Le romarin : vraiment souverain


Cet article est paru dans le magazine Plantes & Santé n°147 — juin 2014.

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Laissez-moi vous parler d’une plante qui n’a pas son égal pour combler les besoins d’une population vieillissante.

Elle pourrait même agir en prévention contre la maladie d’Alzheimer. Eh oui, je parle bien du romarin, celui tant exploité par les industriels des «bonnes herbes», ceux qui se décarcassent !

Aujourd’hui, nous reprenons contact avec le vrai personnage, celui dont l’odeur puissante évoque le chant des cigales et le souffle du mistral.

Vous avez dit médicinal ?

Romarin - Plantes et Santé

Le romarin est l’un des meilleurs antioxydants naturels que nous connaissons.

Il protège nos cellules contre le vieillissement prématuré. Mais ce n’est pas une infusion de temps en temps qui effectuera ce travail de fond. Le romarin est une plante à prendre en petite quantité, mais tous les jours, pendant des mois !

Pourquoi ne pas boire une infusion de romarin régulièrement à partir d’un certain âge ? Car le romarin est un tonique et protecteur de la sphère cérébrale. Les études récentes nous font dire qu’il pourrait être l’une des meilleures plantes pour prévenir la maladie d’Alzheimer.

Sur la sphère digestive, le romarin a une action complexe. Tout d’abord, il contient des amers (certes dissimulés derrière les aromatiques) qui stimulent la production de sucs digestifs. Il est antispasmodique des muscles lisses (combat les crampes d’estomac) et réduit les ballonnements. La plante stimule la production de bile, agissant donc comme dépurative douce (lire à ce sujet la rubrique «Bon geste» p. 39).

C’est aussi un excellent protecteur des lipides polyinsaturés. Si vous prenez des acides gras de type oméga 3 pour combattre une inflammation chronique, accompagnez-les d’une infusion de romarin pour vous assurer que ces lipides fragiles ne s’oxydent pas à l’intérieur de votre corps.


Roumarin din soun jardin

Les Provençaux l’adorent. Mais où que vous soyez, vous pouvez lui offrir un petit coin de rocaille, pas besoin de vivre dans les collines du Luberon.

Ne vous embêtez pas à le démarrer à partir de graines, vous trouverez des plants très odorants dans les jardineries. En effet, ce n’est pas tant la provenance de la plante qui lui donne son caractère, que les conditions de sa croissance.

Car le romarin est une aromatique. Et, comme pour la vigne, les aromatiques ont besoin de souffrir pour donner le meilleur d’elles-mêmes. Certains pieds sauvages, près de chez moi, grandissent dans une fissure de rocher, sous un soleil cuisant, avec à peine une pincée de terre et aucun arrosoir en vue. C’est dans ces conditions qu’ils donnent les meilleures huiles essentielles.

Lui rappeler ses origines

Trouvez-lui un coin de jardin côté sud, en plein soleil. Assurez-vous que les rayons du soleil se réfléchissent le plus possible sur la plante, au pied d’un mur clair par exemple. Disposez des pierres tout autour, qui emmagasineront la chaleur pendant l’été et lui renverront la lumière.

Le sol

Côté terre, le romarin a besoin d’un sol bien drainé, si possible calcaire et caillouteux. Pour voir si votre terre draine, faites un trou et versez-y un arrosoir d’eau. L’eau pénètre-t-elle rapidement ? Descend-elle profond ? Si oui, plantez directement. Sinon, travaillez un carré en y ajoutant un peu de sable.

Évitez toute accumulation d’eau à son pied. Une fois établie, la plante n’en aura plus besoin. Au contraire, l’arroser raccourcirait sa vie.

Entretien

La plante développe une certaine quantité de bois. Il est donc parfois judicieux de la rabattre sur une certaine longueur à la sortie de l’hiver. Mais attention, doucement avec le sécateur, car si vous la rabattez trop, vous risquez de la faire périr.


A l’atelier : un onguent anti-âge au romarin

Pourquoi pas commencer la journée par une infusion de romarin ? Vous la préparerez en utilisant les feuilles uniquement et en laissant infuser une à deux minutes. Cela vous assurera une boisson riche en parfums mais sans trop d’amers ni de tannins. Voilà une bonne mise en condition avant de vous lancer dans la préparation d’un onguent destiné à protéger votre peau.

Les vertus stimulantes (plus ou moins fortes selon votre réceptivité) et antioxydantes du romarin ne se rencontrent pas simplement dans la tisane ! Ses qualités protectrices seront également bien présentes dans l’onguent anti-âge que je vous propose de confectionner.

  1. Placez vos feuilles sèches (lire ci-dessous) dans un bocal et versez juste assez d’huile d’olive pour couvrir les feuilles. Disposez le bocal dans un sac de papier (ce dernier protégera l’huile des UV) et placez l’ensemble dans un endroit ensoleillé mais pas trop chaud. Laissez macérer pendant 3 semaines. Filtrez au travers d’une étamine.
  2. Mesurez la quantité d’huile obtenue et placez-la dans un bain-marie. Pour chaque 100 ml d’huile, ajoutez 12 g de cire d’abeille et faites fondre doucement.
  3. Une fois la cire fondue, versez le mélange dans des petits pots de votre choix. J’utilise personnellement des contenants de 50 ml.
  4. Lorsque l’onguent commence tout juste à se solidifier, ajoutez 2 gouttes d’huile essentielle de romarin par pot. Cela permet d’en assurer la conservation et de maximiser l’effet « romarin ». Remuez à l’aide d’une baguette, étiquetez et conservez dans un endroit frais à l’abri de la lumière. Cette préparation peut être utilisée comme crème de nuit. Utilisez-en peu car la préparation est grasse. Faites-la bien pénétrer par un massage léger qui sera bienvenu en cas d’irritations de la peau.

Sécher les feuilles

Pour une aromatique, le romarin (Rosmarinus officinalis) est relativement stable au séchage. Posez-le en branches entières sur des claies. Une fois sèches, vous pourrez les secouer dans un grand sac en papier. Ses feuilles tomberont facilement et vous n’aurez pas de perte à déplorer.

Ensuite, la feuille sèche peut être passée au moulin à café : la poudre s’incorporera à la cuisine. Sachez aussi qu’une infusion est délicieuse pour déglacer un plat. Enfin pour le barbecue, utilisez-les entières, et faites-les pleuvoir sur chaque grillade. Le romarin nous protège des effets néfastes liés au noircissement de la cuisson.

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61 réponses

  1. J’ai planté un petit romarin qui pousse bien. Mais après avoir lu tout ce qui précède et surtout les conseils de « où le planter », j’ai un doute sur son avenir. Dans un terrain plutôt riche, en sol granitique, et sous le climat du Morvan, va-t-il pouvoir développer tout son potentiel et les mêmes qualités que dans son « élément naturel » ? Je vais quand même lui rajouter quelques pierres pour lui tenir chaud quand le soleil brillera… -si, si, cela arrive 😉 Merci pour ce site fabuleux et l’énergie positive qui en émane.

    1. bonjour Joëlle
      Si votre romarin résiste , alors il va certainement développer ses propres défenses,un « personnalité différente, qui ne seront peut être pas celles de la garrigue qui est un biotope particulier, mais il peut vous /nous surprendre , faites lui confiance

      1. Merci Sabine. Oui, je pense qu’il va s’adapter… comme moi-même, venant du Sud-Ouest, je me suis adaptée 😉

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