Infuser les plantes médicinales
"Infuser les plantes médicinales, ce n'est pas pratique"
"Trop long à faire, je n'ai pas le temps"
"Ca a trop mauvais goût, je ne peux pas boire tout ce liquide"
Voila à quoi l'infusion ancestrale, celle qui a fait ses preuves pendant des millénaires, a été réduite. Nous préférons acheter une petite fiole de teinture à la pharmacie, ou beaucoup mieux des gélules cryobroyées sans goût, sans odeur, mais tellement pratiques. La philosophie de l'infusion s'est perdue, nous n'avons plus le temps de prendre soin de nous.
Laisser la plante infuser dans une belle tasse en porcelaine, c'est aussi se donner le temps de souffler un peu et de laisser ce liquide réparateur nous réchauffer et nous soigner.
Alors restez avec moi le temps de cet article, où nous allons aborder la confection d'une tisane tout simplement. Car même si elles sont simples, elle valent la peine que l'on reparle d'elles.
Pour les quantités à utiliser, voir mon guide ici.
L'infusion nutritive
Le concept de teinture mère est relativement nouveau, il a été développé ces deux derniers siècles. Avant cela, l'infusion et la décoction prédominaient.
La teinture a connu un envol rapide grâce à la médecine classique, et son obsession de la concentration, et de l'isolation du composant actif. La teinture a tout de suite été reconnue comme "plus pure" et "plus puissante". Mais ce raisonnement n'est valable que si l'on considère qu'une plante est la somme de ses composants actifs.
Nous nous apercevons aujourd'hui qu'une simple infusion est beaucoup plus qu'une somme de quelques composants actifs. L'eau chaude extrait aussi une liste de composants longtemps considérés comme "inertes", mais qui probablement ne le sont pas. L'infusion a une dimension en plus de la teinture : elle est aussi nutritive.
En effet, l'eau a la capacité d'extraire l'albumine (protéines) de la plante ainsi que des polysaccharides, molécules de sucres complexes qui nourrissent notre flore intestinale. Si l'on ne filtre la tisane que grossièrement, ces molécules nourrissantes seront absorbées. Ce sont les polysaccharides qui sont particulièrement intéressants, car la flore intestinale est grandement malmenée de nos jours. Et on sait qu'elle a un rôle primordial à jouer, non seulement dans la digestion, mais aussi dans la stabilité du système immunitaire (80% du système immunitaire étant posté autour de l'intestin).
Un avantage additionnel de l'infusion est qu'elle nous maintient hydraté grâce à un apport régulier de liquides pendant la journée. Ce liquide stimule les organes d'élimination, ce qui fait souvent partie de l'effet thérapeutique recherché.
L'infusion minéralisante
De nombreuses plantes sont très riches en minéraux. Les infusions présentent un énorme avantage par rapport aux autres préparations car elles vont extraire ces minéraux sous forme ionisée. Cela signifie que la molécule de calcium, magnésium ou autre n'est associée à aucune autre molécule, elle n'a donc pas besoin d'être digérée, contrairement aux minéraux alimentaires qui eux doivent être extraits par le processus digestif.
De plus en plus de personnes ont aujourd'hui une digestion déficiente. Les sucs gastriques ne sont pas relâchés dans des quantités suffisantes. Les muscles lisses manquent de tonus. Le résultat est une digestion qui est loin d'être optimale, avec des minéraux qui ne peuvent pas être extraits correctement.
L'infusion minéralisante évite tout cela, car la molécule ionisée pénètre directement au travers de la muqueuse digestive sans avoir besoin des sucs et enzymes. La disponibilité est optimale, l'absorption est totale.
Voici une liste de plantes minéralisantes, liste fournie par Paul Bergner du North American Institute of Medical Herbalism. Les taux de minéraux sont en milligrammes pour chaque 30 grammes de plante infusée.
Calcium (Mg) | Magnésium (Mg) | Potassium (Mg) | Fer (Mg) | Manganèse (Mg) | |
---|---|---|---|---|---|
Luzerne | 299 | 76 | 400 | 0.87 | 0.08 |
Bardane | 244 | 179 | 560 | 4.9 | 0.2 |
Cataire | 205 | 69 | 783 | 4.6 | 1.25 |
Stellaire intermédiaire (Stellaria media) | 403 | 176 | 280 | 8.4 | 0.18 |
Prêle | 630 | 145 | 520 | 4.1 | 0.23 |
Réglisse | 292 | 321 | 380 | 2.9 | 0.16 |
Guimauve | 272 | 172 | 403 | 3.8 | 0.15 |
Ortie, feuille | 966 | 286 | 583 | 1.4 | 0.26 |
Avoine sauvage | 476 | 400 | 90 | 0.4 | 0.02 |
Menthe poivre | 540 | 200 | 753 | 2 | 0.02 |
Trèfle rouge | 436 | 116 | 666 | 0 | 0.2 |
Feuille de framboisier | 403 | 106 | 446 | 3.3 | 4.8 |
Notez les taux très intéressants de certaines plantes. Une consommation journalière de 200 mg de magnésium est par exemple fortement recommandée de nos jours. Voir mon article sur le sujet. C'est donc une solution efficace (car absorption totale) et relativement peu coûteuse.
