Kinkéliba (Combretum micranthum)


Avant de passer à la transcription, voici quelques photos de kinkéliba qui ont été prises dans un petit village de Guinée qui s’appelle Koutaya. Merci à Soana de m’avoir envoyé ces photos.

Kinkéliba (Combretum micranthum)

Kinkéliba (Combretum micranthum)

Kinkéliba (Combretum micranthum)

Transcription

Bonjour, dans cette vidéo je vous parle d’une plante médicinale traditionnelle d’Afrique, le Kinkéliba, et je vais vous expliquer en détail pourquoi elle est si intéressante.

Le kinkéliba, de nom scientifique Combretum micranthum. C’est un arbrisseau qui appartient à la famille des Combretaceae. C’est une famille qui contient de nombreuses espèces médicinales. On le trouve en Afrique dans les régions qu’on appelle la « brousse tigrée », qui est une végétation faite d’une succession de bandes d’arbustes séparées par des bandes de sol nu et donc, ça lui donne vu du ciel une apparence tigrée. On trouve le kinkéliba principalement dans les pays d’Afrique de l’Ouest au sud du Sahara avec une forte concentration au Sénégal, Mali et Burkina Fasso.

C’est une plante qui a un long historique d’utilisation dans de nombreux pays d’Afrique. On utilise la feuille que l’on fait bouillir, donc une décoction pour utiliser le terme exact, et on l’utilise pour pas mal de choses. Pour faciliter la digestion, pour les douleurs intestinales, pour calmer les nausées, pour de nombreuses maladies infectieuses, et souvent un petit peu aussi comme une panacée, une plante qui protège et qui permet de prévenir de nombreuses maladies.

Alors, je n’ai pas une grande culture Africaine, je n’ai pas d’ouvrages traditionnels de phytothérapie Africaine, donc je vais faire ce que je fais toujours lorsque je découvre une nouvelle plante, je fais mes recherches, je me crée ma propre opinion, et ensuite je vois si cela correspond à peu près à la tradition. Et c’est ce que je vais faire avec vous.


Les 4 propriétés à retenir

Tout d’abord, les études nous montrent que la plante contient des substances qui s’appellent catéchines et epigallocatechines. Je vous donne ces noms car si vous vous intéressez aux plantes, vous avez peut-être déjà entendu parler de ces substances. Si vous buvez du thé vert par exemple, vous savez qu’il en contient. La fève de cacao en contient aussi.

Et ces substances sont puissamment (1) antioxydantes. Elles nous protègent contre ce fameux stress oxydatif, ces radicaux libres qui nous agressent chaque jour, qui font vieillir nos cellules, et qui proviennent de la pollution, des pesticides, etc. Notre corps fabrique aussi des radicaux libres entre parenthèse, cela fait aussi partie de notre fonctionnement normal, et pour capturer ces radicaux libres avant qu’ils ne fassent des dommages, il nous faut des antioxydants. Et le kinkéliba nous fournit de puissants antioxydants. Et là vous voyez, on peut commencer à faire un parallèle avec la tradition Africaine. Plante protectrice, plante de longue vie, oui car elle nous protège contre le vieillissement cellulaire prématuré.

Ensuite, les études montrent des propriétés (2) anti-inflammatoires pour la feuille, beaucoup plus que pour l’écorce ou les racines, qui sont parfois utilisées en Afrique. Et là encore, si vous suivez les discussions sur les problèmes de santé aujourd’hui, que l’on parle du diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires, de la maladie d’Alzheimer, de la dépression même, vous allez toujours trouver une composante commune à ces maladies : l’inflammation.

Mais pas une inflammation aiguë qui s’exprime par des douleurs. Non, on utilise l’expression « inflammation de bas grade », c’est-à-dire une inflammation plus insidieuse, qui s’installe sans faire de bruit, mais qui fait des dégâts sur le long terme. Et donc pour nous protéger contre les maladies dégénératives actuelles, il faut que l’on combatte ce type d’inflammation, qu’on l’empêche de s’installer, au travers d’une bonne hygiène de vie bien sûr, d’une bonne alimentation de nature plutôt anti-inflammatoire, mais aussi en consommant régulièrement des plantes qui peuvent calmer cette inflammation. Et là encore, regardez ce qu’on a fait, on a validé la tradition, en positionnant la plante comme protectrice, accompagnatrice, une plante qui augmente nos défenses contre les agressions.

