Infuser les plantes médicinales
"Infuser les plantes médicinales, ce n'est pas pratique"
"Trop long à faire, je n'ai pas le temps"
"Ca a trop mauvais goût, je ne peux pas boire tout ce liquide"
Voila à quoi l'infusion ancestrale, celle qui a fait ses preuves pendant des millénaires, a été réduite. Nous préférons acheter une petite fiole de teinture à la pharmacie, ou beaucoup mieux des gélules cryobroyées sans goût, sans odeur, mais tellement pratiques. La philosophie de l'infusion s'est perdue, nous n'avons plus le temps de prendre soin de nous.
Laisser la plante infuser dans une belle tasse en porcelaine, c'est aussi se donner le temps de souffler un peu et de laisser ce liquide réparateur nous réchauffer et nous soigner.
Alors restez avec moi le temps de cet article, où nous allons aborder la confection d'une tisane tout simplement. Car même si elles sont simples, elle valent la peine que l'on reparle d'elles.
Pour les quantités à utiliser, voir mon guide ici.
L'infusion nutritive
Le concept de teinture mère est relativement nouveau, il a été développé ces deux derniers siècles. Avant cela, l'infusion et la décoction prédominaient.
La teinture a connu un envol rapide grâce à la médecine classique, et son obsession de la concentration, et de l'isolation du composant actif. La teinture a tout de suite été reconnue comme "plus pure" et "plus puissante". Mais ce raisonnement n'est valable que si l'on considère qu'une plante est la somme de ses composants actifs.
Nous nous apercevons aujourd'hui qu'une simple infusion est beaucoup plus qu'une somme de quelques composants actifs. L'eau chaude extrait aussi une liste de composants longtemps considérés comme "inertes", mais qui probablement ne le sont pas. L'infusion a une dimension en plus de la teinture : elle est aussi nutritive.
En effet, l'eau a la capacité d'extraire l'albumine (protéines) de la plante ainsi que des polysaccharides, molécules de sucres complexes qui nourrissent notre flore intestinale. Si l'on ne filtre la tisane que grossièrement, ces molécules nourrissantes seront absorbées. Ce sont les polysaccharides qui sont particulièrement intéressants, car la flore intestinale est grandement malmenée de nos jours. Et on sait qu'elle a un rôle primordial à jouer, non seulement dans la digestion, mais aussi dans la stabilité du système immunitaire (80% du système immunitaire étant posté autour de l'intestin).
Un avantage additionnel de l'infusion est qu'elle nous maintient hydraté grâce à un apport régulier de liquides pendant la journée. Ce liquide stimule les organes d'élimination, ce qui fait souvent partie de l'effet thérapeutique recherché.
L'infusion minéralisante
De nombreuses plantes sont très riches en minéraux. Les infusions présentent un énorme avantage par rapport aux autres préparations car elles vont extraire ces minéraux sous forme ionisée. Cela signifie que la molécule de calcium, magnésium ou autre n'est associée à aucune autre molécule, elle n'a donc pas besoin d'être digérée, contrairement aux minéraux alimentaires qui eux doivent être extraits par le processus digestif.
De plus en plus de personnes ont aujourd'hui une digestion déficiente. Les sucs gastriques ne sont pas relâchés dans des quantités suffisantes. Les muscles lisses manquent de tonus. Le résultat est une digestion qui est loin d'être optimale, avec des minéraux qui ne peuvent pas être extraits correctement.
L'infusion minéralisante évite tout cela, car la molécule ionisée pénètre directement au travers de la muqueuse digestive sans avoir besoin des sucs et enzymes. La disponibilité est optimale, l'absorption est totale.
Voici une liste de plantes minéralisantes, liste fournie par Paul Bergner du North American Institute of Medical Herbalism. Les taux de minéraux sont en milligrammes pour chaque 30 grammes de plante infusée.
