La chélidoine est très commune dans nos campagnes, dans nos décombres et nos vieux murs. Vous l'avez sûrement croisée, elle libère un suc orange caractéristique lorsqu'on la blesse. Cette cousine du coquelicot est l'une des grandes oubliées de l'herboristerie moderne.
Pourquoi me direz-vous ? Simple. Selon la durée d'utilisation et les doses, elle peut être problématique pour le foie. Toxique même.
Mais n'en ayez pas peur non plus. Elle appartient à notre culture, à notre héritage. Ce n'est pas parce qu'elle présente des risques qu'il faut l'effacer de nos mémoires. Au contraire, il faut continuer de la faire vivre. On peut réapprendre à l'utiliser avec précautions. Je vous invite à la découvrir dans cette fiche.
Nom commun : Chélidoine, Grande Éclaire
Nom latin : Chelidonium majus
Famille : Papaveraceae
Constituants :
- Alcaloïdes isoquinoliniques (0,35 à 1,3%), incluant la chélidonine, chélérythrine, sanguinarine, berbérine et coptisine
- Autres alcaloïdes (ex : spartéine)
- Acides phénoliques
- Flavonoïdes
Le latex contient des enzymes protéolytiques (qui découpent, qui digèrent les protéines expliquant ainsi l'activité sur les verrues, cors et autres durillons) et des substances antivirales qui détruisent le virus responsable des verrues.
Goût :
- Amer
- Acre et pénétrant
Energétique :
- Réchauffant
- Stimulant
Utilisation de la chélidoine
Congestion et spasmes des voies biliaires
La force de la plante se trouve ici, dans cette section. Il y a quelques subtilités à comprendre, et je ferai un petit résumé en fin de section afin d'éclaircir les points importants.
La chélidoine est tout d'abord un antispasmodique des voies biliaires. La vésicule biliaire est parfois encombrée de boue et de petits calculs. Ces substances peuvent provoquer une inflammation des voies biliaires. Parfois, c'est la vésicule elle-même qui est enflammée ou infectée (cholécystite). Lorsque les “tuyaux” biliaires sont enflammés, ils se contractent d'une manière très douloureuse, envoyant des douleurs dans l'hypochondre droit.
C'est à ce moment-là que la chélidoine peut soulager, en général prise sous forme de teinture de la plante fraîche (voir plus bas).
Vous avez d’autres plantes antispasmodiques des voies biliaires, comme l’épine-vinette (Berberis vulgaris), l’igname sauvage (Dioscorea villosa), la viorne (Viburnum opulus, V. prunifolium), et il est intéressant de faire des combinaisons avec ces plantes-là aussi pour ne pas se reposer uniquement sur la chélidoine.
>> Calculs biliaires ? Plus de détails et stratégies dans mon programme ici <<
Mills & Bone, dans leur ouvrage de référence, mentionnent plusieurs études cliniques démontrant l'efficacité de la plante :
- 608 patients prirent des comprimés de chélidoine pendant 3 mois. Les patients souffraient de crampes digestives (43%) ou des voies biliaires (48%). Chaque comprimé contenait 125 mg d'un extrait sec au 5:1 ou 7:1 représentant 2,85 mg d'alcaloïdes totaux. La dose initiale fut de 5 comprimés par jour, réduit par la suite à 3 par jour.
- Résultats : l'amélioration des symptômes fut bonne à très bonne dans 87% des cas. Dans la plupart des cas, le soulagement arriva dans les 30 minutes après la prise, ce qui est un effet très rapide. Dans la moitié des cas, la chélidoine fut efficace pendant plus de 3 heures.
- 206 patients souffrant de douleurs épigastriques dues à des calculs biliaires ou l'ablation de la vésicule prirent soit 125 mg d'extrait sec par jour, soit 20 gouttes d'un extrait liquide à base de chélidoine. La chélidoine amena une amélioration significative des ballonnements, constipation, diarrhée et douleurs épigastriques.
- 60 patients souffrant de douleurs épigastriques (crampes, sensation de pression, flatulence, nausée) prirent 6 comprimés par jour contenant 4 mg d'alcaloïdes totaux. Après un traitement de 6 mois, les améliorations furent nettes et significatives chez 60% des personnes (à contraster avec 27% dans le groupe placébo).
Mais laissons un moment les études de côté. Déjà, Gallien et Dioscoride administraient la chélidoine pour l'ictère, c'est-à-dire la jaunisse. La jaunisse entraîne une coloration jaunâtre de la peau et du fond de l'oeil due à une augmentation de la concentration de bilirubine dans le sang.