Afin de couvrir nos besoins journaliers en minéraux, il est donc judicieux de combiner plusieurs de ces plantes et d'en prendre une tisane journalière : par exemple ortie, folle avoine, et menthe. Ou une autre combinaison à votre goût.
Les minéraux sont des bases, ils nous aident donc à tamponner les déchets acides. Lorsque le système combat une infection, ou lorsque la personne a une maladie auto-immune, les déchets acides sont nombreux, et le malade a parfois du mal à les tamponner correctement. Les tisanes minéralisantes seront cruciales dans ces situations là.
L'infusion thérapeutique
Le but de l'infusion est de ramener l'équilibre à la personne qui a un problème de santé. Il y a donc un effet thérapeutique attendu, et cet effet dépend souvent de la quantité de plante utilisée. Les vieux écrits datant de l'époque où docteurs et pharmaciens prescrivaient les tisanes nous indiquent les poids de plante à utiliser.
Certains ouvrages modernes nous rappellent ces quantités d'une manière générique. Pour avoir une information plus détaillée par plante, il faut passer à un ouvrage tel la Materia Medica de Michael Moore (fondateur de la Southwest School of Botanical Medicine), un ouvrage qui reste la référence aujourd'hui aux Etats-Unis. Je suis en train de traduire en Français l’ouvrage de Moore avec la gracieuse permission de la Southwest School of Botanical Medicine.
Des ouvrages en Français tels "La Phytothérapie" du docteur Jean Valnet vous fournira aussi les quantités de plantes à utiliser en infusion.
La quantité de plante à utiliser dépend aussi des traditions des différents pays. Voici les quantités que je recommande pour la plupart des plantes, sachant que certains ouvrages pourront mentionner d'autres quantités. Notez aussi que ces quantités peuvent varier lorsque l'on parle de certaines plantes en particulier.
Quantités de référence :
- Entre 25 g et 50 g de plante sèche pour un litre d'eau
- Entre 50 g et 100 g de plante fraîche pour un litre d'eau
Nous parlons ici de quantités pour un adulte de 70 kg.
Quelle quantité choisir dans cette fourchette ? Cela dépend de la plante et de votre sensibilité à la plante. Aujourd'hui, on note aussi des tolérances beaucoup plus faibles aux plantes, nécessitant de démarrer avec une main légère, et de baisser encore plus les doses de ces fourchettes traditionnelles.
Toutes les amères peuvent être dosées plus faiblement. Pareil pour certaines aromatiques. Un thym de bonne qualité par exemple peut se doser à 15 g par litre. C'est donc une question de cas particulier.
Infusion et décoction
Pour bien infuser une plante, il faut que la partie de la plante en question soit assez fragile pour libérer son identité au contact de l'eau chaude. Nous allons en général infuser :
- Les fleurs
- La plupart des feuilles
- La plupart des tiges
- Quelques racines qui en général devront être pulvérisées
L'infusion est bien adaptée aux plantes qui sont riches en substances volatiles, subtiles et aromatiques, composants qui seraient détruits si amenés à une température trop haute pendant trop longtemps.
Si la partie de plante est trop dure, trop fibreuse, se coupe très difficilement, on passera en général à la décoction, qui grâce à une chaleur soutenue finira par casser cette structure fibreuse et relâcher les composants de la plante en solution.
On voit donc que pour la plupart des plantes, l'infusion sera de guise, et la décoction n'interviendra que pour certains types de racines (ex : grande aunée dans les cas de bronchite) ou de branchettes et branches (ex : chêne pour ses effets astringents).
Préparation et matériel
La plante
La plante doit être coupée le plus finement possible afin d'augmenter la surface de contact avec l'eau. Pour les feuilles, fleurs et tiges, des ciseaux ou un petit sécateur fera l'affaire.
Pour les racines sèches, celles qui s'infusent, il faudra les pulvériser au moulin à café. Une racine se conserve en tronçons et se pulvérise au dernier moment. Pour les racines fraîches, vous pouvez utiliser un couteau de cuisine et les découper en rondelles très fines (pour la racine de valériane par exemple).
Je prends ici l'exemple de la racine de bardane, racine qui pour moi se laisse bien infuser, bien que la décoction soit préférable :
- Si la racine de bardane est sèche, elle doit être automatiquement gardée en tronçons. Une bardane sèche et gardée en poudre est morte, ses composants aromatiques fragiles seront détruits. Pulvériser la quantité voulue au moulin à café juste avant d'infuser.
- Si la racine de bardane est fraîche, en couper la quantité voulue en fines lamelles avec un couteau. La racine fraîche est relativement tendre, et la couper de cette façon est tout à fait faisable.
L'eau
Idéalement, l'eau doit être la plus pure possible, sans sédiments ni excès de calcaire (ce qui parfois précipite certains composants et les rend moins disponibles). De l'eau distillée ou de l'eau de pluie est idéale. Vous pouvez aussi acheter une eau minérale avec un taux bas de résidu à sec, une information disponible sur l'étiquette à l'arrière de la bouteille. Comparez plusieurs eaux et voyez celle qui à le moins de résidus.
D'une manière pratique, je réalise que nous n'avons pas toujours une telle eau sous la main. L'herboristerie pratique nous dit ceci : il vaut mieux utiliser les plantes d'une manière non-optimale, avec ce que l'on a sous la main, que de ne pas les utiliser du tout.
