Alopécie androgénétique : quelles solutions naturelles ? : (abonnez-vous au podcast ici)
L’alopécie androgénétique, c’est une condition qui affecte plus de la moitié des hommes de plus de 50 ans (Ellis 2002). C’est définitivement un sujet très en demande, vous m’avez envoyé de nombreux messages pour que j’aborde le sujet. On va parler principalement des hommes, sachant que certaines des solutions que je vais présenter sont aussi applicables aux femmes qui souffrent d’alopécie androgénétique.
Je vais structurer cette discussion en 4 parties :
- Comprendre les causes
- Les plantes que l’on pourrait prendre en interne
- Les plantes que l’on pourrait appliquer en externe sur le cuir chevelu
- Et voir comment on peut combiner tout ça pour créer un programme adapté
Avant de commencer, je vous rappelle qu’à l’école AltheaProvence, nous vous proposons de nombreuses formations en ligne sur les plantes médicinales. Nous avons formé plus de 3500 étudiants depuis 2015. C’est de l’enseignement exclusif, structuré, approfondi, basé sur l’expérience et surtout la pratique. Et nous sommes vraiment heureux de vous accueillir, c’est en grande partie grâce à l’école que l’on peut vous produire régulièrement du contenu de grande qualité, et toujours accessible gratuitement. On vous mettra le lien vers tous les programmes sous cet épisode.
Autre point, je vous rappelle que je ne suis ni médecin, ni pharmacien, ni professionnel de la santé. Je suis là pour partager des informations avec vous. Mais ceci ne remplace aucunement un suivi médical, et n’a pas vocation d’être diagnostic ou prescription ou autre acte médical.
Description de l’alopécie androgénétique
Allez, on démarre avec une description de la condition qui nous intéresse aujourd’hui, l’alopécie androgénétique. Alopécie, ça veut dire une perte de cheveux. Dans androgénétique, il y a « génétique », donc il y a une prédisposition génétique, ça court dans certaines familles, et ça, on peut l’appliquer à la calvitie en général.
Pour vous donner un exemple, si vous êtes un homme et que votre père a de la calvitie, vous avez 2 fois plus de risques d’avoir de la calvitie qu’un autre homme qui a un père qui n’a pas de calvitie (Chumlea 2004). Toutes les références sont au bas de cet article comme d’habitude.
Et « andro » pour androgènes, ces hormones qui stimulent le développement des caractères sexuels mâles.
C’est la cause la plus fréquente de calvitie chez l’homme, et de loin. C’est pour ça qu’on en parle.
En fait, dans cette condition, le follicule pileux, cette cavité dans laquelle le cheveu prend sa naissance, est très sensible à la DHT (dihydrotestostérone), qui est un dérivé de la testostérone. Notre corps peut transformer la testostérone en DHT grâce à une enzyme qui s’appelle la 5-alpha-réductase. Vous verrez que ce détail a son importance.
Il y a un autre chemin de conversion, de la testostérone vers les estrogènes, qui peut être impliquée chez l’homme pour d’autres problématiques, mais pour l’alopécie androgénétique, on est vraiment dans le chemin testostérone ➜ DHT.
D’ailleurs, la DHT, elle est aussi, en partie, responsable de l’adénome de la prostate (avec d’autres facteurs comme un excès d’œstrogènes). La DHT est beaucoup plus active que la testostérone sur certains récepteurs, jusqu’à 10 fois plus active. Très active sur les tissus de la prostate comme facteur de croissance, et très active sur le follicule pileux.
Dans l’alopécie androgénétique, la DHT va se lier aux récepteurs dans le follicule pileux. Et chez les personnes génétiquement sensibles, cette liaison provoque une miniaturisation progressive des follicules. Ça signifie que les follicules pileux deviennent plus petits avec le temps, et vont produire des cheveux de plus en plus fins et de plus en plus courts.
Au fil du temps, l’homme va progressivement perdre les cheveux au niveau du haut des tempes et sur le sommet du crâne, ce qui va mener à cette forme que vous connaissez bien, où l’homme n’a plus de cheveux sur le devant et sur le sommet, mais il reste une bande sur les côtés et à l’arrière du crâne.
On utilise parfois l’échelle de Hamilton-Norwood pour mesurer le stade d’évolution de la calvitie, ci dessous une image, c’est très parlant.
