Faire un macérat huileux
A base de plantes médicinales
Faire un macérat huileux est l'une des activités les plus gratifiantes que je connaisse.
C'est en général au mois de juillet que je ramasse les plus belles fleurs de souci. A quatre pattes dans mes bandes, j'anticipe déjà la vision de ces grands bocaux remplis d'huile d'olive, avec ces beaux soleils oranges en suspension. Les macérats huileux sont extrêmement utiles pour toute la famille. Le macérat de souci par exemple est très efficace pour calmer l'inflammation des brûlures, éraflures et petites coupures de la vie quotidienne.
Le macérat huileux, réparti en petites bouteilles, fera aussi le cadeau idéal pour votre entourage. Ajoutez une belle étiquette calligraphiée à la main pour la touche personnelle, et vous alliez utilité et esthétique. Vos amis vous en remercieront.
Mais nous mettons la charrue avant les boeufs. Revenons à la préparation elle même, et revoyons ensemble la méthode détaillée.
Les huiles
Si vous pensiez avoir laissé la chimie dans un tiroir de bureau d'école, en espérant ne jamais y revenir, je vais hélas devoir vous décevoir. Car pour faire un bon macérat huileux, il faut avant tout choisir la bonne huile, celle qui restera la plus stable au fil des mois.
Les différentes huiles sont en général équivalentes du point de vue de leur pouvoir d'extraction. Elles sont beaucoup moins efficaces que le mélange alcool + eau, mais sont beaucoup plus adaptées à l'application externe. D'abord, leur viscosité en fait le liquide idéal pour le massage. Elles déposent aussi une couche sur la peau, couche qui ne pénètre pas aussi bien que la crème (qui sera le sujet d'un autre article), mais qui protège une zone endommagée.
Toute la discussion va donc se faire sur leur capacité à rester stable, ou à rancir. Et la stabilité est liée à la structure chimique de la molécule d'huile. Si la molécule est ce qu'on appelle "saturée", le stress oxydatif ne pourra pas venir endommager la molécule qui restera stable au fil des mois. Si elle n'est pas saturée, les radicaux libres pourront venir endommager la molécule, la rancissant au passage.
Voici les différents types d'huile à considérer :
- Les huiles polyinsaturées : huile de colza, de germes de blé, de maïs, de tournesol, de soja, de noix, "isio 4" et autres mélanges, etc. C'est huiles sont à éviter pour les macérats huileux. Elles vont rancir relativement vite. Certes, on peut les stabiliser aux huiles essentielles (voir chapitre à ce sujet plus loin). Mais pourquoi ne pas choisir une huile stable à l'origine ?
- Les huiles monoinsaturées : huile d'olive principalement. Elles sont stables à température ambiante et s'oxydent très peu. Elles s'oxydent si on les chauffe à des températures trop hautes.
- Les huiles saturées : huile de noix de coco, beurre clarifié, saindoux, beurre de cacao, etc. Ces huiles sont plus dures à travailler car elles sont souvent figées à température ambiante. Par contre, elles ont une stabilité totale.
Le bon compromis : les huiles monoinsaturées, l'huile d'olive en particulier est la reine pour tout macérat huileux. Mais il y a bien d'autres choix. Voici une vidéo pour vous expliquer comment bien sélectionner vos huiles végétales.
Achetez une huile première pression à froid, et une huile bio. Bio parce que les produits chimiques et pesticides sont liposolubles, c'est-à-dire qu'ils se dissolvent dans les lipides. L'huile étant un lipide, elle aura la capacité de stocker une énorme quantité de produits chimiques indésirables. Mieux vaut bien choisir son huile.
L'huile d'olive va rester stable pendant 2 ans ou plus, ceci sans ajout d'huiles essentielles ou autres conservateurs. Il faudra par contre prendre vos précautions et stocker vos huiles dans un endroit qui reste frais et à l'abri de la lumière.
