Infuser les plantes médicinales
"Infuser les plantes médicinales, ce n'est pas pratique"
"Trop long à faire, je n'ai pas le temps"
"Ca a trop mauvais goût, je ne peux pas boire tout ce liquide"
Voila à quoi l'infusion ancestrale, celle qui a fait ses preuves pendant des millénaires, a été réduite. Nous préférons acheter une petite fiole de teinture à la pharmacie, ou beaucoup mieux des gélules cryobroyées sans goût, sans odeur, mais tellement pratiques. La philosophie de l'infusion s'est perdue, nous n'avons plus le temps de prendre soin de nous.
Laisser la plante infuser dans une belle tasse en porcelaine, c'est aussi se donner le temps de souffler un peu et de laisser ce liquide réparateur nous réchauffer et nous soigner.
Alors restez avec moi le temps de cet article, où nous allons aborder la confection d'une tisane tout simplement. Car même si elles sont simples, elle valent la peine que l'on reparle d'elles.
Pour les quantités à utiliser, voir mon guide ici.
L'infusion nutritive
Le concept de teinture mère est relativement nouveau, il a été développé ces deux derniers siècles. Avant cela, l'infusion et la décoction prédominaient.
La teinture a connu un envol rapide grâce à la médecine classique, et son obsession de la concentration, et de l'isolation du composant actif. La teinture a tout de suite été reconnue comme "plus pure" et "plus puissante". Mais ce raisonnement n'est valable que si l'on considère qu'une plante est la somme de ses composants actifs.
Nous nous apercevons aujourd'hui qu'une simple infusion est beaucoup plus qu'une somme de quelques composants actifs. L'eau chaude extrait aussi une liste de composants longtemps considérés comme "inertes", mais qui probablement ne le sont pas. L'infusion a une dimension en plus de la teinture : elle est aussi nutritive.
En effet, l'eau a la capacité d'extraire l'albumine (protéines) de la plante ainsi que des polysaccharides, molécules de sucres complexes qui nourrissent notre flore intestinale. Si l'on ne filtre la tisane que grossièrement, ces molécules nourrissantes seront absorbées. Ce sont les polysaccharides qui sont particulièrement intéressants, car la flore intestinale est grandement malmenée de nos jours. Et on sait qu'elle a un rôle primordial à jouer, non seulement dans la digestion, mais aussi dans la stabilité du système immunitaire (80% du système immunitaire étant posté autour de l'intestin).
Un avantage additionnel de l'infusion est qu'elle nous maintient hydraté grâce à un apport régulier de liquides pendant la journée. Ce liquide stimule les organes d'élimination, ce qui fait souvent partie de l'effet thérapeutique recherché.
L'infusion minéralisante
De nombreuses plantes sont très riches en minéraux. Les infusions présentent un énorme avantage par rapport aux autres préparations car elles vont extraire ces minéraux sous forme ionisée. Cela signifie que la molécule de calcium, magnésium ou autre n'est associée à aucune autre molécule, elle n'a donc pas besoin d'être digérée, contrairement aux minéraux alimentaires qui eux doivent être extraits par le processus digestif.
De plus en plus de personnes ont aujourd'hui une digestion déficiente. Les sucs gastriques ne sont pas relâchés dans des quantités suffisantes. Les muscles lisses manquent de tonus. Le résultat est une digestion qui est loin d'être optimale, avec des minéraux qui ne peuvent pas être extraits correctement.
L'infusion minéralisante évite tout cela, car la molécule ionisée pénètre directement au travers de la muqueuse digestive sans avoir besoin des sucs et enzymes. La disponibilité est optimale, l'absorption est totale.
Voici une liste de plantes minéralisantes, liste fournie par Paul Bergner du North American Institute of Medical Herbalism. Les taux de minéraux sont en milligrammes pour chaque 30 grammes de plante infusée.
