Infuser les plantes médicinales
"Infuser les plantes médicinales, ce n'est pas pratique"
"Trop long à faire, je n'ai pas le temps"
"Ca a trop mauvais goût, je ne peux pas boire tout ce liquide"
Voila à quoi l'infusion ancestrale, celle qui a fait ses preuves pendant des millénaires, a été réduite. Nous préférons acheter une petite fiole de teinture à la pharmacie, ou beaucoup mieux des gélules cryobroyées sans goût, sans odeur, mais tellement pratiques. La philosophie de l'infusion s'est perdue, nous n'avons plus le temps de prendre soin de nous.
Laisser la plante infuser dans une belle tasse en porcelaine, c'est aussi se donner le temps de souffler un peu et de laisser ce liquide réparateur nous réchauffer et nous soigner.
Alors restez avec moi le temps de cet article, où nous allons aborder la confection d'une tisane tout simplement. Car même si elles sont simples, elle valent la peine que l'on reparle d'elles.
Pour les quantités à utiliser, voir mon guide ici.
L'infusion nutritive
Le concept de teinture mère est relativement nouveau, il a été développé ces deux derniers siècles. Avant cela, l'infusion et la décoction prédominaient.
La teinture a connu un envol rapide grâce à la médecine classique, et son obsession de la concentration, et de l'isolation du composant actif. La teinture a tout de suite été reconnue comme "plus pure" et "plus puissante". Mais ce raisonnement n'est valable que si l'on considère qu'une plante est la somme de ses composants actifs.
Nous nous apercevons aujourd'hui qu'une simple infusion est beaucoup plus qu'une somme de quelques composants actifs. L'eau chaude extrait aussi une liste de composants longtemps considérés comme "inertes", mais qui probablement ne le sont pas. L'infusion a une dimension en plus de la teinture : elle est aussi nutritive.
En effet, l'eau a la capacité d'extraire l'albumine (protéines) de la plante ainsi que des polysaccharides, molécules de sucres complexes qui nourrissent notre flore intestinale. Si l'on ne filtre la tisane que grossièrement, ces molécules nourrissantes seront absorbées. Ce sont les polysaccharides qui sont particulièrement intéressants, car la flore intestinale est grandement malmenée de nos jours. Et on sait qu'elle a un rôle primordial à jouer, non seulement dans la digestion, mais aussi dans la stabilité du système immunitaire (80% du système immunitaire étant posté autour de l'intestin).
Un avantage additionnel de l'infusion est qu'elle nous maintient hydraté grâce à un apport régulier de liquides pendant la journée. Ce liquide stimule les organes d'élimination, ce qui fait souvent partie de l'effet thérapeutique recherché.
L'infusion minéralisante
De nombreuses plantes sont très riches en minéraux. Les infusions présentent un énorme avantage par rapport aux autres préparations car elles vont extraire ces minéraux sous forme ionisée. Cela signifie que la molécule de calcium, magnésium ou autre n'est associée à aucune autre molécule, elle n'a donc pas besoin d'être digérée, contrairement aux minéraux alimentaires qui eux doivent être extraits par le processus digestif.
De plus en plus de personnes ont aujourd'hui une digestion déficiente. Les sucs gastriques ne sont pas relâchés dans des quantités suffisantes. Les muscles lisses manquent de tonus. Le résultat est une digestion qui est loin d'être optimale, avec des minéraux qui ne peuvent pas être extraits correctement.
L'infusion minéralisante évite tout cela, car la molécule ionisée pénètre directement au travers de la muqueuse digestive sans avoir besoin des sucs et enzymes. La disponibilité est optimale, l'absorption est totale.
Voici une liste de plantes minéralisantes, liste fournie par Paul Bergner du North American Institute of Medical Herbalism. Les taux de minéraux sont en milligrammes pour chaque 30 grammes de plante infusée.
Calcium (Mg) | Magnésium (Mg) | Potassium (Mg) | Fer (Mg) | Manganèse (Mg) | |
---|---|---|---|---|---|
Luzerne | 299 | 76 | 400 | 0.87 | 0.08 |
Bardane | 244 | 179 | 560 | 4.9 | 0.2 |
Cataire | 205 | 69 | 783 | 4.6 | 1.25 |
Stellaire intermédiaire (Stellaria media) | 403 | 176 | 280 | 8.4 | 0.18 |
Prêle | 630 | 145 | 520 | 4.1 | 0.23 |
Réglisse | 292 | 321 | 380 | 2.9 | 0.16 |
Guimauve | 272 | 172 | 403 | 3.8 | 0.15 |
Ortie, feuille | 966 | 286 | 583 | 1.4 | 0.26 |
Avoine sauvage | 476 | 400 | 90 | 0.4 | 0.02 |
Menthe poivre | 540 | 200 | 753 | 2 | 0.02 |
Trèfle rouge | 436 | 116 | 666 | 0 | 0.2 |
Feuille de framboisier | 403 | 106 | 446 | 3.3 | 4.8 |
Notez les taux très intéressants de certaines plantes. Une consommation journalière de 200 mg de magnésium est par exemple fortement recommandée de nos jours. Voir mon article sur le sujet. C'est donc une solution efficace (car absorption totale) et relativement peu coûteuse.