Et voici un point important : dans l’alopécie androgénétique, ce n’est pas une histoire de niveau de DHT trop élevé, c’est une histoire que le follicule est plus sensible que chez d’autres hommes, chez qui ce même niveau de DHT ne provoquerait probablement pas de calvitie. Donc ce n’est pas le niveau absolu de DHT, c’est une hypersensibilité à un niveau qui pourrait tout à fait être considéré comme « normal » en fait. Et on n’a pas les données dans les études qui nous disent le niveau seuil qui démarre le processus, ça dépend probablement de l’homme et de sa génétique.
Ma pilosité
Alors, à ce stade, faut que je fasse une petite parenthèse au sujet de ma pilosité. Je me suis rasé le crâne pendant une quinzaine d’années car j’aimais ça à l’époque, me demandez pas « c’est quoi ton délire », j’ai juste aimé la sensation. Puis j’ai tout laissé repousser comme vous pouvez le constater.
Mais ceux qui me suivent depuis 2010 sur cette chaîne ont pensé que je souffrais de calvitie. Du coup, quand j’ai laissé repousser, on a pensé que j’avais trouvé LA méthode naturelle pour la repousse.
Et quand j’ai expliqué qu’il n’y avait pas de secret ni de recette à base de plante mystérieuse venue d’ailleurs, j’ai vu l’énorme déception. On a reçu des tonnes de messages et j’ai vu qu’il y avait une souffrance émotionnelle associée à cette condition. Donc voilà, je voulais que vous sachiez que je n’ai pas fait de la rétention d’information, ce n’est pas mon style. Lorsque j’ai des solutions qui marchent, je les partage avec vous.
Je referme cette parenthèse.
Autres causes
Il peut y avoir d’autres causes qui se superposent à la partie androgénétique. C’est pour ça qu’il est bon d’avoir un diagnostic médical précis et d’être bien accompagné par la suite.
Il peut y avoir des dérèglements de la thyroïde, soit une hypothyroïdie, soit une hyperthyroïdie, les deux peuvent provoquer des pertes de cheveux.
Il peut y avoir des carences en certaines vitamines ou certains minéraux. Ca c’est un point important car on peut combler des carences relativement simplement. Une carence en fer, zinc, sélénium, cuivre, vitamine B9, vitamine D3 peuvent affecter la croissance et la qualité du cheveu (Mubki 2014a).
Il peut y avoir une carence en certains acides aminés soufrés comme la cystéine ou la méthionine (Milani 2023), qui confèrent à la kératine sa solidité, sa stabilité, sa résistance mécanique.
Donc il serait bon de faire un bilan nutritionnel complet et voir s’il serait judicieux de supplémenter pour couvrir toutes les bases. Vous trouverez parfois des compléments alimentaires assez ciblés, justement, avec zinc, sélénium, cystéine, méthionine, vitamine B9, etc. Je ne suis affilié avec aucun laboratoire, donc ne me demandez pas de vous donner des marques, je vous laisse faire vos recherches. Bien sûr, utilisez un laboratoire de confiance plutôt que d’acheter en fonction des allégations juteuses au sujet d’un produit que vous allez trouver sur internet.
Dans le reste de la discussion, on va supposer que la calvitie est de nature androgénétique, donc on va éliminer les causes auto-immunes comme la pelade, on va mettre de côté les troubles thyroïdiens, on va supposer qu’il n’y a pas eu de gros stress qui peut provoquer la chute, de grosses carences, etc. Tout ça, on met de côté pour voir si on peut faire quelque chose un peu plus ciblé.
Après, en fonction de la personne, il faudra construire une stratégie plus large autour de cette vision un peu réductionniste, mais qui a l’avantage de simplifier la discussion.
En interne : limiter la conversion en DHT
On va démarrer par des plantes que l’on prend en interne. Ensuite, on parlera des applications externes sur le cuir chevelu.
Très souvent, dans mes discussions, je base mes discussions sur ma propre expérience, car ça fait maintenant 17 ou 18 ans que j’accompagne des personnes qui souffrent de problématique chronique, c’est une partie de mon activité. J’agis en complémentarité des soins médicaux bien évidemment, qui constituent toujours l’axe principal de travail dans notre système de santé et de soin. Cela dit, très souvent, je peux vous parler de mon expérience et de mes résultats.
Là, pour ce sujet particulier, je n’ai pas d’expérience pratique. Je n’ai donc pas pu observer l’efficacité des stratégies en question. Ma discussion sera donc spéculative, basé sur ma connaissance des plantes, des études scientifiques sur ces plantes-là, leurs propriétés ainsi que la nature même de l’alopécie androgénétique.
