Ceci est la 2ème partie d'une discussion sur les tanins. Si vous n’avez pas encore regardé la première partie, je vous conseille de le faire maintenant.
Dans la première partie, je vous ai expliqué ce qu’était un tanin, on a vu qu’on les utilisait pour tanner le cuir et qu’ils avaient un effet similaire sur notre peau ou nos muqueuses.
Ils permettent de resserrer les tissus lorsqu’ils sont très enflammés et boursoufflés, et de stopper les microsaignements.
Maintenant nous allons faire la distinction entre 2 types de tanins qui ont une structure chimique différente mais qui vont aussi avoir des propriétés légèrement différentes.
Tanins hydrolysables et condensés
Le premier type de tanins s’appelle les « tanins hydrolysables ». Le deuxième type s’appelle les « tanins condensés ».
Les tanins hydrolysables sont plus efficaces en action locale. Ils sont plus tannants si vous voulez.
Et là vous avez les plantes comme le chêne, la feuille de noyer, la busserole, la salicaire, la benoite, la bistorte, etc. Ces plantes sont très astringentes par contact et très astringentes en bouche aussi.
La deuxième catégorie s’appelle les « tanins condensés » ou proanthocyanidols, et vous allez les trouver dans le thé, dans l’aubépine, dans le marron d’Inde, dans le noisetier, dans la feuille de vigne rouge.
Ces tanins sont aussi astringents par contact, peut être un petit peu moins que les tanins hydrolysables, mais ils vont aussi avoir une action à l’intérieur de votre corps. Et c’est une action cardiovasculaire. On les utilise pour les problèmes d’insuffisance veineuse en particulier.
A retenir...
On fait une petite pause ici, je vais essayer de vous simplifier les choses.
On parle souvent de tanins d’une manière générique, mais il y a en fait plusieurs types de tanins.
Ils ont tous une action par contact, une action astringente, mais dès que vous entendez le terme proanthocyanidols (on utilise parfois le terme OPC), cela signifie que les tanins vont aussi agir en interne pour renforcer le tissu des veines qui est affaibli à cause d’une insuffisance veineuse. Certains proanthocyanidols vont protéger le cœur et les artères, c’est le cas du vin rouge, du cacao ou du thé vert, etc.
Précautions
Voici les précautions à prendre avec les plantes riches en tanins.
D’abord je vous explique le rôle des tanins dans le monde végétal. L’un des rôles pour la plante, c’est de créer un état de dénutrition chez l’animal qui broute la plante.
Les tanins vont tanner les muqueuses digestives de l’animal et au long terme, l’animal ne va pas bien absorber ce qu’il mange. Il peut même y avoir une toxicité au niveau de certains organes comme les reins.
C’est un mécanisme de défense. Si vous avez compris ce point là, vous allez vite comprendre les précautions à prendre :
● D’abord vous allez prendre les plantes riches en tanins loin des repas car les tanins vont bloquer une partie de l’absorption au travers des muqueuses et vont aussi s’associer aux protéines et à certains minéraux. Donc vous n’allez pas pleinement profiter des nutriments. En particulier si vous avez des carences en minéraux ou si vous êtes dans des états de dénutrition.
● Les plantes à tanins sont à prendre loin de toute prise de médicaments, sinon l’absorption du médicament peut être bloquée en partie.
● Vous allez les éviter si vous avez tendance à être constipé, car les tanins vont bloquer les échanges de fluide à l’intérieur du tube digestif.
● Pour les plantes fortement tanniques, celles très riches en tanins hydrolysables en particulier, vous allez les éviter si vous avez des ulcérations digestives chroniques.
En fait au plus les tanins sont concentrés, au plus il y a un risque de toxicité s’ils passent dans le sang. C’est quelque chose que l’on a pu observer à l’époque où l’on soignait les grands brûlés avec de l’acide tannique, donc des tanins purs.
Pour les plantes très riches en tanins hydrolysables, on recommande en général une application sur le court terme, sur une surface limitée et lorsqu’il n’y a pas de fortes ulcérations.
Conclusion
Les tanins sont une famille de constituants que vous allez retrouver dans de nombreuses plantes médicinales. Ils ont toujours eu un rôle très important à jouer pour aider l’homme à surmonter différents problèmes de santé.
Comme je vous disais dans la première partie de cette série, s’il y a quelque chose à retenir, c’est que les plantes qui contiennent peu de tanins et qui sont associées à d’autres constituants sont plus faciles à utiliser que les plantes qui sont très tanniques, un peu unidimensionnelles, et qui sont parfois mal tolérées.
Cette page ainsi que tout le contenu de ce site (vidéos incluses) est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Fanny REBOUL dit
Bonjour je souhaiterais prendre une infusion de feuilles de noisetier (mauvais retour veineux, extrémités froide). Pour l'infusion vous me conseiller de la faire macérer toute la nuit (ref Dr Valnet) ou elle aura un effet quand même en infusion classique? Pensez-vous que c'est un bon choix d'espèce et de forme galénique? Le noisetier est très courant dans ma région (Lozère)
Merci d'avance
sabine dit
bonjour Fanny
je vous invite à visiter cet article https://www.altheaprovence.com/feuille-de-noisetier-corylus-avellana/
oui l'infusion classique sera bien aussi