Afin de couvrir nos besoins journaliers en minéraux, il est donc judicieux de combiner plusieurs de ces plantes et d'en prendre une tisane journalière : par exemple ortie, folle avoine, et menthe. Ou une autre combinaison à votre goût.
Les minéraux sont des bases, ils nous aident donc à tamponner les déchets acides. Lorsque le système combat une infection, ou lorsque la personne a une maladie auto-immune, les déchets acides sont nombreux, et le malade a parfois du mal à les tamponner correctement. Les tisanes minéralisantes seront cruciales dans ces situations là.
L'infusion thérapeutique
Le but de l'infusion est de ramener l'équilibre à la personne qui a un problème de santé. Il y a donc un effet thérapeutique attendu, et cet effet dépend souvent de la quantité de plante utilisée. Les vieux écrits datant de l'époque où docteurs et pharmaciens prescrivaient les tisanes nous indiquent les poids de plante à utiliser.
Certains ouvrages modernes nous rappellent ces quantités d'une manière générique. Pour avoir une information plus détaillée par plante, il faut passer à un ouvrage tel la Materia Medica de Michael Moore (fondateur de la Southwest School of Botanical Medicine), un ouvrage qui reste la référence aujourd'hui aux Etats-Unis. Je suis en train de traduire en Français l’ouvrage de Moore avec la gracieuse permission de la Southwest School of Botanical Medicine.
Des ouvrages en Français tels "La Phytothérapie" du docteur Jean Valnet vous fournira aussi les quantités de plantes à utiliser en infusion.
La quantité de plante à utiliser dépend aussi des traditions des différents pays. Voici les quantités que je recommande pour la plupart des plantes, sachant que certains ouvrages pourront mentionner d'autres quantités. Notez aussi que ces quantités peuvent varier lorsque l'on parle de certaines plantes en particulier.
Quantités de référence :
- Entre 25 g et 50 g de plante sèche pour un litre d'eau
- Entre 50 g et 100 g de plante fraîche pour un litre d'eau
Nous parlons ici de quantités pour un adulte de 70 kg.
Quelle quantité choisir dans cette fourchette ? Cela dépend de la plante et de votre sensibilité à la plante. Aujourd'hui, on note aussi des tolérances beaucoup plus faibles aux plantes, nécessitant de démarrer avec une main légère, et de baisser encore plus les doses de ces fourchettes traditionnelles.
Toutes les amères peuvent être dosées plus faiblement. Pareil pour certaines aromatiques. Un thym de bonne qualité par exemple peut se doser à 15 g par litre. C'est donc une question de cas particulier.
Infusion et décoction
Pour bien infuser une plante, il faut que la partie de la plante en question soit assez fragile pour libérer son identité au contact de l'eau chaude. Nous allons en général infuser :
- Les fleurs
- La plupart des feuilles
- La plupart des tiges
- Quelques racines qui en général devront être pulvérisées
L'infusion est bien adaptée aux plantes qui sont riches en substances volatiles, subtiles et aromatiques, composants qui seraient détruits si amenés à une température trop haute pendant trop longtemps.
Si la partie de plante est trop dure, trop fibreuse, se coupe très difficilement, on passera en général à la décoction, qui grâce à une chaleur soutenue finira par casser cette structure fibreuse et relâcher les composants de la plante en solution.
On voit donc que pour la plupart des plantes, l'infusion sera de guise, et la décoction n'interviendra que pour certains types de racines (ex : grande aunée dans les cas de bronchite) ou de branchettes et branches (ex : chêne pour ses effets astringents).
Préparation et matériel
La plante
La plante doit être coupée le plus finement possible afin d'augmenter la surface de contact avec l'eau. Pour les feuilles, fleurs et tiges, des ciseaux ou un petit sécateur fera l'affaire.
Pour les racines sèches, celles qui s'infusent, il faudra les pulvériser au moulin à café. Une racine se conserve en tronçons et se pulvérise au dernier moment. Pour les racines fraîches, vous pouvez utiliser un couteau de cuisine et les découper en rondelles très fines (pour la racine de valériane par exemple).
