Comment retrouver des jambes légères...
L'insuffisance veineuse est un problème de santé publique important. Elle frappe près d'un tiers de la population active(1). Sa prévalence globale est estimée entre 11% et 24% dans les pays industrialisés(2), et touche en majorité les femmes. Ses symptômes varient du gênant à l’invalidant : jambes lourdes et douloureuses, varicosités, varices, œdèmes, phlébites et ulcères variqueux.
A la source du problème se trouve le cycle fascinant du sang. A chaque seconde, un fleuve pulse jusqu’au plus profond de nos tissus. Il répand un liquide riche en nutriments qui va nourrir nos cellules et les rendre fertiles. Sur son retour, il emporte sur son passage les déchets environnants et les filtre au travers des tamis organiques. Et le va et vient se renouvelle au rythme de la vie.
Dans cet article, je vous invite à un périple spéléologique, lampe frontale oblige, afin de redécouvrir les rivières souterraines que sont nos veines.
Liquide de vie
Le sang, cet étrange liquide rouge qui nous vide de notre substance lors des blessures, a souvent fasciné, parfois terrifié. Accusé de transporter des humeurs néfastes, on l’a fait couler par les saignées. Puis plus tard, la tendance s’est inversée, et on l’a au contraire conservé et offert en transfusion.
On a du mal à réaliser la multitude de processus vitaux qui sont réalisés grâce à la circulation sanguine. Le cœur, cette pompe infatigable, envoie le sang vers les extrémités. Le sang transporte l’oxygène et les nutriments nécessaires pour produire l’énergie cellulaire.
Il véhicule les globules blancs, cette armée redoutable à l’affut du moindre intrus, nettoyant le sang de nombreux déchets. Il contient des facteurs de coagulation qui permettent de réparer les dommages dans le réseau. Les hormones transportées permettent au cerveau de communiquer avec les différents organes.
Bref, pour faire tourner la complexe machine qu’est le corps humain, il est vital d’avoir un sang riche, un cœur sain, de bonnes artères non-obstruées, et un retour veineux tonique et efficace.
Un réseau complexe
Le cœur pousse le sang au travers des artères, des artérioles, puis des capillaires. La tuyauterie devient de plus en plus petite. En fin de course, le liquide nourricier se retrouve dans la matrice cellulaire, distribuant ses composants aux cellules.
Le liquide emporte au passage les déchets les plus petits au travers des capillaires, veinules et veines, avec à l’inverse une tuyauterie devenant de plus en plus conséquente. Les déchets les plus gros seront évacués au travers de la circulation lymphatique.
Ce sang chargé de déchets n’est maintenant plus sous l’influence du cœur. La matrice cellulaire agit comme tampon, le sang arrive dans le milieu cellulaire avec une vitesse quasi-nulle. Comment le sang va-t-il pouvoir retourner vers le cœur pour recommencer un nouveau cycle ?
Pompes passives
La pompe active, le cœur, n’ayant plus aucune influence dans les veines, notre système doit trouver un moyen pour ramener le sang vers son point d’origine, afin d’être rechargé en oxygène et nutriments. En repassant par le cœur, le sang chargé de déchets va pouvoir être filtré par une série d’organes : le foie au travers de l’artère hépatique, et la rate au travers de l’artère splénique. La rate agit comme centre lymphatique, et recycle les globules rouges en fin de vie.
Le retour du sang veineux vers le cœur est tâche facile lorsque le flux de sang coopère avec la gravité, descendant de la tête vers le thorax par exemple. Par contre, lorsqu’il doit se battre contre la gravité, des pieds vers l’abdomen, la tâche est beaucoup plus ardue.
Sur cette longue distance, le travail s’effectue grâce à l’action des muscles squelettiques qui, lors de nos mouvements de jambe, agissent comme pompe passive. Imaginez par exemple votre mollet se contractant et appuyant sur les veines alentours. Les veines sont équipées de valves qui empêchent le sang de redescendre. Sous la pression des muscles, le sang ne peut donc que remonter.
Le sang progresse par étapes, étage par étage, contraction par contraction, jusqu’à arriver à destination. Une fois dans la zone abdominale, la respiration prend la relève et la pression qu’elle exerce agit elle aussi comme pompe.
Panne de valve
Lorsque la structure des veines commence à se dégrader, deux phénomènes apparaissent.