Calcium (Mg) | Magnésium (Mg) | Potassium (Mg) | Fer (Mg) | Manganèse (Mg) | |
---|---|---|---|---|---|
Luzerne | 299 | 76 | 400 | 0.87 | 0.08 |
Bardane | 244 | 179 | 560 | 4.9 | 0.2 |
Cataire | 205 | 69 | 783 | 4.6 | 1.25 |
Stellaire intermédiaire (Stellaria media) | 403 | 176 | 280 | 8.4 | 0.18 |
Prêle | 630 | 145 | 520 | 4.1 | 0.23 |
Réglisse | 292 | 321 | 380 | 2.9 | 0.16 |
Guimauve | 272 | 172 | 403 | 3.8 | 0.15 |
Ortie, feuille | 966 | 286 | 583 | 1.4 | 0.26 |
Avoine sauvage | 476 | 400 | 90 | 0.4 | 0.02 |
Menthe poivre | 540 | 200 | 753 | 2 | 0.02 |
Trèfle rouge | 436 | 116 | 666 | 0 | 0.2 |
Feuille de framboisier | 403 | 106 | 446 | 3.3 | 4.8 |
Notez les taux très intéressants de certaines plantes. Une consommation journalière de 200 mg de magnésium est par exemple fortement recommandée de nos jours. Voir mon article sur le sujet. C'est donc une solution efficace (car absorption totale) et relativement peu coûteuse.
Afin de couvrir nos besoins journaliers en minéraux, il est donc judicieux de combiner plusieurs de ces plantes et d'en prendre une tisane journalière : par exemple ortie, folle avoine, et menthe. Ou une autre combinaison à votre goût.
Les minéraux sont des bases, ils nous aident donc à tamponner les déchets acides. Lorsque le système combat une infection, ou lorsque la personne a une maladie auto-immune, les déchets acides sont nombreux, et le malade a parfois du mal à les tamponner correctement. Les tisanes minéralisantes seront cruciales dans ces situations là.
L'infusion thérapeutique
Le but de l'infusion est de ramener l'équilibre à la personne qui a un problème de santé. Il y a donc un effet thérapeutique attendu, et cet effet dépend souvent de la quantité de plante utilisée. Les vieux écrits datant de l'époque où docteurs et pharmaciens prescrivaient les tisanes nous indiquent les poids de plante à utiliser.
Certains ouvrages modernes nous rappellent ces quantités d'une manière générique. Pour avoir une information plus détaillée par plante, il faut passer à un ouvrage tel la Materia Medica de Michael Moore (fondateur de la Southwest School of Botanical Medicine), un ouvrage qui reste la référence aujourd'hui aux Etats-Unis. Je suis en train de traduire en Français l’ouvrage de Moore avec la gracieuse permission de la Southwest School of Botanical Medicine.
Des ouvrages en Français tels "La Phytothérapie" du docteur Jean Valnet vous fournira aussi les quantités de plantes à utiliser en infusion.
La quantité de plante à utiliser dépend aussi des traditions des différents pays. Voici les quantités que je recommande pour la plupart des plantes, sachant que certains ouvrages pourront mentionner d'autres quantités. Notez aussi que ces quantités peuvent varier lorsque l'on parle de certaines plantes en particulier.
Quantités de référence :
- Entre 25 g et 50 g de plante sèche pour un litre d'eau
- Entre 50 g et 100 g de plante fraîche pour un litre d'eau
Nous parlons ici de quantités pour un adulte de 70 kg.
Quelle quantité choisir dans cette fourchette ? Cela dépend de la plante et de votre sensibilité à la plante. Aujourd'hui, on note aussi des tolérances beaucoup plus faibles aux plantes, nécessitant de démarrer avec une main légère, et de baisser encore plus les doses de ces fourchettes traditionnelles.
Toutes les amères peuvent être dosées plus faiblement. Pareil pour certaines aromatiques. Un thym de bonne qualité par exemple peut se doser à 15 g par litre. C'est donc une question de cas particulier.
Infusion et décoction
Pour bien infuser une plante, il faut que la partie de la plante en question soit assez fragile pour libérer son identité au contact de l'eau chaude. Nous allons en général infuser :
- Les fleurs
- La plupart des feuilles
- La plupart des tiges
- Quelques racines qui en général devront être pulvérisées
L'infusion est bien adaptée aux plantes qui sont riches en substances volatiles, subtiles et aromatiques, composants qui seraient détruits si amenés à une température trop haute pendant trop longtemps.
Si la partie de plante est trop dure, trop fibreuse, se coupe très difficilement, on passera en général à la décoction, qui grâce à une chaleur soutenue finira par casser cette structure fibreuse et relâcher les composants de la plante en solution.
On voit donc que pour la plupart des plantes, l'infusion sera de guise, et la décoction n'interviendra que pour certains types de racines (ex : grande aunée dans les cas de bronchite) ou de branchettes et branches (ex : chêne pour ses effets astringents).