Alors si vous vous retrouvez coincé et que vous avez besoin de vous faire une infusion, n'hésitez pas à utiliser l'eau du robinet en attendant de pouvoir vous procurer une eau supérieure.
Le récipient
Il y a de nombreux récipients possibles et imaginables pour préparer une tisane. En voici quelques uns.
1. La théière avec réceptacle sur le haut
L'idéal est de trouver une théière qui vous permette de placer la plante à infuser dans la partie haute du récipient. Afin de comprendre pourquoi, nous devons d'abord parler de déplacement circulatoire, un terme compliqué qui décrit un phénomène très simple à expliquer.
- La plante à infuser est placée dans la partie haute du récipient ;
- Lorsque l'eau chaude rentre en contact avec la plante, la plante relâche une certaine quantité de molécules ;
- Ces molécules sont entraînées par gravité vers le bas du récipient, car elles ont un poids ;
- En ce faisant, elles déplacent l'eau qui était au fond du récipient vers le haut, elles la poussent et créent un mini-courant ;
- Cette eau chaude vierge rentre à son tour en contact avec la plante, et continue d'alimenter le courant ;
Ainsi de suite, jusqu'à ce que l'eau soit complètement saturée des composants de plante. Notez que l'eau chaude amplifie ce mouvement circulatoire. Ce phénomène ne peut pas s'opérer si la plante est placée dans la partie basse du récipient, emprisonnée dans une boule à thé par exemple. On peut bien évidemment remuer d'une manière manuelle pour recréer ce courant si l'on n'a pas accès à ce type de récipient. Mais mieux vaut bien s'équiper dès le départ.
Nous en déduisons deux choses :
- Le récipient doit avoir un "réservoir à plante" localisé vers le haut ;
- Cette position en haut est primordiale si l'on réalise une infusion froide de plante (voir plus bas), de racine de guimauve par exemple.
Voici un exemple de théière avec réceptacle pour plante à infuser, de la marque MENU.
Voici une image qui illustre ce concept de micro-circulation, avec une infusion froide de racine de guimauve, et un récipient improvisé à partir d'une boule à thé.
Si vous utilisez une boule à thé ou n'importe quel autre réceptacle à l'intérieur d'une théière (comme le réceptacle inox montré sur la photo plus haut), assurez vous que la plante ne soit pas compressée dans ce réceptacle. Une fois gonflée d'eau, la plante doit pouvoir flotter et bouger à son aise pour favoriser une bonne circulation de l'eau autour d'elle.
Si le réceptacle est trop petit, il vaut mieux placer directement la plante dans la théière et remuer de temps en temps. Mieux vaut créer une circulation manuelle avec une plante qui a la place d'infuser, plutôt que de se reposer sur la micro-circulation mais avec une plante trop compressée dans son réceptacle.
2. La presse à café
Une fois l'infusion terminée, il est fortement recommandé de presser le marc. Certaines plantes comme la camomille se gorgent d'eau. Il serait dommage de laisser ce liquide thérapeutique emprisonné dans le marc.
A l'aide du dos d'une cuillère, pressez le marc à l'intérieur du réceptacle afin d'en faire sortir les dernières gouttes. Si vous penchez pour la méthode "plante en vrac dans la théière", penchez pour la presse à café. Elle vous permettra de bien laisser infuser la plante lorsque la presse et en position haute, puis de bien presser le marc une fois l'infusion terminée. La presse à café est particulièrement adaptée pour les plantes qui se gorgent d'eau (là encore, les fleurs de camomille sont un bon exemple).
3. Le bocal hermétique
J'utilise parfois un bocal hermétique d'un litre ou parfois plus, surtout lorsque je veux préparer une grande quantité de plante, ou que je veux laisser infuser pendant plus longtemps sans monopoliser la théière. J'utilise un bocal de 2 litres lorsque je prépare mes tisanes reminéralisantes par exemple, afin d'avoir une dose pour la journée, avec un mélange d'ortie, de plantain, de luzerne et d'avoine sauvage.
L'avantage du bocal hermétique est qu'il va créer une pression supplémentaire grâce à l'eau chaude qui va faire pression sur les parois du bocal. Cette pression va favoriser l'extraction de certains composants. Voir photo ci-dessous.
4. La casserole en inox
Si vous voulez suivre la méthode d'infusion chauffée exposée plus bas, le plus simple sera d'utiliser une casserole en inox, et de laisser infuser directement dans la casserole en la couvrant une fois la température atteinte.
5. La tasse
On peut placer la plante directement dans la tasse, verser l'eau et remuer régulièrement.
Alors que choisir ?
Comme vous pouvez le constater, les choix sont multiples, et je vous laisse choisir. Ils donnent tous de bons résultats. Les deux que j'utilise régulièrement sont la théière avec réceptacle sur le haut, car il faut s'équiper un minimum, et avoir une belle théière fait partie du jeu, et le bocal hermétique.
Les récipients à éviter absolument sont ceux en fer, aluminium ou tout autre métal autre que l'inox, en particulier si la plante contient des tanins.
Les techniques d'infusion
L'infusion chaude
L'infusion chaude consiste à verser une quantité d'eau qui a été portée à ébullition sur une quantité donnée de plante, à couvrir et à laisser infuser.
