Comme beaucoup de lamiacées aromatiques, l'hysope aime pousser dans un sol pauvre, aride et rocailleux. C'est dans cette souffrance qu'elle donne le meilleur d'elle même, une fleur d'un bleu profond dotée d'un parfum pénétrant.
C'est l'une des plantes médicinales indispensables pour l'hiver. Elle a l'avantage d'être appréciée de tous, surtout lorsqu'on l'accompagne d'un peu de miel de pays. Cette fiche lui est dédiée.
Nom commun : Hysope, H. officinale
Nom latin : Hyssopus officinalis
Famille : Lamiaceae
Constituants :
- Composants volatiles (pinocamphone, isopinocamphone, béta-pinène) ;
- Composants amers (marrubiine, diosmine, acide ursolique) ;
- Tannins des lamiacées (acide rosmarinique et autre dérivé de l'acide cafféique) ;
- Flavonoïdes (diosmine, hespéridine) ;
Goût :
- Aromatique
- Amer
- Tannique
Cazin nous rappelle que « son goût amer et camphré annonce son énergie » (ref : Cazin).
Il nous dit aussi « je me sers quelquefois de l'hysope pour aromatiser mes formules indigènes » - gardez cette astuce en tête, l'hysope peut améliorer le goût d'un mélange contenant des plantes qui ne sont pas très agréables à boire (si vous avez déjà bu une infusion de marrube, vous me comprenez).
Energétique :
- Réchauffante
- Diffusive, pénétrante
Utilisation de l'hysope
Digestion
C'est l'utilisation classique des aromatiques. Les composants amers de l'hysope rajoutent une dimension additionnelle par rapport à d'autres aromatiques comme la menthe, la rendant plus polyvalente :
- Elle est amère. Certes beaucoup moins que la gentiane ou la petite centaurée, mais si c'est la seule amère que vous ayez sous la main, elle peut être bue en infusion 10 minutes avant les repas afin de faciliter la sécrétion des sucs digestifs et la tonicité des muscles lisses pendant la digestion ;
- Elle est aromatique, et donc :
- Antispasmodique - elle soulage les crampes des muscles digestifs qui ont trop travaillé dû à un repas trop lourd ou à une déficience constitutionnelle ;
- Carminative - elle diminue la quantité de bactéries et levures produisant la fermentation de certains aliments comme les féculents, et contribue donc à diminuer les ballonnements et les gaz.
Ce type de prise, avant le repas pour une action tonifiante sur la digestion, ou après le repas pour une action calmante, est en général peu connue.
D’ailleurs, si vous voulez comprendre toutes ces stratégies pour accompagner les problèmes digestifs avec les plantes, je vous mets le lien vers ma formation sur la santé digestive, plus de 16 heures de vidéos pour vous guider.
L'hysope renferme donc toutes les propriétés digestives nous provenant du monde des plantes. Certes, ce n'est pas la plus amère, ni la plus antispasmodique, et il y aura de meilleurs choix pour une action plus ciblée. Mais lorsque la condition n'est que passagère, ou n'est pas spécialement aigüe, l'hysope fera très bien l'affaire.
Gestion des fièvres
« Dans l'hysope, lorsque employée pour soigner les fièvres, nous avons l'un des meilleurs remèdes, en particulier chez l'enfant » - Richard Hool, 1922 (ref : Hool)
Hool, une référence en son temps en Angleterre, rajoute ceci :
« L'hysope provoque la diaphorèse sur tout le corps, et soulage les reins et la vessie au travers de son action diurétique. Continuez le traitement pendant quelques jours ou une semaine et le patient sera convalescent [...] à la fin de la semaine, vous serez surpris de ce qui a été accompli grâce à cette simple plante. »
L'hysope agit donc comme diaphorétique, facilitant la transpiration et l'échange de fluides au niveau de la peau, permettant ainsi au corps de mieux réguler les variations de chaleur et le processus de fièvre.
Notez aussi son action intéressante lorsque la fièvre est redescendue et lorsque l'individu rentre en phase de convalescence. Pendant cette phase, l'hysope re-tonifie les muqueuses intestinales et redonne l'appétit, stimule le transit, permettant ainsi à la personne de retourner en phase de nutrition.
Sphère pulmonaire
De par son caractère aromatique et pénétrant, l'hysope réchauffe la sphère pulmonaire, ramène la circulation vers les tissus, les encourageant à produire un mucus plus liquide (on utilise le terme "mucolytique"), provoquant le détachement les vieilles sécrétions afin de les expulser. On parle donc ici de toux grasse.
