Comment faire une teinture par percolation ?
Cet article est destiné aux personnes désireuses de s’instruire sur cette méthode de préparation qui n’est, à ma connaissance, pas utilisée à petite échelle. Pour une méthode plus simple (la macération), voir l'article à ce sujet.
Mais tout d'abord, je vous conseille de regarder cette vidéo, qui vous fournit les instructions d'une manière visuelle (note : la vidéo pour la pulvérisation des plantes se trouve ici).
Et si vous désirez apprendre à fabriquer vos produits maison à base de plantes médicinales, découvrez ma formation en-ligne !
Faire une teinture par percolation
La percolation, encore appelée lixiviation dans le monde de la chimie, a été introduit dans l’herboristerie dans les années 1800. Aux US, ce sont les frères Lloyd, des petits génies de la pharmacie, qui ont mis au point les premières machines pour percoler à grande échelle, avec différents étages pour l’introduction des différents solvants.
Une percolation consiste à préparer un marc de plante broyée et humidifié préalablement de solvant, le placer au fond d’un cône à percolation, verser une colonne d’alcool par-dessus, et laisser percoler à raison d’environ 1 à 2 gouttes à la seconde.
Un cône de percolation est en verre. La meilleure manière de se fabriquer un cône de percolation maison est de couper le fond d’une bouteille d’1.5 litres en verre, avec un bouchon qui se visse sur le goulot pour contrôler le débit de la percolation. Voir photo ci-dessous.
La percolation est supérieure à la macération
La percolation est supérieure à la macération car la plante est constamment traversée par une quantité de solvant vierge, non saturé, qui permet l’extraction optimale des composants, sans problème de saturation.
Prenons un exemple avec l’Hydrastis canadensis, un excellent tonique pour les muqueuses malades. Simplifions à l’extrême – l’Hydrastis contient 2 alcaloïdes principaux, la berbérine, et l’hydrastine. La berbérine est très soluble dans le l’alcool. L’hydrastine est très coriace à extraire. Une macération donne lieu à une extraction rapide et quasi-totale de la berbérine, qui sature la solution. La solution saturée ne peut quasiment plus extraire l’hydrastine. Nous obtenons donc en gros l’équivalent d’une teinture de Berberis vulgaris, et non d’Hydrastis canadensis. La percolation, au contraire, va extraire l’hydrastine. Une fois la berbérine extraite, du solvant vierge et non saturé continue à traverser le marc, et donc peut faire le travail jusqu’au bout.
Toutes les plantes ne peuvent pas être percolées. Si la plante est trop riche en résines ou gommes, il y aura formation d’un « ciment » lors de la pré-humidification. Si la plante a été pulvérisée trop finement, même problème. Et bien sûr, on percole seulement la plante sèche. Si on veut effectuer une teinture de plante fraîche, il faut macérer.
Percolation - méthode détaillée
- Déterminer le bon taux d'alcool et les bonnes proportions plante/alcool. Pour cela, j'utilise plusieurs ouvrages. Mon ouvrage essentiel : la Materia Medica de Michael Moore (foundateur de la Southwest School of Botanical Medicine), un ouvrage qui reste la référence aujourd'hui aux Etats-Unis. J'ai traduis cet ouvrage en Français avec la gracieuse permission de la Southwest School of Botanical Medicine.
- Pulvériser la plante séchée (j’utilise un blender, puis un moulin à café pour les parties plus dures).
- Passer au tamis pour ne garder que les parties les plus fines. Repasser les parties restantes au moulin à café, répéter l'opération.
- Mesurer le volume occupé par la plante broyée et séchée à l’aide d’un verre mesureur (voir pourquoi plus loin). Disons qu'on a 300 g de plante qui occupe l'équivalent de 400 ml de liquide dans un verre mesureur.
- Préparer le solvant. Si on veut une teinture au 1:5 et qu’on démarre avec 300 g de plante séchée, il faudra préparer 300 x 5 = 1.5 litres. Il faudra aussi ajouter la quantité d’alcool qui va rester dans le marc à la fin de la percolation (car on ne pressera pas ce marc). Vu que notre plante occupait 400 ml dans le verre mesureur, on va ajouter 400 ml d’alcool, c’est-a-dire 1.5 + 0.4 = 1.9 litres. C’est le volume total de solvant nécessaire.