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau. Sauf si indiqué autrement dans vos ouvrages de référence, utilisez les quantités de référence indiquées ci-dessus dans le chapitre "l'infusion thérapeutique" ;
- Faites préchauffer le récipient : faites bouillir de l'eau, remplissez le récipient et laissez les parois du récipient prendre la température du liquide. Cette étape est optionnelle, mais évite que l'eau d'infusion perde trop vite sa température lorsque mise en contact avec le contenant. Videz ensuite l'eau.
- Placez la plante dans le récipient ;
- Faites bouillir l'eau, puis laissez la reposer pendant 10 minutes afin que l'eau descende autour des 85°C. L'alternative est d'utiliser une bouilloire qui s'arrête automatiquement à 85°C ;
- Versez l'eau dans le récipient et couvrez ;
- Si vous n'utilisez pas de théière avec réceptacle sur le haut, remuez bien ;
- Laissez infuser :
- Une à deux minutes pour les aromatiques, avant que les composants astringents et amers ne prennent le dessus ;
- 5 à 10 minutes pour les amères et astringentes ;
- 20 minutes pour beaucoup de plantes chinoises pulvérisées, pour les plantes minéralisantes (luzerne, folle avoine, trèfle, etc), et bien d'autres.
- Expérimentez afin d'optimiser le goût et le parfum désiré par rapport au temps d'infusion.
- Filtrez grossièrement et pressez le marc ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
L'infusion chauffée
L'infusion chauffée consiste à démarrer avec de l'eau froide versée sur la plante, puis à chauffer très doucement. Cette méthode est appropriée pour les plantes contenant les composants les plus fragiles et aromatiques, la mélisse par exemple.
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau ;
- Versez la plante et l'eau froide dans une casserole et couvrez ;
- Faites chauffer à feu très doux, en vous assurant que le liquide ne rentre jamais en ébullition ;
- Arrêtez le feu lorsque l'eau atteint 85°C idéalement, sinon lorsqu'elle commence à peine à frémir ;
- Laissez infuser comme précédemment ;
- Filtrez grossièrement et pressez le marc ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
L'infusion froide
L'infusion froide consiste à faire infuser la plante dans de l'eau froide. Cette méthode est bien adaptée pour les plantes ayant des composants qui sont extraits à l'eau froide, les mucilages et les gommes par exemple (guimauve, aulne glutineux, échinacée pour ses mucopolysaccharides, etc).
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau ;
- Placez la plante dans un réceptacle qui se trouvera dans la partie haute du liquide. Utilisez une théière ou un dispositif maison tel celui présenté sur la photo un peu plus haut (expliquant la micro-circulation) ;
- Versez l'eau froide dans le récipient ;
- Laissez infuser toute une nuit ;
- Le lendemain, égouttez le marc du mieux possible. Si vous infusez de la racine de guimauve pulvérisée, ne pressez pas trop ou les petites fibres se retrouveront en solution ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
Conservation
Préparez la quantité d'infusion nécessaire pour une prise ou pour une journée. N'en faites pas plus car l'infusion ne se garde pas très longtemps. Dans l'idéal, gardez-la :
- 12 heures à température ambiante ;
- 24 heures au frigo.
Jetez la quantité restante.
L'infusion se conserve mal car :
- Le solvant lui-même (l'eau) n'a aucune propriété de conservation (contrairement à l'alcool ou à l'huile) ;
- Certains composants extraits de la plante comme les mucilages et gommes vont fermenter relativement vite. On se souviendra du fait que les bactéries en raffolent (d'où son utilisation pour nourrir notre flore intestinale) ;
- Les minéraux ionisés et en solution vont commencer à se précipiter au bout de quelques heures, rendant ces minéraux peu disponibles.
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Julia dit
Bonjour, tellement de questions me viennent en tête apres vous avoir tous lus! Tout d'abord commençons par la conservation des plantes sèches: dans quoi conseillez vous de les garder, je les achète en vrac dans des petits sacs en papier et parfois il m'arrive de trouver des toutes petites bêtes à l'intérieur, et aussi habitant sur LIle de la Reunion, il fait souvent chaud même dans les placards des moissures s'invitent vite avec l'humidité. Est ce que cette chaleur et ce mode de conservation peut altérer les plantes? A l'abri des rayons et du chaud et dans des bocaux en verre ou porcelaine?
Je souhaite préparer une infusion de millepertuis et de mélisse toutes les deux sèches, pour mon fils de 12 ans qui souffre de profondes angoisses (on nous a proposé des anxiolytiques hors de question pour nous) quelles quantités je dois utiliser pour le mélange en sachant qu'il fait 29kg?
Une dernière question, j'ai la maladie de crohn en plus de nombreuses allergies et de l'asthme sévère, je ne sais rarement quoi choisir en tisane. J'ai des carences minérales liées à la maladie (potassium, fer, calcium, ...) et du fait de la chronicité elles reviennent toujours. Je dois faire attention à la décalcification osseuse due au long traitement en corticothérapie (sixième année en cours ). Que me conseillerez vous? En ce moment c'est tisane de romarin le matin, une sauge vers 16h et de la mélisse le soir au coucher. Et je ne supporte pas du temps gingembre, curcuma et épices même la cannelle.
