Harmoniser son cycle avec les plantes
Je remercie Céline Ketterer d'avoir écrit cet article sur le cycle féminin. Céline est herbaliste et offre des ateliers et consultations dans la région de Foix, en Ariège. Vous pouvez aller visiter son site ici : www.celineketterer.com. Maintenant, parole à Céline...
Pour introduire ce sujet, je vous propose un petit retour en arrière, dans nos traditions ancestrales. Le temps des règles y était considéré comme sacré, un moment où les femmes se retrouvaient entre elles pour marquer un temps de pause. L’occasion d’être en connexion profonde avec leur intuition, leur féminité et transmettre les enseignements aux plus jeunes.
Avec le temps, ces rituels se sont perdus, ou transformés. Dans certaines civilisations et religions, les règles étaient considérées comme impures et pouvant porter malheur au peuple. Les femmes étaient alors mises à l’écart, par peur de ce pouvoir féminin, très fort au moment des lunes. Cela eu comme conséquence la perte de ce lien sacré avec la nature cyclique des femmes et beaucoup d’entres elles mirent dans l’ombre leurs qualités féminines.
Dans nos sociétés basées encore essentiellement sur des valeurs masculines, il est difficile mais pourtant essentiel de reprendre contact avec ce cycle, et de le respecter. Essentiel de s’accorder des temps de pause d’intériorisation, de connexion avec soi.
Les symptômes prémenstruels et menstruels sont souvent le reflet d'un manque d’écoute de ses besoins. Si l’on compare le cycle aux 4 saisons, le printemps serait la phase préovulatoire, de la fin des règles à l’ovulation. C’est une période d’expansion, le temps d’être dans l’action. On a l’énergie de concrétiser nos projets.
L’été correspondrais à l’ovulation, et rime avec rayonnement, expansion, épanouissement, énergie maternelle. On attire à soi, les projets se réalisent. L’automne représenterait la phase prémenstruelle, entre l’ovulation et les règles. On observe un retour vers l’intérieur. C’est un bon moment pour la réflexion, la visualisation, trier ce qui est bon pour soi et se détacher du reste.
La période menstruelle serait associée à l’hiver. Lors de la saison froide, le corps a besoin de plus de repos, de calme, d’intériorisation. Tout se passe à l’intérieur et on ne voit que très peu de manifestations à l’extérieur. Nous sommes moins amenés à sortir dehors, la terre se régénère, rassemble son énergie afin d’avoir assez de ressources pour un printemps vigoureux.
C’est pareil pendant les règles. D’ailleurs, je pense que les femmes s’entendent sur le fait qu’il est rare d’avoir envie de courir un marathon ou de déborder sous les activités à cette période ! Il n’est pourtant pas toujours possible de prendre un, deux ou même trois jours OFF chaque mois. Cependant, en donnant plus d’espace à vos besoins et grâce à votre créativité, vous verrez qu’il est possible de vivre ce moment plus en accord avec votre rythme.
En prenant 1h de pause, en faisant garder les enfants un soir, en prenant un bon bain, en méditant avant d’aller dormir, en ne prévoyant rien ces soirs là. L’idée est de prendre du temps pour soi et d’être avec soi.
Car si l’on essaie de vivre toute l’année comme en été, vous l’avez bien compris, on s’épuise. Cycle après cycle, les manques se font de plus en plus marqués et des symptômes apparaissent.
Faire un bilan
Le moment des règles est idéal pour faire le bilan de son mois. Observer les émotions et sensations présentes peut nous montrer ce qui est présent en nous tout le mois, mais auxquelles on ne donne pas forcément de l’attention. « Est-ce que je me suis assez occupée de moi ? Ai-je dis tout ce que j’avais à dire ? » La sensibilité est augmentée, ce qu’on pouvait tolérer ou mettre de côté le reste du temps prend alors plus de place. Il devient nécessaire de s’exprimer, et de poser des actions concrètes pour retrouver l’harmonie.
