A l’heure où j’écris cet article, nous sommes à la mi-octobre. Peut-être commencez-vous à entendre des personnes qui toussent tout autour de vous. Je sais que c’est le cas dans mon coin.
Les premiers froids arrivent et on commence à réfléchir aux différentes plantes qu’on devrait avoir chez soi pour passer l’hiver. Je vais donc vous présenter les bourgeons de pin pour protéger vos bronches et vous aider à traverser l’hiver si vous êtes un peu fragile de ce côté-là.
Je vous conseille de les adopter dans votre herboristerie familiale.
Pins, sapins, épicéas
Parlons donc de ce bel arbre résineux qui est le pin. Vous avez plus d’une centaine de pins différents sur la planète, ils sont localisés principalement dans les pays de l’hémisphère nord. Ces arbres ont été utilisés comme plante médicinale depuis la nuit des temps.
Chez moi dans la Vaucluse, j’ai plutôt des pins d’Alep (Pinus halepensis). C’est l’espèce la plus développée ici et vous verrez ces pins s’entremêler avec les chênes verts. Dès qu’on monte un peu plus haut en altitude, dans les Alpes de Haute-Provence par exemple, on commence à voir plutôt le pin sylvestre (Pinus sylvestris) qui va plutôt cohabiter avec le chêne pubescent (Quercus pubescens).
En herboristerie, en général on utilise le pin sylvestre, sachant que les autres espèces de pins peuvent s’utiliser d’une manière plus ou moins interchangeable. Vous verrez aussi que, selon les régions et les pays, on utilise les bourgeons de sapin, de mélèze, d’épicéa. Ils sont tous intéressants.
D’ailleurs, je ne sais pas si vous connaissez Alfred Vogel, très fameux naturopathe Suisse. C’est une personne qui a beaucoup fait pour le renouveau des plantes médicinales au siècle dernier.
Vogel expliquait que si vous êtes sensible aux problèmes de bronche, vous trouverez probablement dans votre jardin un conifère quelconque : pin, sapin, mélèze. Essayez de trouver des bourgeons en train de s’ouvrir ou encore fermés, cueillez-en quelques-uns et mâchez-les lentement pendant la journée. Votre problème disparaîtra en quelques jours.
Cet aspect interchangeable des différents conifères est confirmé par Cazin, notre fameux médecin de campagne des années 1800, qui explique que « les bourgeons de toutes les espèces de pins et sapins peuvent être employées avec plus ou moins d’avantage en médecine ».
Donc vous voyez, même s’il semble que le pin sylvestre se soit imposé en herboristerie, on peut aussi utiliser les bourgeons des autres conifères. Comme l’explique Fournier dans son fameux dictionnaire des plantes médicinales, les autres bourgeons sont rarement utilisés dans le commerce parce qu’ils sont plus petits (donc au final probablement une question de poids/rendement).
Cueillette – une mission délicate
La ramasse se fait en général pendant la période de dormance en fin d’hiver, disons autour de février/mars en fonction des régions.
Le bourgeon doit être encore très résineux à ce moment-là, collant, et il ne s’est pas encore épanoui. Attention, ceci est une opération qui va beaucoup affaiblir l’arbre donc on ne fait pas n’importe quoi. Certaines ramasses se font uniquement sur les arbres qui ont été abattus pour la production de bois avant que les pins ne partent à la scierie.
Sinon, on ne ramasse que sur les branches basses pour ne pas empêcher l’arbre de se développer vers le haut. Et j’ai cru lire qu’en France il est interdit de ramasser les bourgeons de conifères en forêt (si vous avez, cher lecteur, un bulletin officiel avec cette information, merci de me laisser un lien en commentaire tout en bas de l’article).
Personnellement je ne ramasse qu’en petite quantité et sur les arbres qui sont chez moi. Renseignez-vous toujours sur les réglementations de votre région avant d’aller ramasser les plantes dans la nature. C’est pour leur bien.
Congestion des bronches, toux grasse
La propriété la plus intéressante est liée aux problèmes de bronches.
Il faut bien noter que dans tous les vieux écrits, on retrouve, associé au bourgeon de pin, le concept de catarrhe pulmonaire. Le terme catarrhe est important à comprendre, il n’est plus vraiment employé aujourd’hui. On l’utilisait pour décrire une situation dans laquelle il y a une inflammation qui provoque une sécrétion excessive des muqueuses.
