Je suis allé faire un petit tour au jardin pour voir de quelle plante je pourrais bien vous parler à la mi-novembre. Et il ne reste pas grand-chose, sauf mes ricins qui sont encore relativement jolis.

Donc je me suis dit que j’allais vous faire un article/vidéo sur l’huile de ricin. Je vous explique dans quelle situation on l’utilise, vous allez voir, c’est une plante qui a une grande utilité en application externe.

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Un peu de botanique

Le ricin, ou ricin commun, Ricinus communis, est une plante de la famille des euphorbiacées. Même famille que les euphorbes donc.

Le ricin pousse en général dans les zones tropicales à sub-tropicales. Chez nous, il va se comporter soit comme une annuelle, soit comme une vivace en fonction de votre latitude. La version vivace peut devenir énorme - plusieurs mètres de haut.

Chez moi en Provence, elle gèle pendant l’hiver, je la cultive donc comme une annuelle. Elle reste relativement petite.

Pourquoi est-ce que je cultive le ricin ? Tout simplement parce que c'est une plante magnifique au jardin. Regardez ses grandes feuilles palmatilobées. Ses grapes de fruits rouges qui ressemblent à de petites châtaignes.

Et surtout, regardez ses magnifiques graines tigrées, grosses comme un gros haricot, prêtes à être replantées au printemps prochain.

Attention, ces graines sont très toxiques. Ne les laissez pas traîner et surtout ne les mangez pas. Attention aux enfants qui pourraient jouer avec ou aux animaux de compagnie qui pourraient avoir la mauvaise idée d'en avaler. La plante contient un poison violent, la ricine. La concentration de ricine est maximale dans la graine.

Notez qu’il y a une autre substance toxique, la ricinine, qui se trouve aussi dans les feuilles. Donc, pour résumer, la plante est magnifique au jardin, mais on ne va pas s’amuser avec ni la mettre dans la bouche.

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L'huile de ricin

Tout cela nous amène bien évidemment à l’huile de ricin, le fameux remède ancestral.

L’huile est bel et bien extraite de ces mêmes graines dont nous avons parlé, mais les toxines ne sont pas solubles dans l’huile. Les toxines seront éliminées, l’huile n’est donc pas toxique. On va voir plus bas qu’elle est très irritante pour la muqueuse digestive, très laxative, mais elle ne contient pas les toxines.

• Texture : c’est une huile très épaisse, elle a un aspect très gras ;
• Couleur : elle est soit incolore, soit jaune-vert mais vraiment très pâle ;
• Odeur : très faible parfum, à peine notable;
• Gout : si on en prend un tout petit peu ça va. Si on en prend à la cuillère, là, ça devient vite désagréable. Notez au passage que ce n’est pas une huile alimentaire (sinon vous allez avoir une petite surprise du côté du transit intestinal !)

Composition en acides gras :

• 2% d’acides gras saturés ;
• 4% d’acides gras poly-insaturés ;
• 94% d’acides gras mono-insaturés, dont le fameux acide ricinoléique qui est vraiment spécifique à l’huile de ricin, c’est ce qui va lui donner ses propriétés bien particulières.

Vu sa forte teneur en acides gras monoinsaturés (un peu comme l'huile d'olive, mais avec différents acides gras), c’est une huile qui va être stable, qui ne va pas rancir très vite contrairement à d’autres huiles. Elle va finir par rancir si vous attendez trop, mais par rapport à d’autres, elle se garde relativement bien.

Voir ma vidéo sur les huiles végétales dans laquelle je vous parle de la stabilité des huiles pour vos préparations maison.

Pour vos achats, prenez une huile de première pression à froid et de qualité biologique.

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Propriétés de l'huile de ricin

☀︎ Laxatif irritant

La première, c’est celle qui est probablement la plus connue, certains parents ou grands-parents se souviennent encore de la cuillère d’huile de ricin à avaler... C’est une huile qui a toujours été considérée comme un ➤ laxatif stimulant et irritant.

Elle agit par irritation de la muqueuse digestive. Et si vous irritez un peu trop la muqueuse, vous savez ce qui se passe ? Le système va essayer de balayer l’irritant vers la porte de sortie... le tout accompagné d’une certaine quantité d’eau. Donc oui, c’est laxatif !

Je ne vais pas rentrer ici dans toute la problématique de transit intestinal, sachez juste que si vous êtes constipé d’une manière chronique, vous avez des plantes qui vont gentiment stimuler votre transit, et certaines qui vont être plutôt irritantes.

L’huile de ricin se trouve de côté des irritantes mais elle va être moins violente que le séné (Cassia senna), la bourdaine (Rhamnus frangula) ou l’aloès (Aloe ferox) - et je ne parle pas du gel d’aloe vera ici mais du suc desséché de l’aloès, une préparation très laxative.

