Les teintures par macération sont simples à réaliser. Celles par percolation un peu plus compliquées, mais donnent un excellent produit fini. Afin de parfaire nos compétences en matière de fabrication de produits à base de plantes, passons maintenant à l'extrait fluide.
L'extrait fluide est utilisé lorsque les plantes doivent être prises en grandes quantités, par cuillères à café plutôt que par gouttes. Ceci dépend bien évidemment du contexte.
La teinture de racines de pissenlit pour “nettoyer le foie” peut se prendre par gouttes. En tant que diurétique pour faire descendre une hypertension essentielle, elle se prend à la cuillère à café. Et parfois, cela représente un peu trop d'alcool.
L'extrait fluide est un liquide 5 fois plus concentré que la teinture, avec un taux d'alcool équivalent. En d'autres termes, pour la même quantité de plante, vous ingérez 5 fois moins d'alcool. C'était il y a quelques décennies un produit classique et pratique à utiliser. Aujourd'hui ? Disparu, comme pour beaucoup de choses.
La préparation n'est pas si compliquée que cela. Si vous savez faire une percolation (regardez la vidéo ici), vous saurez faire un extrait fluide. De nombreux lecteurs de ce blog ont commencé de zéro, et savent aujourd'hui comment macérer et percoler de nombreuses plantes.
Concentration et alcool
Le produit fini a une concentration de 1:1, c'est-à-dire que 100 ml d'extrait fluide sont équivalents à 100 g de plante. Pour une teinture traditionnelle au 1:5, une cuillère à café (5 ml) représente 1 g de plante. Pour l'extrait fluide, cette même quantité de plante est obtenue avec 1 ml, environ 25 gouttes.
Pour la fabrication, il vous faudra un alcool fort, souvent autour des 70°. Le plus simple est d'obtenir un alcool pur (à 96°) et de le diluer avec de l'eau distillée, minérale ou filtrée. Si vous êtes un particulier, il est très compliqué de vous procurer de l'alcool pur aujourd'hui. Si vous vivez en France et que vous avez un numéro de SIRET, vous pouvez acheter l'alcool pur aux distilleries, mais sachez que ceci entrainera une déclaration auprès des autorités compétentes afin de voir si vous allez revendre cet alcool et sous quelle forme (une question de taxes).
Une règle simple est de prendre le taux d'alcool nécessaire pour une teinture (voir Materia Medica) et de rajouter 20°. Pour l'aigremoine par exemple, il faut un alcool à 50° pour la teinture. Pour l'extrait fluide, il faudra 70°.
Procédé
- Pulvérisez votre plante comme pour faire une percolation.
- Pesez votre poudre. Notez le poids P. Admettons que nous ayons P = 100 g.
- Mesurez le volume occupé par votre poudre sur un verre mesureur, à l'échelle des liquides. Notez le volume V. Admettons que nous ayons V = 120 ml de poudre.
Le produit fini sera au 1:1. Nous avons 100 g de plante au départ, nous devons donc obtenir 100 ml d'extrait fluide au final.
Etape 1 : percolation
Dans cette étape, nous allons faire une percolation qui va représenter 75% du volume final. En d'autres termes, en fin de percolation et dans notre exemple, vous allez obtenir 75 ml de liquide.
- Déterminez le taux d'alcool requis pour la percolation. Voir table un peu plus bas. Pour l'aigremoine - il nous faut un alcool à 70°.
- Le volume total d'alcool requis est le volume final de la première percolation, 75%xP, donc 75 ml dans notre cas, plus le volume qui restera “coincé” dans le marc, c'est-à-dire V. Il nous faut donc au total 75 ml + 120 ml = 195 ml d'alcool à 70°.
- Humidifiez la plante pulvérisée avec 2/3 de V, c'est-à-dire 80 ml. Voir la vidéo sur la percolation pour faire une bonne humidification sans pour autant démarrer une macération. Laissez reposer 24 heures.
- Il vous restera donc pour la percolation 195 ml - 80 ml = 115 ml.
- Percolez la plante, puis placez les 75 ml obtenus de coté et passez immédiatement à la phase suivante. Votre cone de percolation doit être placé sur un autre contenant pour la phase suivante, un autre bocal par exemple.
- N'attendez pas que le volume de liquide dans votre cone de percolation ne descende trop bas. En d'autres termes, vous devez surveiller deux choses. D'abord ce qui sort du cône. Dès que 75 ml sont obtenus, vous placez le cône sur un autre récipient. Ensuite, le volume en haut du cône. Dès que ce volume descend trop bas il faut rajouter du liquide, voir étape suivante lorsque vous avez épuisé le liquide réservé pour cette première percolation.