Donc si on parle de catarrhe pulmonaire, nous avons des bronches enflammées, malades, et qui produisent une quantité excessive de mucus. On parle donc ici d’une toux grasse.
Le bourgeon de pin va avoir 3 propriétés très intéressantes ici :
- C’est un antiseptique des voies respiratoires. Ses constituants passent en circulation sanguine, atteignent les bronches et vont être relâchés à cet endroit. Ceci va désinfecter la zone.
- Ils sont fluidifiants bronchiques, ils permettent la sécrétion d’un mucus plus fluide, qui sera évacué plus facilement.
- Ils sont expectorants, c’est-à-dire qu’ils facilitent une meilleure évacuation des sécrétions vers le haut et vers l’extérieur, ce qui est un aspect très important dans toute problématique pulmonaire. Il faut qu’il y ait une bonne évacuation des déchets immunitaires et il faut éviter à tout prix les situations dans lesquelles la personne n’arrive plus à expectorer d’une manière efficace.
Vous voyez donc qu’on ne parle pas ici de toux sèche, de toux nerveuse, de toux allergique (gorge qui picote). On parle bien d’une toux grasse avec les bronches prises et la production abondante de mucus qu’il faut évacuer pour faciliter la guérison.
(téléchargez votre livret gratuit afin d’avoir des informations sur la formation)
Inflammations articulaires
On peut appliquer des préparations à base de bourgeons de pin en externe, pour soulager les inflammations articulaires : arthrose, arthrite, rhumatisme, quel que soit le terme que vous employez.
Dans ce contexte, il faut impérativement s’assurer que la préparation contient les substances résineuses des bourgeons. Il faut donc arriver à extraire ces résines. Vous pouvez faire un macérat huileux classique, c’est-à-dire simplement recouvrir les bourgeons d’une huile végétale et laisser macérer pendant 4 à 6 semaines, mais c’est très moyen pour extraire les résines.
A la place, je vous conseille de faire un macérat huileux par intermédiaire alcoolique, chose que je vous explique en détail sur ce site ainsi que dans mes formations.
Ce macérat huileux peut ensuite être appliqué localement sur les articulations douloureuses pour soulager les inflammations. Vous pouvez éventuellement rajouter des huiles essentielles antiinflammatoires dans afin augmenter l’effet – pensez aux classiques de type gaulthérie couchée, eucalyptus citronné, laurier noble avec une dilution autour des 10% pour faire une bonne synergie avec le macérat huileux.
Infections urinaires
Autre application classique, pour les infections des voies urinaires, cystites et compagnie. Si vous suivez mes vidéos, nous avons déjà parlé de plusieurs plantes qui peuvent aider dans les cas d’infections urinaires. En voici une nouvelle qui vous pouvez rajouter à votre liste.
Celle-ci a la particularité d’être résineuse, elle va donc apporter un effet désinfectant un peu différent des autres. Il est toujours bon d’avoir des plantes qui ont les mêmes propriétés mais qui agissent de différentes manières, au travers de différents constituants. Ensuite, on peut les combiner afin d’augmenter l’efficacité d’une préparation.
Richesse en vitamine C
Une dernière information intéressante, les bourgeons sont réputés pour être riches en vitamine C, ce qui est toujours positif en période hivernale.
En revanche, 2 points à garder en tête :
- La vitamine C se dégrade une fois que l’on fait sécher le bourgeon.
- On prépare ces bourgeons très souvent en infusion, parfois on fait une petite décoction. L’eau chaude dégrade une partie de la vitamine C.
Au final, combien reste-t-il de vitamine C dans la tasse ? Je ne pourrais pas vous dire, je n’ai pas l’information, mais je pense pas grand-chose.
Une préparation bien meilleure pour récupérer la vitamine C est le sirop des bourgeons frais de pin ou de sapins. Nous en reparlerons peut-être dans un futur article.
Préparations
La préparation classique que vous trouverez dans vos anciens ouvrages, c’est l’infusion à des doses de 20 à 30 g de bourgeons secs pour 1 litre d’eau (dosage chez Cazin).
Donc si vous faites une infusion de 250 ml dans une tasse à thé, cela vous fait dans les 5 à 7 g. Vous versez l’eau bouillante et vous faites infuser 10 minutes. C’est très moyen pour extraire les résines car l’eau n’est pas un bon solvant pour les résines.
Dans certains livres on va vous faire bouillir les bourgeons pendant 10 minutes, donc une décoction. C’est déjà un peu mieux.