Je prends ici l'exemple de la racine de bardane, racine qui pour moi se laisse bien infuser, bien que la décoction soit préférable :
- Si la racine de bardane est sèche, elle doit être automatiquement gardée en tronçons. Une bardane sèche et gardée en poudre est morte, ses composants aromatiques fragiles seront détruits. Pulvériser la quantité voulue au moulin à café juste avant d'infuser.
- Si la racine de bardane est fraîche, en couper la quantité voulue en fines lamelles avec un couteau. La racine fraîche est relativement tendre, et la couper de cette façon est tout à fait faisable.
L'eau
Idéalement, l'eau doit être la plus pure possible, sans sédiments ni excès de calcaire (ce qui parfois précipite certains composants et les rend moins disponibles). De l'eau distillée ou de l'eau de pluie est idéale. Vous pouvez aussi acheter une eau minérale avec un taux bas de résidu à sec, une information disponible sur l'étiquette à l'arrière de la bouteille. Comparez plusieurs eaux et voyez celle qui à le moins de résidus.
D'une manière pratique, je réalise que nous n'avons pas toujours une telle eau sous la main. L'herboristerie pratique nous dit ceci : il vaut mieux utiliser les plantes d'une manière non-optimale, avec ce que l'on a sous la main, que de ne pas les utiliser du tout.
Alors si vous vous retrouvez coincé et que vous avez besoin de vous faire une infusion, n'hésitez pas à utiliser l'eau du robinet en attendant de pouvoir vous procurer une eau supérieure.
Le récipient
Il y a de nombreux récipients possibles et imaginables pour préparer une tisane. En voici quelques uns.
1. La théière avec réceptacle sur le haut
L'idéal est de trouver une théière qui vous permette de placer la plante à infuser dans la partie haute du récipient. Afin de comprendre pourquoi, nous devons d'abord parler de déplacement circulatoire, un terme compliqué qui décrit un phénomène très simple à expliquer.
- La plante à infuser est placée dans la partie haute du récipient ;
- Lorsque l'eau chaude rentre en contact avec la plante, la plante relâche une certaine quantité de molécules ;
- Ces molécules sont entraînées par gravité vers le bas du récipient, car elles ont un poids ;
- En ce faisant, elles déplacent l'eau qui était au fond du récipient vers le haut, elles la poussent et créent un mini-courant ;
- Cette eau chaude vierge rentre à son tour en contact avec la plante, et continue d'alimenter le courant ;
Ainsi de suite, jusqu'à ce que l'eau soit complètement saturée des composants de plante. Notez que l'eau chaude amplifie ce mouvement circulatoire. Ce phénomène ne peut pas s'opérer si la plante est placée dans la partie basse du récipient, emprisonnée dans une boule à thé par exemple. On peut bien évidemment remuer d'une manière manuelle pour recréer ce courant si l'on n'a pas accès à ce type de récipient. Mais mieux vaut bien s'équiper dès le départ.
Nous en déduisons deux choses :
- Le récipient doit avoir un "réservoir à plante" localisé vers le haut ;
- Cette position en haut est primordiale si l'on réalise une infusion froide de plante (voir plus bas), de racine de guimauve par exemple.
Voici un exemple de théière avec réceptacle pour plante à infuser, de la marque MENU.
Voici une image qui illustre ce concept de micro-circulation, avec une infusion froide de racine de guimauve, et un récipient improvisé à partir d'une boule à thé.
Si vous utilisez une boule à thé ou n'importe quel autre réceptacle à l'intérieur d'une théière (comme le réceptacle inox montré sur la photo plus haut), assurez vous que la plante ne soit pas compressée dans ce réceptacle. Une fois gonflée d'eau, la plante doit pouvoir flotter et bouger à son aise pour favoriser une bonne circulation de l'eau autour d'elle.
Si le réceptacle est trop petit, il vaut mieux placer directement la plante dans la théière et remuer de temps en temps. Mieux vaut créer une circulation manuelle avec une plante qui a la place d'infuser, plutôt que de se reposer sur la micro-circulation mais avec une plante trop compressée dans son réceptacle.
2. La presse à café
Une fois l'infusion terminée, il est fortement recommandé de presser le marc. Certaines plantes comme la camomille se gorgent d'eau. Il serait dommage de laisser ce liquide thérapeutique emprisonné dans le marc.