Cette première étape de percolation va extraire les aromatiques ainsi que les résines. Ce point là est important pour la suite.
Etape 2 : percolation et évaporation
- Pour cette phase, il vous faudra préparer 3 fois le volume final attendu (300 ml dans notre cas) en alcool :
- Si la plante est résineuse ou riche en amidon, utilisez de l'alcool à 50°
- Pour les autres plantes utilisez un alcool à 30°
- Finissez la percolation avec cette deuxième quantité d'alcool.
- Évaporez cette deuxième percolation au bain marie jusqu'à obtenir 25% du volume final requis, dans notre cas 25 ml. Ceci va être long. Je vous conseille de placer le liquide dans un gros verre mesureur en pyrex afin de voir à quel niveau vous en êtes.
Pourquoi peut-on évaporer sans crainte cette deuxième percolation ? Car les aromatiques ont été extraits pendant la phase précédente qui ne sera pas évaporée. De plus, le chauffage au bain-marie assure une chaleur relativement douce pour les composants restant qui ne sont pas volatiles.
Etape 3 : combinaison des deux liquides
Mélangez maintenant les 75 ml obtenus pendant la première percolation aux 25 ml obtenus pendant la deuxième percolation + évaporation. Vous finissez avec 100 ml de liquide pour 100 g de plante. Le contrat a été respecté.
Gouttez cette préparation épaisse, comparez avec une teinture classique au 1:5 et appréciez la puissance d'un extrait fluide !
Correspondance plante-alcool
Le taux d'alcool spécifié ici est celui requis pour la première percolation. Dans l'ensemble, on rajoute 20° au taux d'alcool nécessaire pour la macération.
Pour la deuxième percolation, je vous ai donné les taux plus haut (50° ou 30° selon la plante).
- Achillea, 70°
- Agrimonia, 70°.
- Agropyron, 70°
- Alchemilla, 65° alcool, rajouter 10% de glycérine végétale
- Angelica, 80°
- Arctium, 80°
- Astragalus membranaceus, 75°
- Calendula, 85°
- Centella asiatica, 70°
- Cichorium, 75°
- Cimicifuga, 90°
- Cnicus, 80°
- Coptis, 70°
- Curcuma, 75°
- Dioscorea, 80°
- Echinacea, 85°
- Eleutherococcus, 75°
- Eupatorium, 75°
- Ginkgo, 75°
- Glycyrrhiza, 70°
- Grindelia, 85°
- Harpagophytum, 80°
- Inula, 75°
- Marrubium, 70°
- Passiflora, 65°
- Piper methysticum, 75°
- Salix, 70°
- Serenoa, 85°
- Silybum, 80°
- Smilax, 75°
- Taraxacum, 65°
- Usnea, 70°
- Valeriana, 80°
- Verbascum, 70°
- Viburnum, 70°
- Vitex, 80°
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Céline Boinnard dit
Bonjour Christophe et mille mercis pour partager votre immense savoir.
Une amie m'a donné du propolis et plutôt que de faire une teinture, je pensais faire un extrait liquide.
Est ce possible de faire un extrait liquide avec du propolis et comment procéder ?
Merci de vos lumières et pour prendre le temps de répondre.
Christophe BERNARD dit
Bonjour Céline,
Tout dépend en fait ce que vous entendez par "extrait liquide". Une teinture est un extrait liquide. Et pour une résine comme la propolis, franchement, le seul solvant valable est l'alcool.
Céline Boinnard dit
Merci pour votre rapidité Christophe.
Ma question n'était pas claire. Je m'en excuse.
Je souhaite faire une teinture de propolis la plus concentrée possible.
En règle générale, la concentration est 1:5 mais je souhaite faire une concentration de 1:1.
Comme la propolis est collante, peut laisser des résidus au fond du bocal - et que le seul solvant valable est l'alcool - pensez-vous qu'une concentration 1:1 est faisable ?
Je compte ensuite mélanger cette teinture mère très concentrée avec des huiles végétales.
Merci pour votre future réponse.
En vous souhaitant une excellente fin de week-end.
Christophe BERNARD dit
Bonjour Céline,
Alors effectivement, il faudrait faire du 1:5 puis ensuite faire évaporer doucement au bain marie, vu que les résines contenues dans la propolis ne sont pas volatiles (à ma connaissance), cette étape de chauffage ne devrait pas affecter votre extrait. Donc... si vous démarrez avec 100 g de propolis, vous faites votre teinture dans 500 ml d'alcool pur à 96°, puis vous résuisez à 100 ml au final. Par contre, côté consistance, je ne sais pas ce que ça va donner, probablement quelque chose d'épais et de collant.