Mais je vais vous donner une astuce assez fabuleuse pour décupler la puissance de votre infusion. En fait, on va utiliser un tout petit peu d’alcool pour favoriser l’extraction, l’alcool étant le solvant idéal pour les résines :
- Placez 5 g de bourgeons secs au fond de votre tasse ;
- Versez par-dessus un tout petit peu de rhum à 55°, disons 1/2 bouchon, il faut en utiliser le moins possible, juste assez pour bien imbiber les bourgeons. Je choisis un rhum à 55° car c’est l’alcool le plus fort que je trouve dans le commerce en France tout simplement.
- Laissez macérer 2 heures ;
- Les bourgeons seront alors tendres. Triturez-les avec une cuillère afin de les écraser ;
- Versez l’eau bouillante (100°C) dessus et laissez infuser à couvert pendant 10 minutes.
Comparez les deux méthodes. Faites une infusion normale, puis faites cette version et comparez le goût résineux au final. Vous allez voir, il y a une énorme différence.
Vous pouvez aussi préparer vos bourgeons de pin sous forme de teinture. La macération alcoolique va être très intéressante vu que l’alcool a une forte affinité pour les résines.
Utilisez 500 ml de rhum à 55° pour 100 g de bourgeons secs, laissez macérer pendant 2 semaines, filtrez. Cela vous fera une excellente teinture à rajouter dans vos infusions pectorales.
Par exemple en cas de bronches prises, une bonne infusion de thym (Thymus vulgaris), ou d’eucalyptus (Eucalyptus globulus), rajoutez une 20’aines de gouttes de teinture de bourgeons de sapin, et vous m’en direz des nouvelles !
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76 réponses
bonjour a vous les amoureux de la nature!
Du coup on peu utiliser tous pins de provences dont le pin d’alep en comestible et medicinale?
(jeunes pousses,bourgeons et jeunes cones)
Merci pour vos merveilles partagées!joyeux printemps !
bonjour Tazia
en théorie oui
Bonjour,
Pour commencer, un grand merci pour votre travail et la richesse de vos partages, autant Christophe dans les articles que Sabine dans les commentaires. A une époque où on se sent dépossedés d’un grand nombre de savoirs de bases, et où la transmissions des connaissances et savoirs-faire traditionnelles s’est arrêtée il y a quasi 2 générations, c’est précieux !
Il y a, dans la fôret à coté de chez moi, un pin sylvestre qui est tombé lors d’une tempête. Je me dis que c’est une bonne occasion pour récolter les bourgeons sans risquer de fragiliser un arbre. Seulement je n’ai jamais fait ça et je trouvé peu d’information sur internet ou dans mes livres (si vous avez de bonnes références sur les cueillettes, je suis preneuse 🙂 ). Je ne sais pas si l’abre est tombé cet hiver ou le précédent, les bourgeons ne sont plus collants de résine, mais comme recouvert de sucre cristalisé. Est ce bien là la résine ? Si oui, sont ils toujours utilisables (dans le sens ont ils encore des propriétés) ? ils sont encore vert à l’interieur mais secs et les « écailles » du bourgeon sont retroussées.
Merci d’avance pour votre réponse, et j’espère que tout se passe pour le mieux pour vous et votre entourage en cette période
bonjour Chrystelle
si les bourgeons ne sont plus collants ce n’est pas un signe de grande vitalité mais goûtez les , si ils ont un bon goût en bouche c’est qu’il doit rester quelque chose malgré tout
Bonjour je suis très heureux à la découverte de ce site et ne connaissant pas le protocole précis j’utilise l’article de Christelle sur les bourgeons de pin pour évoquer ma question Je recueille actuellement un grand nombre de bourgeon manchon de pin sylvestre car je pratique la taille japonaise. Je souhaite faire des macérâts huileux avec ses bourgeons mais je ne sais pas quelle huile de tournesol à utiliser: linoléique ou oléique ? De la même façon je recueille également des bourgeons /manchon de pin parviflora( pin blanc du Japon), ceci peut-il être utilisé comme les pin sylvestre en tisane macérat ou extrait teinture mère ?