Tout d’abord, les valves perdent leur intégrité et ne retiennent plus le sang, qui reflue vers les étages inférieurs, créant un phénomène de gonflement et de rétention de liquide. Les valves sont dites « incontinentes ».
Ensuite, la paroi de la veine perd son élasticité. Les veines des jambes prennent une apparence boursouflée et torturée, devenant ainsi des varices.
Le premier phénomène vient aggraver le deuxième : l’accumulation de sang dans les parties inférieures crée une forte pression sur les parois des veines qui vont peu à peu perdre leur élasticité.
Les symptômes gênants (voir ci-dessous « les pathologies veineuses») ne sont pas systématiquement associés à la taille et à l’aspect tortueux des varices, qui ne reflète pas forcément l’état des veines en profondeur.
Les causes de l'insuffisance veineuse
Comme pour beaucoup de problèmes de santé, l’insuffisance veineuse est multifactorielle, provoquée ou aggravée par plusieurs phénomènes qui se superposent.
- L’hérédité. Vos parents avaient peut-être des problèmes de retour veineux. Vous démarrez alors avec une faiblesse constitutionnelle qu’il faut garder en tête, car il faudra agir tôt, en prévention, dès les premiers symptômes, même si vous êtes encore jeune (moins de la quarantaine).
- Les grossesses, qui peuvent faire apparaître des varices ou des hémorroïdes conséquentes, le bébé faisant pression sur la veine cave inférieure et bloquant le retour veineux.
- Etre une femme. Vous êtes, mesdames, beaucoup plus touchées que les hommes.
- Les positions stationnaires (debout en particulier) pendant de longues durées. Les serveuses de restaurant, les employées de commerce, les infirmières sont, par exemple, particulièrement touchées.
- Les professions demandant de fréquents et longs trajets en avion. Les hommes et femmes d’affaires sont souvent concernés, avec en plus des risques de phlébites. Les changements de pression contribuent au problème.
- Les vêtements très serrés à la taille, donnant une silhouette qui correspond mieux aux critères de mode, mais entravant la circulation au niveau de l’abdomen.
- Le surpoids et l’obésité, la masse abdominale créant une résistance qui empêche un bon retour veineux. De plus, le surpoids entraine souvent une diminution de l’activité physique, et une perte musculaire. Le système de pompage est déficient.
- Une alimentation trop lourde, trop riche. En effet, un repas trop lourd peut créer une congestion sanguine autour de certains organes digestifs comme le foie. Cette congestion va créer une résistance qui s’oppose au retour veineux. Vous avez peut être remarqué que vos jambes sont plus lourdes après un repas de fête par exemple.
- La constipation chronique qui va elle aussi créer une pression sur les veines pelviennes au travers de l’accumulation de la masse fécale dans le colon.
Les pathologies veineuses
Les troubles veineux peuvent être classifiés de la manière suivante, des plus bénins au plus sérieux (basé sur la classification CEAP utilisée par les phlébologues) :
- Varicosités (aussi appelées télangiectasies), petits vaisseaux rouges ou bleus, très superficiels, situées au niveau du derme, et/ou varices sous-cutanées sinueuses de petite taille (inférieures à 3 mm de diamètre) ;
- Varices sous-cutanées sinueuses supérieures à 3 mm de diamètre ;
- Œdème (gonflement de jambe dû à une accumulation de fluide) ;
- Pigmentation, purpura (lésion hémorragique de la peau de couleur pourpre), hypodermite variqueuse (inflammation du tissu sous-cutané dû au manque de circulation) ;
- Ulcère variqueux cicatrisé (l’ulcère variqueux est une plaie indolore souvent démarrée par un choc et qui a du mal à cicatriser due à l’insuffisance veineuse) ;
- Ulcère variqueux ouvert, qui n’arrive plus à se cicatriser.
La sensation de jambes lourdes et douloureuses est la plupart du temps commune à ces différents stades.
L’une des complications classiques de la maladie veineuse est la thrombose veineuse ou phlébite. Elle est caractérisée par la formation d'un caillot de sang dans une des veines de la jambe. Le caillot peut se former dans une veine superficielle, ou dans une veine profonde et plus grosse.
La phlébite se développe en général dans une veine du mollet. Il peut entrainer une douleur au niveau du muscle du mollet, des sensations d’engourdissement, de fourmillement ou de chaud, une augmentation de volume du mollet. Le caillot peut se détacher et provoquer une embolie pulmonaire. Une phlébite est donc une situation sérieuse qui requiert un suivi médical immédiat.