- Imbiber la plante dans l’équivalent de 2/3 de son volume de solvant. Ex : on avait l'équivalent de 400 ml de plante dans le verre mesureur, donc on imbibe avec à peu près 260 ml d’alcool. Donc il ne nous restera plus que 1.9 - 0.26 = 1.64 litres pour la percolation.
- Notez bien : on fera attention à ce que le marc soit juste imbibé et pas trempé, sinon on démarre une macération et la percolation est gâchée. Pour tester, on prend une poignée de marc imbibé, on le compacte dans sa main :
- Si le marc ne se compacte pas et la boule s'effrite, rajouter un peu de solvant et remuer
- Si le marc se compacte mais laisse couler du solvant telle l’éponge qu’on essore, on a commencé une macération. Dans ce cas, faire macérer pour ne pas gâcher le marc (attention à bien retirer la quantité de solvant qui correspond au volume occupé par la plante sèche, 400 ml dans notre cas). Pas de percolation possible.
- Si le marc forme une masse compacte et que le solvant ne s’écoule pas ou peu, ne rien changer, on a atteint la bonne imprégnation du marc
- Laisser reposer le marc 24 heures.
- Le lendemain, placer un filtre à café (marron, non blanchi) au fond du cône de percolation. Verser le marc humide par-dessus en plusieurs fois. Tasser à mesure. Placer un 2e filtre par-dessus le marc tassé pour éviter la création d’un cratère dans le marc lorsqu’on verse le solvant par-dessus.
- Notez bien : on fera attention à ce que le marc soit bien compacté dans le cône de percolation, et mieux vaut compacter à mesure que l’on verse le marc, c’est-à-dire compacter par couches. J’utilise un long vase étroit à fond plat pour cette étape.
- Si le marc n’est pas assez compacté, la percolation ira trop vite. Et si l’on essaye de fermer le bouchon au maximum pour ralentir la percolation, on crée souvent un problème d’accumulation de liquide dans le cône qui va en fait macérer le marc.
- Si le marc est trop compacté, ce qui m’est aussi arrivé, le solvant n’arrivera pas à traverser le marc, ou parfois arrivera à trouver un endroit moins compacté dans la colonne et une sorte de percolation localisée va se créer (un cratère se forme).
- Verser le solvant au dessus du marc, toujours garder une colonne d’environ 2 à 4 cm de solvant. Lorsqu'il n'y a plus assez de solvant au dessus du marc, en remettre. Il faut toujours garder un œuil sur la percolation afin de rajouter du solvant d’une manière régulière.
- Regarder avec fascination la teinture produite instantanément (pas besoin d’attendre 3 semaines). Remarquer les différentes couches de couleur dans le récipient. Elles représentent les différents composants extraits à des moments différents de la percolation. On peut aussi goûter à des moments différents; très intéressant.
Non seulement l’extraction sera bien supérieure à celle obtenue par macération, mais la teinture sera aussi obtenue au bout de quelques heures, pas mal lorsqu'on a des contraintes en temps et qu’on ne peut pas se permettre d’attendre 2 semaines.
Pour en arriver à un stade ou l’on arrive à réussir la plupart de ses percolations, il faut bien sûr en avoir fait de nombreuses, et en avoir raté certaines pour apprendre de ses erreurs. Pour finir, quelques photos...
pour épouser la forme de la bouteille
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Samti Mohamed Hbib dit
merci beaucoup pour cet article d'or,
j'ai essayé plusieurs percolations suite à vos recommandations (racine d'ortie, réglisse, verbascum sinutum, bruyère, marrube,...) et sincèrement je m'en doute de la fiabilité de mes résultats parce que je suis musulman et c'est illégal d'administrer de l'alcool en interne, bref j'ai évaporé l'alcool à l'aide d'un bain marie ne dépassant pas 70°C et encore sur un radiateur de chauffage à 63°C puis j'ai mélangé mon extrait avec du miel.
ma question est ce que je n'ai pas altéré ma solution? si oui est ce qu'il y a un procédé (fait maison) permettant de se débarrasser de l'alcool en protégeant la qualité de la solution et en préservant les composants actifs de la plante?
merci beaucoup de comprendre ma situation Christophe et Sabine
sabine dit
bonjour Samti
je comprends bien la situation, mais je n'ai pas de solution "maison", du coup il faudrait passer à d'autres formes (gélules )
que vous restait il comme extrait une fois votre alcool évaporé?