L'hysope facilite l'expectoration et peut être associé au marrube (Marrubium vulgare), au thym (Thymus vulgaris) ou à la grande aunée (Inula helenium).
Cazin nous fournit ici une indication importante sur son utilisation : « elle est employée dans toutes les affections bronchiques et pulmonaires lorsque trop d'irritation n'en contrindique pas l'usage. Pour en modérer l'activité, on lui associe souvent les mucilagineux, telles que les fleurs de mauve, de guimauve, de bouillon blanc ».
Mais Cazin nous donne l'astuce principale employée en médecine énergétique : contrebalancer l'énergie d'une plante par une autre. Les fleurs (ou feuilles) de guimauve, de mauve ou de bouillon-blanc sont mucilagineuses, donc de nature rafraîchissantes et adoucissantes, et vont contrebalancer l'effet irritant de l'hysope.
Leclerc confirme en parlant d'un certain degré d'irritation créé par l'hysope, et donc à réserver pour la période où les muqueuses ont passé l'état inflammatoire du début (ref : Leclerc). En effet, elle a tendance à exciter les tissus. Si les tissus sont déjà excités, comme en début de bronchite lorsque la gorge est enflammée et la toux est sèche et inflammatoire, l'hysope ne sera pas le choix le plus judicieux.
Leclerc cite Hippocrate qui l'utilisait « dans la pleurésie au cas où, sans avoir de râles, le malade ne crache pas convenablement » (ref : Leclerc). Leclerc parle aussi d'affections bronchiques « caractérisées par l'exagération et par la stase des sécrétions », la stase désignant le fait que les poumons sont passés d'un état chaud à un état froid (dans des termes énergétiques) et ont besoin d'une stimulation.
Chez Valnet : pour les bronchites passées à l'état chronique.
Les vieux écrits parlent aussi de l'hysope pour l'asthme humide des vieillards (ref : Cazin), la recherche moderne confirmant son effet anti-inflammatoire sur les bronches asthmatiques(1).
Résolution des ecchymoses
Ceci est une indication peu connue. L'hysope ramène la circulation dans les cas de sang coagulé et stagnant, généralement dû à un traumatisme local, afin d'aider le système à évacuer les cellules mortes et à nettoyer la zone.
Cazin explique « qu'on fait résoudre promptement les ecchymoses des paupières et de l'oeil par application d'un sachet d'hysope pilée et bouilli dans l'eau » (ref : Cazin).
Pour Michael Moore, l'hysope est la meilleure plante à utiliser en externe et en interne pour les contusions : la zone a été frappée, avec ecchymose multicolore (ref : Moore). Il l'associe volontiers à l'arnica. Comme expliqué plus bas, il estime que la teinture mère de plante fraiche est la forme supérieure pour cette application.
Cette utilisation est confirmée par Maud Grieve (ref : Grieve) et d'autres références dans le monde des plantes médicinales.
Notez que la diosmine et l'hespéridine, deux composants de l'hysope, sont bien connus comme anti-œdémateux et toniques des veines et des capillaires. Cette action rentre probablement en jeu dans la résolution des ecchymoses.
Divers
- Comme l'absinthe (Artemisia absinthium) ou l'aurone (Artemisia abrotanum), l'hysope fut jadis utilisée comme anthelminthique - pour expulser les vers (helminthes) du système digestif. Cazin mentionne « un cas où son usage détermina l'expulsion d'un grand nombre d'ascarides lombricoïdes » (ref : Cazin) ;
- L'hysope peut être utilisée en gargarisme contre les maux de gorge (ref : Fournier) ;
- L'hysope est parfois utilisée comme emménagogue, ramenant le flux sanguin dans la région pelvienne et facilitant l'apparition des règles ;
- David Dalton, herbaliste et auteur, a développé ce profil intéressant de l'essence florale d'hysope : pour la personne se sentant coupable, qui pense qu'elle ne mérite pas d'être heureuse (ref : Dalton) - la rapprochant quelque part de son concept biblique de nettoyage spirituel ;
- L'herbe est utilisée comme condiment, un peu comme une herbe de Provence rajouté aux viandes, aux pâtés, aux plats de haricots ou lentilles, à utiliser avec parcimonie.
Précautions
Leclerc parle de l'huile essentielle d'hysope ayant des « effets épileptogène, effets confirmés par le professeur F. Caujolle qui les rapproche de ceux de l'essence d'absinthe : ce serait, selon lui, de toutes les essences végétales, la seule capable de produire, chez l'homme, une véritable crise d'épilepsie. Il y a donc lieu de l'administrer avec une certaine prudence, surtout aux sujets dont le système nerveux est particulièrement impressionnable » (ref : Leclerc).