Insuffisance veineuse : traitements médicaux
En cas d’insuffisance veineuse, votre docteur vous proposera des solutions qui figurent dans la liste suivante (du plus léger au plus sérieux) :
- Le port de bas de contention. La contention (pression exercée par les bas) peut être faible, moyenne, forte ou très forte en fonction de la sévérité de la situation.
- Les médicaments vénotoniques, qui peuvent inclure des produits naturels (à base des plantes évoquées dans cet article) ou de molécules de synthèse.
- Les traitements anticoagulants, en général réservés aux thromboses veineuses, ou parfois à titre préventif lorsque la personne est présente des risques de développer des caillots.
- La sclérose, qui consiste à injecter un produit sclérosant dans une varice, qui va entrainer la destruction de la varice. Ceci n’empêche pas d’autres varices de se développer (ne requiert pas d’hospitalisation).
- La chirurgie (phlébectomie, extirpation, etc) des varices de plus gros calibre, qui consiste à faire une ablation de segments des veines affectées (chirurgie ambulatoire).
Insuffisance veineuse : solutions naturelles
Le marron d’inde (Aesculus hippocastanum)
Le marron d’inde, fruit du marronnier commun (Aesculus hippocastanum), ne doit pas être confondu avec le marron comestible ou châtaigne, fruit du chataigner (Castanea sativa). Il se trouve sous forme de teinture et de comprimés.
La plante diminue la perméabilité des vaisseaux sanguins. Elle empêche le sérum de s’échapper des veines enflammées pour aller s’accumuler dans les tissus. En d’autres termes, elle est anti-œdémateuse(3), réduisant la sensation de jambes lourdes.
La plante est anti-inflammatoire(4). Comme nous l’avons évoqué précédemment, les veines perdent leur intégrité et leur tissu se dégrade. Ceci entraine une inflammation parfois exagérée, avec migration de globules blancs afin de réparer la zone. Le marron d’inde va ralentir la production des médiateurs inflammatoires, et va diminuer le nombre, l’activation et l’adhésion des globules blancs, calmant ainsi l’inflammation.
Enfin, elle est vénotonique(5). Elle redonne du tonus au tissu veineux endommagé et flasque en exerçant un effet contractile sur les tissus, augmentant ainsi la pression veineuse et permettant au sang de mieux remonter vers le cœur.
Une étude publiée dans la prestigieuse revue The Lancet(6) conclue qu’un traitement à base de marron d’inde est aussi efficace que de porter des bas de contention. Et bien plus facile à mettre en place en été vous en conviendrez.
Bref, c’est un petit trésor de plante pour notre situation. Prenez des doses faibles au long terme, entre 5 et 10 gouttes(7) d’extrait alcoolique 2 à 3 fois par jour. L’extrait alcoolique dilué peut aussi être appliqué directement sur les jambes lourdes, en les massant du bas vers le haut. Utilisez une dilution au 1/5ème : une mesure d’extrait pour quatre mesures d’eau.
Le fragon (Ruscus aculeatus)
Vous avez peut-être rencontré le fragon lors de vos sorties en forêt. Qui s’y frotte s’y pique. Ce « petit-houx » ne doit pas être confondu avec le houx (Ilex aquifolium). Ce sont les racines longues et charnues qui sont utilisées dans les préparations pharmaceutiques.
La plante se trouve sous forme d’extrait alcoolique ou de comprimé. Le fragon a des propriétés similaires au marron d’inde. Il est en particulier vénotonique(8) et antioedémateux(9).
C’est une plante qui peut soit remplacer le marron d’inde, soit se combiner avec, afin de jouer sur de possibles synergies.
Prenez 30 à 60 gouttes(7) de l’extrait alcoolique, deux à trois fois par jour. Comme pour le marron d’inde, l’extrait alcoolique dilué au 1/5ème peut être appliqué directement sur les jambes lourdes.
L’hamamélis (Hamamelis virginiana)
L’hamamélis n’est plus à la mode à en croire le manque d’études scientifiques récentes à son sujet. Il faut remonter aux années 1950 à 1970 pour extraire les données intéressantes. Elle est riche en tannins(10) et en proanthocyanidines(11), deux substances expliquant son action vénotonique
Prenez de 30 à 60 gouttes(7) de teinture de 2 à 3 fois par jour. Vu qu’elle est très astringente sur les muqueuses intestinales et peut donc interférer avec l’absorption de nutriments, prenez-la loin des repas.