Samti Mohamed Hbib dit
Rebonjour Sabine,
Pour une plante percolée avec un alcool de 50-60° il me reste un extrait purement liquide mais avec d'autres plantes avec un alcool plus fort de 80° il me reste un mélange un peu visqueux (liquide + particules solides mais solubles dans du miel à 40°C)
sabine dit
intéressant, il se peut que ce soit de l'eau qui reste , étant donné que l'alcool s'évapore plus vite que l'eau
et côté odeur est ce que cela sent l'alcool ou pas ?
Samti Mohamed Hbib dit
Bonjour Sabine
exactement c'est par l'odeur que je m'assure de l'absence de l'alcool car il s'évapore à 69°C et ça sent l'odeur caractéristique de la plante avec une odeur de verdure
c'est pour cela que je me pose la question "est ce qu'il me restent les composants actifs ou non?"
merci pour vous
sabine dit
bonjour Samti
je pense que ce qui reste , ce sont les constituants avec un peu d'eau , mais j'attends un retour de Christophe pour confirmer ou pas
vous avez goûté ?
Samti Mohamed Hbib dit
Bonjour Sabine,
oui j'ai gouté tous ce que j'ai fait même l'extrait de piment de Cayenne( ça brule 😉 la bouche), encore l'extrait de marrube c'est très très amer la camomille aussi ça sent le gout de l'infusion de camomille mais plus fort...etc
sabine dit
bonjour Samti
ça semble prometteur en tout cas, fiez vous à votre intuition , car je pense que vous tenez une bonne piste , en tout cas ça me donne envie de tester
Samti Mohamed Hbib dit
Bonjour Sabine
pour conclure j'ai essayé de s'intéresser aux structures et aspects physico-chimiques des composants actifs de la plante (flavonoïdes, mucilages, résine, terpènes, vitamines, protéines ...etc) donc voir la température d'ébullition de chacun et leurs stabilités mais il n'y a pas des études pertinentes (pourtant je travaille au sein d'un laboratoire pharmaceutique département microbiologie ) 🙁
sabine dit
bonjour Samti
super intéressant, mais du coup vous pourriez (seriez autorisé)à faire les test vous même? dans un échantillon voir ce qu'il reste ?
Samti Mohamed Hbib dit
Rebonjour Sabine
exactement j'ai essayé de faire mais il n y a pas de protocoles figés pour les plantes ( chromatographie liquide, à phase gazeuse , à couche mince, spectro ....etc)
je crois pour un totum d'une plante c'est très délicat car comme j'ai compris d'après Christophe les plantes n'agissent pas avec un seul principe actif mais voir parfois plus que 100
Donc ça reste à exploiter je crois 🙂
merci
Pierre dit
En regardant la vidéo sur la percolation et en voyant le réglage du goutte à goutte un peu hasardeux, mon passé de chimiste m'a fait penser à une astuce : il existe des colonne en verre avec un petit robinet pour régler le débit de goutte à goutte. Il suffit de mettre un petit coton au fond pour empêcher la poudre de plante de passer et on peu charger la plante et lancer sa percolation. C'est un peu moins "fait maison" mais ça peut servir si on en fait souvent.
Ca s'appelle une colonne de chromatographie et on en trouve des petites pas très cher sur internet..
Merci encore pour tout ces articles utiles et bien réalisés!
sabine dit
Bonjour Pierre
voici le point de vue de Christophe : .."ce sont des colonnes très fines, je ne pense pas qu'on puisse percoler avec. Le concept du robinet a l'air très pratique en revanche. Faudrait arriver à combiner le robinet avec un réservoir plus gros..."
Pierre dit
Merci de la réponse.
Oui je suis d'accord que le diamètre est assez petit. Il est existe des plus grosses mais elles sont évidemment plus chères...