Les études démontrent que la plante a un effet (3) hypoglycémiant. Elle fait baisser la glycémie sanguine. Là encore, pas besoin de vous faire un dessin, vous savez aussi bien que moi que l’alimentation moderne est beaucoup trop glycémique, et qu’une glycémie trop élevée est un risque pour la santé.

Fait bien accepté plutôt que le résultat d’études ou de validations scientifiques, la plante semble avoir un effet qu’on appelle (4) cholérétique et cholagogue. Elle active la production de bile, elle permet aussi une meilleure évacuation au niveau de la vésicule biliaire. Elle est aussi diurétique, et donc elle va activer tous ces canaux d’évacuation, tous ces robinets qui nous permettent d’évacuer les déchets. Elle a donc un effet dépuratif. Et le gros, gros plus par rapport aux plantes dépuratives classiques, je vais vous dire ce que c’est : elle a un goût très agréable, un goût boisé et pas du tout amer. Donc retour à la prévention, encourager le corps à éliminer les déchets a toujours fait partie de notre tradition, et ceci est particulièrement d’actualité aujourd’hui.

La plante a d’autres propriétés mais je vais m’arrêter là, ça fait déjà pas mal. Au passage, je mentionne le fait que la plante semble avoir une faible toxicité, à la fois basé sur l’utilisation traditionnelle et les études de toxicologie.


Préparation

Simple, très simple. Vous dosez à environ 20 g des feuilles sèches par litre. Vous trouverez la feuille dans certaines herboristeries, j’ai vérifié avant de tourner cette vidéo. Vous faites une décoction des feuilles de 2 à 3 minutes à couvert, puis vous laissez infuser pendant encore une vingtaine de minutes. Vous filtrez et vous buvez.

Et là regardez, je vous donne une astuce, basé sur mes tests une simple infusion avec de l’eau bouillante fonctionne très bien aussi, mais faites-la dans un bocal qui se ferme d’une manière hermétique, et laissez infuser pendant une bonne heure, vous m’en direz des nouvelles. A utiliser un peu comme une bonne tasse de thé vert, tout simplement pour se faire du bien. Personnellement, j’en bois volontiers une tasse de temps en temps.

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30 réponses

  1. Bonsoir, je peux savoir c’est de quel Kinkeliba? Chez nous on appelle 2 plantes kinkeliba.
    Y a un qu’on boit comme café et on y met du sucre et l’autre c’est contre le Palu que nos parents nous fesait boire ça
    Merci pour votre réponse

    1. bonjour Sanogo
      je ne saurais vous dire , il vous faut avec le nom latin de la plante (Combretum micranthum) faire une recherche

  2. Source DORVAULT de l’officine: « les feuilles sont douées de qualités quasi spécifique contre la fièvre bilieuse hématurique, affection aigue grave, et leur réputation est telle que le nom Kinkeliba est devenu à peut près synonyme de « plante à guérir »…… »on l’utilise également dans la lithiase bilaire »..

  3. bonjour etes vous sur 20 grammes de plantes seches pour un litre c’est beaucoup je crois que c’est 20 grammes deplantes vertes merci beaucoup

    1. bonjour figuie
      Oui, ce sont des doses, certes importantes, mais liées à l’expérience, c’est ce qui fait qu’un protocole fonctionne

  4. Bonjour, merci pour cette vidéo. Le Kinkeliba est aussi appelé la tisane Longue Vie, à boire de préférence le matin (remplace le thé ou café).
    Nous sommes cultivateurs & importateurs de Kinkeliba issue de notre village au Mali.

    Nous en vendons sur notre site internet, n’hésitez pas à commander vos fagots de Kinkeliba sur notre boutique.

    À très bientôt.