La stratégie principale consiste à freiner la conversion de la testostérone en DHT. Si on arrive à produire un peu moins de DHT qu’auparavant, on peut probablement ralentir la problématique. Bien sûr, elle a un rôle cette DHT dans notre fonctionnement. Pendant la puberté, elle est critique pour le développement des caractéristiques masculines.
Mais on pense que plus l’homme avance dans l’âge, plus elle peut provoquer des effets indésirables. Donc freiner un peu la conversion semble acceptable lorsqu’on a des troubles de la prostate ou l’alopécie androgénétique avec un poids émotionnel associé. Et puis avec les plantes, on n’a pas un effet très marqué comme avec un médicament type finasteride, dutasteride et compagnie. Et pas les effets indésirables qui viennent avec ce type de molécules parfois prescrites, et ça ce sont les études sur ces plantes qui nous le confirment.
Les plantes les plus étudiées, qui freinent la conversion de testostérone en DHT, les voici, ce sont les plantes qu’on utilise pour freiner le développement de l’adénome de la prostate chez l’homme, ça ne vous surprendra pas, vu que cette hypertrophie bénigne de la prostate est, elle aussi, entretenue en partie par la DHT.
- Le palmier nain (Serenoa repens), qu’on appelle aussi « sabal ». On utilise des extraits du fruit. souvent titrés en acides gras. Cette plante n’est pas de chez nous, elle pousse aux États-Unis et elle provient de la phytothérapie américaine, mais elle a été très étudiée comme inhibitrice de la fameuse enzyme 5-alpha-réductase. C’est une plante qui n’est toujours pas cultivée et la récolte de la plante est non durable. Il y a aussi un fort impact sur l’écosystème avec des animaux qui se nourrissent de ces baies. Donc ce n’est pas un achat écoresponsable.
- Le prunier d’Afrique (Prunus africana), on utilise l’écorce, mais attention, surexploitation, déforestation, contournement des règles mises en place par certains pays, et du coup, risque d’extinction imminente. On évite.
- L’ortie (Urtica dioica), très abondante dans nos campagnes. Et attention, ici on utilise la racine. Pas la feuille. La feuille a plein de propriétés intéressantes, mais là on veut la racine.
- La courge (Cucurbita pepo), on utilise les graines que l’on peut manger, on peut utiliser l’huile des graines de courge. Idem, étudiée comme inhibiteur de la 5-alpha-réductase.
- Les épilobes reconnues comme médicinales (Epilobium angustifolium, E. parviflorum), on utilise la feuille que l’on peut préparer sous formes de tisanes.
- Le thé vert (Camelia sinensis) qui offre des propriétés intéressantes comme inhibiteur de la 5-alpha-désaturase (Liao 1995), et qui semble stimuler la repousse du cheveu d’une manière directe dans des études faites sur animaux (Kim 2011)
Alopécie androgénétique, en externe : vasodilatation
En externe, je vais vous parler de plantes qui semblent fonctionner au travers d’une combinaison de propriétés – antioxydantes et protectrices de follicule pileux, restructurantes avec des minéraux… mais surtout, on pense qu’il y a un effet circulatoire.
Et pour une fois, j’aimerais parler d’un médicament qui est prescrit dans de nombreux pays : le Minoxidil. A l’origine, c’est un médicament pour l’hypertension, qui crée une vasodilatation des vaisseaux sanguins, et donc qui fait baisser la tension. Mais localement, au niveau du cuir chevelu et du follicule pileux, cette vasodilatation va ramener le sang, ramener la fonction.
Je ne suis ni médecin ni pharmacien, donc je suis mal placé pour vous parler des avantages et inconvénients de cette molécule. Ça, faut voir avec votre médecin. Mais je voulais juste mentionner que la molécule semble stimuler la croissance du cheveu, et augmenter la taille des follicules, et cet effet semble possible au travers de cette vasodilatation, de cet effet circulatoire.
Ce qui nous amène à 2 plantes qui ont été étudiées, en application locales, pour les problèmes de calvitie.
Le romarin
La plus connue, c’est probablement le romarin (Salvia rosmarinus), qui semble augmenter la « perfusion capillaire ». Ici, je cite une étude randomisée de 2015 dans laquelle on compare une crème à base de romarin avec une crème à base de Minoxidil à 2% (Panahi 2015). La perfusion capillaire, c’est l’apport de sang vers le follicule. Dans cette étude, pas de résultats à 3 mois d’utilisation, mais des résultats notables à partir de 6 mois d’utilisation, ce qui nous fait dire que toutes ces mesures doivent être testées sur le long terme.