A l'aide du dos d'une cuillère, pressez le marc à l'intérieur du réceptacle afin d'en faire sortir les dernières gouttes. Si vous penchez pour la méthode "plante en vrac dans la théière", penchez pour la presse à café. Elle vous permettra de bien laisser infuser la plante lorsque la presse et en position haute, puis de bien presser le marc une fois l'infusion terminée. La presse à café est particulièrement adaptée pour les plantes qui se gorgent d'eau (là encore, les fleurs de camomille sont un bon exemple).
3. Le bocal hermétique
J'utilise parfois un bocal hermétique d'un litre ou parfois plus, surtout lorsque je veux préparer une grande quantité de plante, ou que je veux laisser infuser pendant plus longtemps sans monopoliser la théière. J'utilise un bocal de 2 litres lorsque je prépare mes tisanes reminéralisantes par exemple, afin d'avoir une dose pour la journée, avec un mélange d'ortie, de plantain, de luzerne et d'avoine sauvage.
L'avantage du bocal hermétique est qu'il va créer une pression supplémentaire grâce à l'eau chaude qui va faire pression sur les parois du bocal. Cette pression va favoriser l'extraction de certains composants. Voir photo ci-dessous.
4. La casserole en inox
Si vous voulez suivre la méthode d'infusion chauffée exposée plus bas, le plus simple sera d'utiliser une casserole en inox, et de laisser infuser directement dans la casserole en la couvrant une fois la température atteinte.
5. La tasse
On peut placer la plante directement dans la tasse, verser l'eau et remuer régulièrement.
Alors que choisir ?
Comme vous pouvez le constater, les choix sont multiples, et je vous laisse choisir. Ils donnent tous de bons résultats. Les deux que j'utilise régulièrement sont la théière avec réceptacle sur le haut, car il faut s'équiper un minimum, et avoir une belle théière fait partie du jeu, et le bocal hermétique.
Les récipients à éviter absolument sont ceux en fer, aluminium ou tout autre métal autre que l'inox, en particulier si la plante contient des tanins.
Les techniques d'infusion
L'infusion chaude
L'infusion chaude consiste à verser une quantité d'eau qui a été portée à ébullition sur une quantité donnée de plante, à couvrir et à laisser infuser.
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau. Sauf si indiqué autrement dans vos ouvrages de référence, utilisez les quantités de référence indiquées ci-dessus dans le chapitre "l'infusion thérapeutique" ;
- Faites préchauffer le récipient : faites bouillir de l'eau, remplissez le récipient et laissez les parois du récipient prendre la température du liquide. Cette étape est optionnelle, mais évite que l'eau d'infusion perde trop vite sa température lorsque mise en contact avec le contenant. Videz ensuite l'eau.
- Placez la plante dans le récipient ;
- Faites bouillir l'eau, puis laissez la reposer pendant 10 minutes afin que l'eau descende autour des 85°C. L'alternative est d'utiliser une bouilloire qui s'arrête automatiquement à 85°C ;
- Versez l'eau dans le récipient et couvrez ;
- Si vous n'utilisez pas de théière avec réceptacle sur le haut, remuez bien ;
- Laissez infuser :
- Une à deux minutes pour les aromatiques, avant que les composants astringents et amers ne prennent le dessus ;
- 5 à 10 minutes pour les amères et astringentes ;
- 20 minutes pour beaucoup de plantes chinoises pulvérisées, pour les plantes minéralisantes (luzerne, folle avoine, trèfle, etc), et bien d'autres.
- Expérimentez afin d'optimiser le goût et le parfum désiré par rapport au temps d'infusion.
- Filtrez grossièrement et pressez le marc ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
L'infusion chauffée
L'infusion chauffée consiste à démarrer avec de l'eau froide versée sur la plante, puis à chauffer très doucement. Cette méthode est appropriée pour les plantes contenant les composants les plus fragiles et aromatiques, la mélisse par exemple.
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau ;
- Versez la plante et l'eau froide dans une casserole et couvrez ;
- Faites chauffer à feu très doux, en vous assurant que le liquide ne rentre jamais en ébullition ;
- Arrêtez le feu lorsque l'eau atteint 85°C idéalement, sinon lorsqu'elle commence à peine à frémir ;
- Laissez infuser comme précédemment ;
- Filtrez grossièrement et pressez le marc ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
L'infusion froide
L'infusion froide consiste à faire infuser la plante dans de l'eau froide. Cette méthode est bien adaptée pour les plantes ayant des composants qui sont extraits à l'eau froide, les mucilages et les gommes par exemple (guimauve, aulne glutineux, échinacée pour ses mucopolysaccharides, etc).