Cette jaunisse peut être due à une obstruction des voies biliaires (plus simplement dit, un calcul qui bloque l'évacuation de la bile), ou à un foie qui est malade (hépatite, cirrhose ou autre). La chélidoine décongestionne et fait circuler les flux biliaires bloqués. Mais voilà, si le foie est affaibli ou malade, il faut faire attention avec la chélidoine. J'explique ceci plus bas.
Nous retrouvons ces indications chez de nombreux médecins du 19e et 20e siècle (Ellingwood, Felter, etc) qui indiquent la chélidoine pour tout blocage ou spasme des voies biliaires.
Ellingwood va plus loin en la conseillant pour les situations d'engorgement du foie accompagnées de sensation de lourdeur, palpitations, froideur dans les mains et les pieds, problèmes de transit (constipation).
Donc ici, le foie n'est pas spécialement malade, mais il a par contre du mal à effectuer ses fonctions de filtration du flux provenant de la digestion, créant ainsi une congestion au niveau de la veine porte. Cette congestion s'exprime en lourdeurs et manque d'énergie (plus de sang autour du foie, moins ailleurs).
En conclusion :
- La plante, utilisée sur de courtes durées, peut soulager les douleurs, crampes et spasmes hépato-biliaires qui peuvent parfois être très douloureux.
- La plante peut aussi soulager les spasmes des muscles lisses intestinaux (dans des termes plus simples, la crampe intestinale classique). On peut l'utiliser ponctuellement dans la colopathie fonctionnelle (aussi appelé syndrome de l'intestin ou du colon irritable).
- Elle est appropriée pour une simple irritation ou inflammation hépato-biliaire qui n'implique pas de dommages au foie.
- Elle est aussi appropriée lorsqu'il y a congestion hépato-biliaire provoquant une sensation de lourdeur, d'apathie après les repas, et potentiellement de migraines démarrant dans la région de l'omoplate (voir ci-après).
- Si le foie est malade (hépatite, cirrhose) ou souffre (élévation des enzymes hépatiques), mieux vaudra éviter la plante.
Un dépuratif du foie ?
Non pas vraiment. La plante a certes des propriétés cholérétiques - elle augmente le flux biliaire sans pour autant augmenter la quantité de sels biliaires. En d'autres termes, la bile est plus abondante, mais plus diluée aussi.
Ce n'est pas une plante adaptée à des cures régulières dans le contexte d'un programme de prévention. C'est plutôt une plante qui s'utilise ponctuellement pour soulager une personne qui souffre des spasmes mentionnés plus haut. Elle n'appartient pas à la même catégorie que le pissenlit, la bardane ou les autres dépuratives classiques que je vous présente dans mon programme Santé du Foie et Détox.
Migraines hépatiques
Les migraines sont en général multifactorielles, c’est-à-dire qu'elles peuvent être déclenchées par plusieurs facteurs.
Chez certaines personnes, un de ces déclencheurs est une congestion ou une inflammation du foie ou de la vésicule biliaire. Ceci peut arriver lorsqu’on a un peu trop mangé, ou lorsqu’on a un peu trop forcé sur les gras, car la vésicule travaille fort dès que l’on mange quelque chose de gras.
Si vous êtes migraineux et qu’un repas un peu trop gras ou lourd peut vous déclencher une migraine, vous le savez probablement. Si c’est le cas, vous pouvez utiliser la chélidoine d’une manière ponctuelle, c’est-à-dire après un repas qui risque de vous provoquer une crise, dès que vous vous sentez un peu barbouillé.
Souvent, la douleur passe par, ou parfois démarre dans la région de l'omoplate. Elle remonte ensuite à la base du crane avant de déclencher une crise et se loger au niveau des yeux. Si vous avez déjà eu ce type de migraine, vous savez de quoi je parle.
La chélidoine peut soulager ce type de migraine lorsque l'on s'y prend à temps, en calmant la congestion au niveau de la vésicule et du foie (ref : Wood). Afin de pouvoir agir tôt, il faut tout d'abord bien connaitre sa migraine et repérer les premiers signes de gène, ce qui est possible avec le temps.
Verrues, cors, durillons
Cette utilisation de la chélidoine est bien connue. On casse une tige, on tamponne la verrue plantaire ou palmaire avec le suc 2 fois par jour en faisant attention de ne pas en mettre sur les tissus autour. Les résultats peuvent apparaitre au bout de 2 à 3 semaines (la verrue sèche et tombe).
Cette même méthode peut être utilisée pour les cors, durillons, condylomes (attention de ne pas mettre de suc sur les muqueuses). Je vous rappelle, au passage, que je vous a fait une vidéo sur comment se débarrasser des verrues à l’aide des plantes.