bonjour Gérard
je ne sais pas ce que sont les bourgeons manchons
vous pourriez tenter macérat huileux par intermédiaire alcoolique des jeunes pousses de , ou alors avec les jeunes pousses tendres les mixer dans l’huile et ensuite faire macérer au bain marie
je n’ai pas d’information concernant l’huile de tournesol pour un usage macération
Bonjour Christophe, j’ai un doute sur les contre-indications des bourgeons de pin, normalement vous les citez dans vos articles mais pas dans ce cas… du coup j’ai consulté le « Guide des contre-indications » de M.Dubray, et il fait référence à un autre ouvrage de phytothérapie de J. Grünwald et C. Janïcke: « l’huile d’aiguilles de pin est contre-indiquée en cas d’asthme bronchique et de coqueluche; de même les bains d’huile d’aiguilles ou d’extrait de pousses de pin ne conviennent pas en cas de blessures cutanées, de dermatoses aigües, d’infections ou de maladies accompagnées de fièvre, de faiblesse cardiaque et d’hypertension ». Par contre, il affirme plus loin que l’emploi des pousses de pin est sans effets secondaires. Sur un autre ouvrage, un Vademecum de phytotérapie en espagnol (B.Vanaclocha), il n’y a aucune contre-indication pour les bourgeons (par contre il met en garde contre l’usage de l’HE qui peut faire des réactions sur des personnes sensibles). Qu’est-ce que vous en pensez? Est-ce sûr d’utiliser une petite quantité de bourgeons pour traiter une infection respiratoire avec toux grasse pour une personne en traitement de l’hypertension et de problèmes cardiovasculaires modérés?
D’un autre côté, j’ai aussi un doute sur la pertinence d’inhalations de vapeur (avec ou sans HE) pour un cas de tous grasse.
Merci d’avance, et merci pour toutes les informations raisonnées et expérimentées que vous nous offrez depuis tant de temps!
bonjour Jacques
mille excuses pour le retard de ma réponse
côté gemmothérapie, bourgeons de pins , il n’y a pas à ma connaissance de contre indication
ensuite côté phytothérapie vous parlez de l’huile d’aiguille de sapin mais consommation interne ? huile : macérat huileux ou huile essentielle?
je n’ai pas d’informations de contre indication concernant l’usage des aiguilles de pin
par contre concernant les he , il y a en , mais selon la variété car là ce sont les profils chromatographiques qui varient; ces he renferment des monoterpènes différents selon les essences de pins avec chacune leurs contre indications
Merci Sabine, ne vous en faites pas, finalement j’ai rajouté aux infusions de thym quelques bourgeons de pin ainsi que quelques cônes de ciprès macérés dans de l’alcohol, et apparemment il n’y a pas eu de soucis et la toux s’est terminée il y a quelques jours 🙂
Je ne suis pas médecin, et dans le cas de mon parrain à 75 ans et quelques problèmes cardiovasculaires modérés, je suis très prudent avec les plantes à lui donner. La référence du livre de Dubray m’a un peu confondu (je vois que ce n’est pas seulement moi!) mais je pense que les contre-indications mentionnées faisaient référence à l’huile d’aiguilles de pin (HE? macérat huileux? je ne sais pas), et pas aux bourgeons. Merci pour vos conseils, et pour toute la sérénité et bon-sens dont vous faites preuve!
Bonjour ,
Donc tous les conifères sont comestibles ?
Et la gomme de sapin ou pin, elle se récolte sur quels conifères ? Car ils y en a sans vésicules de résine…
Dernière question : la résine de tous les conifères est-elle comestible ?
Bonjour Dany
bonjour Dany je ne saurai vous dire car je ne connais pas toute la liste des conifères
mais disons que les familles des Pinacées et abiétacéess sont comestibles (les jeunes pousses ) mais par exemple je ne sais pas si l’épicéa se grignote
la résine des conifères est généralement médicinale
Bonsoir,
J’habite dans le jura Vaudois (Suisse) et ici nous consommons depuis notre plus tendre enfance les bourgeons (et parfois les aiguilles plus âgées) des abiétacées de toutes sortes… De celles d’épicéas à celles de sapin blanc, tout est bon 😉
Isaline
Bonjour, savez vous s’il est possible de consommer en infusion les aiguilles de pin sylvestre ? J’ai lu de nombreux articles à ce sujet qui se contredisent. D’après certains cela soulagerait les rhumatismes. Est-ce bien une infusion, ou faut-il plutôt une décoction ? Merci d’avance, Bonne journée à vous.
Bonjour Chloé
oui vous pouvez, mais plutôt décoction qu’infusion (les aiguilles de pin étant un peu dures)
bonjour, merci pour ces informations sur le pin sylvestre. Et l’utilisation de l’écorce de cet arbre ?…..