- Préparez la bonne quantité de plante et d'eau ;
- Placez la plante dans un réceptacle qui se trouvera dans la partie haute du liquide. Utilisez une théière ou un dispositif maison tel celui présenté sur la photo un peu plus haut (expliquant la micro-circulation) ;
- Versez l'eau froide dans le récipient ;
- Laissez infuser toute une nuit ;
- Le lendemain, égouttez le marc du mieux possible. Si vous infusez de la racine de guimauve pulvérisée, ne pressez pas trop ou les petites fibres se retrouveront en solution ;
- L'infusion est prête à être consommée, soit en une prise, soit en prises réparties au cours de la journée.
Conservation
Préparez la quantité d'infusion nécessaire pour une prise ou pour une journée. N'en faites pas plus car l'infusion ne se garde pas très longtemps. Dans l'idéal, gardez-la :
- 12 heures à température ambiante ;
- 24 heures au frigo.
Jetez la quantité restante.
L'infusion se conserve mal car :
- Le solvant lui-même (l'eau) n'a aucune propriété de conservation (contrairement à l'alcool ou à l'huile) ;
- Certains composants extraits de la plante comme les mucilages et gommes vont fermenter relativement vite. On se souviendra du fait que les bactéries en raffolent (d'où son utilisation pour nourrir notre flore intestinale) ;
- Les minéraux ionisés et en solution vont commencer à se précipiter au bout de quelques heures, rendant ces minéraux peu disponibles.
Cette page ainsi que tout le contenu de ce site (vidéos incluses) est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
BEATRICE dit
bonjour je vous remercie pour cet exposée magnifique j'aimerais votre avis sur la conservation des tisane serait-il possible de conserver une tisane au congélateur ?
sabine dit
bonjour Béatrice
oui tout à fait on peut les conserver au congélateur , un jour ou deux au frigo
Laura dit
Bonjour, merci pour ce super article très complet Petite question, je souhaiteras faire une cure d’ortie mais en combinaison avec du romarin car j’ai un tempérament froid. Étant sûr une plante minérale et une autre aromatique comment infuser ce mélange, avec quel temps d’infusion? Et quelle proportion conseillée vous? Merci par avance, bonne journée 🙂
sabine dit
bonjour Laura
oui vous pouvez, mais vu que pour avoir une bonne extraction des minéraux il est conseillé de laisser infuser au moins 1/2 h et que pour le romarin c'est environ 10mn
vous pouvez faire vos deux infusions à part et ensuite les réunir dans un thermos
ou alors rajouter 10mn avant la fin de l'infusion d'ortie votre romarin, il vous faudra mettre un peu plus d'eau ou adapter les doses d'ortie et de romarin selon par exemple 20g d'ortie sèche et 10g de romarin ou moitié moitié (cette méthode est moins pratique je trouve car on doit ouvrir le récipient et du coup perdre un peu de chaleur et l'eau sera déjà bien chargée en minéraux et autres constituants et risque d'être un moins optimale pour le romarin )
Canales dit
Bonjour Sabine, merci beaucoup pour votre retour j’effectuerai la première option! Agréable journée à vous
Yllen dit
Bonjour et merci de partager aussi généreusement votre expérience.
J'ai quelques questions auxquelles je n'ai pas trouvé de réponses sur internet : que faire avec les restes des plantes infusées quand on n'a pas de jardin ?
Pas de jardin mais des plantes en pot quand même…
Sachant que leur milieu de vie est plutôt confiné, elles peuvent être plus sensibles à tout ajout, savez-vous si on peut leur mettre les restes des plantes infusées sans leur créer de problèmes et est-ce que ça peut leur faire du bien ?
Merci d'avance.
sabine dit
bonjour Yllen
je ne sais pas si mettre directement les restes dans vos pots serait une valeur ajoutée peut-être des lecteurs plus au fait seront de bons conseils , vous avez aussi l'option de faire votre compost (par exemple ce qui se fait assez facilement c'est le compostage via les vers de terre, ils ne sont pas bruyants, ils font partie de la tribu des "vers-jettent-rien", l'entretien est facile
CLIQUOT dit
Bonjour Yllen, je le pratique depuis des années, la terre ensuite a une bonne odeur d'humus et cela va nourrir la plante car ça devient un engrais "organique". Je suis comme vous pas de jardin mais la chance d'avoir un petit balcon mi-ombre, alors j'ai mes plantes en pots tout comme vous. Cette année j'ai testé le Jiaogulan c'est énergisant je le conseille une plante vraiment intéressante.
Yllen dit
Merci de votre réponse Cliquot.
Je vais essayer, je n'ai pas vraiment de place pour mettre un bac de compost sur mon balcon alors cette solution de mettre les plantes infusées directement sur la terre des pots me semblait bien pratique si cela ne gênait pas leur développement.