Calcium (Mg) | Magnésium (Mg) | Potassium (Mg) | Fer (Mg) | Manganèse (Mg) | |
---|---|---|---|---|---|
Luzerne | 299 | 76 | 400 | 0.87 | 0.08 |
Bardane | 244 | 179 | 560 | 4.9 | 0.2 |
Cataire | 205 | 69 | 783 | 4.6 | 1.25 |
Stellaire intermédiaire (Stellaria media) | 403 | 176 | 280 | 8.4 | 0.18 |
Prêle | 630 | 145 | 520 | 4.1 | 0.23 |
Réglisse | 292 | 321 | 380 | 2.9 | 0.16 |
Guimauve | 272 | 172 | 403 | 3.8 | 0.15 |
Ortie, feuille | 966 | 286 | 583 | 1.4 | 0.26 |
Avoine sauvage | 476 | 400 | 90 | 0.4 | 0.02 |
Menthe poivre | 540 | 200 | 753 | 2 | 0.02 |
Trèfle rouge | 436 | 116 | 666 | 0 | 0.2 |
Feuille de framboisier | 403 | 106 | 446 | 3.3 | 4.8 |
Notez les taux très intéressants de certaines plantes. Une consommation journalière de 200 mg de magnésium est par exemple fortement recommandée de nos jours. Voir mon article sur le sujet. C'est donc une solution efficace (car absorption totale) et relativement peu coûteuse.
Afin de couvrir nos besoins journaliers en minéraux, il est donc judicieux de combiner plusieurs de ces plantes et d'en prendre une tisane journalière : par exemple ortie, folle avoine, et menthe. Ou une autre combinaison à votre goût.
Les minéraux sont des bases, ils nous aident donc à tamponner les déchets acides. Lorsque le système combat une infection, ou lorsque la personne a une maladie auto-immune, les déchets acides sont nombreux, et le malade a parfois du mal à les tamponner correctement. Les tisanes minéralisantes seront cruciales dans ces situations là.
L'infusion thérapeutique
Le but de l'infusion est de ramener l'équilibre à la personne qui a un problème de santé. Il y a donc un effet thérapeutique attendu, et cet effet dépend souvent de la quantité de plante utilisée. Les vieux écrits datant de l'époque où docteurs et pharmaciens prescrivaient les tisanes nous indiquent les poids de plante à utiliser.
Certains ouvrages modernes nous rappellent ces quantités d'une manière générique. Pour avoir une information plus détaillée par plante, il faut passer à un ouvrage tel la Materia Medica de Michael Moore (fondateur de la Southwest School of Botanical Medicine), un ouvrage qui reste la référence aujourd'hui aux Etats-Unis. Je suis en train de traduire en Français l’ouvrage de Moore avec la gracieuse permission de la Southwest School of Botanical Medicine.
Des ouvrages en Français tels "La Phytothérapie" du docteur Jean Valnet vous fournira aussi les quantités de plantes à utiliser en infusion.
La quantité de plante à utiliser dépend aussi des traditions des différents pays. Voici les quantités que je recommande pour la plupart des plantes, sachant que certains ouvrages pourront mentionner d'autres quantités. Notez aussi que ces quantités peuvent varier lorsque l'on parle de certaines plantes en particulier.
Quantités de référence :
- Entre 25 g et 50 g de plante sèche pour un litre d'eau
- Entre 50 g et 100 g de plante fraîche pour un litre d'eau
Nous parlons ici de quantités pour un adulte de 70 kg.
Quelle quantité choisir dans cette fourchette ? Cela dépend de la plante et de votre sensibilité à la plante. Aujourd'hui, on note aussi des tolérances beaucoup plus faibles aux plantes, nécessitant de démarrer avec une main légère, et de baisser encore plus les doses de ces fourchettes traditionnelles.
Toutes les amères peuvent être dosées plus faiblement. Pareil pour certaines aromatiques. Un thym de bonne qualité par exemple peut se doser à 15 g par litre. C'est donc une question de cas particulier.
Infusion et décoction
Pour bien infuser une plante, il faut que la partie de la plante en question soit assez fragile pour libérer son identité au contact de l'eau chaude. Nous allons en général infuser :
- Les fleurs
- La plupart des feuilles
- La plupart des tiges
- Quelques racines qui en général devront être pulvérisées
L'infusion est bien adaptée aux plantes qui sont riches en substances volatiles, subtiles et aromatiques, composants qui seraient détruits si amenés à une température trop haute pendant trop longtemps.