Je vous remercie d'avance de votre retour.
Belle journée
Christophe BERNARD dit
Bonjour Julia,
Le sac en papier fonctionne très bien si vous avez une pièce sèche. Avec l'humidité, c'est un problème. Vous pouvez les garder dans des bocaux hermétiques, mais attention, avant de refermer le bocal il faudra vous assurer que la plante est 100% sèche, sinon elle va moisir dans le bocal. Chez moi, vu que je stocke une certaine quantité de plante, j'utilise un déshumidificateur, c'est efficace.
Pour les dosages d'infusions, il vous faut investir dans quelques bons ouvrages de référence. Celles-ci figurent probablement dans mon tableau ici :
https://www.altheaprovence.com/quantites-plantes-pour-infusions-decoctions/ - faites une règle de 3 par rapport à son poids.
Pour votre problématique de santé, les meilleurs plantes minéralisantes sont l'ortie, la paille d'avoine, le trèfle rouge, la feuille de framboisier. L'ortie est ma favorite, elle est très riche en minéraux divers et variés. Ces infusions doivent être bien dosées et bues tous les jours. Voir aussi ici, section "infusions minéralisantes" : https://www.altheaprovence.com/blog/infuser/
Julia dit
Bonsoir, je vous remercie infiniment de votre retour et de votre temps.
J'ai investi du coup dans des bocaux en verre avec des bouchons en Liège et je les mettrais à l'abri des rayons du soleil pour ne pas que les plantes se teintent. Pour l'instant pas d'améliorations en trois jours avec le millepertuis pour les angoisses. ( du coup j'en ai pris aussi et je pense avoir fait une réaction au second contact, j'ai eu le nez pris, des maux de tête intenses et la respiration sifflante, c'est possible quand on a des allergies au pollen? ) Pour les infusions d'ortie, avoine, trèfle rouge, et feuille de framboisier, je dois les prendre en mélange pendant toute la journée ou une par une en plusieurs prises à différents moments de la journée ? Je fais une cure d'un mois ou deux? Il n'y a rien de stimulant immunitaire ou hormonal ? J'ai oublié de préciser mes déséquilibres thyroïdiens en plus de l'endometriose. Au passage un tres bel article aussi sur 'l'endométriose que vous avez sur votre site.
Belle soirée
Christophe BERNARD dit
Bonjour Julia,
Pour le millepertuis, il n'agira pas en 3 jours, il lui faudra plus de temps, disons 2 à 3 semaines. Ensuite, il n'est pas forcément le meilleur pour les angoisses, il y a d'autres plantes pour ces états d'anxiété depuis l'aubépine jusqu'à la passiflore, l'agripaume ou d'autres. Ou tout simplement, de la mélisse fraiche en infusion, si vous avez la chance d'en avoir au jardin. Pour la réaction allergique, oui parfois on voit des réactions de type allergique avec les plantes, en particulier avec certaines familles comme les astéracées. Avec le millepertuis, ce n'est pas courant.
Pour les infusions ortie, avoine, trèfle, framboisier, oui il faut simplifier et les prendre en mélange. Pour faire simple, vous les dosez à 30 g par litre d'infusion, vous les mélangez à parts égales (donc ici 4 plantes, 30/4 = environ 7 g de chaque), vous laissez infuser 30 minutes à couvert, puis vous filtrez et vous buvez le litre dans la journée, sinon 1/2 litre le jour même et le reste le lendemain (à garder au réfrigérateur). Cure d'un mois pour démarrer et aviser, voir si résultats. Pas de stimulation immunitaire ici, mais une action hormonale avec le trèfle rouge.
Bon, ensuite comme vous pouvez vous en douter, j'essaye d'aider au travers de ces commentaires, mais je n'ai pas votre situation devant mes yeux, donc je devine, je spécule, gardez cela en tête...
Catherine dit
Bonjour,
J’ai récemment acheté un plan de Mélisse et j’ai fait quelques infusions. J’ai été très surprise car malgré le fait que j’ai ciselé les feuilles de mélisse, l’infusion n’a quasi aucun goût et en fait, l’eau ne prend aucune couleur. J’ai procédé de 2 manières différentes (eau chaude versée sur les feuilles ou départ dans une eau froide et chauffée dans une casserole), résultats identiques, même après avoir laissé infuser un long moment.
Est-ce qu’il s’agit du fait que j’utilise les feuilles fraîches plutôt que sèches. (mais comme vous le dites, il est préférable d’utiliser les feuilles fraîches). Je m’attendais à boire une infusion pleine de saveur car lorsque je touche les feuilles, un parfum s’en dégage.
Combien de temps dois-je laisser infuser pour retirer un maximum de propriétés et combien de feuilles dois-je mettre environ pour une tasse ?
Aussi, je souhaiterais également essayer de faire une teinture de Mélisse. Par contre, à l’endroit où je réside, je n’ai pas la possibilité de me procurer de l’alcool pur. J’ai demandé en pharmacie mais à part de l’Isopropyl alcohol (isopropanol) …qui n’est pas consommable, il n’y a aucun alcool à un degré élevé (95°). Je ne suis même pas sure de pouvoir trouver de l’alcool à 40°, il semblerait que le maximum soit de 37.5°. Est-ce que je peux tout de même tenter l’expérience de la teinture, comme vous l’expliquez dans l’article sur la Mélisse, avec les feuilles récemment séchées au taux de 1 :5 ?