Il faudrait essayer mais je ne vois pas d'inconvénients à faire une percolation malgré qu'elle soit fine. L'alcool devrait passer avec le même débit que dans un autre contenant. Et ça peut permettre de faire des petits volumes aussi. On a pas toujours besoin d'1L de teinture!
Si j'essaye je vous ferai un retour 😉
Bonne continuation à vous deux et bravo pour votre travail
sabine dit
bonjour Pierre
ha oui ce serait top d'avoir le retour d'expérience merci d'avance 🙂
D.R. dit
Bonjour,
Après la lecture de cet intéressant article, une idée me traverse....
Que pensez vous d'utiliser le matériel de percolation pour ''laver'' les restes d'une macération huile/ fleurs fraîches avec la mise en place d'un ''goutte à goutte'' d'alcool ( pour favoriser un passage très lent et une petite quantité d'alcool)
Le résultat pourrait être utilisé dans la composition d'un baume , ou émulsionné?
(Peut être une réponse a déjà été donnée dans les commentaires , et dans ce cas, excusez moi).
Merci par avance,
D.
sabine dit
Bonjour D.
je ne saurais vous dire, mais je ne pense pas que dans cette situation l'alcool soit une valeur ajoutée, mais rien ne vous empêcher de tester (c'est comme ça que nait l'expérience 🙂 )
Daniela dit
Bonjour. Je ne comprends pas bien pourquoi on doit pas presser le marc à la fin pour récupérer la quantité d'alcool manquante dans la préparation. Quelle est la différence entre cet alcool là ("alcool vierge" sans les composants de la plante) et l'alcool neuf de la bouteille d'alcool? Merci.
sabine dit
bonjour Daniela
je ne suis pas sûre de comprendre votre question ,mais voici ce que Christophe dit
"une fois la percolation terminée, ne pressez pas la plante qui est encore gorgée d’alcool. La plante a été épuisée, cet alcool ne contient quasiment rien. Certains décident de récupérer cet alcool relativement neuf pour la prochaine percolation ou macération. Pourquoi pas ?"
Daniela dit
Bonjour Sabine et merci de votre retour. Je parle du troisième point du diaporama, à 10:38 dans la vidéo. Pourquoi donc aller rajouter de l'alcool en plus correspondant à la quantité d' alcool emprisonnée dans le marc, et pas tout simplement ré-inclure celui-ci, s'il s'agit tous les deux de l'alcool pure? Merci.
sabine dit
bonjour Daniela
si vous arrivez à extraire le reste d'alcool du marc oui je pense que ce peut être une bonne idée, peut être à l'extracteur de jus si vous en avez un
patrick dit
Bonjour Sabine et Christophe,
Un énorme merci pour cette magnifique transmission du savoir.
J'ai une petite question concernant la percolation.
N'ayant pas trouvé de bouteilles de type Perrier en verre, j'ai opté pour une sorte de bol à café qui comporte un entonnoir et dans lequel j'ai glissé un filtre à café. Jusqu'ici tout va bien si ce n'est la vitesse d'écoulement, un fil constant s'écoule et nous sommes donc loin des 1 à 2 gouttes par seconde. J'ai laissé le processus se terminer pour ensuite utiliser le liquide issu de la percolation que je mélange avec les racines broyées que j'ai utilisé pour la percolation et je lance le tout en macération pour deux semaines (racines d'orties).
C'est une sorte de mix entre percolation rapide et macération classique.
Est-ce que ce procédé est intéressant, inutile, ... ?
Et dernière petite question, une bouteille en plastique PET peut-elle être utilisée pour la percolation (on trouve des bouteilles de Perrier en PET) ?
Je vous remercie par avance de votre réponse (enfin j'espère 😉
Bonne continuation à tous !