On a aussi la même comparaison romarin contre Minoxidil faite sur des souris et qui confirme cet effet sur la repousse (Begum 2023).
Ici plusieurs formes possibles :
- Une infusion avec laquelle on se rince les cheveux, puis on se sèche sans rincer avec de l’eau.
- Même chose avec un hydrolat de romarin, encore plus simple à utiliser car il n’y a rien à préparer.
- On pourrait aussi faire une dilution d’une huile essentielle, idéalement un chémotype camphré, car le camphre est connu pour stimuler la circulation localement. Deux à trois gouttes dans une noisette de shampoing, ou dans un peu d’huile végétale pour se faire une friction avant le shampoing. Attention avec les chémotypes à camphre, on respecte bien les dilutions et les précautions d’emploi, voir vos ouvrages favoris sur les huiles essentielles.
NOTEZ BIEN : l’utilisation d’huile essentielle de romarin à camphre est délicate et peut entraîner une neurotoxicité si utilisée trop souvent. On parle ici d’une utilisation occasionnelle et non fréquente. En d’autres termes, pas de shampoing tous les jours ou tous les deux jours, on parle d’une fois par semaine, par exemple.
Bien sûr, les autres constituants du romarin sont importants aussi, car antioxydants et protecteurs du follicule pileux, donc ne vous focalisez pas uniquement sur le camphre. Comme toujours, c’est un ensemble de constituants à l’action ici.
L’ortie
Une autre connue, c’est l’ortie (Urtica dioica), qui semble, elle aussi, provoquer une vasodilatation en surface, autour du follicule pileux (Ivanivna 2018). Il est fort possible que sa teneur en minéraux, en silice en particulier, renforce la structure des tissus et du cheveu. Et on voit que l’ortie stimule et protège le follicule pileux contre l’inflammation (Gasmi 2023).
Et cette fois, on va utiliser la feuille. Eh oui, désolé de vous compliquer la vie, mais c’est la racine pour la prise interne, la feuille pour l’application externe. Là encore, plusieurs formes possibles :
- Une infusion avec laquelle on se rince les cheveux, puis on se sèche sans rincer avec de l’eau.
- Même chose avec un hydrolat, encore plus simple à appliquer. Mais l’infusion sera beaucoup plus riche en minéraux, donc pour l’ortie, on va plutôt faire l’infusion.
Il y a d’autres manières d’appliquer ces plantes localement d’ailleurs. Je pourrais vous en citer d’autres, et il faudra faire vos recherches, mais par exemple, on pourrait acheter de l’ortie finement réduite en poudre, diluer cette poudre dans un peu d’eau pour en faire une pâte, masser cette pâte dans le cuir chevelu et laisser agir (peut-être 10 – 15 minutes) avant de rincer.
Synthèse : se créer un programme
OK, on a passé en revue une petite boîte à outils, les plantes en interne, les plantes en application externe. Maintenant la partie la plus difficile, comment créer un programme avec toutes ces informations.
Ce qu’on voit dans les études, c’est que lorsqu’on a des résultats, on a appliqué ces méthodes sur le long terme, pendant des mois.
Ce qu’on voit aussi, c’est qu’il faut s’y prendre tôt… Il y a une sorte de point de non-retour pour le follicule qui, au bout d’un moment, va commencer à produire des cheveux qui sont plus courts, et plus fins. Et à partir de ce point-là, on ne peut pas revenir en arrière. Donc le but, c’est d’agir pour maintenir un ensemble de follicules qui peuvent encore produire un cheveu normal, même si certains ont déjà atteint le point de non-retour.
En général, ça fonctionne par zones, c’est-à-dire qu’une zone du crâne produit encore des cheveux normaux alors que d’autres ont déjà atteint ce point de non-retour. Le but est de maintenir le plus de surface fonctionnelle possible.
Il faut savoir que l’homme peut perdre jusqu’à 50% de sa densité de cheveux avant que la calvitie ne devienne visible à l’œil nu. Si on note juste à ce moment-là, c’est déjà un peu tard, mais c’est mieux que rien.
Donc imaginons que l’on commence le programme à ce moment-là, au moment où l’on commence à noter et que le médecin généraliste ou le dermatologue a diagnostiqué l’alopécie androgénétique. On continue pendant combien de temps ? Probablement pendant longtemps… des années… en faisant des pauses.