Céline Boinnard dit
Mille mercis Christophe pour vos bons et judicieux conseils.
Je vous tiendrai au courant du résultat obtenu.
Pour l'instant, je me mets en recherche d'alcool 96 degrés là où je vis.
Belle fin de week-end.
En toute gratitude,
Céline
Pat dit
Bonjour,
Je regardais le problème et souvent quand je me trouve face à une substance un peu difficile et un peu collante comme la propolis, je me suis souvenu de la difficulté que je rencontre avec les résines et oléorésines, les extractions, ce n’est pas toujours du gâteau. Mais j’aime bien aller fouiné, sans entré dans le mode complexe des extractions dans les conditions supercritiques tel le CO2, je vais parfois voir du côté des cuisiniers qui extrait les résines pour leur propriétés hallucinogènes, et j’ai vu beaucoup d’imagination et une méthode intéressante est l’extracteur de Résine / d'huile par Gaz Dexso, mais les gaz sont de très bon solvant en particulier pour ces substances collantes et infernales. Si vous êtes non-fumeur et avez de grands espace vous pouvez le faire au butane ou avec un autre gaz sous pression, le tout se fait dans un long tube en acier dans lequel nous mettons la substance végétale à extraire, après avoir comprimé la substance végétale, il ne reste plus qu’à faire passer le gaz au travers de ce tube, et nous récoltons le gaz liquide avec les substances à extraire, ensuite, il suffit de laisser s’évaporer le gaz liquide. Il y a des méthodes où l’on chauffe légèrement la substance à extraire, faire des extractions à chaud (tiède est plus correct /- 50°C) ensuite, nous pouvons refroidir la substance extraite. Malheureusement dans le cas des résines et oléorésines nous devons faire varier soit la température, soit la pression, soit les deux en même temps. Autrement nous obtenons peu de résultats. Si vous en faites beaucoup ou si vous êtes très passionné, c’est bien d’investir un peu.
Une colonne dexso en acier de 25-30 cm c'est un peu plus de 130€ et la cartoouhe de gaz est d'environ 10€ (il en faut parfois deux par extraction). Cela peut être homemade aussi et seulement l'imagination pour faire ce que l'on aime
Chantal dit
Bonjour Christophe, je ne trouve pas d'indication de M. Moore pour l'ail des ours, quel ° d'alcool préconisez-vous et 1:5 aussi ? et est-il préférable de faire une percolation ou une macération pour cette plante (sèchée) ?
merci d'avance et belle journée
Chantal
Christophe BERNARD dit
Bonjour Chantal, pas de percolation pour l'ail des ours sinon vous allez perdre une partie des substances bénéfiques qui supportent mal l'étape de pulvérisation. Donc macération classique, 1:5 s'il est sec avec de l'alcool à 45°, cela sera largement suffisant.
clement dit
Bonjour !
J'ai vraiment du mal a trouver des informations sur les extrait fluides glycérine
j'aimerais faire un extrait fluide eau/alcool/glycérine pour extraire le maximum de la plante
Doit on obligatoirement en faire une macération ou est ce que c'est possible en percolation ?
Et ma dernière question, j'ai lu que la plupart du temps cela ce fessai avec des plantes fraîches mais le rendu cela vraiment différent avec une plante pulvérise sèche ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Clément,
Faire une perco avec de la glycérine, je doute... Le solvant sera trop épais, même si la glycérine est diluée, j'ai peur que cela fasse un ciment dans le cône de percolation. Donc je dirais oui, si l'on veut utiliser un mélange eau+alcool+glycérine, passer par une macération.
Pour la différence plante fraiche et sèche, c'est une grande question. Oui la plante fraiche donne souvent un meilleur extrait. Mais la plante récemment séchée donne aussi un résultat très satisfaisant. Je dirais la chose suivante : plutôt que d'essayer de faire du parfait et de l'optimal, faisons avec ce qu'on a et si c'est la plante sèche, alors c'est tout bon. Evidemment, je suppose que ceci est pour une consommation personnelle et pas pour commercialiser car sinon il y a probablement d'autres contraintes.
koch dit
bonjour
je voudrais me tenir prête pr les premiers bourgeons et pouvoir réaliser des macérât s glycérine /eau et peut être alcool
un conseil ? une recette ?
merci
Christophe BERNARD dit
Bonjour,
Pour le macérat de bourgeons, il y a plusieurs manières de procéder, mais en voici une simple.