Elle est particulièrement efficace pour les applications externes. Vous pouvez acheter une lotion en pharmacie, ou préparer votre propre décoction à partir d’hamamélis achetée en herboristerie. Vous pouvez aussi appliquer l’extrait alcoolique dilué au 1/5ème.
La vigne rouge (Vitis vinifera)
La vigne rouge est elle aussi très astringente, et proche de l’hamamélis dans son action. Elle réduit les douleurs et la congestion des membres inférieurs(12).
La plante peut se prendre en extrait alcoolique, en comprimés ou en infusion de feuilles achetées en herboristerie. L’infusion des belles feuilles rouges est souvent plus efficace que certains comprimés qui ont passé des années sur des étagères.
Valnet recommande de la préparer en infusion, 1 cuillère à soupe de feuilles sèches et coupées pour une tasse d'eau, 2 à 4 tasses par jour, entre les repas.
Autres plantes
Voici d’autres outils intéressants. Je ne les utilise pas comme plantes primaires car j’estime que celles listées ci-dessus ont un passé clinique mieux établi. Je les considère pour complémenter mes recommandations dans certains cas spécifiques.
L’extrait de pépins de raisins(13) qui va protéger les veines et les valves contre la destruction prématurée. Les pépins de raisin possèdent en effet un taux élevé de proanthocyanidines oligomériques (OPC), qui sont de puissants flavonoïdes et antioxydants. Les études in-vitro et in-vivo(14) démontrent que les OPC, véritables substances anti-âge, sont beaucoup plus puissants que la vitamine E et la vitamine C, deux vitamines nous protégeant contre le stress oxydatif.
Nous retrouvons cette famille de composants dans d’autres plantes comme l'hamamélis et l’écorce de pin maritime mentionné ci-dessous.
L’extrait d’écorce de pin maritime(15) (pycnogénol), qui inhibe les enzymes hyaluronidase, elastase, et collagenase responsables de la dégradation des tissus. C’est un produit qui reste relativement cher comparé aux autres.
Le mélilot est recommandé par la Commission E Allemande pour les problèmes de varices et d’hémorroïdes, bien que les études manquent à son sujet.
Le ginkgo biloba fait partie de certaines préparations pharmaceutiques françaises pour les problèmes de retour veineux.
Le massage du soir
Rien de tel qu’un bon massage de jambes à la fin d’une longue journée de travail. Si vous vivez avec une personne souffrant d’insuffisance veineuse, offrez vos services à votre conjoint, il ou elle appréciera autant (et même plus) qu’un bouquet de fleurs.
Si vous êtes la personne souffrante et que cela fait des mois que vous vous massez sous les yeux inintéressés de votre conjoint, offrez-lui un coffret d’huiles pour massage. Il devrait comprendre ce subtil message.
Je ne mentionne ici que deux huiles essentielles, sachant que d’autres peuvent aussi apporter un soulagement. Diluez 15 gouttes d’huile essentielle dans une cuillère à soupe d’huile neutre (amande douce, jojoba ou noisette) et appliquez en massage des pieds vers les cuisses.
Huile essentielle de cyprès toujours vert (Cupressus sempervirens)
Le cyprès est efficace dans les manifestations de l’insuffisance veineuse telles que les jambes lourdes(16). Cette huile essentielle facilite la décongestion aussi bien veineuse que lymphatique.
Huile essentielle d’hélichryse (Helichrysum italicum)
Utilisez cette huile essentielle chez la personne qui, en plus des problèmes veineux, a une peau fragile qui marque facilement (et qui a donc un réseau vasculaire très sensible aux agressions).
Le bain de pied
Maurice Mességué nous a vanté les vertus du bain de pied pour faire pénétrer les actifs des plantes dans notre organisme. Voici deux méthodes. L’une à partir d’huiles essentielles, l’autre à partir d’une infusion de plante, façon Mességué.
1ère méthode : remplissez une bassine d’eau, froide en été, tiède en hiver.
Utilisez ensuite un dispersant naturel pour huiles essentielles (indispensable car les huiles essentielles ne sont pas miscibles dans l’eau) ou les diluer dans un petit bouchon de savon liquide.