Patrick Gianola
sabine dit
bonjour Patrick
si j'ai bien compris (ce qui n'est pas sûr ) vous utilisez l'alcool de la percolation pour refaire une macération car l'alcool serait passé trop vite et n'aurait pas fait son travail d'extraction ?
difficile à dire , mais plutôt que de refaire macérer 15jrs, vous pourriez refaire une passe , en mettant par exemple un tissu sur l'embout question de ralentir le débit
et de toute façon l'alcool s'est quand même chargé des constituants et 15jours en plus de macération n'apportera pas forcément une valeur ajoutée (à mon avis , mais je n'affirmerai pas)
patrick gianola dit
Bonjour Sabine et MERCI d'avoir pris le temps de me répondre. Oui c'est bien ça. Je vais faire comme vous le recommandez dans ce cas. Les bouteilles en plastique sont-elles à éviter ou peut-on les utiliser pour la percolation ? Excellente journée à vous et à Christophe !
sabine dit
bonjour Patrick
oui le plastique est à éviter
Kathy Jeffrey dit
Bonjour !
Je suis du Québec au Canada. J'ai produit du basilic sacré dans mon potager sachant tout les bienfaits que cette plante apporte.
J'aimerais utiliser cette méthode pour le basilic sacré. Mais il est spécifié dans un de votre vidéo sur le sujet qu'il doit être utilisé fraîche pour un maximum d'efficacité. La méthode par percolation demande que la plante soit séchée et pulvérisée. Comment dois-je m'y prendre pour ressortir le maximum des propriétés pour cette plante mis à part la consommation fraîche et immédiate ?
Merci et toujours très heureuse de vous suivre!
sabine dit
bonjour Kathy
l'alcoolature simple de basilic est excellente et extrait le maximum de propriétés, donc inutile pour la percolation 🙂
plante fraiche 1:2 alcool 95 ou 96°
Dany dit
Comment on sait si une plante doit necessiter une percolation pour une qualité superieusiou alors si la plante peut se faire par maceration (car la percolation n'a pas de meilleures resultats) ? Il y a pas une liste de plantes pour cela ? Oy alors dans tous les cas la percolation est superieure ?
sabine dit
bonjour Dany
vous avez la réponse à votre question dans l'article
valerie h dit
Bonjour
je vais me lancer dans ma première percolation. celle d'astragale. pour ne pas me compliquer trop, pour la première fois, j'ai acheté la racine moulue.
comme je ne sais rien d'elle, j'aurai aimé savoir quelle couleur elle devrait avoir et quel type de goût.
jusqu'à maintenant j'ai acheté un extrait acqueux conditionné en ampoules; la couleur en est transformé. dans le verre, ça semble être ocre mais ce sont 5 ml seulement donc je ne vois pas très bien.
cette plante marche très bien sur moi pour réguler mon immunité; j'ai un lupus et je vois bien la différence quand je prends cette plante.
pouvez vous me donner des infos pour que je me rende compte si j'ai réussi mon produit ou non à la fin?
merci beaucoup d'avance de votre aide !
sabine dit
Bonjour Valérie
la teinture n'est pas forcément la meilleure option quant à l'efficacité de la plante, ses constituants sont principalement solubles dans l'eau (polysaccharides et astragalosides)
je n'ai pas d'expérience avec la teinture, je demande à Christophe et je reviens vers vous
Annie dit
Pour faire de la percolation est-ce que je peux employer de la glycérine végétale au lieu de l'alcool, il me semble que c'et plus santé, et cela dans les mêmes proportions et est-ce qu'avec les fleurs d'échinacée il est préférable de faire de la macération ou de la percolation ?
sabine dit
bonjour Annie
non , la glycérine avec la plante sèche n'est pas une bonne option , la glycérine peut avoir un intérêt avec la plante fraiche due à son pouvoir déshydratant
Marie-Louise dit
Bonjour,
J'ai fait des percolations à quelques reprises et malgré que j'utilise toujours plus d'alcool pour tenir compte du volume occupé par la plante, je n'obtiens pas le volume que je devrais obtenir. Par exemple, pour 100g de plante pulvérisée qui occupe un volume de 250 ml, j'ai utilisé 750 ml d'alcool et j'obtiens au final 440 ml de teinture. Est-ce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas compris?