  5. Très bien et assez complète cette vidéo. Je consomme le kinkeliba depuis plus de 50 ans . J’ai 70 ans et ma foi il paraît qu’on m’en donne 20 de moins. ( mais j’utilise aussi le beurre de coco et de karité lol ) C’est un puissant hépatodraineur . Au village de koutaya et partout en Guinée on le boit comme un thé. Au petit déjeuner aussi ds toutes les familles il est rare de prendre autre chose.
    Dans une autre vidéo pourrais tu si tu as des infos nous parler du Moringa que j’utilise aussi depuis pas mal de temps.Merci pour tout. Bises

      1. Bonoir Lydia
        Je n’utilise pas AVEC, ce sont des produits à utiliser séparément! Le kinkeliba j’en prends régulièrement, à faire en décoction car les feuilles sont épaisses ( genre feuilles de Laurier)placer 10g dans 1 litr d’eau froide (c’est ma dose et bien suffisante) bouillir 15 minutes, laisser ensuite infuser 15 à 20 minutes et filtrer.
        Le beurre e karité je l’utilise en masque 1 fois par semaine et en base dans mes crèmes de jour que je fais moi-même depuis des années. L’huile ou beurre de coco je m’en sers le soir, après démaquillage, j’en prends la valeur d’un petit pois s’il est en beurre ou quelques gouttes en huile et je me masse le visage jusqu’à totale pénétration et que la peau ne soit plus grasse. La peau s’en trouve bien hydratée. J’utilise aussi l’huile de coco (beurre que je fais fondre) dans mes plats, c’est recommandé pour les neurones il semble que ça éloigne Alzheimer !
        Amicalement

  6. Très intéressant puis je avoir des adresses ou me procurer cette plante j’ai hâte d’apprécier ses effets bénéfiques et de partager avec mon entourage grand merci à vous

  7. Est-ce que le Kinkéliba permet, par ses propriétés anti-inflammatoires, d’obtenir une amélioration significative dans le cas de maladie de Horton ?

      1. Merci d’avoir répondu.
        Je suis à la recherche de toute solution naturelle qui pourrait contribuer à réduire l’inflammation, et ainsi diminuer la dose de cortisone.

  8. Bonjour Christophe!
    Cela fait des années que j’utilise le Kinkéliba, pour info on le trouve sous forme de long bâtons, des »fagots » liés par du raphia ou de l’écorce de je ne sais quel arbre dans toutes les boutiques afro d’Europe (certainement moins cher que de passer par une herboristerie!), il y en a partout à Barbès 😉 .

        1. kikou Aude
          c’est surtout Christophe, avant hier je ne connaissais pas cette plante que je découvre aussi , d’ailleurs je ne connais quasiment aucune plante exotique, à part certaines ayurvédiques que je commence à utiliser, je crois qu’il va me falloir encore une bonne centaine d’années pour tenter d’intégrer toutes ces merveilles que Dame Nature nous offre

          1. Oui oui je sais bien (entre padawan’s) que c’est Maître Christophe l’instigateur, c’était un merci généraliste 😉

  9. Bonjour,
    Je vous suis depuis pas mal de temps.
    Vos conseils sont toujours très intéressants et instructifs.
    Cette plante le kinkeliba m’intéresse.
    Je souhaiterais savoir si on peut la prendre en cas de cancer hormono-dépendant.
    Merci pour votre réponse.

  10. Bonsoir , merci pour le partage de cette oeuvre .
    Pas de commentaire , juste pour signaler une faute d’orthographe .

    proviennet

    Et ces substances sont puissamment (1) antioxydantes. Elles nous protègent contre ce fameux stress oxydatif, ces radicaux libres qui nous agresse chaque jour, qui font vieillir nos cellules, et qui proviennet de la pollution, des pesticides, etc

    Bonne soirée ,

    Cordialement

    Tony

      1. Dans ce cas je sursoie un peu sur les coquilles 😉 :
        -Burkina FaSo (un seul S, Faso veut dire « pays » en bamanan, et Burkina « hommes intègres » en mooré qui sont les deux principaux dialectes usités au Burkina= « le pays des hommes intègres »)
        -ces radicaux libres qui nous agresse = qui nous agressent
        -Vous trouverez la feuille des certaines herboristeries = dans certaines