Tout d'abord, le macérat se fait au 1:20ème. Donc pour 100 g de bourgeons, on prépare 2000 ml (2 litres) de solvant, consitué de :
- 2/3 d'alcool à 50° (un rhum de supermarché par exemple)
- 1/3 de glycérine végétale
Et on laisse mariner pendant 3 à 4 semaines, puis on filtre.
koch dit
merci pr cette réponse rapide.
je suis donc prête , ne manquent que les bourgeons.....
Marlène dit
Bonjour,
J'aimerais réaliser des extraits fluides de plantain et de fumeterre en prévention de la saison des allergies.
Quel est le degré d'alcool pour ces plantes-ci?
Pour la fumeterre, ne vaut-il pas mieux une alcoolature au 1:5 en raison de ses alcaloïdes? (qui sera moins concentrée que du 1:1)
Merci beaucoup par avance pour ces précisions!
Et merci beaucoup pour vos sites qui sont vraiment très bien écrits!
Christophe BERNARD dit
Bonjour Marlène,
On fait un extrait fluide pour les plantes nécessitant une prise en quantité, et c'est effectivement le cas pour le plantain. Le degré d'alcool pour la première passe est de 60°.
Pour la fumeterre, un extrait fluide serait trop concentré, une alcoolature 1:5 est largement suffisante.
Marlène dit
Merci beaucoup.
J'ai utilisé la plante fraiche et de l'éthanol absolu, donc une alcoolature 1:2. En coupant bien en petits bouts, ça recouvre sans soucis.
Vive le printemps!
Hervé GOURIOU dit
En y réfléchissant et lorsque je constate ce qui résulte de la percolation du Romarin que j’ai effectué le week end dernier, ne serait-il pas possible de faire la manip que vous décrivez pour l’extrait fluide avec de l’alcool à 60° que l’on peut aisément trouver dans les grandes surfaces ?..
Car, effectivement comme je le disais précédemment, la matière organique après percolation avec les ratios plantes sèches pulvérisées/alcool à 50-55° + la quantité d’alcool pour imbiber, obtenus suivant les règles de calculs communément admises, la matière organique donc, restant dans le filtre, est pratiquement totalement vidée de ses composants et il reste un substrat quasi inerte.
J’ai tenté l’essai, après avoir récupéré les 350ml d’alcool bien chargé du premier passage (pour 50gr de matière sèche), de continuer la percolation avec 50 ml supplémentaires d’alcool frais. On constate une coloration effective de l’alcool mais il s’agit en fait que d’un alcool coloré et non d’un alcool chargé des composants actifs de la plante, et le goût n’est autre que celui de l’alcool …
Donc, par cette méthode, il est inutile de faire un deuxième passage, car on n’obtient pratiquement rien de plus et on gaspille de l’alcool vierge…
Maintenant, quand j’examine votre méthode pour l’extrait fluide, ne serait-il pas possible de réaliser les deux étapes avec de l’alcool à 60° et obtenir un concentré plus dense au résultat final ?…Je sais que je fais là, une entorse et l’impasse sur les correspondances plante-alcool que vous avez indiqué … (et que je risque le bannissement et le feu d’un bûcher comme tout hérétique !!!!…)…
Autres questions que je me pose :
- à quoi sert le temps de pause de 24h après avoir imbibé le substrat ?…
- ne pourrait-ton pas commencer la percolation dans les 5mn après avoir imbibé la poudre pour qu’elle soit compacte dans le filtre (sans évidemment dépasser le dosage pour ne pas démarrer la macération !…) sans le temps de repos de 24h ?…
Mille et un Mercis !…
Christophe BERNARD dit
Dans la percolation classique, le but est d'extraire à la fois les composés solubles dans l'alcool et les hydrosolubles en utilisant un alcool dilué.
Dans l'extrait fluide, on procède différemment. La forte concentration en alcool du premier passage est destinée à l'extraire quasiment que les composants solubles dans l'alcool. La deuxième perco finit avec les composants hydrosolubles. Si vous faites 2 passages à 60°, vous faites une perco classique, et l'évaporation pour la deuxième perco entrainera une certaine perte des composants solubles dans l'alcool qui se sont retrouvés dans la 2ème perco.
Le temps de pause de 24h sert à bien démarrer un processus d'extraction au niveau cellulaire. Ceci étant dit, j'ai déjà fait des perco en attendant seulement une heure et les résultats étaient satisfaisants.