Merci!
sabine dit
Bonjour Marie-Louise
c'est un des inconvénients de la percolation, on utilise une plus grande quantité d'alcool par rapport à la macération et au final une partie
de l’alcool reste non utilisé dans le cône de percolation
Bouchard dit
Bonjour, j’ai essayé de lire dans tous les commentaires mais il ne m’en semble pas qu’il y ait cette question. Pour la réglisse et le lapacho séchés, la perco est elle mieux ? Je ne trouve pas le degré d’alcool que je dois également utiliser. Merci à vous votre chaîne you tube et votre blog sont des mines d’or.
sabine dit
Bonjour Bouchard
oui vous pouvez faire une percolation avec la réglisse, alcool à 50° , pour le lapacho, je n'ai pas d'informations probantes sur la teinture, la décoction étant la forme traditionnelle
Gauthier dit
Bonsoir,
Je voudrais faire une teinture de thym, je pensais m'essayer la percolation pour l'occasion mais je ne sais pas si c'est judicieux sachant que la pulvérisation n'est pas tellement conseillé pour cette plante. Que me conseillez-vous ?
Merci pour tout ! Votre site et vos ouvrages sont géniaux !
sabine dit
bonjour Gauthier
la percolation pour le thym n'est pas vraiment le mieux , ou du moins n'a pas vraiment de valeur ajoutée , car pour avoir une bonne teinture , vous "épilez le thym", le mettez en teinture et le laissez en macération juste 3-4 jours ; si au départ il est bien aromatique, vous aurez une teinture très puissante
Gauthier dit
Merci ! Mais alors comment juger s'il est preferable d'utiliser la percolation plutot que la macération ?
sabine dit
Bonjour Gauthier
l'expérience au fil du temps et la connaissance des plantes que l'on emploie, par exemple les plantes riches en résine, quand je fais un focus sur une plante que je veux utiliser , j'essaie de me renseigner sur ses composants, sur la tradition, bref je m'informe et me forme (et aussi je demande à Christophe 🙂 )
Baptiste dit
Bonjour Althea,
Je souhaite faire une teinture mère par percolation d'harpagophytum pour une amie. Dans la recette ci dessus on part sur un ratio de 1:5 soit 100gr pour 500ml d'alcool. Or Mickael Moore dans sa materia medica préconise un ratio de 1:2.
Dois je adapter ce ratio à mes calcul ?
D'autre part je n'ai accès qu'à du rhum à 55° est ce suffisant ?
Merci à toute l'équipe
Baptiste
sabine dit
Bonsoir Baptiste
pour l'harpagophytum Christophe préconise bien (pour une teinture simple alcool à 60° et 1:2 de racines sèches , par contre pour la percolation je resterai avec 1:5 et alcool à 60° ou 55° puisque c'est ce que vous avez
Baptiste dit
Bonjour et merci Sabine,
Je vais tout de même tester avec 55° étant donné que je n'ai que ça sous la main.
Pourrais tu me rappeler la posologie et la durée du traitement ?
Encore merci.
Baptiste
sabine dit
Bonjour Baptiste
voici ce que préconise Christophe (pour la teinture) 1/2 à 1 cuillère à café le soir. Certains recommandent une prise pendant 1 semaine suivie d’un arrêt de 2 semaines. Je trouve qu’un mois d’utilisation non-interrompue est la meilleure manière de commencer.
Baptiste dit
Bonjour Sabine,
Merci à toi et Christophe.
Bonne journée
Marie-Louise Tremblay dit
Bonjour Christophe,
Je viens d'acheter votre dernier livre, excellent! Je me suis lancée dans une teinture par percolation. Les explications sont très claires. J'ai toutefois une question. Puisque nous maintenons toujours le niveau d'alcool quelques centimètres au dessus de la plante et du filtre, comment s'assurer que l'alcool ne percole pas à l'extérieur du filtre? Il me semble qu'elle cherche le chemin le plus facile?
Merci
sabine dit
Bonjour Marie Louise
je ne comprends pas votre question, qu'est ce que vous appelez percoler à l'extérieur du filtre?