Si la partie de plante est trop dure, trop fibreuse, se coupe très difficilement, on passera en général à la décoction, qui grâce à une chaleur soutenue finira par casser cette structure fibreuse et relâcher les composants de la plante en solution.
On voit donc que pour la plupart des plantes, l'infusion sera de guise, et la décoction n'interviendra que pour certains types de racines (ex : grande aunée dans les cas de bronchite) ou de branchettes et branches (ex : chêne pour ses effets astringents).
Préparation et matériel
La plante
La plante doit être coupée le plus finement possible afin d'augmenter la surface de contact avec l'eau. Pour les feuilles, fleurs et tiges, des ciseaux ou un petit sécateur fera l'affaire.
Pour les racines sèches, celles qui s'infusent, il faudra les pulvériser au moulin à café. Une racine se conserve en tronçons et se pulvérise au dernier moment. Pour les racines fraîches, vous pouvez utiliser un couteau de cuisine et les découper en rondelles très fines (pour la racine de valériane par exemple).
Je prends ici l'exemple de la racine de bardane, racine qui pour moi se laisse bien infuser, bien que la décoction soit préférable :
- Si la racine de bardane est sèche, elle doit être automatiquement gardée en tronçons. Une bardane sèche et gardée en poudre est morte, ses composants aromatiques fragiles seront détruits. Pulvériser la quantité voulue au moulin à café juste avant d'infuser.
- Si la racine de bardane est fraîche, en couper la quantité voulue en fines lamelles avec un couteau. La racine fraîche est relativement tendre, et la couper de cette façon est tout à fait faisable.
L'eau
Idéalement, l'eau doit être la plus pure possible, sans sédiments ni excès de calcaire (ce qui parfois précipite certains composants et les rend moins disponibles). De l'eau distillée ou de l'eau de pluie est idéale. Vous pouvez aussi acheter une eau minérale avec un taux bas de résidu à sec, une information disponible sur l'étiquette à l'arrière de la bouteille. Comparez plusieurs eaux et voyez celle qui à le moins de résidus.
D'une manière pratique, je réalise que nous n'avons pas toujours une telle eau sous la main. L'herboristerie pratique nous dit ceci : il vaut mieux utiliser les plantes d'une manière non-optimale, avec ce que l'on a sous la main, que de ne pas les utiliser du tout.
Alors si vous vous retrouvez coincé et que vous avez besoin de vous faire une infusion, n'hésitez pas à utiliser l'eau du robinet en attendant de pouvoir vous procurer une eau supérieure.
Le récipient
Il y a de nombreux récipients possibles et imaginables pour préparer une tisane. En voici quelques uns.
1. La théière avec réceptacle sur le haut
L'idéal est de trouver une théière qui vous permette de placer la plante à infuser dans la partie haute du récipient. Afin de comprendre pourquoi, nous devons d'abord parler de déplacement circulatoire, un terme compliqué qui décrit un phénomène très simple à expliquer.
- La plante à infuser est placée dans la partie haute du récipient ;
- Lorsque l'eau chaude rentre en contact avec la plante, la plante relâche une certaine quantité de molécules ;
- Ces molécules sont entraînées par gravité vers le bas du récipient, car elles ont un poids ;
- En ce faisant, elles déplacent l'eau qui était au fond du récipient vers le haut, elles la poussent et créent un mini-courant ;
- Cette eau chaude vierge rentre à son tour en contact avec la plante, et continue d'alimenter le courant ;
Ainsi de suite, jusqu'à ce que l'eau soit complètement saturée des composants de plante. Notez que l'eau chaude amplifie ce mouvement circulatoire. Ce phénomène ne peut pas s'opérer si la plante est placée dans la partie basse du récipient, emprisonnée dans une boule à thé par exemple. On peut bien évidemment remuer d'une manière manuelle pour recréer ce courant si l'on n'a pas accès à ce type de récipient. Mais mieux vaut bien s'équiper dès le départ.
Nous en déduisons deux choses :
- Le récipient doit avoir un "réservoir à plante" localisé vers le haut ;
- Cette position en haut est primordiale si l'on réalise une infusion froide de plante (voir plus bas), de racine de guimauve par exemple.