Divers
- Des études montrent un effet hépatoprotecteur chez la souris. Voir références (1), (2) et (3) plus bas. Et si vous êtes confus, je vous comprends. Elle protège ou elle abime le foie ? Il est fort possible qu'elle fasse les deux selon le contexte précis et les doses. Ou il est possible que les résultats ne soit pas transposable à l'humain (nous ne sommes pas des souris). Et sans avoir plus de recul, vu les risques de toxicité, je laisse personnellement cette indication de côté.
- L'effet antispasmodique des muscles lisses (hépatobiliaires) peut être étendu à d'autres organes. Ainsi, la plante pourrait aider lors des spasmes bronchiques (asthme) ou pour relaxer les artères (effet hypotenseur). Mais vu les risques, il ne serait pas judicieux de bâtir un protocole sur le long terme avec cette plante.
- Comme ses cousines papavéracées (pavot, coquelicot, escholtzia), elle peut agir sur le système nerveux central avec une action sédative.
- Effet antitumeur in-vitro et in-vivo chez l'animal. Certaines études Russes semblent aussi confirmer cet effet (bien qu'elles n'aient pas été effectuées dans les règles de l'art - double-aveugle/placebo/etc).
- Effet antibactérien, antiviral et antifongique (contre Bacillus cereus, Staphylococcus aureus, Candida albicans, etc) dû à certains alcaloïdes comme la berbérine ou la sanguinarine. Voir références (6) à (15).
Précautions, contrindications et toxicité
- Le suc de la plante fraiche est toxique en prise interne à partir d'une certaine dose (et très caustique).
- Plusieurs cas de toxicité hépatique ont été répertoriés (40 rien qu'en Allemagne - voir référence 4 plus bas), avec des durées d'utilisation variant de 3 semaines à 9 mois (moyenne de 2,4 mois). Ceci est dû à la présence de certains alcaloïdes. Voir aussi référence 5. La plante n'est donc plus autorisée à la vente pour consommation interne en Allemagne et autres pays d'Europe.
- Ne pas utiliser s'il y a inflammation hépatique (élévation des enzymes hépatiques - ASAT/ALAT/Gamma GT) ou s'il y a maladie du foie (hépatite, cirrhose, etc).
- Ne pas utiliser chez la femme enceinte, allaitante ou chez l'enfant.
- On l'utilisera dans le contexte d'un mélange, d'une formulation plutôt que seule.
Préparation de la chélidoine
Parties utilisées
Les parties aériennes sont utilisées (feuilles, fleurs, tiges). Certains médecins des années 1800 à 1900 préfèrent la racine et y voient un remède plus puissant que dans les parties aériennes (voir Cazin par exemple).
Les feuilles et fleurs sont coupées quasiment au ras du sol, on va en gros rabattre la plante, sachant que cette vivace va repartir relativement facilement. On peut tout d'abord en faire une teinture de plante fraîche. Sinon, on les fait sécher à plat sur une grille. On les garde soit dans des sacs en papier pour en faire des infusions ou les transformer en teinture de plante sèche.
Formes utilisées
- Infusion
- Des parties aériennes sèches, au sein d'un mélange plutôt qu'utilisé seul. Mais la plante vieillit mal. Il faut s’assurer que la plante ait été récemment séchée, sinon les résultats sont très variables, voire inexistants.
- On préfère la combiner à d’autres plantes plutôt que de l’utiliser seule en infusion, donc pensez à faire des combinaisons selon vos objectifs. Si on parle de migraines d’origine hépatiques par exemple, la combiner avec la partenelle (Tanacetum parthenium), la feuille d’artichaut par exemple, et vu que ces plantes sont très amères, rajouter quelque chose de doux comme la matricaire (Matricaria recutita), d’aromatique comme la menthe poivrée (Mentha x piperita) pour faire un mélange agréable à boire. Ça, c’est ce que j’appelle l’art de la formulation.
- Teinture
- Des parties aériennes sèches (1:5 – alcool à 50°)
- Des parties aériennes fraîches (1:2 – alcool à 96°) - préferrable à la teinture de plante sèche. La teinture ne va pas être efficace éternellement, il vaut mieux renouveller ses stocks chaque année
- Suc frais
- Appliqué directement sur une verrue
Dosage
- Infusion
- Des parties aériennes sèches, 15 g pour 1 litre d'eau, infuser 10 minutes. 3 tasses par jour entre les repas (ref : Valnet).
- Teinture
- Des parties aériennes sèches (1:5 – alcool à 50°).
- 2 à 5 g par jour (ref : Valnet), ce qui correspond environ à 40 à 100 gouttes par jour. Ces doses peuvent être divisées en 3 prises de 15 à 30 gouttes. Pour le plus long terme, utilisez des doses plus faibles et dans le contexte d'un mélange.
- 2 à 4 ml par jour (ref : Mills & Bone), ce qui représente environ 40 à 80 gouttes par jour.