J’ai lu qu’une étude récente préconisait l’administration d’extrait d’écorce de pin sylvestre (ou maritime) pour les problèmes de prostate. A défaut d’extrait j’ai pensé à carrément des infusions d’écorce de pin (maritime ou sylvestre), lequel ne serait pas toxique pour l’organisme.
Dans mon jardin, je pourrais recueillir un peu d’écorce sur un pin maritime…. celle qui est près de tomber et sans excès bien sûr.
Qu’en pensez-vous ? combien de grammes / litre en décoction pour le dosage ?
Je pourrais aussi y ajouter des brindilles, voire les bourgeons.
Merci de votre réponse
bonjour Patrick
je n’ai pas vraiment d’informations concernant l ‘écorce de pin sylvestre , les études se sont surtout concentrées sur le pin maritime, ce sera peut-être l’objet d’une future vidéo
merci Sabine pour votre réponse
Sabine et Christophe bonjour,
Je m’apprête à faire un hydrolat de pousses de pin/sapin et ce qui me chagrine c’est de ne pas pouvoir récupérer les résines. Aussi, je me demandais si toutefois en laissant les pousses 24h dans l’alcool 96°, ensuite les passer dans l’alambic(dans la colonne) et mettre la macération dans l’eau, pensez-vous que la résine sera transportée dans l’hydrolat ou bien je prends le risque qu’elle se colle aux parois de l’alambic? Selon-vous quelle serait la meilleure méthode. Par avance merci
Bonjour Véronique
les études sur la composition des hydrolats est très récente (même si leur utilisation est très ancienne), et peu d’informations sur leur composition, mais il semblerait que l’alpha pinène (monoterpène) soit une molécule aromatique que l’on peut retrouver dans un hydrolat, donc je pense qu’il doit y en avoir une partie qui passe dans l’hydrolat (la partie aromatique en tout cas), et j’ai vu que certains distillaient de la résine de pin , mais je n’ai pas eu l’occasion de vérifier ,ni de goûter ni de voir comment ça fonctionnait
Bonjour,
Avant tout, mille merci pour votre générosité dans le partage de vos connaissances, je ne me lasse pas de vous lire.
Dans ma région on trouve essentiellement des bourgeons de sapin ou épicéa à profusion. C’est maintenant le bon moment pour la cueillette.
1) J’aimerais savoir si je peux appliquer votre recette de sirop de bourgeons de pin aux bourgeons frais de sapin.
2) Pour un sirop à froid (couche de bourgeons couche de sucre), si j’imbibe les bourgeons d’alcool en petite quantité en laissant macérer avant de faire les couches, est-ce que j’obtiens de meilleurs résultats d’extraction? Si oui, avec quel degré d’alcool et combien d’heures/jours de macération avant de faire les couches?
3) Et par hasard… avez-vous une recette/proposition pour une liqueur qui garderait un maximum de propriétés ?
Merci beaucoup d’avance pour votre réponse.
bonjour Sara
1) oui vous pouvez c’est même meilleur je trouve
2) c’est une excellente idée, mais jamais essayé et Christophe non plus mais c’est à tester
3) voici une recette du site « bonnes à croquer » qu’une des étudiantes de Christophe nous a partagé
– 250 g de sucre
– 100 g de bourgeons
– 1/2 litre d’alcool à 45°
– Dans un bocal, verser les bourgeons et l’eau de vie.
– (Laisser macérer 12 heures au soleil.) sur le fait d’exposer au soleil je dirais plutôt à côté d’une source de chaleur mais protégé des uv
Mouiller le sucre avec un peu d’eau et chauffer en tournant sans cesse ( il faut que le sucre perle : une goutte de ce sucre dans l’eau froide forme une perle.)
Verser le jus et reprendre l’ébullition : un bouillon suffit.
Laisser reposer, puis filtrer et mettre en bouteilles.
Cette liqueur ajoutée à une glace vanille ou chocolat apporte une fraîcheur légèrement citronnée.
(conservation durant plusieurs années.)
Bonjour,
Merci pour votre réponse.
Pour le sirop à froid j’ai de l’alcool à 96°et du rhum à 40°et là j’hésite… si je mets du rhum, d’un point de vue gustatif je mets du sucre brun, puisque logiquement le rhum est un alcool de canne à sucre, et si alcool neutre à 96° du sucre blanc. Comme pour mes cosmétiques j’ai tendance à plutôt improviser qu’à suivre la recette ce qui n’est pas toujours bon, mais parfois c’est bien aussi !