Cette observation concerne l'huile essentielle, et l'expérience moderne ne confirme pas cette précaution d'emploi avec l'infusion ou la teinture mère, des préparations plus proche de la plante et plus équilibrées. Il convient tout de même d'être prudent dans les cas où la personne souffre de crises d'épilepsie.
Ne pas utiliser chez la femme enceinte ou allaitante.
Préparation de l’hysope
Parties utilisées :
- Les sommités fleuries, fraiches ou récemment séchées ;
- La plante sèche garde son parfum pendant 6 à 9 mois, parfois plus, si bien séchée et gardée dans un endroit sec et à l'abri de la lumière ;
- Si vous achetez la plante en herboristerie, assurez vous que la fleur ait toujours une couleur bleutée et pas grise ou marron - l'infusion doit avant tout être camphrée et aromatique ;
- La feuille est elle aussi relativement aromatique, et je l'ai eu utilisée dans les périodes ou la fleur n'est pas disponible.
Formes utilisées :
- La forme la plus simple : l’infusion des sommités fleuries fraiches ou sèches, sucrée avec un peu de miel pour les affections bronchiques ;
- Teinture des sommités fleuries fraîches (1:2 – alcool à 80°) ou récemment séchées (1:5 – alcool à 45° – un alcool à 40° fera aussi l'affaire) ;
- La teinture mère de plante fraiche est plus efficace (ref : Moore) ;
- Pour une teinture plus aromatique, laissez macérer seulement 4 à 6 jours. Au delà, la teinture sera plus rêche en gorge, contenant plus de tannins et de composants amers. Vous pouvez goûter chaque jour pour déterminer le point optimal.
- Matthew Wood recommande d'enlever feuilles et fleurs des branches avant de les teinturer, les branches amenant un peu trop de bois à la teinture (ref : Wood) ;
- Sirop, en utilisant 100 g de sommités fleuries pour 1 litre d'eau bouillante et 1,5 kg de sucre (ref : Fournier).
Doses :
- Sommités fleuries fraiches ou sèches en infusion :
- 2 à 3 tasses par jour (ref : Leclerc, Fournier) ;
- 10 à 20 g de plante par litre d'eau chez Fournier, 20 g chez Valnet. 3 tasses par jour.
- Teinture :
- 10 à 15 gouttes dans un peu d’eau (ref : Fournier) ;
- 1 à 4 ml 3 fois par jour (ref : Hoffman) ;
- Sirop
- 5 cuillères-à-soupe par jour (ref : Lieutaghi).
Références
(1) Wang HY, Ding JB, Halmurat U, Hou M, Xue ZQ, Zhu M, Tian SG, Ma XM. The effect of Uygur medicine Hyssopus officinalis L on expression of T-bet, GATA-3 and STAT-3 mRNA in lung tissue of asthma rats. Xi Bao Yu Fen Zi Mian Yi Xue Za Zhi. 2011 Aug;27(8):876-9.
Livres et ouvrages cités :
- Cazin, J.F., « Traité Pratique et Raisonné des Plantes Médicinales Indigènes », 1850
- Dalton, David, « Stars of the Meadow: Exploring Medicinal Herbs as Flower Essences », 2006
- Fournier, « Dictionnaire de Plantes Médicinales et Vénéneuses de France », 1947
- Grieve, Maud, « A Modern Herbal, Volume 1 » , 1931
- Hool, Richard, “Common Plants and their Uses in Medicine”, 1922
- Hoffmann, « Medical Herbalism », 2003
- Leclerc, « Précis de Phytothérapie », 1973
- Lieutaghi, Pierre, « Le Livre des Bonnes Herbes » , 3ème édition réviséé, 1996
- Moore, Michael : curriculum de la Southwest School of Botanical Medicine ;
- Wood, Matthew, « The Earthwise Herbal: A Complete Guide to Old World Medicinal Plants » , 2008.
Cette page ainsi que tout le contenu de ce site (vidéos incluses) est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Nicole Willem dit
Bonjour,
Dans la rubrique "forme utilisée", il n'y a pas la macération huileuse. Or, pour les ecchymoses, par exemple en association avec arnica, c'est la forme qui convient le mieux, non? Des remarques par rapport à une macération de cette plante ?
sabine dit
bonjour Nicole
voici la réponse de Christophe
Oui on peut faire un macérat huileux d'hysope, je conseille ma méthode "par intermédiaire alcoolique" si vous avez de l'alcool pur. Sinon une macération classique, mais assurez vous de démarrer d'une hysope sèche et bien parfumée. Excellente association avec l'arnica effectivement.