Dany dit
Bonjour, l'infusion froide est-elle adaptée au gaillet gratteron ?
sabine dit
il n'y a pas de valeur ajoutée , mais pourquoi pas
Sha dit
Bonjour. Que pensez vous d'une percolation de plantes à l'aide d'une cafetière dite "à l'italienne"? Pourrait-on s'attendre à un gain conséquent en termes d'extraction (comme la différence entre café infusé et percolé), et ce gain compenserait-il la plus haute température (et pression) que l'on inflige aux plantes? Et la percolation avec filtre pourrait-elle présenter des avantages avec de l'eau chaude? Merci
sabine dit
bonjour Sha
effectivement la cafetière italienne est pleine de promesse , je vous invite à lire le commentaire d' Hervé Gouriou (un lecteur passionné et passionnant aussi :)) qui a expérimenté cette méthode je vous invite à le lire https://www.altheaprovence.com/hibiscus-sabdariffa/#comment-24294
Sha dit
Super, merci à vous! Eh bien je crois que je vais aussi tenter l'expérience!
Phil dit
Bonjour, ma tante et moi avons pris l'habitude de faire infuser de la cannelle pendant plusieurs jours, on rajoute de l'eau bouillante et on réutilise pendant parfois 3 jours. (Je vais même parfois jusqu'à 7 jours pour ma part, avec du thym en plus, en rajoutant au fur et à mesure un peu de thym si ce n'est pas très fort). Est-ce dangereux de faire ça si concentré et en réutilisant les herbes ? Mon eau est vraiment marron par rapport à une infusion traditionnelle ... Sinon, ca me parait un peu trop fade.
Merci !!
sabine dit
bonjour Phil
pour une approche thérapeutique je ne suis pas certaine de la valeur ajoutée de cette pratique, l'eau est saturée, les molécules aromatiques envolées et beaucoup de tanins , mais si au niveau du goût cela vous convient je n'y vois pas de danger
Phil dit
Okok, le goût est fort mais ca va. Merci pour votre réponse
Vero dit
Bonjour,
J ai lu que l eau d une tisane être à 40 degré maxi car cela detoriorer les qualités des plantes et de l eau... Que faut-il en penser ?
sabine dit
bonjour Vero
la règle générale est que jusqu'à 85° il n'y a pas de problème
ensuite il y a du cas par cas, par exemple la reine des prés qui est très fragile, ou la racine de guimauve qui elle se révèle mieux dans macération à froid mais je n'ai pas l'information de l'eau qui ne doit pas dépasser 40°
Vero dit
Merci beaucoup Sandrine !
Dany dit
Faut-il boire une tisane chaude ? Si oui pourquoi ?
sabine dit
bonjour Dany
je ne suis pas adepte du "il faut" 🙂
et vous avez des réponses à votre question dans l'article
Dany dit
Les composés aromatiques des plantes ne sont pas seulement contenues dans leurs huiles essentielles ?
sabine dit
bonjour Dany
je vous invite à lire l'article ici , très bien expliqué 🙂 https://www.compagnie-des-sens.fr/constitution-des-huiles-essentielles/
Ann dit
Bonjour, je fais la plupart de mes boissons d'été moi-même sur base de lacto-fermentation. Ma question est la suivante: peut-on faire de la lacto-fermentation
avec une infusion comme base? Je voudrais faire ceci avec de l'artemisia annua par exemple.
sabine dit
bonjour Ann
je pense que oui, mais jamais testé , mais intéressée par votre retour d'expérience 🙂
Nathalie dit
Bonjour,
Merci pour toutes ces informations. Pouvez vous me dire s il est possible de stériliser une infusion et si oui combien de temps peut elle être gardée. Je précise que je dispose d.un stérilisateur.
Merci pour votre réponse.
sabine dit
bonjour Nathalie
ce n'est pas vraiment une bonne option, car pour stériliser il faut faire monter en température à au moins 100° sur un laps de temps un peu long , pour les infusions il est préférable d'utiliser une eau entre 80° et 85° , au delà on risque d'abimer les constituants
Nathalie dit
Merci Sabine de votre réponse
C est bien dommage!
sabine dit
bonjour Nathalie
mais vous pouvez congeler votre infusion 🙂
Anne29 dit
À défaut, vous avez la possibilité de sécher vos "ingrédients" et de faire tous le long de l'année
Céline LE GUÉVELLOU dit
Bonjour Christophe et Sabine.