Pareil pour une teinture de Calendula, cela vaut-il la peine de faire une teinture avec de l’alcool à moins de 40° ?
D’avance, MERCI pour vos conseils.
Catherine
Christophe BERNARD dit
Bonjour Catherine,
L'infusion de mélisse garde une couleur très claire. Par contre, le goût est très marqué, citronné et plutôt délicieux. Avez-vous mis assez de feuilles dans la tasse ? Il faut une bonne pincée, il faut être généreux. Une infusion de quelques minutes suffit.
Pour l'alcool, en principe en supermarché vous pouvez trouver du rhum à 55°. Mais si vous n'avez que de l'alcool à 40°, oui cela vaut la peine de faire ses propres teintures. Mélisse récemment séchée bien sûr et non fraiche. Pour le calendula, c'est un peu faible, mais idem, personnellement je préfère faire une teinture dans des conditions qui ne sont pas optimales plutôt que de laisser passer l'opportunité 🙂
Eddy dit
Bonjour,
tout d'abord un tout grand merci pour votre blog et pour vos livres… Ils sont passionnants et permettent d'oser se réapproprier certains des trésors que la nature a en réserve…
J'aurais une petite question, en espérant qu'elle ne sorte pas trop du sujet…
Dans l'article ci-dessous, vous mettez le lien pour une bouilloire qui s'arrête automatiquement à 85°. Savez-vous si cette dernière est "safe" en ce qui concerne le Bisphénol A, Bisphénol A dont vous développez les effets négatifs dans votre article concernant les aliments ? En effet, ce serait dommage de se faire de "bonnes tisanes" dans une bouilloire sécrétant du Bisphénol…
Je vous remercie d'avance pour votre réponse !
Eddy
Christophe BERNARD dit
Bonjour Eddy,
Vous posez là une excellente question. J'ai moi-même penché pour une bouilloire certes électrique mais 100% inox à l'intérieur. Faire bouillir de l'eau dans du plastique, je trouve cela plus que moyen. Je n'ai pas la réponse à votre question.
Rita dit
Bonjour,
Je souhaiterais faire une cure de plantes pour drainer le foie,
J'ai trouvé comme cure : artichauts, bouleau, camomille, chardon-marie, curcuma, ortie, pissenlit et prêle des champs
À faire pendant 3 à 6 semaine et 10ml 3fois par jour
Je voudrais savoir si je peux faire une infusion de 1 caf de chq plantes pour faire ma solution ! Si je bois seulement 10ml de cette solution, j'en perdrais beaucoup ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Rita,
Il faudrait que vous me disiez sous quelle forme vous avez trouvé la cure, sinon je ne peux pas trop comparer à une infusion. Si vous faites une infusion, il faudra prendre largement plus qu'une c-à-café avec ce mélange, en principe on fait le mélange, on en prend une c-à-soupe (plantes sèches), on place dans une tasse à thé, on fait l'infusion et on boit la tasse. Allez-y doucement avec l'artichaut, c'est très amer. Pas de problème avec les autres.
rita dit
Bonjour, merci pour votre réponse
Voila ce que j'ai trouvé exactement:
Traitement hépatique contre les mastoses
En parallèle, soulager le foie avec cette cure de plantes : Artichaut (feuilles et tiges), Bouleau, Camomille, Chardon-marie (Silymarine), Curcuma, Ortie, Pissenlit, Prêle des champs, pendant 3 à 6 semaines. (10 ml avant les repas, et après le repas du soir).
Lire la suite : Soigner les mastoses | Remèdes de Grand-Mère http://www.remedes-de-grand-mere.com/remede/soigner-les-mastoses/#ixzz4WfhiTUVT
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Je trouve que 10ml c'est très peu !
Christophe BERNARD dit
Je n'arrive pas accéder à la page. Mais il se peut qu'ils parlent ici de teintures ou d'extraits fluides et pas d'infusions. Il faudrait connaitre la forme exacte qu'ils préconisent. En teinture, c'est une dose un peu forte. En infusion, c'est un peu léger effectivement.
Dimitri Zattara dit
Bonjour. Je vais vous contacter prochainement pour une consultation sur Skype. Je suis en train de realizer un jeune de 3 jours pour soigner une oesophagite et une gastrite superficielle. J'ai bu a 2 reprises une infusion de racine de guimauve. N'ai-je pas fait une erreur?
Merci de bien vouloir me renseigner a ce sujet. Avant de debuter mon prochain jeune (que je prevois de faire dans 2 mois), je vous demanderai de bien vouloir me conseiller sur les preparatifs et le reprise alimentaire ainsi que le nombre de jours.
Dimitri
Christophe BERNARD dit
Bonjour Dimitri,
Non pas d'erreur, la racine de guimauve est riche en mucilages et peut protéger les muqueuses digestives enflammées, dans le cas d'une oesophagite par exemple. A boire par petites gorgées tout au long de la journée afin de bien recouvrir régulièrement ces muqueuses (ne pas boire d'un coup).