- Des parties aériennes fraîches
- 10 à 25 gouttes pour une utilisation à court terme. Pour le plus long terme, utilisez de faibles doses dans le contexte d'un mélange (ref : Moore).
- Des parties aériennes sèches (1:5 – alcool à 50°).
- Suc frais
- Appliqué directement sur une verrue
Références
(1) Mitra S, Gole M, Samajdar K, Sur RK, Chakraborty BN: Antihepatotoxic activity of Chelidonium majus. Int J Pharmacognosy 1992;30:125–128. 38
(2) Mitra S, Sur RK, Roy A, Mukherjee AS: Effect of Chelidonium majus L. on experimental hepatic tissue injury. Phytother Res 1996;10:354–356 39
(3) Biswas J, Bhattacharjee N, Khuda-Bukhsh AR: Efficacy of a plant extract (Chelidonium majus L.) in combating induced hepatocarcinogenesis in mice. Food Chem Toxicol 2008;46(5):1474–1487.
(4) Gilca M, Gaman L, Panait E, Stoian I, Atanasiu V. Chelidonium majus--an integrative review: traditional knowledge versus modern findings. Forsch Komplementmed. 2010 Oct;17(5):241-8.
(5) Teschke R, Frenzel C, Glass X, Schulze J, Eickhoff A. Greater Celandine hepatotoxicity: a clinical review. Ann Hepatol. 2012 Nov-Dec;11(6):838-48. Review.
(6) Zuo GY, Meng FY, Hao XY, Zhang YL, Wang GC, Xu GL: Antibacterial alkaloids from Chelidonium majus Linn (Papaveraceae) against clinical isolated of methicillin-resistant Staphylococcus aureus. J Pharm Pharm Sci 2008;11(4):90–94.
(7) Cheng RB, Chen X, Liu SJ, Zhang XF: [Effect of Chelerythrine on cell surface hydrophobicity and adherence of Streptococcus mutans.] Shanghai Kou Qiang Yi Xue 2007;16(1):68–72.
(8) Cheng RB, Chen X, Liu SJ, Zhang XF, Zhang GH: [Experimental study of the inhibitory effects of Chelidonium majus L. extractive on Streptococcus mutans in vitro.] Shanghai Kou Qiang Yi Xue 2006;15(3):318–320.
(9) Fik E, Wołuƒ-Cholewa M, Kistowska M, Warchoł JB, Goêdzicka-Józefiak A: Effect of lectin from Chelidonium majus L. on normal and cancer cells in culture. Folia Histochem Cytobiol 2001;39(2): 215–216.
(10) Garcia VP, Valdes F, Martin R, Luis JC, Alfonso AM, Ayala JH: Biosynthesis of antitumoral and bactericidal sanguinarine. J Biomed Biotechnol 2006; doi:10.1155/JBB/2006/63518.
(11) Matos OC, Baeta J, Silva MJ, Pinto Ricardo C: Sensitivity of Fusarium starins to Chelidonium majus L. extracts. J Ethnopharmacol 1999;66(2): 151–158.
(12) Parvu M, Parvu AE, Cranium C, Barbu-Tudoran L, Tamas M: Antifungal activities of Chelidonium majus extract on Botrytis cinerea in vitro and ultrastructural changes in its conidia. J Phytopat 2008;156(9):550–552.
(13) Meng F, Zuo G, Hao X, Wang G, Xiao H, Zhang J, Xu G: Antifungal activity of the benzo[c]phenanthridine alkaloids from Chelidonium majus Linn against resistant clinical yeast isolates. J Ehnopharmacol 2009;125(3):494–496
(14) Gerencer M, Turecek PL, Kistner O, Mitterer A, Savidis-Dacho H, Barrett NP: In vitro and in vivo anti-retroviral activity of the substance purified from the aqueous extract of Chelidonium majus L. Antiviral Res 2006;72(2):153–156.