Préparation et matériel
La plante
La plante doit être coupée le plus finement possible afin d'augmenter la surface de contact avec l'eau. Pour les feuilles, fleurs et tiges, des ciseaux ou un petit sécateur fera l'affaire.
Pour les racines sèches, celles qui s'infusent, il faudra les pulvériser au moulin à café. Une racine se conserve en tronçons et se pulvérise au dernier moment. Pour les racines fraîches, vous pouvez utiliser un couteau de cuisine et les découper en rondelles très fines (pour la racine de valériane par exemple).
Je prends ici l'exemple de la racine de bardane, racine qui pour moi se laisse bien infuser, bien que la décoction soit préférable :
- Si la racine de bardane est sèche, elle doit être automatiquement gardée en tronçons. Une bardane sèche et gardée en poudre est morte, ses composants aromatiques fragiles seront détruits. Pulvériser la quantité voulue au moulin à café juste avant d'infuser.
- Si la racine de bardane est fraîche, en couper la quantité voulue en fines lamelles avec un couteau. La racine fraîche est relativement tendre, et la couper de cette façon est tout à fait faisable.
L'eau
Idéalement, l'eau doit être la plus pure possible, sans sédiments ni excès de calcaire (ce qui parfois précipite certains composants et les rend moins disponibles). De l'eau distillée ou de l'eau de pluie est idéale. Vous pouvez aussi acheter une eau minérale avec un taux bas de résidu à sec, une information disponible sur l'étiquette à l'arrière de la bouteille. Comparez plusieurs eaux et voyez celle qui à le moins de résidus.
D'une manière pratique, je réalise que nous n'avons pas toujours une telle eau sous la main. L'herboristerie pratique nous dit ceci : il vaut mieux utiliser les plantes d'une manière non-optimale, avec ce que l'on a sous la main, que de ne pas les utiliser du tout.
Alors si vous vous retrouvez coincé et que vous avez besoin de vous faire une infusion, n'hésitez pas à utiliser l'eau du robinet en attendant de pouvoir vous procurer une eau supérieure.
Le récipient
Il y a de nombreux récipients possibles et imaginables pour préparer une tisane. En voici quelques uns.
1. La théière avec réceptacle sur le haut
L'idéal est de trouver une théière qui vous permette de placer la plante à infuser dans la partie haute du récipient. Afin de comprendre pourquoi, nous devons d'abord parler de déplacement circulatoire, un terme compliqué qui décrit un phénomène très simple à expliquer.
- La plante à infuser est placée dans la partie haute du récipient ;
- Lorsque l'eau chaude rentre en contact avec la plante, la plante relâche une certaine quantité de molécules ;
- Ces molécules sont entraînées par gravité vers le bas du récipient, car elles ont un poids ;
- En ce faisant, elles déplacent l'eau qui était au fond du récipient vers le haut, elles la poussent et créent un mini-courant ;
- Cette eau chaude vierge rentre à son tour en contact avec la plante, et continue d'alimenter le courant ;
Ainsi de suite, jusqu'à ce que l'eau soit complètement saturée des composants de plante. Notez que l'eau chaude amplifie ce mouvement circulatoire. Ce phénomène ne peut pas s'opérer si la plante est placée dans la partie basse du récipient, emprisonnée dans une boule à thé par exemple. On peut bien évidemment remuer d'une manière manuelle pour recréer ce courant si l'on n'a pas accès à ce type de récipient. Mais mieux vaut bien s'équiper dès le départ.
Nous en déduisons deux choses :
- Le récipient doit avoir un "réservoir à plante" localisé vers le haut ;
- Cette position en haut est primordiale si l'on réalise une infusion froide de plante (voir plus bas), de racine de guimauve par exemple.
Voici un exemple de théière avec réceptacle pour plante à infuser, de la marque MENU.
Voici une image qui illustre ce concept de micro-circulation, avec une infusion froide de racine de guimauve, et un récipient improvisé à partir d'une boule à thé.
Si vous utilisez une boule à thé ou n'importe quel autre réceptacle à l'intérieur d'une théière (comme le réceptacle inox montré sur la photo plus haut), assurez vous que la plante ne soit pas compressée dans ce réceptacle. Une fois gonflée d'eau, la plante doit pouvoir flotter et bouger à son aise pour favoriser une bonne circulation de l'eau autour d'elle.