Si vous regardez les vieux écrits, vous verrez que l’huile de ricin est positionnée comme laxatif doux. Pour comprendre ceci, il faut repositionner les choses dans leur contexte. A l’époque, on aimait bien les purges. Certaines étaient plutôt drastiques. Donc en comparaison, le ricin apparaissait plutôt doux.

Mais dans le contexte actuel, à une époque où on favorise des mesures plus douces, moins irritantes, l’huile de ricin reste quelque chose de relativement irritant lorsqu’on la prend en interne.

Pour les dosages, Valnet donne entre 2 et 10 g d’huile, en capsules, car le goût est plutôt pénible. A ajuster en fonction du poids de la personne.

Dans le passé, on essayait toute sorte d’astuce pour masquer le goût de l’huile. Par exemple on mélangeait l’huile dans du lait entier, on rajoutait une forte quantité de sucre et on faisait prendre à la personne. On l’administrait aussi en lavement, un peu moins pratique mais on n’avait pas de problème de goût. On peut aussi la prendre en suppositoire.

L'huile de ricin peut être un outil à envisager pour une constipation qui ne répond plus aux méthodes douces.

☀︎ Associé à un vermifuge

Parfois, toujours dans les vieux ouvrages, vous trouverez l’huile de ricin dans certains programmes pour se débarrasser des vers intestinaux.

D’abord, on administrait une plante qui détruit les vers, de l’ail à forte dose, ou de l’absinthe (Artemisia absinthium) par exemple, et ensuite on administrait l’huile de ricin pour balayer les vers et les évacuer. Un "une-deux" que l'on retrouve chez certains auteurs classiques comme Rudolf Weiss.

☀︎ Cataplasme sur le bas ventre

Les cataplasmes d'huile de ricin ont un long historique d’utilisation chez nos amis anglophones. Je vais vous expliquer dans quel cas on les utilise. Mais pour le mode d’utilisation, c’est toujours à peu près la même chose.

On imbibe un morceau de tissu dans l’huile de ricin qui a été chauffée, on le place sur le bas vendre, à même la peau (attention c’est gras et collant). Ensuite on place une serviette par-dessus et une source de chaleur, une bouillotte bien chaude. Puis on s’allonge et on laisse agir une trentaine de minutes. Cela fait beaucoup de bien.

On utilise cette méthode pour de nombreux problèmes de la sphère utérine chez la femme :

• Les crampes menstruelles aiguës ;
• Les adhésions pelviennes, qui sont des sortes de cicatrices qui peuvent se développer dans la cavité pelvienne de certaines femmes ;
• Certaines femmes l’utilisent aussi pour les problèmes de fibromes, pour les faire diminuer en taille ;
• Le médecin américain Aviva Romm, spécialiste de la femme, recommande ces compresses pour les maladies fibrokystique du sein.

Donc dès qu’il y a une histoire de fibrose, de grosseur bénigne, pensez à ces compresses chaudes à l’huile de ricin – après avoir obtenu un diagnostic clair de votre médecin bien évidemment.

☀︎ Hémorroïdes

L'huile de ricin peut être appliquée directement sur les hémorroïdes. Elle adoucit et soulage la zone.

On peut rajouter des huiles essentielles à raison de 10% :

• Ciste ladanifère (Cistus ladaniferus) ;
• Cyprès toujours vert (Cupressus sempervirens) ;
• Pistachier lentisque (Pistacia lentiscus).

Ou d'autres, je ne vous les donne pas toutes ici.

☀︎ Cheveux et ongles

L'huile de ricin est excellente pour la repousse des cheveux. On ne connaît pas exactement l’effet ici, mais l’application sur le cheveu et le cuir chevelu semble stimuler la repousse d’un cheveu de meilleure qualité.

Ceci ne date pas d’hier. Ne pensez pas que c’est un truc tendance, c’est une indication qui nous vient de l’antiquité. En général il faut appliquer sur le cuir chevelu et le cheveu puis laisser agir en mettant une serviette autour de la tête.

On y pensera en particulier si perte de cheveux ou cheveux de mauvaise qualité lorsque hypothyroïdie, ou après une chimiothérapie.

(pour obtenir des informations sur la formation, téléchargez d'abord votre livret gratuit ici)Cela semble fonctionner aussi pour les sourcils et les cils.

Ainsi que pour les ongles, afin d'avoir des ongles plus solides, de meilleure qualité. Il faut badigeonner l’ongle avec l’huile et laisse agir.

L'application doit se faire pendant plusieurs jours.

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