Marie-Louise Tremblay dit
Bonjour Sabine,
Avant de mettre la poudre dans la bouteille, on mouille le filtre pour qu’il colle à la paroi de la bouteille, mais ce n’est pas parfaitement étanche alors je me demande pourquoi l’alcool qu’on ajoute (bien au dessus du filtre) ne passe pas sur la paroi de la bouteille au lieu de percoler dans la poudre.
sabine dit
Bonjour Marie Louise
normalement vous avez un entonnoir (la bouteille coupée et mise à l'envers qui fait office d'entonnoir) dans lequel vous placez le filtre papier et pour que ce filtre adhère bien aux parois de l'entonnoir vous l'humectez et vous faites en sorte qu'il adhère bien aux parois, ensuite vous placez votre plante pulvérisée et vous versez l'alcool (comme dans la vidéo ) donc l'alcool n'est pas censé passer ailleurs que sur la plante
Virginie Honoré dit
Bonjour Christophe,
j'ai acheté de l'alcool à 96° pour faire de la TM de racines de bardane séchées, de cenelles d'aubépine séchées et de racines de pissenlit séchées également.
Puis-je suivre la table de Gay-Lussac pour la dilution de l'alcool au degré qui convient pour chacune de ses TM ? L'eau simplement bouillie convient-elle pour faire cette dilution ?
Je me demande aussi si je peux l'utiliser à 96° pour redissoudre de la myrrhe ou si je dois le diluer ?
Merci beaucoup
Virginie
sabine dit
Bonsoir Virginie
oui tout à fait, prenez l'eau la moins minéralisée possible ou de l'eau distillée et attention alcool non modifié
pour diluer la résine, c'est alcool 96° pas de dilution, sinon ça ne fonctionnera pas
Moussalli dit
Bonsoir,
J'ai réalisé la percolation avec 225g de racine d'échinacée, au début la teinture avait une couleur bien foncée et au fur et à mesure elle est devenue très claire.
Pourtant j'ai bien suivi vos exemples de calculs.
Est ce possible que ce soit à cause de la petite quantité ?
Puis je encore utiliser le marc d'échinacée ?
Merci d'avance !
Christophe BERNARD dit
Bonjour, le changement de couleur est normal. Chaque famille de constituants peut avoir une couleur différente et ce n'est pas parce que le liquide est clair qu'il n'est pas riche en constituants (il suffit souvent de goûter pour le constater).
Pour l'utilisation du marc, vous ne m'expliquez pas ce qu'il a subi. S'il a subi une percolation partielle et que maintenant vous voulez en faire une macération, la réponse est non car vous avez perdu une grande partie des constituants pendant la percolation.
Si le marc a subi la percolation totale, alors considérez le comme vide, à composter.
alexandre Duc dit
bonjour Christophe étend un petit nouveau dans ce domaine vue que je n'ai pas encore commencer a faire des plante médicinale ! je vous avais déjà écris pour vous parlé des oyas et de la vitamine B17 mais bon ce n'est pas pour cela que j’écris aujourd'hui mais bien pour parler de percolation voila ma question est la suivante peut ont faire une percolation avec un système de percolateur de laboratoire ? c'est a dire plus simplement en chauffent l'alcool comme avec le système du percolateur soxhlet ? merci par avance pour votre raiponce
Christophe BERNARD dit
Bonjour Alexandre,
Chauffer l'alcool ne me plait pas beaucoup comme idée, d'abord c'est un composant très volatile et inflammable, et ensuite lorsqu'on utilise des concentrations élevées d'alcool, il y aura évaporation. Donc je dirais non à priori.
AUDREY VIADER dit
Bonjour, j'ai tenté une percolation d'ashwaganda. A partir de 200g de plantes en poudre (achetée sur aromazone) j'ai finalement obtenu environ 800ml! Etant donné qu'on devrait avoir 1ml=1g de plantes est ce à dire qu'il aurait fallu que j'obtienne 200ml de remède? Est ce que la percolation est devenue trop diluée? Si je peux quand même l'utiliser comment la doser?
Aussi je n'ai pas eu de nuance de couleur, la teinture est plus ou moins jaune foncée, miel? Qu'en penses tu?
Christophe BERNARD dit
Réponse très tardive...
Au final, on doit avoir 5 ml de teinture percolée = 1 g de plante. Le 1 ml = 1 g n'est valable que pour l'extrait fluide, voir mon article sur l'extrait fluide pour plus d'information.
A partir de 200 g de plante, il aurait fallu obtenir 1 litre de liquide.