Jean-François dit
Bonjour,
Site super utile,
J'ai une question sur les temps d'infusion.
J'ai acheté le livre de Maria Treben. (La santé à la pharmacie du Bon Dieu)
Elle préconise des infusions très rapide pour les plantes sauvages. De 1 à 2 minutes pour les plantes séchées, voir moins encore pour les plantes fraîches. (orties, plantain ect...)
Lorsque j'achète des plantes, sur l'emballage ils préconisent 10 minutes d'infusion.
Vous vous préconiser 5 à 10 minutes pour les amères et astringentes.
Quel est votre avis?
Merci.
Christophe BERNARD dit
Bonjour Jean-François,
Nous n'avons pas vraiment d'accord sur le sujet. Basé sur mon expérience, voici ce que personnellement j'ai conclu :
- pour les plantes aromatiques, afin de n'extraire que la partie aromatique et pas trop d'amer et d'astringent, 2 à 3 minutes suffisent
- pour les autres plantes, 10 minutes est un bon temps d'infusion et parfois il faut bien cela
- pour les plantes minéralisantes, une trentaine de minutes, pour l'ortie, la luzerne, le trèfle par exemple
Ensuite, il y a d'autres types de préparations comme les macérations à froid qui demandent plus de temps, mais je m'éloigne du sujet.
Maxence de la Grange dit
Bonjour,
L'infusion minéralisante de stellaire est-elle compatible avec l'allaitement?
Christophe BERNARD dit
Pour répondre à cette question, je me réfère à Simon Mills et Kerry Bone, deux experts en phytothérapie qui ont écrit un ouvrage de référence du côté anglophone : "The Essential Guide to Herbal Safety". Basé sur leurs recherches, la plante est compatible avec l'allaitement.
je mentionne ceci car la plupart des sites ou livres vous diront : "contrindiqué pendant l'allaitement à cause du manque de données". Mais nous avons ici deux pointures qui ont poussé la réflexion et épluché les bases de données de toxicologie ainsi que les études cliniques. Je leurs fait personnellement confiance.
Maxence de la Grange dit
Merci Christophe pour votre réponse rapide.
Cordialement
samia dit
Bonjour tout d'abord je tien à vous remercier pour ce blog qui est très intéressant.
Je souhaiterai un conseil s'il vous plait...
Sur des site de santé il conseil au femme désirant booster leur fertilité, de prendre de la Tisane de feuilles de framboisier et de L'infusion de trèfle des prés...ma question est peut on melanger les 2 plante en meme temps?
Merci d'avance pour votre réponse
Christophe BERNARD dit
Bonjour Samia,
Oui les deux peuvent être mélangées. La feuille de framboisier a longtemps été utilisée comme astringente de l'utérus, tonifiant les muscles et préparant en particulier la maman à un accouchement à venir. Mais franchement, coté fertilité, je ne vois pas trop ce que la plante pourrait apporter. Le trèfle rouge a des propriétés équilibrantes sur les taux d'oestrogènes, donc là une logique si l'infertilité est due à un déséquilibre hormonal.
Bref, pour répondre à la question : oui on peut mélanger les deux plantes pour en faire une infusion.
Rio dit
J'adore votre site Christophe! Tellement, c'est vraiment agréable! Je suis actuellement l'Atelier des plantes et votre site est un excellent complément! Merci!
J'ai une question au sujet des techniques d'infusion : imaginons que j'ai un mélange composé de plantes aromatiques, amères, de plantes ligneuses et non ligneuses, comment je fais concrètement pour le temps d'infusion ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour,
Prenons un exemple :
- plante amère et ligneuse (racine) : gentiane
- plante non ligneuse et non aromatique : verveine officinale
- plante non ligneuse et aromatique : mélisse
Imaginons que nous utilisions 5 g de gentiane, 10 g de verveine et 15 g de mélisse par litre d'infusion.
- D'abord décoction de gentiane. On arrête le gaz.
- On soulève le couvercle et on place la verveine. On laisse infuser 10 minutes.
- On soulève le couvercle et on place la mélisse, on laisse infuser 2 ou 3 minutes. Puis on filtre le tout.
Ca, c'est lorsqu'on a la patience et le temps 🙂
Sinon décoction d'abord, puis on place les plantes à infusion, et on laisse infuser 10 minutes, mélisse incluse. Peut être pas optimal, mais pas mal du tout dans l'ensemble.
Novarina dit
Salut,
Je découvre ton site, que je trouve très intéressant.
merci pour ce travail de titan.
Je te signale au passage que le lien
http://w.altheaprovence.com/quantites-plantes-pour-infusions-decoctions/
est mort
Bonne continuation
François
Christophe BERNARD dit
François merci, je viens de corriger le lien.
Anna dit
Bonjour Christophe,
J'ai consulté un médecin pratiquant la médecine chinoise qui m'a prescrit une décoction par jour mais le goût est infect, je ne pense pas arriver à boire cela 2 fois par jour pendant 3 mois, y a t il in moyen de le consommer autrement ou une méthode pour améliorer radicalement le goût ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Anna,
Comme vous le savez dans la tradition chinoise la décoction est très utilisée - on doit donc prendre le mélange de plantes et le faire chauffer doucement pendant quelques minutes (frémir) puis infuser dans un certain volume d'eau. Soit on prend un grand volume d'eau et on dilue le plus possible le goût, soit on fait l'inverse - un peu plus concentré et on se bouche le nez 🙂
Le problème c'est qu'en MTC, le rajout d'autres plants - aromatiques, citron, réglisse, gingembre - pour améliorer le goût, va aussi changer les propriétés du mélange. Donc hélas pas 36 manières de procéder, sauf peut être de mettre en gélules.