Voici un exemple de théière avec réceptacle pour plante à infuser, de la marque MENU.
Voici une image qui illustre ce concept de micro-circulation, avec une infusion froide de racine de guimauve, et un récipient improvisé à partir d'une boule à thé.
Si vous utilisez une boule à thé ou n'importe quel autre réceptacle à l'intérieur d'une théière (comme le réceptacle inox montré sur la photo plus haut), assurez vous que la plante ne soit pas compressée dans ce réceptacle. Une fois gonflée d'eau, la plante doit pouvoir flotter et bouger à son aise pour favoriser une bonne circulation de l'eau autour d'elle.
Si le réceptacle est trop petit, il vaut mieux placer directement la plante dans la théière et remuer de temps en temps. Mieux vaut créer une circulation manuelle avec une plante qui a la place d'infuser, plutôt que de se reposer sur la micro-circulation mais avec une plante trop compressée dans son réceptacle.
2. La presse à café
Une fois l'infusion terminée, il est fortement recommandé de presser le marc. Certaines plantes comme la camomille se gorgent d'eau. Il serait dommage de laisser ce liquide thérapeutique emprisonné dans le marc.
A l'aide du dos d'une cuillère, pressez le marc à l'intérieur du réceptacle afin d'en faire sortir les dernières gouttes. Si vous penchez pour la méthode "plante en vrac dans la théière", penchez pour la presse à café. Elle vous permettra de bien laisser infuser la plante lorsque la presse et en position haute, puis de bien presser le marc une fois l'infusion terminée. La presse à café est particulièrement adaptée pour les plantes qui se gorgent d'eau (là encore, les fleurs de camomille sont un bon exemple).
3. Le bocal hermétique
J'utilise parfois un bocal hermétique d'un litre ou parfois plus, surtout lorsque je veux préparer une grande quantité de plante, ou que je veux laisser infuser pendant plus longtemps sans monopoliser la théière. J'utilise un bocal de 2 litres lorsque je prépare mes tisanes reminéralisantes par exemple, afin d'avoir une dose pour la journée, avec un mélange d'ortie, de plantain, de luzerne et d'avoine sauvage.
L'avantage du bocal hermétique est qu'il va créer une pression supplémentaire grâce à l'eau chaude qui va faire pression sur les parois du bocal. Cette pression va favoriser l'extraction de certains composants. Voir photo ci-dessous.
4. La casserole en inox
Si vous voulez suivre la méthode d'infusion chauffée exposée plus bas, le plus simple sera d'utiliser une casserole en inox, et de laisser infuser directement dans la casserole en la couvrant une fois la température atteinte.
5. La tasse
On peut placer la plante directement dans la tasse, verser l'eau et remuer régulièrement.
Alors que choisir ?
Comme vous pouvez le constater, les choix sont multiples, et je vous laisse choisir. Ils donnent tous de bons résultats. Les deux que j'utilise régulièrement sont la théière avec réceptacle sur le haut, car il faut s'équiper un minimum, et avoir une belle théière fait partie du jeu, et le bocal hermétique.
Les récipients à éviter absolument sont ceux en fer, aluminium ou tout autre métal autre que l'inox, en particulier si la plante contient des tanins.
Les techniques d'infusion
L'infusion chaude
L'infusion chaude consiste à verser une quantité d'eau qui a été portée à ébullition sur une quantité donnée de plante, à couvrir et à laisser infuser.
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau. Sauf si indiqué autrement dans vos ouvrages de référence, utilisez les quantités de référence indiquées ci-dessus dans le chapitre "l'infusion thérapeutique" ;
- Faites préchauffer le récipient : faites bouillir de l'eau, remplissez le récipient et laissez les parois du récipient prendre la température du liquide. Cette étape est optionnelle, mais évite que l'eau d'infusion perde trop vite sa température lorsque mise en contact avec le contenant. Videz ensuite l'eau.
