A l’heure où j’écris cet article, nous sommes à la mi-octobre. Peut-être commencez-vous à entendre des personnes qui toussent tout autour de vous. Je sais que c’est le cas dans mon coin.
Les premiers froids arrivent et on commence à réfléchir aux différentes plantes qu’on devrait avoir chez soi pour passer l’hiver. Je vais donc vous présenter les bourgeons de pin pour protéger vos bronches et vous aider à traverser l’hiver si vous êtes un peu fragile de ce côté-là.
Je vous conseille de les adopter dans votre herboristerie familiale.
Pins, sapins, épicéas
Parlons donc de ce bel arbre résineux qui est le pin. Vous avez plus d’une centaine de pins différents sur la planète, ils sont localisés principalement dans les pays de l’hémisphère nord. Ces arbres ont été utilisés comme plante médicinale depuis la nuit des temps.
Chez moi dans la Vaucluse, j’ai plutôt des pins d’Alep (Pinus halepensis). C’est l’espèce la plus développée ici et vous verrez ces pins s’entremêler avec les chênes verts. Dès qu’on monte un peu plus haut en altitude, dans les Alpes de Haute-Provence par exemple, on commence à voir plutôt le pin sylvestre (Pinus sylvestris) qui va plutôt cohabiter avec le chêne pubescent (Quercus pubescens).
En herboristerie, en général on utilise le pin sylvestre, sachant que les autres espèces de pins peuvent s’utiliser d’une manière plus ou moins interchangeable. Vous verrez aussi que, selon les régions et les pays, on utilise les bourgeons de sapin, de mélèze, d’épicéa. Ils sont tous intéressants.
D’ailleurs, je ne sais pas si vous connaissez Alfred Vogel, très fameux naturopathe Suisse. C’est une personne qui a beaucoup fait pour le renouveau des plantes médicinales au siècle dernier.
Vogel expliquait que si vous êtes sensible aux problèmes de bronche, vous trouverez probablement dans votre jardin un conifère quelconque : pin, sapin, mélèze. Essayez de trouver des bourgeons en train de s’ouvrir ou encore fermés, cueillez-en quelques-uns et mâchez-les lentement pendant la journée. Votre problème disparaîtra en quelques jours.
Cet aspect interchangeable des différents conifères est confirmé par Cazin, notre fameux médecin de campagne des années 1800, qui explique que « les bourgeons de toutes les espèces de pins et sapins peuvent être employées avec plus ou moins d’avantage en médecine ».
Donc vous voyez, même s’il semble que le pin sylvestre se soit imposé en herboristerie, on peut aussi utiliser les bourgeons des autres conifères. Comme l’explique Fournier dans son fameux dictionnaire des plantes médicinales, les autres bourgeons sont rarement utilisés dans le commerce parce qu’ils sont plus petits (donc au final probablement une question de poids/rendement).
Cueillette – une mission délicate
La ramasse se fait en général pendant la période de dormance en fin d’hiver, disons autour de février/mars en fonction des régions.
Le bourgeon doit être encore très résineux à ce moment-là, collant, et il ne s’est pas encore épanoui. Attention, ceci est une opération qui va beaucoup affaiblir l’arbre donc on ne fait pas n’importe quoi. Certaines ramasses se font uniquement sur les arbres qui ont été abattus pour la production de bois avant que les pins ne partent à la scierie.
Sinon, on ne ramasse que sur les branches basses pour ne pas empêcher l’arbre de se développer vers le haut. Et j’ai cru lire qu’en France il est interdit de ramasser les bourgeons de conifères en forêt (si vous avez, cher lecteur, un bulletin officiel avec cette information, merci de me laisser un lien en commentaire tout en bas de l’article).
Personnellement je ne ramasse qu’en petite quantité et sur les arbres qui sont chez moi. Renseignez-vous toujours sur les réglementations de votre région avant d’aller ramasser les plantes dans la nature. C’est pour leur bien.
Congestion des bronches, toux grasse
La propriété la plus intéressante est liée aux problèmes de bronches.
Il faut bien noter que dans tous les vieux écrits, on retrouve, associé au bourgeon de pin, le concept de catarrhe pulmonaire. Le terme catarrhe est important à comprendre, il n’est plus vraiment employé aujourd’hui. On l’utilisait pour décrire une situation dans laquelle il y a une inflammation qui provoque une sécrétion excessive des muqueuses.
Donc si on parle de catarrhe pulmonaire, nous avons des bronches enflammées, malades, et qui produisent une quantité excessive de mucus. On parle donc ici d’une toux grasse.
Le bourgeon de pin va avoir 3 propriétés très intéressantes ici :
- C’est un antiseptique des voies respiratoires. Ses constituants passent en circulation sanguine, atteignent les bronches et vont être relâchés à cet endroit. Ceci va désinfecter la zone.