Isabelle Wery dit
Bonjour Christophe
et merci pour ce bel article qui réhabilite merveilleusement les tisanes! J'ai appris foule de détails bien utiles.
J'ai une question quant à la durée d'infusion : y-a-t-il des risques de laisser infuser trop longtemps (ex dépôts de tanins) une plante dont on ne sait pas exactement s'il elle est à classer dans les aromatiques, astringente ou autre, ou si tout simplement on a oublié de filtrer à temps?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Isabelle,
Pas vraiment de risque à proprement dit, juste une modification de goût car au plus on laisse infuser, au plus certains composants vont prendre le dessus, et transformer une infusion qui était subtile si on la laissait 2 ou 3 minutes en quelque chose de plus fort et plus rêche. C'est un peu une histoire de cas par cas, d'expérimentation. Mais c'est vrai que pour les aromatiques, la règle fonctionne bien - infusion courte pour une infusion aromatique, infusion longue pour aromatiques + amers + astringents + etc.
Sylvie dumas dit
Bonsoir Christophe,pendant combien de temps faut il prendre une infusion remineralisante? Je ferai bien ortie et plantain ,car je n ai pas de luzerne ni avoine sauvage ,etde plus je ne sais si elles contiennent du gluten .
je trouve votre article très intéressant,à plusieurs titres et j apprends beaucoup de choses ,par exemple, je ne savais pas quil fallait faire infuser les plantes longtemps et en mettre autant ..Ceci dit je vai faire une petite fusion de romarin ☺
merci pour vos explications.
Christophe BERNARD dit
Bonjour Sylvie,
Cela dépend de vos carence et de certains déséquilibres fonctionnels. Disons qu'une cure de 2 semaines tous les 2 ou 3 mois ne peut pas faire de mal pour combler certaines carences.
venezia dit
La paille devrait pouvoir se trouver. je vais rechercher
venezia dit
Bonjour Christophe,
Vous évoquez la folle avoine à trouver en herboristerie. Sous quel nom? j'ai cherché en vain, le plus proche me semble les sommités fleuries d'avoine, par ailleurs introuvables. Je n'ai rien trouvé d'autre qui pouvait s'en rapprocher (sauf peut être des graines d'avoine à germer?).
Christophe BERNARD dit
C'est vrai, très dur à trouver, et c'est bien dommage. Les feuilles et la paille se ramassent par plein sac au printemps, c'est encore le plus facile. Les graines n'apportent pas les même propriétés.
sabine dit
Mettre ses maux en mots me parait une excellente approche...
pour l'instant ma quête est de conserver la bonne santé qui m'a été offerte malgré une hygiène de vie pas toujours idéale !(mais que je tends à corriger)
je vais bien trouver dans mon entourage quelques cobayes désignés volontaires pour tester mes nouvelles tisanes.
sabine dit
oui je vais essayer,et vous tiendrai au courant, par contre pour apprécier les réels résultats , hormis une notion gustative, savoir si ses propriétés sont toujours là ....?
j'ai encore du mal à "correspondre" avec ma biochimie intérieure....
Christophe BERNARD dit
Oui, à part la notion gustative, voir si au bout de 2 semaines de prise journalière la ou les déséquilibres sont toujours là. Correspondre avec sa biochimie intérieure est difficile au départ, mais devient vite un excellent outils pour savoir les progrès en cours. Avec mes clients, nous tenons toujours un journal avec écriture quotidienne de plusieurs paramètres, selon le problème à résoudre. Parfois on ne pense pas faire de progrès, et puis grâce au journal, on commence à voir apparaître des changements subtils et positifs.
sabine dit
et toujours dans le même ordre d'idées , est ce que le fait de congeler de la mélisse fraiche lui garde ses propriétés ?
Christophe BERNARD dit
Je n'ai jamais essayé, le but serait donc de congeler la plante fraiche, et d'en sortir une partie pour la basculer tout de suite en infusion. Si vous le faites, dites nous si vous êtes satisfaite du résultat.
sabine dit
merci pour votre réponse
donc ça peut être une façon de conserver par exemple des infusions de mélisse en lui gardant ses propriétés?
Christophe BERNARD dit
Oui tout à fait, dans ce cas faire une infusion bien concentrée pour qu'un ou deux de ces "glaçons médicinaux" représentent à peu près une grande tasse de mélisse. Intéressant pour l'été !
sabine dit
Bonjour
vos articles sont toujours aussi passionnants!
peut on congeler une infusion?
Christophe BERNARD dit
Oui, et je dirais même que c'est la seule manière de conserver une tisane. On peut la mettre dans des bacs à glaçons afin de ne dégeler que la quantité nécessaire pour la journée. Mettre le glaçon dans un verre d'eau et boire. Pareil pour le succus (jus de plante) - ex : jus de stellaire, jus de bardane, à conserver dans le bac à glaçons.