Hervé GOURIOU dit
OK Christophe, Je ne suis pas un dissident et je vous crois sur parole car vous êtes vraiment le Maître en la matière... je vous assure que je vais tout mettre en oeuvre pour pouvoir trouver et pourquoi pas fabriquer un alcool le pur pur possible avec mon alambic qui me sert actuellement uniquement à extraire des huiles essentielles.... Quand je lis "Plantes et bien être" (où vous nous avez gratifié d'un sensationnel article sur le boostage du système immunitaire... merci) et que j'apprends que le purin d'orties est interdit en France...!!!! et bien d'autres choses de ce genre... je dis qu'il est grand temps que tous les herbalistes et sympathisants se donnent la main et réagissent pour faire changer les choses... Les laboratoires pharmaceutiques et autres officines contre -santé ne doivent pas nous imposer leurs dictacts, tout comme des firmes indistrielles comme Monsanto ne doivent pas continuer à nous empoisonner... Amitiés sincères!!!
sabine dit
bonjour Christophe , bonjour Hervé
Hervé je ne peux que cautionner ce que vous dites et applaudir des deux mains et j'espère que tous les apprentis-sages en herbe seront seulement soumis au feu de leur passion et de leur amour pour Dame Nature et éviteront le bûcher de l'inquisition moderne !
D'ailleurs j'encourage les personnes intéressées à s'inscrire aux formations , je hume déjà avec délectation une transmission de haute définition et j'espère que nous serons nombreux(ses) à partager, communiquer, tisser des liens pour nous permettre de mieux cheminer dans cet "uni-vert" que nous offre notre Terre (intérieure et extérieure.... 🙂
bonne journée à toutit le monde
Hervé GOURIOU dit
Tout à fait d'accord Sabine, il est impératif d'être formé, de participer à des formations et à des échanges collectifs, d'ailleurs une formation n'est-ce pas déjà un échange et une communication entre un donneur et des receveurs... ou des receveurs entre eux... (et tout çà au masculin comme au féminin...). Personnellement, j'aimerai beaucoup participer aux formations qu'organise Christophe, malheureusement des charges familiales et des contraintes financières ne me le permettent pas actuellement... Un jour peut-être auront nous l'occasion de nous rencontrer sur le terrain et crapahuter sur les versants ensoleillés de Robion en humant les bonnes senteurs matinales qui doivent certainement se dégager... En tout cas, je suis partant pour des programmes du genre de ceux que vous évoquez .... dès que je pourrais me libérer de toutes contraintes...
En attendant je continue mon combat en vert et contre tous ceux qui voudraient nous freiner et faire obstacle...
David dit
Bonjour Christophe, votre site est très intéressant! Cependant j'aurais deux question si cela ne vous dérange pas:
-L'extrait fluide se conserve-t-il aussi bien qu'une teinture?
-Pourquoi faut-il un alcool plus faible pour la percolation + évaporation (2ème étape) que pour la percolation (1ère étape)? Ne peut-on pas percoler la plante avec de l'alcool fort pour les deux étapes?
Christophe BERNARD dit
Bonjour David,
- Première question - oui
- Deuxième question - car c'est surtout l'extraction des composants hydrosolubles qui nous intéressent pendant le 2ème perco. Donc alcool à faible titrage, voir juste de l'eau pour une dernière passe.
David dit
Merci de votre réponse.
Lors de la 1ère perco, il y a quand même des composants hydrosolubles qui sont extraits, ou alors seulement les résines et les aromatiques?
Christophe BERNARD dit
Un tout petit peu (petite fraction d'eau dans l'alcool) mais première perco est quasi exclusivement aromatiques, résines et autres composants solubles dans l'alcool (hétérosides, alcaloïdes, etc).
David dit
Merci! Une autre question (j'espère ne pas déranger):
Si je ne souhaite garder que la partie issue de la 1ère perco (ce sont les aromatiques ici qui m'intéressent), est-ce que cette partie se conserve toujours aussi bien qu'une teinture, ou est-ce qu'il est nécessaire de la mélanger à la 2ème partie pour sa conservation?
Christophe BERNARD dit
Au contraire, la première partie se conservera bien mieux sans la deuxième, car la deuxième ne contient quasiment que de l'eau et va venir diluer la première. Par contre, le taux d'alcool sera très élevé.
David dit
Merci pour toutes vos réponses, ce site est une véritable mine d'information.
David dit
Bonjour Christophe, j'aurais une petite question au passage:
Lors de la 1ère perco, si l'on veut extraire les alcaloïdes en particulier (qui sont généralement très solubles dans l'alcool), n'est-il pas mieux d'utiliser un alcool plus fort que 70°?