- Placez la plante dans le récipient ;
- Faites bouillir l'eau, puis laissez la reposer pendant 10 minutes afin que l'eau descende autour des 85°C. L'alternative est d'utiliser une bouilloire qui s'arrête automatiquement à 85°C ;
- Versez l'eau dans le récipient et couvrez ;
- Si vous n'utilisez pas de théière avec réceptacle sur le haut, remuez bien ;
- Laissez infuser :
- Une à deux minutes pour les aromatiques, avant que les composants astringents et amers ne prennent le dessus ;
- 5 à 10 minutes pour les amères et astringentes ;
- 20 minutes pour beaucoup de plantes chinoises pulvérisées, pour les plantes minéralisantes (luzerne, folle avoine, trèfle, etc), et bien d'autres.
- Expérimentez afin d'optimiser le goût et le parfum désiré par rapport au temps d'infusion.
- Filtrez grossièrement et pressez le marc ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
L'infusion chauffée
L'infusion chauffée consiste à démarrer avec de l'eau froide versée sur la plante, puis à chauffer très doucement. Cette méthode est appropriée pour les plantes contenant les composants les plus fragiles et aromatiques, la mélisse par exemple.
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau ;
- Versez la plante et l'eau froide dans une casserole et couvrez ;
- Faites chauffer à feu très doux, en vous assurant que le liquide ne rentre jamais en ébullition ;
- Arrêtez le feu lorsque l'eau atteint 85°C idéalement, sinon lorsqu'elle commence à peine à frémir ;
- Laissez infuser comme précédemment ;
- Filtrez grossièrement et pressez le marc ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
L'infusion froide
L'infusion froide consiste à faire infuser la plante dans de l'eau froide. Cette méthode est bien adaptée pour les plantes ayant des composants qui sont extraits à l'eau froide, les mucilages et les gommes par exemple (guimauve, aulne glutineux, échinacée pour ses mucopolysaccharides, etc).
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau ;
- Placez la plante dans un réceptacle qui se trouvera dans la partie haute du liquide. Utilisez une théière ou un dispositif maison tel celui présenté sur la photo un peu plus haut (expliquant la micro-circulation) ;
- Versez l'eau froide dans le récipient ;
- Laissez infuser toute une nuit ;
- Le lendemain, égouttez le marc du mieux possible. Si vous infusez de la racine de guimauve pulvérisée, ne pressez pas trop ou les petites fibres se retrouveront en solution ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
Conservation
Préparez la quantité d'infusion nécessaire pour une prise ou pour une journée. N'en faites pas plus car l'infusion ne se garde pas très longtemps. Dans l'idéal, gardez-la :
- 12 heures à température ambiante ;
- 24 heures au frigo.
Jetez la quantité restante.
L'infusion se conserve mal car :
- Le solvant lui-même (l'eau) n'a aucune propriété de conservation (contrairement à l'alcool ou à l'huile) ;
- Certains composants extraits de la plante comme les mucilages et gommes vont fermenter relativement vite. On se souviendra du fait que les bactéries en raffolent (d'où son utilisation pour nourrir notre flore intestinale) ;
- Les minéraux ionisés et en solution vont commencer à se précipiter au bout de quelques heures, rendant ces minéraux peu disponibles.
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Hariki dit
Bonjour, est-il possible de faire les infusions directement dans une cafetière?
sabine dit
Bonjour Hariki
je n'ai jamais testé , mais pourquoi pas , ça ferait comme une percolation il faut essayer et voir déjà côté gustatif
Haziel dit
bonjour Sabine, pour les plantes riches en ptoteines, si je souhaite bénéficier des ces proteines il sera plus avantageux de les manger que d'en faire des infusions ? les proteines sont elles extraites par infusion ? merci
sabine dit
bonjour Haziel
à ma connaissance , l'infusion n'extrait pas les protéines ni les fibres, l'alcool non plus , le mieux c'est de les manger
Haziel dit
c'est bien ce que je pensais. merci
griet van eycken dit
Bonjour Sabine, j ai quelques questions par rapport à l infusion médicinale de sauge . Je viens d en faire une, me basant sur la technique de l'infusion chauffée (est-ce le bon choix pour la sauge ?) , est-ce une bonne idée de conserver le reste (utilisable le jour même ) dans un thermos ? ou vaut-il mieux un autre récipient (en verre pe?) et le réchauffer pour les autres utilisations dans la journée . Merci d avance, et belle journée
sabine dit
bonjour Griet
Je ne suis pas sûre de comprendre vos interrogations
qu'appelez vous infusion chauffée ? l'infusion peut se garder en thermos une journée mais pas plus , on peut faire réchauffer ,devant
le réchauffement climatiqueheu pardon s'échapper si vous faites réchaufferLise dit
Bonjour, Christophe conseille soit la décoction de la racine de l'Astragale de Chine soit infuser la poudre pour le renforcement des défenses immunitaires. J'imagine mal l'infusion de la poudre. Pourriez-vous m'expliquer svp comment infuser une poudre et que faire avec à la fin ? Avaler la poudre avec l'eau d'infusion peut-être? Aussi, est-ce aussi efficace que la décoction des morceaux de la racine? Merci d'avance de votre aide!
