus gros et laisser passer l'alcool autour. Mais bon, ça devient vraiment toute une logistique !
sabine dit
merci Christophe
l'image du café moulu et de la farine me parle bien
faut que je me retrouve un moulin à café correct , j'ai explosé la lame du mien en voulant moudre des coquilles de moules pour mes poulettes ....j'ai parfois des initiatives quelque peu "désordre" pfff !
petite remarque subsidiaire ..il n'y a plus les "répondre" au bout de quelques commentaires.
sabine dit
bonjour Christophe
j'en reviens à mes feuilles d'artichaut
je constate qu'elles ont brunies un peu sur leur face ....idem pour mes feuilles de consoude et plantain , qui ont du marron ou par plaques ou le long de leur nervure .... s'agit il d'oxydation ? auraient elles pris de l'humidité ? Serait-ce que mes récoltes (pour ces plantes) sont fichues? du coup je ne sais pas si je peux ...oupas....les percoler ?
Christophe BERNARD dit
Le plantain est particulièrement compliqué à faire sécher, il faut vraiment bien l'étaler, le retourner régulièrement, et éliminer les feuilles marron à mesure. Pareil pour la consoude. Feuille d'artichaut un peu moins problématique.
Le brunissement peut provenir de 2 choses :
- La feuille est endommagée, légèrement grignotée par un insecte, ou a pris un coup
- La feuille a séché, puis a repris l'humidité après un jour humide par exemple, puis a séché de nouveau
Les feuilles marrons ont perdu une partie de leur punch, donc je les enlève personnellement.
Pour la pulvérisation (bientôt une vidéo à ce sujet), je les coupe en morceau une fois sèches, puis blender que je secoue légèrement pour que les feuilles ne restent pas coincées au fond.
sabine dit
bonjour Christophe
A-y-est j'ai ma bouteille je n'ai plus qu'à passer à l'action .....
j'ai envie de tester avec l'artichaut (est il judicieux de le faire en percolation ?)
lorsque M.Moore dans materia medica dit : " Parties aériennes en fleur. " veut-il parler de cueillir les feuilles lorsque l'artichaut est en fleur ou alors prendre aussi la fleur d'artichaut ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Sabine,
Pour la feuille d'artichaut, perco ou macération OK. Pour la perco, je vais me filmer "live" dans les semaines qui arrivent en train de faire une perco, car il y a des points à éclaircir que seule une vidéo arrivera à faire.
Pour l'artichaut - Moore dit d'utiliser les feuilles lorsque la plante est en fleurs. Mais oubliez - la feuille, au besoin, fonctionne très bien. La fleur ne constitue pas material à teinture, par contre peut être utilisée comme aliment légèrement amer pour stimuler les sucs de la personne très sensible au goût amer. Pour les autres, il faudra passer par les feuilles.
sabine dit
Merci Christophe
je vais donc attendre la "oui-déo" avant de me lancer dans la grande expérience !
sabine dit
petite question pratique
ma bouteille est renflée avant le goulot, elle n'est pas toute droite comme la bouteille sur la photo , est ce que cela pourrait avoir une incidence sur la suite de la percolation , style du marc qui resterait coincé sans se faire mouiller ?
Christophe BERNARD dit
Je ne pense pas non. J'ai eu utilisé des bouteilles de vin, de champagne, de perrier. La forme de la bouteille de perrier est particulièrement adaptée. Mais bon, si vous regardez les formes des vieux percolateurs sur pied, c'est plus ou moins la forme d'une bouteille de vin retournée.
Martine dit
Bonjour Christophe
Que voulez-vous dire: ..... "le lendemain, placez un filtre à café au fond du cône de percolation....".
Le filtre doit-il être enfoncé jusqu'au fond du goulot, c'est à dire jusqu'au bouchon ou est-il placé plutôt à plat c'est-à-dire juste avant le goulot étroit de la bouteille ce qui laisse supposer qu'il y aura un espace vide en entre le filtre et le bouchon?
J'espère que je suis assez claire.
Je vous remercie
Martine
Christophe BERNARD dit
Bonjour Martine,
Vous êtes claire. Il va falloir que je filme une vidéo de percolation afin de clarifier ces points. En attenant, voici la réponse : il y a un espace vide entre le filtre et le bouchon. N'essayez pas de le pousser trop bas ou il va se déchirer. Il faut le plier afin de réduire son diamètre pour qu'il s'insère bien dans le diamètre de la bouteille.