Mais si vous préconisez un alcool à 96°pour plante fraiche, je vais donc utiliser celui-là puisque le but est d’avoir un excellent résultat. Je pense imbiber les pousses d’alcool pendant 24h en secouant régulièrement le pot et ensuite faire les couches de sucre.
Merci aussi pour la recette de liqueur que je vais tester. Je vais diluer mon alcool à 96°au goût neutre, les bourgeons ont une saveur délicate que j’aimerais garder.
Je vais faire un tour dans ce site qui me semble bien intéressant.
Très belle journée à vous.
Bonjour,
Merci pour cet article encore une fois trés instructif. Je me posais la question concernant le macérât huileux à intermédiaire alcoolique. Tu expliques qu’il faut utiliser la plante sèche car on ne peut pas broyer une plante fraîche. Est ce également nécessaire d’utiliser de bourgeons secs pour le pin? Car la résine va dans tout les cas rendre le broyage un peu compliqué…
Bonjour Mathilde
pardon pour le retard
c’est un peu comme avec le souci, c’est résineux certes mais pas au point de faire comme avec la propolis par exemple , donc théoriquement votre blender devrait pouvoir assumer sa mission 🙂
Bonjour,un immense merci pour tout ces beaux et riches trésors partagés! auriez vous une recette de sirop de bourgeons de pins FRAIS avec alcool à 90 pour extraire les resines! Merci infiniment!
Bonjour Tasia,
Non je n’ai jamais testé avec de l’alcool, il faudra que je le fasse un de ces jours.
Je fais mon sirop de bourgeons ou d’aiguille de pins soit avec du sucre (une rangée pin, une rancée sucre), mais parfois le sirop recristallise.
Soit je fais un sirop eau et sucre, et je fais chauffer mes bourgeons dans ce sirop. Pour les aiguilles, je fais plusieurs bains dans ce sirop de sucre (je rajoutes des aiguilles fraiches une fois que les aiguilles du bain précédent ont bien mariné).
Je n’aime pas faire chauffer le miel car cela le dénature, donc je fais avec du sucre.
Merci infiniment pour ces trésors et ce temps partagé!quel dose ,proportion me conseillez vous pour des bourgeons et aiguilles Fraîches?(g/litre)?je me prépare notamment à réaliser un sirop de plantain pour toux et reflux ,quelle proportion de plantes Fraîches me conseillez vous,je vois des recettes allant jusqu’à 500g de plante/litre d ‘eau !!avec mon infini gratitude
je vous transmets la recette de Mélanie (son ancien site vert citron https://vert-citron.fr/index.php/2015/02/fabriquer-son-sirop-de-bourgeons-de-pin-pour-lhiver/
et son nouveau gratteron et chausson (les cueilleurs grimpeurs) http://www.gratteronetchaussons.fr/category/blogzine/medicinales/
Ingrédients pour ~400ml de sirop
-30g de bourgeons de pin
-30ml d’alcool (ici rhum à 55°C)
1)Peser 30g de bourgeons de pin, les placer dans un récipient en verre refermable
2) Réaliser une macération alcoolique: Verser sur les bourgeons de pin 30ml d’alcool et bien secouer le tout. Les bourgeons doivent bien s’imprégner et s’imbiber. Laisser macérer entre 12 et 24h, en secouant régulièrement. Grâce à cette macération, les principes actifs de la résine peuvent être extraits.
3)Réaliser une macération aqueuse: Faire bouillir l’eau et la verser sur le mélange bourgeons + alcool.
4)Obtention de la colature: Après 6h de contact, filtrer la préparation. Nous obtenons environ 20cl de colature.
5)Réalisation du sirop: Porter à ébullition la colature obtenue pendant 2 minutes. Diminuer le feu et verser le sucre puis faire cuire jusqu’à l’obtention d’un liquide sirupeux. Veiller à toujours bien mélanger pendant cette étape
-280ml d’eau
-330g de sucre non raffiné
6)Mettre aussitôt en bouteille – préalablement désinfectée – pour profiter d’une stérilisation à chaud. Refermer le flacon dans la foulée.
7) A conserver au frais après ouverture et à consommer rapidement.
Bonjour,
Les bourgeons secs sont-ils pulvérisables pour effectuer la teinture par percolation ou la résine empêche t-elle de réaliser cette méthode?