sabine dit
bonjour lise
oui vous pouvez faire une infusion de la poudre , que vous filtrez ensuite, pour ma part je mélange ma poudre dans du lait végétal ou même dans de l'eau et je l'ingère (je trouve que c'est une racine qui a un goût très doux ) donc quand poudre je la mange 🙂 attention les dosages seront différents selon que c'est poudre ou décoction de racine
et toujours être prudent si l'on prend des médicaments
Lise dit
Merci vraiment Sabine de vos conseils détaillés et bienveillants !! Utilisez-vous du lait végétal CHAUD ou de l'eau chaude (à 85°C, je crois?) pour laisser infuser 5-10 minutes ou non ? De même pour la poudre d'ashwagandha ? Pourriez-vous préciser la bonne façon de préparer, svp?
Quant aux dosages, en effets, Christophe conseille, si je ne me trompe pas, 5g de poudre par tasse x2 par jour, ou 10-30g de morceaux par litre d'eau par jour. C'est bien cela? Merci beaucoup encore et bonne journée à tous!
sabine dit
bonjour Lise
Anne Vastel dans son ouvrage "Plantes traditionnelles chinoises et plantes médicinales occidentales" nous dit que, selon la médecine indienne, l'on peut faire mijoter entre 3 à 5 g dans 200ml de lait(végétal ou animal) avec une petite pincée de noix de muscade et de boire ce liquide au coucher
On peut prendre (ce que je fais) 1/2 cuillère à café le matin mélangée avec un peu de crème de coco et de miel et souvent je rajoute de l'eau chaude et 1 cuillère à café le soir (je mange la poudre , je ne filtre pas)
en mode décoction des morceaux de racine proportions: 20g /litre
Lise dit
Bonjour Sabine et merci beaucoup de toutes vos explications qui me permettent de constater que la méthode d'infusion des poudres est très différente de celle des feuilles fraîches ou sèches des plantes. Je vais suivre vos conseils: il n'est donc pas nécessaire de laisser s'infuser dans du liquide chaud. Merci et bonne soirée à tous.
irka dit
bonjour,
dans la liste des plantes minéralisantes, vous parlez de la réglisse. est-il plus conseillé d'utiliser la plante fraîche ou bien les racines pour faire une tisane ?
sabine dit
bonjour Irka
c'est la racine que l'on utilise
Danielle dit
Bonjour,
Vous m'avez conseillé des infusions d'ortie reminéralisante (pour nourrir les cartilages de mon genou, j'ai un peu d'artrose). Est-il préférable d'utiliser la plante fraîche ou sèche? Merci beaucoup!
sabine dit
bonjour Danielle
les deux sont efficaces
Haziel dit
Bonjour Sabine, j'ai une question concernant l'ortie : est ce que les minéraux qu elle contient sont détruits avec une infusion à chaud et qu'il vaut mieux la faire infuser à froid ou est ce qu'à froid certains de ses principes actifs ne sont pas extraits ? merci.
sabine dit
bonjour Haziel
les minéraux ne sont pas détruits à la chaleur 🙂 la vitamine C elle peut selon la température et la durée de l'infusion être détruite
haziel dit
merci Sabine. Et du coup, est-ce que à chaud les principes actifs de l'ortie sont tout de même mieux extraits qu'à froid ? en clair : est-ce qu'une infusion d'orties à froid aura les mêmes propriétés qu'une infusion à chaud ?