Tout d abord un grand merci pour vos articles et vidéos passionnants et qui donnent très envie d en connaître plus sur la santé par les plantes. J'ai une question par rapport à la préparation des graines de chia. Vous conseillez une tisane à froid. En ce qui me concerne je mets une cuillère à café dans ma tasse de thé tous les matins pour un souci de constipation chronique. Est ce adapté ou non car du tout elles gonflent dans l eau chaude ? Merci pour votre réponse. Céline
sabine dit
bonjour Céline
je n'ai pas testé dans l'eau chaude , mais je ne pense pas que cela pose problème , il faut essayé , je pense que je vais aller regarder ça 🙂
Celine Le guevellou dit
Merci Sabine pour votre réponse. Bonne journée
SR dit
Bonjour
Est il possible lors d une infusion à chaud avec diverses plantes de les ingérer avec l eau?
Cela est il bénéfique, inapproprié, éventuellement dangereux ?
(Un jour, un sachet ayant explosé dans une tasse thermos portative, j ai tout de même consommé celle ci avec un certain plaisir dans le "machouillage" des morceaux de plantes)
Merci pour votre site
sabine dit
bonjour SR
rassurez vous il n'y a pas de danger et ça apporte en plus un petit côté fibres 🙂 c'est vous qui mettez vos plantes en sachets ?
SR dit
Bonjour
Merci pour votre réponse. Me voilà rassuré.
Parce que je prends un certain plaisir à 'machouiller' les plantes. Je trouve un goût intense ainsi qu' une mache intéressante.
Je viens de me mettre à cueillir et à faire sécher des plantes à l air libre depuis que les beaux jours ont débuté, en prévision de quelques cures...
(Pour l épisode du sachet c était un sachet du commerce (bio))
amaya dit
Bonjour,
merci pour cet article très bien réalisé.
Concernant les racines, Lorsqu'elles sont achetées en morceaux déjà coupées (non en poudre) , perdent elles aussi leurs propriétés?
sabine dit
bonjour amaya
tout dépend de la plante , par exemple racine de pissenlit ok , racine de bardane plus fragile , se conserve moins longtemps
mais ensuite conserver une racine entière (par exemple la bardane pour en revenir à elle ) risque de poser un problème lorsque vous voudrez la couper au moment de faire votre décoction car elle durcit beaucoup et ça devient compliqué à débiter
donc pour les racines aromatiques c'est bien de les couper mais c'est le conditionnement qui fera la différence
Céline D dit
Bonjour, l'article évoque cette tisane quotidienne: ortie, folle avoine, et menthe. J'ai besoin d'une tisane reminéralisante, j'ai essayé des tisanes d'ortie mais je n'aime pas (et essaie de ne pas mettre de miel dans mes tisanes). est-ce qu'avec la menthe et le folle avoine, elle est plus goûtue? faut il privilégier les plantes fraîches? et enfin, pour un litre d'eau, quelle quantité de plantes fraîches mettre? même question pour les plantes séchées?
Autres questions: certaines tisanes peuvent-elles amener du zinc? comment trouver un professionnel herboriste qui fait des consultations et travaille avec les tisanes?
sabine dit
bonjour Céline
avez vous essayé avec un peu de réglisse ? (sauf si vous souffrez d'hypertension) , ensuite j'ai testé il y a peu la stévia (poudre de feuilles, pas la blanche toute trafiquée et hors de prix) elle a un goût de réglisse et est sucrée , ce pourrait être une bonne option
pour les quantités de feuilles fraiches il n'y a pas de mesure précises, on en met toujours un peu plus mais je vous invite à lire cet article https://www.altheaprovence.com/quantites-plantes-pour-infusions-decoctions/
JaBg dit
Bonjour Céline D, Vous pouvez rajouter 1 ou 2 gousses de cardamome verte (les ouvrir) pour changer le goût de votre tisane. D'autant plus que vous avez de la menthe qui est plutôt rafraichissante, vous y ajouterez un peu de chaleur dans votre tisane et le goût pourrait vous plaire davantage. De plus, elle contient plusieurs minéraux et oligo-éléments dont le zinc que vous recherchez.
Lucille Carrier dit
Est-ce que les principes actifs de toutes les plantes séchées et encapsulées sont mortes comme la bardane que vous mentionnez dans cette article. Merci
sabine dit
Bonjour Lucille
tout dépend de l'origine de la plante, si c'est vous qui cueillez séchez et encapsulez en général vous pouvez être sûre de la qualité sachant que certaines plantes (entre autres les aromatiques perdent leurs molécules volatiles au séchage )
pour les autres (gélules du commerce) je ne saurais vous dire, c'est du cas par cas et il faut tester, ouvrir la capsule et goûter etc...
Cyril C. dit
Bonjour,
Tout d'abord merci pour ce très bel article, surement le plus complet et précis que j'ai trouvé sur le web à ce jour!