Donc là, la teinture sera un peu plus forte et un peu incomplète aussi. Perso je la doserais comme une teinture normale pour ne pas compliquer les choses.
La couleur jaune foncé/miel est normale pour l'ashwagandha.
Hervé GOURIOU dit
Bonsoir,
la percolation telle que vous me l'avez enseigné pour obtenir des teintures de qualité, est devenu pour moi, une pratique courante que je réalise couramment désormais avec toutes sortes de plantes pulvérisées et tamisées, et tous les calculs de proportions entre l’alcool et la plante pulvérisée sont devenus routiniers... Mon propos est d'évoquer une méthode qui s'apparente à la fois à la percolation et à la macération, décrite par une professionnelle, puisque pharmacienne herboriste, chroniqueuse d'une rubrique, chère à Christophe, dans la revue du mois de mai 2018 de Plantes et santé : "au jardin médicinal"...
Elle dit entre autre d'utiliser le filtre d'une cafetière électrique pour y disposer la plante hachée et d'y verser de l'alcool... Laissez macérer 24h et recueillir la même quantité de liquide qu'à l'entrée.... sinon rajouter de l'alcool jusqu'à l'obtention de la même quantité du départ...
Je suis vraiment très dubitatif quant aux résultats obtenus, car par la méthode que vous décrivez, Christophe, le liquide obtenu au final est saturé, tant en couleur qu'en goût et on ne retrouve pas le goût du rhum si c'est l'alcool de départ, mais bien celui de la plante percolée, ainsi qu'une couleur totalement différente suivant les plantes traitées... J'ai maintes fois fait des expérimentations après avoir récupéré et stocké le "jus" final , de faire traverser le résidu dans le filtre par 5 à 10 cl d'alcool... Le résulta est plus que médiocre, car on obtient tout simplement de l'alcool légèrement teinté ... Après lecture, de la chronique dans "Plantes et Santé", j'avais projeté de percoler 50gr (150ml) de feuilles d'olivier pulvérisées et effectivement après mesure du volume obtenu au final, il me manquait 80ml sur les 300 ml d'alcool que j'avais introduit.... Pour quelle raison ?...J'avais pourtant bien imbibé la poudre avec 100ml d'alcool, la veille et laisser reposer toute une nuit.... mais il en reste toujours un peu dans le substrat imbibé restant dans le filtre...J'ai donc récupéré un peu plus de 200ml de liquide, bien vert très foncé que j'ai mis dans un flacon et, par curiosité, j'ai continué à verser les 80 ml d'alcool manquant, comme préconisé dans la rubrique de Plantes et Santé ... le liquide sortant en goutte à goutte n'était que de l'alcool teinté, que j'ai conservé et mélangé avec le jus obtenu en pressant le substrat restant dans le filtre du percolateur, mais qui n'a certainement pas la même valeur que les 200 ml obtenu au premier passage... J'évoque ceci simplement pour info !... (réf. Plantes et Santé n°190 - mai 2018 -page 41 - un extrait fluide de cassis)
sabine dit
Bonjour Hervé
Merci pour le témoignage d'expérience 🙂
Doroteya dit
Bonjour,
Je vais me lancer dans ma première fabrication de teinture-mère.J'aimerais bien utiliser la valériane, mais j'hésite entre celle en poudre et des racines coupées.J'ai aussi de l’alcool a 70°. Pourriez-vous m'indiquer les proportions et si c'est par percolation ou par macération il faudra procéder.
Merci d'avance
sabine dit
Bonjour Doroteya
La valériane étant aromatique, la pulvérisation n’est pas recommandée, on risque de perdre beaucoup au passage.
La teinture des racines fraîches ou “quasi fraîches” avec un taux d’alcool le plus haut possible est largement supérieure à la teinture de racines séchées......."On a l’impression qu’au séchage, la racine perd certains constituants essentiels assurant l’équilibre de la plante, c’est en général toujours vrai pour la plupart des médicinales. Mais la valériane nous fournit un cas extrême. Une fois séchée, la racine devient trop forte, trop brute, et crée des effets qui peuvent s’opposer (voir plus loin)"....https://www.altheaprovence.com/blog/valeriane-valeriana-officinalis/