Merci.
sabine dit
bonjour Haziel
les minéraux sont (à ma connaissance) mieux extrait à chaud) , mais la macération à froid garde mieux la vitamine C et oui même propriétés
Fukari dit
Bonjour !
Merci pour cet article et notamment le tableau très intéressant sur les teneurs en minéraux des plantes ! Je suis (agréablement) surprise par la teneur en magnésium de l'avoine ! Avez vous des précisions à ce sujet ? C'est l'avoine sauvage ? Quelle est la partie utilisée ? Il faut faire une décoction ?
Merci pour votre réponse !
cécile fukari
sabine dit
bonjour Fukari
on peut prendre les deux la cultivée ou la sauvage , ce sont les parties aériennes que l'on prend (sèches ou fraiches, feuilles, tiges et fruits; en infusions (30g/l si prise seule) ou réduites en poudre
Coralie dit
bonjour, merci pour les détails des infusions ! je me demandais comment savoir si une plante devait être infusée à chaud ou à froid pour obtenir "le meilleur" de cette plante ? sachant que j'utilise seulement les feuilles et les fleurs pour le moment. merci
sabine dit
bonjour Coralie
l'infusion chaude extraira toujours un peu mieux les constituants (sauf pour les plantes mucilagineuses comme la guimauve par exemple) ce qui n'empêche pas les préparations à l'eau froide d'être très intéressantes, par exemple l'eau d'ortie , mais il est préférable de laisser macérer toute la nuit, pour avoir une extraction correcte
Coralie dit
merci beaucoup pour la réponse, je pensais plus l'inverse, que le chaud enlevait un peu des propriétés des plantes, c'est bon à savoir
Victor dit
Bonjour !
J'ai tendance à préparer mes infusions de la manière suivante :
Je fais chauffer de l'eau jusqu'à ébullition dans une casserole en inox, j'attends qu'elle refroidisse un peu, j'y plonge mes plantes sèches et je couvre.
Je laisse infuser au moins 15 minutes avant de me servir, mais je laisse les plantes dans l'eau. Je prépare environ 2L d'infusion, ce qui fait que le mélange infuse pendant de nombreuses heures.
Y a-t-il des contre-indications à cette méthode ? Par exemple, extraction de tannins ou autres composants qui pourraient me fatiguer ?
Je ressens de la fatigue et je n'arrive pas à en identifier la cause (d'après mes recherches, j'ai une bonne hygiène de vie et de sommeil).
Merci beaucoup (je m'en vais lire l'article sur le syndrome de fatigue chronique)
sabine dit
Bonjour Victor
pour le début c'est quasi parfait (10mn ça le fait aussi ), par contre laisser les plantes plusieurs n'apporte rien de plus , sinon de concentrer en tannins ce qui n'est pas toujours souhaitable
z (selon les plantes) , il vaut mieux filtrer et conserver dans un thermos (pour avoir moins de manipulations à faire, l'option de la presse à piston est vraiment intéressante
après je ne pense pas que ce soit la cause de votre fatigue
Victor dit
Merci de votre réponse Sabine,
Je laisse infuser si longtemps car je trouve que le goût s'intensifie avec un temps d'infusion plus long.
Mes plantes de prédilection : ortie, feuilles de framboisier, achillée, menthe poivrée et aquatique, basilic sacré, camomille, mélisse, citronnelle, verveine citronnée, armoise... Pour n'en citer que quelques unes, mais ce sont celles que j'utilise le plus.
Merci encore pour votre réponse, bonne continuation !
Lyse dit
Bonjour,
1. Est-ce que ce serait une bonne idée de faire une infusion à base de romarin, ail, gingembre et citron?
2. Si oui, laquelle des méthodes d' infusion serait la plus appropriée?
Merci.
sabine dit
bonjour Lyse
vous pouvez tout mettre dans votre récipient comme une infusion classique (en coupant en tout petits bouts le gingembre )
autrement vous pouvez mettre la veille dans de l'eau froide le gingembre, l'ail et les zestes de citrons (sans le blanc) , le matin vous rajoutez le romarin faite infusion classique et ensuite vous pressez le citron dans votre infusion (comme ça vous récupérer les minéraux des zestes du citron et les vitamines du jus )
Hberclaz dit
Bonjour,
Puis-je faire infuser à froid, pendant 12 heures par exemple, des feuilles coupées de Kinkéliba (Combretum micranthum) ? Quel est le grammage recommandé pour un litre d'eau ?