- Ils sont fluidifiants bronchiques, ils permettent la sécrétion d’un mucus plus fluide, qui sera évacué plus facilement.
- Ils sont expectorants, c’est-à-dire qu’ils facilitent une meilleure évacuation des sécrétions vers le haut et vers l’extérieur, ce qui est un aspect très important dans toute problématique pulmonaire. Il faut qu’il y ait une bonne évacuation des déchets immunitaires et il faut éviter à tout prix les situations dans lesquelles la personne n’arrive plus à expectorer d’une manière efficace.
Vous voyez donc qu’on ne parle pas ici de toux sèche, de toux nerveuse, de toux allergique (gorge qui picote). On parle bien d’une toux grasse avec les bronches prises et la production abondante de mucus qu’il faut évacuer pour faciliter la guérison.
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Inflammations articulaires
On peut appliquer des préparations à base de bourgeons de pin en externe, pour soulager les inflammations articulaires : arthrose, arthrite, rhumatisme, quel que soit le terme que vous employez.
Dans ce contexte, il faut impérativement s’assurer que la préparation contient les substances résineuses des bourgeons. Il faut donc arriver à extraire ces résines. Vous pouvez faire un macérat huileux classique, c’est-à-dire simplement recouvrir les bourgeons d’une huile végétale et laisser macérer pendant 4 à 6 semaines, mais c’est très moyen pour extraire les résines.
A la place, je vous conseille de faire un macérat huileux par intermédiaire alcoolique, chose que je vous explique en détail sur ce site ainsi que dans mes formations.
Ce macérat huileux peut ensuite être appliqué localement sur les articulations douloureuses pour soulager les inflammations. Vous pouvez éventuellement rajouter des huiles essentielles antiinflammatoires dans afin augmenter l’effet – pensez aux classiques de type gaulthérie couchée, eucalyptus citronné, laurier noble avec une dilution autour des 10% pour faire une bonne synergie avec le macérat huileux.
Infections urinaires
Autre application classique, pour les infections des voies urinaires, cystites et compagnie. Si vous suivez mes vidéos, nous avons déjà parlé de plusieurs plantes qui peuvent aider dans les cas d’infections urinaires. En voici une nouvelle qui vous pouvez rajouter à votre liste.
Celle-ci a la particularité d’être résineuse, elle va donc apporter un effet désinfectant un peu différent des autres. Il est toujours bon d’avoir des plantes qui ont les mêmes propriétés mais qui agissent de différentes manières, au travers de différents constituants. Ensuite, on peut les combiner afin d’augmenter l’efficacité d’une préparation.
Richesse en vitamine C
Une dernière information intéressante, les bourgeons sont réputés pour être riches en vitamine C, ce qui est toujours positif en période hivernale.
En revanche, 2 points à garder en tête :
- La vitamine C se dégrade une fois que l’on fait sécher le bourgeon.
- On prépare ces bourgeons très souvent en infusion, parfois on fait une petite décoction. L’eau chaude dégrade une partie de la vitamine C.
Au final, combien reste-t-il de vitamine C dans la tasse ? Je ne pourrais pas vous dire, je n’ai pas l’information, mais je pense pas grand-chose.
Une préparation bien meilleure pour récupérer la vitamine C est le sirop des bourgeons frais de pin ou de sapins. Nous en reparlerons peut-être dans un futur article.
Préparations
La préparation classique que vous trouverez dans vos anciens ouvrages, c’est l’infusion à des doses de 20 à 30 g de bourgeons secs pour 1 litre d’eau (dosage chez Cazin).
Donc si vous faites une infusion de 250 ml dans une tasse à thé, cela vous fait dans les 5 à 7 g. Vous versez l’eau bouillante et vous faites infuser 10 minutes. C’est très moyen pour extraire les résines car l’eau n’est pas un bon solvant pour les résines.
Dans certains livres on va vous faire bouillir les bourgeons pendant 10 minutes, donc une décoction. C’est déjà un peu mieux.
Mais je vais vous donner une astuce assez fabuleuse pour décupler la puissance de votre infusion. En fait, on va utiliser un tout petit peu d’alcool pour favoriser l’extraction, l’alcool étant le solvant idéal pour les résines :
- Placez 5 g de bourgeons secs au fond de votre tasse ;
- Versez par-dessus un tout petit peu de rhum à 55°, disons 1/2 bouchon, il faut en utiliser le moins possible, juste assez pour bien imbiber les bourgeons. Je choisis un rhum à 55° car c’est l’alcool le plus fort que je trouve dans le commerce en France tout simplement.
- Laissez macérer 2 heures ;
- Les bourgeons seront alors tendres. Triturez-les avec une cuillère afin de les écraser ;
- Versez l’eau bouillante (100°C) dessus et laissez infuser à couvert pendant 10 minutes.