Avec ces plantes, l’idée serait de se faire un programme, par exemple intégrer les graines de courge dans l’alimentation, boire régulièrement des tisanes de feuilles d’épilobe, prendre un complément alimentaire à base de racines d’ortie, boire du thé vert régulièrement, faire des rotations parce qu’on ne va pas tout prendre en même temps.
En externe, quasiment tous les jours, un rinçage avec un hydrolat de romarin, c’est relativement simple et agréable à faire. Ou une infusion d’ortie qui demande un peu plus de préparations. Peut-être acheter une lotion pour les cheveux déjà toute prête. Là encore faire des rotations.
Et puis régulièrement, on fait des pauses. Et on voit s’il semble y avoir un ralentissement de la progression au bout de… disons 6 mois, pour voir si on continue, si on ajuste, etc.
Alopécie androgénétique : précautions
Y a-t-il des précautions à prendre avec un tel programme ? Vous devez vous douter qu’on n’aime pas trop prendre des plantes sans limite dans le temps. En revanche, ce que l’on voit dans notre pratique, c’est que pour certaines problématiques chroniques, on fait parfois ces programmes pendant des années. Et globalement, si la personne voit une amélioration de sa qualité de vie, ce qui est souvent le cas, elle décide de continuer le programme sous une forme ou une autre, en faisant des pauses régulièrement pour respirer un peu.
Cela dit, ici, il y a quelque chose qui m’embête pour les plantes en prise interne. Pas l’application externe, là on est OK. Mais en interne, vous noterez qu’on a parlé des plantes qui agissent aussi sur les facteurs de croissance de la prostate. Alors, vous allez me dire, vu l’épidémie d’adénome de la prostate ou de cancers aujourd’hui, c’est peut-être pas mal.
En fait, oui et non. Car ces plantes vont probablement faire baisser le taux de PSA s’il est un peu élevé. Et elles pourraient donc masquer une situation qui nécessite un suivi médical, et même faire que le médecin va passer à côté d’un diagnostic d’adénome ou de cancer. Alors clairement, on sait aujourd’hui que le PSA n’est pas le marqueur idéal. Mais c’est l’un des marqueurs qui peut apporter de l’information. Au minimum, si le médecin veut faire un dépistage avec mesure du PSA, il faut lui faire savoir que vous prenez ce type de plantes.
Voilà pour ce partage de connaissance sur les plantes pour l’alopécie androgénétique. Cette fois, c’était une approche un peu plus basée sur les études, un peu moins basée sur mon expérience en tant que praticien, mais j’espère que ça vous a apporté des réponses à vos questions.
Merci pour votre écoute, et à très bientôt !
Alopécie androgénétique : références
Ellis, J., Sinclair, R., & Harrap, S. (2002). Androgenetic alopecia: pathogenesis and potential for therapy. Expert Reviews in Molecular Medicine, 4, 1 – 11. https://doi.org/10.1017/S1462399402005112.
Chumlea WC, Rhodes T, Girman CJ, Johnson-Levonas A, Lilly FR, Wu R, Guo SS. Family history and risk of hair loss. Dermatology. 2004;209(1):33-9. doi: 10.1159/000078584. PMID: 15237265.
Mubki T, Rudnicka L, Olszewska M, Shapiro J. Evaluation and diagnosis of the hair loss patient: part I. History and clinical examination. Journal of the American Academy of Dermatology. Sep 2014a;71(3):415.e411-415.e415.
Milani, M., & Colombo, F. (2023). Efficacy and tolerability of an oral supplement containing amino acids, iron, selenium, and marine hydrolyzed collagen in subjects with hair loss (androgenetic alopecia, AGA or FAGA or telogen effluvium). A prospective, randomized, 3‐month, controlled, assessor‐blinded study. Skin Research and Technology, 29. https://doi.org/10.1111/srt.13381.
Kim YY, Up No S, Kim MH, Kim HS, Kang H, Kim HO, Park YM. Effects of topical application of EGCG on testosterone-induced hair loss in a mouse model. Experimental dermatology. Dec 2011;20(12):1015-1017.
Liao S, Hiipakka RA. Selective inhibition of steroid 5 alpha-reductase isozymes by tea epicatechin-3-gallate and epigallocatechin-3-gallate. Biochem Biophys Res Commun. 1995 Sep 25;214(3):833-8. doi: 10.1006/bbrc.1995.2362. PMID: 7575552.