Si le réceptacle est trop petit, il vaut mieux placer directement la plante dans la théière et remuer de temps en temps. Mieux vaut créer une circulation manuelle avec une plante qui a la place d'infuser, plutôt que de se reposer sur la micro-circulation mais avec une plante trop compressée dans son réceptacle.
2. La presse à café
Une fois l'infusion terminée, il est fortement recommandé de presser le marc. Certaines plantes comme la camomille se gorgent d'eau. Il serait dommage de laisser ce liquide thérapeutique emprisonné dans le marc.
A l'aide du dos d'une cuillère, pressez le marc à l'intérieur du réceptacle afin d'en faire sortir les dernières gouttes. Si vous penchez pour la méthode "plante en vrac dans la théière", penchez pour la presse à café. Elle vous permettra de bien laisser infuser la plante lorsque la presse et en position haute, puis de bien presser le marc une fois l'infusion terminée. La presse à café est particulièrement adaptée pour les plantes qui se gorgent d'eau (là encore, les fleurs de camomille sont un bon exemple).
3. Le bocal hermétique
J'utilise parfois un bocal hermétique d'un litre ou parfois plus, surtout lorsque je veux préparer une grande quantité de plante, ou que je veux laisser infuser pendant plus longtemps sans monopoliser la théière. J'utilise un bocal de 2 litres lorsque je prépare mes tisanes reminéralisantes par exemple, afin d'avoir une dose pour la journée, avec un mélange d'ortie, de plantain, de luzerne et d'avoine sauvage.
L'avantage du bocal hermétique est qu'il va créer une pression supplémentaire grâce à l'eau chaude qui va faire pression sur les parois du bocal. Cette pression va favoriser l'extraction de certains composants. Voir photo ci-dessous.
4. La casserole en inox
Si vous voulez suivre la méthode d'infusion chauffée exposée plus bas, le plus simple sera d'utiliser une casserole en inox, et de laisser infuser directement dans la casserole en la couvrant une fois la température atteinte.
5. La tasse
On peut placer la plante directement dans la tasse, verser l'eau et remuer régulièrement.
Alors que choisir ?
Comme vous pouvez le constater, les choix sont multiples, et je vous laisse choisir. Ils donnent tous de bons résultats. Les deux que j'utilise régulièrement sont la théière avec réceptacle sur le haut, car il faut s'équiper un minimum, et avoir une belle théière fait partie du jeu, et le bocal hermétique.
Les récipients à éviter absolument sont ceux en fer, aluminium ou tout autre métal autre que l'inox, en particulier si la plante contient des tanins.
Les techniques d'infusion
L'infusion chaude
L'infusion chaude consiste à verser une quantité d'eau qui a été portée à ébullition sur une quantité donnée de plante, à couvrir et à laisser infuser.
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau. Sauf si indiqué autrement dans vos ouvrages de référence, utilisez les quantités de référence indiquées ci-dessus dans le chapitre "l'infusion thérapeutique" ;
- Faites préchauffer le récipient : faites bouillir de l'eau, remplissez le récipient et laissez les parois du récipient prendre la température du liquide. Cette étape est optionnelle, mais évite que l'eau d'infusion perde trop vite sa température lorsque mise en contact avec le contenant. Videz ensuite l'eau.
- Placez la plante dans le récipient ;
- Faites bouillir l'eau, puis laissez la reposer pendant 10 minutes afin que l'eau descende autour des 85°C. L'alternative est d'utiliser une bouilloire qui s'arrête automatiquement à 85°C ;
- Versez l'eau dans le récipient et couvrez ;
- Si vous n'utilisez pas de théière avec réceptacle sur le haut, remuez bien ;
- Laissez infuser :
- Une à deux minutes pour les aromatiques, avant que les composants astringents et amers ne prennent le dessus ;
- 5 à 10 minutes pour les amères et astringentes ;
- 20 minutes pour beaucoup de plantes chinoises pulvérisées, pour les plantes minéralisantes (luzerne, folle avoine, trèfle, etc), et bien d'autres.
- Expérimentez afin d'optimiser le goût et le parfum désiré par rapport au temps d'infusion.
- Filtrez grossièrement et pressez le marc ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
L'infusion chauffée
L'infusion chauffée consiste à démarrer avec de l'eau froide versée sur la plante, puis à chauffer très doucement. Cette méthode est appropriée pour les plantes contenant les composants les plus fragiles et aromatiques, la mélisse par exemple.