Si oui y a t-il un avantage avec la percolation en terme de résultat final?
D’avance merci.
Damien
Bonjour Damien
non car la résine risque de se compacter dans le filtre et donc pas une bonne option que la percolation pour les plantes résineuses
Il y a quelques temps pour me soulager de douleurs à la nuque j’avais mis de l’huile essentielle de pin sylvestre, matin et soir j’avais des vertiges qui se sont arrêtés dès que je n’ai plus utilisé l’ application d’huile essentielle. Est-ce une allergie ? Je ne suis pas sujette aux vertiges.
Merci de me répondre et de partager vos connaissances.
L’huile essentielle peut être irritante sur la peau, certaines personnes font une réaction (irritation). Pour les vertiges par contre, je ne pourrais pas vous dire, peut être provoqué par l’irritation au niveau de la nuque, je ne sais pas.
Je voulais vous remercier en cliquant sur Répondre à partir de votre réponse mais le lien ne fonctionne pas ! Je refais donc un commentaire et vous remercie de votre message . Mon mari est allé consulté un médecin pour se rassurer, absolument pas de bronchite, uniquement des écoulements en fond de gorge qui déclenchent en journée seulement un peu de toux, il lui a prescrit antibiotiques et cortisone (par sécurité)….mais franchement je ne souhaite pas qu’il les prenne vu qu’il n’y a aucune infection sur les bronches, il n’y a aucune raison d’avoir recours à cette manière forte et invasive…. Par contre c’est délicat pour dire si c’est toux sèche ou grasse vu les écoulement qui irritent….. Il va continuer les HE à large spectre d’action et infusions concentrées et l’année prochaine cure thermale ORL !
Bonjour Christophe, Comme toujours, encore un article très intéressant, même si la saison des bourgeons est terminée, je garde sous le coude pour l’année prochaine et j’achèterai des bourgeons séchés pour cet hiver. Merci !
Mon mari a eu une bonne rhino gorge qui gratte, puis nez qui coule et toux grasse. j’ai dégainé les HE en gélules, 3 semaines plus tard, même si elles est moins intense la toux persiste encore, surtout quand changement de température, et toujours quelques écoulements dans l’arrière gorge.. Les Bourgeons de pins en infusion seront ils efficaces dans ce cas ? Merci de votre réponse.
Bonjour Maylis,
Ce que l’on regarde ici, c’est surtout la nature de la toux. Si la toux est sèche, on ne va pas utiliser un expectorant comme les résineux, on va plutôt utiliser des plantes adoucissantes des muqueuses : racine de réglisse (si pas d’hypertension), fleurs de mauve, racine de guimauve, fleurs de bouillon blanc, etc.
On dégaine les résineux et autres expectorants lorsque la toux est grasse pour aider à l’expectoration. Donc oui, une toux grasse qui persiste, il est impératif de liquéfier les mucus et faciliter l’éjection.
Bonjour Christophe, je dispose de bourgeons de pin sylvestre ramassés au printemps, je me souviens encore de toute cette résine qui collait autour de mes doigts et j’ai eu du mal à la dissoudre avec du savon. Bref ces bourgeons ont au moins 6 années de cueillette ! Puis-je encore les utiliser ?
Je fais aussi du sirop de bourgeons frais de sapin Douglas , c’est très bon mais très (trop) riche en sucre car c’est le sucre qui permet l’extraction par macération pendant 2 semaines à la chaleur ambiante… Y aurait-il une autre manière de faire ce sirop au goût Douglas sirop naturel apprécié par les enfants et très calmant pour une toux ?
Merci et gratitude pour ce billet sur les bourgeons de pin toujours aussi bien réalisé.
Cordialement, pascal
Bonjour Pascal,
Oui si les bourgeons sont toujours bien résineux, on peut les utiliser. La résine est en fait stable avec le temps. Outre le fait qu’il faudra les dépoussiérer un peu 🙂
Pour le sirop, oui on trouve d’autres recettes, il faudra que j’en parle un jour. On peut faire bouillir les bourgeons ou les aiguilles dans un mélange d’eau et de sucre. Le processus de faire bouillir va permettre de faire un travail qui nécessite moins de sucre. Je n’ai pas de recette sous la main mais je pense qu’on peut en trouver par internet.