Panahi Y, Taghizadeh M, Marzony ET, Sahebkar A. Rosemary oil vs minoxidil 2% for the treatment of androgenetic alopecia: a randomized comparative trial. Skinmed. 2015 Jan-Feb;13(1):15-21. PMID: 25842469.
Begum, A., S, S., N, A., & Ali, S. (2023). Evaluation of Herbal Hair Lotion loaded with Rosemary for Possible Hair Growth in C57BL/6 Mice. Advanced Biomedical Research, 12. https://doi.org/10.4103/abr.abr_306_21.
Ivanivna, Fedorovska Maryana et al. “Study of Vasodilating and Regenerative Effect of the Gel with Nettle Juice intended for Telogen Effluvium Treatment.” journal of applied pharmaceutical science 8 (2018): 93-97.
Gasmi, A., Mujawdiya, P., Beley, N., Shanaida, M., Lysiuk, R., Lenchyk, L., Noor, S., Muhammad, A., Strus, O., Piscopo, S., Komisarenko, A., Fedorovska, M., & Bjørklund, G. (2023). Natural Compounds Used for Treating Hair Loss.. Current pharmaceutical design. https://doi.org/10.2174/1381612829666230505100147.
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24 réponses
Bonjour, merci beaucoup encore une fois pour votre superbe travail très généreux.
Je me demandais : si je prépare une tisane romarin orties et que, une fois froide, je la verse dans une bouteille en spray et que j’y ajoute 5-6 gouttes d’huile essentielle de romarin, est-ce que l’HE permettra une meilleure conservation de la préparation ? Si non, combien de temps pensez vous qu’il est possible de la garder ? Le spray est très utile pour appliquer sur les cheveux quotidiennement je trouve !
Aussi pour la tisane, est-ce que plus l’infusion est longue, plus elle sera chargée en propriétés des plantes ? Quel temps d’infusion vous conseilleriez ? Et en dosage ?
Merci !!
bonjour Ignis
Oui ça peut prolonger la vie de l’infusion surtout si vous gardez votre bouteille au frais, après je ne saurais dire combien de temps l’infusion est fragile.
Non il n’y a pas de valeur ajoutée à laisser macérer trop longtemps , peut-être extraire plus de tanins , mais l’eau une fois saturée n’absorbe plus rien
Bonjour Sabine,en teinture mère de palmier nain c’est le fruit entier qu’il faut utiliser(coque+graine),merci.
Bonjour Gérard
Oui tout à fait on prend l’ensemble, si vous avez les baies sèches entière vous pouvez broyer le tout pour avoir une meilleure surface d’extraction, alcool entre 50° et 70°
oups !! mauvaise manip … voici le contenu de ma réf biblio
trouvée lors de mes recherches ethnobotaniques, sur le catalogue de la BU Lyon 2
Traitement des alopécies par les plantes médicinales : étude d’un groupe d’herboristes de la ville de Marrakech (Maroc).
Revue académique
/ Treatment of Alopecia by Medicinal Plants: Study of a Group of Herbalists in the City of Marrakech (Morocco). By: Baali, N.; Amal, S.; Hocar, O.. Phytothérapie , Apr2020, Vol. 18 Issue 2, p115-123, 9p. Publisher: John Libbey Eurotext Ltd.., Base de données: Complementary Index
Full Text Finder.Accéder au texte intégralIcône de lien externe
Coucou Sabine ! Quelle quantité proposerais- tu pour l’huile de courge par jour? 1cc, 1cs?
Même ttt pour une alopécie androgénétique feminine?
merci
coucou Katia 🙂
Je dirais 1 cuillère à soupe d’huile de courge par jour comme complément pour bénéficier de ses effets, notamment sur l’inhibition de la 5-alpha-réductase et la santé capillaire, ça permet d’obtenir une bonne concentration de phytostérols, d’acides gras et d’antioxydants. Après les extraits standardisés à 10-20% de phytostérols (bêta-sitostérol) peuvent fournir une dose plus concentrée de principes actifs, mais l’huile pure reste une option simple et pratique et moins chère je trouve.
Oui à ma connaissance c’est valable pour les deux sexes, le principal mécanisme de la perte de cheveux est l’action de la dihydrotestostérone (DHT), un dérivé de la testostérone, qui se lie aux récepteurs des follicules pileux et provoque leur miniaturisation, ce qui amène à une perte progressive des cheveux.Bien que les symptômes de l’alopécie soient un peu différents chez les hommes et chez les femmes; les hommes présentent souvent une récession plus marquée, tandis que les femmes connaissent une perte diffuse, souvent liée à des changements hormonaux spécifiques au sexe.