Si vous désirez utiliser une autre huile, je vous conseille de considérer sa stabilité avant toute chose. Ensuite, certains autres paramètres seront important, et dépendent des goûts du préparateur et de l'utilisateur :
- La viscosité du corps gras. Le beurre de cacao est stable mais solide à température ambiante. L'huile d'olive est fluide. Plusieurs corps gras peuvent être mélangés ensemble afin d'en modifier la viscosité.
- La pénétration et la sensation sur la peau. Certaines huiles pénètrent mieux que d'autres, ou laissent une sensation plus agréable.
La seule façon de développer vos préférences : l'expérimentation !
Préparation de la plante
Tout macérat huileux se fait à partir de la plante sèche.
Il est impératif de bien faire sécher la plante auparavant, car tout reste d'humidité peut entraîner une fermentation de l'huile, qui fera au long terme rancir le macérat. Et pour certaines parties de plante, ceci n'est pas aussi simple que l'on pourrait l'imaginer.
Les parties les plus problématiques sont souvent les boutons de fleurs, car ils regorgent d'humidité. Prenons pour exemple le millepertuis, qui nécessite la cueillette d'une partie des fleurs en boutons. Les feuilles et fleurs ouvertes vont sécher relativement rapidement, donnant l'impression que la plante est prête à mettre en macérat huileux.
Les boutons par contre sont souvent encore humides. Il faut faire le test suivant : presser le bouton entre ses doigts. Si le bouton n'est pas sec et ne s'effrite pas, la plante n'est pas encore prête. Retournez bien vos plantes plusieurs fois sur vos bacs de séchage, ou si vous les suspendez assurez-vous qu'elles ne soient pas trop serrées, ou que le bouquet ne soit pas trop gros. L'air doit bien circuler autour des différentes parties de la plante.
Sur la photo ci-dessous, des fleurs de marguerite (Leucanthemum vulgare) sortant du bac de séchage. Je vérifie au touché leur état de déshydratation, en écrasant plusieurs boutons entre mes doigts. Les fleurs sont plutôt grosses, je les écrase donc entièrement, en allant voir aussi dans le coeur jaune. Ces jolies fleurs feront une très bonne huile anti-inflammatoire.
Parfois, une récolte peut être infestée de petites chenilles, qui elles même contiennent beaucoup d'humidité. Les mettre dans le macérat huileux est problématique.
Macération simple
Le premier processus de macération consiste à mélanger la plante sèche directement à l'huile d'olive. Nous verrons dans les chapitres suivants des procédés un peu plus complexes mais parfois nécessaires pour maximiser l'extraction.
- Placez la plante bien séchée dans un bocal (que vous laisserez ouvert pendant la macération) ;
- Recouvrez la plante d'huile d'olive bio première pression à froid ;
- Placez un morceau de tissu ou de papier sulfurisé sur le dessus du bocal que vous faites tenir avec un élastique ;
- Il ne faut pas fermer le bocal. L'huile doit respirer car il reste toujours un peu d'humidité dans la plante, et nous voulons nous assurer que l'humidité puisse s'échapper du bocal.
- Vérifiez le niveau d'huile le lendemain. Certaines plantes vont absorber beaucoup d'huile, d'autres non. S'il n'y a plus assez d'huile pour recouvrir la plante, en rajouter. Notez bien que parfois la plante flotte et l'huile se retrouve sous la plante (ce qui ne veut pas dire qu'il manque de l'huile nécessairement) ;
- Mettez le bocal dans un sac en papier épais qui ne laisse pas passer de lumière, et placer le tout devant une fenêtre qui reçoit le soleil, ou dehors à un endroit qui reçoit le soleil plusieurs heures par jour.
- Placer un macérat huileux au soleil sans la protection du sac est pour moi une erreur, car nous savons aujourd'hui que les UVs du soleil détruisent énormément de composants actifs de la plante. Ces composants sont très fragiles. De plus, avec le soleil, l'huile du macérat va s'oxyder plus vite.