(15) Lozjuk RM, Lisnyak OI, Lozjuk LV: Theoretical grounds and experimental confirmation of the antiviral effect of the preparation Ukrain. Drugs Exp Clin Res 1996;22(3–5):213–217
Mills, Bone, “Principles and Practice of Phytotherapy”, 2013
Moore, Michael, Materia Medica, 2ème Edition
Valnet, Jean, “La phytothérapie : Se soigner par les plantes”, 2001
Wood, Matthew, “The Earthwise Herbal: A Complete Guide to Old World Medicinal Plants“, 2008
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pascal27 dit
Gratitudes à vous Christophe, de parler de la chélidoine qui fait partie des "faux repères" pour accuser la toxicité des plantes. Son suc jaune orangé et abondant, la coloration de la peau des mains, les noms communs qui lui sont donnés... bref tout pour accentuer la peur de toucher ou utiliser nos amis les végétaux pour nous soigner ! A cela l'efficacité de son suc sur les verrues d'une personne à l'autre est aléatoire en raison des "causes" encore une "fausse justification" accusatrice contre l'utilisation des plantes naturelles. Merci de passer le message de notre devoir de conserver, rétablir et d’interpeller les mémoires au sujet des bienfaits des plantes. Vous en parlez si bien avec tant de délicatesse et sans promesses tout en intégrant que c'est un tout qui agit et soigne et non des actions ponctuelles. Je viens de perdre ma maman à qui j'ai fais découvrir les bienfaits des plantes pour cystites, foie, estomac, intestins, sommeil, blessures, piquûres... Et lors de ces dernières semaines de vie dans sa demeure, elle me demandait encore de lui donner des plantes pour l'aider encore et encore. N'est-ce pas là une preuve que les végétaux soulagent et nous accompagnent au quotidien ? Oui je le croit ! D'accord ?
Gratitudes à vous et votre équipe
pascal
sabine dit
Bonsoir Pascal
merci pour votre participation toujours bienveillante , mes sincères condoléances pour votre maman et je perçois au travers de votre partage et malgré cette délicate retenue, toute l'intensité de l'émotion et conçois parfaitement l'usage que vous avez fait avec nos amies les plantes
marseglia dit
est ce que la chelidoine est hypoglycemiante, vu qu'elle contient aussi des alcaloides comme la berberine (epine vinette ) ? merci pour vos réponses
sabine dit
bonjour
oui tout à fait
ISABELLE LANG dit
Bonjour Christophe,
Les graines de la Grande Chélidoine font-elles partie de la famille des solanacées (comme, par exemple, les graines de fenouil, d'anis, de cardamome…)?
Avec tous mes remerciements et mes sincères salutations,
Isabelle
Christophe BERNARD dit
Bonjour Isabelle,
La chélidoine appartient à la famille des papaveracées, donc ce n'est pas une solanacée.
Idem pour les graines d'anis, de fenouil, de cumin, de carvi - ces plantes appartiennent à la famille des apiacées.
Marc Pont dit
Abonné aux migraines "Digestives" j'ai pendant la période de Noel, pris de la tisane de chélidoine -3 Bonnes tasse pas jour pendant 3 jours - et, miracle, j'ai mangé normalement au cours des 4 repas sans migraine du lendemain. J'ai continué à manger les jours suivants sans chélidoine, ma migraine est revenu avec une plus grande intensité. Pouvons nous en déduire que je souffre d'une insuffisance biliaire ?
Merci de votre réponse.
Christophe BERNARD dit
Bonjour Marc,
C'est une possibilité en effet, pas la seule je pense vu que ces plantes ont souvent une action assez large. Mais vous pouvez tester avec d'autres plantes qui stimulent la fonction biliaire, comme la fumeterre - en teinture si l'infusion est trop amère à prendre. Ou un mélange romarin, matricaire et fumeterre, plus équilibré côté goût.
Il serait bon de basculer sur d'autres plantes du foie car la chélidoine peut devenir problématique à partir de certaines doses comme mentionné dans l'article.
Marc Pont dit
Tous mes vœux Christophe,
Je suis admiratif de tant de connaissances. Je sillonne votre blog, votre passion pour la phytothérapie et l'affection que vous portez aux blogueurs sautent aux yeux, l'on sent que vous êtes "dedans". Je vais donc m'enquérir d'une teinture de fumeterre pour tester mon insuffisance - ou non - biliaire et peut-être en finir avec mes maux de tète désespérants.
PS : Merci, mais je connaissais les limites de la chélidoine.
Céline.k dit
Bonjour Christophe,
merci pour ton message.
Je comprends bien oui.
J'ai pris un rdv avec un gastro-entérologue pour faire des analyses plus poussées..
En attendant, je jongle avec les moments difficiles et l'aide des plantes.
Je reviendrai vers toi si j'ai des questions plus précises.
Bonne journée et bon chemin 😉
Céline.k dit
Bonjour Christophe !
Toujours un plaisir de recevoir tes newsletter dans ma boîte aux mails !
Merci pour tout ce que tu partages avec le coeur.
Je t'avais demandé conseil quand à l'utilisation du chardon marie pour un foie présentant une stéatose hépatique non alcoolique et ce, malgré une alimentation saine depuis de nombreuses années.
J'ai enfin trouvé les gélules bien dosées en silymarine que je prends depuis bientôt 2 mois et dès le début de la cure, j'ai senti que ça allait mieux :
les nausées quotidiennes avaient disparu et la sorte de pesanteur au foie également.