Dinosaurus dit
Bonjour tous les 2,
Comment différencier sur le terrain l'Hysope de la Vipérine ??? Parce que ces "choses là" j'en ai partout autour de chez moi et sur les bords de chemins...mais je reste perplexe quant à leur identification !
Merci. Dinosaurus
sabine dit
bonjour Dinosaurus
il vous faut une flore (ou tout du moins des photos ), vous avez aussi sur internet des sites de déterminations botanique comme Tela-botanica https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-35476-synthese ; https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-83605-synthese
car il est difficile pour moi de vous dire qui est qui sans les voir 🙂
Vero dit
Bonjour
Je n’ai qu un petit pied d hysope pour le moment et à votre avis vaut il mieux l utiliser en infusion, en sirop ou en teinture mère pour bénéficier du maximum d effets ?
A utiliser éventuellement sur coronavirus ?
Merci pour votre réponse
sabine dit
bonjour Vero
je ne saurais choisir pour vous, mais la teinture se conserve bien , le sirop aussi , bref tout dépend de votre disponibilité et de votre mode de vie
contre le covid pourquoi pas, mais je ne peux pas avoir d'affirmation sur le sujet , nous n'avons pas assez de recul
causse dit
Faut-il différencier l'hyssopus officinale var officinale et hyssopus officinale var. montatana ou decubens, la première serait plus toxique notamment l'huile essentielles et la seconde moins dangeureuse, avez-vous un avis et comment peut-on les différencier ?
Merci
L. Causse
sabine dit
bonjour Causse
la différence se fait au niveau des he , l'officinale ayant des thuyones (en faible quantité mais en comporte ) , thuyone apparemment absente dans la decubens
concernant la plante dans son totum il n'y a pas vraiment de différence
causse dit
Merci pour votre réponse, pour précision, je comprends que le danger d'utiliser hyssopus officinalis officinalis est uniquement pour les huiles essentielles et j'en déduis que si j'ai de hyssopus officinalis officinalis je peux l'utiliser en infusion, pour faire une teinture mère ou un sirop et qu'il n'y a pas de danger.
Est-ce bien cela ?
Cordialement
Luce Causse
sabine dit
bonjour Causse
à ma connaissance oui 🙂
Laurent P dit
Bonjour Christophe et Sabine,
Petite question : vu qu'elle est bonne contre les ecchymoses, je me voyais bien l'associer à la prêle (reconstruction des tissus via silice). Seulement, imaginons que j'aie ma préparation prele + hysope sur moi, et que je saigne... je me dis OK, la prele est un hemostatique, j'utilise mon mélange... sauf que, si l'hysope a tendance à ramener le sang sur le tissu, est ce que ça augmente aussi une hémorragie ?
Merci !
sabine dit
Bonjour Laurent
l'hysope est conseillée pour des ecchymoses (sang stagnant) là vous parlez de plaie ouverte qui saigne et là d'autres plantes comme l'achillée par exemple trouveront meilleur emploi que l'hysope
Laurent Pechamat dit
Bonjour Sabine,
merci, mais permettez-moi de REFORMULER ma question : l'hysope peut-elle AGGRAVER un saignement (puisque'elle ramène le sang aux tissus) ?
Merci à vous !
sabine dit
bonjour Laurent
à ma connaissance non
Marc dit
Bonjour
Dans le sud ouest, pas de soupe de haricots sans sa branche d'hysope. Et j'en glisse aussi dans la soupe au pistou ! Je n'ai jamais consommé en infusion, mais je vais essayer.
Meilleures salutations
Marc
Gwenn dit
Bonjour,
petite question de jardin : j'ai dans mon jardin, en Bourgogne, un pied d'hysope bien florissant, mais insuffisant en terme de récolte. Dans un message, Christophe, tu parles de diviser la motte. Peux-tu réexpliquer la démarche ? Je tiens beaucoup à cet unique pied, j'ai peur de lui faire mal ! Est-ce la bonne saison, actuellement ? Ici c'est sécheresse +++, soleil quotidien, températures contrastées assez basses la nuit et chaudes l'après-midi. Le pied de sport comme un charme, je l'ai cueilli fin août, il lui reste quelque fleurs. Faut-il plutôt attendre l'automne, si il y en a un ? (c'est là tout le problème, on ne sait pas comment le temps va évoluer, il se peut qu'on passe de la météo actuelle à un hiver froid et neigeux...).