- Remuez le mélange de temps en temps ;
- Laissez macérer pendant au moins un mois, plus si vous le désirez ;
- Placez un morceau de coton ou de tissu non coloré sur un saladier en verre (vous verrez pourquoi en verre par la suite), assurez vous que le coton recouvre bien les parois du saladier ;
- Versez le mélange plante + huile dans le saladier sur le tissu ;
- Ramenez les coins du tissu pour former un baluchon contenant le mélange, puis commencez à presser gentiment le mélange au travers du tissu avec vos mains. Prenez votre temps, et essorez par torsion le tissu rempli du mélange, comme lorsqu'on essore un torchon trempé à la main.
- Notez que les presses hydrauliques ou mécaniques ne feront pas un bon travail, et risquent d'extraire des petites poches d'humidité qui restent coincées dans la plante sèche, ce qui fera tourner l'huile. Mieux vaut les laisser emprisonnées dans la plante, s'il y en a.
- Laissez décanter une journée. Regardez au travers du saladier en verre, au fond du saladier, afin de voir si de l'eau s'est séparée de l'huile. S'il y en a une couche, vous le verrez vite, et il faudra l'éliminer. Le mieux sera de récupérer l'huile uniquement par le dessus, à l'aide d'une louche. Attention de ne pas trop faire remuer la couche d'eau. Vous pouvez aussi la siphonner à l'aide d'un petite tuyau.
- Mettez en bouteille et étiquetez avec le nom de la plante et la date.
- Conservez dans un endroit frais, sec et à l'abri de la lumière.
Macération à température contrôlée
La température favorise une meilleure extraction. L'huile doit être chaude, mais pas trop chaude. Dans l'idéal, il faut garder l'huile entre 38°C et 40°C, pas plus chaud.
Pour accomplir ceci, j'utilise un auto-cuiseur sur lequel j'ai rajouté un rhéostat sur le fil d'alimentation. Un auto-cuiseur normal chauffe trop, même au réglage le plus bas. Vous pouvez aussi vous procurer une rallonge qui inclue un rhéostat pour réduire l'arrivée d'électricité. Certaines personnes utilisent aussi une yaourtière, qui chauffe à basse température et semble produire d'excellentes huiles.
Ensuite, j'utilise un thermomètre à sonde, la sonde restant constamment immergée dans l'huile et me permettant de garder mon macérat huileux entre 38°C et 40°C. Je place mon autocuiseur dans un coin de ma salle de travail, et je laisse macérer pendant 7 à 10 jours, en vérifiant plusieurs fois par jour que la température se soit bien stabilisée au niveau voulu.
Je ne couvre jamais le cuiseur afin de laisser l'humidité s'évaporer. Par contre, pour éviter que de la poussière ne se dépose sur mon huile, je place un morceau de coton au dessus du récipient du cuiseur.
Voici quelques photos de préparation d'un macérat huileux de camomille allemande (Matricaria recutita), que j'utilise en massage externe pour soulager les enfants qui ont des petits maux de ventre.
La photo ci-dessous montre les fleurs de camomille effritées à la main et placées au fond du bac du cuiseur.
Elles sont juste recouvertes d'huile d'olive avant de mettre à chauffer entre 38°C et 40°C.
Au bout de 7 à 10 jours de cette macération lente, je suis la méthode de pressage décrite dans le chapitre précédent, puis décantation et mise en bouteille.
Macération avec intermédiaire alcoolique
Lorqu'on réfléchit à l'extraction d'un point de vue chimique, on s'aperçoit très vite que l'huile n'est pas le meilleur des solvants. L'huile n'extraira que très peu les résines par exemple.
Pour optimiser l'extraction, on peut utiliser un solvant intermédiaire qui est l'alcool pur. C'est une méthode que j'ai souvent utilisée lorsque j'exerçais aux Etats-Unis vu que je pouvais me procurer de l'alcool à 96° dans le commerce. En France, ceci n'est pas possible. Mais je vous expose tout de même la méthode ici, car elle a fait ses preuves et était utilisée par les pharmaciens du siècle dernier pour préparer de très bonnes huiles.