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau ;
- Versez la plante et l'eau froide dans une casserole et couvrez ;
- Faites chauffer à feu très doux, en vous assurant que le liquide ne rentre jamais en ébullition ;
- Arrêtez le feu lorsque l'eau atteint 85°C idéalement, sinon lorsqu'elle commence à peine à frémir ;
- Laissez infuser comme précédemment ;
- Filtrez grossièrement et pressez le marc ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
L'infusion froide
L'infusion froide consiste à faire infuser la plante dans de l'eau froide. Cette méthode est bien adaptée pour les plantes ayant des composants qui sont extraits à l'eau froide, les mucilages et les gommes par exemple (guimauve, aulne glutineux, échinacée pour ses mucopolysaccharides, etc).
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau ;
- Placez la plante dans un réceptacle qui se trouvera dans la partie haute du liquide. Utilisez une théière ou un dispositif maison tel celui présenté sur la photo un peu plus haut (expliquant la micro-circulation) ;
- Versez l'eau froide dans le récipient ;
- Laissez infuser toute une nuit ;
- Le lendemain, égouttez le marc du mieux possible. Si vous infusez de la racine de guimauve pulvérisée, ne pressez pas trop ou les petites fibres se retrouveront en solution ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
Conservation
Préparez la quantité d'infusion nécessaire pour une prise ou pour une journée. N'en faites pas plus car l'infusion ne se garde pas très longtemps. Dans l'idéal, gardez-la :
- 12 heures à température ambiante ;
- 24 heures au frigo.
Jetez la quantité restante.
L'infusion se conserve mal car :
- Le solvant lui-même (l'eau) n'a aucune propriété de conservation (contrairement à l'alcool ou à l'huile) ;
- Certains composants extraits de la plante comme les mucilages et gommes vont fermenter relativement vite. On se souviendra du fait que les bactéries en raffolent (d'où son utilisation pour nourrir notre flore intestinale) ;
- Les minéraux ionisés et en solution vont commencer à se précipiter au bout de quelques heures, rendant ces minéraux peu disponibles.
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Lisa dit
Bonjour, je cherche le taux de zinc des plantes (ou juste une plante à tisane riche en zinc), si vous avez l'info merci d'avance 🙂
sabine dit
Bonjour Lisa
je n'ai pas de listes de plantes médicinales riches en zinc , on en trouve surtout dans les aliments
dissaux dit
Bonjour, merci pour cet article.
Pour les plantes fraiches, par exemple la sauge officinale pour aménorrhée, le temps d'infusion à chaud est 'il le même? soit 10min environ?
merci!
sabine dit
Bonjour
oui tout à fait, en règle générale on augmente un peu la quantité pour les plantes fraiches mais le temps d'infusion reste le même
Endemann dit
Bonjour,
Est-ce possible de laisser une plantes sèches dans l'au chaude toute une journée?
C'est pour un événement où je souhaite utiliser des plantes sèches aulieu des sachets de the qui viennent toujours dans beaucoup de plastic. Mais comme c'est pour un grand événement je dois mettre les plantes dans une grandes thermos. 🙂 Merci d'avance,
Bien à vous
Alicia Endemann
sabine dit
Bonjour Endemann
garder une infusion au chaud toute une journée dans un thermos est tout à fait possible, par contre laisser les plantes macérer n'est pas une bonne option
Endemann dit
Bonjour Sabine Says, Ok merci et savez vous la raison?
sabine dit
c'est une histoire de saturation de l’eau cette dernière va se charger de composants actifs et donc va devenir peu à peu de plus en plus saturée au plus on attend au plus elle perd son pouvoir de dissolution, c'est-à-dire que au départ l’extraction est très efficace jusqu’à arriver au moment où l’extraction est de moins en moins efficace et va devenir très peu efficace.
en plus il se peut que selon les constituants , le côté tannique amer prenne le dessus et l'infusion risque d'être désagréable à boire
après tout dépend du genre de plantes que vous allez mettre , hormis les plantes riches en minéraux comme l'ortie qui elles demandent un temps d'infusion plus longue (au moins 30 mn) pour les autres aucun avantage
Anissa dit
MERCI
Laureline dit
Bonjour,
1) Puit on rebasculer du jour au lendemain sur une autre association de plantes ou tout arreter et attendre un certain temps avant de recommencer a consommer une association de plantes en tisane ?
2) Justement, combien de temps de pause doit-on prendre entre chaque cure lorsqu on prend des tisanes de plantes ?