Aussi, l’âme, l’esprit, le cœur ont besoin d’être nourri au même titre que notre corps physique. Cela passe aussi par la créativité, le dessin, la musique, du temps entre femmes, la méditation, la nature, le yoga…
En bref, trouvez ce qui vous fait vibrer et pratiquez-le régulièrement !
D’un œil plus physiologique…
C’est une vraie danse hormonale qui se produit tous les jours chaque mois dans le corps des femmes. Pas un jour sans le même taux de chaque hormone.
Œstrogènes, progestérone, LH, FSH, de quoi se mélanger les pinceaux. Pour faire simple, les œstrogènes et la progestérone sont produites par les ovaires. L’hormone lutéinisante (LH) et l’hormone folliculostimulante (FSH) sont sécrétées par l’adhénohypohyse, sous l’influence de l’hypothalamus.
Ces hormones s’influencent constamment entre elles et régulent l’entièreté du cycle féminin. Elles sont les messagères entre les différents organes et permettent la maturation de plusieurs ovules chaque mois, le développement de l’endomètre de l’utérus pour alimenter l’ovule si fécondé. Mais pas seulement, elles agissent aussi sur le cerveau, l’humeur, les os, les sens, et le système cardiovasculaire.
Le système endocrinien est influencé par le stress, l’alimentation (pesticides, plastique, polluants), les produits que l’on met sur notre peau, le sommeil, la santé du foie, la prise d’anovulants…
Lorsqu’on veut rétablir un trouble du cycle hormonal féminin, tous ces aspects sont à explorer.
Nos alliées les plantes
Pendant les règles, l’utérus se contracte afin d’aider l’endomètre à se détacher. Cela peut occasionner des crampes, plus ou moins fortes selon les femmes et la période de vie. Lorsqu’il y a de la stagnation dans le bassin, ces crampes peuvent être très douloureuses.
Les plantes emménagogues comme l’angélique, l’achillée, l’armoise et la sauge aident l’utérus à se contracter efficacement et à diminuer la douleur en amenant du mouvement et de la fluidité dans le bassin. Si la chaleur vous fait du bien, le gingembre sera votre allié. Il réchauffe, et stimule la circulation là ou il y en a besoin.
L’angélique (Angelica archangelica) dynamise la circulation dans le bassin tout en diminuant les spasmes de l’utérus. C’est une plante amère, et réchauffante, indiquée lors de crampes menstruelles soulagée par le chaud, saignements irréguliers, peu abondant ou absent. Les phytoestrogènes qu’elle contient (molécules qui ressemblent aux oestrogènes) aident à réguler les taux de ces hormones dans le corps et harmonise le cycle.
Eviter cependant lors de saignements trop abondants, et de troubles liés à trop d’œstrogènes (fibrome, kystes ovariens…)
Douce et réconfortante, la lavande (Lavandula officinalis) réduit les spasmes et décontracte les muscles en plus d’amener du mouvement dans le bassin. Elle calme aussi l’anxiété et aide à trouver le sommeil. C’est une belle alliée à mettre dans son bain, sur l’oreiller ou en diffuseur. Utiliser la teinture ou l’huile essentielle en externe, sur le bas ventre.
La camomille allemande (Matricaria recutita) emménagogue elle aussi, calme lors d’hypersensibilité, hyperémotivité, lorsque tout nous agresse. Elle est anti-inflammatoire et calme lorsque la douleur est dans le bas du dos et descend dans les jambes.
Pour tonifier l’utérus le framboisier (Rubus idaeus) est une plante de choix. Il harmonise le cycle féminin, accompagne les femmes de l’adolescence à la ménopause en passant par la grossesse, l’allaitement… Il permet un travail en profondeur, nourrit les tissus et renforce le plancher pelvien. Il est nutritif, alcalinisant, riche en tannins et minéraux essentiels à la bonne santé des organes féminins.
Le framboisier est aussi d’une grande aide pour tous les problèmes de traumas de la matrice (fausses couche, avortement, viol, …) On utilise les feuilles, en infusion longue en vinaigre ou en teinture.