Mais c'est sans compter que tout est lié et qu'en plus de cela je souffre de "colopathie fonctionnelle" et qu'on a trouvé aussi un léger amas de boue dans ma vésicule.
Du coup.. les nausées sont revenues, et je perçois quotidiennement cette gêne dans l'épaule droite qui m'avait fait, lors d'une crise aiguë, fait faire une échographie qui m'avait révélée le soucis.
Bref, je compte faire une cure de gemmothérapie de genévrier et peut-être d'un autre bourgeon... j'écoute ce qui me parle et m'aiguille en moi, ça prend du temps parfois, et ai aussi envie de fouiller dans les bonnes plantes de nos terroirs...
Que me conseillerais-tu en plus du chardon, de mes tisanes d'achillées ( que je prends en cure discontinues ), des jus de pissenlit/betterave/curcuma/gingembre/citron/carotte quotidiens et de cette gemmo ?
Cette généreuse chélidoine ?
L'aubier de tilleul ?
Autre chose ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Céline,
Désolé mais je n'ai plus le temps de traiter des cas spécifiques, le nombre de questions que je reçois ne me le permets plus.
Mais si tu as des questions un peu mieux définies, plus spécifiques, je peux essayer d'y répondre.
milocco dit
bonjour merci pour tous ces conseils, c'est super super, j'ai de la chélidoine dans un pot, mais elle a super séchée, pensez vous que je puisse faire de la teinture mère avec ? quand je dis hyper séchée c'est à la limite "de la fumée" expression pour vous rendre compte ! merci pour votre retour. Je ne trouve malheureusement pas d'alcool à 90° et ne peux donc pas faire de la teinture de fleur ou feuille fraîche et c'est bien dommage ! une solution ? l'alcool à 70° que l'on trouve en pharmacie ? merci merci sandra
sabine dit
Bonjour milocco
si elle a séché sur pied c'est qu'elle est morte, et là je ne sais pas quoi vous dire, faire sécher une plante et garder ses propriétés, mais une plante morte et donc dévitalisée n'apportera rien
l'alcool à 70° en pharmacie est généralement de l'alcool dénaturé, demandez par acquis de conscience à votre pharmacien
pruzan tatiana dit
Bonjour et merci pour ce site qui est ma référence qui, de principale est devenue quasiment unique à la suite de quelques expériences bénéfiques.
Chélidoine : j'ai une colonie de verrues planes (séborrhéiques ?) sous les seins. C'est une torture !
Comme la plante n'est pas encore fleurie et que le temps annoncé ne nous promet pas une floraison à court terme, j'ai pensé faire un jus de feuilles et le congeler afin de l'appliquer au pinceau. A vrai dire, c'est une autre torture car il n'est pas facile de protéger cet endroit pour qu'il ne macule pas les vêtements. J'ai arrêté pour attendre avoir votre avis sur la méthode.
Merci de votre réponse, quelle qu'elle soit.
sabine dit
Bonjour Tatiana
je crois que vu l'emplacement, je ne commencerai pas avec une plante riche en suc caustique comme la chélidoine, je crois qu'il serait préférable de commencer en douceur, par exemple huile de millepertuis et tea tree, que vous appliqueriez matin et soir et parallèlement peut-être regarder du côté du système immunitaire pour voir s'il n'y aurait pas une petite baisse, je ne sais pas si vous avez vu ou lu l'article sur les verrues plantaires, car le mécanisme de fond reste le même https://www.altheaprovence.com/blog/soigner-les-verrues-plantaires/#more-783
sorbonne dit
Bonsoir.
L teinture mère aurait-elle les même propriété anti verrues que le suc frais ?J'envisageais de faire de la teinture avec celles que j'ai au jardin, mais j'avoue avoir un peu peur de l'utiliser en interne. Ici se serait plus pour avoir de quoi traiter les verrues même en hiver.
Merci
Christophe BERNARD dit
Bonjour, la teinture de la plante fraiche faite avec de l'alcool pur (à 96°) comme expliqué dans mon article sur les teintures par macération peut aussi être utilisée sur les verrues effectivement, mais pas en prise interne, pour les verrues on applique en externe.
Laurence Robert dit
Bonjour
Je suis ravie de découvrir cet article, le fond de mon jardin est envahi par la chélidoine, il me semblait anormal de ne pas pouvoir m'en servir !
J'ai tenté de faire sécher une plante mais les feuilles deviennent jaunes. Est-ce normal ? Est-ce parce que je l'ai fait sécher la tête en bas et non à plat ?
Mille mercis pour votre réponse et la mine d'or qu'est votre site Internet pour les amateurs de plantes médicinales.