De la même façon, je t'avais acheté l'hiver dernier des graines d'hysope. Difficultés de météo, un seul pied a pris, en pot. Il est actuellement dehors, un gros pot large et haut. Est-il préférable de planter le pied en pleine terre maintenant, tant qu'il est en feuilles (il mesure une quinzaine de centimètres), ou est-ce que je mets le pot à la cave pour l'hiver avec les pots de verveine, et je le mets en terre au printemps ?
Merci pour tes conseils. L'hysope est une plante que j'aime beaucoup, dont le goût et l'odeur sont vraiment agréables, et que j'ai du mal à trouver de bonne qualité en herboristerie.
Question subsidiaire : l'hysope apprécierait-elle le climat breton de bord de mer ?
Bonne journée !
Gwenn
sabine dit
Bonjour Gwenn
- pour la division, il vaut mieux attendre que la plante ait 3 -4 ans , et qu'elle ait bien développé son système racinaire, ensuite il faut l'extraire avec une bêche (faire un trou assez large pour ne pas trop abimer les petites racines) puis couper en deux et replanter , cela se fait à l'automne ou au début du printemps je pense que là il faut écouter son intuition (côté météo)
quant à son adaptation à la Bretagne , je pense que ce doit être possible, si sol bien drainé et exposition ensoleillée
quand vous dites que vous mettez les pots à la cave , ils ne reçoivent pas la lumière du jour?
Gwenn dit
Bonjour,
non, pas de lumière du jour à la cave, ou très très peu. Je fais comme cela avec les verveines depuis 5 ou 6 ans et elles se portent très bien, elles sont en hibernation. A vrai dire, les verveines en pleine terre n'ont pas non plus accès à la lumière du jour en hiver, je les emballe dans une sorte de P17 assez opaque. Et ça fonctionne.
Toutefois, avec le réchauffement, j'ai le sentiment que celles en pleine terre n'auront bientôt plus besoin d'être emballées...
Je vais suivre mon intuition avec l'hysope en pleine terre, intuition qui me dit que je vais la diviser demain.
Qu'en est-il du bébé pied, âgé de 4 mois ? Pleine terre ou hiver au chaud dans la cave ou la maison (lumière du jour en accès libre) jusqu'au mois de mai ?
sabine dit
Bonjour Gwenn
de mon point de vue , je garderais bb au chaud à la maison et le mettrais en terre au printemps, (mais n'ayant jamais testé la cave je ne saurais dire si mieux ou pas )
Yentl dit
Bonjour, faut-il séparer les fleurs et feuilles des tiges ou peut-on utiliser le tout ? Bonne journée
sabine dit
bonjour Yentl
pour ma part je sépare les feuilles des tiges
Yentl dit
Bonjour Sabine, merci pour votre réponse et bon après-midi
Annick L. dit
Bonjour
L'an dernier, j'ai acheté un plant d'hysope. Lorsqu'il a fleuri, les fleurs étaient blanches. il s'agit sans doute d'une autre variété, non officinale. Mais ce plant a-t-il les mêmes propriétés médicinales ? Les feuilles sont très odorantes. Merci d'avance pour votre réponse.
sabine dit
Bonjour Annick
oui elle est médicinale aussi, et le fait qu'elle soit bien odorante est un bon indice
pascal27 dit
Bonjour Christophe, merci pour toutes ces informations sur l'hysope. Cette plante me fascine depuis longtemps et j'ai peur de la confondre avec la Vipérine qui contient du curare en faible proportion mais quand même ! La vipérine est également utilisée pour des soucis de toux ... La tige de l'hysope est verte sans taches alors que celle de la vipérine comporte des points violacés ? Les fleurs sont identiques ? Pouvez-vous me conforter ? Vendez vous des graines de toutes ces plantes ? Bonnes fêtes de fin d'année et encore merci pour la qualité de vos vidéos et de leurs contenus. Cordialement, pascal
Christophe BERNARD dit
Bonjour Pascal,
La vipérine est très poilue, les feuilles sont beaucoup plus grandes, vraiment désagréable à ramasser à cause des poils. Et surtout la vipérine n'est pas aromatique. La tige de la vipérine est souvent tachetée effectivement. Je vends des graines d'hysope mais pas de vipérine.
Voir aussi ma vidéo ici :
https://www.altheaprovence.com/blog/viperine-echium-vulgare/
MARIETTE Irène dit
Bonjour,
Merci beaucoup pour toutes ces informations !
Personnellement, j'utilise aussi depuis des années l'hysope, lorsque je sens que mes sinus s'engorgent, avant même que cela tourne à la vraie sinusite. Je pense l'hysope agit, là aussi, comme fluidifiant des sécrétions.