Pour information, voici une liste de plantes pour laquelle cette méthode sera particulièrement efficace :
Achillea millefolium Arnica spp Calendula officinalis Commiphora myrrha Cupressus Echinacea Geranium |
Grindelia Juglans Matricaria Monarda Rosmarinus Ruscus aculeatus Salvia |
Scrophularia Stachys Symphytum Thuja Usnea Verbascum |
Première partie :
- Placez la plante séchée et broyée dans un grand bol ou un saladier. Supposons que nous avons 200 grammes de plante séchée.
- Ajoutez la moitié de cette quantité en poids d'alcool pur. Pour notre exemple, ajoutez 100 ml d'alcool.
- Mélangez bien et laissez reposer 2 heures dans le saladier couvert.
- Il n'y aura pas assez d'alcool pour tremper le marc, il sera humidifié tout au plus, ce qui est l'effet recherché - nous ne voulons pas démarrer une macération.
- Remuez 2 ou 3 fois pendant ces 2 heures, afin que l'alcool soit bien réparti sur tout le volume de la plante.
Dans cette première partie, l'alcool pur commence à extraire les composants de la plante.
Deuxième partie :
- Au bout de 2 heures, placez la plante humidifiée par l'alcool dans un blender.
- Rajoutez dans le blender 7 fois le volume de plante en huile d'olive. Pour notre exemple, 200 x 7 = 1400 ml c'est à dire 1,4 L.
- Faites tourner le blender jusqu'à ce que le mélange devienne tiède ;
- Pressez comme expliqué dans le chapitre précédent ;
- Si le mélange a toujours une petite odeur d'alcool, laissez reposer l'huile 24 heures dans un récipient le plus large possible (afin de maximiser le contact avec l'air) en venant remuer de temps en temps. Le reste d'alcool devrait s'évaporer rapidement.
- Mettez en bouteille, étiquetez et rangez dans un endroit frais, sec et à l'abri de la lumière.
Macération de plante fraîche
Certaines plantes perdent rapidement leurs propriétés lorsque sèches. Mais comme expliqué précédemment, les risques de fermentation et de rancissement augmentent considérablement. Comment faire ?
Si vous voulez réaliser un macérat huileux de ces plantes là, procédez de la manière qui suit. Ceci s'applique aux plantes telles l'arnica ou le millepertuis.
- Pour minimiser les risques de fermentation de l'huile, faites d'abord sécher le plus possible la plante mais pas complètement. La plante sera alors fripée, mais toujours humide. Elle ne s'effritera pas au toucher. J'utilise le terme "plante quasi fraîche" pour ce cas de figure.
- Suivez ensuite la méthode "macération à température contrôlée" expliquée plus haut. La température constante autour des 40°C assure l'évaporation douce mais constante de l'humidité restante pendant la période de macération.
Sinon, vous pouvez faire une macération classique suivie d'une étape de décantation. Si vous voyez de l'eau, même si c'est une fine couche, accumulée au fond du bocal, il faudra l'évacuer en récupérant l'huile sur le dessus (délicatement à la louche, ou en siphonnant l'huile dans un autre récipient).
Conservateurs
Certaines personnes rajoutent des conservateurs dans leurs huiles pour les garder le plus longtemps possible. Voici les deux conservateurs les plus utilisés :
- La vitamine E, qui est un antioxydant protecteur et qui se trouve sur internet ou dans votre boutique de produits naturels. Rajoutez 0.2 g (environ 8 gouttes) de vitamine E pour 100 ml de macérat huileux. Achetez un extrait de vitamine E 100% naturel (ex : extrait à partir d'huile de tournesol).
- Les huiles essentielles. Certaines huiles comme l'HE de romarin sont des antioxydants très puissants et quelques gouttes par litre de macérat huileux fournira une protection additionnelle contre le rancissement. Vous pouvez rajouter 4 à 6 gouttes d'huiles essentielles pour 100 ml de macérat huileux.