Christophe BERNARD dit
Les taux d'alcool dont je parle dans l'article sont déterminés par les vieux textes de pharmacie américaine, et on est arrivé à ces taux par expérimentation, donc si on en crois les "vieux sages" de l'époque, pas besoin de monter plus haut. Mais si on s'en tient à la logique, effectivement à la limite on pourrait utiliser de l'alcool pur pour la première perco, mais l'extrait fluide contient alors quasiment 75° d'alcool, une préparation assez forte, contrebalancée par le fait que l'extrait fluide nécessite beaucoup moins en dose.
Hervé GOURIOU dit
Rectificatif : quand j'ai dit que mon Romarin percolé était d'une couleur noirâtre c'est en fait, la couleur de la masse du liquide dans le bocal, mais dans un petit verre, la couleur est plutôt celle d'un beau Cognac ou Armagnac... Voilà qui devait être dit !
Hervé GOURIOU dit
Veuillez m'excuser si je m'immisce dans votre réponse à Juteau au sujet d'une percolation de Passiflore, pour apporter une contribution par mon expérience sur le sujet : j'utilise la totalité des parties aériennes de la passiflore : feuilles vert foncé, fleurs et boutons verts avant qu'ils n'éclosent en fleurs... Je pratique ainsi car jusqu'à ce que vous m'ayez initié à la macération et à la percolation surtout, je cueillais uniquement les boutons avec la floraison chaque soir (4 à 5 suivant mon état de nervosité ou de désir de dormir profondément...) et j'en faisais une décoction .. Le résultat était assuré et le lendemain je ne ressentais aucun signe d'effets secondaires; J'ai donc continué à récolter ces boutons mûrs avant qu'ils n'éclosent, puis les fleurs qui en sont issues ainsi que les feuilles les plus vertes foncé. Aujourd'hui je les fais sécher et les pulvérise.
Ma percolation est tout aussi efficace que les produits frais d'avant et je mets une petite cuillerée voire deux, si je recherche un profond sommeil dans une tasse d'eau chaude ou dans un verre de lait avant de me coucher... Une variante également efficace : un mélange de quelques gouttes (ou une demi cuillerée de passiflore+de mélisse ou de lavande... voire les trois !...résultat garanti !
Hervé GOURIOU dit
bonjour Christophe,
Bravo pour cette proposition "évolutive" dans l'élaboration de potions, car effectivement, en ce qui concerne certaines applications, il est nécessaire de pratiquer avec des doses autres qu'homéopathiques comme les gouttes...
Personnellement je réfléchissais à cet aspect de pouvoir concentrer les dosages des plantes dans le produit final plutôt que de devenir alcoolique à terme...Car, j'ai vraiment réussi à stabiliser ma tension artérielle entre 12 et 14 grâce à des percolations d'ail, de gingko, de bissap, de passiflore ou de mélisse entre autres auxquelles j'associe un massage quotidien (le soir) du plexus solaire avec quelques gouttes d'HE de lavande...Résultat 100/100 garanti !! en remplacement de toutes les "médicamentations" chimiques... Bref ! il serait effectivement intéressant de pouvoir concentrer les pouvoirs guérisseurs des plantes sans pour autant se détériorer le foie (même si le pissenlit est là pour y palier !...).
Je voulais justement soulever cette question avec vous car le week end dernier j'ai percolé du Romarin pulvérisé finement et qui donne une couleur très foncée, virant du vert clair à un liquide noirâtre et d'un goût extraordinaire que j'ai dégusté dans un demi verre à liqueur !!!... malgré une tendinite du coté interne d'un genou qui durait depuis plus d'une semaine et qui me faisait boiter et horriblement mal.
J'avais pris l'habitude de me faire des massages et cataplasme avec une solution de racines de consoude macérées suivant les dosages habituels toujours préconisés (1pour 5). Rien n'y a fait... Or j'avais "oublié" un gros bocal contenant de la poudre de racines de consoude qui macérait dans de l'alcool à 55° depuis 30 jours. En fait j'avais volontairement augmenté les proportions de racines par rapport à l'alcool et ce qui donnait une forte concentration de la masse de racines aux trois quarts du bocal sur laquelle flottait l'alcool de couleur marron. J'ai extrait l'alcool prévoyant me faire un massage, puisque, comme dans toute macération , le but recherché étant que l'alcool se charge des composants actifs... En fait, j'ai vu, de suite que le "résidu" de racines de consoude avait un aspect bien plus sympathique pour une action efficace (le feeling ?...) et j'en ai fait un cataplasme en beurrant mon genou et maintenant le tout avec la méthode Christophe Bernard (lu par ailleurs, je ne sais plus dans quelle rubrique mais bien mémorisée...) avec du film de cellophane ménager. Le lendemain ma douleur lancinante avait complètement disparue...