Christophe BERNARD dit
Bonjour Laurence,
Effectivement cela me parait bizarre. La feuille sèche tourne en général au vert foncé légèrement marron, mais pas au jaune. Effectivement essayez à plat en une seule couche, et il faudrait un endroit sec et un séchage rapide. Compliqué dans certaines régions à cause du climat humide...
Céline RIEU dit
Bonjour Christophe,
Et tout d'abord, merci pour cet article et pour tous les autres ! 🙂
J'ai utilisé du suc frais de chélidoine sur une verrue plantaire, et cela a parfaitement fonctionné. Je souhaitais donc profiter du printemps pour préparer une alcoolature de chélidoine, mais je ne sais pas comment me procurer de l'alcool à 95°C. J'ai donc pensé la faire sécher et préparer une teinture avec un alcool à 45°. Pensez-vous que ce mode d'extraction permet de conserver les propriétés protéolytiques du suc ?
Par avance merci de votre aide !
Céline
Christophe BERNARD dit
Bonjour Céline,
J'ai eu de bons retours sur la teinture faite à partir de la plante sèche. La plante fraiche sera toujours meilleure car c'est le suc frais qui est très caustique et brûle la verrue. Et j'aurais donc pensé que la teinture de plante sèche n'est pas efficace, mais certains lecteurs m'ont dit avoir obtenu de bons résultats. A tenter donc.
Céline RIEU dit
Merci beaucoup ! Je vais tenter alors 🙂
Bonne soirée,
Céline
Françoise dit
Bonjour Christophe,
La lotion à la chélidione pour les cors marche très bien, même qu'elle a plus de 10 ans.
Il faut faire plusieurs fois des compresses (10 min)-grattages. C'est radical !
Christophe BERNARD dit
Merci Françoise pour ce retour d'expérience !
Amandine Béranger dit
Merci Christophe pour cet article éclairant!
Il me semble avoir noté un petit anglicisme : "tablettes" au lieu de "comprimés" dans la troisième étude clinique? 😉
Encore merci pour ces articles parlants et solides! 🙂
Christophe BERNARD dit
Merci Amandine, effectivement, chez nous tablettes c'est plutôt pour le chocolat ou les abdos 😀
Isabelle dit
Bonjour Bernard et merci pour cette remise à l'honneur de la chélidoine 🙂 Je ne lui connaissais pas cette fonction d'aide au foie et suis ravie de la découvrir ! 🙂
Lorsque vous dites qu'on utilise toutes les parties, tiges y compris, n'y a-t-il pas de risque d'avoir trop de suc caustique dans la teinture mère?
Et avec quelles autres plantes la mélangeriez-vous? (pissenlit, artichaut et autres plantes amies du foie? )
Merci d'avance et bonne journée,
Isabelle
Christophe BERNARD dit
Bonjour Isabelle.
Non vu les doses recommandées par Moore en principe la teinture de plante fraîche n'est pas trop caustique (diluée dans de l'eau bien sûr).
Comme expliqué dans cet article, je ne considère pas vraiment la chélidoine comme plante que l'on peut utiliser régulièrement par cure, en prévention, comme "amie du foie". Mais sinon, effectivement elle pourrait intervenir en quantité minoritaire avec d'autres plantes en particulier celles que vous notez. Tout dépend de ce que l'on veut accomplir.
farid dit
bonjour,
merci pour toutes ces infos,et j'aimerai donc comprendre concernant une hépatite C, ou cela se passe très bien,Dieu merci ,Quoi faire quand a l'utilisation de cette plante? et sinon quel autre plante plus adapté?
Amicalement
Christophe BERNARD dit
Bonjour,
Deux plantes largement plus adaptée : desmodium et chardon-marie.
https://www.altheaprovence.com/blog/chardon-marie-silybum-marianum/
Pascale dit
Bonjour, voilà on m'a diagnostiqué un décollement de rétine il y a 1 an , j'ai découvert dans le livre de Maria Treben que l on pouvait broyer des feuilles et la tige de chélidoine , à poser ensuite sur l'oeil ainsi que passer le suc orange de la tige dans le coin interne de l'oeil.
Je n'ai pas encore essayé car mes graines n'ont pas poussé et je n'en n ai pas trouvé dans la nature.La pharmacie ne délivre plus de teinture de chélidoine seule mais associée à une autre plante.Je vais tâcher de m'en procurer dans une herboristerie.
Que pensez vous de cette utilisation ?
Y a t-il quelqu'un qui l' aurait expérimenté sur les yeux ?
