Revue du livre : "Secrets d'une Herboriste"
Marie-Antoinette Mulot
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Transcription
Bonjour, dans cette vidéo je vais vous faire la revue du très populaire livre « Secrets d’une Herboriste » de Marie-Antoinette Mulot.
Avant de vous parler du livre, je vous parle de l’auteur. Marie-Antoinette Mulot est née en 1919, elle nous a quitté en 1999. Elle a été l’une des dernières herboristes diplômées en France avant que le régime de Vichy ne supprime le diplôme en 1941. Et elle a eu son diplôme à l’école de pharmacie de Montpellier, en 1941 d’ailleurs, juste avant qu’il ne soit supprimé.
Elle a tenu une herboristerie pendant de nombreuses années et elle était très fière de ce métier d’herboriste. Elle a défendu les plantes médicinales jusqu’à ces derniers jours. C’était donc une grande dame des plantes.
Avant d’aborder la revue du livre, je tiens à vous dire que je suis reconnaissant pour tout ce qu’elle a fait, et pour tout ce qu’elle nous a légué.
Ce qui m’a plu dans ce livre…
- D’abord c’est un grand livre, assez imposant qui contient 315 fiches de plantes, c’est ce qui constitue la plus grande partie du livre depuis la première page jusqu’à la page 534 donc vous voyez, il ne reste plus grand-chose après.
- C’est un beau livre aussi, une bonne moitié est imprimée sur du papier glacé, et vous avez de belles planches qui sont tirées du Codex de 1937, ce codex étant le dernier ouvrage illustré de la pharmacopée végétale française.
- Le livre contient des fiches sur certaines plantes toxiques comme la jusquiame, la stramoine, etc. Et vous connaissez mon opinion sur ce sujet, ce n’est pas parce qu’elles sont toxiques qu’on doit les oublier, qu’on doit les rayer de notre patrimoine. Alors bien évidemment Mulot ne vous dit pas de les consommer, ça serait inconscient, mais elle n’a pas voulu les passer sous silence non plus.
- En ce qui concerne les fiches de plantes, vous avez des informations intéressantes que vous ne trouverez pas forcément dans les autres classiques, comme les dates de floraison et de récolte. Pour vous donner un exemple, pour l’aigremoine, vous voyez que la plante fleurit de Juin à Aout et que vous pouvez la cueillir tout l’été.
- Vous avez des informations sur les formes et les dosages qui sont en général bien claires, un exemple ici pour l’angélique.
- C’est un bon livre pour faire ses propres préparations car vous avez de nombreuses recettes, par exemple ici une recette que vous pouvez préparer si vous avez les yeux irrités, peut-être à cause d’allergies. Vous avez aussi des recettes plus ludiques avec des propositions de vins et de liqueurs, un exemple ici pour revenir à l’angélique.
Ce qui m’a moins plus...
- D’abord j’ai trouvé que la description des propriétés thérapeutiques de la plante et de ses indications était parfois un peu brève. Et ça, c’est la partie qui va vous expliquer que faire avec la plante, on l’utilise pour quelle situation exactement. Donc de bonnes informations sur les formes, sur les dosages, sur les préparations, mais là côté indications thérapeutiques, je suis parfois resté un peu sur ma faim. Et ça va dépendre des plantes, certaines fiches sont documentées en détails et certaines sont plutôt brèves et si vous n’avez que ce livre, l’information sera un peu trop vague.
- Ensuite les fiches ne sont pas consistantes d’une page à l’autre. Parfois vous avez une section « Propriétés », parfois vous avez une section « Indications principales » et parfois l’information n’est pas organisée en sections, elle est donnée d’un seul bloc.
- Il y a parfois des informations un peu surprenantes je trouve, comme la mise en garde sur la toxicité de l’aubépine. Alors je pense comprendre ce qu’elle veut dire par cette mise en garde, parce que je connais bien l’aubépine, mais lorsqu’on débute, ça peut semer un peu la confusion. Voilà, je trouve qu’elle y va un peu fort pour une plante bien acceptée aujourd’hui comme relativement douce. Et je ne vous dis pas qu’on ne peut pas faire de bêtises avec l’aubépine, on peut faire des bêtises avec toutes les plantes. Tout est relatif bien sûr, il faut faire preuve de bon sens.
- Et d’un autre côté, je suis surpris de voir que l’aristoloche clématite n’est pas classée comme toxique, car au contraire, celle-ci est bien acceptée comme problématique. Elle contient de l’acide aristolochique qui est toxique pour les reins. Alors, Mulot nous dit bien que son emploi est contesté aujourd’hui, mais je trouve qu’ici, au contraire, le message n’est pas assez clair, il n’est pas assez fort.
Une fois que vous avez fini avec les fiches de plantes, vous avez encore quelques pages d’information. Voici ce que vous allez trouver à la fin du livre :
- Des mélanges de plantes proposées pour différents problèmes de santé, ça c’est une partie que j’ai bien apprécié car c’est là qu’elle nous apporte toute son expérience d’herboriste et l’art de faire de bons mélanges. Et ça c’est pas facile.