Comparez les deux méthodes. Faites une infusion normale, puis faites cette version et comparez le goût résineux au final. Vous allez voir, il y a une énorme différence.
Vous pouvez aussi préparer vos bourgeons de pin sous forme de teinture. La macération alcoolique va être très intéressante vu que l’alcool a une forte affinité pour les résines.
Utilisez 500 ml de rhum à 55° pour 100 g de bourgeons secs, laissez macérer pendant 2 semaines, filtrez. Cela vous fera une excellente teinture à rajouter dans vos infusions pectorales.
Par exemple en cas de bronches prises, une bonne infusion de thym (Thymus vulgaris), ou d’eucalyptus (Eucalyptus globulus), rajoutez une 20’aines de gouttes de teinture de bourgeons de sapin, et vous m’en direz des nouvelles !
80 réponses
bonjour
je viens de faire un macerat de bourgeons de pins sylvestre (alcool a 96/ eau/ miel) pour gemmotherapie
et en mettant l’eau et l’acool cela creer tout a coup un précipité blanc est-ce normal il se fait avant l’ajout de miel
soit que l’eau est mise en premier soit l’alcool
rien ne se passe avec l’un ou l’autre mais tout a coup avec les deux cela se produit
est normal et a quoi est ce du ?
je ne me souvient vraiment pas que l’an dernier cela se produisait…
Bonjour Embre
Je ne comprends pas votre mode opératoire et si je me fie aux recettes classique , l’alcool 95° est trop fort , l’eau est celle qui sera dans un alcool à 70% + celle contenue dans les bourgeons
il y a tout un calcul à faire avant de mettre les bourgeons à macérer , Valérie explique cela très bien dans sa formation et dans son livre mon manuel de gemmothérapie.
ok mais pour la couleur blanche laiteuse vous avez une explication ?
(l’an dernier j’avais deja utilisé cet alcool italien a 96%)
non je n’ai pas d’explication , peut-être la résine du bourgeon?
Bonjour a l’équipe d’Althea Provence,
Voici l’occasion de vous adresser un immense merci pour votre travail que je soutiens avec cœur depuis plusieurs années
J’ai une question par rapport à la cueillette des bourgeons car après discussion avec une herboriste et un cueilleur, elle et lui me disaient que le moment adéquat serait après la dormance, au début des montées de sève, quand les bourgeons s’ouvrent légèrement.
Pensez vous que ça a une importance et qu’en effet les bourgeons contiennent plus de principes actifs ou de résine a la sortie de l’hiver ?
Je suis en moyenne montagne en Haute Loire, cela correspond plutôt au mois d’avril pour nous. Peut être que je me meprend sur les périodes exactes de dormance et de montée de sève mais je me posais la question de savoir si finalement, il était mieux de cueillir pendant la dormance ou au début des montées de seve ? Si vous avez un avis ou des informations, je vous en remercie d’avance
Au plaisir de vous lire et de vous écouter Christophe !
Merci encore et une belle année à tous.tes
bonjour Natascha
Normalement on cueille les bourgeons quand ils sont gonflés de sève mais qu’ils n’ont pas encore éclatés , que la photo synthèse n’a pas encore été faite , si pas de montée de sève ça ne sert à rien de les cueillir
Bonjour, j ai ramassée aujourd’hui des Bourgeons de pins. Je souhaiterais faire une teinture mère. Je les ai mis à sécher sur un plateau à côté d un poêle à bois. Au bout de combien de temps, puis je considéré qu ils sont secs et que je peu faire ma teinture avec du rhum à 55degres ?
bonjour Bénedicte
vous devriez le sentir sous vos doigts , je ne peux pas vous dire combien de temps, mais à côté du poêle , ce devrait être assez rapide
bonjour, et pour des enfants, de 3 et 6 ans, souvent enrhumés et avec toux grasse, que faire? teinture mère ? posologie ?
merci de votre réponse
bonjour Andre
disons que pour les enfants je tablerais plutôt sur du sirop (simple ou par exemple en mélange :sureau, bourgeons de pin, radis noir, thym)
bonjour Claire
je n’ai jamais fait , mais vous pourriez peut-être les conserver dans des petits bocaux hermétiques au frigo ou alors en faire du sirop
Bonjour
Suite à une tempête début février, j’ai ramassé 100g de bourgeons de pin sylvestre sur les branches tombées.
Je les ai mis dans de l’alcool à 90 degrés durant 1 mois et puis j’ai filtré.
1ere question: puis je utiliser cette teinture (Est ce bien le nom?) avec ce degré d’alcool?
2eme question: puis je conserver les bourgeons pressés mais encore alcoolisés et m’en servir pour faire des tisanes. Je viens de m’en faire une et c’est très fort en odeur et goût de résine. Mais vont-ils se conserver jusqu’à l’hiver prochain quand j’en aurai le plus besoin.