Martine dit
Bonjour Christophe
Question basique: quelle type de blender utilisez-vous pour arriver à obtenir un broyage idéal? Je suppose qu'il y a des marques plus ou moins performantes.
Je vous remercie
Martine
Christophe BERNARD dit
Bonjour Martine,
J'ai grillé plus de 5 blenders, de différentes marques. J'ai fini par acheter (aux US) un Black et Decker qui m'a couté 20 euros. Et je le traine depuis plus de 7 ans sans problèmes. J'ai donc une vue mitigée sur les marques de blenders. Ils m'ont tous donné satisfaction en termes de résultats (capacité à broyer). La seule différence aura été sur la durée de vie !
Catherine dit
Bonjour Christophe
Tres bonnes videos ! bravo pour votre talent et vos bons conseils
Afin de ne pas griller une demi dizaine de blenders, quelle est (en W) la puissance minimale recommandee ? et autres conseils de criteres de choix pouvez-vous nous indiquer ? (sans donner de marques)
Merci d'avance
Christophe BERNARD dit
Bonjour Catherine,
Mon blender fait 475 W et il est toujours vivant après 8 ans d'utilisation intensive (et je l'ai payé dans les 30€ à l'époque !)
Si c'était à refaire, j'achèterais un modèle le plus puissant possible (donc supérieur aux 475W si possible).
mire dit
Bonjour,
J'aimerai savoir s'il est possible de faire la même chose, mais en distillant avec l'alcool au fond et les plantes qui macèrent dedans ou les plantes au dessus de l'eau ?
Merci.
Christophe BERNARD dit
Bonjour,
Non, vous n'allez extraire qu'une partie des composants (volatiles) avec la distillation.
didi dit
bonjours. j'aimerais savoir ce que veux dire 1:5 lorsque l'on veux mesurer la quantité d'alcool à verser
Christophe BERNARD dit
C'est une proportion - cela veut dire pour 1 proportion de plante en poids, utiliser 5 fois cette proportion en volume d'alcool.
Exemple : si vous avez 150 g de plante sèche, il faut utilise un total de 150 x 5 = 750 ml d'alcool.
didi dit
Ah ok !!! merci beaucoup pour votre explication.
sabine dit
ha d'accord , je croyais qu'il fallait percer le bouchon pour que l'alcool puisse passer
donc l'alcool déborde du bouchon ?
merci beaucoup
Christophe BERNARD dit
Correct, l'alcool passe sur les bords du bouchon.
sabine dit
bonjour
je ne comprends pas trop l'histoire du bouchon pour contrôler le débit ?
Christophe BERNARD dit
Le plus simple est d'avoir un bouchon qui se visse, de type bouteille de perrier en verre. Au départ, le bouchon est complètement vissé. Lorsque la percolation commence, vous dévissez un peu et vous attendez que les premières gouttes arrive. Vous allez revisser ou dévisser selon le débit, en essayant d'atteindre les 2 gouttes à la seconde. Simple. Il faut souvent vérifier car parfois le débit change en cours de route. Lorsque la perco est finie, dévisser complètement le bouchon et laisser couler les dernières gouttes.
POUZOLLES Michel dit
Bonjour à tous,
J’ai 200 gr de millepertuis sec réduit en poudre. Je mesure le volume occupé par la plante broyée et séchée à l’aide d’un verre mesureur et j’obtiens 800 ml… non tassé, donc 800 ml d’alcool.
Je ne sais pourquoi mais je trouve ces mesures disproportionnées.
Il me faut donc préparer 200 gr X 5, soit 1000 ml + 800 ml = 1800 ml ???
Je dois imbiber la plante avec l’équivalent de 2/3 de 800 ml, soit 533 ml ? Il me restera donc : 1800 ml – 533 ml = 1267 ml pour la percolation…
Dites-moi s’il vous plait si je suis juste…
Michel POUZOLLES
PS : Je vais faire cela avec du rhum blanc des Antilles (50°)
sabine dit
Bonsoir Michel
effectivement ça fait beaucoup 800ml ... ne vous êtes vous pas trompé sur les graduations?