Le résultat final
Une bonne huile doit avoir une belle couleur, et surtout un goût et une odeur qui reflète la plante choisie. Une huile de feuilles de consoude sera d'un beau vert foncé. L'huile de millepertuis sera d'un rouge foncé et opaque. L'huile de souci sera d'un beau jaune-orangé.
Faire ses propres macérats huileux n'est vraiment pas sorcier. C'est une très bonne manière de capturer les propriétés de la plante pour une application externe. Mais n'oubliez pas aussi qu'une infusion ou une teinture diluée appliquée en compresses est très efficace.
Ci-dessous, un macérat huileux de millepertuis (Hypericum perforatum).
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Lilou dit
Bonjour,
J'ai réalisé un macerat de millepertuis, l'huile est visuellement bien rouge mais sur le coton elle sort un peu jaune ... est ce normal?
De plus j en ai fait plusieurs différent avec des dosage différents et j'en ai un qui est vraiment foncé même opaque.. Je me demande si c'est normal..
J'ai fait mon mélange avec de l huile d olive. Merci d avance
sabine dit
bonjour Lilou
oui c'est normal , quand il est en "bonne quantité dans son bocal " l'apparence est d'un beau rouge sombre parfois , mais posé sur le doigt il est plutôt jaunâtre
en tout cas chez moi c'est la même chose
Laura dit
Bonjour, une question de même ordre : j'ai du millepertuis (séché) qui macère depuis 6-7 semaines dans de l'huile d'olive, mais l'huile n'est pas rouge. Est ce que c'est normal ? Est ce que je dois prolonger la macération ?
Merci pour vos travaux si précieux !
sabine dit
bonjour Laura
je ne sais pas, cela m'est déjà arrivé , je pense que le millepertuis est une des exceptions à la règle de la plante sèche et de l'huile
j'ai constaté que la macération solaire de plante fraiche ou quasi fraiche et chaleur donnaient plus de bons résultats , nous avons eu beaucoup de discussions à ce sujet sans vraiment de conclusion
Dany dit
En soit pourquoi on dit quil y a des risques qu'un macerat huileux rancisse puisque l'eau et l'huile n'etant pas miscibles il n'y a aucune possibilité pour que l'eau aille dans l'huile ?
sabine dit
risque de fermentation (les bactéries œuvrant dans les poches d'eau (toutes minuscules soient elles)
Dany dit
Et ces bactéries se dissoudent dans l’huile par la suite ?
sabine dit
les bactéries peuvent altérer l'huile
Dany dit
Pour la méthode intermédiaire alcoolique, si l'alcool retient les composants, il faut qu'il s'évapore pour laisser les composants aller dans l'huile par la suite (l'alcool et l'huile n'étant pas miscibles) ? C'est l'interet des 2h de repos de la plante humidifiée ? Pendant ces 2 heures l'alcool extrait dans un premier temps les composants puis ensuite s'évapore ?
sabine dit
bonjour Dany
l'alcool s'évapore lorsque l'huile chauffe un peu pendant son passage au blender ou au bain marie
Dany dit
Pour l'intermédiaire alcoolique l'interet de faire tourner l'huile est la planet humidifiée sert à quoi ? C'est juste pour que les composants se dissoudent dans l'huile rapidement ? Pour éviter de faire une macération plus longue ?
sabine dit
pour aller plus vite, mais on peut aussi faire au bain marie
Dany dit
Le macérat par intermédiaire alcoolique necessite une plante en poudre. Cependant, réduire les plante aromatiques en poudre est problématique puisque les composants aromatiques sont fragiles. Donc il y a problème ici, non ?
Merci 🙂
sabine dit
non, car vous réduisez en poudre et mettez directement en préparation , différent de réduire en poudre pour la conservation
Dany dit
Bonjour Sabine ! Pour le macérat huileux par intermédiaire alcoolique, il faut un alcool pur, mais sachant qu'on en trouve plus en France, y-a-t-il une alternative ?