MERCIIIIII!
🙂
Bonjour,
Vous dites « on n’a pas les données dans les études qui nous disent le niveau seuil qui démarre le processus, ça dépend probablement de l’homme et de sa génétique » Je suis étonnée, à propos de génétique dans le cas de l’alopécie, que vous ne parliez pas du chromosome X, voir à ce sujet cet article du Monde paru en 2017 : La calvitie, un héritage plutôt maternel (« Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas le patrimoine génétique paternel qui influencerait la chute des cheveux, mais celui d’origine maternelle. »)
bonjour Nivoix
voici la réponse de Christophe
Les hommes dont les pères ont eu cette problématique sont 2,5 fois plus susceptibles de l’avoir, voir cette étude par exemple : https://karger.com/drm/article-abstract/209/1/33/112112/Family-History-and-Risk-of-Hair-Loss
Merci Sabine
Bonjour,
merci pour votre travail et partage ….. très intéressant comme toujours !
Je témoigne aussi du fait qu’il suffit d’arrêter de se laver les cheveux avec les shampooing chimiques et chers du commerce, et qu’en les remplaçant par des poudres de plantes de chez nous et/ou ayurvédiques, mélangées en pâte ou « lait » avec infusion d’autres plantes (romarin, sauge…) vous aurez moins besoin de les laver, qu’ils seront plus beaux, forts, épais, et brillants !! changement radical ! ça peut aider à tout âge.
Bonjour,
Peut-être que mon témoignage s’écarte d’un poil de la thématique : j’ai employé avec grand succès la teinture mère de sauge officinale en application quotidienne sur le cuir chevelu pendant quelques semaines pour une chute de cheveux post-partum : mes cheveux ont repoussé à vue d’oeil.
Ma mère l’a aussi utilisée localement sur une partie de son crâne où elle avait perdu tous ses cheveux suite à un gros choc 20 ans auparavant et une partie a repoussé.
J’espère que cette info pourra aider !
Bonjour, » Acheter une lotion pr cheveux déjà toute prête ? » Je suis sure que pr une question d’autonomie, il est possible de proposer la fabrication de cette lotion ? Je suis certaine que vous avez une petite recette ds votre boite à outils ? Merci bcp pour tous vos articles passionnants.
Bonjour Nancy
Le docteur Valnet dans son ouvrage « la phytothérapie » propose une lotion (alcoolature) à base de feuilles et de semences fraiches de capucine, de feuilles fraiches d’ortie, de feuilles fraiches de buis et de sommités fleuries de serpolet , alcool à 90°
ou une poignée de feuilles de graines en décoction et se masser le cuir chevelu
sachant qu’il n’y a pas de potions miracles , mais ça peut aider
Bonsoir, Article très intéressent. Mon fils âgé de 36 ans a été diagnostiqué par la dermatologue quand il avait 18 ans : alopécie androgénique. Toutes les crèmes et toutes les lotions prescrites n’ont rien changées. (à part l’allègement du porte monnaies). Voilà juste un petit retour d’expérience.
Merci une nouvelle fois pour cet article de valeur.
Le stress semble aussi un facteur de chute de cheveux ainsi que la chaleur sur le crâne.
Bonjour, merci Christophe, avec ou sans cheveux tu restes passionnant à écouter !
Je ne connaissais pas la relation Cheveux/prostate. La prostate, un vaste sujet !
Question : et les pellicules en connais-tu leurs origines, leurs raisons de nous enquiquiner ? Je pensais qu’elles étaient liées à l’âge, mais mon petit fils de 17 printemps est bien ennuyé avec…
On applique de l’huile de noix (parfois avec 2 gouttes d’HE de lavande) de coco car les shampoings n’ont plus d’effet.
Sympathie à toute ton équipe
pascal
Bonjour Pascal
Les pellicules à ma connaissance ne sont pas vraiment liées à l’âge , mais plutôt à différents facteurs comme par exemple
un déséquilibre du cuir chevelu :peau sèche , peau grasse; des changements hormonaux qui peuvent affecter la production de sébum, contribuant à l’apparition de pellicules; des carences nutritionnelles (ex: zinc, vitamines B, omega 3….) le stress qui peut impacter l’immunité et rendre le cuir chevelu plus « irritable » , sans oublier les produits cosmétiques que l’on se met sur la tête.