A partir de ce constat et en réalisant ma percolation de Romarin je me suis posé la question d'une possibilité de surdoser la quantité de plantes pulvérisées pour rendre encore plus efficaces les composants actifs et bénéfiques... Ceci dit, contrairement à la Racine de Consoude, le "résidu" de Romarin après percolation ressemble plus à un minéral, un sable inerte, sans odeur, et granuleux vert très foncé et l'alcool blanc s'est vraiment chargé de tous les éléments actifs...
Je venais sur votre blog pour vous en faire part et voilà que je trouve votre proposition de réaliser des extraits fluides concentrés et je crie donc : Bravo Christophe.!!.. mais, mais, mais...se pose toujours ce problème de l'approvisionnement d'alcool pur ou tout au moins à plus de 70°... Ne pouvez-vous pas lancer une distillerie clandestine comme au temps de la prohibition afin de nous approvisionner ?... (Bien entendu, Messieurs du fisc, je plaisante...). Mais si ce problème demeure entier, vous avez déjà répondu à la question essentielle de la concentration dans le produit final... et je vais y réfléchir intensément en susurrant des petits verres de Gingko Biloba et du merveilleux Romarin dont il est assuré qu'ils stimulent les neurones... (voilà des décennies que je sniffe des gouttes d'huiles essentielles de Romarin de ma propre production, que je dépose sur le dos de ma main ... mais je pense que la percolation de Romarin va supplanter la méthode, pour garder les huiles essentielles à d'autres fins...); En tout cas Merci Christophe !
Christophe BERNARD dit
🙂 A la votre !
Pat dit
Je me suis acheté le matériel pour distiller l'alcool après avoir effectué mon extrait fluide, et honnêtement sans trop chauffer et bien lentement je récupère l'alcool qui titre entre 85° et 87°. Et je peux continuer mes extraits fluides sans que cela ne soit trop cher. Mais c'est vrai, parfois je suis convaincu de ne plus suivre la loi qui nous interdit tellement de choses sans que nous fassions des choses négatives ou qui porte atteinte à autrui. Juste mon porte-monnaie est vraiment mieux. J’ai juste un ballon rond de 2 litres (20€) un condenseur de vapeur (18.5€) une tête de distillation (8.80€), un adaptateur pour le thermomètre (6.7€) et un adaptateur en verre à 105° pour récupérer l’alcool dans un flacon (2.84€). Pour moins de 60€ je peux recycler l’alcool utilisé avec un bon titre pour m’en servir à nouveau. C’est une petite entorse à la loi, mais je ne vends rien d’illégal, pas de prohibition, et cela devient vraiment abordable. J’ai investi dans un petit chauffe-ballon de 2litres (54€) et je peux tout faire dans mon appartement. Je chauffe mon alcool 50°C au-dessus du point d’ébullition de l’alcool éthylique (120 -130°C) et le thermostat fait le reste. Une heure plus tard, j’ai la seconde partie de la percolation la phase hydrosoluble qui est réduite et j’ai récupéré mon éthanol 85% pour d’autres aventures. Je ne sais pas si vous connaissez le bio-hacking, ce sont des biologistes, des biochimistes US qui encourage l’entreprise des personnes qui ne sont pas des professionnels, mais qui peuvent apporter des idées et sortir du créneau de l’industrie. Je trouve tellement l’idée excellente et enrichissante et des laboratoires non industriels s’ouvrent aux personnes intéressées.
https://www.ted.com/talks/ellen_jorgensen_biohacking_you_can_do_it_too#t-2033
J’ai trouvé l’expérience avec Christophe assez similaire et sans être fou je le remercie pour la liberté que cela m’a apportée.
Samuel dit
Bonjour Christophe,
préparation intéressante. Pas mal pour la réglisse afin de concentrer la glycyrrhizine pour soigner les gastrites.
Par contre une quantité d'alcool non négligeable est nécessaire pour cette préparation. Si j'ai bien compris dans votre exemple il faut 195ml + 300ml (pas loin d'1/2 litre !)pour avoir au final 100ml de d'extrait fluide. L'alcool éthylique pur devenant difficile à trouver, c'est dommage car cette préparation est efficace. En comparaison si je veux préparer 100ml de TM, il me faut 20g de plante + 100ml d'alcool (j'aurais un peu moins de 100ml).C'est peut-être une raison pour laquelle cette préparation est délaissée ?
Christophe BERNARD dit
Vrai pour la quantité d'alcool nécessaire. Et surtout, je pense, il est difficile de vendre ce produit à sa juste valeur. Beaucoup de travail nécessaire, et les gens s'attendent à un prix peut être un peu plus cher pour la même bouteille, mais pas en proportion à l'effort requis et à la qualité du produit. Bref, le produit a disparu du marché je pense à cause de cela - manque de profitabilité.