Merci
sabine dit
bonjour Dany
je l'avoue c'est compliqué , choisissez l'alcool le plus fort possible et ensuite faites décanter votre mh une fois ce dernier filtré , et vérifiez qu'il n'y a pas de petites poches d'eau au fond du bocal , il y a bien les ampoules à décanter , mais après avoir testé , le nettoyage desdites ampoules est vraiment très pénible 🙂 donc si eau au fond du bocal il faudra verser délicatement l'huile dans un autre récipient en évitant d'y reverser l'eau
Dany dit
Pour la methode intermediaire alcoolique peut on faire avec un alcool a 50 ° environ ? Si oui il faut laisser combien de temps le mélange (plus de 2h) ?
Car comme pour les teintures à quoi ca sert de mettre un alcool pur alors que la plante n'est pas fraiche ?
sabine dit
pour le macérat par intermédiaire alcoolique on choisit l'alcool fort pour ne pas risquer qu'il y ait de l'eau dans le macérat huileux qui risquerait de créer une fragilité (les bactéries se développant dans l'eau)
pour les teintures ce n'est pas judicieux
Dany dit
Mais en soit vu quil n'y a pas d'eau ou en quantité rarissimme var la plante est sèche il n'y a aucun risque que l'eau soit extraite ?
Vous pouvez expliquer le fonctionnement de l'alcool sur l"eau car ce nest pas totalement clair dans ma tete ? Merci
sabine dit
bonjour Dany
ce n'est pas la plante (sèche) qui est en cause mais le degré d'alcool
un alcool à 50° est composé de 50% d'eau (50 alcool et 50 eau )
donc plus l'alcool est fort moins il y a d'eau au final dans la préparation
Dany dit
Mais puisque l'alcool (avec l'eau) s'est évaporé après les 2h, il n'y a aucun risque que l'huile rancisse ? Vu qu'il n'y a plus d'eau...
sabine dit
non, l'eau ne se sera pas évaporée , et si vous avez bien lu , pendant le temps de macération vous mettez un couvercle sur le bocal pour empêcher l'alcool de s'évaporer pour qu'il puisse faire l'extraction
Dany dit
Si le but n'est pas de l'évaporer après l'extraction, pourquoi il n'y a pas de problèmes avec l'huile après (car l'eau + alcool + huile est assez mauvais pour l'huile quand même ) ?
sabine dit
désolée mais je ne comprends pas votre question
Jessica dit
Bonjour, je souhaiterais savoir si l'huile essentielle de lavande ou lavandin pour parfumer les macérâts à raison de 4 à 6 gouttes pour 100ml comme indiqué dans le livre conviendrait pour une utilisation chez les bébés, femmes enceintes et enfants. Merci beaucoup, belle journée
sabine dit
bonjour Jessica
oui vous pouvez mais il faut toujours tester sur l'envers du poignet pour voir si pas de réactions , car certaines personnes peuvent être allergiques à la lavande
cristina dit
mais qu'est ce que j'aime vous lire. Merci pour vos partages et votre travail de vulgarisation. ce site est excellent et tellement riche. Longue vie à vous !
Agnel dit
bonjour, je voudrais savoir si il y a une alternative pour l'alcool pur, puisque vous dites que ce n'est pas vendu en France, et que je suis en France, et que j'aimerais bien en faire avec ma lavande... Merci !
sabine dit
bonjour Agnel
vous pouvez choisir l'alcool le plus fort que vous ayez , et ensuite lorsque le macérat huileux est filtré, faire une sorte de décantation sur 1 jour ou 2 et voir si de l'eau reste au fond du bocal et si il y en a il faudra l'enlever
Dany dit
En fait c'est toujours mieux de faire un macerat a temperature contrôlée qu'un macerat huileux simple ?