        J’ajoute aussi, mais cette fois en revenant au sujet Kinkéliba, qu’au Burkina il est très fréquent de réutiliser plusieurs fois (2 ou 3) les mêmes feuilles. On fait chauffer un litre ou deux d’eau dans la marmite, on y met une grosse, grosse grosse poignée de Kinké et on fait bouillir un bon moment, peut être 5 minutes puis on laisse refroidir et on boit. On rajoute ensuite de l’eau et rebelote : souvent c’est le « café » des gens qui n’ont pas ou peu de moyens… Comme l’excellent Moringa d’ailleurs, qui est parfois la seule source de protéine, de fibres, de fer etc…

        1. Bravo Aude !… vous avez vécu au Burkina pour connaitre si bien les us et coutumes africaines ?.. Effectivement, mon épouse qui est africaine, repasse les mêmes feuilles trois fois : au petit déjeuner ou après le repas du midi, le premier jus on le boit tel quel ou avec un zeste de citron… mais si le dosage est serré que si on le boit à jeun, bonjour les réactions efficaces sur la vésicule (nausées, contractions…) mais çà passe vite… le deuxième jus est plus clair et on le boit avec un zeste de lait ainsi que le troisième… Les africains aiment beaucoup faire leurs infusions avec le bois des branchettes, mais je ne sais pas si l’intérêt n’est pas seulement au niveau des feuilles…. J’en ai souvent consommé encore vert et on rejoint vraiment le thé vert… Traditionnellement on donne une grande tasse de Kinkéliba aux jeune mamans qui viennent d’accoucher, pour les purger dit-on….
          Vous avez encore raison de souligner qu’on en trouve beaucoup ainsi que « bissap » hibiscus sabdariffa, dans les petits commerces de Barbès à Paris à de très bas prix…. J’i consommé du kinkéliba d’origine guinéenne où j’ai vécu plusieurs années, mais mes pérégrinations professionnelles m’ont amené à parcourir le Sénégal, la Cote d’Ivoire ou le Mali et les goûts du kinkéliba y sont différents, sans doute est-ce la nature des terres, mais aussi les périodes de cueillettes, car j’ai toujours remarqué qu’en saison des pluies le kinleliba était moins amer….Merci à Christophe pour son ouverture vers des plantes exotiques très efficaces pour toutes et tous, sans discrimination !… et merci à vous Aude pour vos témoignages très positifs…

          1. Bonjour Hervé,
            oui, en effet j’ai vécu un certain temps au Burkina Faso, à Bobo Dioulasso, en immersion totale dans le milieu tradi-coutumier 🙂 j’ai suivi la Confrérie des Donzow, j’ai épousé un jéli et été adoptée par les noumouw : un morceau de vie trépidant et inoubliable. Et c’était d’ailleurs très instructif de suivre les soma (tradipraticiens), d’apprendre un peu les plantes médicinales toujours reliées à la pratique spirituelle (indissociable). Vaste sujet!

            1. Je sais de quoi vous parlez Aude !… j’ai vécu plus d’une décennie en Afrique de l’Ouest que j’ai sillonné de la Mauritanie au Togo ….Mon épouse est native de Guinée mais sa mère est Saint-Louisienne du Sénégal et son père Togolais de Lomé, sa Grand-mère Ghanéenne….tous les us et coutumes, réelles et véridiques convivialités entre les humains, croyances, maraboutages, pratiques divinatoires des cauris, pratiques culturelles et naturelles, je les ai connu et vécu mais aussi appris à connaitre et à respecter …. J’ai eu la vie sauve à plusieurs reprises à cause de maraboutages, alors que condamné par des médecins de l’Ambassade de France mais aussi Chinois et Libanais, grâce à des médecins traditionnels africains utilisant les herbes et plantes de la forêt originelle…. Mon vécu est tout à fait extraordinaire mais véridique et mes années africaines ont confirmé et renforcé, si besoin était, mes convictions et croyances et pratiques pour les bienfaits de Dame Nature que j’avais déjà connu dans ma Bretagne natale, mais pour de nouveaux aspects quasi mystiques et mystérieux qu’on ne trouve qu’en terre africaine…et que je continue de pratiquer car, sans plagier Aragon ou Jean Ferrat, qui disaient avec juste raison que la femme était l’avenir de l’homme, je dis sans crainte de me tromper que l’Afrique sera l’avenir de l’humanité ou tout au moins y contribuera…

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