Baptiste dit
Bonjour Christophe, bonjour à tous,
J'ai une petite question concernant ce procédé.
A quoi sert exactement la deuxième percolation ? extraire la totalité des composants ? ou bien, ramener la concentration des principes actifs au rapport 1:1 uniquement ? voir les 2 🙂
Merci et bonne journée.
Baptiste
Christophe BERNARD dit
Extraire la partie hydrosoluble des composants. Un pourcentage d'alcool est retenu pour beaucoup de plantes afin de permettre un bon passage au travers de la plante. Si amidon et on n'utilise que de l'eau, ça va parfois bloquer.
Bruno dit
Bonjour Christophe,
J'ai peut être trouver deux sites intéressants pour acheter de l'alcool à 96 °
https://www.brouwland.com/fr/nos-produits/liqueur-distillation/alcool/d/alcool-ethylique-96-3-5-l#.Vg-lh_ntmko
http://www.servilab.fr/go/lab-online%C2%AE/alcd-1000.htm
Bon courage.
Bruno.
Christophe BERNARD dit
Merci Bruno. Par contre le 2ème lien pointe vers de l'alcool dénaturé impropre à la consommation. Le premier lien m'a l'air ok par contre.
Nathalie cloutier dit
Bonjour du Quebec!!
Je tiens vraiment a vous remercier de partager votre savoir avec nous. Il m'est très précieux et facile a comprendre.
venezia dit
J'ai également trouvé de l'alcool à 95 en Espagne récemment, dans une"venta" près de la frontière pyrénéenne, et au rayon spiritueux. Sinon, ailleurs, il est modifié.
Merci pour tous ces détails précieux, Christophe. Le seul souci c'est qu'il faut pas mal d'alcool quand même.
Est ce que ça vaudrait le coup de couper l'alcool avec un hydrolat de la même plante? Je fais ça pour certaines de mes teintures, mais dans ce cas, je ne chauffe pas.
Christophe BERNARD dit
Bonjour Venezia,
Non hélas l'hydrolat ne peut pas remplacer les pouvoir d'extraction de l'alcool dans ce contexte.
Siwi dit
en tout cas merci pour tous ces conseils ! Et avec la glycérine, peut on faire une percolation ?
Christophe BERNARD dit
Non pas possible, beaucoup trop visqueux.
Siwi dit
merci !
juteau dit
J'aimerais faire une percolation de passiflore. Quelles sont les parties de la plante que je dois utiliser.
Dans mon village je fais des "causeries" sur l'utilisation des plantes du jardin. Votre site m'est très utile.
Merci
Christophe BERNARD dit
La feuille de Passiflora incarnata.
Yolande Huot dit
Bonjour du Québec!
Merci Christophe Bernard pour tout ce que vous nous offrez sur votre page. Que d'apprentissages et d'expériences pour nous qui souhaitons se reconnecter à mère nature et aux méthodes ancestrales.
Bonne journée!
pasmonnom dit
cette préparation ne figure pas dans ton livre? je regarde mais ne trouve pas
Christophe BERNARD dit
Non, c'est une préparation "avancée" on va dire et elle n'a pas figuré dans le livre.
Laurent dit
Bravo pour votre site. Juste une info pour dire que l'on trouve très facilement de l'alcool consommable à 95° en Italie, pour ceux qui sont comme moi en Provence, ce n'est pas très loin 😉
Christophe BERNARD dit
Yes ! 🙂
Ditoto dit
Idem en Belgique et Luxembourg, pas de souci pour trouver cela en grande surfaces.
Fanny dit
En Belgique aussi, mais je ne connais pas ça qualité.
Siwi dit
il y a aussi sur le site de proxisanté, alcool à 96°.
Christophe BERNARD dit
Ca alors, étonnant ! Merci Siwi pour cette adresse.
Dommage qu'ils n'en aient plus en stock (du mois pas en quantité d'un litre).
http://www.proxisante.com/fr/alcool/297-alcool-ethylique-96.html
Siwi dit
oui mais ils sont réapprovisionné régulièrement ! chouette j'ai réussi à être utile ici !!! belle journée !
Stelz Patrick dit
La qualité est la même q'au Luxembourg, soit 96% d'alcool, mais l'alcool est 2 fois plus cher en Belgique par rapport au Luxembourg (+/- 19e le lite au Luxembourg et environ 43€ le litre en Belgique)
Philippe L. dit
Et il est à 16,50€ en Italie.