Pour le macérât a temperature controlée, on peut au lieu de faire un chauffage "artificiel" mettre le bocal dans un sac au soleil en eté ca revient au meme ?
sabine dit
bonjour Dany
non ce n'est pas forcément "mieux" , c'est surtout des manières différentes de faire , et on choisit selon le temps dont on dispose et selon sa patience
et on peut mettre le bocal,recouvert d'un sac en papier, exposé à la chaleur du soleil , alors est ce que dans ces conditions on réduirait le temps de macération ? je ne sais pas
Dany dit
Je pense que oui car la chaleur extrait plus vite les composants...et sinon pour le sac pourquoi en papier et pas en plastique ?
sabine dit
bonjour Dany
psychologiquement parlant (projection très féminine ) j'aurais l'impression d'être une psychopathe étouffant mes petits macérats dans un sac plastique 🙂
le papier me parait plus "respirant" et de toute façon je n'ai pas de sacs plastique sous la main (hormis un peu de sacs pour la congélation )
lisa dit
Bonjour, vous dites que pour la macération il ne faut pas fermer le bocal? ou ne faut-il pas viser le couvercle?
Pour le millepertuis, faut-il mettre juste les fleurs ou alors toute la sommité fleurie?
sabine dit
bonjour Lisa
on recouvre le récipient avec un tissu pour éviter que la poussière ne se dépose sur l'huile
pour le millepertuis on peut faire les deux , j'ai mis cette année des feuilles et des fleurs (et l'huile est bien rouge ) j'ai quand même enlevé les tiges 🙂
Dany dit
Quels sont les composants principaux deteriores ou detruits par les uvs ?
Les acides gras en font partie ?
sabine dit
bonjour Dany
voici la réponse de Christophe
"Oui les acides gras poly-insaturés vont souffrir et être oxydés et donc dénaturés. Il y a d'autres constituants, les pigments par exemple (qui sont intéressants car fortement antioxydants) - on voit les plantes perdre leur couleur lorsqu'on les garde à la lumière, dans des bocaux par exemple."
Vero dit
Bonjour
Je souhaite faire un macérât de millepertuis pour mes allergies au soleil. Que pensez-vous de l huile de pépin de raisin à la place d huile d. Olive ? Merci pour votre réponse
sabine dit
bonjour Vero
l'huile de pépin de raisin est effectivement réputée pour la peau , par contre étant donné qu'elle est plutôt polyinsaturée , elle risque de rancir assez vite il faudra rajouter de la vitamine E comme anti oxydant
Dany dit
La méthode par intermédiaire alcoolique est efficace pour les plantes riches en résine , mais qu'en est t il des plantes riches en composants aromatiques ?
sabine dit
je vous invite à lire les commentaires , une partie des réponses à vos questions s'y trouve par exemple https://www.altheaprovence.com/macerat-huileux/#comment-20027
Dany dit
Bonjour la méthode par intermédiaire alcoolique est elle efficace pour le macerat huileux de petales de roses ?
sabine dit
non ce n'est pas utile
Dany dit
Pour avoir un maximum de plante dans l'huile pourquoi pourrait on pas mettre l'huile avec la plante dans le blender et du coup mettre un maximum de plante...?
Avec cette methode on ppurrait pour une meme quantité d'huile avoir plus de plantes donc plus de principes actifs, et aussi favoriser une meilleure extraction (car il y a plus de contact entre l'huile et la plante etant donné que la plante est en tout petits morceaux... ?
sabine dit
le blender peut-être une bonne option
Dany dit
Pour le macerat huileux on met toujours le maximum de plante (tant que l'huile recouvre le tout) ?
sabine dit
oui , tant que l'huile recouvre la plante 🙂
Dany dit
Pour le sac, faut il privilégier le plastique pour eviter de laisser passer les uvs ?
Le noir est il mieux que le blanc pour stopper les uvs ?
sabine dit
bonjour Dany
je ne comprends pas votre question
Dany dit
Pour tout macérat huileux, la chaleur permet elle de faire un resultat final plus optimal ?