Placez dans le dispersant 4 à 6 gouttes des huiles essentielles mentionnées ci-contre et incorporez le mélange dans la bassine. Remuez bien, puis trempez vos pieds pendant une quinzaine de minutes.
2ème méthode : préparez une infusion de sommités fleuries d’achillée millefeuille (Achillea millefolium). Vous pouvez cueillir vous-même cette plante abondante dans la plupart de nos régions, ou l’acheter en herboristerie. Couvrez bien le récipient dans lequel la plante infuse afin de ne pas perdre les composants aromatiques. Une fois l’infusion un peu refroidie, versez-là dans une bassine d’eau froide pour obtenir un mélange à 38°C, et trempez vos pieds pendant une quinzaine de minutes.
L’achillée a une affinité particulière pour le sang. Elle agit sur les facteurs de coagulation et d’anticoagulation, sur le contrôle neurovasculaire et sur la protection des tissus contre le stress oxydatif grâce à ses flavonoïdes.
Soucis de jambes
Maria Treben, dans son livre « La Santé à la Pharmacie du Bon Dieu », nous fait l'éloge du souci pour les problèmes de retour veineux. Treben, forte d’une longue expérience pratique, nous explique comment un simple onguent de souci, appliqué localement, peut aider à résoudre les problèmes de varices. Je cite un passage de son livre :
« Une religieuse me raconte qu’elle avait remarqué dans la rue une vieille femme affligée de varicesparticulièrement importantes. Elle lui avait conseillé la pommade de souci. Elle fut très surprise quand un mois plus tard la vieille femme, heureuse au possible, lui montra ses jambes. Toutes les varices avaient disparu et la peau était parfaitement lisse. »
L’onguent se prépare d’une manière simple, en démarrant d’une macération huileuse maison de fleurs de souci. Voir mon article sur les onguents. Vous pouvez aussi acheter un onguent en pharmacie ou magasin bio.
Nourrissons nos veines
La nutrition joue un rôle important dans la prévention et la gestion de l’insuffisance veineuse. Voici les aliments à intégrer régulièrement dans votre alimentation :
1. Les aliments riches en antioxydants afin de protéger vos veines contre les dommages infligés par le stress oxydatif. Pour la vitamine C : cassis, poivrons rouges, fraises, agrumes, brocolis, persil. Pour le beta-carotène : dans les carottes, les patates douces, le choux et les épinards. Pour le sélénium : dans la noix du brésil, le foie, les rognons, les fruits de mer et le poisson. Pour la vitamine E : les fruits à coque, les œufs, l’avocat, l’huile de germe de blé.
2. Les aliments riches en flavonoïdes qui protègent l’intégrité des veines et des capillaires. Les fruits rouges tels que le cassis et la myrtille sont particulièrement riches, ainsi que les agrumes aussi (citroflavonoïdes).
3. Si cela n’est pas contrindiqué par un traitement en cours, les aliments qui favorisent une meilleure fluidité du sang : ail, oignon, gingembre, poissons des mers froides pour les oméga 3 (sardine, hareng, maquereau, anchois, saumon).
Nous avons parlé des proanthocyanidines oligomériques (OPC) de l’extrait de pépins de raisons. Ces OPC se trouvent également dans l’huile de pépin de raisin, que vous pouvez intégrer dans vos vinaigrettes ou autres assaisonnements.
Précautions d’emploi
La plupart des plantes mentionnées dans cet article sont contrindiquées lors de la grossesse ou pendant l’allaitement. De plus, il est possible que l’aesculine, constituant actif du marron d’inde, ainsi que le mélilot, accentue les effets des médicaments anticoagulants(2). En cas de doute, demandez conseil à votre docteur.
Conclusion
Comme nous l’avons vu, certains organes comme le foie jouent un rôle critique dans le cycle du sang. Nous revenons donc au principe de base de la naturopathie, qui examine la vitalité de l’individu dans son ensemble, et qui passe en revue chaque fonction du système. Car sous la symptomatique localisée, il y a très souvent des dérèglements physiologiques plus généraux.
La prévention reste la méthode la plus sure d'éviter les troubles au long terme. Si de petits signaux avant-coureurs apparaissent au fil de l’âge : jambes lourdes, petites rétentions d’eau au niveau des chevilles, envie de vous masser les mollets le soir, écoutez ces signes car ils vous permettront d’agir en amont.