- Vous avez une partie « soins du visage » et « soins des cheveux » qui est plutôt brève, quelques pages tout au plus, mais qui contient des informations intéressantes.
- Et enfin une section qui s’appelle « Une maladie, une plante » dans laquelle Mulot sélectionne une plante seulement pour chaque problème de santé, une liste moyennement utile je trouve.
Ma conclusion
Bien que ce livre ne fasse pas partie de mes livres favoris, je suis content de l’avoir dans ma bibliothèque. Je suis content car Mulot était une grande dame des plantes, je peux lui rendre hommage en transmettant son livre, elle nous apporte des décennies d’expérience, et ça, l’expérience, c’est précieux.
Ce n’est peut-être pas le livre parfait, mais il est rempli de petites pépites que je trouve très utiles. Et puis bon, je l’avoue, Mulot parlait avec l’accent du sud, c’est peut-être pour ça que j’ai un petit faible pour ses ouvrages, ça sent presque la lavande et le romarin !
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Hel Essentielle dit
Ah Aaaah Marie-Antoinette Mulot! Ma prof de reconnaissance et transformation des plantes nous l'a fait découvrir cette année durant ma formation d'herboriste! Au travers justement de ses pépites et de sa vision des choses que ma prof aimait nous lire à chaque étude de plante quand il y avait lieu 😉
Du coup, je me le suis procuré aussi, lol!
Mais effectivement, j'ai parfois été un peu déçue sur le contenu, surtout quand il s'agissait de préparer mon examen et que je trouvais la fiche plante pas très claire au niveau des propriétés /indications. Probablement du fait que je suis quand même encore débutante en la matière 😉
A côté de ça, je ne regrette pas du tout de l'avoir acheté 😉
CHAINTRON Pascale dit
Hommage à toutes ces résistantes!
D'entendre parler de Marie Antoinette Mulot me fait penser à une autre grande dame de
l'herboristerie, Anne-Marie Bazin, qui officie toujours dans son petit magasin situé à
Aulnay Sous Bois (93). Cette dame aura 80 ans cette année et s'accroche à son métier avec
une fougue et une passion jamais démenties.
J'ai eu la chance de pouvoir parler des plantes avec elle et elle m'a donné bien des conseils que j'applique scrupuleusement, notamment la macération à froid de toutes les parties de la plante.
Je ne résiste pas au plaisir de mettre ce lien qui vous conduira à un article de journal écrit
en 2007 sur Mme Bazin
http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis/les-recettes-de-sante-de-la-derniere-herboriste-du-93-21-07-2007-2008227745.php
sabine dit
Bonjour Pascale
merci pour le partage 🙂
Agnès dit
Très intéressante vidéo!
Merci!
Jean-Christophe dit
Merci Christophe pour cette présentation du livre "phare" de Marie-Antoinette Mulot. Cela m'a donné envie de le ressortir de ma bibliothèque, et de le feuilleter. L'édition que je possède est de 1991 (9ème édition), et ne comprenait que 250 plantes et pas d'illustration. Par ailleurs, j'ai vérifié s'il y avait des mises en garde pour l'Aubépine ainsi que pour l'Aristoloche : il n'y a pas les phrases que tu as évoquées, dans un cas comme dans l'autre. Mais les recettes pour l'acné et la peau grasse sont toujours les mêmes !
A bientôt !
sabine dit
bonjour Jean-Christophe 🙂
j'ai la 21ème édition , réédité en 20012 ...les mises à jour ne sont pas de MA Mulot (ou alors il y a quelque chose qui m'échappe 🙂 donc les éditions anciennes sont précieuses
jean-christophe dit
bravo, exploration bibliographique très utile pour les néophytes qui souhaitent s'y mettre. continuez, surtout!
JC
NATHALIE dit
J'ai son livre fait avec le Dr vétérinaire Rousselet Blanc, il est super pour soigner nos amis animaux, donc je suis très tentée d'acheter celui ci, même si il y a du négatif, comme dans beaucoup d'autres livres
Nathalie dit
Merci pour ce commentaire. Je possède ce livre depuis une trentaine d'année et j'en ai un usage "familial"pour accompagner les bobos et maladies courantes des uns et des autres. Il est ma base pour une recherche de préparation à base de plantes ou pour vérifier des recettes citées dans des revues ou transmises par des amies, de la famille. Cependant j'ai toujours ressenti le besoin de compléter les informations que j'y trouvais. Avec votre présentation je peux mettre des mots sur ce ressenti. Vraiment intéressant.
Wivine dit
Bonjour,
Merci pour cette présentation de ce livre! et les remarques percutantes concernant l'aubépine et la Clématis.
La reconnaissance du métier d'herboriste serait une force pour favoriser la circulation d'infos de qualités sur les plantes à une époque où il y a un regain d'intérêt à ce sujet.
Merci pour ton contenu fiable et à bientôt!