Une des causes de symptômes avant et pendant les règles est un foie surchargé ou fatigué. En médecine chinoise, le foie est responsable de la libre circulation de l’énergie (émotions) et des fluides (sang, lymphe) dans le corps. Il est aussi responsable de laisser descendre le sang des menstruations lorsque c’est le moment. Si son énergie stagne car trop de toxines à gérer, manque de mouvement ou retenue émotive, les liquides du corps vont être amenés à stagner eux aussi et les règles auront du mal à démarrer. Cela produit des symptômes tels que : douleurs dans le bas du dos, qui descendent dans les jambes, migraines, fatigue le matin, irritabilité, seins tendus, constipation.
Ces symptômes commencent habituellement la veille et s’améliorent après le premier jour des règles, dès que le mouvement a commencé.
Dans un tel cas, manger vert, boire plus d’eau, faire du sport régulièrement, apprendre à exprimer ses émotions et diminuer les toxines environnementales aidera grandement à diminuer ces symptômes.
Voilà qui m’amène à parler du pissenlit (Taraxacum officinale).
Cette plante si commune, mais si aidante pour le foie. La racine a une action drainante sur cet organe, et l’aide à faire son important travail de détox du corps. Elle amène les fluides à bouger afin d’éliminer les toxines efficacement. Très utile lors d’irritabilité, fatigue, seins tendus, nausées le matin, douloureux avant les règles.
L’achillée (Achillea millefolium) est une autre plante merveilleuse pour les femmes. Amère, anti-inflammatoire, et emménagogue, elle stimule le foie, amène du mouvement dans le bassin, et va donc aider à déclencher des règles qui se font sentir mais ne viennent pas. Riche en tannins, elle diminue des règles trop abondantes.
Elle améliore les conditions associées à trop d’œstrogène, grâce à sa fonction hépatique, et ses phytostérols qui aide à diminuer l’excès d’œstrogène en circulation.
La sauge (Salvia officinalis), quand à elle, tonifie le système reproducteur. On l’utilise lors de menstruations irrégulières ou absentes. Du fait de sa teneur en tannins, elle diminue les saignements trop abondants. Antispasmodique et emménagogue, on la conseille lors de crampes menstruelles. Elle est aussi bactéricide et antifongique. La sauge est tout indiquée aussi en période de ménopause, en aidant à la transition hormonale et en diminuant les bouffées de chaleur, sujet d’un prochain article. Elle est contre-indiquée lors de grossesse ou allaitement.
Une autre belle alliée est l’agripaume (Leonorus cardiaca). Son nom latin nous le dit, l’agripaume donne du lion au cœur. Si vos règles riment avec mélancolie, intensité émotive, anxiété, l’agripaume vous aidera à traverser cette phase de manière plus sereine. Tonique utérine, elle aide à régulariser le cycle et soutien en période de transition afin de rester centrée. Eviter cette plante en cas d’hypotension.
La perte de sang peut engendrer de la fatigue, du fait d’avoir moins de globules rouge qui oxygènent les cellules. Dans ce cas, l’ortie (Urtica dioica) saura vous redonner de l’énergie. Elle est très riche en minéraux, en fer, et augmente l’oxygénation du sang. Infusion longue de la feuille, avant floraison.
Voilà un aperçu des plantes qui soutiennent la femme durant son cycle, malgré qu’il en existe une ribambelle d’autres ! A chacune de trouver celles qui vous conviennent.
Céline Ketterer, herbaliste
www.celineketterer.com
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Samti Mohamed Hbib dit
Bonjour Sabine,
pour une malformation des ovocytes (de petite taille) il y t-il des plantes bénéfiques pour cette situation
Merci d'avance
sabine dit
bonjour Samti
j'imagine que vous parlez d'insuffisance ovarienne? d'un problème de fertilité?
période ménopause?
oui il y a des plantes, des protocoles qui peuvent soutenir et aider , mais c'est un travail de fond et je n'ai pas de plante avec laquelle je pourrais dire prenez ça , ça va régler le problème
Samti Mohamed Hbib dit
Merci Sabine