En revenche, ne ne mets jamais de miel dans aucune infusion, car la chaleur détruit les bons pricipes actifs du miel, qui ne sert alors qu'à sucrer la tisane. Je préfère largement déguster une cuillère de miel, à part, en la suçant comme un bonbon !
moreno dit
bonsoir Christophe
je suis d'accord sur votre coup de gueule, je suis herbo, j'ai changer plusieur fois de fournisseur en raison de la qualité mediocre des plantes,
malgres tout , il existe des fournisseur serieux , les petit producteur ou ceuilleur sont plutot rare , et les prix ne nous permette pas de vendre , c'est valable pour une consomation personelle
Christophe BERNARD dit
Bonsoir, je pense qu'il y a surtout un gros travail d'éducation à faire avec le public - notre responsabilité quel que soit notre implication dans le monde des plantes (des producteurs aux prescripteurs en passant par les vendeurs).
Lorsqu'on s'est mis au bio, au départ, il a fallu payer le prix. Les prix se sont stabilisés aujourd'hui, au moins pour la base - légumes, fruits. Et pourtant, à mon magasin bio, j'ai très souvent croisé des gens qui n'avaient que peu de moyen. Ils avaient fait ce choix. C'est la même histoire pour les plantes, il faut juste accepter que la qualité se paye, et qu'avec 50 g d'une plante de grande qualité on arrive à faire la même chose qu'avec 100 g d'une qualité moyenne. Mais oui, nous avons encore du chemin à faire de ce côté là.
Ceci étant dit, de mon côté, j'ai vraiment vu une dégradation ces dernières années. Il y a 10 ans, il m'arrivait rarement de jeter un échantillon. Aujourd'hui, dans l'ensemble, c'est pire, et cela m'attriste (je teste de nombreuses boutiques afin de me faire une opinion). J'espère que la situation va se redresser.
ANGELINE dit
bonjour, merci pour ce coup de gueule, je pense que cette dégradation constatée devrait nous inciter encore plus à soutenir producteurs et cueilleurs français, locaux qui proposent des plantes de qualité. Grâce à vous, Christophe, j'ai connu les Segretains d'Altaïr, Altaïr devenu depuis peu Ouma. Je n'ai jamais été déçue, et me régale chaque jour des tisanes composées avec leurs plantes! (et celles que je cultive avec amour sur mon petit bout de terre). Bonnes tisanes à tous! Angeline
carlin dit
Bonjour et merci pour votre site tellement intéressant.
Je viens de ramasser de l'hysope sauvage, d'habitude je garde les tiges entières, et vous parlez des sommités fleuries, les feuilles ont elles un intérêt , est ce la peine de les garder ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour, oui absolument, la feuille est excellente aussi.
Pour toutes les aromatiques, on ramasse en général la sommité fleurie car c'est au moment de la floraison que la plante est la plus riche, et les fleurs sont utilisables aussi, donc on ramasse tout le haut de la plante. Mais la feuille est très importante, très riche en substances aromatiques aussi. Et lorsque la floraison est terminée, on peut n'utiliser que les feuilles, c'est OK aussi.
Murielle dit
Bonjour Liste des huiles essentielles interdites ou soumises à restriction. L'Hysope officinale en fait partie à cause des cétones. La plante ne représente pas de danger? Il veut employer Hyssopus officinalis var decumbens ou var.montana . Vous en pensez quoi? sur WikiPhyto elle est à proscrire chez les enfants et là je parle de la plante
sabine dit
Bonjour Murielle
l'hysope en tant que plante ne fait pas l'objet de précautions particulières à des doses thérapeutiques habituelles
sur wikiphyto , ils parlent de l'huile essentielle à proscrire chez les enfants, pas de la plante dans son totum
L'he, même pour les adultes, en raison de sa neurotoxicité ne doit pas être prise à la légère et demande vraiment l'avis d'un professionnel
nathy dit
j'aimerai savoir s'il est possible de faire un macérat huileux dans le but de faire une pommade associée a l'arnica pour les bleus , oedemes ?
Christophe BERNARD dit
Oui on peut faire un macérat huileux d'hysope, je conseille ma méthode "par intermédiaire alcoolique" si vous avez de l'alcool pur. Sinon une macération classique, mais assurez vous de démarrer d'une hysope sèche et bien parfumée. Excellente association avec l'arnica effectivement.
nathy dit
Merci beaucoup pour votre réponse, c'est un peu ce que je pensais mais je n'ai pas d'alcool pur, donc je vais être obligé de faire sans.
beatrice laurens dit
efficace aussi pour les chaleurs de la menopause
joëlle dit
Bonjour Christophe,
j'ai planté de l'hysope l'an dernier sans trop savoir ce que j'allais en faire, juste au départ pour sa jolie couleur bleue et pour agrandir mon coin d'herbes officinales....et j'ai raté le coche ! trop tard pour récolter les fleurs !
