Définition du stress

Partie 2 du dossier sur le stress chronique

Dans sa définition la plus simple et brute :

Le stress est la réponse de notre organisme à un changement de notre environnement pour lequel nous devons nous adapter.

Ce changement peut être perçu comme positif. Tomber amoureux par exemple est une source de stress bienvenue chez le célibataire. Ce changement peut aussi être perçu comme négatif : être convoqué à un entretien de licenciement.

Le stress n'est donc pas mauvais en soi. Il est essentiel à la vie, et nous permet de nous adapter à des conditions changeantes. Il est constructif lorsqu'il arrive de façon occasionnelle pour les grands changements de direction. Il est destructif lorsqu'il s'impose de manière chronique pour de petits épisodes insignifiants de la vie quotidienne.

Dans notre définition du stress, nous pouvons identifier 4 sources :

1. Notre environnement physique exige une adaptation : le climat, le bruit, la pollution, la lumière ou le manque de lumière, etc.
2. Notre environnement physiologique crée certains bouleversements :
   • Variations hormonales durant l'adolescence et la ménopause ;
   • Maladies aiguës ou chroniques ;
   • Problèmes de sommeil et fatigue ;
   • Malnutrition ou dénutrition, etc.
3. Notre environnement social demande une adaptation constante :
   • Obligations financières ;
   • Négociations au travail ;
   • Problèmes de voisinage ;
   • S'occuper des enfants ou des parents, etc.
4.  La source la plus sournoise, mais celle qui peut être modifiée le plus facilement : nos pensées.

Pourquoi nos pensées sont-elles si problématiques ? Car elles rajoutent un filtre déformant sur des faits qui sont dans leur état naturel tout à fait neutres. Si la déformation est négative, la réaction de stress va commencer à établir son emprise sur votre corps.

Exemple : « J'ai croisé mon supérieur au bureau aujourd'hui, il est d'habitude souriant, mais là, il a évité mon regard et avait l'air préoccupé. »

• Interprétation 1 : « avec toutes ces rumeurs de licenciement, je vais être le prochain sur la liste » ;
• Interprétation 2 : « il a certainement des soucis à la maison - j'ai vraiment de la chance d'avoir une famille qui m'aime et me soutienne ».

La différence entre ces deux interprétations ? Elle est énorme. La première déclenche la réaction de « fuite ou combat ».

Richard Lazarus, psychologue et chercheur, estime que le stress est déclenché par notre interprétation d'une situation, et non par la situation elle-même⁽¹⁾. Ce qui paraît pure logique, mais il faut le dire haut et fort afin de réaliser cette simple vérité.

Définition du stress : fuite ou combat

C'est Walter Canon, physiologue à Harvard, qui a le plus contribué à la définition du stress moderne. Canon fut le premier à décrire la réaction dite de « fuite ou combat ». Cette réaction prépare notre corps à affronter de réelles menaces à notre vie, des situations présentant un grand danger.

Hors, aujourd'hui, nous invoquons la réaction de fuite ou combat pour des situations ne présentant aucun danger pour notre vie. De plus, les normes sociales ne permettent ni l'un ni l'autre. On ne va pas prendre ses jambes à son cou si le patron nous crie après. Nous n'allons pas non plus lui casser la figure.

Que reste-t-il ? De la frustration, de l'ébullition qui n'arrive pas à trouver de sortie satisfaisante.

Hans Selye, l'un des premiers chercheurs focalisé sur le stress, fut capable de décrire exactement la cascade physiologique que notre corps déclenche durant la réaction de fuite ou combat :

1. Le cortex cérébral (la partie analytique du cerveau) estime qu'une situation est alarmante. Un message est envoyé à l'hypothalamus (organe qui assure la liaison entre système nerveux et système endocrinien) ;
2. L'hypothalamus, au travers de l'hypophyse, envoie une série de messages qui vont exciter le système nerveux dit sympathique ;
3. Les glandes surrénales, recevant ce message, vont produire deux hormones de stress : l'adrénaline et le cortisol ;
4. Nos fonctions vitales sont modifiées de par la présence de ces hormones :
   • Notre coeur bat plus vite, plus fort ;
   • Nos muscles se tendent, prêts à l'action ;
   • Notre pression artérielle augmente ;
   • Notre métabolisme s'ajuste pour nous donner plus d'énergie (augmentation de la glycémie et de la lipidémie sanguine).

Ceci est une description de ce qui se passe sur le court terme. Sur le long terme, les effets sont plus pernicieux. Les systèmes suivants sont mis au ralenti :

• La digestion, amenant dénutrition et problèmes tels l'ostéoporose ;
• Le système immunitaire, laissant notre corps sans défenses adaptées ;
• Le système reproductif, entrainant baisse de la libido, et problèmes d'impuissance et d'infertilité ;

La bonne nouvelle : le même mécanisme qui provoque la réaction de fuite ou combat (cortex cérébral ➜ hypothalamus ➜ hypophyse ➜ glandes surrénales) peut aussi le stopper. Ceci s'appelle la réaction de relaxation et nous l'étudierons en détail.

Maintenant que nous avons élaboré une définition du stress, évoquons ses symptômes les plus courants.

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Références

(1) Davis, Robbins Eshelman, McKay, « The Relaxation & Stress Reduction Workbook », 1995

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