Références
(1) Archives des maladies professionnelles et de médecine du travail, vol. 57, n° 3, 1996, pages 157-167, 6 réf., ISSN 1250-3274, FRA
(2) Collège de Médecine Vasculaire et de Chirurgie Vasculaire, Thème 136 - Insuffisance Veineuse Chronique.
(3) Alternative Medicine Review Volume 14, Number 3, 2009, Aesculus hippocastanum (Horse chestnut) monograph
(4) Guillaume M, Padioleau V. Veinotonic effect, vascular protection, antiinflammatory and free radical scavenging properties of horse chestnut extract. Arzneimittelforschung 1994;44:25-35.
(5) Annoni F, Mauri A, Marincola F, Resele LF. Venotonic activity of escin on the human saphenous vein. Arzneimittelforschung 1979;29:672-675.
(6) Diehm C, Trampisch HJ, Lange S, Schmidt C. Comparison of leg compression stocking and oral horse-chestnut seed extract therapy in patients with chronic venous insufficiency. Lancet 1996 ;347:292-294.
(7) Moore, Michael, Materia Medica, 5th Edition, 1995
(8) Parrado F, Buzzi A. A study of the efficacy and tolerability of a preparation containing Ruscus aculeatus in the treatment of chronic venous insufficiency of the lower limbs. Clin Drug Invest 1999;18:255-261.
(9) Rudofsky G. Efficacy of Ruscus extract in venolymphatic edema using foot volumetry. In: Vanhoute PM, ed. Return Circulation and Norepinephrine: An Update. Paris, France: John Libbey Eurotext; 1991:121-130.
(10) Wang H, Provan GJ, Helliwell K. Determination of hamamelitannin, catechins and gallic acid in witch hazel bark, twig and leaf by HPLC. J Pharm Biomed Anal. 2003 Nov 24;33(4):539-44.
(11) Dauer A, Rimpler H, Hensel A. Polymeric proanthocyanidins from the bark of Hamamelis virginiana. Planta Med. 2003 Jan;69(1):89-91.
(12) Rabe E, Stücker M, Esperester A, Schäfer E, Ottillinger B. Efficacy and tolerability of a red-vine-leaf extract in patients suffering from chronic venous insufficiency--results of a double-blind placebo-controlled study. Eur J Vasc Endovasc Surg. 2011 Apr;41(4):540-7. doi: 10.1016/j.ejvs.2010.12.003.
(13) Zhang Y, Shi H, Wang W, Ke Z, Xu P, Zhong Z, Li X, Wang S. Antithrombotic effect of grape seed proanthocyanidins extract in a rat model of deep vein thrombosis. J Vasc Surg. 2011 Mar;53(3):743-53.
(14) Bagchi D, Bagchi M, Stohs Sj, Ray SD, Sen CK, Preuss HG. Cellular protection with proanthocyanidins derived from grape seeds. Ann N Y Acad Sci. 2002 May;957:260-70.
(15) Gulati OP. Pycnogenol® in chronic venous insufficiency and related venous disorders. Phytother Res. 2014 Mar;28(3):348-62.
(16) Bruneton, Jean, « Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales », 4e éd., 2009
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J-Marie Chosson dit
Bonjour, dans l'article il est mentionné "extrait alcoolique". Est ce la même chose que "teinture" ou "macération alcoolique" ?
Par ailleurs, est-il possible de mélanger des teintures sans que cela n'altère leurs propriétés ? (exemple ici 1/4 marron, 3/4 fragon)
Merci!
jm
sabine dit
Bonjour Jm
- En règle générale oui , extrait alcoolique, macération alcoolique , alcoolature , teinture sont soit des macérations de plantes fraiches ou sèches dans l'alcool, après il y a côté labo toute une gamme de formes d'extraction avec des concentrations de constituants + ou - forts.