Bonjour Pascal, j’ai trouvé ceci à propos des pellicules (très fréquentes à l’adolescence à cause des changements hormonaux, particulièrement chez les garçons)
Deux types de pellicules:
Les pellicules sèches : concerne 90% des cas. Dans le jargon médical, on parle de pityriasis ; une affection engendrée par un champignon qui colonise le cuir chevelu et perturbe le système de renouvellement. Les pellicules sont sèches, grises ou jaunâtre et se détachent facilement.
Les pellicules grasses : elles sont plus épaisses et plus jaunâtres, le cuir chevelu peut-être irrité et donc rougeâtre. La cause dans ce cas est une dermatite séborrhéique, maladie de la peau qui provoque des taches squameuses et rouges sur le cuir chevelu.
Les causes de l’apparition de ces pellicules:
Fatigue
Anxiété/stress
Alcool
Alimentation peu équilibrée
Dérèglement hormonal
Cuir chevelu gras
!! Porter un chapeau/un casque/une casquette de façon prolongée : cela crée une espèce de microclimat (comme le masque qui engendre de l’acné actuellement) et ça va créer une environnement favorable à la prolifération du champignon
Evidemment dans cet articles (trouvé sur le site de la RTBF, radio-télé nationale belge francophone) la dermato conseille de voir un dermato, qui va prescrire des crasses allopathiques … Pour ma part, je testerai l’huile de nigelle plutôt que la coco (qui n’est pas assez « puissante »), idéalement en « masque » sur le crâne toute la nuit avant le shampooing – bio, doux et antipelliculaire à base d’huile essentielles, lui. Et tous les jours en interne (1 càc, crue. Elle goûte le cumin et peut être utilisée en cuisine, mais surtout pas cuite. Elle se conserve au frais et à l’abris de la lumière).
Et si ça ne le dérange pas, il peut aussi en mettre 1 ou 2 gouttes sur les « nids » de pellicules tous les jours.
L’huile de nigelle est une panacée dont toute la famille peut profiter d’ailleurs, et la peau du visage aussi, notamment comme après-rasage 🙂 Vous trouverez pas mal d’info facilement sur cette merveille. Peut-être même un article de Christophe d’ailleurs?
Bonjour et merci beaucoup Mélusine.
En effet je connais l’huile de nigelle, c’est un véritable trésors de santé. mais je n’avais pas l’application pour les cheveux.
Je transmets à mon petit fils
Là-bas au Maroc; il est dit que l’huile de nigelle guérit de tout sauf de la mort ! C’est dire la puissance de la nigelle SATIVA et non la nigelle DAMANESCA qui sont deux (espèces) fleurs différentes avec toutes deux des graines noires d’où parfois la confusion. J’ai semé de la nigelle SATIVA en Normandie; mais elle semble avoir beaucoup de mal à lever puis à se développer (peu à pas de graines) sans doute un soucis de climat ? Quant à la DAMANESCA elle prolifère et est plutôt envahissante. Sa fleur est très belle et son feuillage très fin, c’est une belle plante ornementale.
Au Maroc, il est dit que les surfaces de cultures de nigelle sont déficitaires et que la plante est menacée de disparition (cette info me vient directement par un Marocain, mais reste à vérifier sur l’ampleur du phénomène)
gratitudes
pascal
Bonjour Pascal, ah il est dans le bon pays alors 🙂
Oui, on dit même que c’est Mohamed qui a affirmé cela à propos de la Nigelle!
Et j’ai trouvé une autre info: Si les pellicules sont dues à une mycose il serait bon de voir du côté de l’huile de neem – qui sent le curry, elle 😉 On ne l’utilise pas pure en général mais on trouve pas mal de « recettes » sur la toile. Et côté huiles essentielles, la lavande vraie sera bénéfiquement associée au tea-tree.
Mais j’ai tendance à essayer une chose à la fois pour ma part; et à ajouter d’autres actifs (un à un) si le premier ne suffit pas.
Et peut-être voir les choses de façons plus holistique aussi; quel est l’état de la peau par exemple? Et la santé en général? (Digestion, fatigue etc) Parce que les pellicules peuvent être le signe d’un déséquilibre général pas seulement liées aux hormones en folie à cet âge 😉 Et la, un travail de fond supplémentaire – avec les plantes conseillées par Christophe et son équipe – pourrait être encore plus intéressant.
Bien cordialement
Merci beaucoup Mélusine pour ces compléments d’infos sur les pellicules.
Si j’ai des retours je t’en ferai part
Cordialement, pascal