Je recherche un moyen de conserver les infusions et leurs propriétés pendant au minimum un an, n'existe-t'il pas une façon de permettre une telle conservation? Soit par l'ajout de conservateurs naturels (citron?) ou par un autre moyen palliatif?
Merci d'avance pour votre réponse!
sabine dit
Bonjour Cyril
vous avez l'option congélateur 🙂
Maxime dit
Bonjour,
Je souhaite utiliser des plantes minéralisantes telles que l’ortie ou les feuilles de framboisiers.
Si je comprend bien, il faut env 30g de plantes sèches pour un litre d’eau pour couvrir les besoins journaliers en minéraux. Dans une phrase vous dites « en prendre une tasse journalière », ne faut-il pas boire les 1L/jour?
Les paquets de plantes d’ortie que j’achète sont d’env 40g.. cela voudrait dire qu’il faudrait que j’utilise env un paquet par jour de plantes? On m’a conseillé de mettre 4 cuillères à soupe dans 1L d’eau. Cela n’est donc pas suffisant?
Vous remerciant,
sabine dit
Bonjour Maxime
je vous invite à lire cet article qui va vous donner des éléments de réponse https://www.altheaprovence.com/magnesium-naturel-ortie/
Agnès dit
Bonjour et merci pour ces précieuses informations. Je me demande, savez vous si il y a des herbes néfastes quand elles sont infusées à froid? J eme pose cette question car je suis une inconditionnelle de l'ortie par exemple et je l'infuse aussi bien chaude que froide et personnellement je la préfère fraîche et infusée à froid. Si j'ai bien compris vos explications, la méthode que l'on utilise va simplement permettre d'extraire des éléments de la plante. Ce n'est donc pas pour pallier des effets nocifs que l'on chauffe une plante c'est bien ça? Merci
sabine dit
Bonjour Agnès
tout à fait, l'eau chaude va permettre une extraction plus rapide (sauf par exemple pour les mucilages (ex guimauve) ou il est plus judicieux de privilégier l'eau froide) et l'ortie en macération froide (par exemple laissée toute une nuit donne une infusion délicieuse et bien minéralisée
Agnès dit
Merci 🙂
Marie-Laure Corthay dit
Bonjour Chistophe.
merci pour tes articles toujours passionnant.Concernant les tisanes,nous avons appris à l'ELPM de mettre les plantes dans l'eau froide de la chauffer et aux premiers signes d'ébullition laisser infuser.
Je constate que tu ne procèdes pas de cette façon. Peux tu m'expliquer la raison? merci
sabine dit
Bonjour Marie Claude
l'ELPM nous apprends la méthode "puriste" qui est une préparation vraiment intéressante, Christophe nous propose deux autres méthodes (qu'il développe le sujet dans sa formation) à nous de tester celle qui nous convient le mieux, et de voir le temps dont on dispose
Emi dit
Bonjour. J ai fais 2 fausses couche, et j ai de l acné. J ai 40 ans... Aussi, je veux savoir si je peux infuser un mélange d Ortie, d Achillée millefeuille, d Alchemille et de Sauge ? Pour les quantité, je suis perdue. Par exemple Maria Treben conseille une cuillère à thé pour un litre. Valnet et Fournier eux, conseillent 50 à 60 g par litre pour l ortie. La différence est énorme. Je veux me soigner, et vu le prix de 100 de tisane, je ne veux pas non plus faire de gâchis. Qu en pensez vous? D avance un grand Merci. Emilie
sabine dit
Bonjour Emi
je ne comprends pas trop votre objectif, mais pour les dosages effectivement, on est parfois surpris de voir de telles différences entre les ouvrages classiques. Valnet et Fournier dosent fortement, et ont pratiqué à une époque où l'on utilisait plutôt des doses de cheval. Certes, cela faisait bouger les choses, mais pour aujourd'hui, c'est souvent un peu trop fortement dosé. Ceci étant dit, une cuillère à thé pour un litre est, mais selon Christophe trop faiblement dosé. En général, on s'en tient à 1 cuillère à soupe de plantes par tasse, ce qui donne 3 à 4 cuillères à soupe par litre, ce qui au final est largement moins en quantité que ce que suggère Valet et Fournier.
Laurence L dit
Bonjour, une solution simple: faites pousser de l'ortie dans votre jardin ou en pot sur votre balcon 🙂 Ce sera gratuit. Et elle se propage bien. Pour en trouver: un saut à la campagne, les arracher avec les racines et les replanter, ou semer des graines à la saison. Bien choirir l'endroit de collecte, bien sûr. Vous pourrez même en faire sécher pour vos réserves hivernales: )