- oui on peut faire des mélanges , créer des synergies en fonctions des objectifs , si on fait le mélange juste avant de consommer aucun problème , si on prépare un mélange pour le garder sur du long terme , il y a certaines règles à connaitre
Marie dit
bonsoir,
merci pour cette article.
serait-il judicieux de remplacer l'huile neutre par un macérat huileux avec de l'achillee millefeuille de ginkgo et de noisetier et d'ajouter les 2 huiles essentielles cyprès et helycrise pour faire un massage de jambes lourdes ?
sabine dit
bonjour Marie
mais carrément , c'est même mieux 🙂
GIRAUDEL dit
Bonjour, J'aimerais essayer un onguent au souci. Mais je n'ai pas le courage de le fabriquer moi-même. Pouvez-vous m'indiquer un ou plusieurs fabricants qui font des onguents de qualité équivalente (ou presque) à un onguent fait maison ? Par avance merci pour votre réponse. Anne
sabine dit
bonjour Giraudel
désolée mais je ne saurais vous dire, je sais qu'il y a de plus en plus de petits artisans qui en fabriquent, souvent sur les marchés
BEATRICE CHENET dit
Bonsoir,
Je me demande comment faire un baume/une crème avec de l'Aesculus hippocastaneum ? Ou plus exactement, est-il possible d'en faire à partir de la teinture alcoolique telle que vous la décrivez, et comment ? Les recettes de baumes que j'ai lues, ajoutent du macérat huileux ou des huiles essentielles mais pas de la teinture alcoolique. Merci
sabine dit
bonjour Beatrice
non , un baume ne comporte pas de partie aqueuse , vous pouvez éventuellement faire une crème et rajouter votre teinture mère dans la partie aqueuse
Lévêque Catherine dit
Je fais du liniment : 1/2 eau de chaux (achetée en pharmacie) + 1/2 huile d’olive bio dans un flacon en verre teinté (ou opaque avec bouchon doseur) puis agiter jusqu’à émulsion homogène, après je rajoute les huiles essentielles de mon choix en fonction de l’utilisation.
BARBARA ROUAN dit
Bonjour,
Merci pour cet article fort intéressant. L'hamamelis et la vigne rouge sont elles recommandées pour la femme enceinte ? Si oui sous quelle forme ? et si non que conseilleriez vous pour la femme enceinte ?
merci beaucoup.
sabine dit
bonjour Barbara
je pense qu'en application externe (compresse ou bains de jambes) il n'y a pas de contre indication particulière, maintenant parlez en à votre médecin
baron dit
Bonjour, pour quelqu'un qui est déjà sous anticoagulant est-il possible de suivre les mêmes recommandations quant aux aliments à prendre? En effet j'ai du mal à comprendre : quand quelqu'un est sous anticoagulant c'est qu'il a le sang pas assez fluide donc éviter la vitamine K mais par contre pour le rendre plus fluide c'est possible? Merci beaucoup . Sylvie
sabine dit
bonjour Sylvie
j'essaie de comprendre votre question , qu'est ce qui est possible ? des plantes qui fluidifient le sang comme l'achillée par exemple?
si oui, alors il ne vaut mieux pas non plus car là ça risquerait de trop fluidifier le sang en augmentant l'effet des anticoagulants et risquer ainsi une hémorragie , donc dès que l'on a des anticoagulants médicamenteux, il faut être très prudent
baron sylvie dit
Merci pour cette réponse . En effet avec les anticoagulants on ne peut malheureusement pas faire grand chose au niveau des produits naturels même au niveau de l'alimentation.
Daniela dit
Bonjour Christophe et Sabine. Sur les dosages de TM de marron d'inde, " Prenez des doses faibles au long terme, entre 5 et 10 gouttes d’extrait alcoolique 2 à 3 fois par jour." De votre expérience, il faut en prendre pendant combien de temps jusqu'à observer un résultat sur les problèmes de jambes lourdes, rétention d'eau et petites varices? Merci!
sabine dit
Bonjour Daniela
notez pour commencer sur un tableau ou journal de bord ce que vous prenez et ce que vous souhaitez comme amélioration (c'est important je pense d'être précis dans le résultat attendu)
ensuite pour le marronnier faites des cures d'une dizaine de jours et arrêtez par exemple 15 jours , sachant qu'une seule plante ne peut régler un problème , il faut établir un protocole précis
ne négligez pas non plus les applications externes (là pas de limite de temps)
Katia dit
Quand on allaite, peut on prendre une des plantes citées et ce, si on espace de 2/3 h la prise d’une plante et la tétée?
sabine dit
bonjour katia
en interne je ne suis pas habilitée à dire si oui ou non c'est possible
en externe , en massage ou en bains de pieds , oui c'est même une bonne pratique