Merci d'avance pour votre réponse.Et tres bonne continuation
Bravo pour votre site
Pascale
sabine dit
bonjour Pascale
un décollement de rétine ça peut être grave, donc je ne sais pas ce que vous dit votre médecin ou votre ophtalmo mais avant de faire quoi que ce soit faites le en accord avec votre médecin , je ne connais pas cette utilisation du suc orange sur l'oeil, mais vu le côté "abrasif" du suc de chélidoine , je ne tenterais pas
Genicot dit
Bonjour, j'avais la même question que Pascale, Maria Treben en parle et l'autre nom de la chélidoine est grande éclaire, ( en rapport avec la vue ?) et j'ai lu dans un livre des plantes médicinales ( Larousse je crois mais à vérifier quand je rentrerai ) que les hirondelles utilisaient le suc jaune pour mettre dans les yeux de leurs bébés ! j'ai donc essayé lors d'une inflammation d'un œil de broyer la chélidoine et de poser le broyat sur la paupière, et j'en ai mis une super mini goutte au coin de l'œil, ça brule très fort pendant quelques minutes, sans autres compléments d'information je ne recommencerai plus ! mais mon inflammation a disparu rapidement ! Nos yeux seraient ils plus fragiles que ceux des hirondelles !!!!
Christine Deltombe dit
Merci Christophe de parler de ces plantes à la mauvaise réputation, ces "toxiques" dont les connaissances qui s'y rattachent risquent en effet de disparaître...
Les bains partiels, de mains et/ou de pieds, ne seraient-ils pas une autre manière d'utiliser ces plantes potentiellement hépatotoxiques (comme la consoude aussi, dont tu as déjà parlé): les substances douteuses passent en circulation très lentement et n'impactent le foie que secondairement (par rapport à une digestion), qu'en penses-tu?
Christophe BERNARD dit
C'est une bonne idée Christine, et tu me fais penser que j'ai oublié de mentionner Messegué ici, et je dois lui faire honneur. Je vais rajouter une partie à ce sujet.
Raphaelle Chivers dit
merci Christophe
j'en ai plein mon jardin plutôt autour du compost, je sais enfin comment l'utiliser, elle est très prolifère et semble se plaire ici. en plus elle est plaisante à voir.
Marie-Eve dit
J'adore cette plante qui est d'une volonté incroyable à pousser dans le jardin.je l'utilise en granulé homéopathique lorsque j'ai fait quelques abus alimentaires et que ma vésicule est irritée. Pour les verrues.. j'utilise son suc. Mais je ne la trouve pas très efficace. Je la respire tout simplement en froissant son feuillage dés que j'en ai l'occasion. Elle attire ma main pès de la porte d'entrée où elle a elu domicile... merci de la remettre à l'honneur...
Colette EVRARD dit
Bonjour Christophe,
J'adore ton bog que je dévore avec gourmandise.
Je suis passionnée par les plantes mais je suis assez perdue.
Voici mon problème :
J'ai 67 ans et on m'a retirée la vésicule billiaire à l'âge de 18 ans. Toute pn existance j'ai eu d'énormes problèmes de digestion que j'ai soignée comme j'ai pu.
Je me soigne surtout avec l'extrait de radis noir bio et des cachets de fumeterre mais je t'avoue que j'en ai assez de très mal digérée. J'ai vu une iridiologue qui m'a dit que j'avais un foie paresseux et qu'il fallait que je vive avec. Je digère surtout très mal le gluten que j'ai arrêté.
Peux-tu me conseillet STP les plantes qui conviendraient le mieux à mon cas. Je fais des cures de DESMODIUM et ça me réussie bien mais on parle toujours des effets sur le foie et la vésicule mais étant donnée que je ne l'ai plus les plantes me conviennent également.
J'ai été un peu longue excuse-moi. Merci pour ta réponse. Colette
Christophe BERNARD dit
Bonjour Colette,
En général, les plantes du foie (qui stimulent la production et l'évacuation de bile) ont aussi un effet sur la vésicule biliaire et facilitent sa contraction afin d'évacuer plus de bile lors de la digestion par exemple. Lorsque la vésicule n'est plus là, pas de problème, le foie doit toujours faire son travail de production et d'évacuation de bile, la bile ne sera tout simplement plus épaissie par la vésicule. Et donc, les plantes du foie, lorsque "foie paresseux", sont utilisables même lorsqu'on n'a plus de vésicule.
Le desmodium, grand protecteur du foie, est intéressant, mais sera moins stimulant que la racine de pissenlit par exemple. Entre parenthèse, je parle de la différence entre dépuration et protection ici, il est bon de la comprendre :
https://www.altheaprovence.com/blog/chardon-marie-silybum-marianum/
Au final, ce qui parle, c'est le ressenti. Si le desmodium te fais du bien, pourquoi ne pas faire une cure régulièrement ?
Catherine Harris dit
Merci pour ce bon article bien étayé sur une plante médicinale peu utilisée par voie interne.
Ravie de connaître votre site!