3) Doit-on varier les associations ou cela ne pose-t-il pas de probleme de rester toujours sur la meme d une cure a l autre ?
4) Doit on limiter sa consommation a seulement 2 plantes pour la synergie ou peut on aller jusqu'a 3 ? Par exemple en prendre 2 ensemble le soir, et la journee, en prendre une 3e plusieurs tasses dans la journee ?
5) Peut-on par exemple prendre une tisane de plante pour dormir le soir ,et la journee des tisanes de plantes qui ont des vertues differentes ?
6) Consommer des associations de plantes sedative n est-il pas incompatible avec une activite sportive basee sur le cardio ?
Je vous remercie d avance de vos reponses.
sabine dit
Bonjour Laurine
1) oui vous pouvez changer du jour au lendemain, mais il faut savoir pourquoi on veut changer et quel est l'objectif
2) difficile à dire , tout dépend du pourquoi vous prenez des plantes, de quelles plantes il s'agit et de quelles associations , donc on réfléchit et on fait des protocoles au cas par cas selon la situation
3) même réponse, si un mélange convient à la situation aucune raison de changer pour changer
4)idem, il n'y a pas de règle absolue, si le protocole lié à une situation demande de prendre 3 plantes différentes imaginons par exemple que vous ayez un petit problème de déficience digestive et que vous preniez de la racine de gentiane avant chaque repas et que vous ayez aussi des problèmes par exemple d'anxiété avec difficulté à vous endormir car ruminations mentales , vous pourriez prendre le soir de la valériane avec de l'ashwagandha ..
5)réponse donnée 🙂
6) tout va dépendre de votre nature, en général on ne propose pas plusieurs plantes "sédatives" en même temps, on en choisit une qui est adaptée à la situation de la personne, on bâtit un protocole approprié
ARMELLE dit
Bonjour Sabine et Christophe,
Comme toujours, article hyper intéressant, précis et détaillé. Mais, j'ai tout de même quelques questions ( trois),
- 1° si on fait un mélange de plantes racines et fleurs, comment fait on concrètement puisqu il faut faire une décoction pour les racines et une infusion pour les fleurs ?
2° Lorsque on fait un mélange pour infusion, comment peut on déterminer le pourcentage de telle ou telle plante ?
3° Une cuillère à soupe de plantes sèches pèse 3 ou 9 grammes ?
Merci beaucoup.
Bon week-end.
Armelle
sabine dit
Bonsoir Armelle
1)lorsque l'on veut dans sa tisane à la fois des fleurs et des racines, on commence par les racines, vous les mettez dans l'eau froide , vous faites votre décoction (10mn à frémissement environ ) puis lorsque vous éteignez le feu, alors vous rajoutez les parties aériennes pendant 10 autres minutes , ensuite vous filtrez
2) certaines plantes demandent 50g par litre d'autres 20 d'autres 10g , il faut chercher dans des ouvrages,des sites Christophe a concocté un tableau des principales plantes ici https://www.altheaprovence.com/quantites-plantes-pour-infusions-decoctions/ , une fois que vous avez connaissance pour chaque plante (par exemple on dit pour l'achillée 30g/litre et pour l'absinthe environ 15g /l vous mettez les 30g de l'achillée et les 15g de l'absinthe dans un bocal (45g) et vous comptez environ 30g du mélange pour un litre d'eau , maintenant si vous ne devez prendre que 2 tasses de 100 ml du mélange par jour, vous faites le calcul
3) cela dépend, en général on dit qu'une cuillère à soupe équivaut à environ 5g, mais tout dépend de la plante et de notre manière de remplir la cuillère
Stéphanie dit
Quel travail accomplie et quel source de connaissance, merci pour la transmission de ce précieux savoir !
Noor dit
Bonjour
Un Excellent article, je m’intéresse à l'infusion instantanée de gingembre (j'en ai fait un sachet que j'en ai trop aimée) j'aimerai bien avoir si possible un éclaircissement sur le processus de fabrication
sabine dit
Bonjour Noor
vous pourriez préciser votre question, je n'ai pas tout saisie 🙂
Leslie dit
Bonjour,
Merci pour cet article très intéressant. Où est-il possible de trouver les quantités de minéraux d'autres plantes que celles du tableau ?