Merci de votre réponse.
Cordialement
sabine dit
bonjour Hberclaz
oui vous pouvez faire infuser dans l'eau froide mais je n'ai jamais pratiqué avec le kinkéliba
pour la posologie entre 20 et 30g/l
Haziel dit
Bonjour, j'ai une bouilloire qui peut s arrêter à 70° et aussi à 80° ou 90°. Est ce que 70° conviendrait ou est ce que c'est trop peu ? Merci
sabine dit
bonjour Haziel
disons que 80° a été déterminé par la tradition et l'expérience
Lucas dit
Bonjour, j'ai lut dans un ouvrage que les quantités et le temps d'infusion était différente. J'aimerais juste savoir qu'elles sont les raisons de faire des infusions thérapeutiques avec autant de plantes (entre 25g à 50 g pour plantes sèches et entre 50g à 100g de plantes fraîches pour 1L d'eau pour 5 à 10 minutes d'infusions ? Je ne suis qu'un amateur et tente de me soigner de manière autonome mais j'ai lut aussi que la quantité pouvait être de 4 à 6 cuillère à soupe de plantes sèches et 6 à 8 cuillères de plantes fraîches pour 1L pendant 30 à 45 min. J'aimerais connaître votre avis. Merci beaucoup. Votre site est d'une richesse incroyable.
sabine dit
bonjour Lucas
il n'y a pas vraiment de dosage standard, certaines plantes demanderont un dosage plus léger et d'autres plus fort
maintenant les dosages que transmet Christophe font partie de la tradition, (Fournier, Valnet) ils ont démontré leur efficacité, par contre tout le monde ne réagit pas pareil , quand certaines personnes ont besoin de dosages forts d'autres très réceptives réagiront à de faibles dosages
les dosages proposés sont une base , sur laquelle il faudra adapter en fonction de la plante et de la personne
Faivre Patrick dit
Bonjour, j'ai cherché auparavant si le site avait déjà traité du sujet mais sans succès. Ma question, étant novice, je voulais savoir si on pouvait faire infuser une plante ou un mélange plusieurs fois? Ou est-ce qu'il ne faut consommer que la première infusion/décoction. Merci beaucoup pour votre réponse
sabine dit
bonjour Patrick
non, une fois que l'eau a extrait les constituants il ne reste plus grand chose pour une autre passe
Julie dit
Bonjour.
Merci pour votre réponse rapide. Il y a un lien qui ne fonctionne pas. Par contre je suis tombée sur un livre conseillé qui a l'air d'être la réponse : guide des contte indications des principales plantes medicinales de Michel Dubray.
Bonne suite. Merci de tous ces partages
Julie dit
Bonjour.com.
Une question me turlupine: peut-on mélanger n'importe quelles plantes dans une tisane ou autre préparation à but médical ? Comment savoir les mélanges à éviter ? Y-a-t-il un nombre maximum, par ex, pas plus se 3 plantes différentes?
Metci d'avance pour la lumière à apporter à ce dilemme : )
Julie
sabine dit
bonjour Julie
je vous invite à lire cet article qui je pense vous donnera des pistes intéressantes https://www.altheaprovence.com/lart-de-la-formulation/
Geoffroy dit
Bonjour l'équipe d'althéaprovence,
Merci pour ce récapitulatif. Est-il possible d'avoir un résumé des plantes adapté pour les infusions froides, chauffées et chaudes ?
Bien à vous.
sabine dit
bonjour Geoffroy
pour l'instant ce n'est pas au programme , mais la plupart du temps les infusions (décoctions )chaudes sont recommandées, il y a des exceptions comme les plantes riches en muncilages (racine guimauve) (et si l'on veut avoir les mucilages) on fait macération dans l'eau froide
il y a aussi des plantes (comme l'ortie fraiche) que l'on peut faire macérer toute une nuit dans l'eau froide on obtient l'eau d'ortie
l'infusion de sauge que l'on peut faire refroidir en cas de bouffées de chaleur