Effectivement, la recette traditionnelle est de laisser faire le sucre qui par osmose va attirer les liquides qui se trouvent dans les aiguilles. Et le sirop résultant est définitivement bien sucré.
Bonjour et merci pour votre réponse, je vais essayer l’extraction en broyant les bourgeons pour bien incorporer le broyat dans l’alcool.
Merci pour ces informations précieuses, partagées généreusement et continuellement, avec et dans un style enchanteur de passionné, très agréable à lire ! Soit des caractéristiques pas si courantes !
Je me pose la question de la valeur des graines de résineux en général, dont celle de pignons de pin en particulier, qui pourraient ou pas, avoir des propriétés analogues, semblables ou fort différentes selon leur mode de consommation ??
Les bourgeons, comme les graines sont des « concentrés » de plantes. Je me pose donc la question sans vouloir vous importuner.
Bonjour Michel,
Tout d’abord merci pour le sympathique mot.
Pour les graines des résineux, bon je vais parler des « pignons de pin » ici vu que l’on parle de cet arbre, je peux vous dire que basé sur l’évaluation du goût, il n’y a pas assez de résines pour un effet sur le système respiratoire (y en a t’il d’ailleurs, je ne sais pas). Je dirais donc ici que nous avons une propriété simplement nutritive, certes importante avec de bons acides gras, mais non appropriée pour une utilisation thérapeutique respiratoire.
Bonjour, Je voulais savoir si on pouvait faire les mêmes recettes avec la résine de pin ou sapin? Ou bien y a t-il d’autres types de préparations préférables si oui lesquelles? Merci beaucoup pour votre site qui me fait ouvrir les yeux sur toutes ces plantes à porté de mains., ainsi que votre ouvrage super bien expliqué.
Bonjour Caroline
je n’ai jamais testé mais comme pour toute résine j’essaierai de la dissoudre dans un peu d’alcool , j’ai vu passer des recettes où l’on dit de faire fondre/chauffer la résine pour l’incorporer dans de l’huile pour diverses préparations comestibles
je n’ai pas de sources d’informations fiables pour l’instant qui parle de l’utilisation en interne
Merci pour vos recherches !
Merci pour cette vidéo, parfaite comme toutes les autres d’ailleurs ! La newsletter l’accompagnant est tellement juste ! Je ne connaissais pas le truc de l’alcool au fond de la tasse, je testerai c’est sûr ! Si on a de l’alcool plus fort, c’est mieux?
Que du bonheur Christophe que votre article sur les bourgeons de pins…
Oui mais avec modération car pour la cueillette : On doit prendre garde à ne prélever les bourgeons que sur les branches basses, afin de préserver les arbres. On doit se renseigner à l’ONF …
LES CUEILLETTES FORESTIÈRES… AVEC MODÉRATION
A chaque saison, la forêt apporte ses couleurs et ses plaisirs : fruits, champignons,
jolies fleurs, mousses, châtaignes…qui incitent le promeneur à pratiquer la cueillette.
Celle-ci fait partie des plaisirs simples en forêt, souvent partagés en famille.
Malheureusement, la grande fréquentation des forêts entraîne aujourd’hui des
ramassages excessifs qui ont un impact sur la préservation des espèces.
Ce qu’il faut savoir… Forêt privée ou publique…
Que les forêts soient privées ou publiques, leurs fruits et produits appartiennent
aux propriétaires. A ce titre, les cueillettes sont interdites sans leur accord.
Cependant, dans les forêts domaniales, le ramassage à « caractère familial » est
toléré.
Attention forêts fragiles… Vive les Vosges !
Pour en savoir plus ONF Cueillettes https://bit.ly/2yEHPYR
Le code forestier (pour les puristes : 375 pgs)
https://bit.ly/2PXrGo9
Bien dit Merlin, merci pour l’info, tout à fait d’accord avec vous.
Bonsoir Christophe, merci encore pour ces deux vidéos bourgeon de pin que de belles photos.
Merci j’ai aussi apprécié le bleuet et j’en ai besoin, je vais m’en servir.
A bientôt
Bonjour, pourriez vous me dire quelle proportion prendre pour une teinture de bourgeons frais et il me semble que dans ce cas je dois utiliser de l alcool a 95 quand pensez vous? Je n’ai rien trouver dans le materia medica de Moore ( au passsage un grand merci pour la traduction!!) .
Bonjour Elisa
pour la teinture alcool à 95°
ensuite vous avez les préparations macérats glycérinés de bourgeons qui sont intéressants