Merci par avance,
Leslie
Christophe BERNARD dit
Bonjour Leslie,
C'est un travail pour récupérer l'information. Il faut faire des recherches sur les études qui ont été faites plante par plante.
Par exemple, si vous vouliez voir la quantité de minéraux dans... je ne sais pas... la scrofulaire par exemple, il faudrait faire des recherches dans les bases de données scientifiques (Google Scholar par exemple) et voir ce que vous trouvez lorsque vous recherchez "scrofularia" et "constituents" (tout est en anglais j'ai bien peur).
Céline dit
Bonjour,
Je prends 2-3 tasses par jour de feuilles de cassis. J'entame ma 4ème semaine, et je remarque des bons résultats en comparaison avec l'infusion des feuilles d'ortie. Le cassis est vraiment reminéralisant.
Merci, Céline.
sabine dit
Bonjour Céline
et merci pour le retour 🙂
Mary dit
Bonjour, est ce qu il est possible de laisser infuser plus longtemps?
J’ai fais une tisane romarin menthe que j’ai oubliée dans la casserole, je peux quand même la boire? J’ai goûté le goût n est pas mauvais
sabine dit
Bonjour Mary
oui vous pouvez, même quand ce n'est pas au top, on en tire toujours quelque chose de bon 🙂
Arnaud dit
bonjour Christophe,
Une eau à 85°c n'est pas trop chaude pour faire une tisane? çà ne risque pas de tout détruire les principes actifs de la plante?
Merci pour votre réponse.
Arnaud
sabine dit
Bonjour Arnaud
jusqu'à 85° c'est correct
Lautrec dit
Bonjour.
Je viens de faire sécher du coquelicot et du lotier corniculé.
Puis-je mélanger ces deux plantes ? Si oui, puis-je faire ce mélange ainsi : 1 dose de lotier pour 2 doses de coquelicot ?
Merci.
Marylore
sabine dit
Bonjour Marylore
oui vous pouvez, faites seulement attention au séchage du lotier, car il contient de faibles doses de glycosides cyanogéniques (forme inactive du poison hydrogène cyanide)dont il stocke la forme inactive dans ces cellules et lorsque la plante est attaquée, les glycosides sont transformés en hydrogène cyanide, un poison, afin d'assurer sa protection contre insectes et prédateurs, ce même phénomène se produit si la plante est mal séchée ou recapture l'humidité, donc prudence dans le séchage et le stockage.
De plus, ce même phénomène se produit lorsque la plante macère d’une manière ou d’une autre (ce qui peut arriver lors d’un mauvais séchage, ou si la plante recapture de l’humidité après avoir été délivrée ou offerte gracieusement à la personne qui en a besoin).
La plante en contient une faible quantité. Par contre, nous avons des écrits disant que l’empoisonnement du bétail est possible. Le bétail en mange parfois une énorme quantité bien sur.
Marylore dit
Bonjour.
Merci pour votre réponse.
Comment peut-on savoir ou reconnaître le lotier qui a été mal séché ou qui a récupéré de l'humidité ?
Il faut mieux ne pas l'utiliser seul et le mélanger avec d'autres plantes, en plus petite quantité.
sabine dit
Bonjour Marylore
à l'odeur (odeur de moisi plus ou moins développé), à l'aspect général fleurs tachées de marron par exemple
Marylore dit
Merci pour votre réponse rapide
Désolée pour ma réponse tardive.
ZEROUALI dit
bonjour Monsieur
vous êtes excellent
puis je vous demander une infusion qui mixe entre la tisanes (destinée pour le thé) arabe et une infusion thérapeutique?
Merci d'avance.
sabine dit
Bonjour Zerouali
vous pouvez mélanger par exemple le thé et d'autres plantes selon vos besoin, par exemple thé, menthe, gingembre, ou thé, romarin etc.
Isabelle dit
Bonjour!
Peut on congeler une infusion ?
( réalisation d un drainage hepato rénal pour un cheval donc cure d un mois , et contraignant de faire les infusions chaque jour )
Merci d'avance de votre réponse .
sabine dit
Bonjour Isabelle
oui tout à fait on peut congeler l'infusion
cécile dit
Bonjour Christophe,
D'abord un grand merci pour toutes vos informations si précieuses sur les plantes. J'en apprends tous les jours grâce à vous...