3 eme question: sinon, comment puis je les recycler?
Merci de nous faire partager toutes vos connaissances, je suis très fane de vous Christophe et merci Sabine de répondre à nos questions .
Claire
bonjour Claire
je n’ai jamais conserver de bourgeons de pins de cette manière, ou je fais sécher ou bien je fais macérat glycériné , mais dans la mesure où ils ont trempé dans l’alcool peut-être pourriez vous les conserver dans de petits bocaux hermétiques ou en faire du sirop
Bonsoir,
Est-ce normal que l’infusion soit très amère s’il vous plaît ? Je l’ai faite à partir d’une dizaine de bourgeons de pin séchés (marque de petit producteur, achetés en magasin) pour une grande tasse. Après les avoir laissé macéré toute une nuit dans du rhum à 40 degrés car je n’en avais pas à 50 degrés… Merci pour votre réponse, en vous souhaitant une excellente soirée et mes meilleurs voeux pour cette année
bonjour Ly
normalement ce n’est pas spécialement amer , peut-être les avez-vous laissé trop longtemps macérer dans l’alcool , Christophe parle de 2 h et vous avez laissé une nuit peut-être est ce la cause de ce goût , il faudrait tester en laissant moins longtemps
Bonjour Sabine, Bonjour Christophe,
Comme d’habitude, merci pour toutes ces informations. J’ai fais l’année passé une teinture de bourgeons de pin dans les mêmes proportions d’alcool et de bourgons et je me demande quelle est la posologie recommandée en cas de bronchites. Est-ce uniquement une prise de 20gouttes/j ou est ce qu’on peut en prendre d’avantage ?
Merci d’avance pour votre réponse,
bonjour Chrystelle
en synergie avec par exemple infusion de thym (comme dit dans l’article) oui vous pouvez rajouter une vingtaine de gouttes
bonjour Sabine, je viens de lire les commentaires et je suis intéressée par la teinture mère d’aiguilles de pin sylvestre qui contiendrait de la suramine capable d aider par exemple soit en préventif du vaccin ou en défense conter les différents virus des grippes(aviaire, porcine, covid…) Christophe a t-il pu avancer sur ses recherches pour nous donner un peu plus d’infos valides, car dans la pagaille générale mieux vaut se rapprocher de ceux dont l’expérience n’est plus à démontrer, Merci à vous de nous aider dans cette démarche
bonjour Dominique
normalement (sauf changement de programme dernière minute) Christophe nous a préparé une petite vidéo sur le sujet 🙂
❤❤❤ Merci Christophe! et moi j’ai envoyé une demande pour formation en ligne mais No réponse! ça va venir j’espère
bonjour Dominique
à quelle adresse avez vous fait votre demande et pour quelle formation ?
bonjour Sabine tout est ok reçu les infos ce matin, merci beaucoup et belle journée à vous, sous la pluie chez nous!
Bonjour est ce que les aiguilles de pins sylvestre est aussi bon pour la toux et comment le préparer pour en tirer le meilleur profit merci pour votre retour cordialement
bonjour Blanco
je vous invite à consulter cet article , à la fin Christophe donne des méthodes de préparations https://www.altheaprovence.com/aiguilles-de-pin-sylvestre-le-vrai-du-faux-suramine-acide-shikimique-etc/
Bonjour, dans le contexte du corona on fait actuellement grand cas du « pine needle tea », du moins du côté anglophone. Est-ce que Christophe s’est déjà plongé dans ce sujet? Je ne suis sûrement pas la seule à y porter un vif intérêt ;-)). Merci, cordialement,
bonjour Peggie
oui, Christophe fait des recherches à suivre 🙂
Bonjour
En effet je suis productrice cueilleuse de plantes médicinales, et sur les marchés on m’a déjà demandé deux fois de la teinture mère d’aiguilles de pin, qui serait, me dit-on, « antidote à la protéine spike des vaccins »… Je n’ai trouvé sur le net aucune source scientifique, mais ce serait intéressant de creuser pour savoir au moins d’où vient cette information, si c’en est une. Pour ma part je ne lis pas les articles en anglais…
Un grand merci à Christophe pour son travail de recherche
Christophe est en mode recherches 🙂
J’ai entendu ça hier aussi. Je suis curieuse des résultats de ses recherches 🙂
Bonjour Christophe
J’ai de beaux cônes verts (pommes de pin fermées) de Pin Sylvestre. Est-ce qu’on peut en faire qqch? Tisane, teinture, liqueur, qqch en cuisine? Il y a qqch de mou à l’intérieur. Est-ce que c’est toxique? Est-ce que ça a des vertues médicinales?
Merci d’avance de me répondre. Véronique
bonjour Véronique
je ne pense pas, en tout cas je n’ai pas d’information concernant les pommes de pin