Mon petit-fils(2ans) a un rhume depuis qu'il va à la crèche, nez qui coule, respiration qui "ronfle" un peu de temps en temps : est-ce que je peux lui proposer de la tisane de fleurs que j'achèterai ? si vous connaissez un site sérieux dites-le moi ( difficile de vérifier la couleur des fleurs sur internet)
merci encore pour tout le savoir que vous dispensez si généreusement et avec autant de bienveillance
sabine dit
Bonjour Joëlle
Oui vous pouvez donner des infusions d'hysope , faites une infusion comme pour les aromatiques , vous pouvez aussi confectionner un sirop (avec du miel ).
Pour les fournisseurs vous avez une liste sur cette page : https://www.altheaprovence.com/blog/herboristerie-en-ligne/
joelle dit
Merci Sabine
Je vous demanderais bien comment faire un sirop ( proportions ? ) qui soit efficace et équilibré, je me dis qu'un sirop passerait peut-être mieux pour un petit de 2 ans
sabine dit
oui je pense que pour un petit de 2 ans ce serait peut être plus simple ; je vous invite à lire cet article https://www.altheaprovence.com/blog/confection-sirop/#more-1132
Anne M dit
Bonjour Christophe !
Merci beaucoup pour la richesse de vos partages. Je me suis lancée dans la préparation d'une teinture d'hysope. Plante fraîche avec alcool à 80° (préparé à partir de 96° et d'eau). Comme c'est mon premier essai, j'ai un peu chipoté pour trouver un "poids" pour que l'alcool recouvre bien la plante. Ma solution actuelle n'est pas idéale car j'ai utilisé un couvercle en plastique (pour augmenter la surface de pressage) au-dessus duquel j'ai posé un pot en verre sur lequel le couvercle du pot de macération fait appui. La plante est bien immergée dans l'alcool. Cependant, je crains que l'alcool n'extraie certains additifs du plastique, même si celui-ci est de qualité alimentaire. J'aimerais savoir si vous préconisez la macération à la lumière ou à l’obscurité. Il ne me semble pas avoir lu quelque chose sur ce point même dans l'article sur la macération.
Christophe BERNARD dit
Bonjour Anne,
C'est malin comme méthode, mais effectivement le contact avec le plastique est moyen. Mieux vaudrait passer à un galet plat ou à un anti-monte lait en verre.
La macération puis plus tard conservation doit se faire à l'obscurité.
Jean-Marc dit
Bonjour, j'ai un pied d'hysope qui a maintenant 4 ans et qui fait beaucoup de bois. Arrive-t'il en fin de vie ? Que faire pour le faire repartir ?
Merci !
Christophe BERNARD dit
Bonjour Jean-Marc,
Il faut faire une division de racine. L'hysope fait vite du bois, il faut la diviser ou vous allez la perdre. Sortez la motte entière, placez-la sur le sol, et à l’aide d’une bêche coupez-là en deux ou en quatre selon la taille. Replantez les divisions séparément.
Johann dit
Bonjour, je ne connaissais pas toutes ces propriétés à l'hysope, merci pour ces infos. C'est une plante que je cultive et apprécie beaucoup depuis des années, de même que les insectes qui grouillent dessus durant toute sa floraison. Sa floraison tardive en début d'été est même une chance pour ces insectes, mais aussi pour son utilisation, contrairement au romarin et au thym qui une fois sur deux voient leurs propriétés diluées par leur floraison trop précoce en conditions fraiches et humides.
En tout cas c'est une plante que je conseille à tous en cas de bronchite et j'en distribue souvent du sirop que j'élabore à cette fin et qui est fortement apprécié autour de moi. Je sais que le sucre n'est pas un ingrédient conseillé, mais là le résultat est toujours au rendez-vous et la forme de sirop permet facilement à tout le monde d'en prendre une cuillère plusieurs fois par jour sans avoir à se faire une tisane. Il me semble même que l'efficacité en est meilleure, l'aspect sirupeux aidant à agglomérer et isoler les glaires à expectorer.
Par contre attention l'effet peut être radical et il faut pouvoir cracher facilement ce qui sortira parfois après 1/4h seulement. En réunion de travail ça peut être gênant...