Je me posais la question suivante : est-il possible de réaliser des infusions multiples avec des plantes sèches ou des écorces (par exemple l'écorce d'aubier de tilleul) ?? Ou est-ce plutôt déconseillé ?? Sachant que cette pratique est courante concernant le thé, je me demandais donc si elle était applicable aux plantes médicinales.
sabine dit
Bonjour Cécile
oui on peut faire des mélanges
catherine dit
Bonjour Christophe,
Pour une infusion de romarin, à la fois aromatique , amer et astringent (d'après ce que j'ai lu sur ta fiche plante), quelle sera la bonne durée d'infusion ? 2mn ou entre 5 et 10mn ?
Merci pour ce blog passionnant et le partage de tes impressionnantes connaissances !
catherine
sabine dit
Bonjour Catherine
entre 5 et 10mn , lorsque je laisse mon infusion de romarin 10mn, c'est puissant 🙂
Swan dit
Bonjour Christophe,
les quantités de plantes sont souvent données en plante sèche mais quand on prend des plantes fraîches comment fait on? Est ce que je garde la même quantité de plantes?
Peut être avez vous déjà répondu à cette question, j'ai cherché sur votre site et je n'ai pas trouvé de réponse.
Merci
sabine dit
Bonjour Swan
Si on utilise la plante fraiche, il va falloir augmenter les quantités parce que la plante fraiche est gorgée d’eau et donc pour avoir la même quantité de composants extraits il va falloir utiliser un poids plus important de plantes parce que la présence de l’eau dans la plante va venir un peu diluer les composants , en général entre 50g et 100gr de plante fraiche, mais ça va être après du cas par cas par rapport à la plante.
Swan dit
Merci pour votre réponse rapide!
D'accord et ça dépend de la plante donc. Par exemple des aromatiques comme thym ou romarin ou rajoute 50g ou au contraire 100g? Est ce par type de plante que l'on ajoute 50g plutôt que 100g? Ou par partie de la plante utilisée (graines, feuilles, racine...)?
Merci
sabine dit
Bonjour Swan
pour les aromatiques, qui ne sont pas des plantes avec beaucoup d'eau, 50g sera très largement suffisant, selon leur puissance, vous pouvez même en mettre moins , par exemple un romarin qui pousse dans la garrigue en Provence dont l'aspect plus frêle et moins vert sera beaucoup plus concentré en molécules aromatiques, que le romarin qui pousse dans mon jardin qui est bien vert et que la pluie arrose abondamment .
si vous voulez être précis et connaitre le degré d'humidité de votre plante, vous pesez la plante fraiche, notez, puis faites sécher et pesez : la différence de poids sera le poids de l'eau qui était contenu dans la plante.
Claude dit
Bonjour,
je me demandais s'il est judicieux de faire une infusion d' harpagophytum ? à savoir que celle-ci est la plante pulvérisée.
J'en ai acheté 1 kg, ( Amazon ) je projette en effet de fabriquer un baume à base de celle-ci via évidemment une teinture de cette plante ( gros problème de tendinite ) + huile d'amande douce + cire d'abeille.
Bravo pour ce blog, j'ai appris plein de choses.....je cale pour couper la bouteille ( Arrrgh ), pas si évident que ça 😉
sabine dit
Bonjour Claude
Oui vous pouvez faire une infusion avec la poudre (moins long que faire une décoction avec racine coupée)
Oui je vous comprends pour la coupe de la bouteille ça parait simple comme ça sauf que ...:)
Michel Desangles dit
Bjr....Perso je fais des dévoctions de pointes d'orties dans un verre emplie d'eau de source.... je pilonne et laisse macérer qqs heures.... je me demande si les principes actifs sont sortis de la plante et serait-il plus bénéfique de l'infuser..?
MERCI. ....
Christophe BERNARD dit
Bonjour Michel,
L'action de l'eau chaude est toujours un gros plus pour les infusions. Les macérations dans de l'eau froide fonctionnent aussi, j'ai testé pour de nombreuses plantes. Mais l'extraction sera meilleure avec l'eau chaude.
Michel Desangles dit
Si je comprends bien bcp plus de principes actifs extraits en eau chaude mais plus d'enzimes et peu de vitamines .Donc un choix à faire. ...!?.Merci de votre dévouement ....
Christophe BERNARD dit
Un choix à faire oui, en particulier pour les vitamines détruites par la chaleur (quoi que même la vitamine C résiste plutôt bien si l'on ne dépasse pas les 80/90°C et 10 à 15 minutes d'infusion - du moins basé sur les données que j'ai pu lire).