Elle va permettre d'accélérer l'extraction des composants mais le resultat final ne sera pas forcement plus efficace ?
sabine dit
bonjour Dany
il me semble que l'avantage est de gagner du temps, mais aussi vu qu'il y a une meilleure extraction à chaud (enfin pas cuire non plus (40°environ) qu'à froid l'hypothèse que l'extraction à chaud soit plus optimale se dessine , mais au final je ne saurais dire d'une manière précise qu'elles sont les molécules en plus qui seraient ou pas extraites
thierry dit
bonjour, et bravo pour vos articles passionnants !
concernant la macération par intermédiaire alcoolique Christophe prend pour exemple une macération avec de l'alcool 96 ° (Moitié d'alcool pur pour 100 g de plantes soit 50 g). Si on a du rhum à 55 ° faut il garder la même proportion ou alors augmenter la quantité de rhum pour arriver à un poids équivalent d'alcool pur (soit pas loin de 100 g)?
merci par avance pour votre aide
sabine dit
bonjour Thierry
ce qui va être important dans le MHIA c'est la quantité d'humidité qui pourrait se retrouver dans l'huile , car un alcool à 55° c'est 55% d'alcool et 45% d'eau
thierry dit
merci Sabine pour votre réponse. Donc au final je ne change rien et même avec du rhum à 55° je garde la même proportion que dans votre exemple (soit 50g pour 100g de plantes sèches).
sabine dit
bonjour Thierry
pour le mh avec intermédiaire alcoolique , si vous n'avez que du rhum à 55° il vous faudra surveiller si de l'eau reste au fond du bocal
Eva dit
Bonjour, félicitations et un grand merci des informations que vous partagez généreusement sur votre site que je viens de découvrir. Ma question : je découvre macérâts et teintures-mère ( merci confinement) et me passionne pour... Après avoir été séduite par la teinture-mère de pâquerettes que j'ai réalisé comme essai, je suis rentrée avec une plus grosse quantité de fleurs pour réaliser que je n'avais plus d'alcool à 94° que l'on vend librement chez nous en Belgique ( Delhaize, Colruyt). Avis aux Français habitant près de notre frontière 😉 Suivant les conseils trouvés sur internet, j'ai noyé mes pâquerettes dans 1 litre d'huile de tournesol. Or, je découvre maintenant votre site et mon mauvais choix d'huile. Pour l'empêcher de rancir ( j'en aurai longtemps avec un litre d'huile! ), j'ai sous la main des HE romarin à cinéole, romarin à verbénone ou romarin à camphre. Puis-je unitiliser n'importe laquelle ? D'autre part, ayant du mal à imaginer l'odeur de tournesol sur ma peau, je me demande si je ne peux pas l'agrémenter d'une autre HE pour le parfum ? Un tout grand merci déjà de votre aide.
sabine dit
bonjour Eva
l'he de romarin à cinéole (anti-oxydant et anti-bactérien) ou la lavande ...bref une he dont le parfum vous plait , ensuite pour protéger votre huile du rancissement vous avez la vitamine E (8gouttes/100ml environ)
Eva Kocsis dit
Merci Sabine de vos explications. Je suis quand même un peu inquiète du fait que ce sont des fleurs fraîches que j'ai mis dans l'huile. Qu'appelez-vous ( dans un commentaire plus loin) "abimer" l'huile ? Comment peut-on s'en rendre compte ? Va-t-elle se conserver moins longtemps (malgré la vitamine E ajoutée ), ou dois-je jeter tout d'office ?
sabine dit
bonjour eva
s'il reste un peu d'eau dans l'huile cela peut créer des poches favorable à un développement bactérien , de moisissures, mais si vous observez votre bocal , vous verrez s'il y a de l'eau ou pas , l'eau reste au fond et cela se
ce serait dommage de tout jeter , observez sentez , et si vous voyez de l'eau au fond du bocal vous pouvez verser tout doucement l'huile dans un autre récipient en faisant attention de laisser l'eau