J'ai aussi essayé de l'associer à du miel, en mettant deux fois moins de sucre que je remplace par du miel, et d'ajouter du zeste d'orange ou bigarade (bio bien sûr!!) dans la tisane qui est la première étape du sirop. On pourrait même ne mettre que du miel et pas de sucre. Le résultat n'en est que meilleur et car miel et zeste d'orange aident aussi à expectorer c'est ce que je conseille aux amis dans les cas les plus forts de bronchite. En général 3 jours suffisent si la personne fait attention à sa santé générale (alimentation, entretien de l'immunité) par ailleurs, alors que cela fait parfois 1 mois que la bronchite traine ce qui peut parfois devenir dangereux.
Du coup pourquoi pas le miel d'hysope directement, ça semble aussi une bonne idée à essayer!
Christophe BERNARD dit
Bonjour Johann, et merci pour ce partage. Vous me donnez l'eau à la bouche avec ce sirop. En effet, cela doit donner un résultat gustatif excellent mélangé avec le zeste d'orange. C'est l'une de mes plantes préférrée pour les problèmes pulmonaires chez la jeune personne, car le goût est attrayant, même en tisane (ou disons moins pire que les autres plantes pour les poumons). Combiné au miel, définitivement que du bon !
Johann dit
De rien, j'utilise beaucoup les plantes depuis une douzaine d'années quand j'étais encore au lycée, et j'accumule des expériences perso menées à partir de ce que je peut lire à droite à gauche, d'autant plus que moi aussi je cultive la plupart des plantes que j'utilise et leur observation m'apprend beaucoup. Et finalement j'ai découvert récemment ce site qui est certainement un des plus sérieux et des plus parlant pour moi par rapport à l'approche et au ressenti que j'ai de la médecine douce, donc je suis content de pouvoir l'enrichir car c'est ce genre de site de qualité qui doit faire référence pour développer un mouvement populaire mais pour autant sérieux autour de ces pratiques.
Pour en revenir au sujet, il y a deux choses que j'ai oublié de souligner dans mon commentaire :
1 - Oui le mélange a un goût agréable, mais attention quand même à l'écoeurement qui peut vite arriver avec le goût des zestes d'orange infusés. C'est pourquoi j'ai aussi cité la bigarade (orange amère, qui pour peu d'être à l'abris du vent froid supporte bien le climat des régions méditerranéennes françaises - et peut-être la côte atlantique). La bigarade en infusion est moins écoeurante, et d'ailleurs ses zestes, en faible proportion, s'associent également très bien au thé, remplaçant l'exotique bergamote.
2 - Attention l'hysope n'est à utiliser qu'en cas de toux grasse. En cas de toux sèche, et chatouillante surtout, l'infusion et le sirop d'hysope sont irritants et à exclure absolument. Lu et vérifié personnellement!
Christophe BERNARD dit
Très juste, des contrindications que l'on retrouve chez Cazin et Leclerc d'ailleurs, nous mettant en garde contre ces plantes pulmonaires stimulantes pendant la période sèche.
Je ne connais pas l'infusion de bigarade, il va falloir que j'essaye.
Jennifer dit
Bonjour Christophe,
Si je fais un miel d hysope, quels sont les caractéristiques qui seront extraites ? le cote diaphoretique ? expectorant ? Ou le tout ?
Un grand merci pour la richesse de vos écrits, c est une mine d or pour nous !
Christophe BERNARD dit
Bonjour Jennifer,
L'hysope dérive la plupart de ses propriétés des huiles essentielles, et vous constaterez que le miel à l'hysope en extrait une bonne partie. Jamais autant qu'une infusion de plante récemment séchée bien sur, mais si l'on rajoute à cela l'aspect désinfectant et adoucissant du miel, nous avons une préparation très sympathique pour les petits problèmes hivernaux.
Saturez bien le miel de plante pendant la macération.
MarineTH dit
Bonjour,
qu'en est-il de l'oxymel, quel serait l'intérêt d'intégrer du vinaigre ? (j'ai trouvé une recette sur internet mais est ce intéressant)
Merci
Christophe BERNARD dit
La partie acide acétique est intéressante pour les plantes à alcaloïdes, ce qui n'est pas le cas de l'hysope. Il nous reste donc la partie aqueuse (froide) du vinaigre, qui va un tout petit peu extraire les composants aromatiques de l'hysope. Donc pas un solvant de choix dans mon humble opinion. Cela va faire certes un vinaigre sympathique, légèrement aromatique. Mais rien à voir avec une préparation comme l'infusion chaude ou la macération alcoolique (teinture).